Orthodoxie et hétérodoxie en économie

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L'orthodoxie et l'hétérodoxie en économie renvoient à l'opposition entre les théories et thèses économiques considérées comme faisant partie du mainstream, c'est-à-dire du consensus, et celles appartenant à des écoles de pensée économiques marginales, refusant l'orthodoxie. Le contenu de l'orthodoxie et de l'hétérodoxie évolue en fonction des théories et paradigmes qui acquièrent une place dominante au niveau institutionnel au point de marginaliser les autres.

Une théorie orthodoxe : un paradigme dominant

Modèle:Pertinence section Selon John Atkinson Hobson, un des premiers à se considérer comme un hérétique en économie, l'orthodoxie est l'acceptation de théories et d'opinions qui font autorité. Se plaçant sur le plan mental, il estime que c'est Modèle:Citation<ref> Hobson, 1938, p.90</ref>.

Limites des connaissances sur l'économie

Sur le caractère scientifique de l'économie, Jean Tirole estime "qu’il est vrai que les économistes ne savent pas tout, loin de là. Comme l’ingénieur, l’économiste développe des modèles pour comprendre l’essentiel de la situation, en teste la robustesse par rapport aux hypothèses et en mesure la validité économétriquement ou en laboratoire. L’économie se situe à cet égard au niveau de la climatologie ou de la médecine, qui a réalisé des progrès remarquables, mais parfois ne parvient toujours pas à guérir un rhume. Le caractère scientifique de l’économie n’est pas en question, mais il s’agit d’une science complexe, que l’on ne comprend pas toujours"<ref>Modèle:Article</ref>.

Critique des modèles dominants

Une critique régulièrement adressée aux économistes orthodoxes est que les hypothèses de leurs modèles sont irréalistes. David Romer répond que Modèle:Citation<ref>Romer, David. 2001. Advanced Macroeconomics. 2nd edition. Boston, MA: McGraw-Hill. (Traduction française : Romer, David. 1997. Macroéconomie approfondie. Paris : Ediscience.)</ref>.

L'utilisation des mathématiques en économie est aussi régulièrement remise en cause<ref>Modèle:Article</ref>.

Les modèles dominants seraient "rejetés par les faits"

Jean Tirole dans un mémo Assumption in economics : « La théorie fournit le cadre conceptuel. C'est également la clé pour comprendre les données. Sans théorie – c'est-à-dire sans système d'interprétation – les données sont au mieux un ensemble d'observations et de corrélations intéressantes, sans implications claires pour la politique économique. Inversement, une théorie est enrichie de preuves empiriques, qui peuvent invalider ses hypothèses ou ses conclusions et peuvent ainsi l'améliorer ou la renverser. Ce travail empirique s'est étendu pour dominer l'économie dominante est en fait une bonne nouvelle pour la théorie, en raison de leur complémentarité »<ref>Modèle:Article</ref>.

Pierre Cahuc et André Zylberberg avancent que « l'économie est devenue une science expérimentale »<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Critiques des institutions de la recherche en économie

Selon Pierre Cahuc et André Zylberberg, les études publiées dans des revues académiques, ayant subi un processus de relecture par les pairs, permettent, lorsqu'elles produisent des résultats convergents, de produire l'image la plus fiable sur l'état du monde. Le « négationnisme scientifique », notamment économique, est alors l'attitude de ceux qui s'opposent sans justification, selon les auteurs, à ces résultats, prétendant souvent s'opposer à la « pensée unique » ou mettre en lumière des failles de la recherche « orthodoxe » : les auteurs citent comme exemples le discours des industriels du tabac autrefois, aujourd'hui de certains grands patrons ou économistes « hétérodoxes » tels que « les Économistes atterrés ». Ils précisent que « des résultats qui apparaissent pour la première fois dans des rapports ou des livres, même à gros tirage, n’ont aucune fiabilité »<ref name=":0" />.

En 2015, certains chercheurs en sciences sociales, notamment du groupe des Économistes atterrés, souhaitaient la création au sein du Conseil national des universités d'une section « Institutions, économie, territoire et sociétés ». Jean Tirole s'oppose à celle-ci dans une lettre ouverte à la ministre chargée de l'Enseignement supérieur, Najat Vallaud-Belkacem, dans laquelle il considère qu'elle serait "une catastrophe pour la visibilité et l’avenir de la recherche en sciences économiques dans notre pays". "Il est indispensable que la qualité de la recherche soit évaluée sur la base de publications, forçant chaque chercheur à se confronter au jugement par les pairs. C’est le fondement même des progrès scientifiques dans toutes les disciplines. Chercher à se soustraire à ce jugement promeut le relativisme des connaissances, antichambre de l’obscurantisme. Les économistes autoproclamés « hétérodoxes » se doivent de respecter ce principe fondamental de la science. La création d’une nouvelle section du CNU vise à les soustraire à cette discipline"<ref>Lettre de Jean Tirole (lire en ligne)</ref>.

Subjectivité de la différence entre orthodoxie et hétérodoxie

La différence entre orthodoxie et hétérodoxie est difficile à placer et est souvent subjective. Par exemple Thomas Piketty a largement recours aux méthodes quantitatives et à la modélisation, a publié dans des prestigieuses revues Modèle:Citation et est parfois considéré comme Modèle:Citation. D'autres comme Gaël Giraud ou Matheus Grasselli utilisent des outils mathématiques plus avancés que ceux utilisés en économie Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

L'assimilation entre Modèle:Citation, mainstream ou École néoclassique est répandue alors que ces termes ne sont pas synonymes. De même, la notion d'Modèle:Citation assimile rejet du mainstream et rejet de l'économie Modèle:Citation. Kenneth Arrow a travaillé aussi bien sur l'Équilibre général, Modèle:Citation des années 1950 que sur l'économie comme Système complexe, encore Modèle:Citation en 2018<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Le courant keynésien était orthodoxe après la Seconde Guerre mondiale, ce qui a changé à la fin des années 1970 et au début des années 1980, il est depuis lors considéré comme hétérodoxe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Courants économiques considérés comme hétérodoxes

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Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

  • John Atkinson Hobson, 1938, Confessions of an Economic Heretic, George Allen Unwin LTD
  • Liem Hoang Ngoc, 2011, "Les théories économiques, petit manuel hétérodoxe", La Dispute.
  • Steve Keen, L’Imposture économique (traduit de Modèle:Lien), Les Éditions de l'Atelier, 2014

Articles connexes

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