Lieue
La lieue (du latin leuca ou leuga, peut-être emprunté au gaulois) est une unité de longueur, de définition très variable, anciennement utilisée en Europe et en Amérique. La seule unité encore en cours, la lieue marine valant trois milles marins, reste peu utilisée<ref name="2001marrien529">Modèle:Harvsp.</ref>.
La lieue métrique française vaut exactement Modèle:Nb ; la lieue terrestre ou lieue commune de France vaut 1/25 de degré du périmètre terrestre, soit exactement Modèle:Unité ; la lieue marine vaut 1/20 de degré du périmètre terrestre, soit Modèle:Nb ou exactement Modèle:Unité.
Étymologie
Le terme a pour origine le latin leuca ou leuga, terme d'origine gauloise selon les auteurs latins<ref>Modèle:CNRTL.</ref>. Si l'origine est quasi certainement préromaine, son caractère celte n'a rien d'évident<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Delamarre">Modèle:Ouvrage : « la celticité du mot, en l'absence de corrélats insulaires, est très incertaine ».</ref>. On trouve leucas (chez Saint-Jérôme), puis également Leugas ou leuvas<ref name="Delamarre"/>,<ref>On trouve également leuca chez Jornandès, Modèle:Ouvrage, ainsi que chez Ammien Marcellin, Modèle:Ouvrage.</ref>.
Antiquité
Modèle:Loupe La lieue (Modèle:Lang ou Modèle:Lang) est à l'origine une unité de mesure utilisée dans les trois Gaules et les provinces de Germanie, sous l'empire Romain. Selon des sources de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, sa valeur est de un mille romain et demi, soit environ Modèle:Unité. Cependant l'analyse des relevés topographiques et des bornes milliaires laisse penser qu'une autre lieue plus grande, entre Modèle:Unité et Modèle:Unité, aurait été utilisée, qui aurait été l'héritière d'une lieue gauloise préromaine<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Sous la domination romaine, deux mesures sont utilisées : le mille dans la province romaine ; et la lieue au-delà de Lyon<ref name="1881mesnil52"/>. Sur les bornes milliaires, la distinction est indiquée avec, précédant le chiffre du nombre de lieues, soit un « M » pour les milles, soit un « L » pour les lieues. Arcisse de Caumont précise par ailleurs que la lieue gauloise est « désignée tantôt sous le nom de lieue, tantôt sous celui de mille, et que souvent le mot millia n'indique point des milles romaines, mais des lieues gauloises, lorsqu'il s'applique à la partie des Gaules où cette mesure était usitée »Modèle:Sfn.
Lieue par pays
France
Il y a plusieurs définitions de la lieue comme unité de mesure sous l'Ancien Régime :
| • l'ancienne lieue de Paris | (avant 1674) | Modèle:Nb | = Modèle:Nb |
| • la (nouvelle) lieue de Paris<ref group="n">La « nouvelle lieue de Paris » – avec sa définition de 1674 – fut appelée aussi « des Ponts et des Chaussées » après 1737. La « lieue des Postes » fut créée en 1737, tout comme la « lieue tarifaire (du transport de grains) ».</ref> | (1674-1793) | Modèle:Nb | = Modèle:Nb |
| • la lieue des Postes | (1737-1793) | Modèle:Nb | = Modèle:Nb |
| • la lieue tarifaire | (1737-1793) | Modèle:Nb | = Modèle:Nb |
Selon le Grand Vocabulaire français<ref name="Lieues1768">Grand vocabulaire français : contenant l'explication de chaque mot dans ses diverses acceptions grammaticales (…), Par Guyot (Joseph Nicolas, M.), Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort, Ferdinand Camille Duchemin de la Chesnaye ; Ed. C. Panckoucke, 1768 ; Voir l'article Louveterie.</ref> de 1768, d'autres lieues ont eu cours en France avant la Révolution française<ref name="périmètre" group="n">Les équivalences en kilomètres sont évaluées sur la base d'un périmètre terrestre de Modèle:Unité. Ce périmètre est toutefois actuellement évalué à Modèle:Unité.</ref>.
- Les lieues communes de France sont de 2282 toises & de 25 au degré, plus 15 toises<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues de Paris, de Sologne, de Touraine, de Modèle:Nb, sont de 28 ¼ au degré<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues de Beauce, de Gâtinais, contenant Modèle:Nb, & sont de 34 au degré<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues de Bretagne, d'Anjou comprennent Modèle:Nb, et sont de Modèle:Nobr au degré<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues de Normandie, de Champagne, sont Modèle:Nobr au degré<ref group="n">Soit Modèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues de Picardie contiennent Modèle:Nb, et sont Modèle:Nobr au degré, plus Modèle:Nb<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre à l'équateur de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues d'Artois sont Modèle:Nobr au degré<ref group="n">Soit Modèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues du Maine, du Perche, du Poitou, sont Modèle:Nobr au degré<ref group="n">Soit Modèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues du Berry sont Modèle:Nobr au degré moins un onzième<ref group="n">Soit Modèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues de Bourbonnais sont Modèle:Nobr au degré<ref group="n">Soit Modèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues du Lyonnais contiennent Modèle:Nb, et sont Modèle:Nobr au degré, plus Modèle:Nb<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre à l'équateur de Modèle:Unité.</ref> ;
- Les lieues de Bourgogne sont de 21 & ½ au degré<ref group="n">SoitModèle:Unité. Voir note ci-dessus sur le périmètre terrestre.</ref> ;
- Les lieues de Gascogne & de Provence contiennent Modèle:Nb, et sont Modèle:Nobr au degré ; voilà nos plus grandes lieues<ref group="n">Soit, pour une toise de Modèle:Unité, Modèle:Unité ; l'équivalence en degrés est exacte pour un périmètre terrestre à l'équateur de Modèle:Unité.</ref>,<ref name="Lieues1768"/>.
On trouvait également une lieue de marche « extrêmement variable » , correspondant à une distance parcourue en une heure<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
On trouve aussi, plus récemment, les valeurs suivantes<ref>Dictionnaire encyclopédique Quillet-Grolier, 1975.</ref> :
- La lieue métrique vaut exactement Modèle:Nb ;
- La lieue terrestre ou lieue commune de France vaut 1/25 de degré du périmètre terrestre, soit exactement Modèle:Unité<ref name="périmètre" group="n"/> ;
- La lieue marine vaut 1/20 de degré du périmètre terrestre, soit Modèle:Unité ou exactement Modèle:Unité<ref name="périmètre" group="n"/>.
Belgique
- La lieue métrique belge vaut exactement 5 km.
Suisse
- La Stunden von Bern, à partir de la révision des poids et mesures de 1838, vaut Modèle:Unité soit Modèle:Unité. Les distances sont mesurées à partir de la tour de l'horloge de Berne, la Zytglogge<ref>Modèle:Lien web (page disponible sur Archive.org).</ref>.
Espagne
- La legua ou lieue espagnole représentait à l'origine Modèle:Nombre<ref name="Spence">Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces unités pouvaient varier, dépendant de la définition locale du pie, le pied espagnol, et aussi de la précision de la mesure ; Modèle:Refnec
- La Legua nautica (lieue nautique ou lieue marine) : Entre 1400 et 1600, celle-ci valait Modèle:Nombre de Modèle:Nombre, c'est-à-dire Modèle:Nombre, (Modèle:Nombre ou Modèle:Nombre d'aujourd'hui). Le ratio de lieues nautiques par degré pouvait varier de Modèle:Nombre à Modèle:Nombre; en pratique, la longueur d'une lieue marine variait de Modèle:Nombre (Modèle:Nombre ou Modèle:Nombre) à Modèle:Nombre (Modèle:Nombre ou Modèle:Nombre)<ref name="Spence"/>.
Autres valeurs de la lieue
Dans les pays anglo-saxons, la lieue (English land league) est définie comme valant Modèle:Nobr soit exactement Modèle:Nb. Avant la révolution, cette lieue était utilisée dans la province de Bretagne.
Il existe aussi une lieue carrée, unité de mesure de superficie. Elle est mentionnée dans les écrits de Voltaire.
Utilisation dans la littérature
- Jules Verne a titré l'un de ses plus célèbres romans Vingt Mille Lieues sous les mers ;
- François Rabelais explique – cocassement – dans Pantagruel pourquoi les lieues sont plus petites en France qu'ailleurs, mais s'étendent à mesure que l'on s'éloigne de Paris.
Lieue marine
Une lieue marine vaut Modèle:Nobr, ou 1/20e de degré de latitude soit Modèle:Nb<ref name="2001marrien529"/>. En vigueur actuellement, cette unité reste peu utilisée<ref name="2001marrien587">Modèle:Harvsp.</ref>.
Notes et références
- Notes
- Références
Voir aussi
Articles connexes
- Unités de mesure (Ancien Régime)
- Bottes de sept lieues
- Vingt mille lieues sous les mers, roman de Jules Verne
