Aquatinte

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L'aquatinte ou aquateinte est un procédé de gravure à l'eau-forte. Ce procédé consiste à saupoudrer une plaque de métal d'une couche de poudre de résine protectrice (colophane ou bitume) plus ou moins dense. La plaque est alors chauffée avant d'être plongée dans un bassin d'acide. L'utilisation de fines particules de résine permet d'obtenir une surface composée de points plutôt que de traits<ref>http://www.estampes.ch/technic/creux/acid/aquatint/aquatint.htm</ref> par lesquels on obtient différentes tonalités de couleur<ref>Modèle:Citation, André Béguin, Modèle:Opcit </ref>.

Technique

Fichier:Boîte à aquatinte.jpg
Boîte à aquatinte.

La planche<ref>« Nom donné à la plaque métallique qui, une fois gravée, servira d'éléments d'impressions », André Béguin, Modèle:Opcit</ref> est d'abord poncée<ref>« Le métal maté retient mieux les préparations et permet aussi les demi-teintes plus nuancées », André Béguin, Modèle:Opcit</ref>, puis décapée<ref>Toute trace de graisse est un obstacle à une aquatinte parfaite.</ref>. Le dos de la plaque et les tranches sont soigneusement protégés par un film plastique auto-collant ou par du vernis pour gravure.

La plaque est recouverte de poudre de résine<ref>On utilise le copal, la colophane, ou le sandaraque : on peut utiliser le bitume qui a l'avantage de moins s'écraser à la cuisson et de donner de très beaux noirs.</ref>, par passage dans une boîte spécialisée<ref>Cette dernière permet de répandre la résine par un système de manivelle. L'action de la manivelle vaporise la poussière de résine à l'intérieur du volume de la boîte.</ref>. La plaque est mise à plat dans la boîte et la porte est refermée. Un dispositif permet de mettre la poudre de résine en suspension dans l'air et on laisse la résine se déposer pendant quelques minutes, suivant la densité souhaitée. La plaque est sortie de la boîte avec précaution (attention aux courants d'air) et passée sur une source de chaleur<ref>Réchaud, plaque chauffante (appelée aussi gril, chaufferette ou fourneau).</ref> afin de faire fondre la poudre de résine.

Il est également possible de déposer la résine à l'aide d'une poupée de tissu poreuse<ref>Ou d'un sachet ayant plusieurs épaisseurs de mousseline (entre 2 et 6). On peut « selon une méthode rapide, faire tomber le grain d'une brosse dont on gratte les poils », André Béguin, Modèle:Opcit</ref> remplie de poudre de résine. Dans ce cas, le dépôt est moins régulier et les grains seront déposés de façon plus compacte.

Fichier:Plaque et resine.JPG
Plaque de zinc enduite de résine.

Le choix du grain est lié à l'effet souhaité :

  • grain fort, relativement peu abondant : grenure marquée mais irrégulière ;
  • grain fort et abondant : grenure peu marquée ;
  • grain fin, relativement peu abondant : grenure marquée assez régulière ;
  • grain fin et abondant : grenure peu marquée<ref name="Béguin">André Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Modèle:Opcit</ref>.

La cuisson doit être très précise : le danger est que le grain fonde trop sous l'effet de la chaleur et s'étale sur toute la surface de la plaque de métal empêchant ainsi la morsure de l'acide. Modèle:Citation

Après refroidissement de la plaque, les zones devant rester sans aquatinte sont recouvertes par un vernis. La plaque peut alors être déposée dans l'acide. L'acide attaque la plaque dans les zones que les grains de résine fondus n'ont pas occultées<ref>L'attaque se fera sous forme de pointillés.</ref>. On obtient alors une grenure<ref>À ne pas confondre avec le grené obtenu à l'impression.</ref>.

L'aquatinte permet d'obtenir des valeurs de gris léger à noir foncé suivant le temps de morsure, la densité de résine déposée, la grosseur du grain et les répétitions de grainage.

Après la morsure, la plaque sera nettoyée à l'alcool à bruler (grains de colophane) ou à l'essence de térébenthine (grains de bitume). Si certaines zones ont été protégées au vernis, on enlève le vernis avec du white-spirit ou de l'essence de térébenthine. Afin que l'encre pénètre bien, on aura soin de huiler les grenures et de tiédir la plaque. L'essuyage doit se faire tout en douceur et de façon uniforme<ref>Il faut absolument éviter le « retroussage » qui rendrait difficile des tirages réguliers.</ref>. Il est déconseillé de finir l'essuyage par un paumage au blanc d'Espagne ; par contre, un dernier essuyage au papier de soie permet de donner à la grenure un aspect velouté.

L'estampe peut ensuite éventuellement être colorée<ref name="à préciser">À préciser.</ref>, comme dans le cas du livre Les Oiseaux d'Amérique, de Jean-Jacques Audubon.

Historique

À l'origine de l'aquatinte, on retrouve au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un procédé dénommé « en manière de lavis ». Sa paternité est parfois attribuée à Jan van de Velde le Jeune.

Cependant, il faut attendre le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle pour que l'aquatinte en tant que procédé soit mise au point. En juillet 1762, François-Philippe Charpentier annonce la création d'une machine Modèle:Citation.

Avant 1768, le graveur français Jean-Baptiste Le Prince perfectionne la technique de l’aquatinte qu'il appelle Modèle:Citation<ref>Mémoire présenté à l'Académie royale de peinture et intitulé Plan du traité de la gravure au lavis.</ref>. Ces découvertes, en dépit d'un succès critique durant le Salon de 1769<ref>Denis Diderot, Salons, édition de 1876, Modèle:P..</ref>, ne rencontrent après coup que peu d'enthousiasme dans le monde des graveurs français. Il faut attendre la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et quelques modifications<ref name="à préciser"/> pour que l'aquatinte intéresse.

De façon apparemment paradoxale, c'est l'essor de la photographie Modèle:Incise qui va relancer la technique de l'aquatinte, en particulier l'héliogravure au grain, mise au point par Karl Klietsch.

Aquatinte au sucre

Modèle:Article détaillé C'est une technique qui permet d'obtenir des aplats positifs. Elle permet d'obtenir une image construite par les aplats réalisés avec cette substance et qui ensuite seront attaqués par le mordant. La technique est différente avec l'aquatinte avec réserves. car les aplats de vernis donnent des images découpées. La solution de sucre est obtenue en le dissolvant à saturation dans un mélange d'encre de Chine (Modèle:Unité) et d'eau (Modèle:Unité). On peut aussi utiliser le mélange avec de la gouache ou de l'aquarelle dissoute dans de la colle arabique ou de la colle blanche avec de l'eau ou du lait condensé. Après avoir grainé la plaque et homogénéisé la solution de sucre, toutes les parties dont on souhaite qu'elles soient attaquées sont passées au pinceau. Après le séchage, on applique une couche de vernis fine et régulière sur toute la surface de la plaque. Quand le vernis est sec, on pose la plaque dans une cuvette et on verse de l'eau tiède dessus ou on peut utiliser une pomme de douche<ref name="catafaloliva">Modèle:Référence incomplète.</ref>.

Quand le sucre s'est dilué, la solution s'évacue et la plaque grainée reste à découvert. Pour éliminer plus rapidement le sucre, on peut utiliser un coton pour frotter la plaque. Il est possible d'introduire la plaque dans le mordant avant que le sucre ne soit éliminé. Le mordant attaque irrégulièrement la plaque. Pour obtenir un double noir, un noir avec du relief, on fait le grainage après une morsure profonde. Quand la plaque a été rincée et décapée par cation du mordant, avant le grainage, on enlève l'adhésif qui protège l'envers de la plaque pour éviter qu'il ne brûle pendant que l'on fait chauffer la résine. La flamme doit être idéalement pas trop forte pour ne pas recuire le vernis, mais pas trop faible pour bien fixer la résine. On protège le revers de la plaque et on la plonge dans un mordant hollandais<ref>Recette du mordant hollandais.</ref> lent en contrôlant la morsure à la loupe jusqu'à obtenir le noir<ref name="catafaloliva"/>.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • A. Béguin, Dictionnaire technique de l'estampe, Bruxelles (1977), 2e édition 1998, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
  • J. E. Bersier, La Gravure, Paris, 1947.
  • Modèle:Ouvrage ; Modèle:2eModèle:Éd. : Parramon France, 2013, Modèle:Coll. Modèle:ISBN.
  • P. Durupt, La Gravure sur cuivre, Paris, 1951.
  • G. Fraipont, Eau-forte, pointe sèche, burin, litho, Paris, s.d.
  • Maria Cristina Paoluzzi, La Gravure, Solar, 2004, Modèle:Nb p. Modèle:ISBN.
  • V. Prouvé, La Gravure originale sur métal, Paris, 1914.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} S. T. Prideaux, chapitre VI : « Rodolphe Ackermann et ses associés » dans Aquatint Engraving, Londres, Duckworth & Co., 1909.

Articles connexes

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