Mélanome
Modèle:Infobox V3/Début Modèle:Infobox V3/Image Wikidata {{#if:|Modèle:Infobox V3/Séparateur|}} Modèle:Infobox V3/Tableau début Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte {{#if:Modèle:WikidataModèle:WikidataModèle:Wikidata |Modèle:Infobox V3/Tableau finModèle:Infobox V3/Tableau début |}} Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata {{#if:|Modèle:Infobox V3/Tableau fin Modèle:Infobox V3/Tableau début|}} Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau fin Modèle:Infobox V3/Tableau début Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Wikidata Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau Ligne mixte Modèle:Infobox V3/Tableau fin Modèle:Infobox V3/Titre Bloc Modèle:Infobox V3/Fin avec Wikidata{{#if:||{{#if:Melanoma.jpg|{{#if:||}}|}}}}
Le mélanome est un cancer de la peau ou des muqueuses, développé aux dépens des mélanocytes (tumeur mélanocytaire)<ref name="TherDerm2012">Modèle:Lien web</ref>.
Son siège initial est la peau dans l'immense majorité des cas. Il existe toutefois des mélanomes de l'œil (mélanome choroïdien), des muqueuses (bouche, canal anal, vagin), et plus rarement encore des organes internes.
Mélanome signifie littéralement « tumeur noire » mais en dépit de ce que son nom suggère, il n'est pas toujours foncé : environ 5 % des mélanomes nodulaires sont « achromiques » (de la couleur normale de la peau chez les personnes autres qu'à peau noire)<ref>Exemple illustré sur la page Mélanome nodulaire de dermatologie.free.fr</ref>.
Épidémiologie
Son incidence augmente de plus de 2 % par an<ref name="bmj2008">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bataille V, de Vries E, « Modèle:Lang » BMJ, 2008;337:a2249. Modèle:PMID</ref>, mais elle tend à se stabiliser dans certains pays, probablement du fait des changements d'habitude d'exposition au soleil<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Whiteman DC, Bray CA, Siskind V, Green AC, Hole DJ, Mackie RM, « Modèle:Lang » Eur J Cancer Prev, 2008;17:243-50. Modèle:PMID</ref>. Cependant, sa mortalité diminue régulièrement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Giles G, Armstrong BK, Burton RC, Staples MR, Thursfield VJ, « Modèle:Lang 1994 » BMJ, 1996;312:1121-5. Modèle:PMID</ref>, probablement du fait que la plupart des mélanomes détectés sont de petites tailles, et donc, de meilleur pronostic<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Coory M, Baade P, Aitken J, Smithers M, McLeod GR, Ring I, « Modèle:Lang 1982-2002 », Modèle:Lang, 2006;17(1):21-2. Modèle:PMID</ref>.
France
Le mélanome cutané constitue en 2011 la Modèle:6e de cancer chez la femme avec Modèle:Unité estimés et la Modèle:8e chez l’homme avec Modèle:Unité estimés. Les mélanomes cutanés représentent respectivement les Modèle:14e et Modèle:12e de décès chez la femme et chez l’homme avec 720 et 900 décès estimés pour l’année 2011<ref name="ref1">Modèle:Article</ref> pour 9 780 nouveaux cas totaux estimés<ref>Communiqué de presse InVS (7 février 2013)</ref>. Les taux d’incidence (standardisés monde) sont estimés à 10,1 et 9,7 pour 100 000, respectivement chez la femme et l’homme, et les taux de mortalité à 1,1 pour chacun des deux sexes.
Les mélanomes ne représentent que 10 % des cancers cutanés diagnostiqués en France. Moins fréquents que les carcinomes, ils sont toutefois les plus dangereux du fait de leur fort potentiel métastatique<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Europe
En Europe, l’incidence du mélanome de la peau est hétérogène selon les pays et diminue selon un gradient Nord-Sud. Ce gradient est principalement lié aux différences de phototypes cutanés et de prédisposition génétique entre les populations européennes. Le taux d’incidence estimé en 2008 varie de 21,9 mélanomes pour Modèle:Nombre au Danemark à 2,0 en Grèce et de 16,1 mélanomes pour Modèle:Unité en Suède à 2,5 en Grèce. Parmi les 27 pays européens, la France est classée pour cette même année au Modèle:20e pour l’homme et au Modèle:15e pour la femme<ref name = "ref1"/>.
Terrain
Génétique
Cinq à dix pour cent des patients ayant un mélanome ont un antécédent familial de cette maladie<ref name=bmj2008/>. Une mutation sur le gène Modèle:Lien située sur le chromosome 9 ainsi que sur le gène CDK4 situé sur le chromosome 12 entraîne l'apparition du mélanome. Tous deux codent des protéines suppressives de tumeurs distinctes. Une mutation sur le gène BRAF (gène) codant une kinase est présente dans plus d'un cas sur deux de mélanomes métastasés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Davies H, Bignell GR, Cox C, Futreal PA Modèle:Et al. « Modèle:Lang » Nature, 2002;417:949-54. Modèle:PMID</ref>, constituant une cible thérapeutique. Des mutations sur le RAS (un quart des cas) ou sur le NF1 (un cas sur six) sont décrites<ref name="Curti 2021">Curti BD, Faries MB, Recent advances in the treatment of melanoma, N Engl J Med, 2021;384:2229-2240 </ref>. D'autres gènes sont aussi reliés à la transmission du mélanome : BAP1, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Modèle:Lien et Modèle:Lien<ref>Modèle:Cite pmid</ref>.
Une étude australienne a séquencé le génome entier de Modèle:Nombre de divers sous-types de mélanome, ce qui a permis d'identifier un ensemble de mutations spécifiques des localisations de la tumeur (peau, muqueuses, mains et pieds)<ref>Hayward N.K (2017) Whole-genome landscapes of major melanoma subtypes ; Nature 545, 175–180 doi:10.1038/nature22071 ; 11 mai 2017, en ligne le 3 mai 2017 (résumé)</ref>
Facteurs de risque
Le mélanome se forme dans environ 70 % des cas sur une peau auparavant indemne, et dans environ 30 % des cas sur un grain de beauté préexistant de type nævus. La kératose solaire favorise la survenue de ce cancer<ref name=bmj2008/>. Ainsi, contrairement à une idée reçue, les nævus ne sont pas, dans l'immense majorité des cas, des états précancéreux qui se transforment en cancer à la suite d'expositions solaires multiples et l'exérèse systématique des nævus dans le but d'éviter la survenue de mélanomes est donc inutile. De plus, les nævus du tronc et de la face (zones habituellement plus exposées aux UV) n'ont pas plus de risque de se transformer en mélanomes que ceux d'autres zones de peau plus protégées<ref>Collège français des enseignants de dermatologie, Masson, 2009</ref>.
Il est cependant reconnu que les grands nævus congénitaux ont un risque plus élevé de transformation cancéreuse, et qu'un nombre élevé de nævus sur le corps est un marqueur de risque de développer un mélanome, Modèle:Souligner que ce dernier résulte de la transformation desdits nævus.
Il se manifeste d'abord comme une simple tache pigmentée.
La brûlure solaire, en particulier dans l'enfance<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Khlat M, Vail A, Parkin M, Green A « Modèle:Lang » Am J Epidemiol, 1992;135(10):1103-13. Modèle:PMID</ref> et les antécédents familiaux<ref>gènes CDKN2A et CDK4 : {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Miller A, Mihm M « Modèle:Lang » N Engl J Med, 2006;355(1):51-65. Modèle:PMID</ref> sont les principaux facteurs de risque. L'exposition solaire régulière et modérée d'une peau susceptible de bronzer a un certain effet protecteur<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Oliveria S, Saraiya M, Geller A, Heneghan M, Jorgensen C, « Sun exposure and risk of melanoma », in Arch Dis Child, vol. 91-2, Modèle:P., 2006, Modèle:PMID ; {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lee J, Strickland D « Modèle:Lang » Br J Cancer, 1980;41(5):757-63. Modèle:PMID</ref>. Bien qu'il puisse apparaître partout, le mélanome a tendance à se former plus souvent sur les parties du corps qui sont couvertes dans la vie quotidienne mais exposées occasionnellement lors des bains de soleil, comme le torse et les jambes. De même, l'utilisation d'ultraviolets artificiels dans un but de bronzage augmente significativement le risque de mélanome<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Westerdahl J, Olsson H, Måsbäck A, Ingvar C, Jonsson N, Brandt L Modèle:Et al. « Modèle:Lang » Am J Epidemiol, 1994;140:691-9. Modèle:PMID</ref>,<ref name="Boniol2012"/> avec une nette corrélation avec les doses prises. Pour des utilisateurs européens, un âge inférieur à Modèle:Nombre au moment des premières séances est associé à un risque multiplié par 2<ref name="Boniol2012">Modèle:Article</ref>.
Il semble également exister une majoration modérée du risque de survenue d'un mélanome en cas d'antécédent d'endométriose ou de fibrome de l'utérus chez la femme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vaskoff M, Mesrine S, Fournier A, Boutron-Ruault M-C et Clavel-Chapelon F, « Modèle:Lang », Arch Intern Med. 2007;167:2061-5. Modèle:PMID</ref>.
La couleur de la peau joue également un rôle important : le risque est plus que doublé chez les roux et très sensiblement augmenté chez les personnes avec peau pâle<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bliss JM, Ford D, Swerdlow AJ, Armstrong BK, Cristofolini M, Elwood JM Modèle:Et al. « Modèle:Lang » Int J Cancer, 1995;62:367-76. Modèle:PMID</ref>. Il est plus de dix fois moins important chez les personnes de couleur de peau non blanche<ref name=bmj2008/>.
L'exposition aux « pesticides domestiques » est un facteur de risque supplémentaire<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fortes C, Mastroeni S, Melchi F, Pilla M.A, Alotto M, Antonelli G, Pasquini P Modèle:Et al. Modèle:Lang, 2007;43(6):1066-75. Modèle:PMID</ref>.
Étendue
Après une phase d'extension horizontale, parallèle à la surface cutanée, le mélanome plonge vers les couches profondes de la peau : (derme profond, hypoderme) et à partir de là, peut métastaser vers les ganglions lymphatiques, ou les organes internes (poumons, os, foie, cerveau).
Les capacités de métastase exceptionnelles du mélanome sont dues à la réactivation lors de la cancérisation d'un gène nommé slug<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Whitehead Institute for Biomedical Research 24-06-2004 Modèle:Lien brisé - Modèle:Lien brisé)</ref>. Il s'agit du gène qui permet la migration dans l'embryon des cellules issues de la crête neurale, dont font partie les mélanocytes.
Pathologie
Formes superficielles
Les formes superficielles se répartissent en trois groupes :
- Mélanome d'extension superficielle proprement dit (en Modèle:Lang-en, SSM) (70 %)
- Il se voit à tout âge et dans toutes les localisations; il réalise une tache de forme irrégulière, polychrome, légèrement palpable.
- Histologiquement, il existe des thèques et des cellules mélaniques disséminées dans toute la hauteur de l'épiderme et parfois dans le derme, accompagnées d'une réaction inflammatoire souvent intense du derme.
- Mélanome de Dubreuilh (en Modèle:Lang-en, LM) (5 %)
- Elle touche des sujets plus âgés et se voit sur les parties découvertes (pommettes).
- La tache est de forme irrégulière, de coloration bistre inégale; elle est généralement plane, non palpable.
- Histologiquement, l'atteinte, purement épidermique (au début), est surtout faite de cellules disséminées, avec peu de thèques. L'évolution est essentiellement locale. Les métastases à distance sont très rares et tardives.
- Mélanome acrolentigineux (8 %)
- Il siège essentiellement sur les zones palmoplantaires et sous les ongles. Il évolue comme un SSM avec toutefois un pronostic plus mauvais en raison d’un diagnostic plus tardif.
Les formes superficielles évoluent en deux stades :
- d'abord extension lente, superficielle purement épidermique, par étalement centrifuge ;
- puis pénétration dans le derme, sous forme d'un nodule qui va rapidement s'étendre en profondeur et donner des métastases.
Cas particulier du mélanome cutané amélanotique
Ce cas inclut les mélanomes sans couleur noire ou faiblement colorés (dits mélanomes hypomélanotiques).
Ces mélanomes constituent un défi pour leur diagnostic<ref name=Bono2001>Bono A & al. (2001) Clinical and dermatoscopic diagnosis of early amelanotic melanoma. Melanoma research, 11(5), 491-494 (résumé).</ref> car leur manque de pigmentation les fait confondre avec des affections bénignes (ou malignes mais autres)<ref>Koch S.E & Lange J.R (2000) Amelanotic melanoma: the great masquerader. Journal of the American Academy of Dermatology, 42(5), 731-734 (résumé).</ref> ;
Ils se présentent généralement comme de simples macules ou nodules érythémateux, parfois superficiellement abrasés, le plus souvent chez des personnes âgées à peau photodommagée, évoquant plutôt un carcinome basocellulaire, un carcinome épidermoïde, une kératose actinique ou une maladie de Paget ou une maladie de Bowen voire de simples lésions vasculaires, telles que l'hémangiome ou le granulome pyogène<ref name=Pizzichetta2004/>.
Ils représenteraient de 0,4 à 27,5% de tous les cas de mélanome, et 2% à 8% pour les formes totalement non mélaniques<ref name=Bono2001/>,<ref name=Pizzichetta2004>M.A. Pizzichetta, R. Talamini, I. Stanganelli, P. Puddu, R. Bono, G. Argenziano, et al. (2004) Amelanotic/hypomelanotic melanoma: clinical and dermoscopic features ; Br J Dermatol, 150 , pp. 1117-1124</ref>. Généralement découverts chez les plus de 50 ans, ils touchent 4 femmes pour 0,5 homme. Les personnes rousses, à peau de type I, à taches de rousseur, sans grains de beauté (naevus) dans le dos, ayant un phénotype sensible au soleil ou ayant déjà présenté un mélanome amélanotique risquent plus d'en développer.
Par rapport aux mélanomes pigmentés, ils sont plus souvent nodulaires, lentigineux acraux ou desmoplastiques. Leur épaisseur de Breslow est plus importante ; leur taux mitotique est plus élevé et une ulcération est plus commune. Le stade tumoral est plus élevé au diagnostic, ce qui implique des chances de survie plus faible qu'avec les mélanomes pigmentés.
Selon Hillenbrand & al. en 2008 : parmi les mélanomes anorectaux (rares), 30% seraient amélanotiques<ref>Hillenbrand A, Barth T.F.E, Henne‐Bruns D & Formentini A (2008) Anorectal amelanotic melanoma. Colorectal Disease, 10(6), 612-615 (résumé).</ref>. Une muqueuse (buccale par exemple) est parfois (rarement) touchée<ref name=Notani2002>Notani, K., Shindoh, M., Yamazaki, Y., Nakamura, H., Watanabe, M., Kogoh, T., ... & Fukuda, H. (2002). Amelanotic malignant melanomas of the oral mucosa. British Journal of Oral and Maxillofacial Surgery, 40(3), 195-200.</ref>.
Dans tous les cas un diagnostic (histologique) précoce améliore les chances de survie<ref name=Notani2002/> généralement après que la dermoscopie ait mis en évidence un schéma vasculaire anormal (souvent le seul paramètre décelable à la dermoscopie, dont les algorithmes de diagnostic classiquement utilisés pour les lésions pigmentées sont impropres à diagnostiquer les mélanomes amélanotiques)<ref>de Giorgi V, Sestini S, Massi D, Maio V & Giannotti B (2006) Dermoscopy for “true” amelanotic melanoma: a clinical dermoscopic-pathologic case study. Journal of the American Academy of Dermatology, 54(2), 341-344.</ref>.
Mélanome nodulaire
Dans environ 15 % des cas, le mélanome est nodulaire d'emblée, sans être passé par un stade superficiel individualisable.
Macroscopie : Le mélanome nodulaire constitue une lésion tumorale en saillie, monochrome, noire bleutée ou gris rose, parfois achromique, qui va s'accompagner d'un halo inflammatoire et s'ulcérer.
Microscopie : Il existe une prolifération en nappe, sans thèques, située dans le derme sans atteinte épidermique.
Indice de Breslow : Le pronostic des mélanomes dépend de l'extension en profondeur, il est pratiquement toujours fatal si l'envahissement va jusqu'à l'hypoderme. En pratique, on mesure l'épaisseur de la tumeur en millimètres (indice de Breslow). Une épaisseur supérieure ou égale à Modèle:Unité est un élément de mauvais pronostic et a plus de risque de s'accompagner de métastases ganglionnaires, viscérales, hépatiques, pulmonaires et cérébrales et d'une mortalité accrue (25 % des cas).
Le mélanome cutané nodulaire est reconnu par un épiderme reposant sur le derme, qui contient des annexes pilosébacées. Le derme et l'hypoderme sont envahis par une grande lésion nodulaire. En superficie, cette lésion contient des thèques de cellules tumorales enroulées les unes sur les autres. Sur certaines lames, quelques thèques sont visibles à la jonction dermo-épidermique. En profondeur, ces cellules tumorales ont un aspect plus fusiforme. Les cellules tumorales sont de grande taille avec un noyau fortement nucléolé. Elles contiennent parfois du pigment noir (mélanine).
La gravité de ces tumeurs, lorsqu'elles sont arrivées au stade nodulaire, commande l'ablation de toute lésion pigmentée suspecte : lésion extensive, de forme encochée, de coloration inégale, nævus qui se modifie.
Évolution et pronostic
Le pronostic est déterminé par l'épaisseur de la tumeur initiale (indice de Breslow) qui est exprimée en millimètres mesurés depuis le point le plus superficiel au point le plus profond de la tumeur, complété par le niveau de Clark qui va de 1 à 5 suivant la couche de la peau la plus profonde atteint par la tumeur, et par le résultat du bilan d'extension (recherche de métastases). Au stade initial d'extension superficielle, le pronostic approche les 100 % de survie à dix ans.
Traitement
Seule l'exérèse totale de la lésion initiale permet de guérir le mélanome. Les marges de sécurité, c'est-à-dire la surface de peau saine qui doit être enlevée avec le mélanome dépend de son épaisseur. Jusqu'aux années 1980, la marge courante d'excision était d'environ 4 à Modèle:Unité autour de la lésion, ce qui causait d'importantes cicatrices, voire une défiguration. La marge de sécurité actuellement préconisée est de quelques millimètres<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thirlwell C, Nathan P, Melanoma—Part 2: management, BMJ, 2008;337:a2488</ref>. De manière plus précise on recommande une marge de Modèle:Unité pour les mélanomes intra-épidermiques, de Modèle:Unité pour les mélanomes d'une épaisseur inférieure à Modèle:Unité, et de Modèle:Unité pour les mélanomes plus épais (ramenée à Modèle:Unité pour des localisations difficiles à opérer).
Le bilan d'extension local repose essentiellement sur l'épaisseur (indice de Breslow) ainsi que sur la présence de micro-ulcérations<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Balch CM, Buzaid AC, Soong SJ, Atkins MB, Cascinelli N, Coit DG et al. Final version of the American Joint Committee on Cancer staging system for cutaneous melanoma, J Clin Oncol, 2001;19:3635-48</ref>. La biopsie du ganglion sentinelle (celui drainant le lieu du mélanome) est également une procédure courante dans l'évaluation de son extension.
Divers protocoles de chimiothérapie ou d'immunothérapie peuvent être proposés pour les stades avancés, dont un traitement par interféron, ce dernier donnant des résultats mitigés<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ives NJ, Stowe RL, Lorigan P, Wheatley K, Chemotherapy compared with biochemotherapy for the treatment of metastatic melanoma: A meta-analysis of 18 trials involving 2,621 patients, J Clin Oncol, 2007;25:5426-34.</ref>. Dans les formes métastatiques, plusieurs médicaments ont démontré leur efficacité, dont l'Ipilimumab<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hodi FS, O'Day SJ, McDermott DF et al. Improved survival with ipilimumab in patients with metastatic melanoma, N Engl J Med, 2010;363:711-723</ref>.
D'autres médicaments sont utilisés en cas de mutation sur le BRAF : l'association nivolumab/ipilimumab<ref>Modèle:Article</ref>, le vemurafenib<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Flaherty KT, Puzanov I, Kim KB et al. Inhibition of mutated, activated BRAF in metastatic melanoma, N Engl J Med, 2010;363:809-819</ref>, un inhibiteur de la kinase mutée codée par le gène BRAF présent chez la moitié des patients et qui induit une addiction oncogénique de la tumeur, mais aussi le dabrafenib<ref name="Hauschild 2012">Hauschild A, Grob JJ, Demidov LV et al. Dabrafenib in BRAF-mutated metastatic melanoma: a multicentre, open-label, phase 3 randomised controlled trial, Lancet, 2012;380:358-365</ref> et le trametinib<ref>Flaherty KT, Hersey P, Nathan P, Garbe C, Milhem M, Demidov LV et al. METRIC Study Group: improved survival with MEK inhibition in BRAF-mutated melanoma, N Engl J Med, 2012;367:107-14</ref>.
Le vemurafenib et l'ipilimumab ont reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché) européenne en 2012.
Le Modèle:Date, une autorisation de mise sur le marché a été accordée au nivolumab par le Japon dans l’indication mélanome non résécable. Il sera commercialisé par la firme japonaise Ono Pharmaceutical sous l’appellation Opdivo. Hors Asie, la molécule est sous licence Bristol-Myers Squibb<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La (FDA) a approuvé, en mars 2022, une combinaison de deux médicaments d'immunothérapie pour le traitement de certaines personnes atteintes d'un mélanome avancé. L'association se compose de relatlimab et de nivolumab nivolumab (Opdivo) et sera commercialisée sous le nom d'Opdualag. Les deux médicaments sont des inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, qui ciblent des protéines appelées points de contrôle qui empêchent le système immunitaire d'organiser une réponse forte contre les cellules cancéreuses. Le relatlimab bloque une protéine des cellules immunitaires appelée LAG-3, tandis que le nivolumab bloque une autre protéine des cellules immunitaires appelée PD-1. En bloquant ces protéines, ces médicaments peuvent déclencher une réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Prévention
À gauche de haut en bas : (A) Asymétrie, (B) Bords irréguliers (C) Coloration non homogène (DE) Diamètre important et se modifiant. À droite, des grains de beauté normaux n'ayant pas de caractéristiques anormales (pas d'asymétrie, bords réguliers, couleur homogène, petits et stable en taille).
Elle repose sur la protection solaire (en particulier des enfants) et sur la consultation d'un dermatologue en cas de modification d'un grain de beauté ou d'apparition d'une lésion cutanée noire. La protection solaire repose sur son évitement ou sur l'utilisation de crème solaire protectrice<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Green AC, Williams GM, Logan V, Strutton GM, Reduced melanoma after regular sunscreen use: randomized trial follow-up, J Clin Oncol, 2011;29:257–263</ref>. Le dermatologue utilise un dermatoscope pour observer les lésions.
Il est recommandé de se méfier d'autant plus des lésions qui sont (règle « ABCDE ») :
- A : Asymétrique ;
- B : Bords irréguliers ;
- C : Coloration non homogène (la tache est de plusieurs couleurs) comme sur la troisième image en partant de haut en bas : nuance de marron et de beige ;
- D : Diamètre important (> 6 mm) ;
- E : Évolutif, dont l'aspect se modifie avec le temps.
Ces règles sont d'autant plus importantes que l'on a des antécédents familiaux de mélanome.
Expérimentalement, la vitamine C associée au cuivre aurait un effet toxique sur les cellules de mélanome qui accumulent les ions cuivre<ref>Pharmacorama - L'acide ascorbique ou vitamine C (paragraphe Autres effets)</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Bram, Froussard, Guichard, Vitamin C preferential toxicity for malignant melanoma cells Nature 284, 629 - 631 (17 April 1980);</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} De Pauw-Gillet MC Control of B16 melanoma cells differentiation and proliferation by CuSO4 and vitamin C Anticancer Res. 1990 Mar-Apr;10(2A):391-5. Modèle:PMID</ref>.
Auto-examen des personnes à risque
Ce qu’il faut rechercher<ref name="HAS2013">Mélanome cutané : la détection précoce est essentielle sur le site de la Haute Autorité de santé, Modèle:Date</ref> :
- une tache pigmentée (lésion mélanocytaire) différente des grains de beauté (nævus) ou des taches de rousseur (éphélides) déjà présents sur le corps ;
- une lésion cutanée ulcérée qui ne guérit pas ;
- un nævus qui grossit.
L’auto-examen peut être réalisé une fois par trimestre. La personne doit être debout, complètement nue, dans un endroit bien éclairé<ref name = "HAS2013"/>.
- Elle inspecte l’intégralité de son corps, à l’aide d’un miroir en pied, les bras pendant le long du corps, le dos de la main tourné vers le miroir.
- Elle examine chaque profil, les bras levés, les paumes de main tournées vers le miroir.
- Elle observe les paumes des mains et des pieds, les ongles et les espaces interdigitaux.
- Elle vérifie, avec un miroir à main, l’arrière des jambes, du cou, du dos, des fesses et des organes génitaux.
- Pour l’examen du cuir chevelu, une aide est nécessaire.
Chez les personnes sans antécédents de mélanome et sans prédispositions génétiques, le dépistage par un professionnel n'est ni étayé ni réfuté par les preuves actuelles issues d'essais contrôlés randomisés ; il ne remplit donc pas les critères acceptés pour la mise en œuvre de programmes de dépistage en population<ref>Modèle:Article</ref>.
Alimentation
Toutes les études disponibles s'accordent sur les effets bénéfiques des régimes méditerranéen et DASH, la perte de poids et le rôle délétère de l'alcool (surtout le vin blanc)<ref name=":0">Modèle:Article</ref>. Aucune preuve concluante n'est disponible pour plusieurs autres facteurs nutritionnels (tels que les légumes, les légumineuses, les fruits, les céréales, les sucreries, les œufs, la viande transformée, le thé et les vitamines A, B, C et E) et d'autres études bien menées sont donc nécessaires<ref name=":0" />.
Recherche
L'évolution d'un cancer se caractérise notamment par l'apparition de mutations spécifiques. Ces mutations induisent des changements dans le jeu de protéines (et ces protéines doivent coopérer pour induire une transformation maligne). Le profilage génomique a identifié des mutations qui semblent déterminantes pour divers cancers ; elles concernent presque toujours des protéines qui initient ou favorisent le développement de la tumeur. Ces protéines sont donc des cibles thérapeutiques possibles<ref name=OstaleckiScience2017/>.
Le profil génomique tumoral laisse cependant de côté le rôle des cellules du microenvironnement tumoral qui peuvent aussi jouer un rôle dans la progression tumorale<ref name="OstaleckiScience2017" />. Une cartographie de ligands multiépitopes faite à partir d'échantillons de peau humaine par Ostalecki Modèle:Et al. a récemment (2016-2017) mis en évidence des changements dans l'abondance protéique et dans la localisation subcellulaire des mélanocytes et kératinocytes associés à divers stades de développement de mélanome<ref name="OstaleckiScience2017" />. Ce travail a aussi montré le rôle délétère d'un couple peptidase (peptidase-like 3 ou SPPL3) et métalloprotéinase (ADAM10) qui semble jouer un rôle critique dans l'évolution cancéreuse via des modifications transmises entre kératinocytes par simple contact cellulaire. Contrôler par un médicament cette communication intercellulaire délétère (et/ou ses effets) pourraient être une nouvelle piste de lutte contre le mélanome<ref name="OstaleckiScience2017">Christian Ostalecki, Jung-Hyun Lee, Jochen Dindorf, Lena Collenburg, Stephan Schierer, Beate Simon, Stefan Schliep, Elisabeth Kremmer, Gerold Schuler, and Andreas S. Baur (2017), Multiepitope tissue analysis reveals SPPL3-mediated ADAM10 activation as a key step in the transformation of melanocytes ; Sci. Signal. publié le 14 mars 2017: Vol.10, n°470, eaai8288 DOI: 10.1126/scisignal.aai8288 (résumé)</ref>.
En juin 2021, la société BioNTech a engagé les essais cliniques de phase II (première injection chez un patient) d'un vaccin à ARNm dirigé contre un marqueur de cellules cancéreuses<ref>Un premier patient a reçu le vaccin contre le cancer de BioNTech</ref>. Ce traitement en cours de développement est destiné à être administré en combinaison avec le cemiplimab à des patients présentant des mélanomes de stade 3 ou 4.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Association Vaincre le mélanome
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Melanoma Molecular Map Project