Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, née Marie-Barbe Leprince le Modèle:Date de naissance à Rouen<ref group="note">Modèle:Mme de Beaumont n'aimait pas son second prénom : elle signe Marie, et se laisse appeler Marie-JeanneModèle:Refnec.</ref> et morte le Modèle:Date de décès à Avallon<ref>Modèle:Lien web, inhumation dans le cimetière de dame Marie Le Prince femme du sieur Thomas de Beaumont, native de Rouen, auteur du Magasin des Enfans, 66 ans, décédée la veille.</ref> est une femme de lettres française.
Autrice sous le nom de Modèle:Mme Leprince de Beaumont<ref group="note">Elle est parfois confondue avec sa belle-sœur qui se présente aussi comme Modèle:Mme Leprince de Beaumont, soit Marie Madeleine Stanislas Raimboult épouse de Marie François Leprince, qui décède en 1784. Journal d'un bourgeois de Popincourt : Lefebvre de Beauvray, avocat au Parlement, 1784-1787, H. Vial et G. Capon (éd.), Paris, 1902, p. 10-11. Ouvrage numérisé sur gallica. </ref>, elle écrivit environ Modèle:Unité de contes pour enfants, comme La Belle et la Bête, lequel est devenu un classique de la littérature d’enfance et de jeunesse. Considérée comme l'une des femmes de lettres pionnières de cette catégorie littéraire, elle est l'arrière-grand-mère de l'écrivain, historien et archéologue Prosper Mérimée.
Biographie
Marie-Barbe Leprince est la fille aînée de Jean-Baptiste-Nicolas Le Prince et de Marie-Barbe Plantart. Pour son père, il s'agit d'un second mariage, puisqu'il a épousé en premières noces Marie Anne Thérèse du Guillaud, dont il est veuf. Marie-Barbe perd sa mère à l'âge de onze ans : son père se remarie avec Anne Gaultier, qui met au monde plusieurs enfants, dont le peintre Jean-Baptiste Le Prince.
Elle entre à 14 ans au couvent d'Ernemont, puis commence à enseigner deux ans plus tard<ref name=":02">Modèle:Ouvrage</ref>.
Après dix ans, elle se rend à la cour de Lunéville où elle est introduite par madame d'Ambray comme dame de compagnie et musicienne auprès de Stanislas<ref name=":02" />. Elle officie comme préceptrice de la fille aînée d’Élisabeth Charlotte, puis, au départ de celle-ci en 1737, se consacre à l'éducation de jeunes filles de la congrégation Notre-Dame<ref name=":02" />.
Elle épouse le Modèle:Date-, à Lunéville, Claude-Antoine Malter, danseur et maître à danser<ref>Geneviève Artigas-Menant, « Marie Leprince de Beaumont », Dix-Huitième Siècle, 2004, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}, Modèle:P..</ref>.
Une fiche de police de 1751<ref>Geneviève Artigas-Menant, ibid, p. 297. </ref> nous apprend qu'elle a eu une fille qui est identifiée avec Élisabeth Grimard, qu'elle présentera plus tard comme sa nièce, sous le nom de Betsy, et qu'elle « a donné dans sa jeunesse dans la débauche ».
Possédant une belle voix, elle se serait produite avec son mari sur diverses scènes, notamment celle de Marseille, et elle avouera plus tard au prince de Wurtemberg (lettre de 1767-68) que :
Le malheureux talent d'une très belle voix me retenait au monde, dont je connaissais le danger, et la nécessité de vivre de ce talent barrait tous mes projets de réforme<ref>Fernand Baldensperger,« Autographes et documents », Revue d'histoire littéraire de la France, XIII, 1906, p. 346-347 (lettre sans doute adressée au prince Louis-Eugène de Wurtemberg). Lettre numérisée.</ref>.
Elle quitte son mari vers 1744, en raison de ses infidélités. D'après l'abbé J.-V. Genet, elle est appelée à la même période par l'abbé Nicolas Gaudru, chanoine et professeur de philosophie au collège de Reims, pour diriger une école de filles<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. À sa demande et pour l'école, elle aurait composé les contes du Magasin des enfants<ref name=":0" />.
En 1748, elle se rend en Angleterre et s'installe à Londres. Elle y séjournera plus de dix-sept ans. Elle devient gouvernante et s'occupe de l'éducation de filles de la haute société anglaise. Là, elle vit d'abord jusqu'en 1756 avec un dénommé Antoine Grimard, marquis de Beaumont, un contrebandier<ref>Geneviève Artigas-meant, ibid.,p. 295. </ref> qu'elle connaît depuis sa rupture avec Malter, qu'elle fait passer pour son mari et dont elle prend le nom, puis, jusqu'en 1762, avec un exilé français, traître à sa patrie<ref group="note">Dans sa correspondance, on voit que Modèle:Mme de Beaumont était au courant que la fortune londonienne de Tyrrell était due à une pension versée par le gouvernement anglais pour le récompenser d'avoir livré le fort de Beauséjour aux Anglais au début de la guerre de Sept Ans sur le continent américain. Geneviève Artigas-Menant, Lumières clandestines. Les papiers de Thomas Pichon,Paris, Honoré Champion, 2001. </ref>, Thomas Pichon (1700-1781) qui se faisait appeler Tyrrell. Aucun acte de mariage ou de divorce n'a jamais été retrouvé la liant à ses deux compagnons successifs, son contrat de mariage avec Malter, pourtant frappé de nullité, n'ayant d'ailleurs jamais pu être cassé légalement en raison d'un manque de moyens financiers<ref group="note">Elle songea en 1745, comme elle le signale dans une lettre à Tyrrell (vers le 2 mars 1757), à faire casser ce contrat pour épouser un "M. de B." à Londres, mais elle renonça au procès en cassation pour faire des économies : "je refermai les cordons de ma bourse". </ref>.
En 1756, elle publie à Londres un traité d'éducation des jeunes filles, Le Magasin des enfans, ou Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction. Forte de son succès, elle réitère en 1760 avec Le Magasin des adolescentes et publie, en 1772, un traité d'éducation des jeunes garçons : Le Mentor moderne.
En 1763, elle part pour Annecy avec Élisabeth Grimard et son époux, le chirurgien Nicolas Louis Joseph Moreau. Elle y vit sous la conduite d'un directeur de conscience, le chanoine Riondel. Puis vers 1773, elle déménage avec la famille Moreau à Avallon<ref>Cf. la lettre #21, datée du 22 décembre 1774 à Thomas Tyrrell</ref> où elle meurt en 1776. Elle semble avoir été inhumée dans le caveau familial, à Ubexy<ref>Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, sur le site ecrivosges.com.</ref>.
Elle est Modèle:Passage contradictoire, Modèle:Refnec et qui ne figure dans aucun document officiel la concernant.
Œuvres
- Le Triomphe de la vérité, et Mémoires de M. de La Villette, 1748 ;
- Lettre en réponse à l’Année merveilleuse, 1745 ;
- Le Nouveau Magasin François, et Bibliothèque instructive et amusante, 1750-51 ;
- Lettres de Modèle:Mme Du Montier à la marquise de ***, sa fille, avec les réponses, où l’on trouve les leçons les plus épurées et les conseils les plus délicats... pour servir de règle dans l’état du mariage, 1756 ;
- Magasin des enfants, et Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction, dans lesquels on fait penser, parler, agir les jeunes gens suivant le génie, le tempérament et les inclinations d’un chacun... on y donne un abrégé de l’histoire sacrée, de la fable, de la géographie, etc., le tout rempli de réflexions utiles et de contes moraux, Londres, Haberkorn, 1756 (le fonds de la Bnf possède l'édition de 1758 par le libraire Reguilliat)
- La Belle et la Bête, dans le Magasin des enfans, Londres, Haberkorn, 1756, 4 volumes in-12, vol. 1, p. 70sq [exemplaire à la British Library consultable en ligne]
- Anecdotes du 14. siècle pour servir à l'histoire des femmes illustres de ce tems, Londres, Haberkorn, sans date (1758). Numérisé.
- Magasin des adolescentes, et Dialogues d’une sage gouvernante avec ses élèves de la première distinction, 1760 ;
- Principes de l’histoire sainte, mis par demandes et par réponses, pour l’instruction de la jeunesse, 1761 ;
- Instructions pour les jeunes dames qui entrent dans le monde et se marient, leurs devoirs dans cet état et envers leurs enfants, 1764 ;
- Lettres d’Emerance à Lucie, 1765 ;
- Mémoires de Madame la Baronne de Batteville et la Veuve parfaite, 1766 ;
- La Nouvelle Clarice, histoire véritable, 1767 ; roman épistolaire d’après le roman de Samuel Richardson, Clarisse Harlowe, 1748 ;,
- Magasin des pauvres, artisans, domestiques et gens de campagne, 1768 ;
- Les Américaines, et la Preuve de la religion chrétienne par les lumières naturelles, 1770 ;
- Éducation complète, et Abrégé de l’histoire universelle, mêlé de géographie et de chronologie, 1772 ;
- Contes moraux, 1774 ;
- La Dévotion éclairée, et magasin des dévotes, 1779.
- La Veuve et ses deux filles
- La Belle et la Bête, ill. de Willi Glasauer, 1983.
- Le Prince Fatal et le Prince Fortuné Modèle:Lire en ligne
- Le prince Chéri Modèle:Lire en ligne
- Joliette et le danger de rapporter Modèle:Lire en ligne
- « Belote et laidronette »
Adaptations
Musique
- 1771 : création de l'opéra-ballet Zémire et Azor avec musique d'André Grétry, livret de Jean-François Marmontel et chorégraphie de Gaëtan Vestris
Cinéma
- 1946 : La Belle et la Bête, film en noir et blanc réalisé par Jean Cocteau
- 1962 : La Belle et la Bête, film en couleur réalisé par Edward L. Cahn
- 1991 : La Belle et la Bête, film d'animation en couleur réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise
- 2017 : La Belle et la Bête, film en couleur réalisé par Bill Condon
Télévision
- 1987-1990 : La Belle et la Bête, série télévisée créée par Ron Koslow
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- Jeanne Chiron et Catriona Seth, Marie Leprince de Beaumont. De l'éducation des filles à La Belle et la Bête, Paris, Classiques Garnier, 2013
- Geneviève Artigas-Menant, Lumières clandestines. Les papiers de Thomas Pichon, Paris, Honoré Champion, 2001.
- Marc Soriano, Guide de littérature pour la jeunesse : courants, problèmes, choix d'auteurs, Flammarion, 1974 Modèle:Plume
- Beatrijs Vanacker, « Poétique de l’épistolarité romanesque dans l’oeuvre de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont », Études françaises, vol. 54, n° 3, 2018, p. 147-166 (lire en ligne).
Articles connexes
- La Belle et la Bête
- Prosper Mérimée, son arrière-petit-fils
Liens externes
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