Trioxyde de soufre
Le trioxyde de soufre, jadis également appelé anhydride sulfurique, est un composé chimique de formule Modèle:Fchim. Cet oxyde du soufre, élément non métallique, est un solide cristallisé incolore fondant dès Modèle:Unité/2. Il se présente souvent sous forme de particules blanches par dépôt de ses fumées. Entre Modèle:Unité/2, il est liquide, incolore et hygroscopique.
C'est un polluant majeur de l'atmosphère terrestre, résultant de l'oxydation du dioxyde de soufre Modèle:Fchim, et notamment responsable des pluies acides. Il est produit industriellement comme précurseur de l'acide sulfurique, principalement dans le cadre du procédé de contact.
Propriétés
La molécule Modèle:Fchim en phase gazeuse est trigonale et plane avec une symétrie Modèle:Fchim, comme prédit par la théorie VSEPR. En phase gazeuse, il est en équilibre avec le trimère Modèle:Fchim<ref name="Greenwood" />. La constante d'équilibre est Kp = 1 (en atm-1) à Modèle:Tmp et ΔH° = 125 kJ par mole de Modèle:Fchim.
Le trioxyde de soufre est un liquide hygroscopique de densité Modèle:Unité/2, de point d'ébullition +Modèle:Unité/2, et de point de fusion +Modèle:Unité/2.
Il existe trois variétés polymorphiques du trioxyde de soufre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang</ref> :
- α-SO3 cristallise en aiguilles (apparence de fibre d’amiante<ref>[Douanes suisses, Produits chimiques inorganiques ; composés inorganiques ou organiques de métaux précieux, d'éléments radioactifs, de métaux des terres rares ou d'isotopes, Modèle:Chap.].</ref>), fond à Modèle:Tmp et bout à Modèle:Tmp ;
- β-SO3 qui est le dimère Modèle:Fchim, fond à Modèle:Tmp et se sublime vers Modèle:Tmp ;
- γ-SO3 vitreux, orthorhombique, qui est le trimère Modèle:Fchim, fond à Modèle:Tmp et bout à Modèle:Tmp, seule forme présente à l'état solide<ref name="Greenwood" />.
Le trioxyde de soufre réagit avec l'eau pour donner l'acide sulfurique, un acide fort dans l'eau.
- Modèle:Fchim gaz + Modèle:Fchim liquide (en pratique avec excès) → Modèle:Fchimaqueux
En milieu aqueux, le trioxyde de soufre est plus acide que le pentaoxyde d'azote Modèle:Fchim ou que le dioxyde de carbone ou gaz carbonique Modèle:Fchim.
Le trioxyde de soufre est un déshydratant puissant (comme l'acide sulfurique). Il déshydrate par exemple les sucres et la matière organique, laissant un résidu charbonneux.
Le trioxyde de soufre pur est extrêmement agressif vis-à-vis de la plupart des matériaux, par piqûres de surface. Les attaques (à chaud) de différents minerais par l'acide sulfurique libèrent lors des procédés industriels des quantités non négligeables de trioxyde de soufre non consommées. L'atmosphère environnante générée, par défaut de filtres efficaces, se révèle en pratique corrosive, et ceci d'autant plus que l'air en présence peut contenir d'autres fines dispersions de poussières salines (chlorure de sodium, de potassium, sulfates....).
Autres réactions
Sa réaction avec les acides halogénohydriques (HCl, HBr…) donne l'acide halosulfurique correspondant.
où un atome Cl a remplacé un groupe OH de l'acide sulfurique.
Il réagit comme acide de Lewis vis-à-vis d'une large variété de ligands inorganiques et organiques :
- avec les oxydes il donne l'ion sulfate Modèle:Fchim2−,
- avec la triphénylphosphine Modèle:Fchim il donne Modèle:Fchim avec une distance P-S de Modèle:Unité/2.
Toxicité et danger de manipulation
Le corps gazeux ou liquide pur est toxique et très dangereux. Comme il peut être souvent manipulé en simple capsule ou ampoule de verre, casser accidentellement le petit récipient étanche entraîne la libération du gaz, la contamination de l'air (irrespirable), l'agression des mains et des muqueuses des opérateurs sans compter l'attaque oxydante des matériaux à son voisinage.
Production
La production américaine annuelle de ce composé (hors production pour l'acide sulfurique) est de Modèle:Nombre<ref name="Greenwood" />.
La production française est d'environ Modèle:Nombre de tonnes par an, exclusivement par le procédé de contact, également appelé procédé Bayer. Sa production est quasi intégralement transformée en acide sulfurique.
Production industrielle
Le trioxyde de soufre est produit comme intermédiaire de la production industrielle d'acide sulfurique par le procédé de contact, également appelé procédé Bayer. Le dioxyde est oxydé par le dioxygène en présence de pentoxyde de divanadium [[Pentoxyde de vanadium|Modèle:Fchim]] comme catalyseur. Chaque réacteur industriel en contient environ Modèle:Nombre. Ce dernier est constitué de kieselguhr enrobé d'un mélange de Modèle:Fchim et de Modèle:Fchim qui produit Modèle:Fchim lors de l'oxydation de Modèle:Fchim<ref name="Vigne"> {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J. L. Vigne, A. G. Kapala, (2009). Données industrielles, économiques, géographiques sur les principaux produits chimiques, métaux et matériaux. Modèle:8e Modèle:Éd. SFC Eds. http://www.societechimiquedefrance.fr/extras/Donnees/acc.htm</ref>.
- 2 [[Dioxyde de soufre|Modèle:Fchim]] + [[Dioxygène|Modèle:Fchim]] Modèle:Équil 2 Modèle:Fchim.
En sortie de réacteur, le trioxyde de soufre est absorbé par de l'acide sulfurique initialement à 98,5 %, et non par de l'eau car la réaction,
- Modèle:Fchim + [[Eau|Modèle:Fchim]] Modèle:Équil [[Acide sulfurique|Modèle:Fchim]]
bien que très exothermique (ΔH = Modèle:Unité), est lente.
La solution résultante de trioxyde de soufre dans l'acide sulfurique s'appelle oléum. L'acide sulfurique pouvant être considéré comme un mélange particulier de 1 Modèle:Fchim avec 1 Modèle:Fchim, l'oléum est donc un mélange de 1 Modèle:Fchim avec x Modèle:Fchim (x > 1). Le trioxyde de soufre est infiniment soluble dans l'acide sulfurique.
Le trioxyde de soufre et l'acide sulfurique sont en équilibre avec l'acide disulfurique Modèle:Fchim :
- [[Acide sulfurique|Modèle:Fchim]] + Modèle:Fchim Modèle:Équil [[Acide disulfurique|Modèle:Fchim]].
Détail du procédé Bayer
Le procédé Bayer consiste à faire passer le mélange de dioxyde de soufre et d'air dans un premier lit de catalyseur. La transformation est de 90 %. Le mélange passe dans un second lit ce qui pousse le taux de conversion à 98 %. Après le Modèle:4e la conversion est quasiment totale (99,6 %) et le trioxyde de soufre formé est refroidi à Modèle:Tmp. Il est alors conduit dans une tour d'absorption. Cette succession de lits permet d'une part d'augmenter le rendement du procédé, mais surtout de limiter les rejets de dioxyde de soufre à Modèle:Unité/2 dans l'atmosphère.
Histoire de la production de SO3
Le procédé des chambres de plomb préexistait au procédé Bayer. En 1954, il permettait encore 55 % de la production de trioxyde de soufre. En 1979, seul 1 % de cet oxyde était produit par les chambres de plomb, procédé maintenant totalement disparu<ref name="Vigne"/>.
Production non industrielle
Au laboratoire
Le trioxyde de soufre peut être obtenu au laboratoire par une double distillation de l'oléum dans un appareillage en verre. Une petite quantité de permanganate de potassium est généralement ajoutée pour oxyder les traces de dioxyde de soufre<ref name="Greenwood">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Greenwood N.N. & Eanrshaw A (2003) Modèle:Lang Modèle:Lang Elsevier.</ref>.
Autres productions
Le trioxyde peut être produit par thermolyse de sulfates à température élevée<ref name="Greenwood"/>. Ce procédé n'est pas industriel.
Le trioxyde de soufre est produit pour lui-même en quantité faible au regard de ce qui est converti en acide sulfurique. Il lui est adjoint un additif pour l’empêcher de polymériser. Il s'agit le plus souvent d'oxyde de bore Modèle:Fchim<ref name="Greenwood"/>.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- WebElements
- Sigma-Aldrich Co.
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