Histoire du terme « nègre »

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Fichier:Slave deck of the Marie Séraphique rotated.jpg
Plan, profil et distribution du navire négrier La Modèle:Lien de Nantes, armé par Mr Gruel, pour Angole, sous le commandement de Gaugy, qui a traité à Loangue, dont la vue est cy-dessous la quantité de 307 captifs (...)
Fichier:Maquette de l'Aurore.jpg
Maquette de l'Aurore, navire négrier construit en 1784 à Rochefort, d’une capacité de 280 tonneaux et 650 captifs, plus 45 membres d’équipage. Musée national des douanes, Bordeaux.

Le mot « nègre » est à la fois un substantif (au féminin « négresse ») utilisé historiquement de façon péjorative pour désigner les personnes considérées comme étant d'origine africaine ou noires ; et également un adjectif, dans ce cas invariable en genre, utilisé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour désigner l’ensemble des populations et cultures d'Afrique subsaharienne. Le terme peut être considéré comme offensant, inoffensif ou neutre, en grande partie selon le contexte dans lequel il est appliqué. Il existe plusieurs équivalents dans d'autres langues d'Europe.

En français, le substantif a pris avec le temps une connotation péjorative et raciste. Indissociable de l’histoire de l’esclavage, il sert de radical pour les mots relatifs au commerce des captifs africains (traite négrière, navire négrier). Ce terme sera transformé par le mouvement littéraire de la négritude, fondé notamment par les intellectuels Césaire et Senghor, afin de s'approprier cette meurtrissure infligée par l'histoire, mais sans toutefois en effacer la charge douloureuse<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

« Nègre » est aussi un adjectif utilisé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour désigner l'ensemble des populations africaines ou d'origine africaine, et dans un certain nombre d'expressions telles que art nègre, sans connotation péjorative, retrouvant alors sa qualité purement descriptive de la spécificité d'une culture parmi d'autres<ref>Modèle:Article</ref>. Dans ce cas, le terme ne varie pas en fonction du genre, et reste le même au féminin, comme la Revue nègre. Ces expressions ont toutefois presque toutes été remplacées par notamment l’adjectif « africain » (par exemple art africain).

Aujourd’hui l’utilisation des termes « nègre » et « négresse » est de plus en plus sujet à controverse, en raison notamment de leur connotation péjorative, et de l’histoire qui leur est associée.

Étymologie

Le mot est dérivé du latin Modèle:Lang, « noir » en tant que couleur.

Selon le dictionnaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> de Godefroy, le mot Modèle:Lang ou Modèle:Lang (noir), apparaît en ancien français au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour désigner la couleur noire : Modèle:"

Puis, pour désigner les personnes de couleur noire, le terme sera repris à partir de 1529 au mot espagnol negro, « noir ».

Origine

D'après Myriam Cottias, directrice du Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages, le mot trouve son origine dans un lieu géographique précis, la région située autour du fleuve Niger, la Négritie. Les Portugais y développent l'esclavage avec l'appui du royaume du Kongo : « Pendant la traite atlantique, cette origine géographique va être indissociablement liée à un statut : la servitude. Les marins portugais appellent les Africains qu'ils capturent sur les côtes pour en faire des esclaves aux Amériques les “negros” »<ref name=":6">Modèle:Article</ref>.

Dans la langue française, le terme « nègre » apparaît au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sous la forme adjectivale signifiant de « couleur noire ». Ce n'est que deux siècles plus tard, en 1529, dans le Voyage à Sumatra<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> des frères Parmentier, qu'il apparaît pour désigner une « personne de couleur noire ». Ensuite, le mot « nègre » s'impose chez les marins et les commerçants esclavagistes, puis dans la société tout entière, comme un synonyme d'« esclave (noir) »<ref>Voir à ce sujet l’article Le mot « nègre » dans les dictionnaires français d'Ancien régime; histoire et lexicographie.</ref>. Selon l’historien Pap Ndiaye, : Modèle:Citation

Le capitaine-gouverneur de Ceuta, Pedro de Meneses Modèle:Lien, effectue razzias et raids dans les campagnes autour de Ceuta. Les prises de guerre alimentent en des milliers de maures captifs les économies d'Andalousie et du Levant espagnol. Ils débarquent dans les ports de Valence et de Barcelone dans un marché de l'esclavage en essor. Entre 1380 et 1440, plusieurs esclaves orientaux proviennent de la traite en mer Noire et d'esclaves sarrasins.

Les Portugais ont été les premiers Européens à avoir déporté des Noirs comme esclaves dans leur propre pays, en 1442<ref>Antão Gonçalves</ref>.

Les Espagnols ont été les premiers Européens à déporter des Noirs comme esclaves aux AmériquesModèle:Refnec. Ils désignent alors les Noirs par le mot negro qui signifie « noir » en espagnol, comme l'illustre une scène du film Amistad. En français, on désignait ces populations d’abord par le mot neir (1080) puis par le mot « noir ». L’emploi du mot « nègre » était rare avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. L'usage s'en répand, donnant à d'autres formés par dérivation comme négrillon, négrier, puis négroïde, ce dernier terme étant souvent considéré comme raciste<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Avant l'esclavage, on désignait également les personnes mélanodermes comme des « Maures ».

Le mot «nègre» est peu à peu remplacé par « Noir », avec une majuscule éventuelle quand on souhaite insister sur l'idée de peuple (vers 1960). Les expressions telles que « personne de couleur » ou, dans le langage familier, l'anglicisme « black » (en France), sont devenues courantes pour éviter de dire « noir ».

Usages et connotations

L'usage du mot n'est pas identique lorsqu'il est traduit dans diverses langues, ou pris dans des contextes historiques.

En français

On retrouve le mot nègre dans les dictionnaires français de l'Ancien régime<ref name=Dico>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le mot fait son apparition en 1671 dans le Dictionnaire royal augmenté de Pomey : «Nègres : peuple d'Afrique». Cette définition passe sous silence l'esclavage contemporain<ref name=Dico/>. EN 1708, le Dictionnaire universel géographique et historique de Thomas Corneille définit «Nègres» dans ces termes : «peuples d'Afrique dont le pays s'étend des deux côtés du fleuve Niger»<ref name=Dico/>. La notice oppose d'une part les "nègres" de la côte qui commercent avec les Levantins et les Portugais ; et d'autre part les "nègres" de l'intérieur du continent, qui ne commercent pas<ref name=Dico/>. Les plus valorisés sont ceux qui entretiennent des relations avec les Portugais ; ceux-là sont "civilisés" et se sont convertis au christianisme<ref name=Dico/>. Les plus dévalorisés sont les Africains de l'intérieur<ref name=Dico/>.

Le Dictionnaire de l'Académie française de 1762 ne donne pas le sens premier, mais uniquement un synonyme d’esclave : Modèle:Citation bloc

Le mot « nègre » est progressivement remplacé par « noir » (ou « Noir ») dans les pays francophones, ou par l'expression Modèle:" (courante dans les années 1960 en Europe francophone) ; les années 1990 voient se développer l'usage de l'anglicisme Modèle:" ; puis dans les années 2000 certains milieux emploient le verlan Modèle:" pour désigner, souvent familièrement, une personne noire de peau d'origine africaine<ref>Modèle:Article.</ref>. Les expressions varient selon les contextes ; il s'agit dans certains cas d'éviter de ramener une personne à une condition raciale, dans d'autres cas d'éviter de l'invisibiliser en tant que personne racisée<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Mouvement de la négritude

Fichier:Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme.jpg
Aimé Césaire, Discours sur la négritude ; Césaire écrit : ”La négritude est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture”<ref> ROYNETTE Claude, « À propos de négritude : Senghor et Fanon », VST - Vie sociale et traitements, 2005/3 (no 87), p. 70-72. DOI : 10.3917/vst.087.0070. URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-et-traitements-2005-3-page-70.htm </ref>

Certains défenseurs des droits des Noirs ou de l'égalité entre les hommes ont tenté de redonner un sens positif au mot « nègre », se réappropriant le mot nègre en opposition avec la connotation péjorative populaire, tel qu'il est utilisé dans l'expression « art nègre ».

La négritude est un courant littéraire et politique, créé durant l'entre-deux-guerres<ref>Dossier sur le mouvement de la négritude, Assemblée nationale française.</ref>, rassemblant des écrivains francophones noirs, comme Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, les sœurs Paulette et Jeanne Nardal (considérées comme les figures inspiratrices du mouvement<ref>Modèle:Article.</ref>), Jacques Rabemananjara, Léon-Gontran Damas, Guy Tirolien, Birago Diop et René Depestre. Lié notamment à l'anticolonialisme, le mouvement influence par la suite de nombreuses personnes proches du Nationalisme noir, s'étendant bien au-delà de l'espace francophone.

En 1934, en réponse à une insulte raciste, Aimé Césaire proposa à Senghor de rédiger ensemble un journal, L'Étudiant noir : Modèle:"

Le terme dérivé « négritude », forgé dans les années 1930, s'emploie encore aujourd'hui dans un sens positif, désignant la perspective identitaire des intellectuels noirs francophones Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire.Modèle:Citation bloc


En 2020, les éditions Zulma rééditent Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer, pour célébrer le Modèle:35e anniversaire de ce premier roman. À cette occasion, l'écrivain Dany Laferrière de l'Académie française, auteur également de Cette grenade dans la main du jeune nègre est-elle une arme ou un fruit?, est invité à France culture et répond à la question Modèle:"<ref>Voir sur franceculture.fr.</ref> : Modèle:Citation bloc

Acceptions, synonymes et mots apparentés

Modèle:Section à délister Le mot « nègre » dans son acception contemporaine est largement controversé dans les pays où il est utilisé pour désigner spécifiquement les individus à la peau noire. Dans les pays ayant été impliqués dans le commerce triangulaire, « nègre » conserve un sens péjoratif fort, qui renvoie à une image biaisée de la population africaine.

L'adjectif « subsaharien » peut être aussi utilisé pour désigner les personnes d'origine africaine des régions subsahariennes.

Il est cependant encore utilisé dans des expressions lexicalisées qui lui confèrent un sens particulier :

  • En littérature, l'emploi du mot « nègre » désignait une personne qui écrit pour le compte d'une autre, sans être mentionnée<ref group="Note">Auguste Maquet était l'un des « nègres » d'Alexandre Dumas père.</ref>. Cela provient probablement d'une assimilation entre « nègre » et « esclave », attestée par des expressions comme « travailler comme un nègre ». En littérature française, il est désormais remplacé par le terme de « prête-plume »<ref>Modèle:Lien web.</ref>, même si « nègre » perdure en parallèle. Il existe également plusieurs expressions consacrées comme « écrivain privé », « écrivain sous-traitant » ou, plus rarement, « écrivain fantôme »<ref group="Note">Traduction littérale (parfois utilisée) de l'anglais ghostwriter.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Dans le domaine politique, on parle de « plume » lorsqu'un autre rédige le discours d'un politicien.
  • Un champignon de type bolet (Boletus aereus) est appelé cèpe tête-de-nègre mais l'expression tend à disparaître.
  • Des papillons portent le nom de « Grand nègre » : le Moiré sylvicole (Grand nègre à bandes fauves), la Dryade (Grand nègre des bois), ou encore le Grand nègre berbère.
  • À l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, le mot « nègre » était autrefois utilisé, à compter du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pour désigner le major de promotion, c’est-à-dire l'élève le mieux classé.
    • On connaît l'expression apocryphe de Patrice de Mac Mahon : « C'est vous le nègre ? Eh bien, continuez ! » qu'il fit entendre lors de sa visite de cette école. Le mot s'était révélé gaffeur car l'élève-officier à qui il s'était adressé en ces termes (Maximilien Liontel) était par ailleurs lui-même Noir originaire de Cayenne en Guyane<ref group="Note">Selon le général Jean Boÿ qui, dans un article du 25 juin 2011Modèle:Où, retrace l'historique de la Modèle:56e promotion de Saint-Cyr à laquelle Liontel appartenait, cette apostrophe apparaît tout à fait discutable dans la mesure où Maximilien Liontel n'était pas le major de sa promotion. De plus, à l'époque où Mac-Mahon était venu visiter l'école, Liontel n'y était déjà plus, puisqu'il avait été réformé pour raison de santé.</ref>. L'expression est passée à la postérité avec la dose d'humour qui se doit. Frédéric Dard, dans plusieurs livres de San-Antonio, fait dire à son personnage central : « Je fais comme le nègre : je continue. »
  • Dans le monde du travail, le mot « nègre » est utilisé pour désigner une personne subissant le pouvoir et l'autorité excessifs d'un supérieur hiérarchique, à l'instar des esclaves noirs soumis à l'autorité de leur maître (encore que certains esclavagistes étaient eux-mêmes d'anciens esclaves affranchis).
  • Le parler petit nègre désigne non pas une version de la langue française qui aurait été utilisée par des Africains, mais une langue créée par l'administration coloniale qui a conçu des manuels en « français simplifié  » et les a adressés aux chefs de l'armée coloniale française. Ces gradés devaient parler dans ce français-là avec les soldats africains. «  Si nous voulons nous faire comprendre vite et bien, il nous faut parler aux Noirs en nous mettant à leur portée, c’est-à-dire leur parler petit-nègre », avait écrit en 1904 l’administrateur colonial Maurice Delafosse ; l'expression traduit le sentiment de supériorité et le racisme des Français de l'époque<ref>Modèle:Article</ref>.
  • En reliure, la couleur « nègre » ou « tête-de-nègre » est utilisée pour décrire une teinte particulière de cuir, le plus souvent de type maroquin (chèvre) de couleur marron très foncé, presque noir. Ainsi, en bibliophilie, la couleur d'un maroquin marron foncé est définie comme maroquin « tête de nègre ».

Il est également associé à certaines expressions :

  • La tête de nègre est une expression aujourd'hui fortement controversée, souvent considérée comme raciste<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>« Des connotations raciales sont également véhiculées, qui sont souvent renforcées par des stratégies de marketing étant donné que ces produits ont tendance à être accompagnés d'images stéréotypées de personnes noires, où les noirs sont représentés avec des traits physiques exagérés aux lèvres épaisses », Modèle:Article</ref>, et liée à un contexte de violence coloniale<ref>Modèle:Article</ref>, qui désigne une pâtisserie constituée de meringue enrobée de chocolat. A la suite de polémiques publiques, elle a été renommée « tête au chocolat », « meringue au chocolat » (en France) ou « tête au choco » (en Suisse)<ref>Modèle:Lien web</ref> ; certaines boulangeries ont cessé d'en fabriquer<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
  • L'expression Modèle:Citation fait référence à la contrainte et à l'exploitation sans limites d'un travailleur ou de soi-même, en évoquant l'esclavagisme ou le travail forcé<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En créole haïtien

En Haïti, qui fut la première République noire au monde et qui fut fondée par des anciens esclaves ayant échappé à l'esclavage (les marrons ou « nègres marrons »), le mot créole « nèg » désigne un « gars », un « homme » ou même une « personne » en général, indépendamment de la couleur de sa peau; ou simplement un « homme noir »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> Grâce à l'immigration haïtienne, ce terme est présent dans l'idiome montréalais<ref>Modèle:Lien web.</ref>

Modèle:Citation bloc

En anglais

La communauté d'origine africaine d'Amérique du Nord fait l'objet de plusieurs qualificatifs. Il existe notamment une forte controverse liée à l'utilisation des termes anglais « negro » et surtout « nigger ». En effet, le premier ethnonyme fait l'objet de bon nombre de connotations positives mais aussi négatives et le second, fortement péjoratif, est considéré comme une insulte aujourd'hui imprononçable, quelles que soient les circonstances<ref>Modèle:Article</ref>.

Le contexte est essentiel pour comprendre la signification de ces termes<ref>Modèle:Article.</ref> :

Le terme « negro » en anglais peut faire l'objet d'une connotation raciste, car, même si, historiquement et étymologiquement, l'ethnonyme était utilisé de manière relativement neutre par les marchands d'esclaves espagnols et portugais, il fut réapproprié par les « Blancs » d'Amérique du Nord durant l'esclavage comme un dysphémisme raciste, qui l'utilisèrent de manière ouvertement hostile et abusive, dans le but d'intimider les Africains et à mettre en évidence leur prétendue infériorité morale et intellectuelle<ref name="Rahman">Modèle:Article.</ref>. De ce fait, dès les années 1960, des groupes militants affirment que « negro » est une épithète qui perpétue la mentalité « maître-esclave » dans l'esprit des Américains noirs et blancs (Bennet, 1967). Pourtant, il est à noter que le nationaliste afro-américain Marcus Garvey crée en 1917 la United Negro Improvement Association (UNIA, toujours en activité), en revendiquant le terme negro. Lors de sa première émission de télévision, le pasteur Martin Luther King se présente comme Modèle:" ; pour lui l'important réside dans le combat pour les droits civiques, les subtilités du vocabulaire étant très secondaires. Il y a d'ailleurs quinze occurrences de « negro » utilisées comme terme de respect dans son discours intitulé I have a dream<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>.

Quant au terme « nigger » il est considéré par les médias et les politiques comme un véritable tabou et comme un terme qui a un pouvoir terrible et provocateur (Endo, 2012). Comme substitut à ce terme tabou, on utilise la locution Modèle:"<ref name=":0" />. Toutefois, ce terme « nigger » a également été utilisé du côté des opprimés durant l'esclavage : Jacquelyn Rahman a remarqué une variante non-péjorative du terme qui a été introduite dans le lexique des Afro-Américains. Il s'agit de « nigga » (variante dialectale de nigger, signifiant alors : « mon vieux », « mon pote », « mon gars », « mec ») . «L'utilisation de «nigger» par certains membres de la communauté afro-américaine permet à un orateur de construire une identité représentant la prise de conscience de l'histoire des Afro-Américains» ; elle peut indiquer «une position proactive qui cherche à apporter un changement positif»<ref name="Rahman" />.

Pour en revenir au terme « negro », du fait de son ambiguïté, il est finalement remplacé vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle aux États-Unis par « black » (ou « Black » ) et plus officiellement «  African American », « Black American » ou « Afro-American »<ref>Modèle:Lien web.</ref>

En 2020, le formulaire de recensement américain élimine le choix Negro du formulaire<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Pour résumer :

En latin

Nigra sum, sed formosa (« Je suis noire, mais je suis belle ») est un verset biblique ayant inspiré de nombreuses œuvres musicales. Il figure dans la traduction en latin du Cantique des Cantiques (1:5).

Polémiques et controverses

En France

Quartier de La Négresse à Biarritz

Modèle:Article détaillé Depuis 2013, une vive polémique entoure le nom d'un quartier de Biarritz qui s'appelle La Négresse<ref name=":12">Modèle:Lien web.</ref>. Cette dénomination s'accompagne d'images stéréotypées de femme africaine sur les boutiques du quartier ou lors des « fêtes de la Négresse », et de nombreuses personnalités demandent qu'il soit changé. Parmi eux se trouvent les élus biarrots Galéry Gourret et Lysiann Brao, l'écrivaine bayonnaise Marie Darrieussecq, l'historien Jean-Yves Mollier, l'avocat Alain Jakubowicz ou encore le militant bordelais Karfa Diallo.

Ce dernier, lors d'un happening en Modèle:Date- pour demander le changement de nom du quartier, est interpellé et placé en garde à vue. Poursuivi pour Modèle:", il compte faire de ce qu'il appelle Modèle:" une tribune pour éveiller les consciences. L'audience devait se tenir le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Usage du mot par la ministre du droit des Femmes en 2016

En 2016, la ministre des droits des femmes Laurence Rossignol utilise le mot sur RMC et finit par plaider la faute de langage<ref name=":3">Modèle:Lien web.</ref>.

Au Canada

En 1958, André Laurendeau crée la polémique avec une série d'articles publiés dans Le Devoir, portant le titre La théorie du roi nègre<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref> ; « roi nègre » a ici le sens de servile complice des puissances coloniales<ref name="vlb"/>.

En 2008, Victor-Lévy Beaulieu utilise l'expression « reine-nègre » pour qualifier Michaëlle Jean alors gouverneure-générale du Canada<ref name="vlb">Modèle:Lien web.</ref>. Modèle:" tranche Dany Laferrière<ref name="vlb"/>.

Autour du livre Nègres blancs d'Amérique

En 1967, l'écrivain et militant indépendantiste québécois Pierre Vallières, qui avait fréquenté à New York le milieu des Black Panthers<ref>L'Aut'Journal, « À propos de Pierre Vallières et de Nègres blancs d’Amérique », 8 janvier 2019</ref>, publie le livre-choc Nègres blancs d'Amérique. Avec ce titre il assimile volontairement les esclaves noirs américains au sous-prolétariat québécois, « esclaves » selon lui d'une élite dominante anglo-saxonne qui lui enjoignait de «parler blanc» (speak white). Cette comparaison suscitera quelques décennies plus tard de vives réactions. Elle a un ancrage historique dans les discriminations dont les francophones étaient victimes au Canada mais aussi aux États-Unis, où le Ku Klux Klan s'en prenait aussi à eux dans les années 1920<ref>Modèle:Article.</ref>.

Avant lui, Mailer avait publié en 1957 le livre Modèle:Lien.

Modèle:Citation

En 2020, un manuel d'histoire est banni par deux commissions scolaires anglophones de Montréal car il cite l’ouvrage de Pierre Vallières<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2020, la reporter et animatrice de CBC, Wendy Mesley, est suspendue après avoir cité lors d'une réunion de travail le titre du livre de Pierre Vallières, Nègres blancs d'Amérique<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le même ouvrage a été cité par une professeure de cinéma de l'université Concordia, Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ce qui a provoqué une pétition appelant à sa destitution.

Les mots Modèle:" et Modèle:" bannis de la toponymie au Québec

Au Canada, le Québec est aujourd'hui la seule province qui possède des noms de lieux contenant le mot Modèle:"<ref>Modèle:Lien web</ref>, comme la Rivière du Nègre ou le Lac Ti-Nègre, depuis que les autres provinces ont renommé chez elle les lieux problématiques<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref>.

En 2015, la Commission de la toponymie du Québec annonce la Modèle:" de nom de onze lieux contenant le mot Modèle:", en français ou en anglais, estimant qu’ils étaient susceptibles de Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Cette décision fait suite à un débat, lancé par des militants en Modèle:Date-, sur la pertinence du nom donné en 1970 aux Modèle:", situés à Bouchette, au nord-ouest de Montréal<ref>Modèle:Article.</ref>. La ministre québécoise de la Justice de l'époque, Stéphanie Vallée, s'était alors dite préoccupée par les Modèle:"<ref name=":5">Modèle:Lien web.</ref> et avait soutenu cette initiative, à l'échelle de la province.

Pour les noms de remplacement, la Commission de la toponymie du Québec indique qu'ils Modèle:"

Si en 2020 des noms attendent toujours d'être renommés car les procédures sont longues, il y a déjà le Lac Ti-Nègre qui est devenu le Lac Honoré-Gélinas<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Une prise de conscience déjà ancienne

Cette prise de conscience est déjà ancienne comme le rappelle l'éditorial du Ottawa Citizen du Modèle:Date- : Modèle:" Par la suite des noms comme Niggertoe Mountain, en Colombie-Britannique, et Nigger Island, en Ontario, ont ainsi été changés pour Mount Nkwala et Makatewis Island dès 1966<ref name=":4" />.

Commission scolaire Marguerite-Bourgeois, 2018

Dans une école primaire, un devoir demandant de trouver le diminutif du mot honni fut retiré à la demande de la mère d'un élève. La commission scolaire fut blâmée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, et enjointe à dédommager la victime<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Université d'Ottawa, 2020

Modèle:Article détaillé

En 2020, une professeure de l'Université d'Ottawa est suspendue pour avoir mentionné le mot nigger en classe, lorsqu'elle cherchait à discuter du concept de négritude. Elle se retrouve alors au centre d'une tempête médiatique qui donnera lieu à des réactions diverses au Canada, et qui entrainera, au Québec, la création de la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire.

Aux États-Unis

En 1974, le chanteur cajun Jimmy C. Newman fait un énorme succès de la chanson Modèle:", expression qui devient très populaire au Canada. Selon Barry Jean Ancelet, le refrain Modèle:", qui constitue le refrain de la chanson, n'a aucune connotation raciste. Modèle:"

Le sénateur Harry Reid a eu des ennuis pour avoir qualifié en 2008 le président Barack Obama d'Afro-Américain Modèle:" et Modèle:"<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il utilisa les mots negro dialect en anglais. Ce dernier est lui aussi considéré toxique aux États-Unis : depuis 1985, la Cour suprême n'utilise plus le mot negro qu'avec des guillemets ou dans des citations<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2012, Kanye West rappe Modèle:Citation étrangère, terme qu'il juge affectueux. Gwyneth Paltrow, twitte le mot, ce qui engendre des accusations de racisme<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2014, un message sur Facebook concernant la désignation Modèle:" pour identifier l'origine raciale des jurés intervenant dans les tribunaux de l'État de New York fait la une des journaux nationaux. Le terme a depuis été retiré<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En 2017, Piers Morgan publie un article au sujet d'une vidéo Instagram de membres de la Alpha Phi Sorority de l'université du New Hampshire. Celles-ci chantaient Gold Digger de Kanye West, dont les paroles contiennent le mot controversé<ref name=Independent-2017>Modèle:Lien web</ref>. À la suite de cette publication, de nombreux utilisateurs de Twitter affirment qu'il est obsédé par l'utilisation du mot commençant par n et sont même allés jusqu'à le traiter de raciste<ref name=Independent-2017/>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références nombreuses


Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

  • Modèle:" , Jean-François Niort, Jean-Luc Chappey, Marcel Dorigny, 2013
  • Modèle:" : débat 2, Lyne-Rose Beuze, Christelle Lozère , Monique Boisseron, 2013
  • Modèle:" : débat 3 , Jacques Dumont, Bruno Viard, Marcel Dorigny, 2013
  • Modèle:", Frédéric Régent, 2013

Modèle:Portail