Homo rhodesiensis
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Homo rhodesiensis est une espèce éteinte du genre Homo, présente en Afrique durant le Pléistocène moyen, entre environ [[700e à 501e millénaires avant le présent|Modèle:Nb]] et [[300e à 201e millénaires avant le présent|Modèle:Nb]] avant le présent.
Peu de fossiles de cette espèce ont été découverts à ce jour, et son articulation phylogénétique avec Homo sapiens, qui lui succède en Afrique, demeure débattue.
Historique
Homo rhodesiensis a été décrit en 1921 par Arthur Smith Woodward à partir du crâne fossile qu’un mineur suisse, Tom Zwiglaar, avait découvert peu avant dans une mine de fer et de zinc de Kabwe (autrefois appelée Broken Hill), en Zambie (autrefois appelée Rhodésie du Nord).
Outre le crâne, on a trouvé aussi la mâchoire supérieure d'un autre individu, ainsi qu’un sacrum, un tibia, et deux fragments de fémur. La relation des os entre eux n’est pas établie avec certitude, mais le tibia et les fossiles de fémur sont généralement associés au crâne.
Au moment de sa découverte, ce fossile a été appelé « Homme de Rhodésie », mais on parle aujourd'hui plutôt d'« Homme de Broken Hill » ou d'« Homme de Kabwe ».
Morphologie
Par rapport aux autres espèces humaines connues du Pléistocène, le crâne d'Homo rhodesiensis présente une mosaïque de caractères archaïques et dérivés<ref>Florent Détroit, Les cours publics du Musée de l'Homme, Homo sapiens, Néandertal, et compagnie (3/3), mars 2014, voir la vidéo en ligne.</ref>.
Parmi les caractères archaïques, on peut citer :
- une face massive ;
- des reliefs sus-orbitaires proéminents ;
- un os frontal étroit et fuyant ;
- une carène frontale ;
- un torus angularis à l'extrémité de la crête temporale.
Les caractères dérivés, qui rapprochent cette espèce d'Homo sapiens, sont notamment :
- un volume endocrânien assez élevé (environ Modèle:Unité pour l'Homme de Bodo, et environ Modèle:Unité pour l'Homme de Kabwe) ;
- des reliefs sus-orbitaires qui ne forment pas un torus continu ;
- une écaille temporale élevée et arrondie ;
- les proportions de l'écaille frontale ;
- la forme de la base du crâne.
Datation
La datation des fossiles de l'Homme de Kabwe demeure très incertaine, en raison des circonstances de leur mise au jour, et de leur découverte à une époque où n'existaient pas de méthodes de datation fiables. Une étude publiée en 2020 dans la revue Nature conclut à un âge de Modèle:Nb soit une fourchette de Modèle:Nb à Modèle:Nb<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les autres fossiles connus représentatifs d'Homo rhodesiensis s'échelonnent entre Modèle:Nb et Modèle:Nb.
Position phylogénétique
Depuis des années, des scientifiques comme Gustav von Koenigswald avaient proposé de classer les découvertes du Pléistocène moyen en Europe dans une lignée pré-néandertalienne, et les découvertes en Afrique dans une lignée pré-sapiens<ref>Gustav von Koenigswald, Historia del Hombre, p 137-142, 1971, Madrid, Alianza Editorial.</ref>. Les fossiles africains les plus anciens de cette période ont de ce fait longtemps été dénommés Homo sapiens archaïques, avant d'être réattribués désormais généralement au taxon Homo rhodesiensis.
Pour Timothy White, Homo rhodesiensis se distingue d’Homo heidelbergensis comme ancêtre probable d’Homo sapiens en Afrique. Cependant, Jean-Jacques Hublin estime que l'Homme de Kabwe n'est pas un bon candidat pour représenter l'ascendance immédiate d’Homo sapiens, et que d'autres fossiles plus proches de notre espèce restent à découvrir<ref> Hublin, Jean-Jacques (2001) « Northwestern African Middle Pleistocene hominids and their bearing on the emergence of Homo sapiens », in : L. Barham and K. Robson-Brown (eds.) Human Roots. Africa and Asia in the Middle Pleistocene: 99-121. CHERUB. Boston : Western Academic and Specialist Press.</ref>. Le statut phylogénétique d’Homo rhodesiensis est donc encore largement débattu.
Il est néanmoins possible de présenter un arbre phylogénétique des espèces humaines récentes qui ne tranche pas la question de l'articulation exacte entre Homo rhodesiensis et Homo sapiens.
Principaux fossiles
Les fossiles qui suivent sont généralement attribués à l'espèce Homo rhodesiensis.
Il faut noter au préalable que les datations sont pour la plupart approximatives, et que les capacités crâniennes mentionnées ont été estimées sur la base de crânes le plus souvent fragmentaires.
- Homme de Kabwe (Zambie) :
- Découverte : 1921 par Tom Zwiglaar et un mineur africain anonyme
- Description : 1921 par Arthur Smith Woodward
- Fossiles : un crâne et quelques ossements post-crâniens
- Capacité crânienne estimée : Modèle:Unité
- Datation : entre -Modèle:Unité et -Modèle:Unité
- Homme de Saldanha (Afrique du Sud)<ref>Modèle:Article.</ref> :
- Découverte : 1953 par Keith Jolly et Ronald Singer
- Description : 1954 par les mêmes
- Fossile : une calotte crânienne
- Datation : environ -Modèle:Nb
- Homme de Tighennif (Algérie) :
- Découverte : 1954 par Camille Arambourg et Robert Hoffstetter
- Fossiles : trois mandibules
- Datation : environ -Modèle:Unité
- Homme de Salé (Maroc) :
- Découverte : 1971 par Jean-Jacques Jaeger
- Fossile : un crâne partiel
- Capacité crânienne estimée : Modèle:Unité
- Datation : environ -Modèle:Unité
- Homme de Ndutu (Tanzanie) :
- Découverte : 1973 par A. A. Mturi
- Fossile : un crâne partiel
- Capacité crânienne estimée : Modèle:Unité
- Datation : de -Modèle:Unité à -Modèle:Unité
- Homme de Bodo D'Ar (Éthiopie) :
- Découverte : 1976 et 1981 par Alemayhew Asfaw et Charles Smart
- Fossile : un crâne partiel
- Capacité crânienne estimée : Modèle:Unité
- Datation : environ -Modèle:Unité
Références
Bibliographie
- Asfaw, Berhane (1983) « A new hominid parietal from Bodo, middle Awash Valley, Ethiopia », American Journal of Physical Anthropology, vol. 61 (3), Modèle:P..
- Conroy Glenn C., Gerhard W. Weber, Horst Seidler, Wolfgang Recheis, Dieter Zur Nedden and Jara Haile Mariam (2000) « Endocranial capacity of the Bodo cranium determined from three-dimensional computed tomography », American Journal of Physical Anthropology, vol. 113 (1), Modèle:P..
- Crow, Tim J. (editor) (2002) The Speciation of Modern Homo sapiens. Oxford University Press, Modèle:ISBN
- Rightmire, G. Philip (1983) « The Lake Ndutu cranium and early Homo sapiens in Africa », American Journal of Physical Anthropology, vol. 61 (2), Modèle:P.
- Singer Robert R. and J. Wymer (1968) « Archaeological Investigation at the Saldanha Skull Site in South Africa », The South African Archaeological Bulletin, vol. 23 (3), Modèle:P..
- Woodward, Arthur Smith (1921) « A New Cave Man from Rhodesia, South Africa », Nature, vol. 108, Modèle:P..