Charles Ernest Beulé
Modèle:Infobox Biographie2 Charles-Ernest Beulé, né le Modèle:Date de naissance à Saumur et mort le Modèle:Date de décès à Paris, est un archéologue et homme politique français.
Biographie
Après avoir fait toutes ses études au collège Rollin, Beulé entra à l’École normale en 1845<ref name="CsEn">Modèle:Article.</ref>. Sorti en 1848, second agrégé des lettres, il fut envoyé en première, à Moulins, où il ne resta qu’une année, car l’École d’Athènes, récemment fondée, lui ouvrit ses portes<ref name="CsEn"/>.
Dans les premiers jours de novembre 1849, il s’embarqua pour la Grèce en passant par l’Italie, où la vue de Rome le jeta dans une sorte de stupeur : Modèle:Citation Naples, la Grèce, Athènes, où il retrouva des amis, des loisirs, un beau ciel, la possibilité de se livrer aux études qui avaient été le rêve de sa vie, ne lui causèrent pas un moindre ravissement<ref name="CsEn"/>.
Sa santé, jusque-là si robuste, ressentit néanmoins bientôt l’influence pernicieuse du climat athénien : Modèle:Citation
Obligé d’aller chercher le retour à la santé sous un climat plus clément, il fut autorisé à partir pour l’Italie, à la condition d’en rapporter les matériaux d’un travail destiné à l’Institut<ref name="CsEn"/>. Il trouva hospitalité à la villa Médicis, où séjournaient alors Baudry et Garnier : Modèle:Citation
Prévoyant de passer, au mois d’octobre, en Sicile, pour y effectuer un voyage aussi complet que possible afin d’y puiser les matériaux d’un grand mémoire, il prit, alors qu’il se trouvait à Naples, connaissance, dans un journal, du programme des questions proposées par l’Académie des inscriptions et belles-lettres aux membres de l’École d’Athènes<ref name="CsEn"/>. La Sicile étant entièrement absente de ce programme, il eut le chagrin de devoir renoncer à son projet : Modèle:Citation
Retourné dans ces dispositions d’esprit à Athènes, Beulé a fait, à partir du Modèle:Date-, le récit détaillé de ses travaux, dans l’ouvrage publié sous le titre de Journal de mes fouilles<ref name="CsEn"/>. Le Modèle:Date-, il fait la découverte qui devait commencer sa fortune archéologique, en remettant, après tant de siècles, l’Escalier des Propylées et la porte Beulé à la lumière, importante découverte exagérée à dessein par les uns, contestée par les autres, qui donna lieu à des luttes ardentes et passionnées, alors même que les résultats en étaient mis en lumière dans le livre L’Acropole d’Athènes<ref name="CsEn"/>.
Au milieu de ces découvertes, les conditions de travail ne cessaient d’être fort difficiles : Modèle:Citation
Trois mois plus tard, Beulé revint en France<ref name="CsEn"/>. En 1853, il publia ses deux volumes sur l’Acropole d’Athènes et fut reçu docteur<ref name="CsEn"/>. Sa thèse latine avait pour titre : An vvlgaris lingua apud veteres Grœcos exstiterit, et sa thèse française : Les arts et la poésie à Sparte, sous la législation de Lycurgue<ref name="CsEn"/>. En 1854, il succéda, en dépit de son jeune âge<ref>Il avait 28 ans.</ref>, à Raoul Rochette à la chaire d’archéologie à la Bibliothèque impériale, où il dispensa, pendant dix-huit ans, à un public d’élite qui ne lui fit jamais défaut, fort apprécié : sa parole vive, claire, élégante sans recherche, familière sans trivialité, rendait accessibles, même aux profanes, les problèmes les plus ardus de l’archéologie<ref name="CsEn"/>.
En 1855, il publia ses Études sur le Péloponnèse, et, en 1858, son grand ouvrage sur les monnaies d’Athènes, sans compter de nombreux articles insérés dans la Gazette des beaux-arts, le Bulletin des Sociétés savantes et la Revue des deux Mondes<ref name="CsEn"/>. En 1859, il partit pour l’Afrique où il entreprit, à ses frais, des fouilles importantes sur l’emplacement des ports de Carthage, en particulier en dévoilant les absides qui portent son nom sur la colline de Byrsa<ref name="CsEn"/>. Il en publia les résultats en 1861, avec des dessins dus au crayon de sa compagne, Modèle:Mme Beulé, qui avait voulu s’associer à ses travaux et à ses fatigues<ref name="CsEn"/>. Il rapporta de ce voyage de précieux matériaux, mais aussi des fièvres dont il ne put jamais se débarrasser<ref name="CsEn"/>.
À son retour, en février 1860, il fut nommé membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, en remplacement de Lenormant, et, deux ans plus tard, il succéda à Halévy au poste de secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts<ref name="CsEn"/>. Ce fut pour lui un grand honneur, et en même temps une grande joie, qu’il ne chercha pas à dissimuler<ref name="CsEn"/>. Mais l’Académie ne pouvait, pour elle-même, mieux choisir que Beulé, que sa science des affaires, son habitude de la parole, ses connaissances profondes en peinture, en sculpture, en musique, en architecture, le rendaient éminemment propre à ces fonctions<ref name="CsEn"/>. Il soutint avec ardeur les droits de l’Académie lorsqu’ils furent atteints, en 1863, par la réorganisation de l’École des Beaux-arts<ref name="CsEn"/>. Il sacrifia tout à défendre, sans trêve ni relâche, les intérêts des jeunes artistes<ref name="CsEn"/>. Chaque année, il fit l’Éloge des membres éminents qu’elle avait perdus<ref name="CsEn"/>.
En 1864, il entra au Journal des savants, dont il fut, jusqu’à sa mort, un des écrivains les plus actifs et les plus distingués<ref name="CsEn"/>. En 1867, il créa, avec quelques amis dévoués des lettres, l’Association pour l’encouragement des études grecques dont son actif patronage et son incontestable autorité assurèrent le succès<ref name="CsEn"/>. Entré dans la vie politique après la Révolution de 1870, la Société internationale l’envoya, dès le mois d’aout, dans l’Ouest en lui déléguant tous ses pouvoirs<ref name="CsEn"/>. Il parcourut dans tous les sens, à ses frais, L’Anjou, la Vendée et la Bretagne qui lui avaient été confiées, supportant de rudes et continuelles fatigues, instituant dans les grandes villes quatorze comités semblables au comité de Paris, organisant partout des ambulances volantes ou sédentaires, préparant l’hospitalité nécessaire pour 12 000 blessés, le tout sans qu’il en coute un sou à l’État, avec les seules ressources des offrandes volontaires de la charité privée<ref name="CsEn"/>. Lorsque les désastres de l’armée de la Loire et de celle du Mans, les rigueurs de l’hiver triplèrent le nombre des victimes à secourir, et qu’il fallut monter des ambulances et un service médical pour les bataillons de mobiles et de mobilisés, et construire, aux gares, des hospices de passage, Beulé suffit à cette tâche, s’y consacrant avec un dévouement sans égal<ref name="CsEn"/>. La seule gare d’Angers, organisée par ses soins, reçut, pansa, nourrit, réchauffa plus de 15 000 hommes<ref name="CsEn"/>.
Lors des élections à l’assemblée nationale, les compatriotes de Beulé, qui venaient de le voir à l’œuvre, pendant six mois, voulurent être représentés par lui et l’envoyèrent à Bordeaux avec près de 102 000 voix sur 120 000 votants<ref name="CsEn"/>. Député de Maine-et-Loire à l’Assemblée, il prit place au centre droit et participa activement à ses travaux où son esprit organisateur, l’étendue de ses connaissances, sa compétence en tant de matières, rendirent ses services précieux à ses collègues<ref name="CsEn"/>. Deux fois rapporteur du Budget de l’Instruction publique, il se livra à d’éloquents en faveur de l’art et des artistes<ref name="CsEn"/>. Il trouvait encore moyen, en dépit de sa santé de plus en plus chancelante, de remonter pendant six mois dans sa chaire d’Archéologie et à l’Institut, en dehors des travaux de l’Assemblée<ref name="CsEn"/>.
Nommé ministre de l’Intérieur, le Modèle:Date-, il en sortit volontairement après six mois, le Modèle:Date-, et après un grand succès oratoire<ref name="CsEn"/>. La maladie dont il avait contracté le germe en Grèce ne lui laissait désormais plus que de courts intervalles de repos<ref name="CsEn"/>. Deux jours avant sa mort, son collègue de l’Institut Elme-Marie Caro, a rapporté sa fin : Modèle:Citation bloc Décrit comme « Cachant le cœur le plus généreux et le plus dévoué sous un extérieur froid<ref name="CsEn"/> », il fut enterré au cimetière du Père-Lachaise<ref>Modèle:4e</ref>,<ref>Modèle:Appl</ref>.
Principales publications
- Les Arts et la poésie à Sparte, sous la législation de Lycurgue, 1853.
- L’Acropole d’Athènes, 1853-1854 (2 vol.).
- Études sur le Péloponnèse, 1855.
- Les Monnaies d’Athènes, 1858.
- L’Architecture au siècle de Pisistrate, 1860.
- Fouilles à Carthage, 1861.
- Phidias, drame antique, 1863.
- Auguste, sa famille et ses amis, 1867.
- Causeries sur l’art, 1867.
- Histoire de l’art grec avant Périclès, 1868.
- Tibère et l’héritage d’Auguste, 1868.
- Le Sang de Germanicus, 1869.
- Titus et sa dynastie, 1870.
- Le Drame du Vésuve, 1872.
- Fouilles et découvertes résumées et discutées en vue de l’histoire de l’art, 1876 (2 vol.).
Décorations
- Modèle:Déco CLH en 1853<ref>Modèle:Lien web.</ref>
Notes et références
Annexes
Bibliographie
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Modèle:Lien web.
- Les archives de Charles Ernest Beulé sont en partie conservées aux Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon sous la cote 15 J.