La Cordelière
Modèle:Titre mis en forme Modèle:Infobox Navire
La Cordelière — ou Marie-la-Cordelière — est un navire breton, construit à partir de 1487, sous ordre du duc François II de Bretagne, dans le contexte de la guerre contre la France. Sa fille Anne, la fameuse Anne de Bretagne, en fut la marraine. Le navire est construit aux chantiers de construction navale de Morlaix (en réalité au Dourduff-en-Mer). C'était alors le fleuron de la flotte bretonne. Elle était armée de 200 canons, dont seize de gros calibre et quatorze bombardes à roues crachant des pierres de 100 à 150 livres, et pouvait compter jusqu'à plus de 1000 hommes d'équipage<ref>Jean-Pierre Leguay. « Livre six - La fin de l'indépendance bretonne », in Fastes et malheurs de la Bretagne ducale (J-P. Leguay et Hervé Martin coauteurs). Ouest-France Université, 1982. p. 425</ref>. Elle tire son nom de l’ordre de chevalerie de la Cordelière. Elle n’a pas toujours porté ce nom, pendant sa construction on lui a aussi attribué successivement les noms de La Nef de Morlaix, La Mareschalle, La Nef de la Royn, mais Anne de Bretagne la débaptisa pour lui donner son nom final<ref>« Le navire breton Marie La Cordelière ». http://www.culture-bretagne.net/navire-marie-cordeliere/ </ref>. Elle coule en 1512 au large de Brest lors d'un affrontement naval avec les Anglais.
Histoire
La Cordelière évolue en Méditerranée de 1501 à 1504. Elle participe notamment à la campagne de Mytilène.
Modèle:Article détaillé En cette période, la flotte anglaise effectuait régulièrement des descentes meurtrières sur les côtes bretonnes.
Le Modèle:Date, lors de la fête de Saint-Laurent, une réception est organisée sur la Marie-Cordelière alors que les Anglais commandés par l'amiral Sir Edward Howard s'apprêtent à débarquer à la pointe Saint-Mathieu à la sortie de la rade de Brest, après avoir ravagé la presqu'île de Crozon. Hervé de Portzmoguer (connu aussi sous le nom francisé de Primauguet), capitaine de la Marie-Cordelière, en est averti et, à la demande d'Anne de Bretagne, lève l'ancre vers l'ennemi, amenant à son bord les invités de la réception.
À la sortie du goulet de Brest, La Cordelière se retrouve seule, les autres bateaux bretons ayant rebroussé chemin, face à l'escadre anglaise dont font partie le Regent, commandé par Modèle:Lien, le Sovereign et la Mary James. Portzmoguer parvient à démâter le Sovereign et la Mary James est mise hors d'état de nuire. L'engagement est d'une grande violence, la Cordelière est accrochée par les grappins du vaisseau anglais Regent et l'abordage est féroce, avec un corps à corps particulièrement meurtrier. Lors de l’abordage, les deux navires sont cruellement abîmés, et sombrent au large du Conquet. Portzmoguer prépare son équipage et ses invités à mourir par cette phrase « Nous allons fêter saint Laurent qui périt par le feu ! ». Les deux navires coulèrent emportant avec eux plus de deux mille âmes, dont celles de Portzmoguer et de Knyvett<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Recherches de l'épave
Première tentative (1996 - 2001)
La possibilité de rechercher l'épave de la Cordelière, et indirectement celle du Regent, germe en 1994 lors d'une rencontre entre Jean-Noël Turcat, Max Guérout et Jean-Yves Cozan, vice-président du conseil général du Finistère<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.
L'objectif de recherche est d'avoir une Modèle:Citation. Malgré un important travail de collecte de sources historiques et de données techniques, la zone de recherche est vaste car les informations recueillies sont peu précises. Elle s'étend sur environ Modèle:Unité par Modèle:Unité : d'est en ouest, de l'entrée du goulet de Brest à la pointe Saint-Mathieu et, du nord au sud, de la baie de Bertheaume à celle de Camaret. Dans un premier temps, l'utilisation du magnétomètre est privilégiée car il est plus adapté à la recherche d'une épave ancienne et à la nature des fonds de l'avant goulet<ref name=":0" />.
Cinq campagnes, menées par le Groupe de recherche d'archéologie navale (GRAN) sous la responsabilité de Max Guérout, sont effectuées entre 1996 et 2001 dans un espace riche en objets ferreux et fortement perturbé par des champs magnétiques :
- en 1996, prospection magnétométrique dans une zone de presque Modèle:Unité entre la pointe Saint-Mathieu et la baie de Bertheaume<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, prospection magnétométrique dans une zone de Modèle:Unité entre la baie de Bertheaume et la pointe du Toulinguet. Une épave inconnue, datée probablement du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est détectée<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- en 1999, prospection magnétométrique dans une zone contiguë au sud du goulet et au nord du port de Camaret-sur-Mer. Les recherches sont compliquées par un sillon maritime, d'une profondeur de Modèle:Unité à Modèle:Unité, à l'entrée du goulet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- du Modèle:Date- au Modèle:Date-, campagne de plongée puis du Modèle:Date- au Modèle:Date-, prospection par magnétomètre et sonar latéral dans une zone au sud de la pointe de Créac'h Meur, une autre au sud de la baie de Bertheaume et dans le sillon marin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- en Modèle:Date- au Modèle:Date-, prospection dans un zone de Modèle:Unité. Deux épaves inconnues sont localisées : l'épave CA, au sud de la baie de Berthaume, et l'épave CE, datées sans doute du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Cette première tentative, bien qu'infructueuse, valide la méthode de recherche (trois nouvelles épaves trouvées) mais aussi l'hypothèse que La Cordelière et le Regent étaient probablement enfouis dans le sédiment, potentiellement dans une zone au sud de la baie de Bertheaume<ref name=":1" />. Les sources utilisées pour ces recherches forment en outre une base importante pour les campagnes futures<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Au total, cette série de recherches a cumulé Modèle:Nobr de prospection et repéré plus de Modèle:Unité<ref name=":2">Modèle:Lien web.</ref>.
Seconde tentative (2018 - 2022)
À la faveur d'outils de plus en plus performants et du développement des compétences en archéologie maritime, une campagne de recherches est relancée<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Menée par le Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (DRASSM), la démarche se veut pluridisciplinaire et associe le laboratoire TEMOS de l'Université de Bretagne-Sud, l'IFREMER, l'ENSTA Bretagne, le LIRMM de Montpellier, le SHOM et des entreprises privées, avec le soutien de la région Bretagne dans le cadre du projet NEPTUNE (Nouvelle exploration patrimoniale triennale des univers nautiques engloutis)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. De nouvelles recherches documentaires, par exemple dans les registres paroissiaux français et les archives britanniques, sont effectuées à partir d'Modèle:Date- pour compléter les sources existantes, elles-mêmes entièrement reprises pour êtres vérifiées<ref name=":2" />. Des éléments inédits, notamment le calcul des courants marins qui tient compte du passage du calendrier julien au calendrier grégorien en 1582, viennent redéfinir la zone de recherche. Celle-ci s'étend sur Modèle:Unité entre le goulet de Brest et la pointe Saint-Mathieu<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Dirigée par l'archéologue Michel L'Hour et Olivia Hulot, la première campagne se déroule du Modèle:Date- au Modèle:Date- sur Modèle:Unité<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref>. En mer, elle s'effectue depuis l'André Malraux, le navire de recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines du DRASSM<ref name=":3" />. Les zones qu'il ne peut atteindre sont scannées par le Boatbot, le bateau autonome Modèle:Citation de l'ENSTA Bretagne, jusqu'à Modèle:Unité d'épaisseur de sédiment<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une dizaine d'ancres sont découvertes ainsi qu'une épave, baptisée Sud-Minou 1, au large du phare du même nom<ref name=":4" />. Repérée en 1975 par le SHOM sans Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>, cette épave n'est pas celle des bateaux recherchés mais pourrait être celle d'un des navires de ravitaillement qui accompagnaient le Regent ou plus simplement celle d'un navire marchand du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVe{{#if:| }} }} ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Article.</ref>. L'origine du fragment de poterie retrouvée sur l'épave n'a pas encore été identifiée<ref>Modèle:Article.</ref>.
Une deuxième campagne, menée dans des conditions analogues, a lieu du Modèle:Nobr puis du 24 au Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>. Une épave d'un bateau du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:| }} }} ou Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est localisée au sud de l'épave Sud-Minou 1<ref name=":5">Modèle:Article.</ref>.
La troisième campagne, initialement prévue à l'Modèle:Nobr, est reportée en 2022 à cause de la pandémie de Covid-19 et des incertitudes sanitaires<ref name=":5" />.
Hommages
Plusieurs villes de France ont nommé des voies en hommage à la Cordelière :
- Rue de la Cordelière à Rennes<ref>Modèle:Lien web</ref>
- Rue de la Belle Cordelière à Brest<ref>Modèle:Article</ref>
- Rue de la Cordelière à Morlaix
Le combat de la Cordelière a également inspiré une chanson à Anne Bernet en 1989 intitulée La Marie Cordelière.
Notes et références
Voir aussi
Sources et bibliographie
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Le spectacle "Si Bertheaume m'était conté" retrace l'épisode du combat de la Cordelière. https://bertheaume.wordpress.com/