Nafissa Sid Cara
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien
Nafissa Sid Cara, née le Modèle:Date de naissance à Saint-Arnaud (Algérie) et morte le Modèle:Date de décès dans le Modèle:16e arrondissement de Paris, est une femme politique française.
Élue députée en 1958 dans la deuxième circonscription d'Alger-banlieue, elle est nommée l’année suivante secrétaire d’État chargée des Questions sociales en Algérie et de l'Évolution du statut personnel de droit musulman, devenant ainsi la première femme membre d'un gouvernement de la Cinquième République et la première secrétaire d'État de confession musulmane.
Biographie
Elle est née le Modèle:Date à Saint-Arnaud (actuelle El Eulma), près de Sétif, en Algérie.
Elle est issue d'une famille algérienne d'origine turque<ref>Guy Forzy (2002), Ça aussi -- c'était De Gaulle, Volume 2, Muller édition, p. 134, La secrétaire d’État musulmane Nafissa Sidkara, d'une vieille famille d'origine turque établie en Algérie, et caution involontaire, comme son frère le Docteur Sid Cara lui aussi membre du gouvernement français…
</ref>.
Enfance et études
Fille d'un instituteur, elle fait partie d'une fratrie de sept enfants. Modèle:Citation
Certificat d'études, brevet élémentaire, École normale des instituteurs de Constantine, la jeune Nafissa est une élève studieuse puis une étudiante brillante. Grâce à l'école de la République, elle devient institutrice. Dans les années 1920, en Algérie, le taux de scolarisation des jeunes filles est très faible. Cependant, la jeune Nafissa, d'étape en étape, arrive aux portes de la casbah d'Alger.
Professeure de lettres au collège technique de la rue Marengo, sa candidature au poste de direction devenu vacant est repoussée. Modèle:Citation.
Elle incarne cette génération de jeunes Algériennes qui refusent la fatalité d'une société archaïque, immobile, où la femme a du mal à exister en tant que telle. Pour ce motif surtout, elle espère le maintien de l'Algérie dans la France. Au cours de conférences et d'émissions à la radio, au nom du mouvement de Solidarité féminine dont elle fait partie, elle clame sa conviction de la nécessaire émancipation de la femme musulmane. Lorsqu'en 1958 des amis lui demandent de se présenter aux élections législatives et qu'elle accepte, son objectif est Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Parcours politique
Nafissa Sid Cara est élue le Modèle:Date députée d'Alger-campagne à l'Assemblée nationale française et rejoint le groupe parlementaire Unité de la République<ref>Compte-rendu des débats de l'Assemblée nationale, séance du 9 décembre 1958, Modèle:P.: liste des députés des départements d'Algérie</ref>. Les événements de 1958 en Algérie ont fait naître selon elle une grande espérance, notamment pour les femmes musulmanes et les jeunes filles qui Modèle:Citation dans ce pays marqué par la rébellion. Leur souffrance rejoignait celle des femmes européennes qui, elles, aux dires de Nafissa Sid Cara, Modèle:Citation. Modèle:Citation.
La question de la femme musulmane dans la société est l'une de ses principales préoccupations. Dans un discours prononcé le Modèle:Date, elle dresse l'état de la condition féminine en Algérie et de la société algérienne en général : Modèle:Citation. Évoquant ensuite la situation des femmes qui demeurent dans les villes, elle précise : Modèle:Citation. Et Nafissa Sid Cara, avec une grande lucidité, évoque alors leur Modèle:Citation et leur Modèle:Citation. Abordant les difficultés des jeunes filles et des familles Modèle:Citation et qui ont pu poursuivre des études, elle décrit l'état archaïque de la société algérienne. Modèle:Citation. Nafissa Sid Cara n'a jamais, d'après les témoignages, porté le voile. Elle précise même qu'en enlevant leur voile au cours d'une récente manifestation, les femmes musulmanes ont voulu monter Modèle:Citation.
Le Modèle:Date, elle devient secrétaire d'État Modèle:Citation dans le gouvernement Michel Debré et le reste malgré plusieurs remaniements successifs jusqu'au Modèle:Date<ref>Décret Modèle:N° du 23 janvier 1959 attributions de Modèle:Mlle Sid Cara, secrétaire d'état auprès du Premier ministre chargée des affaires algériennes</ref>. Elle signe une ordonnance, conjointement avec Michel Debré, le Modèle:Date sur la condition de la femme musulmane, qui dispose que Modèle:Citation<ref name="mediapart.fr">De Nafissa Sid Cara à Rachida Dati par Antoine Perraud</ref>. Les nationalistes algériens du FLN critiquent vertement cette décision, considérant que la laïcité prônée par la métropole - donc l'ordonnance du Modèle:Date - viole les principes de l'islam et est une atteinte au Coran<ref>Le journal El Moudjahid écrit alors : Modèle:Citation.</ref> Les patriotes algériens n'admettent pas les réformes voulues par le gouvernement dont fait partie Nafissa Sid Cara. Forte de ses convictions, elle persiste.
Nafissa Sid Cara intervient au conseil des ministres du Modèle:Date pour attirer l'attention du gouvernement sur le sort des harkis, restés fidèles à la France alors que l'Algérie est en voie d'obtenir l'indépendance. Le président de la République, Charles de Gaulle, lui répond : Modèle:Citation<ref name="mediapart.fr"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Après le gouvernement
Porte-parole des Algériens de France
Son attachement au général de Gaulle est évident ce qui peut surprendre parce qu'elle partage alors le sort de nombre de rapatriés d'Algérie qui ne cessent de critiquer le gouvernement et le Général en particulier.
Le Modèle:Date, elle écrit à Valery Giscard d'Estaing, devenu président de la République, pour attirer son attention sur le problème des harkis. Inspectrice générale des affaires sociales jusqu'en 1975, elle devient, en 1979 membre de la Commission nationale chargée de l'étude des problèmes des Français musulmans<ref>Décret du 30 décembre 2000 portant promotion et nomination.</ref>.
Port du voile islamique
Dans un brouillon de discours manuscrit datant des années 1993-1995, en vue d'une intervention à la Journée des femmes, on lit à propos du foulard islamique que Modèle:Citation arborent, elle livre ce diagnostic : Modèle:Citation. Mais, constate-t-elle, Modèle:Citation.
Elle suggère quelques méthodes :
- une action de communication vers les camarades, Modèle:Citation, de ces jeunes musulmanes ; la solidarité, la sympathie et le Modèle:Citation peuvent permettre aux premières d'entendre et de trouver des solutions pour s'extraire de leur isolement;
- s'appuyer sur Modèle:Citation ;
- favoriser Modèle:Citation
Lucide, elle admet que des stratégies politiques peuvent se cacher derrière la volonté d'imposer un voile aux jeunes musulmanes. Il Modèle:Citation. Il est clair alors pour Nafissa Sid Cara qu'il convient Modèle:Citation.
Elle termine ainsi son projet de discours : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Famille
Son frère, Chérif Sid Cara (1902-1999) a été un homme politique français, secrétaire d'État dans les éphémères gouvernements Bourgès-Maunoury et Gaillard dans les années 1950 sous la Quatrième République Partisan de l'Algérie française, il a été vice-président du Comité de salut public de l'Algérie aux côtés du général Massu en 1958 et partisan déclaré du putsch d'Alger de 1961.
Hommage
- « Passage Nafissa-Sid-Cara », [[19e arrondissement de Paris|Modèle:19e]] de Paris.
Décoration
- Modèle:Déco Commandeure de la Légion d'honneur (Modèle:Date). Chevalière du Modèle:Date.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
- Femmes ministres en France
- Affaires du voile islamique
- Voile islamique dans les écoles en France
- Chérif Sid Cara