Totila

Totila ou Baduila (en gotique Modèle:Lang), dit « l'Immortel »<ref name="L">Modèle:Larousse</ref>, né à Trévise et mort en 552 à Taginæ, est un roi ostrogoth d'Italie de 541 à 552.

Biographie

Depuis 535 l'empereur byzantin Justinien cherche à reconquérir l'Italie. En 540, son général Bélisaire prend Ravenne, la capitale des Ostrogoths, et s'empare de leur souverain Vitigès.

Totila est élu roi des Ostrogoths à l'automne 541 pour succéder à Vitigès<ref name="B">Modèle:Britannica (consulté le 22 novembre 2022)</ref>. Son élection intervient après la mort de son oncle Ildebad et celle de son successeur, son cousin Éraric, dont il organise l'assassinat en 541<ref group=note>Modèle:Citation (Procope, Guerres contre les Goths, Modèle:Nobr rom, Modèle:Nobr rom, 2, traduction Cousin, 1685).</ref>.

Doué d'indéniables qualités militaires, il est victorieux à Faenza puis reprend aux Byzantins la Toscane, l'Ombrie et l'Italie du Sud (prise de Naples en 543).

Ces succès s'expliquent aussi par un choix politique habile. Totila en effet se présente comme le défenseur de l'Italie et de la Romanité face à l'« étranger » grec et son imposante fiscalité. Il cherche à se concilier les catholiques, et, selon Grégoire le Grand, il rencontre Benoît de Nursie (saint Benoît), l'abbé du Mont-Cassin, qui lui dit<ref>Modèle:Harvsp.</ref> Modèle:Citation. De plus il esquisse une « révolution sociale » en libérant les esclaves présents sur les grands domaines.

Totila assiège la ville de Rome en 544 et, après un siège de deux ans, s'empare de la ville en 546. Il tente alors d'entamer des négociations avec Justinien et essaye de rallier les sénateurs romains à sa politique. C'est un échec et Totila abandonne Rome, vide la ville de tous ses habitants et commence à la détruire systématiquement. Mais Bélisaire reprend la ville en 548. En 549, il organise la dernière course de chars au Circus Maximus alors déjà à l'abandon, mais il est bientôt rappelé à Constantinople. Totila profite du départ du plus célèbre général byzantin de l'époque et reprend l'offensive ; Rome est reprise en 550. Peu après, Totila arme une flotte qu'il place sous la direction d'Indulf, un déserteur byzantin, et s'empare de la Corse, de la Sardaigne, d'une partie de la Sicile et de la Dalmatie ; Corfou et l'Épire sont elles-mêmes menacées en 551.

Face à ces succès, Justinien envoie en Italie Narsès avec une armée composée en grande partie de contingents de mercenaires « barbares » (Huns, Gépides, Lombards, Hérules…). Totila est battu par l'armée de Narsès lors de la Bataille de Taginae<ref group=note>Taginae est l'ancien nom de Gualdo Tadino, ville située dans l'Apennin près d'Urbino en Ombrie.</ref> en 552<ref name="L"/>, et est blessé mortellement après la bataille par un jeune Gépide nommé Asbad. Même s'ils résistent encore sous la direction d'un nouveau chef, Theia ou Teias, la mort de Totila marque le début de la fin de la domination des Ostrogoths en Italie. En 555, les dernières troupes gothiques capitulent dans la forteresse de Conza, au nord-est de Salerne.

Légendes et postérité

Au Moyen Âge, Totila rejoint la liste des nefandissimi, monstrueux ennemis de l'Église, qui avec Alaric et Attila devaient devenir des symboles d'adversité et des figures littéraires et artistiques<ref>Jacques Chiffoleau, « Dire l'indicible. Remarques sur la catégorie du nefandum du {{#switch: au

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}} », Annales. Histoire, Sciences sociales, 1990, v. 45, n^o 2, Modèle:Pp..</ref>.

Totila est également un des personnages du film d'aventure [[Pour la conquête de Rome I|Pour la conquête de Rome Modèle:Rom-maj]] de Robert Siodmak. Le personnage est incarné par l'acteur autrichien Robert Hoffmann.

En Italie, plusieurs rues portent son nom, notamment à Ravenne<ref>Via Totila, Ravenna, sur google.com/maps</ref> et à Gualdo Tadino<ref>Via Totila, Gualdo Tadino, sur google.com/maps</ref>.

Notes et références

Références

<references />

Sources

• Agathias
• Jornandès, De regnorum ac temporum successione.
• Procope de Césarée, Discours sur les Guerres, Modèle:VIII.
  • Histoire secrète de Justinien, Modèle:Nobr rom, 1.

Annexes

Bibliographie

• Louis Halphen, Les Barbares. Des Grandes invasions aux conquêtes turques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, PUF, 1946, Modèle:P.102-103.
• {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter J. Heather, The Goths, Blackwell Publishing, 1996.
• Modèle:Ouvrage
• Marco Cristini, The Diplomacy of Totila (541-552). In: Studi Medievali, Modèle:III, 61, 2020, Modèle:Pp..

Liens externes

• Modèle:Autorité
• Modèle:Dictionnaires
• Modèle:Bases
• {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Article assez détaillé sur la guerre entre Ostrogoths et Byzantins
• « Totila éprouve le saint & L'aveugle Sabinus », In: Les Veillées allemandes ; chroniques, contes, traditions et croyances populaires, par Grimm. Imprimerie de Modèle:Mme, Paris, 1838.