Benthos
Le benthos est l'ensemble des organismes aquatiques (marins ou dulcicoles), appelés benthontes, vivant sur le fond des mers et océans, des lacs et cours d'eau. Par opposition, on parle de pélagos (constitué du plancton et du necton) pour désigner l'ensemble des organismes qui occupent la tranche d'eau supérieure, du fond à la surface.
Ce mot vient du grec ancien Modèle:Grec ancien, « profondeur ». L'adjectif benthique dérive de benthos et s'emploie pour préciser qu'une espèce vit dans la zone de fond marin, soit à proximité du fond (organismes vagiles), soit directement sur le substratum (épibenthique), soit même dans celui-là (endobenthique), cette espèce pouvant être sessile (fixée) ou vagile (mobile).
Vie benthique et nature du substrat
Suivant la nature du substrat (sable, vase, roche compacte), le mode de vie des animaux va être :
- épibenthique libre (mobile, vagile) ;
- épibenthique fixé au substratum ;
- endobenthique (organisme fouisseur).
Vie benthique et profondeur
La notion de benthos est indépendante de la profondeur. La vie benthique existe aux différentes profondeurs où se trouve le fond des océans. On peut distinguer quatre zones principales :
- la zone littorale (supratidale, intertidale, infratidale, circatidale) qui correspond à la zone photique, jusqu'à 20 ou Modèle:Unité de profondeur, et où la pénétration de la lumière permet l'existence d'une production primaire (algues, phanérogames) ;
- la zone bathyale ;
- la zone abyssale ;
- la zone hadale.
Taille des organismes benthiques
En fonction de leur taille, de leur poids et de leur vitesse de reproduction, la biologiste marine Modèle:Lien a proposé en 1942 une classification des benthontes qui les regroupe en trois catégories<ref>Modèle:Article</ref> :
- le macrobenthos, de taille supérieure à Modèle:Unité ;
- le meiobenthos, de taille comprise entre Modèle:Unité et 63 µm (Modèle:Unité) ;
- le microbenthos, de taille inférieure à 63 µm.
Macrobenthos
Le macrobenthos comprend les espèces les plus grandes et visibles (de plus de Modèle:Unité de longueur). On y compte par exemple les vers polychètes, les coquillages bivalves, les échinodermes, les anémones de mer, les coraux, les éponges, les ascidies, les turbellariés et les plus grands des crustacés dont les crabes, langoustes, homards, araignées de mer, requin du Groenland (de 2,50 à Modèle:Unité)Modèle:Etc.
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Herbier marin (zone littorale - Floride).
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Ponte spiralée de nudibranche déposée sur un tunicier.
Méiobenthos
Le méiobenthos comprend de petits organismes de moins d'un millimètre mais plus grand que Modèle:Unité de long. Ce sont par exemple des nématodes, foraminifères, tardigrades, gastrotriches et de petits crustacés tels que des copépodes et ostracodes.
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Foraminifère Ammonia tepida (Rotaliida).
Microbenthos
Le Microbenthos comprend les animaux benthiques microscopiques (d'une taille comprise entre Modèle:Unité et celle des plus petites bactéries. Ce sont des bactéries, diatomées, ciliés, amibes et des flagellés. Le microphytobenthos en est la partie constituée de microalgues benthiques.
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Diatomées marines.
Dégradation des fonds marins
Fortement convoitées, la faune et la flore benthiques (zoobenthos et phytobenthos) sont soumises à de multiples pressions anthropiques. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), 80 % des pollutions marines sont d'origine terrestre et anthropique<ref>Rachid Amara, Impact de l’anthropisation sur la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes marins. Exemple de la Manche-mer du nord, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement, Hors-série 9, juillet 2011</ref>. Ces perturbations directes ou indirectes sont générées par les activités humaines, soit physiquement (effets du chalutage de fond, parfois comparés aux coupes rases en exploitation forestière, dragage pour l'extraction de granulats, aquacultureModèle:Etc.), soit résultant de pollutions chroniques (rejets urbains, Modèle:Lien et industriels) ou d'apports accidentels (pollutions pétrolières, introduction d'espèces envahissantes)<ref>Modèle:Article</ref>. Le chalutage profond détruit également une partie de la faune benthique, très lente à se reconstituer<ref>Modèle:Lien web</ref>.
De plus, beaucoup d'organismes benthiques ont des larves qui sont planctoniques et qui pourraient être négativement affectées par l'acidification des océans, à des seuils de teneur en Modèle:CO2 déjà atteints ou qui pourraient bientôt l'être<ref name="Munday010">Modèle:Article</ref>.
Notes et références
Bibliographie
- Modèle:Pdf Bajjouk T., Derrien S., Gentil f., Hily C., Grall J (2010) Typologie d’habitats marins benthiques : analyse de l’existant et propositions pour la cartographie. Habitats côtiers de la région Bretagne - Note de synthèse Modèle:N°, Habitats du circalittoral. Projets REBENT-Bretagne et Natura 2000-Bretagne. RST/IFREMER/DYNECO/AG/11-03/TB, 24 p + Annexes. (lire en ligne)
- Ratsimbazafy, R., Boucher, G., & Dauvin, J. C. (1994). Mesures indirectes de la biomasse des nématodes du meiobenthos subtidal de la Manche. Cahiers de biologie marine, 35(4), 511-523 (résumé)
- Thouzeau, G., Chauvaud, L., Durand, G., Patris, T., & Glemarec, M. (2003). Impact des polluants d'origine anthropique sur les organismes benthiques marins: notions d'indicateurs biologiques de perturbation et de réseaux de surveillance. (résumé)
Voir aussi
Articles connexes
- Écologie benthique
- Démersal
- Épifaune
- Pélagos
- Macroinvertébré benthique dulcicole
- Bionomie benthique : sur le Wiktionnaire