Réforme radicale
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La Réforme radicale est un mouvement réformateur composé de nombreux courants protestants hétérogènes qui se sont développés en marge de la Réforme protestante luthérienne et calviniste.
Malgré cette hétérogénéité, les réformateurs radicaux ont en commun de vouloir créer une Église professante c'est-à-dire reposant sur l'adhésion personnelle à la foi sans aucune contrainte venant de l'État. Cela les amène à privilégier le baptême des adultes, la réduction drastique du nombre des sacrements à deux (baptême et eucharistie), à contester la prééminence de la théologie savante et une vision de la foi chrétienne fondée sur l'inspiration directe par l'Esprit saint censé guider les croyants sans intervention d'une hiérarchie religieuse.
Il englobe des réformateurs tels que Menno Simons, Nicholas Storch, Andreas Bodenstein (Andreas Karlstadt), Kaspar Schwenckfeld, ainsi que groupes comme les anabaptistes, les antitrinitaires (unitariens) et les spiritualistes (dont les membres sont parfois qualifiés de Modèle:Langue ou « enthousiastes »).
Caractéristiques
Le concept de « réforme radicale » a été promu par le théologien américain George Huntston Williams<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. L'historien américain Modèle:Lien et le théologien allemand Modèle:Lien ont surnommé la réforme radicale « l'aile gauche de la Réforme »<ref>Modèle:Article.</ref>. Afin d'éviter toute connotation politique, l'historienne de l’Église Irene Dingel, de l'université de Mayence, utilise quant à elle le terme de « dissidence réformatrice »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Histoire
La plupart de ces mouvements radicaux ont émergé dans les premières années de la Réforme (1520-1530) et n'ont guère perduré<ref>Jean Séguy, RÉFORME RADICALE, universalis.fr, France, consulté le 21 mars 2020</ref>. Représentée, pour la plupart du temps, par des penseurs solitaires ou des groupuscules limités, la Réforme radicale propose une remise en cause non seulement de la conception religieuse mais encore de la société du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref> Randall Herbert Balmer, Encyclopedia of Evangelicalism: Revised and expanded edition, Baylor University Press, USA, 2004, Modèle:P.</ref>.
Elle s'inscrit d'une certaine manière dans la continuité de la Réforme magistérielle, zwinglienne ou luthérienne. D'ailleurs, de nombreux radicaux furent d'abord des acteurs importants aux côtés des grands réformateurs (pour Martin Luther : Andreas Bodenstein (Andreas Karlstadt), Thomas Müntzer ; pour Ulrich Zwingli : Conrad Grebel, Felix Manz)<ref>André Gounelle, La Réforme radicale au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Musée Virtuel du protestantisme (consulté le 28 février 2017)</ref>. Néanmoins, leurs réformes vont nettement beaucoup plus loin. Les principaux points sont :
- le baptême ne peut se faire que sur profession de foi résultant d’une démarche volontaire (baptême du croyant) <ref name=favre67>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- l'Église ne peut pas être contrôlée par les institutions politiques et ne peut pas être multitudiniste <ref name=favre67/>.
Selon la typologie de George Huntston Williams, on peut considérer que trois grandes tendances peuvent être distinguées parmi les groupuscules de la réforme; les radicaux révolutionnaires, les anabaptistes pacifiques, les spiritualistes. Seul l’anabaptisme pacifique a réellement survécu aux diverses répressions orchestrées par les institutions tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>William A. Dyrness, Veli-Matti Kärkkäinen, Global Dictionary of Theology: A Resource for the Worldwide Church, InterVarsity Press, USA, 2009, Modèle:P.</ref>.
Courants révolutionnaires
Les courants révolutionnaires ont été liés aux actes iconoclastes et à la Guerre des paysans d'Andreas Bodenstein (Andreas Karlstadt) et de Thomas Müntzer, ces courants se manifestent essentiellement en Allemagne (révolte de Münster notamment).
L'anabaptisme pacifique
L'anabaptisme pacifique a son origine le Modèle:Date-, où Conrad Grebel a réuni un groupe de croyants opposés aux baptême des enfants à la maison de Felix Manz à Zollikon en Suisse, et a exercé le premier baptême du croyant<ref name=favre67/>. Puis, il se développe dans le Tyrol avec les huttérites. La Confession de Schleitheim, publiée en 1527 par les frères Suisses, un groupe d’anabaptistes dont Michael Sattler fait partie, à Schleitheim, est une publication qui a répandu la doctrine du baptême du croyant et de l’Église de professants <ref> J. Philip Wogaman, Douglas M. Strong, Readings in Christian Ethics: A Historical Sourcebook, Westminster John Knox Press, USA, 1996, Modèle:P.</ref>,<ref> Donald F. Durnbaugh, The Believers' Church: The History and Character of Radical Protestantism, Wipf and Stock Publishers, USA, 2003, Modèle:P., 73</ref>. L’adhésion à la doctrine de l’Église de professants est une caractéristique particulière d’une église évangélique au sens strict<ref> Religioscope et Sébastien Fath, À propos de l’évangélisme et des Églises évangéliques en France – Entretien avec Sébastien Fath, Journal religion.info, France, 3 mars 2002</ref>,<ref> Donald W. Dayton, The Variety of American Evangelicalism, Univ. of Tennessee Press, USA, 2001, Modèle:P.</ref>. En 1539, aux Pays-Bas, Menno Simons publie Fondation de la doctrine chrétienne, un livre théologique sur les croyances et pratiques anabaptistes<ref> George Thomas Kurian, James D. Smith III, The Encyclopedia of Christian Literature, Volume 2, Scarecrow Press, USA, 2010, Modèle:P.</ref>. Cette publication et d'autres ont contribué à la formation du mennonisme, dont certaines doctrines inspireront plus tard aussi le christianisme évangélique<ref name=favre67/>.
Les spiritualistes
Les spiritualistes ont été influencés à la fois par le mysticisme médiéval et par l'humanisme. Ce sont souvent des penseurs isolés qui ne constituent pas de mouvement autour d'eux. Pour eux, les formes extérieures de la religion sont secondaires voire nuisible et la foi est une réalité individuelle déclenchée par l'action de l'Esprit saint. Un mouvement spiritualiste généralement hétérodoxe est également apparu en Russie, appelé le christianisme spirituel.
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Neal Blough, Jésus-Christ aux marges de la Réforme, 1995, Desclée, 257 p.
- Pierre Janton, Voies et visages de la Réforme au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 2015 Modèle:ISBN
- Beno Profetyk, Christocrate, la logique de l'anarchisme chrétien, 2016 Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage
- Beno Profetyk (2020) Credo du Christocrate – Christocrat's creed (Bilingual French-English edition)
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Europe orientale russe
- Europe occidentale
- Flagellant (d'Europe occidentale), Iconoclasme
- Anabaptisme, Amish. Anarchisme chrétien, Communauté de biens de l'Église de Jérusalem, Communisme chrétien, Socialisme utopique, Christianisme social
- Réveil chrétien, Réveil protestant francophone
- Pacifisme chrétien, Églises traditionnellement pacifistes, Églises pacifistes
- Piétisme, Puritanisme, Quiétisme, Congrégationnisme
- Paulicianisme, Bogomilisme, Église évangélique vaudoise, Catharisme
- Hussitisme, taborisme, utraquisme,
- Brethren, Frères moraves, Frères tchèques, Frères polonais
- Huttérisme
- Mennonisme, Mennonites d'Alsace
- Quakers (Société des Amis)
- Renouveau charismatique (1960-), Renouveau charismatique catholique (1960-, RCC)
- Simplicité volontaire
- Modèle:Lien (vivant de manière simple)
- Sobriété économique
- Végétarisme
- Ascèse, Jeûne, Mortification, Dolorisme, Pénitence
- Fraternité, Confrérie, Société amicale
- Communs, Communauté intentionnelle, Mutualisme (économie)