Affaire Festina
L’affaire Festina est une affaire de dopage qui a touché le cyclisme professionnel en 1998.
Les faits
Cette affaire démarre trois jours avant le Tour de France 1998, dont le départ est donné à Dublin en Irlande. Elle est menée principalement par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Marie-George Buffet et la ministre de la Justice, Élisabeth Guigou sous le gouvernement Lionel Jospin<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Modèle:Date-, à Modèle:Heure du matin, au détour d'une petite route à la frontière franco-belge (rue du Dronckaert 59250 Halluin), Willy Voet, un soigneur de l'équipe Festina, est interpellé par la douane française au volant de sa voiture (une Fiat mise à disposition de l'équipe Festina par la société du Tour de France et aux couleurs de l'équipe). Ce qui devait être un contrôle de routine aboutit à la fouille du véhicule : dans le coffre, les douaniers mettent la main sur des sacs isothermes contenant plus de quatre cents flacons de produits dopants et stupéfiants (Modèle:Nobr d'érythropoïétine (EPO), Modèle:Nobr d'amphétamines, Modèle:Nobr d'hormone de croissance, Modèle:Nobr de testostérone et des corticoïdes)<ref name="leparisien">Modèle:Lien web</ref>. Une rumeur circule rapidement dans les caravanes du Tour, voulant que Willy Voet ait été dénoncé Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon Bruno Roussel, directeur sportif de Festina, lorsqu'il apprend à Richard Virenque la nouvelle de l'arrestation de Voet, la première question du cycliste français est : Modèle:Citation<ref name="lexpress">Modèle:Lien web</ref>.
Placé en garde à vue, Willy Voet avoue trois jours plus tard et dénonce un dopage organisé et médicalisé au sein de son équipe. Une information judiciaire est ouverte par le juge d'instruction lillois Patrick Keil le Modèle:Date- pour importation en contrebande et circulation irrégulière de marchandises prohibées. La direction du Tour organise une réunion de crise le Modèle:Date- entre Jean-Marie Leblanc, Jean-Claude Killy le président d'Amaury Sport Organisation (ASO) et Bruno Roussel. Selon Roussel, Killy souhaite minimiser l'événement, le dopage n'étant pas pour lui Modèle:Incise Modèle:Citation à cette époque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Bruno Roussel et le médecin de l'équipe Eric Rijckaert sont interpellés par un commissaire de la police judiciaire de Lille, le Modèle:Date-, à l'arrivée de la Modèle:4e à Cholet puis mis en examen et écroués à leur tour le Modèle:Date- pour « administration et incitation à l'usage de produits dopants » selon la loi Bambuck du Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>. Roussel avoue lui aussi l'existence d'un dopage organisé au sein de l'équipe. Voet, Rijckaert et Roussel dénoncent très vite des coureurs comme Richard Virenque, Laurent Brochard et Alex Zülle. En premier lieu Virenque qui, selon Voet, a lui-même demandé et obtenu d'un cadre hospitalier de Marseille de l'hémoglobine synthétique et qui est selon Rijckaert, le vrai patron de l'équipe qui incite ses coéquipiers à se doper<ref name="lexpress"/>. D'autres coureurs, de cette même équipe, sont également impliqués à l'image de Laurent Dufaux, Armin Meier, Christophe Moreau, Pascal Hervé et Gilles Bouvard. Le docteur Rijckaert déclare ainsi : Modèle:Citation. L'avocat de Roussel, Thibault de Montbrial, parle d'une gestion concertée des produits dopants (Modèle:Citation), précisant que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
À la suite des aveux de Bruno Roussel le Modèle:Date-, Jean-Marie Leblanc, le directeur du Tour, décide d'exclure Festina de la compétition le jour même, à 23 heures, pour « manquement à l'éthique » (et non pour dopage qu'il est alors difficile de prouver, aucun coureur n'ayant été contrôlé positif)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le lendemain, Virenque et les siens qui refusent cette exclusion négocient avec la direction du Tour dans l'arrière-salle de Chez Gillou, petit café de campagne à Saint-Priest-de-Gimel, à côté de Corrèze-Gare, juste avant le départ du contre-la-montre auquel ils comptent bien participer. Finalement Virenque improvise une conférence de presse. S'effondrant en larmes face aux micros et caméras, il annonce que les coureurs acceptent de se retirer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'équipe Festina est définitivement mise hors course le Modèle:Date- à Brive-la-Gaillarde.
Le Modèle:Date-, à Lyon, les neuf coureurs de Festina sont entendus comme témoins à l'hôtel de police de Lyon. Des prélèvements de sang, de cheveux et d'urines sont pratiqués en vue d'analyse. Interrogés, certains avouent s'être dopés de leur plein gré, à l'exception de Richard Virenque, Pascal Hervé et Neil Stephens. Ils sont ensuite relâchés<ref name="liberation">Modèle:Lien web</ref>.
Le lendemain, la police perquisitionne les hôtels et les camions de certaines équipes, ce qui provoque l'irritation des coureurs, dont Laurent Jalabert.
Le Modèle:Date-, la police effectue une nouvelle perquisition à l'hôtel de l'équipe équipe cycliste TVM (TVM), à la suite de la mise en examen du directeur sportif et du médecin de l’équipe.
Le Modèle:Date-, les coureurs mettent pied à terre dès le kilomètre 32, afin de protester contre « les méthodes indignes de la police »<ref>L'Humanité : Chaos sur le Tour de France</ref>. Après négociation, seulement une partie du peloton repart, alors que 5 équipes (Once, Banesto, Vitalicio, Kelme et Riso Scotti) préfèrent abandonner le Tour. Cette [[17e étape du Tour de France 1998|Modèle:17e étape]] est neutralisée par les coureurs, ceux de l'équipe TVM arrivant groupés en tête, soutenus par le peloton et applaudis par le public.
Le Modèle:Date-, l'équipe Modèle:Abréviation discrète se retire de la course.
Le Modèle:Date-, les résultats des analyses pratiquées le Modèle:Date- à Lyon établissent que huit des neuf coureurs de Festina, dont Virenque, ont pris de l'Modèle:Abréviation discrète et quatre d'entre eux des amphétamines<ref name="liberation"/>.
Le Modèle:Date-, Richard Virenque est mis en examen pour complicité d'incitation à l'usage et d'administration de produits dopants<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date-, Jean-Marie Leblanc, directeur du Tour, est mis en garde à vue et entendu à Lille mais n'est pas mis en examen pour « complicité par abstention<ref>Le juge de l'affaire Festina se met à table, sur cyclisme-dopage.com</ref> » comme la presse l'avait annoncée<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le même jour, Roger Legeay et Daniel Baal, vice-président et président de la Fédération française de cyclisme (FFC), sont mis en examen pour Modèle:Citation (en violation de la loi antidopage de 1989) et bénéficient d'un non-lieu deux mois plus tard<ref name="liberation"/>.
Les témoignages
- Laurent Brochard sacré champion du monde sur route en 1997 avec des restes de dopants<ref>Brochard sacré en 1997 avec des restes de dopants</ref> ;
- Thomas Davy, entendu comme témoin, a indiqué qu'il avait commencé à prendre de l'Modèle:Abréviation discrète en arrivant chez Banesto du temps de Miguel Indurain<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>L'équipe Banesto accusée du temps de Miguel Indurain</ref> ;
- Pascal Hervé : « Oui je me suis dopé »<ref>Festina - Pascal Hervé: "Oui je me suis dopé"</ref> ;
- Luc Leblanc a révélé avoir eu recours à des dopants pour le Tour de France et la Vuelta en 1994 puis les années suivantes<ref>Cyclisme : Luc Leblanc dénonce la "dictature" de l'UCI</ref> ;
- Richard Virenque a reconnu pour la première fois avoir utilisé des substances prohibées le Modèle:Date- lors du procès Festina<ref>Festina - Richard Virenque se livre et compromet son avenir</ref>.
Procès et sanctions sportives
La justice rend son verdict le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage</ref> :
- Richard Virenque, seul coureur poursuivi (pour complicité d’incitation au dopage), est relaxé<ref name="leparisien"/> ;
- Bruno Roussel est condamné à un an de prison avec sursis et 50 000 francs d’amende ;
- Willy Voet est condamné à 10 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende.
Le Modèle:Date-, Richard Virenque, alors sans équipe, écope d'une suspension de neuf mois et d'une amende de 4 000 francs suisses, infligées par la Fédération suisse de cyclisme (FSC) dont il relève<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, la commission juridique de la FSC tenant compte, à charge, du fait qu'il ait nié pendant deux ans avant d'avouer, lors du procès Festina, s'être dopé et du fait qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Médecin de l'équipe Festina, Eric Rijckaert décède dans la nuit du 25 au Modèle:Date-, des suites d'un cancer du poumon dont il souffrait déjà en 1998<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il avait alors passé cent jours à la prison de Douai, puis avait été condamné en octobre 2000 à une amende de 600 000 francs belges par un tribunal de Gand<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date-, en appel, le tribunal accorde à la Modèle:Abréviation discrète et à l'Modèle:Abréviation discrète un franc symbolique de dommages-intérêts pour le préjudice subi<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Constitution de l'équipe Festina sur le Tour de France 1998
Encadrement technique
- Bruno Roussel, directeur sportif ;
- Eric Rijckaert, médecin ;
- Willy Voet, soigneur.
Coureurs
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Willy Voet, Massacre à la chaîne, Calmann-Lévy, 1999 Modèle:ISBN
- Eric Rijckaert, De Zaak Festina. Het recht van antwoord van dokter Eric Rijckaert, Lannoo, 2000, 160 p. Modèle:ISBN
- Bruno Roussel, Tour de vices, Hachette Littérature, 2001 Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage