Éden
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Le jardin d'Éden (Modèle:Lang-he, gan 'eden, jardin des délices ; Modèle:Lang-ar, jardin des délices) est le jardin merveilleux où la Genèse (chapitres 2 et 3) place l'histoire d'Adam et Ève selon les traditions juive et chrétienne. Il est souvent comparé au Paradis. Le Coran adopte également ce nom mais selon une autre conception : dans l'islam, le jardin d'Éden, identifié au Paradis, relève d'un lieu céleste.
Étymologie
L'origine du terme Modèle:Lang-he « Éden » Modèle:Incise pourrait être l'akkadien edinu, qui lui-même dérive du sumérien e-din. Ces deux mots signifient en akkadien « plaine » ou « steppe »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Or le verbe akkadien namu Modèle:Incise rend plausible un usage littéraire figuré : l'écriture mésopotamienne du mot recourt à l'association NA-ME « homme-être » ou au signe NAM<ref>R. Labat, Manuel d'épigraphie akkadienne, signes 70, 79, 168 et Modèle:P..</ref>. Le sens propre de ce signe NAM(-TAR) renvoie aux « destins » qui, selon la mythologie mésopotamienne, sont inscrits par les dieux sur une tablette.
Cependant, la critique moderne pointe le fait que l'emploi de la tournure « à l'orient d'Éden » ou « à l'orient, en Éden » semble privilégier une acception géographique plutôt que métaphorique.
Signification d'Éden et lien avec la notion de Paradis
Vision traditionnelle du lien
Le mot « paradis » (Modèle:Lang-he, PaRDeS) est utilisé comme synonyme de Gan Eden, terme qui possède des connotations similaires en vieux persan (référence à un « verger clôturé » ou « un terrain de chasse délimité »).
Ce mot apparaît plusieurs fois dans la Bible hébraïque :
- dans le Cantique des Cantiques 4:13 : Modèle:Citation
- dans l'Ecclésiaste 2:5 : Modèle:Citation
- dans Néhémie 2:8 : Modèle:Citation
- dans le Cantique de Salomon, il s'agit clairement d'un « jardin », et dans deux autres cas d'un « parc ».
Relectures et réinterprétations du Lien
C'est à partir de la période post-exilique xx, dans la littérature apocalyptique et les Talmuds, que le « paradis » sera associé au jardin d'Éden, dans son entendement terrestre comme céleste.
Ainsi, la théologie juive admet l'existence du paradis, à savoir le Gan Eden, et des enfers, le Sheol ou Ghehinnom; il est également vrai que quelques âmes ne peuvent pas entrer au paradis qui est divisé en plusieurs niveaux, dont les portes sont gardées par des anges<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Busi, Giulio & Loewenthal, Elena. Mistica ebraica Einaudi, Torino 1995</ref>.
Vision du Nouveau Testament
Dans le Nouveau Testament, le « paradis » est associé au domaine des bénis (par opposition au domaine des damnés) parmi ceux qui sont déjà morts. Le jardin des Hespérides grec possède des affinités avec le concept chrétien du jardin d'Éden, et à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'association totale sera évidente, notamment dans le tableau de Lucas Cranach, où seule l’action qui se tient identifie le cadre comme distinct du jardin des Hespérides, et de ses pommes d'or.
L'Éden comme « prison dorée »
D'autres, comme l'écrivain Ann Druyan, adoptent une vue plus cynique de la question et trouvent l'Éden effrayant. Plutôt qu'un « paradis », le Gan Eden serait le lieu d'un crime, où un dieu/parent dysfonctionnel n'a créé des « enfants » que pour les châtier : Modèle:Citation bloc
L'Éden comme « jardin du monde » (encyclique Laudato si’)
Dans l'encyclique Laudato si' « sur la sauvegarde de la maison commune » (c'est-à-dire la sauvegarde de la Création) publiée en Modèle:Nobr, le pape François compare le jardin d'Éden au « jardin du monde » : Modèle:Citation bloc
Localisations putatives
Les théologiens chrétiens indiquent souvent que ce jardin n'a jamais eu d'existence terrestre propre : en ce sens, le jardin d'Éden, ne peut être qu'une Modèle:Citation.
Cela n'a pas empêché que quantité d'hypothèses soient avancées, parfois sans beaucoup de rapport (voire aucun) avec le texte biblique<ref>Jean Delumeau, Une histoire du Paradis, I : « Le Jardin des délices », éd Fayard, 1992.</ref>.
Source biblique
La plupart situent Éden dans le Moyen-Orient, près de l'ancienne Mésopotamie, même si le Livre de la Genèse ne livre que peu d'informations sur le jardin lui-même.
Éden abritait l'Arbre de la Vie, l'arbre de la connaissance du bien et du mal qui porte des fruits (des « pommes » selon la tradition orale, bien que le mot n'apparaisse à aucun endroit : poma signifie « fruits » de manière générale en latin), ainsi qu'une végétation luxuriante et variée, suffisant à pourvoir aux besoins d'Adam et Ève. Seuls les versets 2:10-14 semblent contenir un indice assez vague quant à la localisation : Modèle:Citation bloc
Selon le Texte, le fleuve irrigue Eden puis se divise en quatre branches : Hiddekel, Euphrate, Pishon et Gihon. Si les deux premiers correspondent de l'avis général au Tigre et à l'Euphrate, l'identité des deux autres rivières n'est pas résolue à ce jour. Le jardin d'Éden, réputé proche des sources du Tigre et de l'Euphrate, devrait se situer selon des narrateurs originels établis dans la terre de Canaan (selon la tradition juive, Adam et Ève sont enterrés dans la caverne de Makhpela, à Hébron) dans les monts Taurus, en Anatolie.
Des photos prises par satellite de ces régions montrent deux lits de rivière asséchés dont l'embouchure devait aboutir dans le golfe Persique, où se déversent également le Tigre et l'Euphrate. Toutefois, ce point ne serait que la « bouche » de ces rivières, non leur « source ».
Localisations associées à l'histoire mésopotamienne
Liban
Le prophète Ézéchiel mentionne que les arbres dans le jardin d'Éden viennent du Liban (Modèle:Réf Bible). Basé sur une analyse de ce chapitre, Terje Stordalen a suggéré Modèle:Citation et des relations symboliques entre Éden et le Liban<ref name="Stordalen2000">Modèle:Ouvrage.</ref>. John Pairman Brown a écrit Modèle:Citation et Paul Swarup aborde également les connexions entre le Paradis, le jardin d'Éden et les forêts du Liban (éventuellement utilisé symboliquement) au sein d'écrits prophétiques<ref name="Swarup2006">Modèle:Ouvrage.</ref>. Edward Lipinski et Peter Kyle McCarter ont suggéré que le Modèle:Lien, l'équivalent sumérien du jardin d'Éden, se rapporte à un sanctuaire de montagnes dans le Liban et l'Anti-Liban<ref>Edward Lipinski, « El’s Abode. Mythological Traditions Related to Mount Hermon and to the Mountains of Armenia », Orientalia Lovaniensia periodica Modèle:N°2, 1971.</ref>,<ref name="Smith2009">Modèle:Ouvrage.</ref>.
L'épopée de Gilgamesh
David Bensoussan propose de situer le jardin d'Éden dans les monts Ararat, en établissant des rapprochements entre le récit de la Genèse et le mythe sumérien de Gilgamesh.
Sumer et Dilmun
Les premiers Sumériens vécurent dans les plaines, situées dans le Sud de l'actuel Irak. Certains historiens, travaillant à partir des horizons culturels du Sud de Sumer, où l'on retrouve la source la plus précoce de légendes extra-bibliques, portent leur attention sur l'entrepôt datant de l'âge de bronze, situé dans l'île de Dilmun (l'actuel Bahreïn) au sein du golfe Persique. Cette île est décrite comme Modèle:Citation et Modèle:Citation.
Le récit babylonien de la Création, Enûma Elish, présente des parallèles marqués avec le récit de la Genèse. Après son déclin, vers 1500 av. J.-C., l'île de Dilmun fut dotée d'une réputation de paradis perdu, si emplie de perfections que cela aurait pu, Modèle:Refnec, influencer l'histoire du jardin d'Éden et conduire certains exégètes à situer le jardin d'Éden dans le centre de commerce de Dilmun.
Autres localisations citées
- L'archéologue David Rohl a récemment estimé la localisation d'Eden dans le nord-ouest de l'Iran : selon lui, le jardin est une vallée située à l'orient du mont Sahand, près de Tabriz. Il énumère plusieurs similitudes géologiques entre cet endroit et les descriptions bibliques, ainsi que des parallèles linguistiques lui semblant décisifs. Cet endroit fut ensuite colonisé par les Mèdes avant qu'ils ne fondent l'Empire perse ;
- Des auteurs littéralistes estiment que le monde du temps d'Éden a été détruit et remanié par le Déluge, qu'il est donc impossible de localiser Éden dans une géographie post-diluvienne ;
- D'autres voient l'Eden en Éthiopie, à Java, au Sri Lanka, dans les Seychelles, dans le Brabant (selon l'humaniste Bécan<ref>Dans Hieroglyphica.</ref>), voire à Bristol en Floride, ou encore au Yémen (et sa capitale Aden), appelé l'Arabie heureuse dans l'Antiquité, où seraient enterrés selon des traditions orales Caïn et Abel.
- Des bourgades ont la prétention d'être le paradis terrestre, en sortant du jardin d'Eden, Adam et Eve arrivèrent au Gâvre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,Ils bâtirent la première ville du monde<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Représentation de l'Éden dans l'art
Le jardin d'Éden fit l'objet de fréquentes représentations dans des enluminures et tableaux comme le Sommeil d'Adam (ou la Création d'Ève), la Tentation d'Ève par le Serpent, la Chute de l'Homme, ou encore l’Expulsion. La scène du Jour de la Nomination en Éden fut moins souvent représentée. Michel-Ange a dépeint une scène du jardin d'Eden sur le plafond de la chapelle Sixtine.
Dans le registre poétique, le gros de l'action du Paradise Lost de Milton se produit dans le jardin d'Éden.
La chapelle Saint-Nicolas du palais épiscopal de Die est décorée d'une mosaïque des quatre fleuves du jardin d'Éden, datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Les fonts baptismaux de l'église Notre-Dame du Léman située à Thonon-les-Bains sont décorés par une mosaïque représentant les quatre fleuves du jardin d'Éden.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- David Bensoussan, La Bible prise au berceau, Éditions Du Lys, Montréal, 2002 Modèle:ISBN, 388 p. Modèle:ISBN, 311 p. Modèle:ISBN, 297 p. 1998 Modèle:OCLC.
Articles connexes
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