Mikhaïl Khodorkovski

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Modèle:Infobox Biographie2

Mikhaïl Borissovitch Khodorkovski (en Modèle:Lang-ru) est un homme d'affaires russe né le Modèle:Date à Moscou. Khodorkovski est l'ancien PDG de Ioukos. Après avoir été la première fortune russe, il est emprisonné en 2003 pour « escroquerie à grande échelle » et « évasion fiscale ». Après dix ans d'incarcération, il est gracié par le président Vladimir Poutine et libéré le Modèle:Date. Il vit à Londres depuis 2015.

Jeunesse

Son père, d'origine juive et sa mère, russe orthodoxe, étaient ingénieurs chimistes dans une usine de Moscou. Il fait de brillantes études, notamment en génie chimique à l'université de technologie chimique Dmitri Mendeleïev de Moscou dont il sort diplômé en 1986<ref>Modèle:Lien web.</ref>, qui lui permettent de rejoindre l'Institut d'économie Plekhanov tout en menant en parallèle un grand activisme militant au sein du Komsomol (les jeunesses communistes)<ref>Pierre Avril, « Dix ans de camp pour avoir osé défier le maître du Kremlin », Le Figaro, samedi 21 / dimanche 22 décembre 2013, page 8.</ref>. Il était membre du Parti communiste.

Acquisition du groupe Ioukos

Sa première expérience dans la vie économique est la création, dans le cadre du Komsomol, d'un Centre d'innovation technique, pratiquant essentiellement des activités de conseil aux entreprises d'État, ainsi que du commerce de matériel technique (ordinateurs) occidental. Selon certaines sources, il aurait également créé un café coopératif vers 1985, en pleine perestroïka. Il aurait profité de ces structures pour faire de l'importation et de la revente de faux cognac et d'autres produits occidentaux. Ce trafic lui aurait permis d'amasser assez d'argent pour fonder, en 1988, Menatep, la banque qui deviendra par la suite le holding de son groupe<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Il est nommé vice-ministre du Pétrole et de l'Énergie tout en continuant de s'enrichir avec l'exportation de diverses denrées (pétrole, blé, sucre, métaux…)<ref name="libé">« La saga des oligarques », liberation.fr, 10 novembre 2003.</ref>.

En 1995, lors de la privatisation des entreprises russes par distribution de parts aux habitants, Khodorkovski achète 33 % des actions du groupe pétrolier Ioukos. Puis, en 1996, à l'issue de l'opération « prêt contre actions », mise au point par le « groupe de Davos » pour faire réélire Boris Eltsine à la présidence, il participe aux enchères hypothécaires qu'il remporte via la société Montblanc, du groupe Menatep face à un autre consortium du groupe Menatep composé de l'Inkombank (Volodia Vinogradov), de l'Alpha-Bank et du Crédit russe (45 % des actions) pour 350 millions de dollars<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'opération est critiquée car les deux seuls acheteurs autorisés par le pouvoir de Boris Eltsine à participer aux enchères étaient des compagnies détenues à 51 % par la Menatep de Khodorkovski<ref>Jacques Sapir, Le Chaos Russe, Éditions La Découverte, Modèle:P.).</ref>. En 2004, la valeur de Ioukos est estimée à 27 milliards de dollars, soit une multiplication par 75 par rapport au prix d'achat lors de cette vente controversée.

Ioukos avait une dette d'environ 2 milliards de dollars. Mikhaïl Khodorkovski considère avoir réussi à payer les salaires, à redresser les comptes de la société<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et à en faire un fleuron de l'industrie des hydrocarbures.

En 1998, lors de crise financière russe, le rouble s'étant écroulé, des milliers d'épargnants ont perdu les fonds qu'ils avaient placés dans sa banque<ref name="libé" /> comme dans d'autres institutions financières du pays. Modèle:Référence nécessaire.

Influence politique

Dans les années 1990, Mikhaïl Khodorkovski fait partie d'un groupe de sept oligarques, appelé Semibankirchtchina, qui aide et finance la réélection de Boris Eltsine en 1996.

Il crée la fondation Russie ouverte<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et le lycée-internat de Koralovo<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il développe ses idées politiques dans Paroles libres, un livre qui contient ses articles, ses interviews et ses dialogues avec les écrivains Boris Akounine, Boris Strougatski et Lioudmila Oulitskaïa<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans une interview de 2013, il se dit « nationaliste dans une certaine mesure » et affirme être prêt, si besoin est, à combattre pour le maintien du Caucase du Nord au sein de la Russie : « C'est notre terre. Nous l'avons conquise. À l'heure actuelle, il n'y a pas au monde d'endroit qui ne soit conquis par quelqu'un. Eh bien, le Caucase du Nord, c'est nous qui l'avons conquis »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Affaire Ioukos

Fichier:Vladimir Putin 20 December 2002-1.jpg
Mikhaïl Khodorkovski avec Vladimir Poutine, le 20 décembre 2002.

Investissements américains dans Ioukos

Au début des années 2000, Khodorkovski se rapproche des États-Unis : le groupe Ioukos noue des alliances avec le groupe américain ExxonMobil<ref>« Grandeur et chute de Mikhaïl Khodorkovski », Le Figaro, 8 novembre 2011.</ref>. Le Modèle:Date-, Ioukos et Sibneft (Roman Abramovitch) fusionnent.

En 2003, ExxonMobil et Chevron Texaco étaient supposés racheter la majorité des parts de Ioukos<ref>« When Powers Collide: Putin vs. Khodorkovsky », Bloomberg Businessweek, 30 mai 2004.</ref> dans le cadre d'un échange d'actions. Cette vente de parts de Ioukos à hauteur de 20 milliards de dollars aurait placé l'une des plus importantes sociétés russes d'exploitation de ressources naturelles sous le contrôle d'investissements américains<ref>« Autumn of the Oligarchs? », Andrew Meier, The New York Times, le 5 novembre 2003.</ref>. Par contre, le nouveau groupe aurait acquis une stature internationale, donc un peu plus d'indépendance en Russie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ce projet n'a pas vu le jour.

Accusations de malversations financières

Début 2003, lors d'une réunion au Kremlin entre 20 oligarques et Vladimir Poutine, Khodorkovski dénonce la corruption au sommet de l'état et nomme des proches de Poutine. Ce dernier lui rétorque : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Durant l'été qui suit, l'entreprise Ioukos est soupçonnée de malversations financières. Le numéro 2 de l'entreprise pétrolière, Modèle:Lien, est arrêté par la justice le Modèle:Date-. À la suite de cette arrestation, Khodorkovski est entendu comme témoin. Trois mois plus tard, le Modèle:Date-, il est arrêté à l'aéroport de Novossibirsk, en Sibérie.

L'avocate de Modèle:Lien, associé de Khodorkovski, déclare qu'il est une victime politique pour s'être opposé au président Vladimir Poutine<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

En particulier, le chef de la sécurité de la banque Menatep puis de Ioukos, Alexeï Pitchouguine, est condamné en 2005 à 20 ans de réclusion pour le meurtre de Sergueï Gorine, un dirigeant de la banque Menatep, et de sa femme Olga. En 2007, cette sentence est commuée en peine de prison à vie après qu'il eut été reconnu coupable de trois autres meurtres :

  • Valentina Korneïeva, une femme d'affaires moscovite qui avait refusé une vente immobilière à la banque Menatep ;
  • Vladimir Petoukhov, le maire de Nefteïougansk (bâtie près d'un des plus grands gisements de pétrole de Russie), qui avait entamé une grève de la faim pour que Ioukos paie ses impôts locaux ;
  • Nikolaï Fedotov, chauffeur, tué dans l'explosion de la voiture d'Evgueni Rybine — un manager de la compagnie East Petroleum (basée à Vienne) qui avait lancé plusieurs plaintes en justice contre Ioukos (ce dernier s'en sort indemne car l'explosion s'est produite alors qu'il avait arrêté la voiture pour sortir acheter des fleurs).

Vladimir Poutine a estimé que le chef de la sécurité de Khodorkovski n'avait sûrement pas agi de sa propre initiative<ref>« Poutine énonce son verdict à Khodorkovski: « le voleur doit aller en prison » », Le Nouvel Observateur, 16 décembre 2010.</ref>, concluant que ce dernier avait Modèle:Citation et avait Modèle:Citation<ref name="lalibre">« Russie : Poutine accuse Khodorkovski d'avoir commandité des meurtres », La Libre Belgique, reprise d'une dépêche Belga, 6 septembre 2010.</ref>. Dans les faits, il n'est jugé coupable que de délits financiers (blanchiment, évasion fiscale notamment) et condamné à quatorze années de prison<ref>« L'affaire Khodorkovski en quelques dates », Voilà, 19 décembre 2013.</ref>. Les avocats de Khodorkovski (comme Robert Amsterdam) ont critiqué l'ingérence et les pressions du président dans le procès. Alors que le procès était en cours, Poutine avait en effet affirmé que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le [[1er novembre|Modèle:Abréviation discrète novembre]], les agences de presse Reuters et AFP annoncent que le tribunal de Moscou venait de prolonger de trois mois l'enfermement de Khodorkovski, ce qui repoussait sa détention jusqu'au Modèle:Date-. Jugé au printemps 2005, il est condamné le Modèle:Date- à 9 ans de prison. Il fait appel, et le tribunal de la ville de Moscou le Modèle:Date- de la même année, ramène sa peine à huit ans ferme<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} OBSERVATIONS FROM THE COURTROOM Modèle:Lien archive, 22 septembre 2005.</ref>.

En Modèle:Date-, Khodorkovski est condamné à 6 ans de prison supplémentaires pour « vol de pétrole » et « blanchiment d'argent », puis à 5 ans en appel<ref name="Figaro1">« Russie : pas de clémence pour Khodorkovski », Le Figaro, 24 mai 2011.</ref>. Début Modèle:Date-, sa peine de onze ans de prison a été réduite de deux mois par la Cour suprême russe ; Khodorkovski dénonce alors à nouveau un procès honteux, selon lui motivé politiquement<ref>« Russie : la Cour suprême réduit la peine de Khodorkovski », Le Figaro, 7 août 2013, page 6.</ref>.

Conditions de détention

Après avoir été incarcéré à Matrosskaïa Tichina, Mikhaïl Khodorkovski est emprisonné, en Modèle:Date-, dans la colonie pénitentiaire IaG 14/10 établie à Krasnokamensk, en Sibérie, située à, respectivement, 30 et Modèle:Unité environ des frontières chinoise et mongole et à plus de Modèle:Unité de Moscou.

Un droit de visite trimestriel est accordé à sa famille. Les communications avec ses avocats sont, comme l'exige la procédure, filtrées et enregistrées<ref>BBC - Russian Godfathers II.</ref>.

Khodorkovski est, selon le magazine L'Express, fréquemment astreint au quartier d'isolement de façon arbitraire<ref>« Le prisonnier de Poutine », l'Express, 11 juillet 2006</ref>,<ref>« Mikhaïl Khodorkovski aurait été agressé dans sa cellule » Modèle:Lien archive, Le Figaro, 15 avril 2006.</ref>.

Le Modèle:Date, Khodorkovski se dispute avec un codétenu. Selon ses avocats, son visage aurait été entaillé à l'aide d'un couteau<ref name="fig">« Mikhaïl Khodorkovski harcelé dans sa prison sibérienne » Modèle:Lien archive, Le Figaro, 18 avril 2006.</ref> et la blessure, toujours selon ses avocats, serait d'une profondeur de Modèle:Unité et aurait exigé des points de suture. Pour sa part, la direction de la colonie pénitentiaire a refusé d'ouvrir une enquête et a déclaré qu'Modèle:Citation<ref name="fig"/>. Aucune arme blanche n'a été trouvée, par ailleurs, selon la direction.

Khodorkovski est souvent présenté par les opposants du gouvernement Poutine, dont des oligarques russes comme Kakha Bendoukidze, comme une victime politique du « régime russe ». Certains décrivent son procès comme un procès politique. Depuis Modèle:Date-, Amnesty International considère Khodorkovski et Lebedev comme des prisonniers d'opinion<ref>« Deux hommes d'affaires russes adoptés en tant que prisonniers d'opinion après confirmation de leur condamnation », Amnesty International, 24 mai 2011.</ref>. Dans un arrêt du Modèle:Date-, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) critique les conditions de l'arrestation et de la détention préventive de Khodorkovski. À ce titre, la Russie est condamnée à verser à Mikhaïl Khodorkovski la somme de 10 000 euros à titre de dommages et intérêts. En revanche, la Cour ne considère pas la condamnation comme politique<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « European Court Finds Grave Violations Of Fundamental Human Rights In First Khodorkovsky Case » Modèle:Lien archive, Khodorkovski Center, 31 mai 2011.</ref>.

Le 15 Décembre 2011, Vladimir Poutine déclare qu'il peut gracier Khodorkovski seulement si celui-ci reconnaît sa culpabilité, ce que ce dernier refuse<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

En 2013, la CEDH juge que le procès a été inéquitable<ref name=":0" />.

Libération

Le Modèle:Date-, Khodorkovski est gracié par Vladimir Poutine. Modèle:Citation a déclaré le président russe<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Toutefois, pour bénéficier de cette grâce, Mikhaïl Khodorkovski a dû en faire la demande, ce qui pour le Kremlin équivaut à ce qu'il admette sa culpabilité dans les affaires où il était impliqué et qu'il ne puisse plus se présenter en prisonnier politique. Le politologue Dmitri Orlov analyse cette libération : Modèle:Citation<ref>Pierre Avril, « Poutine se libère du fardeau Khodorkovski », Le Figaro, samedi 21 / dimanche 22 décembre 2013, page 8.</ref>. Le Modèle:Date-, la Suisse lui accorde un visa valable trois mois à l'intérieur de l'espace Schengen<ref>« Mikhaïl Khodorkovski remercie la Suisse pour l'octroi de son visa », 24 heures, 30 décembre 2013.</ref>. En Modèle:Date-, un mandat d'arrêt international est émis par la Russie contre lui pour son rôle présumé de commanditaire dans l'affaire du meurtre du maire de Nefteïougansk par le chef de la sécurité de son groupe, en 1998<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Khodorkovski vit à Londres depuis 2015<ref>Pascal Büsser: Rapperswil-Jona verliert seinen bekanntesten Einwohner. In: Die Südostschweiz vom 11. Dezember 2015.</ref>.

Activités en exil

Le Modèle:Date-, le ministère de la Justice de la fédération de Russie inscrit Mikhaïl Khodorkovski sur la liste des « agents étrangers »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Khodorkovsky finance le Centre Dossier (en anglais Dossier center), une organisation de hackers qui publie en 2023 des documents internes aux organisations liées à Evgueni Prigojine<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Il est à l'initiative d'OpenRussia, association militante pour une Russie Libre, qui effectue des actions de sensibilisations contre le pouvoir de Poutine. Basé à Londres, l'exilé vit et finance sa fondation de sa fortune personnelle, bien qu'obtenue de manière controversée, qu'il déclare à approximativement 400 millions de dollars, celle ci ayant été exfiltrée à l'étranger par ses proches avant sa période de détention. Il ajoute qu'un complément de 100 millions de dollars a été débloqué en Irlande<ref>2019 : Citizen K d'Alex Gibney, 01:38:00</ref>.

Distinctions

Voir aussi

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Documentaire

Bibliographie

Liens externes

Notes et références

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