Principauté de Hutt River

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Subdivision administrative La principauté de Hutt River (en anglais, Modèle:Lang) ou Hutt River est une micronation dont le territoire était constitué de plusieurs exploitations agricoles en Australie-Occidentale. C'est la plus ancienne micronation australienne<ref>Modèle:Lien web</ref>. Fin 2019, la principauté annonce la fermeture de ses « frontières », puis en août 2020, elle est officiellement dissoute.

Dans un contexte de conflit entre Leonard Casley, son propriétaire, et les autorités de l’Australie-Occidentale, lié à des questions de quotas agricoles, l’exploitation s’est déclarée indépendante le Modèle:Date sous le nom de « province de Hutt River », puis a décidé l’année suivante de devenir une principauté, sous la houlette de Leonard Casley devenu « Prince Leonard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Plus de quarante ans plus tard, Hutt River poursuit son existence comme micronation imitant les États souverains, mais sans reconnaissance internationale. Recevant plusieurs dizaines de milliers de visiteurs par an, elle émet des timbres, des monnaies et même des passeports.

S’accommodant de cette situation folklorique, l’Australie traite avec égards le « prince Leonard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} ». Toutefois, elle ne peut pas fermer les yeux sur la vente à l’étranger de passeports « Hutt River », ni sur le fait que la principauté ne paie pas ses impôts<ref>Now Leonard wants a uni.", by Karen Valenti, 17 February 2003, Gold Coast Bulletin, Modèle:P.</ref>.

Situation et topographie

Fichier:Hutt River.png
Carte de la principauté

Hutt River est initialement une exploitation agricole de Modèle:Unité en Australie-Occidentale, située à Modèle:Unité au nord de Perth et à Modèle:Unité au nord-ouest de Northampton<ref name="The New York Times">Modèle:Article</ref>.

Le paysage du sud de la partie principale est dominé par un étang de couleur rose. L’Ouest est constitué d’une vaste vallée agricole. Nain, la capitale (où se trouve la résidence princière et le bâtiment gouvernemental), se trouve à la frontière de cette zone. Un peu plus à l’est le mont Sécession s’élève au milieu d’un paysage principalement agricole, qui constitue le Nord et l’Est du pays.

Le paysage est aussi très fortement marqué par le fleuve Hutt – qui donne son nom au pays. Celui-ci est entouré d’une végétation abondante au milieu d’un paysage semi-désertique. Le fleuve se scinde en deux parties non loin de Nain : il part à l’ouest vers l’océan Indien et à l’est il ne perdure que très peu.

Le climat est subtropical. L’amplitude de température entre l’été et l’hiver est très peu marquée, mais du fait de la latitude, les températures ne descendent que très rarement en dessous de Modèle:Tmp.

Le territoire est peuplé de quelques dizaines d’habitants (20 à 60)<ref name="The New York Times" />.

Chronologie

En novembre 1969, le gouvernement d’Australie-Occidentale impose des quotas de production aux exploitations agricoles. La ferme de Leonard Casley – futur Leonard I – reçoit l’ordre de produire désormais 1/Modèle:25e de sa production antérieure de blé. Pour éviter la faillite, le fermier décide de faire appel de la décision en envoyant des courriers aux différentes instances administratives et gouvernementales de l’État et de la fédération<ref name="ess">Modèle:Lien web (pdf)</ref>.

Le Gouverneur général d’Australie, représentant la reine d’Angleterre, refuse d’intercéder, sur les conseils des ministères concernés. Mais, légalement, le droit est laissé à Léonard Casley de faire appel de la décision auprès de la reine Élisabeth II, chef de l’État fédéral australien.

Pressé par l'application du décret sur les quotas<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Modèle:Lien web Article sur le site National Museum of Australia</ref>, Léonard Casley porte l'affaire devant la reine d'Angleterre en invoquant le Modèle:Lien, une loi royale qui oblige le dédommagement des vassaux pour tout « enrichissement injuste ». Plutôt que de demander de l'argent pour compenser la perte en production de blé, Léonard Casley, réclame l'indépendance au nom de Hutt River vis-à-vis de l'Australie. L'indépendance de la « province de Hutt River » est proclamée par un conseil des résidents de l'exploitation le Modèle:Date<ref name="ess" />,<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> En 1971, le conseil nomme Leonard Casley « prince de la province de Hutt River » pour s'appuyer sur une loi royale énonçant que toute atteinte au droit d’un prince à exercer ses prérogatives dans sa principauté est un acte de trahison<ref>Modèle:Article</ref>.

Le Modèle:Date, la principauté de Hutt River « déclare la guerre » à l’Australie. Cette guerre ne donne lieu à aucune effusion de sang, ni à aucun coup de feu. Quand le prince notifie la cessation des hostilités, la guerre n’a donc été qu’une déclaration formelle<ref name="declaration">Modèle:Lien web</ref>.

L'après-guerre est marquée par un grand immobilisme politique. Onze ans après la guerre, en 1988, Hutt River se dote d'une armée. Par la suite, la principauté adopte un Diplomatic protocol Act, un Nationality Act, un Lands Act, un Peerage Act, un International Banking Act, et un Ibc Act. En 2005, la fiscalité est simplifiée avec le tax act, et la même année le pays se dote d'une Constitution qui innove en instituant notamment un pouvoir législatif élu au suffrage universel.

Le Modèle:Date, le pays change de nom : anciennement dénommé « principauté de la province de Hutt River », il devient simplement « principauté de Hutt River ».

À compter de 2004, sous l'impulsion de l'homme d'affaires Geoffrey Taylor, Hutt River est passée à une vitesse supérieure en ouvrant un registre des sociétés et en proposant contre finances l'enregistrement de compagnies internationales dans la principauté. Une législation commerciale et bancaire a été mise en place et Hutt River a vendu, entre autres, des licences bancaires et des autorisations d'ouverture de casinos en ligne. Un article publié en 2007 dans le quotidien français Le Figaro s'est indigné de l'attribution d'une licence de fabrication pour le Viralgic, un produit de phytothérapie prétendant soigner le sida par les plantes qui n'avait pu obtenir en France d'autorisation de mise sur le marché, et ce contre le paiement de Modèle:Unité par an. Interrogé par la presse australienne sept ans plus tard, alors que le nom de G. Taylor était évoqué en relation avec le crime organisé à l'échelle mondiale, Leonard Casley affirme avoir strictement coupé les ponts avec l'individu, lui retirant son titre de noblesse, son rang dans la diplomatie princière et même sa nationalité - il précise au journaliste qui l'interroge : « Il n'y a pas eu un incident spécifique, c'est l'ensemble de son action. Je ne veux pas en parler davantage »<ref>Modèle:Article ; l'article français évoquant le Viralgic est dû à Modèle:Article. En complément à ces sources, Modèle:Article apporte un éclairage complémentaire sur la personnalité de G. Taylor, le site web de la Southern Star Private International Bank fournit un exemple de banque incorporée à Hutt River. On trouve sur le site de la principauté deux pages datant de 2008 qui évoquent indirectement l'éviction de G. Taylor : [1] et [2], un lien vers la législation de la principauté en matière commerciale [3] et une page de tarifs du registre des sociétés : [4]</ref>. En 2012, le responsable d'un site d'information boursière, Daniel Webb, s'étonnait que le registre des sociétés de Hong Kong mentionne Hutt River au sein d'une liste de lieux d'incorporation de sociétés ; en réponse, les autorités responsables du registre faisaient savoir qu'elles allaient procéder à la révision de cette liste contestée<ref>Modèle:Article</ref>. Cependant plusieurs banques Singapouriennes, Hong-Kongaises proposent de conserver les fonds dans leurs filiales à Hutt River<ref>Nautilus Bank par exemple</ref>.

Le 11 février 2017, le « prince Léonard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} » abdique pour raisons de santé en faveur de son plus jeune fils, Graeme (qui devient ainsi second prince de Hutt River, sous le nom de « [[Graeme Casley|Graeme {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}]] »)<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En juin 2017, le prince Léonard est condamné par la cour suprême d'Australie occidentale à payer Modèle:Nombre de dollars d'arriérés d’impôts, le Prince Wayne étant lui condamné à payer Modèle:Unité pour le même motif<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sebastian Neuweiler et Joanna Menagh , « Hutt River Province tax row: Self-proclaimed 'Prince Leonard' and son ordered to pay Modèle:Unité », ABC, 16 juin 2017.</ref>.

Le 27 décembre 2019, croulant sous 3 millions de dollars de dettes à l'Australian Taxation Office, le gouvernement annonce la fermeture des frontières de la principauté de Hutt River à partir du 31 janvier 2020. Le prince Graham conclut le communiqué qu'il Modèle:Citation et que la pause servira à évaluer Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le 21 avril 2020, pour le Modèle:50e anniversaire de Hutt River, lors d'une interview à ABC, Graham annonce que les discussions avec le gouvernement australien avançaient bien vers une résolution du problème Modèle:Citation des taxes, ouvrant la voie vers une poursuite de l'existence de la principauté, avant que tout soit interrompu par l'épidémie de Covid-19<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le 3 août 2020, le Gouvernement de la Principauté annonce que sur décision conjointe avec le Prince Graeme, Hutt River est dissoute, réintégrant ainsi le Commonwealth d'Australie<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les attributs de la « souveraineté »

Fichier:Prince Leonard Bust (14389745770).jpg
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Outre les attributs classiques d'une principauté souveraine (chef d'État, drapeau) dont disposent traditionnellement les micronations même les plus folkloriques, la principauté de Hutt River émet également des passeports et timbres-poste qui constituent pour leurs émetteurs une entreprise lucrative<ref>L’adjectif « lucratif » est utilisé par S. Bertin-Hoffman, ouvrage cité en bibliographie, Modèle:P. au sujet du commerce de passeports.</ref>.

Leonard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }}, prince de Hutt River

Né le Modèle:Date à Kalgoorlie<ref>Modèle:Lien web Reproduction d'un article paru dans le Modèle:N°353 de Numismatique & Change d’octobre 2004 </ref>, Leonard George Casley devient en 1971 le « prince Leonard {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} », chef d'État de la micronation, et sa femme, la princesse Shirley<ref name="The New York Times"/>. Il abdique en 2017 en faveur de son fils, Graeme<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le prince Léonard meurt le 13 février 2019 à l'âge de Modèle:Nombre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Prince Leonard, who seceded from Australia to form micro-nation Hutt River, dies aged 93 », The Guardian, 13 février 2019.</ref>.

Le drapeau

Le drapeau représente sur fond bleu, un disque blanc à l'intérieur duquel se superposent le contour d’une tête de bovin, un oiseau bleu à ailes déployées et une balance de justice dorée.

Le bovin représente le caractère rural du pays, l’oiseau l’indépendance et la balance la justice.

Passeports

Hutt River émet des passeports qui étaient, au [[1er janvier|Modèle:Abréviation discrète janvier]] 2009, tarifés 500 dollars australiens<ref>S. Bertin-Hoffman, Modèle:P.</ref>. Une note du Secrétariat général du Conseil de l’Union européenne a désigné ceux-ci comme des « passeports fantaisistes [...] émis par des organisations privées ou des individus » sur lesquels des visas ne doivent pas être apposés<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Timbres

Il y aurait près de 220 timbres de Hutt River, les timbres servant aussi de produit touristique d’où certainement l’importance de la poste<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Monnaies

Fichier:Hutt River Province coin 1991.JPG
Pièce commémorative frappée en 1991

Il existe des billets de un, deux, dix, vingt et cinquante dollars, ainsi que des pièces dont certaines en or. Ces billets et pièces sont libellés en « dollars de Hutt River »<ref name=":0" />.

Tourisme à Hutt River

Selon Bruno Fuligni, la principauté reçoit environ Modèle:Nombre annuels<ref>Bruno Fuligni, référence en bibliographie, Modèle:P., cité par S. Bertin-Hoffmann, Modèle:P..</ref> à qui sont vendus des souvenirs, des timbres-poste, des billets de banque en dollars de Hutt River. Un article d’Arnaud Rodier publié dans le Figaro en 2007 fournit une estimation plus modeste de Modèle:Nombre par an<ref name="Figaro">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Hutt River et les autorités australiennes

La principauté folklorique est traitée avec bienveillance par les autorités locales, y compris des personnalités de rang élevé au gouvernement d’Australie-Occidentale voire au gouvernement fédéral. On accepte de participer à des cérémonies, voire de fermer les yeux en matière fiscale<ref>Selon Judy Lattas, sociologue à l’Université Macquarie, interrogée dans l’article du New-York Times précité.</ref>. Ainsi la principauté de Hutt River peut-elle se targuer d’avoir reçu à l’occasion du quarantième anniversaire de son indépendance des courriels aimables des secrétariats des gouverneurs des provinces australiennes et même du Premier ministre d’Australie, Kevin Rudd<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le « Prince » Leonard Casley se targue même d'avoir en sa possession une note « secrète » non datée du département des Territoires dont le rédacteur fait état d'« incertitudes légales » sur le statut constitutionnel de Hutt River et conclut qu'« à son avis », la principauté constitue une « entité légale » dont les passeports sont « valides » et le Prince « non redevable de l’impôt australien »<ref>Note citée par S. Bertin-Hoffman, Modèle:P. et reproduite en annexe IV Modèle:P.</ref>. Il assure aussi que la principauté a le droit de vendre du vin sans licence, et d'installer des émetteurs de radio<ref name="Figaro"/>. Il exhibe également un document de l'administration fiscale daté du 17 janvier 2005 qui lui communique un remboursement d'impôt tout en l'admettant au statut fiscal de « non-résident »<ref>S. Bertin-Hoffman, Modèle:P. et reproduite en annexe IV Modèle:P. (le nom de destinataire apparent sur le document est Arthur W Casley).</ref>. Pourtant, le 4 octobre 2007, la Haute Cour d'Australie a rejeté une requête de Leonard Casley, poursuivi pour omission de déclaration fiscale ; alors que L. Casley affirme dans sa requête ne pas être assujetti à l’impôt australien, la « province de Hutt River » n'appartenant pas à l’Australie, les juges rejettent avec vigueur sa requête comme « dénuée de sérieux, frivole et vexatoire »<ref>S. Bertin-Hoffman, Modèle:P.. Une copie du jugement est disponible sur le site de l’Australasian Legal Information Institute.</ref>.

En octobre 2007, informée de l’existence d’un bureau à Dubaï qui vendait des passeports de Hutt River, l’ambassade d’Australie aux Émirats arabes unis (EAU) a publié un communiqué de mise au point : il y est rappelé que, pour le gouvernement australien, la « province de Hutt River » n’est qu’une propriété privée à usage agricole dépourvue de statut légal et de souveraineté, et que les passeports émis au nom de cette entité ne sont pas reconnus par l’Australie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Communiqué sur le site de l’ambassade d’Australie à Abu Dhabi</ref>.

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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