Phallocratie
Modèle:Autre4 Modèle:Confusion
La phallocratie (du grec phallos, « pénis en érection » et cratos « pouvoir ») est la domination sociale, culturelle et symbolique exercée par les hommes non apparentés sur les femmes. Par extension, le terme désigne une structure sociale misogyne et patriarcale dans laquelle la domination est exercée par des hommes apparentés.
Son antonyme est la gynocratie.
Préhistoire
Le paléanthropologue Pascal Picq fait remonter la phallocratie et la gynocratie dans les structures et organisations sociales (couples monogames, Modèle:Lien polyandres ou polygynes, groupes multifemelles ou multimâles) chez différentes espèces de singes et de grands singes et qui, combinés avec six autres critères (matriarcat avec matrilocalité et matrilinéarité, patriarcat avec patrilocalité et patrilinéarité) se combinent pour former un spectre très divers. En Modèle:Lien, plus les espèces ont des structures et des organisations complexes, plus le statut des femelles est précaire et plus les formes de Modèle:Lien<ref>L'intensité de la coercition masculine chez les primates n'est pas liée au type d'habitat ou au degré de dimorphisme sexuel, mais à l'asymétrie dans l'investissement reproductif, qui incombe de plus en plus aux femelles du fait de l'anisogamie.</ref> dues aux mâles sont fortes (comme chez les chimpanzés et les humains). Le développement de telles organisations depuis le Paléolithique (marqué par la coexistence de chasseurs-collecteurs/chasseuses-collectrices) a favorisé une tendance générale (même s'il n'est pas interdit Modèle:Citation comme le suggère l'exception des bonobos) : division et spécialisation des taches avec au néolithique une Modèle:Citation<ref>Cette division ne reposerait pas sur une différence physique mais symbolique : Modèle:Citation, la menstruation dont le sang aux pouvoirs magiques ne doit pas être mélangé à celui de l'animal, alors que les hommes perdent leur sang pour des raisons connues (blessures lors de la chasse ou de la guerre). Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage et Modèle:Ouvrage</ref>, domination et coercition masculine accrue au sein de sociétés phallocrates et patriarcales<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Au néolithique, avec le développement de l'agriculture, Modèle:Citation<ref name="letemps">Modèle:Lien web</ref>.
Histoire
La période historique est marquée par le développement des sociétés patriarcales, même s'il existe des sociétés plus égalitaires (tombes de femmes guerrières dans les steppes eurasiennes<ref>Modèle:Article</ref> ou en Amérique<ref>Modèle:Article.</ref>, tombe de Vix, guerrière viking de Birka, Amazones Adyguéennes et du Dahomey…) et que la fiction d'un matriarcat primitif défendu par Bachofen en reprenant le mythe des Amazones<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, a été très popularisée par les Modèle:Lien, notamment lors de la deuxième vague féministe avec une philosophe comme Heide Göttner-Abendroth et ses travaux controversés sur les « sociétés matriarcales »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ou lors de la deuxième vague avec des archéologues féministes comme Marija Gimbutas qui met en avant la thèse très critiquée des « sociétés matristiques »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En plus des coercitions physiques, ces sociétés phallocrates ont élaboré des modes de coercition Modèle:Citation amplifiés lors de la révolution industrielle<ref>Pascal Picq, Modèle:Opcit</ref>.
Début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle
La première victoire du féminisme eut lieu au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Première vague du féminisme</ref> avec la conquête du droit de vote ; auparavant on considérait que « les affaires politiques étaient considérées comme hors de portée de l'esprit féminin et il n'était donc pas question que les femmes puissent voter » — Source.
Années 1960
Le terme fut employé pendant la révolution sexuelle<ref>Deuxième vague féministe</ref> pour caractériser un ordre établi dans lequel cette définition et ses traits caractéristiques étaient jusqu'alors invisibles puisqu'enfouis dans la tradition patriarcale transmise socialement.
« À bas la phallocratie » fut une expression d'accusation et de revendication lancée par les femmes et hommes se réclamant du féminisme, durant les manifestations dans les années qui accompagnèrent mai 68 en Europe.
- En ce sens, l'existence du mot dépend des progrès du féminisme. Il est notable que pendant la période correspondant à la troisième vague féministe, le terme est tombé en désuétude et n'est plus décrié.
Aujourd'hui
Les migrations au néolithique se retrouvent dans les différences culturelles en Europe Modèle:Citation.
En bande dessinée
Les aristocrates de la cité de Valsennar de la BD Le Pays sans étoile (1971), série Valérian, agent spatio-temporel, sont des phallocrates (au sens premier donné dans cet article) au pouvoir absolu sur les femmes. Cette bande dessinée correspond à la période susdite et donne une parabole S.F. aux conflits qui s'assimilaient à une guerre des sexes. Elle dépasse les clivages classiques et montre des princes de Valsennar dont les mœurs les rendent efféminés par le raffinement de la vie de courtisans, observant un concours d'odalisques dont Laureline fait partie bien contre son gré.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
- Antonymes
- Matriarcat, structure sociale opposée
- Gynocratie, système politique opposé
- Métonyme : Patriarcat, structure sociale associée
- conflit sexuel
- Sociologie : Domination masculine (voir Pierre Bourdieu, 1998 et son point de vue dans cet article)
- Psychanalyse : symbolique du phallus étudiée au travers du phallocentrisme, voire phallogocentrisme.
- Féminisme radical : son analyse sociologique a dénoncé la phallocratie comme discours dominant installé dans la société civile américaine des années 1950.