Touggourt
Modèle:Infobox Commune d'Algérie
Touggourt (du berbère « la porte », Modèle:Tifinagh; en arabe Modèle:Langue) est une commune du Nord-Est du Sahara algérien, chef-lieu de la nouvelle wilaya de Touggourt, depuis 2019. Elle est située à Modèle:Unité au nord-est de Ouargla et à Modèle:Unité au sud-est d'Alger.
Capitale de l'Oued Righ, Touggourt est une cité historique dynamique, l'une des plus grandes villes du Sahara algérien. Son agglomération urbaine compte 143 270 en 2008 et s'étend sur quatre communes.
Toponymie
Touggourt est un nom d'origine amazigh qui signifie Modèle:Citation<ref name="Cheurfi1055"/>.
Géographie
Situation
La ville de Touggourt est une oasis du nord du Sahara algérien. Elle est la capitale et la plus importante ville de l'Oued Righ, un fleuve fossile. Elle est située à la limite nord du Grand Erg oriental<ref name="Babo ">Modèle:Ouvrage</ref>, à Modèle:Unité au nord-est de Ouargla, à Modèle:Unité d'El Oued, à Modèle:Unité au sud de Biskra<ref name="Côte"/> et à Modèle:Unité environ au sud-est d'Alger<ref name="Cheurfi1055">Modèle:Harvsp.</ref>.
Localités de la commune
Lors du découpage administratif de 1984, la commune de Touggourt est composée à partir des localités et lieux-dits suivants<ref>Journal officiel de la République Algérienne, 19 décembre 1984. Décret n° 84-365, fixant la composition, la consistance et les limites territoriale des communes. Wilaya de Ouargla, p. FP1551.</ref> : Modèle:Début de colonnes
- Quartier de Mestaoua
- Sidi Abdessalem
- Baalouche
- Chateau d'eau
- Emir Abdelkader
- La gare
- Sidi Bouaziz
- Zone Industrielle
- Nouvelle Zone d'Activité
Climat
Le climat à Touggourt, est désertique et très sec. La classification de Köppen est de type BWh. La température moyenne est de 21.4 °C et la moyenne des précipitations annuelles ne dépasse pas 100 mm<ref name="climate">Modèle:Lien web</ref>.
Transports
Touggourt est desservie par un aéroport situé à Modèle:Unité au sud-est de la ville, à côté du village et de la station agricole expérimentale de Sidi-Mahdi.
Elle se trouve sur l'axe oriental saharien, qui relie le Nord algérien, aux principales régions oasiennes : Biskra, le Souf, l'Oued Righ, ainsi que les régions pétrolières ; au-delà, cet axe peut soit rejoindre El Menia, soit s'enfoncer vers le sud-est à travers un couloir interdunaire du Grand Erg oriental en direction du Tassili n'Ajjer et de Djanet<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La ville dispose d’une gare ferroviaire, terminus pour la voie ferrée du sud-est algérien, construite en 1910, et allant vers Biskra<ref>Zimmermann Maurice. Chemins de fer en Algérie-Tunisie. In: Annales de Géographie. 1910, t. 19, Modèle:N°. Modèle:P..</ref>.
Quelques lignes de bus forment le réseau du transport urbain de la ville.
Histoire
Période islamique
Selon Ibn Khaldoun, une fraction de la tribu berbère des Righa se rendit maîtresse de toute la région comprise entre Biskra et Ouargla, où elle se mélange à d’autres populations zénètes<ref name="EI">Marc Côte, “Tuggurt”, Encyclopédie de l’Islam. Première publication en ligne: 2010</ref>. Touggourt est fondée par les Beni Ifren<ref name="Cheurfi1055"/>. La ville devient une dépendance des souverains du Maghreb, ou des gouverneurs de Biskra<ref name="EI"/>.
La dynastie des Beni Djellab a régné dans la région entre 1414 et 1854<ref name="elwatan">Modèle:Lien web</ref>. À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, elle profite de son statut de ville sunnite pour détourner à son profit les caravanes de pèlerins venus de l'ouest et ce, au détriment de Ouargla<ref name="halshs">Modèle:Article</ref>.
Au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle le Beylerbey d'Alger Salah Raïs fait, payer tribut aux populations de Touggourt et d'Ouargla<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Léon l'Africain, décrit au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Citation<ref name="halshs"/>.
Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle Touggourt est à nouveau mis sous tutelle soit par les tribus du Zab dirigées par le Modèle:Citation, soit par les Ben Gana de Biskra. Cette période est marquée par les luttes entre les cités sahariennes d'une part et les cités et les tribus bédouines d'autre part<ref name="halshs" />.
Période coloniale française
La prise de Biskra, amène le chef de Touggourt, à reconnaître l'autorité française. À sa mort, en 1854, un dénommé Sliman s'empare du commandement de la région<ref name="Nantet187"/>. Il s’allie avec le chérif d' Ouargla contre le nouvel adversaire<ref name="EI"/>. Le Modèle:Date-, après un engagement à l'extérieur de la cité, une colonne française force les portes de Touggourt et un détachement s'y installe<ref name="Nantet187">Bernard Nantet, Le Sahara : Histoire, guerres et conquêtes, Modèle:Op. cit., Modèle:P..</ref>. Les autorités coloniales françaises vont alors destituer le Cheikh Sliman, dernier roi des Beni Djellab<ref name="elwatan"/>. Lors de l'insurrection de 1871, la garnison de la ville est massacrée<ref name="Cheurfi1158">Modèle:Harvsp.</ref>.
L'accroissement de la population au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle a failli entraîner l'asséchement des puits. En 1886, des sondages profonds ont permis de sauver des palmiers du dépérissement<ref>Zimmermann Maurice. Le nouveau sondage profond de Touggourt. In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, Modèle:N°. Modèle:P..</ref>. La ville a bénéficié de la voie ferrée réalisée dès 1914, et dont elle était l'aboutissement au départ de Skikda, elle assurait le transbordement pour une large partie du Sahara<ref name="Côte">Modèle:Ouvrage</ref>. Elle était très fréquentée par les orientalistes au début du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Cheurfi1158"/>.
Le Modèle:Date, à la veille du dernier round des négociations des Accords d'Evian, les populations de Touggourt, à l'instar de ceux de d'Ouargla, se sont soulevées pour refuser la partition de l'Algérie<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Administration
Touggourt est chef-lieu d'un cercle constitué par arrêté du Modèle:Date-<ref name="anom">Modèle:Lien web</ref>. En 1902, le Sahara algérien est réorganisé en quatre territoires militaires dont celui de Touggourt qui avait la ville comme chef-lieu<ref name="Nantet">Modèle:Ouvrage</ref>. En 1958, elle est érigée en commune dans le département des Oasis<ref name="anom"/>.
En 2015, elle a été érigée en chef-lieu de wilaya déléguée, dépendante de la wilaya de Ouargla<ref>Badreddine Yousfi, « Les territoires sahariens en Algérie. Gouvernance, acteurs et recomposition territoriale », L’Année du Maghreb [Online], 16 | 2017, Online since 05 July 2017, connection on 16 March 2020. URL : http://journals.openedition.org/anneemaghreb/2951 ; DOI : https://doi.org/10.4000/anneemaghreb.2951 </ref>. En 2019, le gouvernement algérien a annoncé la promotion des wilayas déléguées du Sud, en dix nouvelles wilayas<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Urbanisme
Touggourt est la plus grande ville de la région d'Oued Righ, son territoire s'étend sur les communes voisines : Tebesbest, Nezla et Zaouia El Abidia<ref name="ONSU">Modèle:Ouvrage</ref>. L'agglomération de Touggourt est le résultat de l'annexion de sept ksour, qui ont évolué lentement pour former le Modèle:Citation : Nezla, Tebesbest, Zaouiat Abidia, Sidi Bouaziz, Beni Soued et Sidi Boudjenane. Ces ksours gravitent autour de la cité Mestaoua (ksar de Touggourt). Leurs limites administratives englobent un ensemble urbain ne laissant place à aucun vide interstitiel<ref name="Bencherif12">Modèle:Harvsp.</ref>.
Nezla, le plus important de ces noyaux se trouve à l’emplacement du premier Touggourt, celui d’avant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="EI"/>. Le tout tend à être réuni aujourd’hui par les quartiers récents, qui remplissent progressivement tout le site entre la palmeraie et la route nationale<ref name="EI"/>.
Le ksar Mestaoua, connaît un déclin de son tissu traditionnel. Initialement circulaire et doté d'un plan radioconcentrique, adapté au climat très chaud, l'armée coloniale a rasé la moitié de son étendue<ref name="Côte"/>. Le ksar a connu une lente dégradation aboutissant à une opération de rénovation qui ne laisse subsister que quelques îlots, en bordure des grandes voies de communication existantes. De grands axes de communication vont le traverser de part en part pour l'intégrer au tissu de la nouvelle ville et vont le défigurer<ref name="persee"/>.
L’administration coloniale puis l’État algérien ont adopté des modèles d'urbanisation et de gestion, propres aux régions du Nord, avec notamment des grands boulevards, qui contrastent avec rues, ruelles et passages couverts des ksours<ref name="Bencherif9">Modèle:Harvsp.</ref>. L'habitat collectif connaît une progression continue depuis les années 1960<ref name="persee"/>. Les inégalités sociales récentes s'affichent de façon ostentatoire à travers l'habitat<ref name="Bencherif15">Modèle:Harvsp.</ref>. Ainsi, la ville s'est vue dotée d'un quartier résidentiel riche autour de la rue de Koweit<ref name="persee"/>.
Population
Démographie
En 2008, la population de la commune est de Modèle:Unité selon le recensement de 2008<ref name="RGPH2008"/> et celle de l'agglomération est de Modèle:Unité<ref name="ONSU"/>. Durant la période coloniale, elle avait le double de la population d'Ouargla<ref>Marc Côte, Guide d'Algérie : paysages et patrimoine, Modèle:Op. cit., p.246.</ref>. Toutefois, elle a gardé la même position dans le classement urbain régional depuis indépendance<ref>Modèle:Article</ref>.
{{#invoke:Démographie|demographie}}
Société
La société traditionnelle de l'Oued Righ est issue d'un brassage de populations qui a mêlé des nomades arabes et berbères à des cultivateurs noirs et des Rouagha<ref name="Cheurfi1156"/>. Touggourt était habité par une population blanche (Moudjahirias), tandis que les noyaux villageois étaient peuplés par de cultivateurs noirs (Hachachnas). Le tout tend à être réuni aujourd'hui par les quartiers récent<ref name="Côte"/>.
Cette société traditionnelle, marquée par la dualité entre nomades et sédentaires a subi de profondes mutations. Les premiers nomades fixés deviennent cultivateurs<ref name="Bencherif14"/>. L'intensification des relations avec l'extérieur et l'apparition d'une masse salariale importante ont modifié les structures sociales locales. Ainsi, de nombreux habitants du Nord algérien se sont installés à Touggourt. Les nouvelles classes sociales sont fondées sur le niveau de vie et non plus sur les fonctions sociales<ref name="Bencherif15"/>.
Les Moudjahirias et les commerçants soufis et mozabites dominent les marchés de la datte. Avec l'émergence d'une bourgeoisie urbaine, les inégalités sociales se creusent avec les couches populaires. Une minorité fortunée (entrepreneurs et industriels) détient une part importante des richesses produites<ref name="Bencherif15"/>.
Économie
Touggourt est un centre de commerce et de tourisme important. Elle abrite une antenne de la Sonatrach<ref name="Cheurfi1055"/>. Même s'il n'y a pas d'hydrocarbures dans l'Oued Righ, sa proximité avec les gisements de Hassi Messaoud, le fait bénéficier indirectement des retombées<ref name="Bencherif13">Modèle:Harvsp.</ref>. De nombreuses activités de sous-traitance, des sièges sociaux, des zones d'entrepôt sont installés à Touggourt<ref name="Bencherif14">Modèle:Harvsp.</ref>. Elle profite également de sa position de terminal ferroviaire important<ref name="persee">Modèle:Article</ref>.
Alors que Ouargla a bénéficié d'une forte impulsion étatique, Touggourt a développé un secteur privé dynamique : grossistes, entreprises de services, unités industrielles (minoterie, verrerie, agro-industriel). Elle est également le marché de la datte le plus important de la région<ref name="Côte"/>. Durant les années 2000, le secteur se diversifie et s'oriente vers les petites ou moyennes entreprises. Ces PMI opèrent dans l'agroalimentaire, la transformation métallique, les matériaux de construction et dans les gaz industriels et la pétrochimie<ref name="Bencherif14"/>.
Elle renferme plusieurs puits artésiens, utilisés pour l'irrigation dans l'oasis<ref name="Cheurfi1055"/>. Elle est connue pour la qualité de ses dattes<ref name="Babo"/>. Les palmeraies qui entourent Touggourt sont très étendues. Elles abritent des dattiers, à l'ombre desquels sont cultivés quelques céréales et légumes. Des usines de conditionnement de dattes traitent sur place la production<ref name="Cheurfi1156">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le statut de la ville en tant que gérant du territoire, lui permet de bénéficier d'un important investissement en équipements de commandement et de services, ce secteur public est un gros pourvoyeur d'emploi. Par ailleurs, les activités marchandes et de services sont omniprésentes, la part du secteur informel est considérable<ref name="Bencherif14"/>. Son marché hebdomadaire rayonne sur sa région et est animé par des gros commerçants qui sillonnent le Sahara<ref name="persee"/>. En outre, la broderie traditionnelle est parmi les principales activités artisanales<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Patrimoine
Le vieux ksar de Mestaoua constitue le cœur historique de la ville de Touggourt, datant d’avant le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="algerie360">Modèle:Lien web</ref>. Les ruelles sont couvertes de troncs de palmiers<ref name="Babo"/>. Il comporte quelques bâtisses accrochées à la vieille mosquée, et un marché ceint d'un rempart ouvrant sur l'extérieur par trois grandes portes : bab es-salem, bab lebled et bab lekdar<ref name="algerie360"/>.
Fortement dégradé, le ksar a été inscrit sur l'inventaire supplémentaire des sites et monuments classés au patrimoine algérien, à l'instar de la zaouïa Sidi El Hachimi ; le siège de la radio et de l'école El Filah<ref name="culture">Liste Générale des Biens Culturels Protégés en Algérie.</ref>. En outre, le centre de détention et de torture de Touggourt érigé en 1957 par les autorités coloniales a été également classé<ref>Modèle:Lien web</ref>.
La grande Mosquée de Touggourt, appelé Djamaa El-Atik (Modèle:Citation) ou Djamaâ El-Kebir, a été fondée par le sultan Ibrahim Ben-Djellab en 1805 (1220 de l'hégire). Implantée dans le vieux ksar, elle est composée d'une grande cour ceinte d'arcades, ainsi que de deux petits patios, une fontaine, une grande coupole verte et un minaret de forme carrée<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les tombeaux des rois sont situés dans le cimetière familial des rois de Touggourt au centre-ville, ils constituent des dômes blanchis à la chaux<ref name="elwatan"/>.
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Djamaâ El-Kebir
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Une porte du ksar, la façade a été restaurée, mais dégradation visible à l’intérieur
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Les ruelles du ksar sont couvertes de troncs de palmiers
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Les tombeaux des rois
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Le palais des sultans
Vie quotidienne
Sport
Le NRB Touggourt est le club de football local de la ville de Touggourt.
Santé
La commune dispose d'un hôpital public de 206 lits, constitué de 13 services<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Culture
Touggourt organise chaque année la fête du palmier dattier<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Personnalités liées à Touggourt
- Dynastie des Beni Djellab
- Mohamed Lakhdar Essaihi, écrivain, y est né en 1918.
Notes et références
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Pierre Fontaine, Touggourt. Capitale des oasis, Paris, Dervy, 1952, 133p.
- Magali-Boisnard, Sultans de Touggourt, histoire d'une dynastie et d'un royaume saharien d'après le folklore et les documents contemporains, Reims ; Paris, éditions Geuthner, 1933, 134 p.
- André Gide, Amyntas. Mopsus. Feuilles de route de Biskra à Touggourt. Le Renoncement au voyage, [première édition, Mercure de France, 1906], Paris, Gallimard, 1994.
- La ville et le désert: le Bas-Sahara algérien, sous la direction de Marc Côte, Paris, Karthala ; Aix-en-Provence, IREMAM, 2005 Modèle:ISBN.
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