Kourmanbek Bakiev
Kourmanbek Salievitch Bakiev (en Modèle:Lang-ru ; en Modèle:Lang-ky, Modèle:Lang), né le Modèle:Date de naissance à Masadan dans l'oblast d'Och (alors en République socialiste soviétique kirghize), est un homme d'État kirghize. Il a notamment été président du Kirghizistan de 2005 à 2010.
Biographie
Jeunesse et formation
Kourmanbek Bakiev suit des études d'informatique à l'université de Kouïbytchev (actuelle Samara). Il rentre en République socialiste soviétique de Kirghizie en 1979. Il obtient le poste de directeur dans une usine en 1985 et commence son ascension politique au sein du Modèle:Lien.
Parcours politique
Gouverneur
En 1997, il devient gouverneur de la province de Tchouï.
Premier ministre
Il est nommé Premier ministre le Modèle:Date. À la suite d'une répression sanglante en Modèle:Date contre des manifestants, Bakiev démissionne de son poste de Premier ministre. Les circonstances de sa démission ne sont pas claires : s'agit-il d'une critique de la répression du président ou, au contraire, un limogeage déguisé par le président Askar Akaïev mécontent de la répression organisée par son Premier ministre. Bakiev est remplacé au poste de Premier ministre par le vice-Premier ministre Nikolaï Tanaïev (d'ethnie russe) le Modèle:Date.
Président de la République
Par intérim
Après la révolution des Tulipes du Modèle:Date, Bakiev s'empare des pleins pouvoirs : il est Premier ministre par intérim et président de la République par intérim. Il est nommé à ces fonctions le Modèle:Date par la chambre haute du Parlement kirghiz sortant. Le 28, après l'auto-dissolution du Parlement sortant, qui avait initialement prolongé son mandat jusqu'à la tenue de nouvelles élections législatives et présidentielle<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il est confirmé comme Premier ministre et comme président de la République par intérim par le nouveau Parlement issu des élections contestées de février-mars<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Sa légitimité constitutionnelle demeure longtemps incertaine. Dans un premier temps l'ancien président Askar Akaïev, réfugié en Russie, n'ayant pas démissionné, Bakiev est essentiellement reconnu par les États occidentaux et de l'OSCE. Après la démission effective d'Akaïev le Modèle:Date, sa légitimité reste toutefois contestée au sein même de l'hétéroclite opposition kirghize, l'ancien vice-président Felix Koulov ayant annoncé sa candidature contre lui.
Bakiev promet alors des élections générales libres et démocratiques pour le Modèle:Date. Après plusieurs reports, l'élection présidentielle est prévue le Modèle:Date. Bakiev, homme le plus riche du Kirghizistan et venant du Sud, fait un pacte avec l'ancien général du KGB et homme politique du Nord, Felix Koulov. Bakiev se présente comme président et Koulov obtiendra, en cas de victoire, le poste de Premier ministre.
Le Modèle:Date-, Bakiev se retrouve sans opposant majeur à l'élection et est élu au premier tour avec environ 88 % des voix. De multiples plaintes de fraude électorale sont recensées, mais l'OSCE et les États-Unis ne remettent pas en cause la victoire de Bakiev. Bakiev devient ainsi officiellement président du Kirghizistan.
De plein exercice
Début Modèle:Date, l'opposition kirghize manifeste sur la place centrale de Bichkek pour réclamer une réforme constitutionnelle réduisant les compétences du président. Elle réclame également de juguler la corruption et de rendre indépendante la compagnie de radiotélévision. Après des affrontements acharnés, les opposants et les fidèles du président Kourmanbek Bakiev parviennent finalement à un compromis sur la Constitution.
Début Modèle:Date-, il annonce la fermeture de la base aérienne de Manas, ouverte par les États-Unis en Modèle:Date-, et qui, située à Modèle:Unité à vol d'oiseau de l'Afghanistan, servait de base principale pour un pont aérien ravitaillant et appuyant les troupes américaines engagées dans la guerre d'Afghanistan<ref name=RFIManas>Sylvain Biville, « Manas, une base stratégique pour l'Afghanistan », RFI, 5 février 2009.</ref>.
En Modèle:Date-, il est réélu président après un scrutin où il obtient 76 % des voix, mais entachée de fraudes et d'irrégularités, l'élection est jugée non-démocratique par l'OSCE et critiquée par l'Union européenne<ref>Modèle:Article.</ref>.
Politique intérieure
Après son arrivée au pouvoir, Bakiev a vite déçu les espoirs réformistes nés de la révolution des Tulipes<ref name="rfi">[1].</ref>. Il installe des proches au pouvoir, notamment dans les domaines des affaires étrangères et de l'économie<ref name="rfi"/>, et fait des réformes anticonstitutionnelles, limitant notamment les libertés d'expression et de réunion<ref name="fer">[2].</ref>, ou permettant à l'armée de participer aux opérations de maintien de l'ordre public<ref name="fer" />. Le pouvoir exerce aussi des pressions sur les médias<ref name="fer" />. Des privatisations de sites de productions d'énergie ont lieu de façon opaque<ref name="fer" />, avec pour conséquence le doublement des prix de l'électricité<ref name="rfi"/>.
En Modèle:Date, une taxe a été fixée par le gouvernement sur les appels téléphoniques cellulaires, dont le montant allait selon l'opposition directement dans les comptes d'un fonds détenu par le fils du président Bakiev, Maxime Bakiev.
Tout cela contribue à l'impopularité de Bakiev auprès de la population. Sa politique extérieure est elle marquée par le jeu de balance entre Moscou et Washington, qui possèdent tous les deux des bases militaires dans le pays<ref name="rfi"/>.
Révolte et départ du pouvoir
Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date, à la suite de l'emprisonnement de membres de l'opposition, une révolte populaire démarre dans les rues de Bichkek. L'opposition prend d'assaut les bâtiments gouvernementaux, et se proclame comme nouveau gouvernement, à la place de Bakiev. Ce dernier était fortement accusé ces derniers mois de dérive autoritaire<ref>« Kirghizistan : tout le pouvoir entre les mains de l'opposition (Otounbaïeva) », RIAN.</ref>,<ref>Le président kirghiz fuit la capitale</ref>.
Bakiev se réfugie dans le sud du pays pour tenter de rallier des proches, mais le gouvernement provisoire lève son immunité et menace de le faire arrêter<ref>Modèle:Article.</ref>. Il démissionne une semaine plus tard, le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est possible qu'il ait accepté de démissionner en échange de garanties sur sa sécurité et celles de ses proches<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Après la présidence
Il s'exile au Kazakhstan<ref>Modèle:Article.</ref> puis en Biélorussie, d'où il se rétracte et annonce qu'il est toujours le « président élu du Kirghizistan »<ref name="lemon">[3].</ref>. Il traite alors le nouveau gouvernement provisoire de Modèle:Citation<ref name="lemon"/>
Finalement, le gouvernement provisoire demande fin avril l'extradition de Bakiev<ref>Modèle:Lien web.</ref>, pour qu'il soit jugé pour les massacres commis par les forces de sécurité pendant la révolte, responsables de plus de 80 morts, mais la Biélorussie rejette catégoriquement cette demande<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Bakiev acquiert même la nationalité biélorusse par la suite<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Amnesty International accuse Bakiev d'avoir autorisé le recours à la force contre les manifestants pendant la révolte<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Son procès par contumace débute à Bichkek en Modèle:Date<ref>Modèle:Article.</ref>. Exilé en Biélorussie avec sa famille, il est condamné par contumace, le Modèle:Date-, à la prison à perpétuité et à la confiscation de ses biens, pour la répression des manifestations du Modèle:Date-, qui avaient causé la mort d'environ 80 personnes ainsi que 300 blessés. Son frère cadet, Modèle:Lien, qui dirigeait le service de protection des personnalités de l'État, écope de la même peine, et son fils, de 10 ans de prison pour blanchiment d'argent et abandon de poste<ref>« Kirghizistan : la famille de l'ex-président condamnée », Le Figaro, samedi 26 / dimanche 27 juillet 2014, page 5.</ref>.
En Modèle:Date-, dans un autre procès par contumace, Kourmanbek et Janich Bakiev sont condamnés respectivement à 24 ans et à perpétuité pour le meurtre de Modèle:Lien, un opposant politique tué en 2009<ref>Modèle:Lien web</ref>.