Hermès Trismégiste

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Hermès Trismégiste (en grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, littéralement « Hermès trois fois le plus grand » ; en latin classique Modèle:Lang) est un personnage mythique de l'Antiquité gréco-égyptienne, auquel a été attribué un ensemble de textes appelés Hermetica, dont les plus connus sont le Corpus Hermeticum, recueil de traités mystico-philosophiques, et la Table d'émeraude. Les hermétistes, qui lui doivent leur nom, et les alchimistes se réclament de lui.

Thot-Hermès

Les Grecs, selon le principe de l'interpretatio graeca, donnent le nom de leur dieu Hermès à la divinité égyptienne Thot, dont le culte se tient notamment en Moyenne-Égypte à Khemenou qui devient Hermopolis Magna. Cette assimilation se perçoit dans certains textes officiels sous les Ptolémées, comme en témoigne le décret de l'assemblée des prêtres égyptiens gravé sur la célèbre Pierre de Rosette (196 av. J.-C.)<ref name="FAIV_25">Antoine Faivre, « D'Hermès-Mercure à Hermès Trismégiste : au confluent du mythe et du mythique », dans Présence d’Hermès Trismégiste, éditions Albin Michel, coll. Cahiers de l’Hermétisme, 1988, Modèle:P..</ref>, où le théonyme Hermès est utilisé pour le texte grec, et le théonyme Thot pour le texte égyptien<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Deux fonctions du dieu Thot se retrouveront dans la figure d'Hermès Trismégiste : celle de rassembleur (il aide Isis à rendre vie aux membres d'Osiris), et celle de mainteneur (c'est le secrétaire des dieux)<ref name="FAIV_25"/>.

Depuis l'époque classique, des sages égyptiens furent déifiés et assimilés à Thot, puis à l'entité syncrétique Thot-Hermès : Imhotep fut assimilé à Thot après sa mort et plus tard à l'époque ptolémaïque on a pu trouver au côté de Thot-Hermès, dans des temples dédiés, des représentations des scribes déifiés Amenhotep fils de Hapou et Teôs<ref>[1]</ref>,<ref>Patrick Boylan, Thoth or the Hermes of Egypt: A Study of Some Aspects of Theological Thought in Ancient Egypt, Modèle:P., Oxford University Press, 1922</ref>.

Par ailleurs, pour l'historien grec du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère Hécatée d'Abdère, Thot-Hermès est l'inventeur de l'écriture, de l'astronomie, de la lyre, de la culture de l'olivier.

Vers 200 av. J.-C., le juif Artapan assimile Thot-Hermès à Moïse, et s'inspirant d'Hécatée, en fait celui qui « enseigna aux Égyptiens la navigation, les grues pour élever des pierres, les armes, les pompes à eau, les machines de guerre, la philosophie ».

Généalogies d'Hermès à Hermès Trismégiste

Fichier:Hermes mercurius trismegistus siena cathedral.jpg
Hermès Trismégiste, pierre gravée ;Modèle:-sol de la cathédrale de Sienne.

Le glissement d'une figure divine à un personnage mythique va s'accompagner d'une multiplication : il y aura eu plusieurs Hermès.

La généalogie hellénistique la plus courante date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère : le premier Hermès est Thot, et son fils est Agathodé, dont le fils est le deuxième Hermès, et dont le fils est Tat<ref>Antoine Faivre, « D'Hermès-Mercure à Hermès Trismégiste : au confluent du mythe et du mythique » dans Présences d’Hermès Trismégiste, éditions Albin Michel, coll. « Cahiers de l’Hermétisme », 1988, Modèle:P. - La tradition est rapportée par exemple par le Pseudo-Manéthon cité par Georges le Syncelle dans son Ecloga chronographica voir {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gerald Verbrugghe, John M. Wickersham, Berossos and Manetho, Introduced and Translated: Native Traditions in Ancient Mesopotamia and Egypt, University of Michigan Press, 2001, Modèle:P., sur googlebook</ref>. C'est ce deuxième Hermès qui sera appelé Trismégiste à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de notre ère.

L'origine du surnom Trismégiste (trois fois grand) est incertaine. Il semble qu'il dérive de la répétition deux ou trois fois du superlatif « très grand » accolé en égyptien au nom du dieu Thot<ref>G. Fowden, The Egyptian Hermes, Cambridge University Press, Cambridge, 1986. Trad. fr. : Hermès l'Égyptien, Les Belles Lettres, 2000.</ref>,<ref name="Hart158">G. Hart, The Routledge Dictionary of Egyptian Gods and Goddesses, 2005, Routledge, second edition, Oxon, Modèle:P..</ref>. On le trouve par exemple sur des hiéroglyphes du temple d'Esna ou dans une inscription en démotique, compte rendu d'un conseil du culte de Thot (Ibis) tenu près de Memphis en 172 av. J.-C.<ref>B. P. Copenhaver, Hermetica, Cambridge University Press, Cambridge, 1992, Modèle:P..</ref>. Les premières occurrences en grec se trouvent chez Athénagoras d'Athènes<ref>Athénagoras d'Athènes, Libellus pro Christianis, ch. 28. Modèle:P..</ref> et Philon de Byblos<ref>Philon de Byblos, cité par Eusèbe de Césarée Praeparatio Evangelica, 1.10 Modèle:P..</ref>,<ref>G. Fowden, The Egyptian Hermes, Cambridge University Press, Cambridge, 1987, Modèle:P..</ref>.

Dans son De Natura Deorum (-45), Cicéron<ref>Cicéron, De la nature des dieux, Modèle:III, 22) http://www.trigofacile.com/jardins/lucullus/latin/ciceron/natura-deorum3c.htm</ref> rapporte qu'il y eut cinq Mercure et que c'est le cinquième, réfugié en Égypte pour avoir tué Argus (appellation d'Argos en latin), qui est appelé Thôt.

Selon une légende accréditée par l'astrologue persan Albumasar vers 850 dans son Introductorium majus, suivie par Robert de Chester ou Pietro d'Abano, il existe trois Hermès. Le premier Hermès est petit-fils d'Adam, il a vécu en Égypte avant le déluge. Le deuxième Hermès a vécu après le déluge de Babylone, il connaissait la philosophie, la médecine et l'arithmétique, il fut le maître de Pythagore. Le troisième Hermès a vécu en Égypte, il pratiquait la philosophie naturelle et la médecine et il a inventé l'alchimie<ref>Abou Ma'shar al-Balkhî, Introductorium majus in astrologiam (Grande introduction à l'astrologie, Kitâb al Madkhal al-Khabîr ‘ala‘ilm ahkam al nujum, 848), édité par R. Lemay, Naples, Istituto Universitario Orientale, 1997. M. Plessner, « Hermes Trismegistus and Arab Science », Studia Islamica, 2 (1954), Modèle:P..</ref>.

Livres attribués à Hermès Trismégiste

Modèle:Articles connexes Clément d'Alexandrie (vers 150/215) indique qu'il existe quarante-deux livres d'Hermès Trismégiste, dont trente-six contiennent l'ensemble de la philosophie égyptienne et six autres la médecine<ref>Clément d'Alexandrie, Strômates, Modèle:VI, 4.</ref>. Les livres d'Hermès, d'une absolue nécessité, s'élèvent donc à quarante-deux. Sur ce nombre, trente-six renferment la philosophie des égyptiens que doivent connaître dans toutes ses parties les prêtres.

Au début des Mystères de l'Égypte (vers 320), Jamblique écrit : Modèle:Citation bloc Il indique aussi que Séleucos d'Alexandrie aurait copié Modèle:Unité, et Manéthon en dénombrerait Modèle:Unité (ce nombre étant peut-être relié au lever héliaque de Sirius appelé Sothis par les Égyptiens)<ref>Dans De Mysteriis Aegyptorium (8.1) cité dans {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gerald Verbrugghe, John M. Wickersham, Berossos and Manetho, Introduced and Translated: Native Traditions in Ancient Mesopotamia and Egypt, University of Michigan Press, 2001, Modèle:P., sur googlebook</ref>.

Pour Lactance (environ 250/325), l'Hermès égyptien « quoique homme, fut d'une si haute antiquité, et (fut) si imprégné de toutes sortes de sagesse, que sa connaissance de nombreux sujets et arts lui valut le nom de Trismégiste. Il écrivit des livres, et ce en grand nombre, sur la connaissance des choses divines, dans lesquels il affirme la majesté du dieu unique et suprême, et le désigne par les mêmes noms que nous, Dieu et Père »<ref>Lactance, De divinis institutionibus. Des institutions divines Modèle:Rom-maj, vi</ref>. Lactance cite un passage de l'Asclépius : « Hermès, dans le livre intitulé la Parole parfaite, a fait usage de ces mots : « Le Seigneur et Créateur de toute chose, qu'à bon droit nous appelons Dieu puisqu'il a créé le deuxième Dieu visible et sensible... Puisqu'il L'a créé en premier, seul et unique. Il Lui parut beau, et tout empli de bonnes choses ; et Il Le sanctifia et L'aima tout entier comme s'il était Son propre Fils »<ref>Div. Inst., Modèle:IV, qui se retrouve dans la version latine de l'Asclepius, 8 - Corpus Hermeticum, Modèle:II, Modèle:P..</ref> (Le Discours Parfait (Sermo Perfectus en latin) est le titre original de l'Asclépius). Se référant à Cicéron, il dit qu'Hermès fut appelé Trismégiste à cause de son excellence et de sa connaissance de tous les arts, et est plus ancien non seulement que Platon, mais que Pythagore et les sept sages<ref>De la colère de Dieu ??? ch. 11</ref>. Et il le place avec les Sibylles, parmi les prophètes qui ont annoncé le christianisme aux Païens, comme les prophètes de l'ancien Testament l'auraient fait aux Hébreux<ref>[Div. Inst., Modèle:Rom-maj, vi ; Modèle:IV, vi ; Modèle:VIII, xviii].</ref>.

Moyen Âge

Hermès Trismégiste et l'Asclepius sont cités par Thierry de Chartres dans le Traité des six jours<ref>Point 26.</ref> et par Nicolas de Cues dans la Docte Ignorance<ref>L.1 chap. 24-25, L.2 chap. 8.</ref>.

Pour Roger Bacon qui traduit de l'arabe et commente le Secretum secretorum, qui comprend la Table d'émeraude, Hermès est dit Triple « parce qu'il a fait [la philosophie triple], à savoir naturelle, morale et métaphysique ; et l'alchimie rentre sous la philosophie naturelle »<ref>Roger Bacon, Opera hactenus inedita, fasc Modèle:V : Secretum Secretorum cum glossis et notulis, édité par Robert Stelle, Oxford, Clarendon Press, 1920. Traduit par Modèle:Lien dans Hermès Trismégiste, La table d'émeraude et sa tradition alchimique - , Les Belles Lettres, coll. « Aux sources de la tradition », 1994, Modèle:P..</ref>.

Hermétisme de la Renaissance

Fichier:Trismegistos.jpg
Représentation d'Hermès Trismégiste tiré de Viridarium chymicum, D. Stolcius von Stolcenbeerg, 1624

Pour Marsile Ficin, qui traduit en latin le Corpus Hermeticum en 1461 : « Ils appelèrent Trismégiste trois fois grand parce qu'il était excellent comme le plus grand philosophe, le plus grand prêtre, et le plus grand roi »<ref>Marsile Ficin, Argumentum à sa traduction du Corpus Hermeticum du grec en latin, 1471.</ref>. Il relie Hermès Trismégiste et Platon dans une prisca theologia (théologie antique) : Modèle:Citation

Plus tard la série sera : Zoroastre, Hermès Trismégiste, Orphée, Aglaophème, Pythagore, Platon<ref>Marsile Ficin, Theologia Platonica, in Opera omnia, Modèle:P..</ref>.

L'idée qu'Hermès Trismégiste est le fondateur de l'alchimie s'impose à la Renaissance, avec la découverte à l'époque de Cosme de Médicis d'écrits lui étant attribués. À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Livre de la philosophie naturelle des métaux du pseudo-Bernard le Trévisan affirme « Le premier inventeur de cet Art ce fut Hermès le Triple : car il sut toute triple philosophie naturelle, savoir Minérale, Végétale et Animale ».

Littérature

Ce personnage mythique a donné lieu à quelques variations littéraires.

Charles Baudelaire, dans son poème « Alchimie de la douleur », évoque Hermès et Midas, qui reçut autrefois de Dionysos le don de transformer en or tout ce qu'il touchait :

« Hermès inconnu qui m'assistes
Et qui toujours m'intimidas,
Tu me rends l'égal de Midas,
Le plus triste des alchimistes. »

Baudelaire applique également à Satan, l'épithète « trismégiste » (« trois fois très grand », en grec) dans « Au lecteur », le poème prologue des Fleurs du Mal :

« Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste. »

Guillaume Apollinaire évoque un « arlequin trismégiste » dans le poème « Crépuscule » (dans Alcools) :

« L'aveugle berce un bel enfant
La biche passe avec ses faons
Le nain regarde d'un air triste
Grandir l'arlequin trismégiste. »

Le même Apollinaire ouvre son recueil Le Bestiaire par un poème intitulé « Orphée » qui se réfère à Hermès Trismégiste :

« Admirez le pouvoir insigne
Et la noblesse de la ligne :
Elle est la voix que la lumière fit entendre
Et dont parle Hermès Trismégiste en son Pimandre. »

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Textes gréco-égyptiens

  • Corpus Hermeticum (100-300), trad. A.-J. Festugière, Les Belles Lettres, 4 t, 1946-1954 (l' Asclépius figure dans le tome II). Texte en ligne dans la traduction de Louis Ménard (1867) sur Remacle.org avec introduction
  • Les Cyranides (Kyranides), ensemble de traités attribués à Hermès Trismégiste, écrits au moins en partie par Harpocration d'Alexandrie (vers 150 ou 350), portant sur les propriétés occultes des poissons, animaux terrestres, oiseaux. Traduction par Fernand de Mély en 1902, dans Les Lapidaires de l'Antiquité et du Moyen Âge, Paris, E. Leroux, t. Modèle:III (1902).[2]

Textes médiévaux

  • Hermetis Trismegisti de triginta sex decanis (Livre des trente-six décans), éd. S. Feraboli, S. Matton, Turnhout, 1994, Modèle:XLIV-385 p. (Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis, 144). Ancienne éd. : Liber Hermetis, éd. W. Gundel, Neue astrologische Texte des Hermes Trismegistos. Funde und Forschungen auf dem Gebiet der antiken Astronomie und Astrologie, München, 1936. Original grec du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle avant notre ère, version latine du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
  • Liber Antimaquis, éd. Ch. Burnett, in Hermetis Trimegisti Astrologia et Divinatoria, Turnhout, 2001 (Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis, 144C), Modèle:P.. "Le texte le plus ancien de l'astrologie hellénistique hermétique" (G. Federici Vescovini).
  • Liber de accidentibus, éd. P. Lucentini, in Hermetis Trimegisti Astrologia et Divinatoria, Turnhout, 2001 (Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis, 144C), Modèle:P.. 35 aphorismes astrologiques
  • Liber de stellis beibeniis (Livre sur les étoiles fixes), éd. P. Kunitzsch, in Hermetis Trimegisti Astrologia et Divinatoria, Turnhout, 2001 (Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis, 144C), Modèle:P. (textes arabe et latin). Original grec perdu, version latine datant de 379.
  • Liber Hermetis Mercurii Triplicis de VI rerum principiis (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle), éd. Th. Silverstein, in Archives d’Histoire Doctrinale et Littéraire du Moyen Âge, 22, 1955, Modèle:P..
  • Sefer Hermes, éd. F. Lelli, in Hermetis Trimegisti Astrologia et Divinatoria, Turnhout, 2001 (Corpus Christianorum. Continuatio Medievalis, 144C), Modèle:P. (texte hébreu et traduction anglaise). Version en hébreu d'un traité arabo-latin, attribué à Enoch, identifié à Hermès. Date inconnue.
  • Modèle:Ouvrage.

Études

  • André-Jean Festugière, La Révélation d'Hermès Trismégiste, t. Modèle:Rom-maj : L'astrologie et les sciences occultes (1944), Les Belles Lettres.
  • Garth Fowden, Hermès l'Égyptien (1986), trad., Les Belles Lettres, coll. « L'âne d'or », 2000.
  • Présence d'Hermès Trismégiste, Albin Michel, coll. "Cahiers de l'hermétisme", 1988.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

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