Chris Blackwell
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Musique (artiste)
Chris Blackwell, né le Modèle:Date de naissance à Londres (Angleterre), est un producteur de musique anglais, fondateur du label Island Records.
Il compte parmi les fondateurs de l'industrie musicale jamaïcaine et participe à l'expansion internationale du reggae, notamment grâce à Bob Marley, qu'il engage sur son label au début des années 1970 et qui connaît un succès planétaire.
Biographie
Enfance
Chris Blackwell est né à Londres, dans le quartier de Westminster<ref>Modèle:Lien web</ref> d’un négociant irlandais d'une certaine aisance<ref name=tele/>,<ref name="savvy"/>, et de Blanche Lindo, juive sépharade native du Costa Rica<ref name=rock/>, issue d'une famille d'exploitants de canne à sucre, la Cie Appleton.
Les parents de Blackwell divorcèrent alors qu'il n'avait que douze ans. Il passa son enfance en Jamaïque, et poursuivit sa scolarité à Harrow<ref>Island Records' Chris Blackwell Interview, Repeating Islands, 2009</ref>. Renonçant à des études universitaires, il rentra à la Jamaïque pour y prendre le poste d’adjoint au Gouverneur, Sir Hugh Foot. Lorsque ce dernier fut muté à Chypre, Blackwell quitta King's House et exerça une multitude de métiers (promoteur immobilier, loueur de juke-boxes, etc.) un peu partout à travers l'île, ce qui lui fit connaître plusieurs groupes de musiciens folkloriques<ref name=tele/>.
En 1958, il s'échoua avec son voilier au large de Helshire Beach, et fut secouru par des pêcheurs, qui le soignèrent avec leur régime traditionnel appelé « Ital ». Ce fut la première expérience de Blackwell avec le Rastafarianisme, qui exerça désormais sur lui une influence dominante, à la fois éthique et musicale<ref name=savvy>D'après l'article de Modèle:Article</ref>.
Création de Island Records
En 1958, avec un capital initial de Modèle:Unité avancé par ses parents, Blackwell, alors âgé de 22 ans, fonde la maison de production de disques Island Records. Le nom de cette maison d'édition était inspiré d'un roman d’Alec Waugh, Island in the Sun<ref name=rock/>. L'animateur radio Graeme Goodall fut son premier associé<ref name="savvy"/>. Blackwell reçoit de sa mère une pension de Modèle:Unité par an, ce qui lui permet d'avoir son propre appartement malgré le manque de rentrées financières<ref>Cf. l’interview de Modèle:Article</ref>,<ref name=tele/>. Le premier album édité par Island Records est celui du chanteur et pianiste Lance Hayward, originaire des Bermudes<ref>D'après le livret bilingue français-anglais accompagnant le recueil Bermuda Gombey & Calypso 1953-1960 où les chansons de ce premier album sont réenregistrées.</ref>. Blackwell commence à enregistrer de la musique jamaïcaine en 1959, et obtient une première place au hit-parade avec Boogie in my Bones/Little Sheila de Laurel Aitken<ref name=rock>Modèle:Lien web</ref>.
En 1961, Blackwell est engagé comme assistant de production sur le tournage du film de James Bond Docteur No (1962). À la fin du tournage, le producteur Harry Saltzman lui offre un emploi à plein temps. Partagé entre son amour pour le cinéma et sa passion pour la musique, Blackwell opte finalement pour la musique<ref name="savvy"/>.
Dès 1962, ce prometteur producteur avait déjà édité 26 singles et deux albums<ref name=rock/>. Cette année-là, il rentre en Angleterre pour promouvoir son label. La musique jamaïcaine est une niche commerciale : Blackwell commercialise les droits de reproduction d'enregistrements originaux. L'une de ces bandes originales est celle d’une chanteuse de 15 ans, Millie Small, que Blackwell a amenée avec lui de la Jamaïque. En 1964, Blackwell produit la reprise par Small d'une chanson de Barbie Gaye, My Boy Lollypop (1956) qui passe pour le prototype du rythme ska : c'est un hit vendu à plus de six millions d'exemplaires dans le monde. C'est ce succès qui lance vraiment Island Records comme une maison d'audience internationale dans la musique pop.
Blackwell devait plus tard déclarer à ce propos : Modèle:Citation
Les années rock
Après la découverte de The Spencer Davis Group et de son chanteur Steve Winwood, Blackwell se concentra sur le rock n'roll. Island devint l'un des principaux labels indépendants des années 1960, 1970 et 1980 avec des artistes aussi célèbres et divers que Traffic (1967), Nick Drake (1968), Free (1968), King Crimson (1969), Fairport Convention (1969), Spooky Tooth (1969), Emerson, Lake and Palmer (1970), Jethro Tull (1970), Cat Stevens (1970), John Martyn, Sly and Robbie, Roxy Music (1972), The Sparks (1974), Robert Palmer (1974), Grace Jones (1977), U2 (1980), CharlÉlie Couture (1981), Melissa Etheridge (1988) et The Cranberries (1989). Modèle:Citation Cela dit, Blackwell reconnaît qu'il a raté quelques occasions : ainsi Elton John, jeune pianiste qu'il trouvait trop émotif pour pouvoir se produire en concert. Par une ironie du sort, c'est sous le label Island, que Blackwell avait depuis longtemps revendu à PolyGram Music, qu’Universal réédita les anciens albums d'Elton John.
Island et Blackwell lui-même étaient connus pour leur style cool et proche des artistes. Blackwell fut un découvreur de talents et l'arbitre de la mode musicale. Son intuition du marketing se révèle dans les pochettes de disque d'Island, où le producteur s'est toujours énormément impliqué<ref name=tele/>. Blackwell déclare à ce sujet : Modèle:Citation<ref name=tele/>.
Island Records assura aussi la distribution de Trojan Records, Chrysalis Records, Bronze Records, Stiff Records, de Virgin Records et du label américain Sue Records, qui produisait Jimmy McGriff, les Soul Sisters ou encore Ike and Tina Turner<ref name=rock/>.
Les années reggæ
En 1975, Funky Kingston est le premier album distribué par Island Records, label de Chris Blackwell, du groupe Toots and the Maytals, groupe qui a introduit le terme « reggae » en chanson avec leur single de 1968 Do the Reggay<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le critique musical Lester Bangs décrivit l'album dans Stereo Review comme « la perfection, l'ensemble le plus passionnant et diversifié de chansons de reggae par un artiste<ref>"Toots and the Maytals." Contemporary Musicians. . Encyclopedia.com. 6 octobre 2016 <http://www.encyclopedia.com/education/news-wires-white-papers-and-books/toots-and-maytals>.</ref>… » Tandis que Blackwell dit à propos de leur son « The Maytals ne ressemblaient à personne…leur son était sensationnel, brut et dynamique »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Toots and the Maytals: Reggae Got Soul. BBC Four (documentary). Directed by George Scott. UK. 2011. 59 min. Consulté le 15 décembre 2016. http://www.bbc.co.uk/programmes/b00ymljb</ref>. Blackwell a entretenu un fort engagement envers Toots and the Maytals. Il a dit que « Je connais Toots depuis plus longtemps que n’importe qui - bien plus longtemps que Bob (Bob Marley). Toots est un des êtres humains les plus purs que j’ai rencontré dans ma vie, pur presque à l’excès<ref name=":82">Katz, David. "Toots and the Maytals’ Live: From Stage to Wax in 24 Hours." Red Bull Music Academy. Red Bull Music Academy, 19 June 2013. Web. 18 septembre 2016. http://daily.redbullmusicacademy.com/2013/06/toots-and-the-maytals-live-album</ref>. » Blackwell est apparu dans le documentaire de 2011 Reggae Got Soul: The Story of Toots and the Maytals « Le reggae a de l’âme: l’histoire de Toots and the Maytals » qui a été diffusé sur la chaîne BBC et a été décrit comme Modèle:Cita<ref>Modèle:Vid Tootsandthemaytals. "Toots & The Maytals - Reggae Got Soul - Documentary Trailer." YouTube. YouTube, 15 Aug. 2013. Web. Consulté le 15 décembre 2016. https://www.youtube.com/watch?v=SfiNMBhnd8w</ref>,<ref>“Toots and the Maytals: Reggae Got Soul”. BBC Four (documentary). Directed by George Scott. UK. 2011. 59 min. Consulté le 15 décembre 2016. http://www.bbc.co.uk/programmes/b00ymljb</ref>.
À l’origine The Maytals était uniquement un trio vocal, mais après avoir signé avec Island Records en 1975 Chris Blackwell fit en sorte que le groupe d’enregistrement devienne The Maytals avec comme leader le chanteur Toots Hibbert et forme ainsi Toots and the Maytals. Les premiers membres instrumentistes ajoutés au groupe comprenaient Jackie Jackson, Hux Brown, Rad Bryan et Paul Douglas<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sherman, Matthew. "The Rise of Reggae and the Influence of Toots and the Maytals." The Rise of Reggae, and the Influence of Toots and the Maytals. The Dread Library, n.d. Web. Consulté le 18 septembre 2016. http://debate.uvm.edu/dreadlibrary/sherman.html</ref>. En novembre 2016, Jackie Jackson a décrit la formation du groupe dans une interview radio pour Kool 97 FM Jamaïque<ref name=":0">Mikey T interview with Jackie Jackson, Paul Douglas, and Radcliffe "Dougie" Bryan. Kool 97 FM. kool97fm.com. November 27, 2016. Consulté le 27 novembre 2016</ref>. Accompagné par Paul Douglas et Radcliffe “Dougie” Bryan en studio, Modèle:Référence nécessaire À ce moment-là il avait déjà signé Bob (Marley). Alors dans son camp, Island Records, il y avait Toots and the Maytals / Bob Marley ; on parlait du reggae qui devenait international. On a continué de se voir et il (Blackwell) a décidé que le groupe d’accompagnement qui accompagne toutes les chansons, le groupe qui enregistre, devait devenir le groupe the Maytals. Alors on a tous été réuni sous Toots and the Maytals. Alors on est devenus Maytals aussi. Et puis on a pris la route en 1975… On a fait la Modèle:1re partie de Eagles, Linda Ronstadt et Jackson Browne. On a fait la Modèle:1re partie de The Who pendant environ deux semaines »<ref name=":0" />.
Finalement, Island se lança dans le cinéma avec Tout, tout de suite, avec Jimmy Cliff comme interprète. Produit et réalisé par le Jamaïcain Perry Henzell, ce film est l'un des premiers à aborder les problèmes des îles Caraïbes<ref name="rock" />.
En 1977, Blackwell crée Compass Point Studios à Nassau (Bahamas) pour faire les enregistrements localement.
L'une des principales réussites de Blackwell aura été d’avoir rendu Bob Marley and The Wailers accessible au public international<ref name=rock/>. Sans même leur avoir fait signer de contrat, Blackwell avança l'argent nécessaire à The Wailers pour qu'ils puissent enregistrer leur premier album chez Island, en reconnaissance des Rastas qui lui avaient sauvé la vie un jour de l'été 1958.
Chris Blackwell dit : Modèle:Citation
Ce geste financier marque le début de la marche triomphale de Bob Marley et de sa maison de disque vers le succès.
De son parcours avec Bob Marley, Blackwell a dit que :
Modèle:Citation<ref name=tele>Modèle:Lien web</ref>.
Chris Blackwell créa également Mango Records, qui se consacrait à la musique jamaïcaine et aux musiques du monde. Mango a fait connaître Burning Spear, Black Uhuru, Third World, Salif Keita, Baaba Maal, Angélique Kidjo, King Sunny Adé etc.
Blackwell revendit ses participations dans Island Records en 1989, et démissionna définitivement de la société en 1997. Il a cependant été la vedette des cérémonies du Modèle:50e de Island Records à Londres en 2009<ref name=tele/>. Toutes les sociétés fondées par Blackwell ont été finalement revendues à PolyGram Music puis, en 1998, ont rejoint le groupe Universal Music Group.
En 1995, Don Taylor (manager de Bob Marley 1974-1980) publie Bob Marley et Moi où il est possible de lire : Modèle:Citation
Prix et reconnaissances
En Modèle:Date-, le magazine britannique Music Week a consacré Blackwell comme la personnalité la plus influente des 50 années de l'industrie britannique du disque<ref>D'après Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Marley's mentor gets music honour, BBC News, 9 avril 2009.</ref>.
En 2023, il est lauréat du prix Polar Music<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Goldeneye
Modèle:Article détaillé Ian Fleming achête un terrain, ancienne plantation de canne à sucre, en 1946 sur la côté jamaïquaine à côté d'Oracabessa. Il y fait construire une petite maison qu'il baptise Goldeneye<ref name=chal>Modèle:Article</ref>. Ian Fleming rencontre Blanche Blackwell et passe du temps avec elle. Bien après la mort de l'auteur, en 1976, le domaine est mis en vente et Chris Blackwell le fait acquérir par Bob Marley, puis lui rachète quelques mois plus tard<ref name=chal/>. Treize ans plus tard, alors que Chris Blackwell vient de vendre Island Records à Polygram, il décide d'acheter des terrains autour de Goldeneye<ref name=chal/>.
Notes et références
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