Grosse Bertha
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Artillerie
La Grosse Bertha (en Modèle:Lang-de) est une très grosse pièce d'artillerie de siège utilisée par l'armée allemande lors de la Première Guerre mondiale. Il s'agissait d'un obusier de Modèle:Unité de diamètre et de 16 calibres de long. Deux modèles furent construits : d'abord le 42-cm Kurze Marine-Kanone 12 (Gamma-Mörser) à partir de 1912, puis le 42-cm Kurze Marine-Kanone 14 (M-Gerät) à partir de 1914.
En France, on a souvent désigné sous ce nom le mystérieux canon utilisé pour le bombardement de Paris en 1918 (Pariser Kanonen), mais il s'agit en fait d'un modèle bien différent (Ferngeschütz ou Kaiser-Wilhelm-Geschütz).
Historique
En 1908, le Grand État-Major général allemand chargea l'usine d'armements de Bertha Krupp von Bohlen und Halbach, située à Essen, d'élaborer une pièce d'artillerie capable de percer trois mètres de béton armé et de briser les tourelles en acier au nickel des fortifications françaises.
On confia la conception de l'arme au professeur Rausenberger et les calculs au capitaine Becker. Après avoir testé une grande variété d'obus, le meilleur compromis entre les performances balistiques et les capacités de pénétration fut obtenu avec un obus de Modèle:Unité chargé de Modèle:Unité d'explosifs. Toutefois, le canon correspondant – appelé Modèle:Lang (appareil gamma) – ne pouvait être transporté que par voie ferrée, ce qui limitait son champ de manœuvre.
À partir du Gamma-Gerät, très coûteux (Modèle:Nombre de marks de l'époque, et Modèle:Unité par coup tiré), fut donc développé un obusier plus léger (de Modèle:Unité) et plus mobile, le type M. Conformément à la tradition des usines Krupp, qui voulait que les machines fussent baptisées du nom d'un membre de la famille, le M 42 fut renommé Modèle:Lang (Grosse Bertha), en l'honneur de Bertha Krupp, la fille unique et héritière de Friedrich Alfred Krupp. Les artilleurs surnommèrent ce mortier Modèle:Lang (Bertha la travailleuse).
En Modèle:Date-, une seule batterie de deux pièces « M » était prête (batterie Modèle:N° Erdmann), mais dix autres mortiers ont été fabriqués par la suite.
Utilisation
La Grosse Bertha (type M, soit la version légère) entra en service le Modèle:Date face au fort de Pontisse, lors du siège de Liège. Le Modèle:Date-, le fort de Loncin fut bombardé par les Grosses Bertha, qui provoquèrent l'explosion des douze tonnes de poudre du magasin à poudre du fort. Du 8 au 16 août les douze forts ceinturant la ville donnèrent leur reddition, bien que seuls trois d'entre eux (Pontisse, Fléron et Loncin) eussent été bombardés par les Grosses Bertha. Les « Bertha » (type M et gamma) dévastèrent les forteresses de Namur, Maubeuge et Anvers, ainsi que les défenses russes du Danube. En Lorraine, le fort d'arrêt de Manonviller, construit en béton spécial et le plus puissant fort de la ligne Séré de Rivières, fut dévasté par Modèle:Nombre de la batterie Gamma-Gerät du major Solf le Modèle:Date-.
Cependant, devant Verdun, notamment face au fort de Moulainville, les Bertha montrèrent leurs limites. Les forts de Verdun, modernisés peu avant la guerre, résistèrent aux Grosses Bertha non pas parce qu'ils étaient plus solides, mais par le fait que les défenseurs s'installèrent dans un réseau de galeries profondes équipées de courant électrique, réseau téléphonique, casernes, PC, infirmerie, etc. De ce réseau remontaient plusieurs galeries donnant accès aux postes de combat (tourelles, casemates, coffres, caponnières, etc.). Vingt ans plus tard, ce système sera optimisé en créant la ligne Maginot.
Si les dégâts causés aux forts impressionnèrent les Alliés, la célébrité de la Grosse Bertha est venue de la confusion avec les canons longs qui bombardèrent Paris en 1918. Il ne s'agissait pas de Bertha mais de Modèle:Lang, également appelés Modèle:Lang. Rausenberger avait adapté des tubes de gros calibre destinés au croiseur Ersatz Freya, dont la construction avait été suspendue.
À la fin de la Première Guerre mondiale, les Grosses Bertha furent détruites pour ne pas tomber entre les mains des Alliés. Seul le canon affecté au champ de tir de Meppen fut conservé. Rebaptisé Modèle:Lang (Grande Gilda), il reprit du service lors de la Seconde Guerre mondiale. Il fut utilisé en Modèle:Nobr contre certains forts belges et contre l'ouvrage de Schœnenbourg, sans grands résultats car les ouvrages de la ligne Maginot étaient conçus pour y résister. Il fut de nouveau utilisé en 1942, lors du siège de Sébastopol et, deux ans plus tard, lors de l'insurrection de Varsovie. Cependant à cette époque, l'Allemagne avait développé d'autres canons encore plus puissants, les Karl et Gustav.
Galerie
-
Photographie de propagande d'un prototype de Dicke Bertha.
-
Obusier de Modèle:Unité type « Gamma » en batterie.
-
Un obus et une douille de la Grosse Bertha, exposés au Musée d'histoire de l'armement de Rastatt.
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Alain Huyon, « La Grosse Bertha des Parisiens. Historique d'une arme de légende », in Revue historique des armées, Modèle:N°, Service historique de la Défense, 2008, Modèle:P.111-125, Modèle:Lire en ligne.
- Christophe Dutrone, Feu sur Paris. L'histoire vraie de la grosse Bertha, Éditions Pierre de Taillac.
- Modèle:Ouvrage