Hafiz (islam)

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Modèle:Voir homonymesUn Modèle:Langue (en arabe : Modèle:Langue [ḥāfiẓ], gardien ; conservateur, Modèle:Abréviation discrète Modèle:Langue [ḥuffāẓ], variante Modèle:Langue, Modèle:Langue au féminin) est une personne qui connaît le Coran par cœur et qui souvent aussi en récite au moins des parties à des occasions précises. On estime le nombre de Modèle:Langue à Modèle:Nombre dans le monde<ref name="Challenges of the muslim world">Modèle:Ouvrage.</ref>. Modèle:Langue ou Modèle:Langue Modèle:Langue est aussi l’un des attributs de Dieu en islam.

Étymologie

Hafiz est un terme arabe qui signifie "celui qui se souvient/connaît", le "gardien". Ce terme est utilisé comme nom divin. La racine du terme évoque la protection et la mémoire<ref name="Page231_Encyclopedia_of_the_Qur_an">N. Kahteran, "HAFIZ / TAHFIZ / HIFZ /MUHAFFIZ", Encyclopedia of the Qur'an, p. 231 et suiv.</ref>. D'autres termes sont associés à cette mémorisation, comme Tahfiz qui en évoque le processus ou Muhaffiz, le maître accompagnant l'apprenant<ref name="Page231_Encyclopedia_of_the_Qur_an" />.

Coran et oralité

Mahomet vivait au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle en Arabie. Une prédominance de l'oralité en Arabie a longtemps été supposée par les spécialistes des débuts de l'islam. Cette conviction repose sur plusieurs arguments, comme celui qu'aucun document originel écrit de cette période ne nous est parvenu. Un second argument est celui du faible nombre de personnes lettrées à l'avènement de l'islam<ref name=":2">Chr. Robin, « Les inscriptions de l'Arabie antique et les études arabes », Arabica, T. 48, Fasc. 4, 2001, p. 509-577</ref>.

Cette supposition s'accorde mal avec les résultats des recherches épigraphiques puisque l'Arabie se distingue par l'abondance de ses inscriptions. À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, quel que soit le mode de vie (nomade et sédentaire), une grande familiarité avec l'écriture semble attestée<ref name=":2" />. Pour Robin, « la contradiction entre d'une part la domination supposée de l'oralité, d'autre part un emploi généralisé de l'écriture, n'est qu'apparente. » L'écriture, trop défective pour le développement d'une littérature, a dû limiter l'usage de l'écrit à des emplois précis. Ce système rudimentaire permettait la remémoration de textes connus d'avance ou de textes avec une phraséologie répétitive<ref name=":2" />. Ainsi, si la poésie arabe préislamique nous est connue par des recensions postérieures au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, elle « se serait transmis[e] oralement, depuis leur composition par les poètes de l'anté-islam, grâce à des « récitants » (ruw?t) plus ou moins professionnels ». Cela n'a pas empêché la présence d'interpolations, de variantes<ref name=":3">Kouloughli</ref>... Des études ont été menées sur l'oralité de ces poésies, ce qui a permis de mettre en lumière des formulaires, à l'origine d'une grande homogénéité<ref name=":3" />.

Selon le récit musulman, quand Mahomet proclama les versets rassemblés ensuite pour former le Coran, ses disciples les conservèrent principalement par mémorisation<ref>M.A Amir Moezzi, Le Coran silencieux et le Coran parlant, Modèle:P..</ref>. Les premiers récits de l’islam indiquent que les lettrés musulmans écrivaient également les versets quand ils les mémorisaient (sur des supports variés tels des os plats d’animaux, des feuilles de palmiers, des tessons de poterieModèle:Etc.)<ref name="HistIslam_215">Mohammad Ali Amir-Moezzi & Pierre Lory, Petite histoire de l'islam dans Histoire des religions, Librio, 2008, Modèle:P..</ref>. D'autre part, selon la version sunnite courante, le calife 'Uthmân aurait été alerté que les musulmans répartis dans les provinces éloignées de l'empire récitaient certains passages du Coran de façon assez divergente<ref name="HistIslam_216">Mohammad Ali Amir-Moezzi & Pierre Lory, Petite histoire de l'islam dans Histoire des religions, Librio, 2008, Modèle:P..</ref>. C'est ce qui a conduit le calife Uthman ibn Affan à collecter les sourates et à les mettre par écrit dans une rédaction unique vers 650 - 656<ref name="HistIslam_216" />.

La recherche islamologique a montré que "le corpus immuable des 114 sourates est un ensemble composite de textes compilés ou rédigés par des auteurs différents, fixé dans les dernières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sous le règne du calife omeyyade Abd al-Malik (685-705), véritable organisateur de l'empire, et qui fit de l'islam sa religion officielle"<ref>"La fin d'une énigme", L'histoire, 472, 2020, p.3.</ref> et il ne semble pas que cette mise par écrit repose entièrement sur une tradition orale ininterrompue<ref>Pourquoi et comment se fait un texte canonique : quelques réflexions sur l’histoire du Coran, in G. Dye, A. Van Rompaey & C. Brouwer (Eds.), Hérésies : une construction d’identités religieuses, Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles, 2015, Modèle:P.</ref>. Pour Imbert, l'étude des inscriptions et graffiti permet de dire que le Coran n'avait pas encore la place qu'il occupe actuellement " dans le cœur et la mémoire des croyants". En effet, la plupart des inscriptions anciennes sont des invocations<ref>Imbert Fr., "Le Coran des pierres", dans Le Coran des historiens, t.1, 2019, Modèle:P..</ref>.

La mémorisation du Coran

Le Coran dans sa version finale se présente comme un livre compact, composé en arabe littéraire dans un style particulier, dans une prose rythmée, cadencée, parfois assonancée<ref name="HistIslam_216_217">Mohammad Ali Amir-Moezzi & Pierre Lory, Petite histoire de l'islam dans Histoire des religions, Librio, 2008, Modèle:P..</ref>. La mémorisation du Coran a été extrêmement importante dans le passé et reste importante de nos jours encore pour les musulmans<ref name="Challenges of the muslim world" />. Chaque année, de nombreux élèves étudient le Coran et complètent cet enseignement par le Modèle:Langue (exégèse du Coran) et la mémorisation. Le nombre total de Modèle:Langue et de Modèle:Langue aujourd’hui dans le monde est estimé en millions<ref name="Challenges of the muslim world" />.

Plusieurs méthodes permettent d'apprendre le Coran par cœur. Ainsi, l'une d'entre elles est de l'apprendre de manière circulaire par Juz'. Le mentor possède un rôle important dans le processus<ref name="Page231_Encyclopedia_of_the_Qur_an" />. Des concours nationaux et internationaux permettent d'obtenir des récompenses pour la récitation du Coran et servent de stimulant à cet apprentissage<ref name="2001_Chodkiewicz">M. Chodkiewicz, "Les Musulmans Et La Parole De Dieu." Revue De L'histoire Des Religions 218, no. 1 (2001), p.13-31.</ref>. Le hafiz, "surtout s'il est doté d'une voix mélodieuse, est un homme honoré dont la participation à nombre de cérémonies privées - noces, funérailles... -, est indispensable et souvent bien rétribué"<ref name="2001_Chodkiewicz" />.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

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Modèle:Portail