Keiji Nakazawa
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie/Entête Modèle:Infobox Biographie/Auteur Modèle:Infobox Biographie/Pied Modèle:Japonais est un auteur de bande dessinée japonais.
Il est principalement connu pour Gen d'Hiroshima, œuvre publiée de 1973 à 1985 évoquant le bombardement d'Hiroshima de 1945 et ses conséquences à long terme.
Biographie
Enfance à Hiroshima
Keiji Nakazawa naît le Modèle:Date à Hiroshima, au Japon. Son père est un peintre de style traditionnel, qui décore notamment des geta<ref name="Pasamonik">Nakazawa (2003)</ref>. Quatrième né de la famille, Keiji a trois frères et deux sœurs<ref name="ChercheMidi">« Keiji Nazakawa » sur le site du Cherche midi, consulté le 5 janvier 2013.</ref>. Il est présent dans sa ville natale lors du bombardement atomique du Modèle:Date. Son père, sa sœur aînée et son petit frère, piégés par l'effondrement de leur maison, meurent dans les incendies qui suivent l'explosion, mais sa mère enceinte d'une deuxième fille et ses deux autres frères survivent<ref name="Gaumer">Gaumer (2010).</ref>.
Peu après la guerre, Nakazawa est marqué par la lecture de La Nouvelle Île au trésor d'Osamu Tezuka (1947) et par les kamishibai<ref name="Thorn"/>. Enfant solitaire, il passe ses journées à réaliser des dessins d'humour, et s'oriente vers le lettrage publicitaire une fois son diplôme d'études secondaires obtenu<ref name="Pasamonik"/>. En 1960, sa première illustration est publiée par la revue Omoshiro Bukku, qui lui prend ensuite quelques histoires<ref name="Gaumer"/>. Afin de faire carrière, Nakazawa décide alors de s'installer à Tōkyō, où sont situées les principales maisons d'édition japonaises<ref name="Pasamonik"/>.
Années 1960
Arrivé dans la capitale en 1961 avec pour ambition de percer dans le milieu du manga pour jeunes garçons (shōnen)<ref name="Thorn"/>, Nakazawa travaille d'abord comme assistant de Modèle:Japonais puis de Modèle:Japonais<ref name="Gaumer"/>. En 1963, Shōnen Gahō publie sa première histoire professionnelle, Modèle:Japonais<ref name="Thorn"/>. Publié également par Shōnen King et Bokura, il ne parvient cependant pas à percer et se contente de publier des mangas commerciaux<ref name="Thorn"/>.
En 1966, Nakazawa revient à Hiroshima et se marie peu avant la mort de sa mère<ref name="Gaumer"/>. Lors de l'incinération de celle-ci, il constate avec horreur que ses os avaient disparu, rongés par le rayonnement atomique<ref name="Pasamonik"/>. Il décide alors de faire une bande dessinée inspirée par le bombardement d'Hiroshima de 1945 : Modèle:Japonais met en scène un assassin à la Golgo 13 qui tue des Américains impliqués dans les bombardements, présentés comme de sadiques expériences scientifiques in vivo<ref name="Thorn"/>. Bien que l'histoire soit refusée par les principaux éditeurs et qu'il doive continuer à aligner les œuvres alimentaires pour faire vivre sa femme et son premier enfant né en 1967, Nakazawa ne se décourage pas et une revue pour adulte, Manga Punch, finit par accepter de la publier en 1968, ainsi que sept autres histoires du même acabit<ref name="Thorn"/>.
Le Modèle:Date-, l'hebdomadaire pour jeunes garçons Weekly Shōnen Jump entame la publication de Modèle:Japonais, ce qui en fait la première bande dessinée de Nakazawa publiée dans une revue à fort tirage. Suivent Modèle:Japonais, Modèle:Japonais, Modèle:Japonais et Modèle:Japonais<ref>Voir Liste des séries parues dans le Weekly Shōnen Jump.</ref>. Nakazawa est devenu un auteur à part entière, capable de plaire au jeune public auquel ces histoires à suivre sont destinées. Outre celles-ci, Nakazawa publie des récits complets anti-guerre, comme Modèle:Japonais, 80 pages publiées d'un seul tenant en 1970 mettant en scène un père irradié à Hiroshima dont le fils développe une leucémie<ref name="Thorn"/>.
En 1972, le rédacteur en chef des revues Jump Modèle:Lien demande à ses auteurs d'écrire un récit autobiographique pour le numéro d'octobre de Monthly Shōnen Jump<ref name="Thorn§">Pour ce paragraphe : Thorn (2013).</ref>. Dans son histoire, Modèle:Japonais, Nakazawa évoque pour la première fois son expérience directe du bombardement, alors qu'il s'était surtout intéressé à ses conséquences dans les années précédentes. Nagano, marqué par ce récit qui suscite par ailleurs des réactions positives chez les lecteurs, propose à Nakazawa d'en réaliser une version plus ambitieuse, ce que l'auteur s'empresse d'accepter.
Gen d'Hiroshima
La publication de Modèle:Japonais débute le Modèle:Date dans le numéro 25 de Weekly Shōnen Jump, alors tiré à deux millions d'exemplaires<ref name="Gaumer"/>. Le sujet complexe et la dureté de la série ne lui permettent pas de fédérer le lectorat et, lorsque Nagano, promu, est remplacé à l'automne 1974, Nakazawa est prié de trouver un autre support de publication<ref name="Thorn">Thorn (2013)</ref>. La maison-mère de la revue, Shueisha, pense en effet qu'un manga sur les bombardements atomiques ne pourrait se vendre, et que le sujet pourrait mener à des controverses<ref name="Thorn"/>.
C'est finalement la nouvelle maison d'édition Modèle:Lien qui commence à publier les éditions reliées de la série à partir de 1975. Elle devient immédiatement un succès critique et de librairie, et la publication périodique reprend dans des mensuels de gauche non spécialisés dans la bande dessinée, ce qui permet à Nakazawa d'attirer l'attention d'un public adulte cultivé : Modèle:Japonais, Modèle:Japonais et la revue du syndicat des professeurs Modèle:Japonais<ref name="Thorn"/>. Une adaptation cinématographique dirigée par Tengo Yamada sort sur les écrans en 1976, suivie de deux autres épisodes en 1977 et 1980, puis de dessins animés très réalistes de Modèle:Japonais en 1983 et 1986. En 1981, une comédie musicale est montée<ref name="Thorn"/>, tandis qu'en 1982, un premier roman inspiré de l'univers de Gen est publié.
Dans la deuxième moitié des années 1970, Nakazawa produit de moins en moins de mangas de divertissement grand public, jusqu'à se consacrer uniquement aux mangas anti-guerre et anti-nucléaire à partir de la fin de la décennie<ref name="Thorn"/>. En 1977, il publie une dernière histoire à suivre dans Weekly Shōnen Jump, Modèle:Japonais. En 1979, il sort Modèle:Japonais<ref name="Thorn"/>.
Le succès de Gen d'Hiroshima dépasse rapidement les frontières japonaises, à une époque où les mangas sont encore très mal connus dans le reste du monde<ref name="Gaumer"/>. En 1976, un projet de traduction en anglais est lancé qui débouche en 1978 sur la publication d'une traduction sélective à New York<ref>Project Gen, « A Note from Project Gen », Last Gasp, 18 février 2011.</ref> et de Je l'ai vu quatre ans plus tard. Un volume en allemand et un en espéranto sortent en 1982. La traduction du premier volume publiée par Les Humanoïdes Associés en 1983 fait de Nakazawa l'un des premiers mangakas traduits en français. En 1985, un album en suédois est publié, puis des traductions en norvégien et finnois l'année suivante. La plupart de ces traductions se contentent cependant d'un seul tome, face au peu de succès qu'elles rencontrent.
Gen d'Hiroshima est parfois l'objet de critiques révisionnistes<ref>Voir, par exemple, City education chief made unilateral decision to restrict 'Barefoot Gen' A-bomb manga, The Mainichi 20/8/2013.</ref>.
Nakazawa de 1985 à sa mort
Les traductions de Gen d'Hiroshima sont menées à terme en russe (1995-2001), en anglais (1995-2010, avec une introduction d'Art Spiegelman) et en français (2003-2007). La série est traduite aussi dans d'autres langues : indonésien (1996), portugais brésilien (2000), espagnol (2003), polonais (2004), néerlandais (2005).
En 2006, Gen d'Hiroshima reçoit en Allemagne le Prix Max et Moritz de la meilleure publication de bande dessinée importée, puis l'année suivante en France le Prix Tournesol et le prix Asie de l'ACBD lors de la remise des Japan Expo Awards à la Japan Expo. La même année, un téléfilm en deux épisodes est produit par Fuji Television.
En 2011, après la catastrophe nucléaire de Fukushima, Nakazawa critique l'emploi civil de l'énergie nucléaire<ref>Mort de Keiji Nakazawa, auteur du manga Gen d'Hiroshima sur la bombe A, AFP sur TV5 Monde, le 25 décembre 2012</ref>, alors qu'un documentaire sur sa série-phare sort au Japon. Il meurt le Modèle:Date à Hiroshima des suites d'un cancer des poumons<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang, Asahi Shimbun, le 25 décembre 2012.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Writer of well-known A-bomb comic book 'Barefoot Gen' dies at 73, Mainichi Shinbun, le 25 décembre 2012.</ref>
Style
Publications en français
Bande dessinée
- Gen d'Hiroshima :
- Gen d'Hiroshima, Les Humanoïdes Associés, coll. « Autodafé », 1983.Modèle:ISBN
- Mourir pour le Japon, Albin Michel, 1990. Modèle:ISBN
- Gen d'Hiroshima, Vertige Graphic, 2003-2007, 10 volumes (première édition intégrale)
Roman
- J'avais six ans à Hiroshima, le Modèle:Date-, 8h15 (trad. Miho Shimma, intr. Michel Cibot), Le Cherche midi, coll. « Documents », 1995. Modèle:ISBN
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Patrick Gaumer, « Nakazawa, Keiji », dans Larousse de la BD, Paris : Larousse, 2010, Modèle:P..
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Keiji Nazakawa (int. Matt Gleason), « The Keiji Nazakawa Interview », dans The Comics Journal Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..
- Keiji Nakazawa (int. Didier Pasamonik), « Exclusif : Entretien avec Keiji Nakazawa, l’auteur de « Gen d’Hiroshima » », ActuaBD, Modèle:Date-.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Matt Thorn, « Keiji Nakazawa, 1939-2012 », The Comics Journal, Modèle:Date-.