Orderic Vital
Modèle:Infobox Biographie2 Orderic Vital<ref>En latin, Ordericus Vitalis. Orderic est connu comme un nom saxon. Vital est un surnom qui lui fut donné après son entrée au monastère de Saint-Évroult.</ref>, né le Modèle:Date de naissance<ref>Marjorie Chibnall, « General Introduction » in The Ecclesiastical History of Orderic Vitalis, vol. 1, Oxford, 1969, p. 2.</ref> à Atcham, en Angleterre, et mort en 1141 ou 1143<ref>1141/1142 selon François Neveux, la Normandie des ducs aux rois. {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini-{{#ifeq: XII|-| – | XII }}Modèle:S mini- siècle
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}}, Rennes, Ouest-France, 1998 ; 1142-1143 selon Christopher Tyerman, « Orderic Vitalis », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996, Modèle:P.109, ou Kathleen Troup, « Orderic Vitalis » dans Kelly Boyd, Encyclopedia of Historians and Historical Writing, Taylor & Francis, 1999, Modèle:P.883.</ref> à l’abbaye de Saint-Évroult, est un moine anglo-normand connu comme l'un des plus importants historiens du Moyen Âge central. Sa principale œuvre est l’Historia ecclesiastica qui retrace notamment l'histoire du duché de Normandie et du royaume d'Angleterre aux Modèle:S mini- et Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècles.
Biographie
La vie d'Orderic Vital est assez bien connue car il la raconte lui-même dans le livre 4 de son Historia ecclesiastica. Il naît en 1075, près de Shrewsbury en Angleterre. Odelarius, son père, est un Français<ref>Il vient probablement d'Orléans.</ref> venu trouver fortune dans le royaume anglo-saxon qui vient de tomber aux mains des Normands. Clerc érudit, il fait partie de la maison de Modèle:Noble, l'un des lieutenants de Guillaume le Conquérant<ref>Modèle:Ref-Tyerman</ref>. La mère d'Orderic est anglaise mais les historiens n'en savent pas plus, c'est elle qui choisit son prénom d'origine saxonne. Vital passe sa petite enfance dans le Shropshire dont Modèle:Noble- est le comte.
À l’âge de dix ans, son père le confie au monastère de Saint-Évroult en Normandie, il y reçoit le surnom latin de Vitalis. Cette abbaye, fondée au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et restaurée vers 1050, jouit d'une bonne réputation dans le domaine de l'enseignement. Entré comme oblat, Orderic passe les différentes étapes du parcours d'un moine : en 1090, il prononce probablement ses vœux ; en 1091 il est ordonné sous-diacre par l'évêque Gilbert Maminot ; en 1093 diacre et, en 1107-1108, il reçoit la prêtrise<ref>Marjorie Chibnall, Modèle:Ibid., p.23 et 29.</ref> des mains de l'archevêque de Rouen Guillaume Bonne-Âme<ref name="Jouen">Modèle:Ouvrage</ref>.
Dans le même temps, le jeune moine apprend à Saint-Évroult la grammaire et le latin sous la direction de Jean de Reims<ref>Véronique Gazeau, « Orderic Vitalis » dans André Vauchez, Richard Barrie Dobson, Adrian Walford, Michael Lapidge, Encyclopedia of the Middle Ages, Routledge, 2000, p. 1050.</ref>. Son travail à l'abbaye se spécialise dans la lecture et la copie d'ouvrages<ref>il reproduisit en particulier l’Historia ecclesiastica de Bède le Vénérable.</ref> ; il est le bibliothécaire et responsable du scriptorium. À partir de 1095 ou environ, Orderic rédige les Annales du monastère puis se consacre à interpoler l'œuvre de Guillaume de Jumièges, les Gesta Normannorum Ducum (Geste des ducs de Normandie). L'abbé Roger du Sap lui demande alors d'écrire une histoire du monastère. C'est le point de départ de l’Historia ecclesiastica, le travail le plus fameux de Vital<ref>François Neveux, Modèle:Ibid., p. 344.</ref>.
L’Historia ecclesiastica
Une source narrative majeure
Marjorie Chibnall considère la principale œuvre d'Orderic Vital, l’Historia ecclesiastica<ref>En français, l’Histoire ecclésiastique.</ref>, comme « un des travaux historiques les plus valables et agréables à lire du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Marjorie Chibnall, Modèle:Ibid., p. 1.</ref> ». C'est une source de premier ordre pour l'histoire de la Normandie ducale et de l'Angleterre normande. Elle a peu de succès au Moyen Âge mais depuis sa publication au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les érudits et les historiens l'utilisent beaucoup. Son intérêt dépasse le simple apport de dates et d'événements. L’Historia ecclesiastica renseigne sur la société féodale, sur les coutumes sociales et sur la culture monastique. Elle fournit une série de portraits des puissants de l'époque, roi, reines, évêques ou barons. Elle a d'autant plus de valeur pour les historiens modernes que la théologie du moine, centrée sur le respect des lois divines, l'incite à chroniquer son époque sans toujours tenir compte de la propagande normande<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Au départ, pourtant, le travail du moine doit se limiter à écrire l'histoire de l'abbaye de Saint-Évroult. Puis le projet s'élargit temporellement et géographiquement. Dépassant le cadre du monastère, Orderic Vital s'intéresse à la Normandie, à l'Angleterre, à l'Italie du Sud et à la France. Il remonte à la naissance du Christ. L'œuvre aboutit à une chronologie universelle dans la lignée de celle de Bède le Vénérable. De 1114 à 1141, le moine se consacre à cet énorme travail de recherche et d'écriture, n'hésitant pas parfois à réviser certains passages. Il le termine peu avant sa mort en 1141-1143, à plus de Modèle:Unité.
Composition
L’Historia ecclesiastica se compose de treize livres que l'on peut regrouper en plusieurs thématiques<ref>François Neveux, Modèle:Ibid., p. 344 et Véronique Gazeau, Modèle:Ibid.</ref> :
- Modèle:Nobr rom et Modèle:II - Histoire des débuts de la Chrétienté ;
- Modèle:Nobr rom à Modèle:V - Conquêtes de l'Angleterre et de l'Italie du Sud ;
- Modèle:Nobr rom - Histoire du monastère de Saint-Evroult. C'est en fait le premier livre rédigé par le moine ;
- Modèle:Nobr rom à Modèle:XIII - Histoire de la Chrétienté à partir de 1083.
Principales éditions
- Historia ecclesiastica
- Historia ecclesiastica, publiée par Duchesne, Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. C'est la première édition du texte de Vital ;
- Historiae ecclesiasticae, éd. Auguste Le Prévost et Léopold Delisle, 5 tomes, Paris, 1838-1855 ; t. 1 ; t. 2 ; t. 3 ; t. 4 ; t. 5
- The Ecclesiastical History of Orderic Vitalis, éd. Marjorie Chibnall, 6 vol., Oxford, 1969-1980.
- Histoire de Normandie
- Histoire de Normandie, éd. François Guizot, trad. Louis Du Bois, 4 tomes, 1825-1827 : t. 1 ; t. 2 ; t. 3 ;
- Réédition en fac-similé, Condé-sur-Noireau, éd. Charles Corlet, 2001-2002,
- Réédition en 5 tomes, Clermont-Ferrand, Paleo, 2003-2004, t. 1 : Modèle:ISBN ; t. 2 : Modèle:ISBN ; t. 3 : Modèle:ISBN ; t. 4 : Modèle:ISBN ; t. 5 : Modèle:ISBN ;
Son travail d'historien
Les historiens, tant français que britanniques, saluent le travail d'Orderic Vital. Pour François Neveux, le moine de Saint-Evroult est « le plus grand historien de la période ducale<ref>François Neveux, Modèle:Ibid., p. 343.</ref> ». Pour Kathleen Troop, c'est « un des plus importants historiens anglo-normands » avec Guillaume de Malmesbury<ref>Kathleen Troop, Modèle:Ibid., p. 884.</ref>. Grâce aux écrits du moine et historien, on connaît les exploits de plusieurs chevaleresses, comme Isabel de Conches qui a mené des armées féodales contre les seigneurs voisins et qui est décrite comme Modèle:Citation par Orderic<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Style
Dans ses Interpolations aux Gesta Normannorum Ducum ou dans l’Historia ecclesiastica, Orderic Vital pratique le récit. Il ne consigne pas une succession d'événements. Il raconte et explique. Sa prose est rythmée ; son style éloquent et expressif<ref>Véronique Gazeau, Modèle:Ibid.</ref>. Pour rendre encore plus vivant ses écrits, il prête à ses personnages des dialogues et des discours qu'il a en fait lui-même inventés.
Des sources multiples
L’Historia ecclesiastica repose sur une documentation très large. L'auteur utilise plus de 100 sources narratives<ref>Kathleen Troop, Modèle:Ibid., p. 883.</ref>. Parmi celles-ci, les œuvres de ses prédécesseurs normands : Dudon de Saint-Quentin, Guillaume de Jumièges et Guillaume de Poitiers. Marjorie Chibnall a aussi suggéré que Vital s'est appuyé sur des chartes, des annales ou des vies de saints. De plus, il s'est entretenu avec les protagonistes des événements, qui se sont arrêtés au monastère. Il tient, par exemple, le récit du naufrage de la Blanche-Nef (survenu en 1120) du seul survivant, Bérold.
Orderic Vital profita de ses voyages en dehors du monastère pour élargir ses sources d'informations. Il visita des bibliothèques et interrogea des témoins. Marjorie Chibnall a établi que le moine de Saint-Evroult se rendit dans d'autres abbayes normandes (le Bec), en Angleterre (à Worcester et à Crowland) et en France (il est à Maule en 1106, à Cluny en 1132)<ref>Marjorie Chibnall, Modèle:Ibid., p. 25.</ref> ainsi qu'à des conciles, comme celui de Reims en 1119.
Une lecture particulière de l'histoire
Les erreurs factuellesModèle:Référence nécessaire et les nombreuses digressions de l’Historia ecclesiastica nuancent la bonne impression laissée par le travail d'Orderic Vital. Selon Véronique Gazeau Modèle:Citation, sa vision de l'histoire et de son rôle d'historien appelle donc à la prudence<ref>Modèle:Lien web</ref>. Formée à l'école monastique, Orderic propose une histoire orientée, plus précisément une histoire théologique. Dieu en est le principal acteur et la parousie l'ultime objectif. Les catastrophes naturelles témoignent du courroux divin. Le récit des misérables obsèques de Guillaume le Conquérant est là pour rappeler que même le plus puissant des rois a une gloire bien éphémère. Volontiers moralisateur, Orderic Vital dénonce ou magnifie les multiples actions de ses contemporains afin de fournir aux hommes des exemples à suivre ou à éviter<ref>Kathleen Troop, Modèle:Ibid.</ref>. Sa lecture de l'histoire est du coup subjective. Il justifie la conquête de l'Angleterre par la nécessité d'une réforme du clergé anglo-saxon. Auteur d'une satire sur les mœurs ducales, il décrit comme des monstres certains personnages (par exemple Modèle:Noble) parce qu'ils ne respectent pas l'Église<ref>Kathleen Thompson, « Orderic Vitalus and Robert of Bellême », dans Journal of Medieval History, 20, 1994, p. 131-144.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Léopold Delisle, Notice sur Orderic Vital, Modèle:5e et dernier volume de l'édition de l’Historiae ecclesiasticae d'Orderic Vital, publiée par Auguste Le Prévost pour la Société de l'histoire de France, 1855.
- Modèle:Ref-Tyerman
- François Neveux, La Normandie des ducs aux rois. {{#switch: -
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| Modèle:S mini-{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini- siècle
}}, Rennes, Ouest-France, 1998
- Kathleen Troup, « Orderic Vitalis » dans Kelly Boyd, Encyclopedia of Historians and Historical Writing, Taylor & Francis, 1999, p. 883-884
- Véronique Gazeau, « Orderic Vitalis » dans André Vauchez, Richard Barrie Dobson, Adrian Walford, Michael Lapidge, Encyclopedia of the Middle Ages, Routledge, 2000, p. 1050
- Marjorie Chibnall, « General Introduction » in The Ecclesiastical History of Orderic Vitalis, vol. 1, Oxford, 1969
Liens externes
- L’Historia ecclesiastica en ligne
- Histoire de Normandie. Il s'agit de l'édition de François Guizot sortie de 1825 à 1827Modèle:Commentaire biblio
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