Grottes de Gargas
Les grottes de GargasModèle:Note Modèle:API-fr, appelées parfois grotte des mains mutilées, sont situées sur la commune d'Aventignan, dans le département français des Hautes-Pyrénées.
C'est l'une des plus célèbres grottes ornées du Paléolithique supérieur en Europe.
Situation
La grotte de Gargas est située dans le sud-est de la commune d'Aventignan, dans le département français des Hautes-Pyrénées en Midi-Pyrénées, région Occitanie, à Modèle:Unité au nord-ouest de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne)<ref name="geoportlGargasHydro">Modèle:Géoportail</ref>.
Histoire
Après l'occupation préhistorique développée plus bas, il semble que la galerie inférieure ou/et le porche de la grotte se soit comblé après le départ des gravettiens. Subséquemment, la grotte est restée inaccessible pendant une très longue période.
Les traces de nouvelles incursions humaines datent du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : des graffitis datant de cette période attestent de visites humaines dans la grotte. Les parois de Gargas conservent de nombreuses traces dont la date précise n'est pas connue : graffitis, dessins de croix et d'arbalètes, formule chrétienne d'imploration accompagnée d'un nom…
Connue par la tradition populaire locale probablement depuis la fin du Moyen Âge, la grotte est mentionnée pour la première fois en 1575 par François de Belleforest, puis décrite de manière explicite et détaillée en 1758 par Marc-François de Lassus.
Fouilles
Occupation préhistorique
L'analyse des différentes couches de dépôt accumulées sur le sol de la grotte révèle outre l'activité et la présence humaine, un usage par les animaux, principalement des ours. On retrouve d'ailleurs de nombreux ossements de plantigrades réutilisés par les femmes et les hommes utilisant cette grotte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
-
Crâne de loup (Canis lupus) trouvé par Félix Régnault —MHNT -
Incisive de bovidé percée – Gravettien - coll. Félix Régnault – MHNT -
Industrie lithique – Gravettien - coll. Félix Régnault – MHNT -
Poinçon sur os abrasé – Gravettien - coll. Félix Régnault – MHNT
La grotte de Gargas a livré des indices d'occupations (ossements, industrie lithique, art mobilier) allant du Moustérien au Moyen-Âge mais elle est surtout célèbre pour ses peintures et gravures du Paléolithique supérieur.
Le niveau châtelperronien est marqué par une association lithique faite de formes moustériennes, de pointes du type de Châtelperron, de « lames à gorges » et de grattoirs du « type de Tarté ». Cette association a également été rencontrée à Châtelperron, Germolles, la Roche-au-Loup, la Ferrassie et Haurets (Ladaux)<ref name="1922peyrony">Modèle:Article. Cité dans Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="2018pesesse15">Modèle:Article, paragr. 15.</ref>.
Art pariétal
Les peintures comportent Modèle:Unité<ref>Modèle:Lien web.</ref> de mains négatives réalisées par la technique du pochoir. Ces mains sont rouges (ocre) ou noires (oxyde de manganèse), des deux sexes, allant du nourrisson à l'adulte. Dans près de la moitié des cas, les doigts sont réduits à une phalange (à l'exception du pouce, toujours complet), ce qui a donné lieu à de nombreuses hypothèses : mutilations volontaires selon l'abbé Henri Breuil (amputations rituelles en signe de deuil ou pratiques profanes pour punir un délit ou marquer l'appartenance<ref>Henri Breuil et Émile Cartailhac ont initialement pensé à des doigts repliés mais ont abandonné cette hypothèse face aux échecs répétés dans leurs expériences pour reproduire fidèlement ces mains.</ref>, pour des rites d'initiation chamanique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), pathologies (lèpre, maladie de Raynaud)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, gelures (hypothèse invalidée par la présence systématique de pouces complets), etc. Une signification symbolique est également proposé par des chercheurs (hypothèse d'André Leroi-Gourhan (1967) d'un code de chasseurs<ref>Modèle:Article.</ref>, reprise par Marc Groenen (1988)<ref>Modèle:Article.</ref>, hypothèse de la signature du clan ou de l'artiste selon Michel Lorblanchet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), les différentes images étant obtenues en repliant un ou plusieurs doigts. Ces empreintes étaient faites au moyen d'un mélange d'oxyde de fer et de manganèse broyés et de graisse animale, ce mélange étant projeté autour de la main appliquée contre la paroi<ref>Claudine Cohen, « La préhistoire en images, l’art pariétal et le thème de la main », séance publique de l’Académie des beaux-arts, 7 mars 2012.</ref>.
En 1991 Jean Clottes remarque de nombreuses esquilles osseuses insérées dans les fissures dans et autour du « panneau des mains », de façon similaire à celles trouvées dans la grotte magdalénienne d'Enlève à Montesquieu-Avantès. Une datation au carbone 14 réalisée sur une de ces esquilles donne une date proche de 27 000 ans BP, ce qui indique une fréquentation de la grotte à l'Aurignacien tardif ou au Gravettien ancien (Gravettien à burins de Noailles). Cette date est pratiquement la même que celle obtenue pour une main négative de la grotte Cosquer, où l'on trouve aussi des mains négatives à doigts incomplets ; noter qu'elle ne donne pas pour autant l'âge des peintures elles-mêmes, qui doit être corroboré par d'autres datations<ref>Modèle:Article.</ref>. Si les peintures sont bien de cette période, elles ont sensiblement le même âge que celles de la Grande grotte du site d'Arcy-sur-Cure.
Protection
La grotte est classée Monument historique en 1910<ref name="MHNT"> Le Muséum de Toulouse et l'invention de la Préhistoire, 2010 Modèle:ISBN</ref>,<ref>Modèle:Mérimée</ref>.
Tourisme
À partir des premières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Gargas est un point de visite des excursionnistes parcourant les Pyrénées, dans un mouvement précoce d'exploitation touristique du site.
De nos jours, les grottes de Gargas sont ouvertes au public<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Dans un souci de conservation, le nombre de places est limité et la réservation obligatoire.