Hun Sen
Modèle:Nom asiatique Modèle:Infobox Personnalité politique
Hun Sen (en Modèle:Lang-km, Modèle:MSAPI), né le Modèle:Date (officiellement le Modèle:Date<ref group="note">La nouvelle date aurait été utilisée pour la première fois en 1979 lors de sa nomination aux Affaires étrangères et alors qu’il avait été décidé de vieillir d’un an le jeune ministre<ref name="JENNAR 2010 30ADPP" /></ref>) à Peam Koh Sna (district de Stoeung Trang, province de Kompong Cham), est un homme d'État cambodgien. Il est Premier ministre à deux reprises, entre 1985 et 1993, puis de 1998 à 2023, lorsqu'il transmet le pouvoir à son fils aîné Hun Manet.
De nombreuses organisations de défense des droits de l'homme lui reprochent d'avoir, dans la confusion de la période post-khmer rouge du pays, instauré un régime corrompu et dictatorial, reposant sur la répression, la violence et la cooptation, concentrant les pouvoirs dans les mains d'un petit groupe de dirigeants du Parti du peuple cambodgien et de riches hommes d'affaires participant au pillage des ressources nationales.
Sa longue période au pouvoir (38 ans) est caractérisée par un durcissement progressif du traitement des oppositions, jusqu'à la condamnation des principaux dirigeants et la disqualification de plusieurs partis à l'approche des élections.
Biographie
Jeunesse
Né sous le nom de Hun Bunal, Samdech Akka Moha Sena Padei Techo Hun Sen est le troisième des six enfants d’une famille rurale. Il a deux frères aînés et trois sœurs cadettes. Son père, Hun Neang, était un ancien moine qui avait quitté la robe pour rejoindre les Khmers issarak en lutte contre les forces coloniales françaises. Les parents du jeune Nal étaient de riches propriétaires terriens qui avaient été ruinés quand Dy Yon, sa mère — décédée en 1998 — avait été enlevée et relâchée après paiement d’une forte rançon<ref name="KANE DdKR"/>.
À partir de 1958, il fréquente l’école primaire de son village, où il aurait été considéré comme un bon élève, avant d’aller, en 1964, à Phnom Penh poursuivre ses études au lycée Indra-Dhevi. Il y apprendra à parler anglaisModèle:Refsou. Il est hébergé au Wat Neakavoan, dans le quartier de Tuol Kork, par un religieux proche de la famille<ref name="JENNAR 2010 30ADPP" />.
C’est là qu’il aurait aussi démarré des activités politiques dès 1965<ref group="note">L’intéressé a affirmé à Raoul-Marc Jennar que ses activités se limitaient alors à livrer des messages cachés dans des pains à des militants sans en connaitre le contenu<ref name="JENNAR 2010 30ADPP" /></ref>. Il devra interrompre sa scolarité en 1968 pour fuir la capitale et la répression qui s’abat sur les militants communistes après les émeutes de Samlaut. Il trouve alors refuge à Memot, à Modèle:Unité de Kompong Cham, et travaillera dans les plantations d’hévéas de Ton Luong. Il s’y livrera à des activités syndicales et devra même un temps fuir la police et se réfugier à Kratie<ref name="CamFF QEQaCHS" />.
Le Modèle:Date, il répond à l’appel de Norodom Sihanouk, destitué de ses fonctions de chef de l’État, et entre dans la guérilla qui lutte contre le régime de la République khmère<ref name="NIU DoAaCfSAS BHS" />.
En 1972, il rejoint les commandos parachutistes et prend, en 1974, le commandement du Modèle:55e de la zone est. Bon soldat, toujours en première ligne, il sera blessé cinq fois et perdra l’œil gauche le Modèle:Date, dans l'assaut final des Khmers rouges et restera hospitalisé jusqu’en octobre<ref name="KANE DdKR" />.
Il fut par la suite, à moins de 25 ans, élevé à la tête d’un régiment basé dans la zone Est du Kampuchéa démocratique<ref name="KANE DdKR" />. Toutefois, il n'existe pas de témoignages le mettant personnellement en cause dans les massacres commis au sein de la population par le régime khmer rouge<ref>Ben Kiernan, Le Génocide au Cambodge, Gallimard, 1998, page 254.</ref>.
Fuite au Vietnam
En 1977, les incidents à la frontière vietnamienne se multiplient et amènent des ripostes des Bộ đội que les unités khmères ont bien du mal à contenir. Le haut commandement de Phnom Penh met la faible réactivité des troupes sur le compte du manque de loyauté de l’encadrement et ordonne une épuration massive visant à éliminer tous les éléments suspectés d’être à la solde de Hanoï. C’est pour échapper à ces purges qu’Hun Sen décide de franchir la frontière<ref name="CamEGOV PB" />.
Refoulé en juin, il se réfugie dans la forêt avant de pouvoir enfin gagner le Viêt Nam en décembre 1977. Il est d’abord emprisonné plusieurs mois, puis libéré, et participe avec notamment Heng Samrin et Chea Sim à la formation d’une organisation politique destinée à renverser les Khmers rouges, le Front uni national pour le salut du Kampuchéa (FUNSK). Il accède le Modèle:Date au comité central de cette organisation<ref name="CamFF QEQaCHS" />.
Retour au Cambodge et entrée au gouvernement
Le Modèle:Date, une armée vietnamienne de 110 000 hommes passe la frontière et occupe rapidement la presque totalité du territoire cambodgien. Profitant de la chute du régime khmer rouge, il revient à Phnom Penh en janvier 1979 où il intègre en tant que ministre des Affaires étrangères le gouvernement mis en place par les troupes de Hanoï<ref name="VAULERIN HSlAPSRdF" />.
À la suite des élections du Modèle:Date où il est élu député de Kompong Cham, il est confirmé aux Affaires étrangères et devient vice-président du Conseil<ref name="SCALABRINO 2000 AC79-89">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le Modèle:Date, il accède, à moins de 35 ans, au poste de Premier ministre de la république populaire du Kampuchéa<ref name="CORNU LE POINT HSlEKRR">Modèle:Article.</ref>.
Dès les années 1980, il mènera les négociations avec Norodom Sihanouk qui aboutiront à la signature des accords de paix de Paris d’octobre 1991, mettant fin à plus de 20 ans de guerre civile et plaçant le Cambodge sous la tutelle de l'ONU jusqu'à la tenue d'élections libres<ref name="NIU DoAaCfSAS BHS" />.
Alors que le retour de la monarchie devient inéluctable, Hun Sen tente de profiter de sa progression politique rapide pour se présenter comme un de ces personnages Modèle:Citation dont regorge la mythologie cambodgienne et qui renversent les monarques en place si ceux-ci ne sont plus en mesure d’obtenir des divinités la protection du royaume<ref name="FOREST 1982 ASEMI NslRDaPdQORslC">Modèle:Article.</ref>. Il va ainsi rénover dès 1989 la pagode de Vihear Suor, dans le nord-est la province de Kandal (district de Khsach Kandal), connue pour abriter une statue de Neay Kan, un usurpateur pourvu de mérites qui au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle avait disputé le pouvoir au roi [[Ang Chan Ier|Ang Chan {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]<ref name="THOMPSON CIXOUS 1999 MdC P79-80">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Il perd les élections de 1993, dont il conteste pendant un temps le résultat. Une nouvelle constitution rétablit Sihanouk sur le trône ; son fils Norodom Ranariddh est élu premier Premier ministre, et Hun Sen nommé second Premier ministre<ref name="JENNAR EtudesInternationales 1995 lOaClLdlA">Modèle:Article.</ref>.
Dans le même temps il poursuit sa promotion de pourvu de mérite et entreprend la restauration du monastère du vieux palais de la nécropole royale d’Oudong dont les travaux se termineront au début de 1997. Sihanouk répliquera par la mise en place du reliquaire du Sakya Mony Chet Dey sur le même site et qui sera terminée en 2003<ref name="MIKAELIAN FOREST 2008 CC P173">Modèle:Cambodge contemporain.</ref>.
Putsch et accession au pouvoir
Mais, alors que les dissensions au sein de la coalition gouvernementale se font de jour en jour plus manifestes, le Modèle:Date, à l’issue d’un coup de force sanglant, il évince le premier Premier ministre Norodom Ranariddh<ref name="AI US OLtSPMHSfAISGPS " >Modèle:Lien web.</ref>, qui s'apprêtait à faire une alliance politique avec Sam Rainsy et les Khmers rouges. Plusieurs dizaines de fonctionnaires du FUNCINPEC (Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif) dont Ho Sok et Chao Sambath — membres du gouvernement — sont exécutés<ref>Modèle:Pol Pot : Anatomie d'un cauchemar.</ref>.
La victoire en 1998 du PPC (Parti du peuple cambodgien ; cambodgien : Kanakpak Pracheachon Kâmpuchéa, KPK) dont il est le vice-président lui assure de redevenir le seul Premier ministre du pays<ref name="CNV BoSHS" />.
Candidat à sa propre succession aux élections législatives du Modèle:Date, le parti de Hun Sen a remporté sans surprise<ref name="NOUVEL OBS lELDCHSaP">Modèle:Article.</ref> près de 75 % des sièges<ref name="AFP EaClPPCdHSRuVE">Modèle:Article.</ref>. Quatre formations d'opposition ont toutefois reproché au Parti du peuple cambodgien d'avoir « truqué » les élections en sa faveur<ref name="KA-SET lOCAuFUFaPPCeAaClE">Modèle:Article.</ref>. Des organisations non gouvernementales internationales telles Amnesty International, attribuent quant à elles, cette victoire à une opposition affaiblie par les rivalités politiques internes et externes, ainsi que par un climat d’intimidation des électeurs, de la presse et des militants <ref name="AI RA2009" />.
En juillet 2013, le Parti du peuple cambodgien (CPP) de Hun Sen remporte les législatives mais l'opposition dénonce une fraude et conteste les résultats, ouvrant une crise politique. Un an plus tard, une répression policière met fin aux manifestations<ref>Modèle:Article</ref>.
Contrairement aux élections de 2013, où, porté par la jeunesse, il avait obtenu 44 % des voix (contre 51 % pour le parti au pouvoir CPP), le parti d'opposition CNRP est absent du scrutin de 2018, où l'opposition n'est représentée que par d'éphémères partis satellites au régime en place. En effet, après avoir confirmé ses bons scores lors des élections municipales de Modèle:Date-, le CNRP voit son chef Kem Sokha accusé de « complot » avec les États-Unis puis emprisonné ; le parti est dissout et une centaine de cadres est interdite de politique pendant cinq ans. Par ailleurs, des activistes sont arrêtés, des syndicalistes sont harcelés et des médias indépendants doivent fermer<ref>Anne Molina, « Cambodge : le pouvoir éternel de Hun Sen », Le Figaro, samedi 28 / dimanche 29 juillet 2018, p. 6.</ref>. Les élections sont largement remportées par Hun Sen, même si la campagne a été critiquée pour sa chasse aux « traîtres », c'est-à-dire les Cambodgiens souhaitant s'abstenir, suivant le mot d'ordre de boycott de l'opposition en exil. L'Union européenne et les États-Unis ont jugé le scrutin non crédible<ref>Anne Molina, « Cambodge : le parti d'Hun Sen revendique une victoire totale aux législatives », lefigaro.fr, 30 juillet 2018.</ref>. En réaction aux élections, l'UE prend des premières mesures pour annuler des accords commerciaux avec le Cambodge.
S'il n'a plus d'opposition parlementaire, le Premier ministre durcit cependant par la suite sa politique à l'égard des voix critiques citoyennes. En mai 2018, le journal Phnom Penh Post est mis en faillite, se voyant soudainement réclamer cinq millions de dollars par le fisc<ref>Coup de projecteur sur le Cambodge, Vincent Hervouet</ref>. Fin 2020, 138 cadres et sympathisants de l'ex-CNRP (dont l'avocate et activiste pour la défense des droits humains Theary Seng) sont jugés lors d'un procès jugé exceptionnel. Par ailleurs, depuis le début de l'année, une cinquantaine de syndicalistes, journalistes ou encore défenseurs de l'environnement sont placés en détention. Le motif pour les poursuivre, dit d'Modèle:Citation, est en effet suffisamment vague pour étouffer les voix dissidentes au régime<ref>Modèle:Article.</ref>.
Il remporte les élections législatives de juillet 2023 face à un seul adversaire, le parti royaliste Funcinpec, qui rassemble 5 sièges face aux 120 désormais détenus par le PCC<ref>Modèle:Article</ref>. Le seul parti crédible d’opposition, le Parti de la bougie, avait été disqualifié en mai faute d’avoir pu fournir le récépissé de son enregistrement au ministère de l’Intérieur, bien qu'il a formulé plusieurs demandes pour l'obtenir.
Retrait du pouvoir
Conforté par ce scrutin, le Premier ministre, âgé de 70 ans, annonce le 26 juillet passer le pouvoir à son fils aîné Hun Manet, qui dirige l'armée et a mené la liste du PPC à Phnom Penh<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il aura passé 38 ans au pouvoir.
Famille
Hun Sen est marié avec Bun Sam Hieng, une infirmière d'origine vietnamienne qui s’appellera bientôt Bun Rany et qu’il avait connue en 1975, alors qu’il était hospitalisé<ref name="CamEGOV PB" />.
Leurs noces eurent lieu le Modèle:Date à Memot et ils auront six enfants (trois garçons et trois filles, l'une d'elles ayant été adoptée) ; leurs noms sont Hun Manet, Hun Mana, Hun Manit, Hun Mani, Hun Mali, et Hun Malis<ref name="CNV BoSHS" />.
En Modèle:Date, Hun Sen, à la surprise générale, annonce lors d'une cérémonie de remise de diplômes devant environ 3 000 personnes qu’Hun Malis, sa fille adoptive est lesbienne. Bien qu'il ait demandé à l'audience d'accepter les homosexuels et les lesbiennes, il a pris des dispositions pour renier l'adoption de sa fille et la priver de tout droit à l'héritage<ref name="TETU lPMRsFL">Modèle:Article.</ref>.
Le Modèle:Date, Hun Manet, fraîchement diplômé de l’académie militaire de West Point, est nommé par son père à la tête de l’unité nationale antiterroriste<ref name="CSI lFdHSPlTdlUA">Modèle:Article.</ref>.
Hun Mana, directrice générale de la chaîne de télévision Bayon TV, s’est mariée le Modèle:Date avec Dy Vichea, fils d’Hok Lundy, l’ancien chef de la police nationale. Il s’agit du second mariage entre ces deux familles, Hun Manit, le fils cadet, ayant épousé Hok Chendavy, fille de Hok Lundy<ref name="PETIT JOURNAL PMdHMeDV">Modèle:Article.</ref>.
Hun Mani, le dernier des fils, est quant à lui marié avec Yim Chay Lin, la fille de Yim Chay Li, secrétaire d’État au Développement rural. Hun Mali, fille de Hun Sen a épousé Sok Puthyvuth, fils du vice-Premier ministre et ministre du Conseil des ministres Sok An<ref name="LINTNER AsiaTimesOnline 20MAR16 oBHFiC" />, d'origine chinoise<ref name=Mengin2007>Modèle:Article.</ref>.
Sauf indication contraire, l'ensemble des informations qui suivent sont issues du chapitre « Pour une relecture du jeu politique cambodgien : le cas du Cambodge de la reconstruction (1993 - 2005) » de l'ouvrage Cambodge contemporain<ref name="MIKAELIAN FOREST CC puRdJPClCdCdlR P178">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Cambodge contemporain.</ref> Modèle:Arbre généalogique/début Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique Modèle:Arbre généalogique/fin
Action politique
Celui que Lee Kuan Yew — ancien Premier ministre de Singapour — décrit comme Modèle:Citation<ref name="LEE FTWtF tSSNT">Modèle:Ouvrage.</ref> est l'homme fort du Parti du peuple cambodgien implanté jusque dans le plus petit village du pays, qui contrôle tous les rouages de l’administration et qui monopolise le pouvoir depuis le début des années 1980<ref name="FIGARO HSlIPCKR">Modèle:Article.</ref>.
À partir de 1979 et jusqu’au milieu des années 1980, en tant que ministre des Affaires étrangères, sa mission principale sera de faire reconnaître le gouvernement de la république populaire du Kampuchéa en dehors des pays de la sphère d’influence soviétique, principalement parmi ceux du tiers monde. Cette stratégie était surtout destinée à contrer l’influence de la Chine qui, avec les principales puissances occidentales, continuait de soutenir diplomatiquement et militairement les Khmers rouges. Au départ, il a insisté sur l’importance de garder des relations étroites avec Hanoï avant de défendre le programme de retrait militaire vietnamien et demander le renforcement de l’indépendance du Cambodge. En 1981, à la suite notamment de ses nombreuses visites dans les capitales mondiales, Hun Sen avait obtenu la reconnaissance diplomatique de la république populaire du Kampuchéa par une trentaine de pays et avait désamorcé l’hostilité de la plupart des nations du tiers monde, même si l’ONU continuait de lui refuser le siège de représentant du gouvernement légitime du Cambodge. Toutefois, malgré la création en Modèle:Date d’un gouvernement de coalition du Kampuchéa démocratique (GCKD) regroupant les principales formations d’opposition et reconnu par l’ONU, la république populaire du Kampuchéa apparaissait de plus en plus comme la seule alternative possible à un retour des Khmers rouges aux affaires. En Modèle:Date les dirigeants de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est réunis à Pékin, acceptèrent le principe d’inclure les dirigeants de la république populaire du Kampuchéa dans un futur gouvernement provisoire cambodgien. De son côté, Hun Sen annonçait un projet de « réconciliation nationale » et proposait de faire entrer des représentants de toutes les factions d’opposition à l’exception des Khmers rouges dans le gouvernement de la république populaire du Kampuchéa. À partir de 1988 eurent lieu des entrevues entre Hun Sen et Norodom Sihanouk à Fère-en-Tardenois et des réunions informelles de toutes les factions cambodgiennes à Jakarta qui aboutiront, le Modèle:Date, à la signature des accords de paix de Paris<ref name="BAUER lHdJHS">Modèle:Article.</ref>,<ref name="FOREST CC">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Cambodge contemporain.</ref>.
Sur le plan interne, Hun Sen montrera dans le même temps son habileté à gérer les dissensions au sein de son propre parti entre les anciens Khmers rouges qui avaient quitté Pol Pot et s’étaient rapprochés de Hanoï, la ligne dure des jeunes cadres plus nationalistes et méfiants autant à l’égard du Viêt Nam que de l’Union soviétique, le courant proche de Moscou emmené par l’ancien Premier ministre Pen Sovan et d’autres factions de moindre importance<ref name="ANSWERS BHS">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="MEHTA HSSoC" />.
Aujourd’hui, pour asseoir son pouvoir, Hun Sen met en avant son rôle dans la défaite des Khmers rouges, le retour de la paix et la croissance économique<ref name="FRANCE24 HSERPuTM">Modèle:Article.</ref>. Ses adversaires politiques le présentent pour leur part régulièrement comme une « marionnette d’Hanoï »<ref name="KI MEDIA VPHSLOaTWDNC7JCTA">Modèle:Lien web.</ref>. Si un tel assujettissement était évident à l’époque où l’armée vietnamienne avait installé le gouvernement et stationnait un véritable corps expéditionnaire au Cambodge, l’affirmation semble toutefois difficile à étayer avec des arguments solides une vingtaine d’années plus tard<ref name="NOUVEL OBS HSHdEaP" />. Par contre, les affirmations des ONG qui lui reprochent de mettre en place des systèmes de corruption sophistiqués<ref name="CSI ClCeDP">Modèle:Article.</ref>,<ref name="GLOBAL WITNESS CFTILatSoPAbCE">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="GLOBAL WITNESS CfSHCEHCtCEI">Modèle:Lien web.</ref>, d’être à la tête d’un pays où de graves atteintes aux droits de l'homme continuent à avoir lieu<ref name="LICADHO PaDHRiC 09">Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="ADHOC HRSR">Modèle:Lien web.</ref> et où ceux qui les commettent bénéficient encore trop souvent d’une totale impunité<ref name="AI RA2009" />,<ref name="HRW CEi09">Modèle:Lien web.</ref> semblent plus difficiles à contredire.
Si beaucoup, même parmi ses opposants, lui reconnaissent une certaine habileté politique<ref name="VAULERIN HSlAPSRdF" />, Hun Sen est aussi connu pour ses accès de colère<ref name="SCMP TORODE tRaRoHS" />. Capable d’improviser un discours-fleuve à partir de quelques notes, il n’hésite pas à l’occasion à agrémenter ceux-ci d’accusations virulentes contre ses adversaires politiques ou les délégués de la communauté internationale qui osent reprocher la lenteur à mettre en place certaines réformes<ref name="VAULERIN HSlAPSRdF" />,<ref name="NOUVEL OBS HSHdEaP" />.
Même s’il a prétendu à plusieurs reprises qu’au cas où il perdait des élections, il se retirerait paisiblement du pouvoir pour se consacrer à sa famille et aux échecs<ref name="SCMP TORODE tRaRoHS" />,<ref group="note">Il a été initié aux échecs lors de son passage au Wat Neakavoan et continue à pratiquer l’activité à un bon niveau<ref name="MEHTA HSSoC" /></ref>, son attitude en 1993 — lorsqu’il a contesté le résultat d’élections qu’il avait perdues<ref name="KNIGHT HSaD">Modèle:Lien web.</ref> — ou en 1997 — quand il évinça Norodom Ranariddh, le premier Premier ministre qui risquait de lui porter ombrage<ref name="SHARP BoaSSHSatCPP">Modèle:Lien web.</ref> — permet de douter que cette promesse soit un jour tenue si le cas venait à réellement se présenter.
Enfin, concernant ses anciens collègues Khmers rouges, il leur mena un combat féroce après avoir quitté leurs rangs, légitimant son régime en le présentant comme le seul recours possible à leur retour. Il fera même, à la fin des années 1980, de leur participation aux pourparlers de paix un prétexte pour en bloquer quelque temps le processus. Après les accords de Paris de 1991, l’intégration à la vie politique des partisans de Pol Pot sera de courte durée et Hun Sen apparaîtra à nouveau comme leur principal adversaire<ref name="MEHTA HSSoC" />. Toutefois, la donne change à la fin des années 1990 avec les défections de plusieurs hauts responsables Khmers rouges en échange de leur amnistie. Hun Sen est devenu le chantre d’une politique de « réconciliation nationale » qu’il combattait encore peu avant et qui entendait sacrifier la justice à la paix et au développement économique du pays<ref name="PASQUIER LEXPRESS lLDdHS">Modèle:Article.</ref>. Dans le même temps, dès 1999, le gouvernement engage des pourparlers avec l’ONU pour mettre en place une juridiction visant à traduire devant un tribunal les anciens dirigeants Khmers rouges encore en vie<ref name="BARI LHUMANITE HSDalOdJlKR">Modèle:Article.</ref>. Très vite, ces deux processus vont devenir antinomiques et les tractations en vue de créer les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens seront longues et âpres. Finalement, un accord sera signé en 2004 et le premier procès débute en Modèle:Date. À ce moment, 5 accusés sont incarcérés<ref name="CETC CoEoECCC">Modèle:Lien web.</ref>. Les choses se compliqueront le Modèle:Date, lorsque les juges internationaux décideront d’ouvrir de nouvelles enquêtes et surtout de convoquer des membres influents du gouvernement proches du Premier ministre. En guise de réponse Hun Sen fera part de son désaccord en fustigeant la communauté internationale et l’ONU dans plusieurs discours virulents dont il a le secret<ref name="COURRIER INTERNATIONAL DPdHSaPdKR">Modèle:Article.</ref>,<ref name="CSI HSaEDP">Modèle:Article.</ref>.
Distinctions
Au pouvoir depuis le milieu des années 1980, Hun Sen a eu le temps de réunir un nombre impressionnant de diplômes universitaires, au grand dam de son opposition qui rappelle que l’intéressé n’avait eu qu’une scolarité sommaire et met en doute la valeur de ces titres<ref name="KI MEDIA HPCtRSPtSP">Modèle:Lien web.</ref>.
Date | Dignité | Lieu |
---|---|---|
1991 | Doctorat en science politique. | Académie politique nationale de Hanoï Fichier:Flag of Vietnam.svg |
1995 | Doctorat en politique. | Université de Californie du Sud Fichier:Flag of the United States.svg |
1996 | Doctorat en droit. | Iowa Wesleyan College Fichier:Flag of the United States.svg |
Modèle:Date | Docteur honoraire en science politique. | Université de Dankook Fichier:Flag of South Korea.svg |
Modèle:Date | Docteur honoris causa en science politique, dans le domaine des relations internationales. | Université de Ramkhamhaeng Fichier:Flag of Thailand.svg |
Modèle:Date | Membre et médaille de l'académie. | Académie de sciences naturelles de la fédération de Russie Fichier:Flag of Russia.svg |
Modèle:Date | Docteur honoraire en sciences politiques. | Université du Cambodge Fichier:Flag of Cambodia.svg |
Modèle:Date | Docteur honoraire en sciences politiques. | Soon Chun Hyang University de Séoul Fichier:Flag of South Korea.svg |
Modèle:Date | Docteur en éducation pour le développement local. | Université de Bansomdejchaopraya Rajabhat Fichier:Flag of Thailand.svg |
Modèle:Date | Docteur honoris causa en éducation. | Université nationale d'éducation de Hanoï Fichier:Flag of Vietnam.svg |
Modèle:Date | Autorisation de porter le titre de Samdech Akka Moha Sena Padei Techo. | Roi Norodom Sihamoni Fichier:Flag of Cambodia.svg |
Modèle:Date | Médaille d'or nationale laotienne. | Vientiane Fichier:Flag of Laos.svg |
Modèle:Date | Docteur honoris causa en économie. | Université de Woosuk Fichier:Flag of South Korea.svg |
Modèle:Date | Docteur honoraire en sciences politiques. | Université de Séoul Fichier:Flag of South Korea.svg |
Modèle:Date | Général 5 étoiles. | Roi Norodom Sihamoni Fichier:Flag of Cambodia.svg |
Modèle:Date | Président honoraire. | Académie royale du Cambodge Fichier:Flag of Cambodia.svg |
Notes et références
Notes
Modèle:Autres projets <references group=note/>
Références
Modèle:Traduction/Référence Modèle:Références nombreuses
Bibliographie
- Sebastian Strangio, Hun Sen's Combodia, Yale University Press, 2014.