Æ

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Infobox Graphème

Fichier:Aelggyva Edwige.JPG
On peut lire le prénom ÆLFGYVA sur la Tapisserie de Bayeux.

Æ, minuscule æ, est une voyelle et un graphème utilisé dans plusieurs langues européennes, dont notamment certaines langues nordiques comme le danois, le féroïen, l’islandais, le norvégien, le français et autrefois le latin ou l’anglo-saxon, mais aussi dans plusieurs langues camerounaises, comme le kenswei nsei, le kom ou le tikar, et quelques langues des Amériques, comme le hupda, le kawésqar ou le yagan. C’est un graphème appelé en français a-e entrelacé<ref>« A-E entrelacé » est l’appellation scolaire, utilisée aujourd’hui [2018] dans l’enseignement primaire en FranceModèle:Réfnéc.</ref>, a e-dans-le-a ou « ⁠a e-dans-l’a ⁠»<ref>À l’oral, sauf en langage poétique (Serge Gainsbourg : « Elaedansla Téïtéïa ») on évite l’élision devant les noms de lettres ; ainsi on dit « le a », non « l’a » ; « le e », non « l’e » ; « le x », non « l’x ». Toujours en marquant un coup de glotte entre les deux voyelles. (Absence d'élision devant le nom des voyelles : le A ?)</ref>, par simplification, « e-dans-l’a »<ref>Tous ces noms avec dans s’écrivent avec traits d’union, car les mots changent de sens : ce n’est pas « un e dans un a », entendu que le e est à l’intérieur du a, mais bien un a et un e soudés ensemble. Règles du trait d’union : Reverso.net : Grammaire : Trait d’union (généralités)</ref>. D’autres noms plus informels sont : a-e lié, a-e collé, ligature ae. Dans l’ordre alphabétique français, le Æ est classé comme la suite d’un A et d’un E indépendants.

Le graphème Modèle:Graphie a d’abord été une ligature (comme Modèle:Graphie qui correspond à « et ») ayant la même valeur que les deux lettres qui le composent (soit Modèle:Graphie), c’est-à-dire une diphthongue [ai̯] devenue par la suite [ɛ]. Par exemple : le latin classique Modèle:Lang devenu Modèle:Lang en latin médiéval. En danois et dans d’autres langues, le graphème Modèle:Graphie n’est plus une ligature mais bien une lettre à part entière, qui n’est pas considérée comme ayant la valeur des lettres qui la composent<ref>En français non plus, on n’écrit pas Cæn au lieu de Caen.</ref>.

Utilisation

Latin

Fichier:Jagsthausen-roemerbad-11.jpg
Plaque de Kastell Jagsthausen.

En latin classique, les deux lettres étaient normalement écrites séparément puisqu'elles formaient une diphtongue [ae]. Il est difficile de préciser le moment exact de l'apparition de la ligature, car on trouve dans la basse antiquité des exemples d'associations de lettres qui ne se limitent pas aux voyelles : la plaque du castellum de Jagsthausen qui date du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle utilise des ligatures pour NE, VE, etc. comme pour AE, cela afin de gagner de la place. Ce sont les copistes médiévaux qui ont systématisé cette pratique pour le Æ, la diphtongue s'étant de plus très tôt monophtonguée en une voyelle longue, le [εː].

La combinaison ae a aussi été notée au moyen d'un e caudata dès les textes en onciale : ę (ici un e ogonek). Ce diacritique a disparu par la suite et la voyelle a été notée par un simple e.

Français

En français, ce graphème se prononce [e] (é) ou [ɛ] (è) et se retrouve, entre autres exemples, dans des mots et locutions empruntés au latin, comme æschne, cæcum, nævus, præsidium (forme utilisée concurremment à présidium), tænia (forme utilisée concurremment à ténia), novæ et supernovæ (pluriels possibles de nova et supernova), ex æquo, curriculum vitæ ou la forme fautive et cætera ; dérivés : appendice iléo-cæcal (cæcum) et tæniase (tænia).

On retrouve également ce graphème dans les graphies archaïques de certains mots français tels æther, æternel, æquité, æsthétique, Ægypte, Æthiopie... Dans la plupart de ces cas, l'usage remplaça l'a-e dans l'a par un e accent aigu.

On retrouve enfin ce graphème dans des noms propres adaptés du grec ancien, comme Ægosthènes, ainsi que dans le prénom Modèle:Page h', popularisé par Serge Gainsbourg dans sa chanson Elaeudanla Téïtéïa (dans l'album Gainsbourg Confidentiel).

Anglais

« Æ » était utilisé en vieil anglais comme dans le latin médiéval. L'anglais moderne utilise encore « æ » pour écrire certains noms tels que Encyclopædia (encyclopédie) mais, depuis l'arrivée des machines à écrire et ordinateurs, son usage tend à disparaître au profit de « ae », voire de « e » (celui-ci principalement aux États-Unis). Par exemple, les paroles originales du chanson de Bunthorne de l'opéra Patience (1881) furent écrit par son auteur, W. S. Gilbert, comme :

« Though the Philistines may jostle, you will rank as an apostle in the high æsthetic band,
If you walk down Piccadilly with a poppy or a lily in your mediæval hand
. »

En vieil anglais, la ligature æ était utilisée pour exprimer un son entre A et E (c’est-à-dire [æ]), très proche du « A » français (ou dans l'anglais cat)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dans ce contexte, le nom de la lettre, Æsc (Modèle:Page h' en anglais moderne, qui signifie frêne) tiré de la rune correspondante ᚫ est issu du Futhorc anglo-saxon, lui-même dérivé de la rune Ansuz du Futhark (Fuþark).

Islandais, féroïen, danois et norvégien

En islandais, la lettre Æ forme une diphtongue prononcée [ai]<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il en est de même en féroïen pour la lettre appelée Æ long prononcée [ɛa], et la version courte Æ simplement prononcée [a]. En danois<ref>Gregersen, F., Maegaard, M., & Pharao, N. (2009). The long and short of (æ)-variation in Danish - a panel study of short (æ)-variants in Danish in real time. Acta Linguistica Hafniensia, 41, 64-82. [1]</ref> et norvégien<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, Æ représente une simple voyelle, prononcée respectivement [ɛ] et [æ]. Le même phonème est représenté dans l'alphabet suédois et allemand par la lettre Ä.

Ossète

La langue ossète, parlée notamment en Ossétie dans le Caucase, a été transcrite par l'alphabet latin entre 1923 et 1938 et la lettre æ se prononçait comme la voyelle API Modèle:BAPI<ref>La langue ossète - Ирон ӕвзаг</ref>, correspondant à un son « a » très ouvert<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Ce caractère a été conservé sous une forme identique lors du passage à l'alphabet cyrillique : Modèle:Graphie.

Langues camerounaises

L’alphabet général des langues camerounaises utilise Modèle:Graphie pour représenter une voyelle pré-ouverte antérieure non arrondie Modèle:SAPI, par exemple en kom.

Transcriptions phonétiques

Alphabet phonétique international

Le symbole de l’alphabet phonétique international Modèle:SAPI est également utilisé pour décrire le son d'une voyelle antérieure non-arrondie pré-ouverte, c'est-à-dire un a proche de è comme dans le mot anglais cat<ref>Tableau API multimedia du laboratoire de phonétique expérimentale « Arturo Genre » de Turin</ref>.

Alphabet anthropos

Dans l’alphabet Anthropos révisé de 1924, e dans l’a Modèle:Graphie représente une voyelle pré-ouverte antérieure non arrondie [æ], par exemple le a du mot anglais Modèle:LangModèle:Sfn.

Codage informatique

Glyphe Unicode Code Ascii UTF-8 LaTeX
Æ 00C6 0198 &#198; 0xC3 0x86 {\AE} ou \AE{}
æ 00E6 0230 &#230; 0xC3 0xA6 {\ae} ou \ae{}

Entrée au clavier

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Modèle:Palette Modèle:Portail