Gaz lacrymogène

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Corps de grenades lacrymogènes utilisées à Istanbul en 2013.
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Des gendarmes mobiles français utilisant des gaz lacrymogènes.
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Gendarmes mobiles en tenue de maintien de l'ordre ; ils portent des masques à gaz et l'un d'eux a un lance-grenades appelé Cougar.
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Ce gendarme mobile envoie des grenades lacrymogènes à l'aide d'un lance-grenades.
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Usage de gaz lacrymogènes pendant une manifestation des gilets jaunes à Bordeaux, le 23 mars 2019.

Un agent lacrymogène est un composé chimique qui provoque une irritation ou un écoulement lacrymal (larmes). N'importe quelle substance ayant cet effet peut être appelée « lacrymogène ». Cependant, un gaz lacrymogène est une substance chimique choisie pour sa faible toxicité et qui est considérée comme une arme non létale.

Gaz lacrymogène (du latin Modèle:Lang, « larme », et le suffixe -gène du grec γένος, « naissance, origine ») est un terme générique pour l'ensemble des composés causant une incapacité temporaire par irritation des yeux ou du système respiratoire. Les gaz lacrymogènes les plus courants sont les irritants oculaires 2-Chlorobenzylidène malonitrile (appelé aussi Modèle:Citation, des initiales de Corson et Stoughton, chimistes qui ont synthétisé la molécule), chloroacétophénone (Modèle:Citation), dibenzoxazépine (Modèle:Citation) et l'irritant respiratoire « piment OC » (oléorésine de Capsicum, huile rougeâtre contenant de la capsaïcine<ref>Modèle:Lien web</ref>) en aérosol.

Historique

À la suite de plusieurs sièges contre des hors-la-loi et des terroristes mettant en lumière le sous-équipement de la police parisienne, le préfet de police Louis Lépine institue le Modèle:Date- une commission spéciale chargée d'élaborer des moyens d'action et de protection contre des malfaiteurs barricadés. Cette commission fut composée d’un membre de l’Institut Pasteur, d’un membre de l’Académie de médecine, de monsieur Kling, directeur du laboratoire municipal de la ville de Paris, du capitaine Delacroix de la section technique du génie, et de monsieur Sanglé-Ferriere, chef du laboratoire municipal<ref name="guerredesgaz_intro">La guerre des gaz - Prélude à la Guerre chimique.</ref>.

Le premier gaz lacrymogène employé fut l'étherbromacétique ou bromoacétate d'éthyle connu depuis 1850 pour ses propriétés irritantes. Il fut testé à partir de mars 1913 par la préfecture de police de Paris puis utilisé par celle-ci à partir de Modèle:Date- pour neutraliser les forcenés et les individus barricadés<ref>Modèle:Article.</ref>. Devant le succès de cette substance, l’Établissement central du matériel du Génie avait décidé d’adopter une grenade copiée sur le modèle en usage à la Préfecture de police. Depuis, l’armée française possédait des projectiles de pistolet lance-fusées chargés de Modèle:Unité de ce produit, ainsi que des grenades suffocantes à l’éther bromacétique et cela déjà, depuis une décision du Modèle:Date-<ref name="guerredesgaz_intro"/>.

Fin août 1914, le génie militaire de l'armée française utilisa ce gaz sous forme de cartouches suffocantes et de grenades à mains en Alsace contre l'armée allemande<ref name="guerredesgaz_intro" />. Cela fut un échec et entraînera une controverse avec l'Allemagne au sujet du déclenchement de la guerre chimique.

Le terme lacrymogène n'apparait qu'en 1915<ref>La brigade des gaz ; Bande à Lépine contre bande à Bonnot, Serge Kastell, Histoire mondiale des conflits Modèle:N°, décembre 2003.</ref>.

L'usage de ce produit se généralisa à travers le monde à partir des années 1920 et fut utilisé pour disperser les manifestations à partir des Modèle:Nobr<ref name="diplo">Modèle:Article</ref>.

Utilisations

Maintien de l'ordre

Fichier:Strasbourg 6 février 2013 manifestation sidérurgistes ArcelorMittal 25.JPG
Usage de gaz lacrymogènes lors d’une manifestation de sidérurgistes d’ArcelorMittal à Strasbourg le 6 février 2013.

Le gaz est utilisé en grenades par les forces de police. Ces composés sont souvent utilisés pour disperser les émeutes. En effet, ils produisent rapidement une irritation ou une gêne physique incapacitante qui disparaît après la fin de l'exposition. Ils peuvent aussi être utilisés lors de séances d'entraînement martial.

En France, le CS « est l'unique gaz en dotation pour le maintien de l'ordre dans la police, la gendarmerie et l'armée de terre », selon le quotidien Libération en 2006. Il est en service depuis les années 1960<ref name="Libération 2006, page 22">Libération, 23 mars 2006, Modèle:Nobr.</ref>.

En France, la loi prévoit que Modèle:Citation<ref name="Libération 2006, page 22"/>. Une grenade peut être lancée à la main jusqu'à Modèle:Unité/2 et Modèle:Unité avec un Cougar<ref name="Libération 2006, page 22" />.

Autodéfense

Le gaz est utilisé en aérosol (spray) pour l'auto-défense privée.

Il existe également sous forme de gel ou de mousse, qui présentent les avantages d'avoir un effet plus directionnel et d'être moins sensibles au vent. La société suisse Piexon a été la première à créer un produit de défense au format pistolet pour ainsi faciliter l'utilisation et éviter un retour du produit actif.

Les spécificités d'une lacrymogène « Gel » :

  • le gel se liquéfie instantanément au contact de la peau et des muqueuses, ce qui lui permet une fixation uniquement sur l’agresseur sans se répandre dans la pièce ;
  • il faut viser plus juste qu’avec le gaz et plusieurs fois si on est face à plusieurs agresseurs.

Les spécificités d'une lacrymogène « Gaz » :

  • idéal contre plusieurs agresseurs car sa projection est extrêmement volatile ;
  • utilisé dans un lieu clos, inférieur à Modèle:Unité, l’utilisateur sera lui aussi en contact avec le gaz.

Toxicologie

Le Gaz CS a longtemps été considéré comme Inoffensif pour la santé, à moyen ou long terme, ce qui a justifié son emploi, parce que jugé moins létal et entraînant moins de traumatismes que d’autres techniques de maintien de l’ordre ou dans certaines bombes aérosol d'autodéfenses. Mais Modèle:Citation. Selon un rapport<ref name=rapportToxicologieATC2020>Modèle:Lien web lien de téléchargement</ref> (126 pages, publié en 2020) de l'association toxicologie-chimie (ATC), la majorité des données toxicologiques existantes sont inaccessibles, car encore dans le domaine militaire, et en 2020, Modèle:Citation n'est toujours pas publique)<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ; des effets toxiques à moyen ou long termes de ces gaz sont cependant Modèle:Citation<ref name=rapportToxicologieATC2020/>. le cyanure semble être la principale source de nocivité des gaz CS : à partir des gaz inhalés, des molécules ingérées ou via un passage percutané, Modèle:Citation<ref name=rapportToxicologieATC2020/>.

Ce cyanure bloque une partie de la chaîne respiratoire et crée un stress oxydatif, même à petite dose. Outre les yeux (risques de cataracte…) le fonctionnement du cerveau, du foie et des reins sont affectés<ref name=rapportToxicologieATC2020/>.

Les effets directs sont accentués par temps chaud et humide.

Effets, symptômes

Les effets, directs ou indirects, en partie médiés par le système nerveux central<ref name=rapportToxicologieATC2020/>, sont multiples :

  • Irritation des glandes lacrymales, des canaux lacrymaux, et des yeux<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ;
  • Irritation des muqueuses nasales et buccales, et irritation de la peau (avec dans les cas d'exposition intense (en milieu fermé, ou en utilisation rapprochée) apparition de vésiculations et bulles évoquant des brûlures par Ypérite) comme on l'a par exemple et notamment observé à Séoul<ref>Ro, Y.S. and C.W. Lee (1991), Tear gas dermatitis. Allergic contact sensitization due to CS. Int J Dermatol,. 30(8): p. 576-7.</ref>, en France<ref>Parneix-Spake A et al (1993), Severe cutaneous reactions to self-defense sprays. Arch Dermatol, 129(7): p. 913</ref>, en Finlande<ref>Kanerva L & al. (1994) A single accidental exposure may result in a chemical burn, primary sensitization and allergic contact dermatitis. Contact Dermatitis. 31(4): p. 229-35.</ref>, au Royaume-Uni<ref>Sommer S & Wilkinson S.M (1999), Exposure-pattern dermatitis due to CS gas. Contact Dermatiti. 40(1): p. 46-7</ref>… ;
  • Irritation de tout le système respiratoire<ref>Blain, P.G (2003), Tear gases and irritant incapacitants. 1-chloroacetophenone, 2-chlorobenzylidene malononitrile and dibenz[b,f]-1,4-oxazepine. Toxicol Rev. 22(2): p. 103-10.</ref>, induisant des troubles respiratoires : gênes respiratoires, hyperventilation, spasmes, tachypnée, dyspné ou apnée sans les cas extrêmes<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ; des anomalies spirométriques sont constatées<ref name=McClean1969/>,<ref name=Hu1992/> et dans les cas les plus graves des infiltrations sont visibles sur les radiographies<ref>Park S & Giammon S.T (1972) a Toxic effects of tear gas on an infant following prolonged exposure. Am J Dis Child, 123(3): p. 245-6</ref>. Le Gaz CS peut entraîner un Syndrome Réactif de Dysfonctionnement des Voies respiratoires<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ;
  • Effets cardiovasculaire (hypotension, palpitations, arythmie, tachycardie…), notamment à la suite de la libération de bradykinine dans l'organisme, molécule source de vasodilatation cardiaque<ref>Blain, P.G., Tear gases and irritant incapacitants. 1-chloroacetophenone, 2-chlorobenzylidene malononitrile and dibenz[b,f]-1,4-oxazepine. Toxicol Rev, 2003. 22(2): p. 103-10.</ref>,<ref>Cucinell, S.A., et al., Biochemical interactions and metabolic fate of riot control agents. Fed Proc, 1971. 30(1): p. 86-91</ref>,<ref>Olajos, E.J. and H. Salem, Riot control agents: pharmacology, toxicology, biochemistry and chemistry. J Appl Toxicol, 2001. 21(5): p. 355-91.</ref> ;
  • Effets hormonaux : dommages thyroïdiens<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ;
  • Troubles menstruels et fausses couches<ref>Ce que les gaz lacrymogènes font à nos utérus</ref> ;
  • Atteintes gastro-intestinales (nausées<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ; vomissements<ref name=rapportToxicologieATC2020/>, diarrhées, hématémèses) ;
  • Atteintes hépatiques<ref>Bayeux-Dunglas M.C & al. (1999) [Occupational asthma in a teacher after repeated exposure to tear gas]. Rev Mal Respir,. 16(4): p. 558-9.</ref>,<ref>Hill, A.R & al. (2000) Medical hazards of the tear gas CS. A case of persistent, multisystem, hypersensitivity reaction and review of the literature. Medicine (Baltimore). 79(4): p. 234-40.</ref> ;
  • Troubles nerveux : maux de tête, anxiété, vertiges, étourdissements, confusion mentale, perte de conscience, paralysie, voire coma<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ;
  • Troubles musculo-squelettiques : douleurs/oppression thoraciques, spasmes/bronchospasmes, une anomalies spirométriques<ref name=McClean1969>McClean R (1969) Riot-control agents: personal experience. Br Med J, 3(5671): p. 652-3.</ref>,<ref name=Hu1992>Hu H & Christiani D (1992), Reactive airways dysfunction after exposure to teargas. Lancet, 339(8808): p. 1535.</ref> rigidité musculaire) ;
  • Réactions allergiques : dermatites, allergies<ref name=rapportToxicologieATC2020/>.

À forte dose

  • l'effet le plus fréquent reste les brûlures pouvant aller jusqu'au second degré<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Anderson PJ, Lau GS, Taylor WR, Critchley JA, Modèle:Lang, Modèle:Lang, 1996;15:461-5.</ref> ;
  • l'atteinte oculaire peut parfois se compliquer de lésions de la cornée (allant jusqu'à la perforation de la cornée dans les cas graves<ref>Hoffmann, D.H., Eye burns caused by tear gas. Br J Ophthalmol, 1967. 51(4): p. 265-8.</ref>,<ref>Levine, R.A. and C.J. Stahl (1968) Eye injury caused by tear-gas weapons. Am J Ophthalmol, 65(4): p. 497-508.</ref>,<ref>Leopold, I.H. and T.W. Lieberman (1971) Chemical injuries of the cornea. Fed Proc. 30(1): p. 92-5.</ref>,<ref>Oksala, A. and L. Salminen (1975) Eye injuries cuased by tear-gas hand weapons. Acta Ophthalmol

(Copenh). 53(6): p. 908-13.</ref>) ou d'hémorragies du vitré<ref name="bmj2009">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carron PN, Yersin B, [2009;338:b2283 Modèle:Lang], BMJ, 2009;2009;338:b2283.</ref> ; la littérature scientifique a décrit au moins deux cas d'infarctus du myocarde liés à ce gaz chez des civils ou des manifestants<ref>Zakhama, L., et al., Can CS gas induce myocardial infarction? Tunis Med, 2016. 94(10): p. 626-628.</ref>,<ref>Almog, C. and A. Grushka, [Acute myocardial infarction after exposure to tear gas]. Harefuah, 1974. 87(10): p. 459-61</ref> ;

  • effets cytotoxiques : dès les années 1970, des études en laboratoire sur le modèle animal ont montré que des nécroses peuvent parfois apparaitre dans les tissus dans les voies respiratoires touchées, ainsi que des congestions et/ou nécroses dans l'appareil digestif, les reins, le foie ou la rate<ref name=Ballantyne1992>Ballantyne, B. and S. Callaway, Inhalation toxicology and pathology of animals exposed to O-chlorobenzylidene malononitrile (CS). Med Sci Law, 1972. 12(1): p. 43-65</ref>,<ref name=Colgrave1975>Colgrave, H.F. and J.M. Creasey, Ultrastructure of rat lungs following exposure to o-chlorobenzylidene malononitrile (CS). Med Sci Law, 1975. 15(3): p. 187-97.</ref> ; éventuellement associées à des hémorragies internes (hémorragies des glandes surrénales) ;
  • les effets pulmonaires sont alors nettement plus marqués, impliquant une hémorragie, congestion voire un œdème pulmonaire<ref name=Ballantyne1992/>,<ref name=Colgrave1975/>,<ref name=rapportToxicologieATC2020/> ;
  • une partie de ces effets est liée à la dégradation des produits en d'autres substances toxiques (cyanure et thiocyanate)<ref name=rapportToxicologieATC2020/>.

Des décès ont été rapportés, essentiellement secondaires à une utilisation en lieu clos, comme cela a été le cas lors du siège de Waco en 1993<ref name="bmj2009" />.

Cancérogénicité, mutagénicité, effets épigénétiques ?

Une carcinogénicité des gaz lacrymogènes inhalés à haute dose ou en cas d'expositions répétées est encore discutée, mais les connaissances en biochimie sur les produits primaires et secondaires libérés et sur leur métabolisation Modèle:Citation<ref name=rapportToxicologieATC2020/>.

Contaminations secondaires

Elles sont possibles pour des proches et ont été décrites chez le personnel soignant amené à prendre en charge des personnes très exposées<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Horton D, Burgess P, Rossiter S, Kaye W, Modèle:Lang, Modèle:Lang, 2005;45:655-8.</ref>.

Études épidémiologiques ?

Aux États-Unis, le Département de la Santé du New Jersey encourage les manifestants ou personnes exposées aux gaz lacrymogènes à faire un bilan médical de l’état de leur foie et de leurs reins<ref name=2020reporterre>Modèle:Lien web</ref>.

Fournisseurs

Fichier:Yellow Vests - Act 11.jpg
Palet de grenade lacrymogène Nobel Sport MP7 (acte XI du mouvement des gilets jaunes à Paris).
  • Welkit fournit les forces de l'ordre françaises.

Pratique

Certaines organisations libertaires<ref name="Black Cross">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Collectif, Modèle:LangModèle:Pdf, Modèle:Lang, sur blackcrosscollective.org.</ref> conseillent certaines techniques pour se protéger des gaz lacrymogènes lors des manifestations ou pour prévenir de leurs effets les plus dangereux. Il existe même des « guides du manifestant »<ref name="Libération">« Face aux lacrymos, sortez couvert », Jacky Durand et Gilles Wallon, 23 mars 2006, Libération.</ref>.

Prévention

Fichier:Protest Ends Riots Begin WTO 1999 by J. Narrin.jpg
Manifestant équipé d'un masque à gaz à Seattle en 1999.

Concernant les yeux, les différentes sources recommandent d'éviter de porter des lentilles de vue lorsqu'on risque d'être exposé aux gaz lacrymogènes<ref name="Libération 2006, page 22" />. Le gaz peut se coincer sous les lentilles et endommager la vue. En cas d'exposition aux gaz avec des lentilles, il est conseillé de les faire retirer rapidement par quelqu'un dont les mains n'ont pas été contaminées par le gaz.

Concernant la peau :

  • il est déconseillé de s'enduire la peau de crème ou de corps gras qui fixent les gaz sur la peau<ref name="Libération 2006, page 22" /> ;
  • il est conseillé de bien se laver préventivement le visage et les vêtements avec du savon, ce qui empêche les gaz de se fixer (le savon aidant à la dissolution des graisses dans l'eau, cela permet d'enlever des traces d'éléments gras sur le visage ou les vêtements qui aideraient à fixer les gaz) ;
  • le Maalox est censé neutraliser les gaz, même si aucune source médicale ne le confirme, et certains conseillent de préparer une solution de Maalox dilué à cinquante pour cent pour s'en asperger le visage<ref name="Automedical Collective">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Collectif, Modèle:LangModèle:Pdf, Modèle:Lang, sur contra-doxa.com.</ref>.

S'équiper permet de minimiser l'effet des gaz lacrymogènes :

  • la meilleure des protections est le masque à gaz. Cependant, le masque à gaz est considéré comme une arme dans beaucoup de pays et son utilisation est interdite sans autorisation<ref name="Assemblée Nationale"> http://questions.assemblee-nationale.fr/q13/13-55592QE.htm</ref> ;
  • les lunettes de ski ou de plongée (piscine) protègent efficacement les yeux et le masque de chirurgien, le bas du visage ;
  • un foulard imbibé de vinaigre ou de citron sur le visage aide à respirer, l'acidité filtrant les gaz<ref name="Libération 2006, page 22" />.
  • lingette décontaminante à base de shampoing pour bébé comme le Sudecon® développé par la société américaine Fox Labs<ref>Modèle:Lien web</ref>

Les gaz étant en règle générale plus lourds que l'air, il vaut mieux essayer de s'élever<ref name="bmj2009"/>.

En cas d'exposition

En cas d'exposition aux gaz lacrymogènes :

  • il ne faut surtout pas se frotter les yeux, ce qui accroît les larmes et donc la réaction allergique et la douleur : Modèle:Citation, explique dans Libération, en 2006, l'ophtalmologue Richard Chemoul<ref name="Libération 2006, page 22"/> ;
  • la meilleure solution consiste à rincer abondamment les yeux à l'aide d'un sérum physiologique, et retirer les lentilles de contact. L'eau pure peut parfois augmenter la douleur si elle n'est pas versée en abondance car elle dissout les cristaux déposés par le gazModèle:Refnec ;
  • une solution de Maalox ou des lingettes décontaminantes spécialisés peuvent soulager la peau et les yeux<ref name="Automedical Collective"/>.

Le déshabillage de la personne peut être nécessaire, en évitant le passage des vêtements par la tête. Un rinçage à l'eau et au savon est recommandé, même s'il a été décrit de rares cas d'exacerbation des lésions<ref name="bmj2009"/>. Il existe certains produits décontaminants, comme la diphotérine<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Viala B, Blomet J, Mathieu L, Hall A, Modèle:Lang, Modèle:Lang, 2005;29:5-8.</ref>, mais peu utilisés en pratique courante.

Tentatives d'interdiction

Fichier:Paris manifestation 16 mars 2019.jpg
Jets de gaz lacrymogènes pendant la manifestation des gilets jaunes de Paris le 16 mars 2019.

Comme toute arme chimique, l'utilisation de gaz lacrymogène est interdite dans le cadre d'un conflit armé par une convention internationale. Cette convention ne réglemente cependant pas l'usage de substances chimiques dans le cadre du maintien de l'ordre public.

Face à la dangerosité de l'usage de ce gaz par les forces de l'ordre sur des personnes, des parlementaires allemands appartenant au parti Die Linke (en français : « La Gauche ») ont déposé en 2011 une proposition visant à restreindre cet usage à la seule légitime défense<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les travaux d'Andrei Tchernitchin ont amené le gouvernement chilien à suspendre temporairement l'utilisation du gaz lacrymogène CS en 2011<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En France, le député Sébastien Nadot a posé une question au gouvernement pour demander la restriction de son utilisation le 21 juillet 2020<ref>Modèle:Lien web</ref>, s'appuyant sur le dossier de l'Association de Toxicologie-Chimie de Paris, qui mentionne la métabolisation du gaz lacrymogène CS en cyanure<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le biologiste Alexander Samuel, auteur du dossier, a également lancé une alerte (n° 118) de santé publique en juillet 2019 auprès de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et d'environnement<ref>Modèle:Lien web</ref> transmise au ministère compétent.

Durant le mouvement Black Lives Matter, le maire de Portland suspend l'utilisation du gaz lacrymogène dans sa ville<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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