Périzonium
Le périzonium ou Modèle:Langue<ref>Notice du Louvre</ref> [peʁizɔnjɔm] (du grec: περίζωμα, autour de la ceinture), est un pagne qui servait de caleçon durant l'Antiquité. Ses plus anciennes attestations remontent à la civilisation minoenne dans l'île de Crète<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Appelé aussi Saint Pagne ou pagne de pureté, il désigne avec cette dénomination le morceau d’étoffe qui aurait servi à cacher la nudité de Jésus de Nazareth en croix.
Historicité du périzonium au cours de la crucifixion
Il est probable que lors de la crucifixion, les bourreaux romains aient retiré le michrasim, le caleçon en toile de Jésus, mais il est moins vraisemblable qu'ils l'aient recouvert de ce pagne afin de respecter la pudeur juive (humiliation supplémentaire de la part des Romains, la dénudation est complète comme pour la flagellation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>).
L'évangile de Nicodème composé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle évoque cet attribut : Modèle:Citation. La représentation du périzonium par les artistes n'apparaît qu'à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Relique
Selon le récit légendaire de retour de Jérusalem de Charlemagne appelé Modèle:Lang<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il est raconté que le roi de Constantinople lui aurait offert des reliques de la Passion (Saint-Suaire, un clou et un morceau de bois de la Vraie Croix, la Sainte Lance et le périzonium) et d’autres reliques d’importance (langes de Jésus, chemise de la Vierge). La relique du périzonium est toujours conservée dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, les autres ayant été transférées en 876 par Charles II le Chauve à l'abbaye royale de Saint-Denis et l'église Saint-Corneille de Compiègne.
Iconographie
La forme du périzonium est importante pour dater les représentations du Christ en croix et permet aussi de symboliser certaines idées à son sujet (ceinture, longueur, etc.).
Dans les représentations les plus anciennes, les artistes optent pour un supplicié entièrement nu. C'est à son arrivée à Rome, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle que Jésus est représenté portant le plus souvent un Modèle:Lang (tunique longue), plus rarement un Modèle:Lang (cache-sexe minimaliste réduit à une fine bande de tissu, tel un string)<ref>Dans la Cathédrale Saint-Just-et-Saint-Pasteur de Narbonne, primitivement dédiée à Saint-Genès, une peinture, probablement d'origine orientale, montre un christ imberbe, ceint seulement du subligaculum, pagne d'athlète typique de l'Antiquité romaine.</ref> alors que la tradition romaine était de crucifier les individus nus<ref name="Bœspflug">Modèle:Ouvrage</ref>. Cette figure du crucifié quasi nu, de type hellénistique, va disparaitre au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Grégoire de Tours raconte en 593 dans son De Gloria Martyrium que le Christ apparut en songe par trois fois à un prêtre nommé Basil, pour en dénoncer la nudité et le menacer de mort s'il ne la couvrait pas. Dans les représentations postérieures, il est revêtu le plus souvent d'un colobium (tunique longue)<ref> Modèle:Ouvrage </ref>, motif iconographique qui se répand dans les régions d'Orient sensibles aux influences monophysites qui proscrivent la représentation de l'humanité du Christ, puis qui devient très rare dans l'iconographie à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Au cours du Moyen Âge, il y a débat car l'Évangile selon Jean dit que les soldats romains se partagent la tunique du Christ<ref>Modèle:Réf Bible</ref>. Les artistes à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle délaissent progressivement le colobium au profit du périzonium qui s'impose vers le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, créant différents styles de drapés dont certains prennent une grande dimension dans l'art roman (reflétant peut-être une légende contemporaine selon laquelle Marie, au pied de la croix, aurait découpé un morceau de son manteau pour couvrir la nudité de son fils)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Vers la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Giotto peint un périzonium transparent Modèle:Incise qui montre un Jésus sans attribut sexuel, par référence à saint Augustin qui dénie à Jésus Christ la potentia generandi (« puissance sexuelle »), puis au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le périzonium redevient « opaque et décent »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L’ostentatio genitalium (exhibition des organes génitaux) du Christ a une justification théologique, celle d'affirmer l'humanité du Christ, mais se heurte à la censure des nudités à partir du concile de Trente et de la Réforme catholique qui réprouvent les tendances profanes au retour à la beauté et à la nudité classique. Cette censure, qui restera une constante de la piété rigoriste, est à l'origine de l'ajout de pagne de pureté (perizonium en plâtre ou en plomb sur les statues, perizonium opaque<ref>Tel le pagne de pureté du Crucifix de Cellini.</ref> puis transparent sur les peintures)<ref name="Bœspflug"/>, selon un curieux processus : Modèle:Citation.
Représentations dans les arts
Modèle:Voir aussi Dans l'iconographie chrétienne, le perizonium n'est visible que sur certaines scènes : celles de la Crucifixion et la Déposition de la Croix (voire la Pietà) :
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Relief en ivoire (420-430 ca) : Christ en subligaculum.
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Évangéliaire de Rabula (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle) : Christ en colobium.
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Crucifix de don Fernando et doña Sancha (vers 1063), musée archéologique national de Madrid. Le Christ y porte un perizonium adhérent avec une large attache et couvrant les jambes jusqu'aux genoux.
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Rhabillage de Jésus des mains de sa mère (scène du milieu, Modèle:Lien, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).
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Pérugin, Crucifixion (vers 1482), Washington, National Gallery of Art.
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Francisco de Zurbarán, Crucifixion (1627), Art Institute of Chicago.
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Cornelis Schut, Déposition (vers 1630), Liège, Grand Curtius.
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Giotto, Crucifixion (vers 1300), Padoue, église de l'Arena de Padoue.