Notger de Liège
Modèle:Voir homonymes {{#invoke:Bandeau|ébauche}} Modèle:Infobox Prélat catholique Notger ou Notker, né vers 940 en Souabe et mort le Modèle:Date de décès à Liège, est un ecclésiastique, homme d'État et diplomate du Saint-Empire Germanique qui, nommé évêque de Liège par l'empereur Otton I en 972, devient le premier prince-évêque de la Principauté de Liège en 980.
Fortement lié à la dynastie ottonienne et contemporain de quatre de ses empereurs successifs, il occupe plus particulièrement un rôle de conseiller auprès de l'impératrice Théophano lorsqu'elle assure la régence de l'Empire.
Origines
On connait peu de choses des premières années de Notger sinon qu'il est originaire du duché d'Alémanie ou de SouabeModèle:Sfn où il est né vers 940Modèle:Sfn. D'après les Modèle:Lien, Notger serait un bénédictin formé à l'abbaye de Saint-Gall, située en Suisse alémanique, un élément longtemps controversé qui semble désormais digne de foi, notamment dans la mesure où les informations de l'ouvrage, rédigé dans un milieu proche de l'Église impériale et de la Hofkapelle (« Chapelle impériale »), s'avèrent généralement exactesModèle:Sfn.
Saint-Gall est alors un centre intellectuel et spirituel de premier planModèle:Sfn où sont enseignées les Écritures et la doctrine sacrée au côté des sept arts libéraux et de la géographieModèle:Sfn à des personnalités comme le futur évêque Thierry de MetzModèle:Sfn ou Notker le Physicien, futur médecin de l'empereur Otton IerModèle:Sfn.
Une source locale mentionne la présence d'un Notkerus vers 960 au sein « d'un groupe de plus jeunes [moines] qui nourrissent les pères » de l'abbayeModèle:Sfn et les Annales de Hildesheim rapportent que Notger a occupé l'importante charge de « prévôt » ou prieur claustral, c'est-à-dire d'auxiliaire principal de l'abbéModèle:Sfn.
Il est vraisemblable que Notger, remarqué pour ses qualités, ait ensuite gagné l'école cathédrale de l'archevêque Brunon de Cologne, frère de l'Empereur, puis intégré la Hofkapelle qui était alors un centre formant à la fois les élites administratives et épiscopales du jeune EmpireModèle:Sfn, un parcours qui ne dénote pas dans la carrière d'un dignitaire ecclésiastique de l'époqueModèle:Sfn.
À la suite de la mort de l'évêque de Liège Éracle en 971, c'est Notger qui est choisi par Otton {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} pour lui succéder à la tête de ce diocèse au poids stratégique alors considérable. Les motivations de la décision d'y nommer une personnalité étrangère à la région ne sont pas clairement établiesModèle:Sfn, constituant peut-être une récompense pour services rendus à l'empereur<ref group="N">Il est possible que Notger ait participé en compagnie de Géron de Cologne à l'ambassade impériale qui se rend à Constantinople en 971 pour ramener la princesse byzantine Théophano Skleraina qui doit épouser le prince héritier Otton II, cf. Kupper, op. cit. 2016, . 22</ref>.
C'est à Bonn<ref group="N">Outre Cologne, Bonn était, avec Xanten, l'un des trois grand centres religieux de l'archevêché ; cf. Kupper, op. cit. 2016, p.17</ref> que Notger est consacré évêque de Liège par l'archevêque de Cologne GéronModèle:Sfn, le Modèle:Date<ref group="N">Cette date est déduite des Annales Lobiensens qui situent la consécration en avril 972, précisément à l'octave de Pâques, le dimanche de la Quasimodo qui correspond pour cette année au 14 du mois. D'autres dates ont pu être proposées, qui essayaient de composer avec une donnée chronologique également avancée par les Annales évoquant le 9e jour des calendes de mai, qui semble fautive. On trouve ainsi parfois la date du 23 avril 971 ; cf. Modèle:Chapitre</ref>, le jour même de l'union en Italie entre le prince héritier Otton II et la princesse byzantine Théophano dont Notger deviendra par la suite l'un des proches collaborateursModèle:Sfn. Dès le mois de septembre de la même année, l'évêque fraîchement intronisé participe en compagnie de son archevêque-métropolitain Géron au synode convoqué par Otton {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} à Ingelheim en présence de nombreux prélats de l'EmpireModèle:Sfn.
Évêque de Liège
Le diocèse de Liège fait alors partie du duché de Basse-Lotharingie. Cette région du Saint-Empire est menacée par les visées expansionnistes du royaume de Francie occidentale et par les récurrentes révoltes de l'aristocratie lotharingienne. Notger est chargé d'y faire respecter l'ordre impérial<ref>Jean-Louis Kupper, « La geste des pontifes de l’Église de Tongres, Maastricht ou Liège », dans Jean-Louis Kupper, François Pirenne et Philippe George (dir.), Liège — Autour de l’an mil, la naissance d’une principauté ({{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: –|-| – | – }}Modèle:S mini- siècles
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}}), Éd. du Perron, Liège, 2000 Modèle:ISBN, Modèle:P.16.</ref>.
En 980, il reçoit d'Otton II un privilège d'immunité générale, « qui fait de l'évêque, sous l'autorité directe du roi, le seul et unique maître de ses terres et de ses possessions : aucun fonctionnaire royal — en d'autres termes aucun comte — n'a le droit de pénétrer dans ces terres “immunisées” pour y exercer la justice, percevoir des impôts ou lever des troupes<ref>Jean-Louis Kupper, « La geste des pontifes de l’Église de Tongres, Maastricht ou Liège », dans Jean-Louis Kupper, François Pirenne et Philippe George (dir.), Liège — Autour de l’an mil, la naissance d’une principauté ({{#switch: e
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: –|-| – | – }}Modèle:S mini- siècles
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}}), Éd. du Perron, Liège, 2000 Modèle:ISBN, Modèle:P.17.</ref> ».
L'empereur Otton II meurt en 983, son épouse l'impératrice Théophano Skleraina assure la régence pour son fils Otton III. Le roi de Francie occidentale, Lothaire, souhaite en profiter pour faire main basse sur la Lotharingie, dont Liège fait partie.
Afin de prémunir ces visées expansionnistes, l'impératrice est soucieuse de s'assurer de la fidélité de l'évêque Notger. Elle demande au comte de Huy, Ansfrid, de renoncer à sa seigneurie, qu'elle concède ensuite à l'évêché le Modèle:Date<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Chantal du Ry, Huy: histoire d'une ville médiévale à travers ses légendes et ses monuments, CEFAL, 2002, Modèle:P.</ref>. L'évêque de Liège portera désormais le titre de comte, ce qui constitue une première dans l'histoire du Saint-Empire<ref name="+1">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean-Louis Kupper, « Modèle:Lang », dans Jean-Louis Kupper, Françoise Pirenne et Philippe George (dir.), Modèle:Lang, Liège, Éditions du Perron, 2000, Modèle:P.</ref>. Cet évènement constitue l'acte fondateur de l'État liégeois.
Notger songe à transférer le siège du diocèse de Liège à Huy, qu'il considère comme plus facile à défendre. Il renonce à cette idée en 987<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Jean-Louis Kupper, « Modèle:Lang », dans Jean-Louis Kupper, Françoise Pirenne et Philippe George (dir.), Modèle:Lang, Liège, Éditions du Perron, 2000, Modèle:P.</ref>.
Cette année, son diocèse reçoit un second comté, le Brunengeruz, et acquiert l'abbaye de Gembloux. Il acquiert l'abbaye Saint-Gérard de Brogne en 992<ref name="+1" />.
Lorsqu'il ne doit pas s'occuper de grandes tâches politiques ou militaires, Notger se réfugie à Saint-Jean, où il a fait bâtir une maison dans laquelle il partage son temps entre les prières et la lecture, ses activités premières.
Conseiller des ottoniens
Les fonctions de Notger ne s'arrêtent pas à Liège et se développent particulièrement lors de la régence de Théophano.
En 987, la mort soudaine du roi de Francie occidentale Louis V engendre un conflit de succession entre Charles de Basse-Lotharingie et Hugues Capet. L'archevêque de Reims Aldabéron, partisan d'Hugues Capet, avertit l'impératrice Théophano de l'intention des comtes Eudes de Blois et Herbert de Troyes, partisans de Charles de Basse-Lotharingie, de réaliser un raid militaire depuis le château lotharingien de Chèvremont, près de Liège<ref group="N">Le château était situé dans l'actuelle commune de Chaudfontaine.</ref>, en vue de la faire prisonnière<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ludwig Falkenstein, « Modèle:Lang », dans Jean-Louis Kupper, Françoise Pirenne et Philippe George (dir.), Modèle:Lang, Liège, Éditions du Perron, 2000, Modèle:P.</ref>. Notger participe avec l'impératrice à la prise de la forteresse. Cette dernière, ayant régulièrement servi de lieu de révolte de l’aristocratie lotharingienne contre l'autorité du Saint-Empire, est alors démolie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Claude Gaier, « Modèle:Lang », dans Jean-Louis Kupper, Françoise Pirenne et Philippe George (dir.), Modèle:Lang, Liège, Éditions du Perron, 2000, Modèle:P.</ref>.
Notger est fortement lié à la dynastie ottonienne, Otton II comme Otton III n'ont pas manqué de profiter de son dévouement pour, par trois fois, l'emmener en Italie : la première fois pour assurer le couronnement de l'enfant en 983, la seconde fois en vue de soutenir le pape Jean XV contre un sénateur en 989, et une dernière fois en 996 afin de vaincre des citoyens crémonais remettant en cause la légitimité de l'empereur. Il soumet toute l'Italie en seize ans.
L'œuvre de Notger à Liège
Riche et puissant, l'évêque est alors en mesure de se lancer dans une politique de grands travaux. La cité de Liège se transforme en chantier et devient rapidement une ville digne du comte-évêque qui la dirige. Il développe le tissu urbain de la ville, ses fortifications, le commerce et l'enseignement. Sous son règne, la ville de Liège est parfois appelée « l'Athènes du Nord ».
Liège devient au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la capitale d'une puissante principauté épiscopale, grâce à l'action des évêques Éracle, Notger et Wazon. Ses écoles sont célèbres jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Sept collégiales s'élèvent alors dans la ville (Saint-Pierre, Sainte-Croix, Saint-Paul, Saint-Jean, Saint-Denis, Saint-Martin, Saint-Barthélemy) en plus de la cathédrale où est enterré saint Lambert. Deux abbayes bénédictines s'y ajoutent : Saint-Jacques et Saint-Laurent. Tous ces bâtiments religieux forment comme une couronne d'églises autour de la cathédrale, épicentre religieux et politique du diocèse, cœur de la cité de saint Lambert.
Notger entoure Liège d'une solide muraille et fait construire un nouveau palais épiscopal, symbole de sa puissance religieuse et politique.
Décès
Notger meurt le Modèle:Date. Il est enterré, conformément à ses volontés, dans la collégiale Saint-Jean l'Evangéliste de Liège.
Hommages
- Statue de Notger située à côté de l'Église Saint-Remacle-au-Pont de Liège dans le quartier d'Amercœur
Il y a un proverbe liégeois qui dit : Modèle:Citation. Cette citation Modèle:Citation<ref>Modèle:Chapitre</ref> est due à un poète contemporain de Notger qui, s'adressant à la ville, glorifie l'œuvre de bâtisseur du premier prince-évêque.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages
Articles
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Sources anciennes
Articles connexes
- Histoire de la principauté de Liège
- Palais des Princes-Évêques de Liège
- Patrimoine religieux de Liège
- Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Lambert de Liège
- Liste des évêques de Tongres, Maastricht et Liège
- Diocèse de Liège
Liens externes
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