Auguste Laurent
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Auguste Laurent, né à La Folie, hameau situé près de Saint-Maurice, le Modèle:Date de naissance et mort à Paris, le Modèle:Date de décès est un chimiste français qui fut l'un des créateurs de la notation atomique et un précurseur de la chimie organique moderne et de la théorie atomique.
Auguste Laurent fut le prédécesseur et le maître de Charles Gerhardt.
Après des études classiques, Laurent fut diplômé de l'École des Mines de Paris.
À partir de 1830, il fut assistant dans le laboratoire de Jean-Baptiste Dumas, alors professeur à l'École centrale des arts et manufactures.
Après quelques emplois dans l'industrie, et une tentative de créer une école privée de chimie à Paris, Laurent fut nommé professeur de chimie à l'université de Bordeaux en 1838.
Cette même année, il épousa Anne-Françoise Schrobilgen, de nationalité luxembourgeoise.
Laurent était malheureux de son "exil" en province, mais les sept années passées à Bordeaux furent les plus productives de sa carrière.
Travaux et contributions
La carrière de Laurent commence alors que le chimiste allemand Friedrich Wöhler a découvert l'isomérie, en 1828.
Dès ses débuts, Laurent cherche à comprendre quelles caractéristiques des composés organiques permettent d'en faire une classification.
Quand Laurent commence à travailler pour Dumas, en 1830, son patron venaient de proposer une étude systématique des dérivés chlorés. Dumas avait exprimé ses résultats en termes de "dualisme électrochimique", théorie selon laquelle un composé était vu comme le résultat d'une attraction entre un composé électropositif (en l'occurrence, le "radical") et un composé électronégatif (le chlore, ici). Les radicaux semblaient exister comme des unités stables, au sein des composés organiques.
Laurent poussa l'analyse des dérivés chlorés, notamment à propos du naphtalène, étudiant ses dérivés par substitution entre 1830 et 1835. Et il en vint à rejeter l'idée de Dumas, de radicaux hydrocarbonés. Il vit que la substitution correspondait au remplacement successif de l'hydrogène par le chlore dans le "noyau" hydrocarboné de la molécule.
Dans sa théorie de 1835, qui prit une forme plus aboutie en 1844, il proposa que la réaction chimique soit si draconienne que la chimie ne puisse jamais déterminer l'arrangement des atomes dans les molécules. Il proposa des formules symboliques, et donna ainsi une base à sa classification des composés organiques à partir de leur partie hydrocarbonée. Plus tard, August Kékulé reconnut que la classification de Laurent avait été le précurseur des systèmes ultérieurs.
D'autre part, Laurent attira l'attention sur la stabilité de ce qui est aujourd'hui considéré comme le squelette carboné, dans les séries de substitution.
Enfin, il fut le premier à comprendre que, dans un noyau dérivé, le chlore joue le rôle de l'hydrogène.
Laurent put disposer d'un congé sabbatique à partir de 1845, lequel fut renouvelé jusqu'à ce qu'il soit nommé à la Monnaie, en 1848. Il poursuivit alors ses études de chimie organique, en plus de ses travaux d'analyse minérale, mais il produisit alors moins d'idées nouvelles. Son influence sur les chimistes français fut limitée, en partie en raison de l'hostilité de Dumas, qui était un membre influent de l'Académie des sciences. Notamment, le fait que Laurent accepta la théorie d'Avogadro eu peu d'influence sur la communauté française.
En 1850, il fut classé premier pour une chaire au Collège de France, mais sa nomination fut bloquée par l'Académie des sciences, dont plusieurs membres étaient heurtés par ses idées républicaines radicales.
Il continua donc son travail à la Monnaie, et mourut de tuberculose à l'âge de 44 ans.
Parmi ses accomplissements :
Il découvre les imides, la dulcite, l'anthracène, l'acide phtalique et identifie l'acide carbolique (phénol).
Il invente une nomenclature systématique pour la chimie organique fondée sur le regroupement des atomes en molécules et détermine comment les molécules se combinent dans les réactions chimiques.
Il étudie avec Jean-Baptiste Dumas les phénomènes de substitution et est un des pionniers de la théorie atomique. Il travaille également avec Charles Frédéric Gerhardt.
Louis Pasteur eut la chance de le rencontrer<ref>Dans sa Méthode de chimie, qui est de 1854, Laurent écrit : Modèle:Citation (Méthode de chimie, Modèle:P. ; cité dans Compléments à l'article « Auguste Laurent (1807-1853) : chimiste bicentenaire et inconnu », de Marika Blondel-Mégrelis, L’Actualité chimique, 2007, no 314, Modèle:P., en ligne.)</ref>. D'après Yves Robin<ref>Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Louis Pasteur, éd. France Europe Éditions, 2002, Modèle:P..</ref> et Gerald L. Geison<ref>Gerald L. Geison, Modèle:Langue Louis Pasteur, éd. Princeton University Press, 1995, Modèle:P., 64-65, 70, 76-77, 79-89.</ref> et Hervé This<ref>Modèle:Lien web</ref>, Auguste Laurent fut l'initiateur des thèses de cristallographie de Louis Pasteur, présentées en 1847. D'après George B. Kauffman et Robin D. Myers<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf George B. Kauffman, Robin D. Myers, Pasteur’s resolution of racemic acid : a sesquicentennial retrospect and a new translation, The chemical education, 1998, vol 3, Modèle:N°</ref>, Louis Pasteur reconnaissait, au départ, l'apport d'Auguste Laurent pour ses travaux de cristallographie mais ce fut pour l'ignorer ensuite<ref>Gerald L. Geison, Modèle:Langue, éd. Princeton university Press, 1995, Modèle:P. (voir l'index du livre à Laurent, Auguste (nombreuses pages du livre)).</ref>.
Citations
- Louis Pasteur, dans sa thèse de chimie : "Je dois dire ici que cette première partie de mon travail est plutôt l'œuvre de M. Laurent que la mienne propre. Je travaillais à cette époque dans le même laboratoire que ce chimiste à l'École Normale, et, à chaque instant, j'étais éclairé par les bienveillants conseils de cet homme si distingué à la fois par le talent et par le caractère." <ref>Modèle:Ouvrage</ref>
- Modèle:Citation (Yves Robin)<ref>Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Louis Pasteur, éd. France Europe Éditions, 2002, Modèle:P.</ref>.
- Modèle:Citation (Pierre-Louis Laurioz)<ref>Pierre-Louis Laurioz, Louis Pasteur - la réalité après la légende, éd. De Paris, 2003, p. 70.</ref>
- Citons le professeur d'histoire de l'université de Princeton, Gerald L. Geison : Modèle:Citation étrangère<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gerald L. Geison, Modèle:Langue Louis Pasteur, éd. Modèle:Langue, 1995, Modèle:P..</ref>.
Titres et distinctions
- Ingénieur de l'École des Mines.
- Préparateur à l'École centrale des arts et manufactures.
- Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux.
- Membre correspondant de l'Académie des sciences.
- Membre de l'Institut de France.
- Essayeur à la Monnaie.
Œuvres
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:PdfAuguste Laurent, Méthode de chimie, Paris, 1854. Cliquez sur télécharger en haut et à droite. Texte en ligne disponible sur IRIS.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:PdfAuguste Laurent, Précis de cristallographie, suivi d’une méthode simple d’analyse au chalumeau. Cliquez sur télécharger en haut et à droite.
Voir aussi
Bibliographie
- Gaston Bachelard, Le Matérialisme rationnel (1953), Paris, P.U.F., Modèle:3e, 1972.
- Modèle:Autorité
Correspondance
Livres où Auguste Laurent est cité :
- Pierre-Yves Laurioz, Louis Pasteur - la réalité après la légende, éd. De Paris, 2003 Modèle:ISBN. Les pages 70–71 sont dédiées à Auguste Laurent et à ses travaux.
- Docteur Yves Robin, Lettre ouverte à Monsieur Pasteur Louis, éd. France Europe Éditions, 2002 Modèle:ISBN. Louis Pasteur a connu Auguste Laurent. Les pages 58 à 60 de ce livre sont dédiées à Auguste Laurent et à ses travaux.
- Marika Blondel-Megrelis, Dire les Choses - Auguste Laurent et la méthode chimique, 1996 Modèle:ISBN
- Gerald L. Geison, The private science of Louis Pasteur, éd. Princeton university Press, 1995
- François Dagognet, Tableaux et langages de la chimie, éd. Seuil 1969; réédition Champ Vallon 2002.
Articles où Auguste Laurent est cité :
- Marika Blondel-Megrelis, Auguste Laurent et les alcaloïdes, Revue d'histoire de la pharmacie 2001, vol. 49, no 331, Modèle:P.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Pdf George B. Kauffman, Robin D. Myers, Pasteur’s resolution of racemic acid : a sesquicentennial retrospect and a new translation, The chemical education, 1998, vol 3, n°6
- Jean Jacques, L'installation d'Auguste Laurent (1807-1853) à la Faculté des sciences de Bordeaux, Comptes rendus de l'Académie des sciences. Série II, Mécanique, physique, chimie, astronomie (C. r. acad. sci., Sér. II Méc. phys. chim. astron.), 1997, vol. 324, no 4, Modèle:P., J. Jacques, Comptes rendus de l’Académie des sciences, résumé de l’article
- Mauskopf, Trans. Am. Phil. Soc., 1976, 66, 5, Modèle:P.
- Owen Potter, Auguste Laurent's contributions to chemistry, Ann. Sci., Volume 9, Number 3, Number 3/September 28, 1953, Modèle:P. (10)
- Myriam Scheidecker-Chevallier, Marc-Antoine Gaudin, Alexandre-Édouard Baudrimont, Auguste Laurent et l'approche structurale en chimie, Revue d'histoire des sciences, 2000, vol. 53, no 1, Modèle:P. Scheidecker-Chevallier M., Revue d'histoire des sciences, résumé de l'article
- Hervé This, Des cristaux d’Auguste Laurent et des techniques d’analyse optique de Jean-Baptiste Biot furent directement à l’origine de la découverte de la chiralité par Louis Pasteur, Notes Académiques de l'Académie d'Agriculture de France (N3AF), 2021, 9, pp. 1-33<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Notes et références
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Bases
- Modèle:Dictionnaires
- Biographie d'Auguste Laurent sur le site de wolfram
- Myriam Scheidecker-Chevallier, Les chimistes A. Laurent (1807-1853) à l’Université de Bordeaux et C. Gerhardt (1816-1856) à l’Université de Montpellier, Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, 126 e congrès, Toulouse, 2001, résumé de l’intervention