Hans Holbein le Jeune

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Artiste

Hans Holbein le Jeune, né à Augsbourg, en Bavière, vers 1497 et mort à Londres en 1543, entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, est un peintre et graveur de la Renaissance nordique, d'abord sujet du Saint-Empire romain germanique, puis citoyen de Bâle (ancienne Confédération suisse). Une de ses œuvres les plus connues est Les Ambassadeurs, peinte en 1533 et représentant deux envoyés, l'un de la noblesse, l'autre du clergé. Il excelle particulièrement dans les portraits, comme celui du roi d'Angleterre Henri VIII.

Biographie

Fils du peintre Hans Holbein l'Ancien, il est le frère cadet du peintre Ambrosius Holbein (Modèle:C.1494 - Modèle:C.1519), avec lequel il étudie dans l'atelier paternel qui était alors un des plus fameux et recherchés de la ville. Hans et son frère Ambrosius profitèrent aussi sans doute de l'enseignement de leur oncle, Hans Burgkmair, l'un des plus grands peintres allemands de l'époque<ref name="regards">Modèle:Article.</ref>.

En 1515, il se rend à Bâle, haut lieu de l'humanisme. De 1516 à 1526. Il réalise des portraits, pour la haute bourgeoisie commerçante, en particulier celui des Époux Meyer, Jakob Meyer étant alors bourgmestre de la ville. En 1517, à Lucerne, l'administration communale recommande de petits travaux de décoration et il réalise des fresques, aujourd'hui détruites, pour la demeure du bourgmestre Jacob von Hertenstein, pour lesquelles il fit probablement appel à son père. Les dessins préparatoires montrent des innovations qui évoquent un voyage à Milan avec son oncle Hans Burgkmair pendant l'année 1518.

En 1519, de retour à Bâle, il est conféré maître par la Guilde des peintres et signe le Portrait de Bonifacius Amerbach, humaniste, hommes de lettres et juriste. Amerbach est un vieil ami d'Érasme et lui présente Holbein quatre ans plus tard. La même année, il épouse Elsbeth, une riche veuve. En 1520, il obtient la citoyenneté bâloise et en 1521 commence les fresques aujourd'hui disparues de la salle du Grand Conseil. C'est aussi l'année de la naissance de son fils Philipp. En 1523, il rencontre Érasme de Rotterdam qui vit à Bâle depuis 1521 et fait de lui deux portraits, qui deviennent plus tard son laisser-passer pour l'Angleterre où Érasme les fait envoyer à des amis anglais<ref name="regards"/>.

Lors d'un voyage en France en 1524, il découvre Léonard de Vinci. Il y apprend sa fameuse technique « des trois crayons », consistant à exécuter les portraits à l'encre noire, à la sanguine et à la craie blanche<ref name="Londres">Modèle:Ouvrage.</ref>. Durant cette période, il accomplit également de nombreux voyages en Italie, à Rome et Florence. Influencé par Matthias Grünewald, son style s'ouvre aux nouvelles conceptions de la Renaissance italienne. Il travaille également à des compositions religieuses, décorations murales, cartons de vitraux et gravures.

Fichier:Astronomical clock, design by Hans Holbein the Younger.jpg
Design pour l'horloge-sablier (Clocksalt) pour Anthony Denny, 1543. crayon et encre noire sur papier avec des délavés gris et rouge sur le compas, British Museum, Londres<ref>Foister, 76–77. A clock salt was a complex instrument, including a clock, hourglass, sundial and compass ➜ En français une 'clocksalt' était un instrument complexe, incluant une horloge, un sablier et un compas.</ref>.

En 1526, fuyant la Réforme, il part pour Londres, recommandé par Érasme à Thomas More. Il revient à Bâle en 1528, où il s'achète une maison, après avoir vécu en Angleterre dans une atmosphère de liberté intellectuelle et spirituelle qui va lui manquer à Bâle. La ville est alors en proie au fanatisme et à l'intolérance religieuse qui font fuir Érasme réfugié à Fribourg.

Fichier:Christina of Denmark, Duchess of Milan.jpg
Christine de Danemark
1538, Londres

Il est donc de retour à Londres en 1533. Mais là aussi Thomas More est tombé en disgrâce et la liberté d'esprit n'est plus au rendez-vous. Ses commanditaires ne sont plus les humanistes mais les riches marchands qui veulent être représentés avec tous les attributs de leur pouvoir<ref name="regards"/>. Cette époque constitue l'apogée de sa carrière. Il exécute le projet d'un arc de triomphe pour l'entrée d'Anne Boleyn à Londres et peint le tableau Les Ambassadeurs en 1533. Ce dernier est particulier. En effet, une partie de cette œuvre est réalisée selon le procédé de l'anamorphose. Ainsi, si le regard se positionne par rapport à la tranche droite du tableau, on voit apparaître un crâne humain au milieu des deux personnagesModèle:Note. La présence de ce crâne fait de ce tableau un memento mori, qui rappelle à l'humilité. Les deux personnages représentés sont invités à se souvenir qu'ils sont mortels comme tout un chacun.

En 1536, nommé peintre-valet de chambre d'Modèle:Souverain2, il devient en peu de temps le peintre officiel de la cour d'Angleterre. Entre 1538 et 1539, il voyage en Europe afin de faire le portrait des princesses candidates au mariage avec Modèle:Souverain- après la mort de Jeanne Seymour. En 1540, c'est Anne de Clèves que le roi épouse.

En 1543, entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, en pleine gloire, il meurt de maladie à l'âge de Modèle:Nobr environ. Karel van Mander déclara au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qu'Holbein mourut de la peste mais cette assertion est à prendre avec précaution : elle est remise en question par plusieurs historiens. Wilson, par exemple, doute de cette histoire du fait de la présence des amis d'Holbein à son chevet au moment de son trépas et Peter Claussen suggère qu'il mourut plutôt des suites d'une infection<ref>Wilson, 277; Claussen, 53.</ref>. Son testament nous apprend l'existence de deux fils naturels, qu'il dote généreusement<ref name="regards"/>.

Recherchant derrière les apparences les expressions marquantes des visages, il cherche à réunir les traditions gothiques et les nouvelles tendances humanistes.

Réception

Fichier:The Body of the Dead Christ in the Tomb, and a detail, by Hans Holbein the Younger.jpg
Le Corps du Christ mort dans la tombe
1521, Bâle

Selon Anna Dostoïevskaïa, qui fait un rapport circonstancié de l'incident, et qui craint une nouvelle crise d'épilepsie à cette occasion, Fiodor Dostoïevski, grand admirateur d'Holbein, est fort secoué lorsqu'il voit à Bâle, en Modèle:Date-, le tableau Le Corps du Christ mort dans la tombe ; selon lui, Modèle:Citation Le tableau l'a tellement troublé qu'il en fait une brève description dans L'Idiot<ref>Fiodor Dostoïevski, L'Idiot, Partie II, chapitre 4. Gallimard, La Pléidade, Modèle:P..</ref>.

Œuvres

À Bâle

Le musée d'art de la ville de Bâle possède la plus importante collection au monde d'œuvres de la famille Holbein.

Fichier:Hans Holbein the Younger - The Ambassadors - Google Art Project.jpg
Les Ambassadeurs
1533, Londres

À la cour d'Angleterre

Gravures

En 1526, il réalise une série de 41 gravures sur bois : « Danse macabre ». Elles seront publiées sans texte en 1530, puis en 1538, dans un recueil intitulé « Simulacres et historiées faces de la mort » ; en 1545 les gravures, primitivement au nombre de 41, furent portées à 53 et accompagnées de sentences latines et de quatrains moraux français. Il ne s’agit pas de farandoles où la mort entraîne ses victimes vers leur fin et les scènes ne se passent pas non plus dans les cimetières, la mort fait irruption dans la vie quotidienne, elle interrompt les activités de chacun, qu’il s’agisse du travail du négociant, de l’activité du juge, du médecin ou encore du chevalier. La mort surprend les hommes dans leurs occupations ou dans les plaisirs qu’offre la vie ; elle ne fait aucune distinction d’ordre ou de classe. Cependant, toujours agressive et moqueuse, « la mort » d'Holbein prend les allures d’un justicier, l’œuvre de l’artiste a un côté subversif dans la mesure où il dénonce les abus du pouvoir, les autorités religieuses qui profitent de leur statut et la puissance des plus riches. Certes, il montre que la mort touche tout le monde mais avec ironie et férocité il ridiculise les puissants (dans le domaine religieux et politique) en dénonçant leurs travers ou leurs manquements au rang qu’ils doivent tenir ou aux serments prononcés.

Dessins

Galerie

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

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Œuvres de fiction

  • Harry Bellet, Les Aventures extravagantes de Jean Jambecreuse, Actes Sud (Tomes 1, 2 et 3), romans historiques inspirés de la vie du peintre Hans Holbein.
  • Michel Winter, Le secret des Ambassadeurs, POL'ART historique, autoédition Amazon.

Articles connexes

Liens externes

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