Jean Gruter
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Jean Gruter (en néerlandais Jan Gru[y]ter[e], latinisé en Janus Gruterus), né le Modèle:Date de naissance à Anvers et mort le Modèle:Date de décès à Bierhelderhof, près de Heidelberg, est un poète, juriste, philologue et historien flamand.
Biographie
Jeunesse
Son père, Gautier Gruter, bourgmestre d’Anvers, ayant signé, en 1566, le célèbre compromis des Nobles, contenant une protestation énergique contre la tyrannie des ordonnances royales de Philippe II contre le protestantisme et, ayant accordé l’hospitalité à un banni, il fut proscrit, et dut s’enfuir avec sa femme, Catherine Tishem, qui était Anglaise de naissance, et son enfant en Angleterre. Ayant abordé après beaucoup d’incidents, ils se retirèrent d’abord à Norwich, où le jeune Gruter reçut sa première instruction par les soins de sa mère, femme des plus instruites, qui savait le français et l’italien aussi bien que le latin. La langue grecque lui était si familière, qu’elle lisait Galien dans l’original. Gruter passa ensuite sous la direction de plusieurs précepteurs ; il se rendit avec l’un d’eux, Richard Swagle, à l’université de Cambridge, où il continua ses études, ayant été agrégé au collège de Gonville and Caius. En 1576, il alla faire son doctorat en droit à l’université de Leyde, où il suivit les cours du célèbre jurisconsulte français Hugues Doneau.
Exil
Pendant son séjour à Leyde, il composa plus de cinq cents sonnets en flamand, et se lia d’amitié avec Johan van der Does, Jacob Harmensen, et Rombant Hogebeerts. Il se rendit ensuite à Anvers, dont les États généraux des Pays-Bas s’étaient rendus maitres. Son père, de retour dans cette ville, y avait été nommé prévôt d’un quartier et commissaire des vivres. Lorsque Alexandre Farnèse vint assiéger Anvers, en 1584, Gruter quitta de nouveau sa patrie sur l’ordre de son père : il parcourut la France et quelques autres pays. En 1586 il se trouvait à Rostock, où il fit un cours d’histoire. L’année suivante il se rendit en Pologne, où il resta jusqu’au mois d’aout 1589, époque à laquelle Christian de Saxe, lui conféra une chaire d’histoire à l’université de Wittemberg. Après la mort de ce prince, en 1591, les professeurs reçurent l’ordre de signer le livre de la Concorde, confession de foi religieuse compilée par les théologiens luthériens en 1579. Gruter qui s’y était refusé, en déclarant ne pas connaitre ce livre, fut congédié sans égards.
Carrière
Il vint en Modèle:Date- à Heidelberg, où il fut peu de temps après nommé professeur d’histoire à l’université de Heidelberg. En 1602, il devient directeur de la bibliothèque Palatine. En 1622, lors de la prise de Heidelberg par les Bavarois, il se retira à Bretten, chez Simendius, bailli de cette localité, son gendre. Sa magnifique bibliothèque, qui lui avait couté douze mille écus, fut en partie pillée par les troupes du général Tilly et transportée à Rome quelque temps après. Plus tard, le commissaire du pape permit à Gruter de reprendre les ouvrages imprimés qui lui appartenaient, mais Tilly, qui était convaincu de contribuer à la cause du catholicisme en volant leur patrimoine intellectuel aux protestants<ref>Modèle:Lien web.</ref>, ne voulut jamais y consentir. Gruter passa ensuite quelque temps à Tübingen, avant de revenir à Bretten, où il acquit une maison de campagne aux environs de Heidelberg. Ayant été un jour faire visite à son gendre, il tomba malade chez ce dernier et mourut, dix jours après. Il fut enterré dans l’église de Saint-Pierre à Heidelberg, au moment même où arrivait la nouvelle que l’Académie de Groningue l’avait nommé professeur d’histoire et de langue grecque. Déjà plusieurs universités lui avaient fait des propositions séduisantes pour l’attirer dans leur sein.
Caractère
Infatigable au travail, Gruter étudiait une grande partie de la nuit, et toujours debout. Son délassement consistait à cultiver des fleurs ; il aimait aussi à faire construire. Très aimable, il n’eut, à une époque où les savants ne répugnaient pas à s’injurier, que deux discussions littéraires, l’une avec Denys Godefroy, avec lequel il se réconcilia depuis entièrement, et l’autre avec David Pareus, à l’égard duquel il ne ménagea pas ses termes. Naturellement obligeant, il prêtait de l’argent à tout venant, et se déclarait heureux « de ne pas être né fille, parce qu’il n’aurait jamais su rien refuser ». Marié quatre fois, on l’a accusé d’avoir montré trop d’indifférence lors de la mort de ses épouses. On lui a également reproché d’avoir été peu religieux et d’avoir incliné vers l’athéisme. Thomas Crenius a prouvé la fausseté de cette dernière accusation dans ses Animadversiones philologica, Modèle:T., Modèle:P.. Quant à la première, elle s’explique parce que Gruter détestait toute discussion sur la religion. Cependant, s’il refusa de signer le livre de concorde, il ne fit aucune difficulté d’embrasser le calvinisme à Heidelberg, après avoir fait profession de luthéranisme à Wittemberg. Comme philologue, Gruter joignait à une immense érudition un œil critique très exercés ; Duker, Drakenborch, Burmann et autres, qui ont publié après lui des auteurs qu’il avait édités, ont signalé son talent d’interprète et de correcteur. Le Thesaurus Inscriptionum, qu’il recueillit avec l’aide de Scaliger, a longtemps été indispensable à qui voulait connaitre à fond les antiquités romaines. Gruter a, de plus, montré un gout constant pour la poésie ; les recueils des poètes latins modernes qu’il avait rassemblés ont donné l’idée des collections de ce genre ailleurs en Europe.
Publications
- Pericula poetica, id est : Elegiarum libri IV ; Manium Guillielmianorum liberunus ; Epigrammatum libellus ; Harmosynes, sive ocellorum libellus, Heidelberg, 1587, in-12
- Pericula secunda, Heidelberg, 1590, in-12
- Suspicionum Librinovem, in quibus varia scriptorum loca, præcipue vero Plauti, Apuleii et Senecae, emendantur, Wittemberg, 1591, in-8°.Modèle:Commentaire biblio
- Confirmatio suspicionum extraordinariorum, contra Dion. Godefredi in Senecam conjecturas, Wittemberg, 1591, in-8°
- Animadversiones in Seneca Opera, Heidelberg, 1594, in-f° ; Genève, 1595, 2 vol. in-12, avec des notes de Faber.
- Notæ ad Flori libros IV Rerum Romanarum, Heidelberg, 1597, in-8°.
- Papinii Statii Opera, Heidelberg, 1600, in-8°.
- Valerii Martialis Epigrammata, cum notis, Heidelberg, 1600, in-12 ; Francfort, 1602, in-16 ; Leyde, 1619, in-12.
- Inscriptiones antiquæ totius orbis Romani, auspiciis Jos. Scaligeri ac M. Velseri accedunt XXIV Scaligeri Indices, 2 vol. in-f°, [S.d.sl.], mais surement publié à Heidelberg, selon Nicéron en 1601, selon Fabricius en 1603, Amsterdam, 1707, 4 vol. in-f°, de beaucoup augmenté par Graevius.Modèle:Commentaire biblio
- Lampas sive Fax artium liberalium, hoc est thesaurus criticus, in quo infinitis locis theologorum, philosophorum, oratorum, historicorum,poetarum, grammaticorum scripta supplentur, corriguntur, illustrantur, notantur, Francfort, 1602-1612, 6 vol. in-8°.Modèle:Commentaire biblio
- Nota Tyronis et Annaei Senecae, sive characteres quibus utebantur Romani veteres in scriptura compendiaria, Francfort, 1603, in-f°.
- L. Annaei Senecae Tragœdia, Heidelberg, 1604, in-8° ; Leyde, 1621 et 1708, in-8°.
- Onosandri Strategicus, sive de imperatoris institutione ; accessit Urbicii Inventum adjiciuntur J. Gruteri Discursus varii ad aliquot insigniora loca Taciti atque Onosandri, Paris, 1604, in-4° ; Francfort, 1607, in-8° ; Amsterdam, 1673, in-8°.
- Discursus politici in Tacitum, Leipzig, 1679, in 4°.Modèle:Commentaire biblio
- Duodecim Panegyrici veteres emendati, aucti, Francfort, 1607, in-16.
- Veleli Paterculi Historia Romanæ, Francfort, 1607, in-12.
- Sallustii Opera, cum J. Ricit, Glareani, Aldi Manulii, F. Ursini, Jani Douzæ Janique Gruteri notis, Francfort, 1607, in-8°.
- Deliciæ CC Poetarum Italorum hujus superiorisque ævi, Francfort, 1608, 2 vol. in-16, sous le pseudonyme de « Ranatius Gherus ».
- Historiæ Augustæ Scriptores, cum notis politicis, Francfort, 1609, in-f° ; Hanau, 1611, in-f°.Modèle:Commentaire biblio
- Deliciæ C Poetarum Gallorum hujus superiorisque ævi, Francfort, 1609, 3 vol. in-16.
- Titi Livii Historia, ad fidem codicum Bibliotheca Palatinae, Francfort, 1609-1612, 2 vol. in-8°, et 1628, in-f° ; Paris, 1625, in-f° ; Francfort, 1634, 2 vol. in-8°.
- Florilegium ethico-politicum, cum gnomis Græcorum, proverbiis germanicis, belgicis, britannicis, italicis, gallicis, hispanicis, Francfort, 1610-1612, 3 vol. in-8°.Modèle:Commentaire biblio
- Plinii Epistolæ cum notis, Francfort, 1611, in-16.Modèle:Commentaire biblio
- Deliciæ C Poetarum Belgicorum hujus superiorisque ævi, Francfort, 1614, 4 vol. in-16.
- Chronicon Chronicorum ecclesiastico-politicum, Francfort, 1614,4 vol. in-8°, sous le pseudonyme de « Joannes Gualterus ».Modèle:Commentaire biblio
- M. T. Ciceronis Opera, emendata a Jano Guillielmio et Jano Grutero, cum notis, Hambourg, 3 vol. in-f° ; Modèle:Ibid., 1618, 5 vol. in-f° ; Amsterdam, 1661, 2 vol. in-4°, par les soins de Schrelvius ; Leyde, 1692, 2 vol. in-4°, Jacques Gronovius, éd.Modèle:Commentaire biblio
- Orationes politica Dinarchi, Lesbonactis, Lycurgi, Herodis, Demadis, gracce et latine, Hanau, 1619, in-12.
- Christophori Pflugii Epistola monitoria, in qua fatuitas Apologiæ Joan. Ph. Parei contra J. Gruterum detegitur, Wittemberg, 1620, in-12.Modèle:Commentaire biblio
- Plauti Comædia, Wittemberg, 1621, in-4°.Modèle:Commentaire biblio
- Florilegium magnum, sive Polyantheæ tomus secundus, Strasbourg, 1624, in-f°.Modèle:Commentaire biblio
- Bibliotheca Exulum, seu enchiridion divinæ humanæque prudentiæ, Strasbourg, 1624, in-12 ; Francfort, 1695, in-12.Modèle:Commentaire biblio
- Ovidii Opera, Leyde, 1629, 3 vol. in-16.Modèle:Commentaire biblio