Lancelot ou le Chevalier de la charrette

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Lancelot ou le Chevalier de la charrette est un roman courtois en vers de Chrétien de Troyes, écrit entre 1176 et 1181 à la demande de Marie de Champagne. Ce roman rédigé en vers octosyllabiques nous est connu par trois manuscrits différents<ref>Philippe Walter, Chrétien de Troyes, Presses universitaires de France, Modèle:Coll., Paris, 1997, p.58</ref>. Sa rédaction est probablement parallèle à celle d'Yvain ou le Chevalier au Lion ou Perceval ou le conte de Graal, car on trouve dans cet autre roman plusieurs allusions à l'enlèvement de la reine Guenièvre par Méléagant.

Le titre

Lancelot ou le Chevalier de la charrette est le titre le plus couramment utilisé. Cependant, les manuscrits qui nous en ont conservé le texte ne comportent pas de titre. Les indications qui figurent dans les manuscrits sont les suivantes :

  • au début du texte : « Del Chevalier de la Charrete / Comance Crestïens son livre »
  • à la fin du texte : « Godefroiz de Leigni, li clers, / A parfinee La Charrete »
  • l'explicit : « Ci faut li romans de Lancelot de la charrete »

On trouve aussi : Le Chevalier à la charrette<ref>par exemple : Le Chevalier à la charrette, adaptation de Claude Duneton et Monique Baile, A. Michel, 1985 Modèle:ISBN</ref> ; Lancelot ou le Chevalier à la charrette<ref>par exemple : Lancelot ou le Chevalier à la charrette, Gallimard-Jeunesse, Collection Folio Junior n°185, 1981</ref> ; Le roman du Chevalier de la Charrette<ref>par exemple : Le roman du Chevalier de la Charrette, publié par P. Tarbé, Reims, P. Régnier, 1849</ref>.

Historique

sceau de Marie de Champagne
Sceau de Marie de France (1145-1198).

Le texte est le troisième roman de Chrétien qui est conservé. Avant cela, Chrétien avait déjà traduit des textes latins et écrit trois romans. De ces adaptations d'Ovide il ne reste que celle de la légende de Philomèle (voir Philomèle et Procné), il extrait des Métamorphoses d'Ovide, et titrée La Muance de la hupe, de l'aronde et del rossignol. Chrétien a aussi écrit un roman nommé del roi Marc et d'Ysalt la blonde aujourd'hui perdu et deux romans arthuriens Érec et Énide et Cligès. Le roman de Lancelot est une commande de Marie de Champagne qui a imposé le thème à Chrétien. Ce dernier n'a pas terminé ce roman, qui a été achevé par « le clerc Godefroi de Lagny », avec son accord, nous précise le texte : « Godefroiz de Leigni, li clers, / A parfinee La Charrete / Mes nus hom blasme ne l'an mete / Se sor Crestïen a ovré / Car ç'a il fet par le boen gré / Crestïen, qui le comença »<ref>« Le clerc Godefroi de Lagny a achevé La Charrette. Mais que personne ne lui reproche d'avoir continué le travail de Chrétien, car il l'a fait avec le complet accord de Chrétien qui l'a commencé. » traduction de Daniel Poirion in Chrétien de Troyes, Œuvres complètes, Gallimard, La Pléiade, 1994, p. 682</ref>.

Si la vie de Chrétien de Troyes est très mal connue, celle de Godefroi de Lagni est un mystère. La seule chose connue est sa poursuite du roman de Lancelot sans qu'il soit possible de trouver ses dates de naissance et de mort ou d'autres titres de textes qu'il aurait pu écrire.

Résumé

Enluminure de manuscrit médiéval, en couleur, représentant un chevalier en armure franchissant une douve en rampant sur une grande épée qui lui sert de pont, pour rejoindre sa dame que l'on voit dans une tour en pierre du château.
Lancelot passant le pont de l'Épée, circa 1475

Dans ce roman, la reine Guenièvre, dame aimée de Lancelot, et femme du roi Arthur souverain du royaume de Logres, est enlevée et tenue prisonnière par Méléagant. Lancelot part la délivrer, mais pour réussir dans cette quête, il doit accomplir des prouesses et consentir à des sacrifices, qui sont autant d'épreuves dans son parcours initiatique. Les épreuves les plus importantes du poème sont celles à caractère sacrificiel : l'une d'elles donne le nom du roman Le Chevalier de la charrette, car Lancelot se résout à monter dans une charrette de condamné conduite par un bouvier, signe d'opprobre à l'époque médiévale<ref>Avant leur condamnation, on promenait sur un charrette les scélérats pour les exposer à la vindicte populaire.</ref>, dans le but de sauver sa dame : il perd son honneur et devient un paria selon le code de la chevalerie. Mais ce code courtois exige de lui un sacrifice, pour sa dame. Lancelot finit donc par monter dans la charrette, après une hésitation « de deux pas », révélant son caractère faillible. La deuxième épreuve à caractère sacrificiel est la traversée du Pont de l'Épée, qui lui permettra d'aller dans le royaume de Bademagus (père de Méléagant) pour sauver la reine Guenièvre.

Thème

C'est un très bon exemple de la fin'amor ou amour courtois, amour idéal, dans la littérature médiévale. Modèle:Citation<ref name="Jean-Marie Fritz 1994, p. 28">Jean-Marie Fritz. Introduction, dans Chrétien de Troyes, Romans, Librairie générale française, « Le Livre de poche. La Pochothèque », 1994, p. 28</ref>. Ce terme désigne une série de règles qui régissent le rapport entre un amant et sa dame. La dame est toujours de rang supérieur à l'amant, et celui-ci doit accomplir des prouesses et des sacrifices pour montrer son caractère extraordinaire et son dévouement à l'être aimé. Dans le présent roman, Modèle:Citation<ref name="Jean-Marie Fritz 1994, p. 28"/>. Sans oser y prétendre, il pourra accéder à l'objet de son désir, mais Modèle:Citation<ref name="Jean-Marie Fritz 1994, p. 28"/>.

Études critiques

Ce texte peut être considéré avec le Chevalier au lion, comme un des premiers exemples de texte initiant le genre du roman en France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le poids du don contraignant

Point de départ de nombreux romans arthuriens, la « promesse en blanc » joue un rôle essentiel dans le Chevalier de la charrette et plus largement dans l'histoire du royaume de Logres. La succession de dons contraignants funestes inscrit les événements dans une dimension tragique et aboutit à la fin du royaume<ref name="demoiselle">Modèle:Google Livres, Modèle:P.</ref>.

Une figure christique

La théorie suivante est développée par Ribart dans son œuvre critique Le Chevalier de la Charrette. Lancelot, sous l'apparence de l'amant courtois type, est une figure christique. Ce roman est à la fois un roman courtois et une allégorie christique, car en sauvant la reine, Lancelot rétablit l'équilibre du monde. De plus, certains voient, dans la soumission de Lancelot, des valeurs chrétiennes : humilité, soumission et sacrifice de soi. Ce thème sera traité de façon encore plus évidente dans Perceval ou le Conte du Graal, cinquième roman de Chrétien de Troyes.

Traductions en français moderne

Éditions

Lancelot ou le chevalier à la charrette, GF Flammarion, collection Étonnants classiques. Présentation, notes, choix des extraits et dossier par Hervé-François Fournier et traduit par Jean-Claude Aubailly.

  • Chrétien de Troyes, Œuvres complètes, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade » Modèle:N°, 1994
  • Chrétien de Troyes, Romans, Librairie générale française, « Le Livre de poche. La Pochothèque », 1994

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • Jacques Ribard, Chrétien de Troyes, Le chevalier de la charrette, essai d'interprétation symbolique, Nizet, 1972
  • Daphné Deron, Premières leçons sur "Lancelot" ou "Le chevalier de la Charrette" de Chrétien de Troyes, préface de Emmanuèle Baumgartner, Presses universitaires de France, 1996 Modèle:ISBN
  • Véronique Boulhol, Étude sur Chrétien de Troyes : "Le Chevalier de la charrette", Ellipses, 1996 Modèle:ISBN
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Frederick Douglas Kelly, Sens and conjointure in the « Chevalier de la charrette », Mouton, 1966.
  • Philippe Walter, Chrétien de Troyes, P.U.F., Modèle:Coll., 1997

Liens externes

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