Fauvisme brabançon

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Le fauvisme brabançon, parfois dénommé « fauvisme belge », est un mouvement artistique belge dont l'appellation trouve son origine en France, chez les fauves français.

S’étant développée en France depuis quelques années déjà, cette manière de peindre reçut son nom de baptême lors de son explosion au Salon d'automne de 1905, par la présence dans la Modèle:Nobr, des œuvres de Henri Matisse, Albert Marquet, Henri Manguin, Charles Camoin, Pierre Girieud, André Derain, Ramon Pichot, Maurice de Vlaminck entraînant l’exclamation de Louis Vauxcelles, dans son article « Le Salon d'automne » supplément au Gil Blas du Modèle:Date- : Modèle:Citation bloc

Les articles ultérieurs des chroniqueurs artistiques français reprendront volontiers l’expression et on peut admettre que cette « nouvelle façon de peindre » est reconnue assez généralement, en France, comme du fauvisme à partir de Modèle:Date-.

Beaucoup plus tard, en Modèle:Date-, dans son livre Le Fauvisme, Vauxcelles reconnaît à demi-mot que son exclamation lui a été inspirée par un critique inconnu passant par-là et disant à Matisse : Modèle:Citation, pour qualifier ce qu’il venait de voir.

Perception en Belgique jusqu'en 1914

Néanmoins, en Belgique, les termes « fauvisme » et encore moins « fauvisme brabançon » ne sont pas encore utilisés par les critiques artistiques.

Il faut attendre Modèle:Date-, à Bruxelles, au {{#ifeq:Salon | s | Modèle:Siècle | VIIIe{{#if:Salon| Salon }} }} annuel du cercle d’art Les Indépendants, où sont présents de nombreux artistes français Modèle:Incise dont Albert Gleizes, Fernand Léger et Le Fauconnier, pour rencontrer dans les commentaires de la presse d'époque le terme « fauve » :

En Modèle:Date-, Louis Dumont-Wilden se réfère brièvement à quelques « fauves » français, Modèle:Citation.

Alors que les fauves français ont évolué depuis quelques années déjà vers d’autres modes d’expression, ce chroniqueur belge commence à s’intéresser à l’appellation, tout en lui gardant sa spécificité française.

Dès Modèle:Date- pourtant, Matisse, Manguin, Marquet sont présentés par le cercle bruxellois La Libre Esthétique. En Modèle:Date-, on y retrouve Derain, Friesz, Girieud, Vlaminck. En Modèle:Date-, c’est Manguin qui est présent. La critique belge, analysant les œuvres des peintres belges présents à ces expositions, n’utilise pas l’appellation « fauves brabançons » dans ses articles.

Mise en place progressive de l'appellation

Après la Première Guerre mondiale, Roger Avermaete commente, dans sa revue Lumière, l’exposition du cercle Moderne Kunst de Modèle:Date-. Il y dénombre cinq « fauves » : Jozef Peeters, Jan Cockx, Jos Léonard et les frères Vantongerloo. En Modèle:Date-,le critique Paul Fierens distingue clairement deux écoles : celle des Flamands de Laethem-Saint-Martin et celle des Brabançons, nom qu’il attribue à un groupe d’artistes de Bruxelles et environs qui, dans leur réaction anti-impressionniste, sont arrivés à une sorte de compromis entre cubisme et fauvisme. Les deux termes du couple « fauves » et « brabançons » sont désormais présents dans le vocabulaire artistique belge, mais ils sont encore utilisés séparément. Leur réunion prendra encore beaucoup de temps.

En Modèle:Date-, avec un recul de vingt ans par rapport au Salon d'automne de Paris de Modèle:Date-, André De Ridder passe en revue l’évolution de la peinture belge contemporaine. Futurisme, cubisme, expressionnisme y sont repris, mais pas le fauvisme. Quatre ans plus tard, André De Ridder prend conscience de l’existence du fauvisme en Belgique : Modèle:Citation. Lorsqu’il traite des peintres de Bruxelles, il écrit : Modèle:Citation bloc

Dans sa conclusion, André De Ridder explique la méthodologie de son classement. Il écrit que Modèle:Citation. Donc, avec un décalage de quelques années par rapport à sa première synthèse de Modèle:Date-, André De Ridder introduit le fauvisme, ou plus exactement l’impressionnisme teinté de fauvisme, comme nouvelle classification dans ses ordonnancements d’écoles de peinture. Si l'on se souvient que l’appellation « fauves » est lancée à Paris par Louis Vauxcelles en Modèle:Date-, il aura donc fallu près de vingt-cinq ans pour qu’elle soit utilisée en Belgique, et encore de manière édulcorée, pour désigner des peintres autres que les Français.

Prenant du recul par rapport à la situation de l’art en Belgique, André De Ridder regrette, en Modèle:Date- Modèle:Citation. Cependant, à l’étranger, vers Modèle:Date-, s’affirmait déjà une esthétique plus réfléchie, s’esquissaient les premières recherches de l’art nouveau. Non seulement la Belgique n'y prenait pas part, mais elle était à presque tout en ignorer. Quelques dates essentielles : le fauvisme naît vers Modèle:Date- avec Matisse, Vlaminck et Derain. Il confirme à nouveau Wouters et Schirren dans leur qualité de premiers fauves, tout en précisant pour Ferdinand Schirren que celui-ci Modèle:Citation Mais Verhaegen n’est toujours cité comme appartenant à ce mouvement.

C’est en Modèle:Date- que Luc et Paul Haesaerts vont donner à l’appellation « fauve » une consistance plus concrète en consacrant un chapitre de leur ouvrage aux fauves flamands. Ils intègrent dans cette nouvelle catégorie les peintres Oleffe, Thévenet, Schirren, Dehoy, Paerels, Ramah, Parent, et consacrent plusieurs pages d’analyse à chacun d’entre eux. Rik Wouters bénéficie d’un chapitre entier.

Pourtant, les caractéristiques mises en évidence pour chacun de ces artistes ne correspondent guère à la définition du fauvisme telle que donnée par Matisse lui-même : Modèle:Citation bloc

En réalité, et c’est probablement à partir de ce moment que la confusion s’est propagée, l’intitulé « fauves flamands » créé par les frères Haesaerts n’est pas soutenu par une identité plus ou moins proche des styles des peintres repris plus haut avec leurs prédécesseurs français (Matisse, Derain, Vlaminck, etc.), mais plutôt par le fait qu’ils ont, eux aussi, voulu réagir contre l’affaiblissement progressif du mouvement impressionniste. Modèle:Citation Ce n’est donc pas le style de peinture que L. et Modèle:Nobr prennent en considération pour créer leur nouvelle catégorie de « fauves flamands », mais l’esprit d’une réaction ayant pour but de rechercher une issue à l'impressionnisme belge qui, selon eux, était englué dans des formes d’impressionnisme « vulgaire ». Ce n’est pas pour rien qu’ils ont également intitulé ce mouvement Modèle:Citation, appellation qui eut bien moins de succès que « fauves flamands ».

Cette vision est probablement trop limitative. En effet, l’attitude de Vlaminck et de Derain est beaucoup plus qu’une simple réaction contre l’affaiblissement de l’esprit impressionniste. Vlaminck était anarchiste. Derain l’était également, sur un autre plan. Le critique d’art Vauxcelles, déjà évoqué, dans une synthèse écrite en Modèle:Date-, défend l’idée que le créateur du fauvisme est Vlaminck, rapidement rejoint par Derain et ensuite par Matisse. Vauxcelles montre surtout que l’explosion des couleurs chez les deux premiers cités est la traduction de Modèle:Citation C’est non seulement par ses écrits dans le journal L'Anarchie, mais aussi par sa peinture que Vlaminck, en particulier, transpose toutes ses passions, toutes ses haines Modèle:Citation Vlaminck était en guerre contre la terre entière. Cette attitude de révolte générale ne se retrouve chez aucun des peintres qui ont été regroupés sous l’appellation « fauves flamands » et ensuite « fauves brabançons ». C’est une différence d’esprit fondamentale.

En reprenant par ailleurs des indications publiées dans le catalogue de l’exposition « Les fauves ou l’épreuve du feu », il devient encore plus difficile d’accepter l’appellation « fauves » pour les peintres ainsi catalogués par L. et P. Haesaerts, surtout lorsqu’il s’agit des fauves français. Jack Flam écrit en effet à la Modèle:Nobr du catalogue : Modèle:Citation bloc

Parmi les œuvres des artistes belges retenus par P. et L. Haesaerts dans leur nouvelle catégorie des « fauves flamands », il est malaisé d’en trouver qui répondent aux caractéristiques définies par Jack Flam. Mais nous avons vu que c’est l’esprit de réaction contre la dévalorisation de l’impressionnisme et non, comme les premiers fauves français, la révolte contre l’ordre établi explicitement traduite par l’explosion des couleurs vives, qui a entraîné la création de cette catégorie.

D’ailleurs, un an plus tôt, en Modèle:Date-, Paul Colin avait déjà regroupé tous les peintres cités par L. et P. Haesaerts, ainsi que d’autres, dans un ensemble qu’il désignait par l’expression Modèle:Citation : Modèle:Citation Et Colin de citer les noms de Rik Wouters, Oleffe et de ses amis (Arthur Navez, Rodolphe Strebelle, Jehan Frison, Jean Brusselmans, Anne-Pierre de Kat, Fernand Verhaegen, Léon De Smet). Quant à Willem Paerels, Ferdinand Schirren, Charles Dehoy, Philibert Cockx, Jos Albert et Hippolyte Daeye, ils sont identifiés par Colin comme faisant partie de la catégorie des «peintres indépendants ».

Dans son analyse, Colin ne fait aucune allusion au fauvisme, apparu pourtant une première fois sous la plume de Roger Avermaete en Modèle:Date-. Colin ouvre cependant la porte à une recherche plus approfondie sur cette équipe bruxelloise : Modèle:Citation bloc

Rien, dans l’esprit de Colin ne va donc dans le sens d’un fauvisme brabançon. Il faut attendre Modèle:Date- pour que cette définition fasse son apparition.

Mise en place définitive de l'appellation

Déjà inventeur, en Modèle:Date-, de la catégorie des Modèle:Citation, Fierens crée alors, dans une étude de l’œuvre de Anne-Pierre de Kat publiée en Modèle:Date-, la catégorie du Modèle:Citation qui se substitue, à ses yeux, à celle des fauves flamands : Modèle:Citation bloc

S’il crée la catégorie des « fauves brabançons », Fierens n’y associe pas le nom de Fernand Verhaegen. Par contre, il y introduit deux autres peintres : Anne-Pierre de Kat et Jos Albert. Il rebaptise aussi le groupe d’artistes appelés fauves flamands par L. et P. Haesaerts en les désignant comme fauvistes brabançons En tout cas, après la Seconde Guerre mondiale, l’expression fauvisme brabançon fera florès, même si, en Modèle:Date-, Walter Vanbeselaere, revient sur la proposition de P. Colin et lui substitue quelque chose d’approchant : l’impressionnisme synthétique : Modèle:Citation étrangère.

C’est en Modèle:Date- que Serge Goyens de Heusch donne ses lettres de noblesse au fauvisme brabançon dans un ouvrage qui porte ce titre et qui est publié à l’occasion d’une exposition organisée par le Crédit communal de Belgique. Il le complète par son œuvre monumentale L’impressionnisme et le fauvisme en Belgique (Modèle:Date- Mercator).

Analyse de la situation

Cependant, cette appellation s’applique difficilement à celui qui est présenté comme le modèle des fauves brabançons : Rik Wouters. Déjà en Modèle:Date-, Roger Avermaete, dans son ouvrage sur Rik Wouters avait contesté l’appellation fauve utilisée pour qualifier Rik Wouters : Modèle:Citation Selon Avermaete, Wouters Modèle:Citation En Modèle:Date-, Hautekeete, se montrait également catégorique sur ce point : Modèle:Citation bloc

Proche de Rik Wouters auquel il était lié d’une grande amitié, Fernand Verhaegen, dans son texte du catalogue du {{#ifeq:salon | s | Modèle:Siècle | XXIe{{#if:salon| salon }} }} du cercle artistique et littéraire de Charleroi consacré à l’artiste de Malines, ne parle pas non plus d’une éventuelle influence des fauves français sur Rik Wouters, mais cite plutôt Cézanne. A.J.J. Delen non plus qui raconte, dans son ouvrage sur Rik Wouters rédigé en Modèle:Date-, mais publié en Modèle:Date-, comment Rik Wouters a surtout été impressionné par le travail de Cézanne. On ne trouve dans ce récit, en prise directe avec l’époque, aucune allusion à une éventuelle déclaration d’admiration envers les fauves français. Une conclusion identique peut être appliquée aux peintres classés dans cette catégorie.

Il est intéressant également de noter le point de vue de Bernadette de Visscher-d'Haeye, docteur en histoire de l'art, guide-conférencière auprès des Musées royaux des beaux-arts de Belgique. Celle-ci rappelle que cette appellation ne date que de Modèle:Date-, bien après le Fauvisme brabançon. Modèle:Citation, rappelle-t-elle, Modèle:Citation<ref>Extraits de la conférence Les fauves brabançons et la primauté de la couleur prononcée par l'historienne Bernadette de Visscher-d'Haeye à l'occasion de l'exposition Le Fauvisme brabançon aux Ecuries du Cercle communal artistique de Waterloo le Modèle:Date-.</ref> Elle rapporte que : Modèle:Citation Elle ajoute que : Modèle:Citation, ajoute Bernadette de Visscher-d'Haeye, Modèle:Citation L'historienne précise enfin que : Modèle:Citation

Artistes fauves belges (ou fauves brabançons)

Peintres belges regroupés sous l'appellation « fauvisme brabançon », la plupart du temps, qu'à une certaine époque de leur carrière artistique (classement alphabétique)

Nom d'artiste Lieu et année de naissance Lieu et année de décès
Jos Albert Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode) 1886 Bruxelles (Uccle) 1981
Jean Brusselmans Bruxelles 1884 Dilbeek 1953
Philibert Cockx Bruxelles (Ixelles) 1879 Bruxelles (Uccle) 1949
Charles Counhaye Verviers 1884 Bruxelles 1971
Georges Creten Bruxelles (Saint-Gilles) 1887 Bruxelles (Uccle) 1966
Louis François Decoeur Namur 1884 Namur 1960
Anne-Pierre de Kat Pays-Bas - Delft 1881 France - Le Frette 1968
Éliane de Meuse Bruxelles 1899 Bruxelles (Forest) 1993
Prosper de Troyer Destelbergen 1880 Duffel 1961
Gaston Debeer Bruxelles 1890 Bruxelles 1954
Charles Dehoy Bruxelles 1872 Bruxelles (Saint-Gilles) 1940
Jehan Frison Bruxelles 1882 Bruxelles (Linkebeek) 1961
Marthe Guillain Charleroi 1890 Bruxelles (Boitsfort) 1974
Henri Le Roux Châtelet 1872 Bruxelles 1942
Henri Logelain Bruxelles (Ixelles) 1889 Bruxelles (Ixelles) 1968
Paul Maas Bruxelles (Laeken) 1890 Bruxelles 1962
Médard Maertens Koolskamp 1875 Bruxelles 1946
Albert-François Mathys Bruxelles 1885 Bruxelles 1956
Arthur Navez Anvers 1881 Ixelles 1931
Auguste Oleffe Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode) 1867 Bruxelles (Auderghem) 1931
Willem Paerels Pays-Bas - Delft 1878 Braine-l'Alleud 1962
Roger Parent Paris 1881 Ixelles 1985
Ramah (Henri François Raemaekers) Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode) 1887 Bruxelles 1947
Ferdinand Schirren Antwerpen (Anvers) 1872 Bruxelles (Molenbeek-Saint-Jean) 1944
Pierre Scoupreman Bruxelles 1873 Bruxelles (Uccle) 1960
Rodolphe Strebelle Tournai 1880 Bruxelles (Uccle) 1959
Louis Thévenet Bruges 1874 Halle 1930
Edgard Tytgat Bruxelles 1879 Bruxelles (Woluwé-Saint-Lambert) 1957
Franz van Monfort Bruxelles (Saint-Josse-ten-Noode) 1889 Bruxelles (Ixelles) 1980
Jean Vanden Eeckhoudt Bruxelles 1875 Rixensart 1946
Médard Verburgh Roeselare (Roulers) 1886 Bruxelles (Uccle) 1957
Fernand Verhaegen Marchienne-au-Pont 1883 Montigny-le-Tilleul 1975
Adolphe Wansart Verviers 1873 Bruxelles (Uccle) 1954
Fernand Wéry Bruxelles (Ixelles) 1886 Bruxelles (Watermael-Boitsfort) 1964
Rik Wouters Mechelen (Malines) 1882 Pays-Bas - Amsterdam 1916

Principales expositions consacrées au fauvisme brabançon depuis l'acceptation de l'appellation

Références

Modèle:Références Pour plus de détails, voir Modèle:Nobr Fernand Verhaegen « folkloriste wallon » plutôt que « fauve brabançon », dans: Fernand Verhaegen, Le grand maître du folklore wallon, R. Magremanne, Imprimerie provinciale du Hainaut, 2003, et aussi : http://www.fernand-verhaegen.be

Liens internes

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