Jean-François Marmontel

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
  1. redirect Modèle:Voir homonymes

Modèle:Infobox Biographie2 Jean-François Marmontel, né le Modèle:Date de naissance à Bort-les-Orgues et mort le Modèle:Date de décès à Habloville, est un écrivain, encyclopédiste, historien, conteur, romancier, grammairien et poète, dramaturge, philosophe français.

Proche de Voltaire et adversaire de Rousseau, il connaît une grande notoriété à la cour de France et dans toute l’Europe.

Il est membre de l'Académie française, dont il sera secrétaire perpétuel.

Sous le Directoire, il est membre du Conseil des Anciens jusqu'au coup d'État du 18 fructidor an V.

Biographie

Issu d’une famille pauvre, Jean-François Marmontel est le fils aîné de Martin Marmontel, maître tailleur d'habits, et de Marianne Gourdes (morte en 1747).

Ses parents ont six autres enfants : Anne (née le Modèle:Date-), Marie-Jeanne (née le Modèle:Date-), Antoinette (née le Modèle:Date-, morte le Modèle:Date-), Jean (Modèle:Date-), Antoine (Modèle:Date-) et Jeanne (1739)<ref name="mémoires754">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="renwick1974">Jean-François Marmontel, Correspondance (2 tomes), texte établi, annoté et présenté par John Renwick, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1974, XXVIII-356 pages Modèle:ISBN ; tome I, lire en ligne.</ref>.

Après avoir appris à lire au couvent de l'Immaculée Conception de la Vierge, dont les religieuses sont liées d'amitié avec sa mère, il fréquente l'école d'un prêtre de Bort, l'abbé Vaissière, avant de suivre, de 1734 à 1738, des études au collège de Mauriac, dirigé par les Jésuites<ref name="mémorable15">Kees Meerhoff, Annie Jourdan, « Mémorable Marmontel ? Chronologie de Marmontel », dans Kees Meerhoff, Annie Jourdan (dir.), Mémorable Marmontel : 1799-1799, Rodopi, 1999, 174 pages, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.

Expulsé du collège un mois avant la fin de son année de rhétorique, son père le place en apprentissage chez un marchand de Clermont-Ferrand.

Devenu apprenti tailleur, selon John Renwick, un jésuite de Clermont l'aurait pris sous sa protection en lui procurant une place de précepteur dans une famille bourgeoise<ref>Jean-François Marmontel, Mémoires, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.

Ainsi, il parvient à survivre et à faire sa philosophie au collège de la ville, de 1738 à 1740.

De 1740 à 1741, il est employé comme précepteur par le marquis de Linars<ref name="mémorable15"/>.

Il perd alors son père, victime de la tuberculose. Cet événement réduit sa famille au désespoir et à la misère, ainsi qu’il le raconte dans ses Mémoires. Il promet de l’en tirer et s’installe à Toulouse en 1741, où il fait sa philosophie chez les Jésuites et devient répétiteur chez les Jésuites et les Bernardins, envoyant aux siens une partie de son salaire.

Début de la carrière littéraire et amitié avec Voltaire

Il présente au concours de l’Académie des Jeux floraux une ode sur L’Invention de la poudre à canon, qui n’est pas distinguée.

Modèle:Citation bloc

Cet échange marque le début, entre les deux hommes, d’une amitié qui dure trente-cinq ans, sans le moindre nuage.

Marmontel persévère auprès des Jeux floraux et finit par remporter le prix pour l'idylle avec son poème l'Églogue en 1744, puis les trois prix des Jeux floraux et un prix à l’Académie de Montauban en 1745<ref name="mémorable15"/>.

Il envisage de s’inscrire à la faculté de théologie, mais Voltaire lui conseille de venir plutôt à Paris. La vente d’une lyre d’argent, que lui a décernée l’Académie de Montauban, permet de subvenir aux frais du voyage.

Fichier:Jean-Francois Marmontel.jpg
Jean-François Marmontel par Gaucher.

À Paris, il connaît d’abord une situation matérielle extrêmement difficile. Il essaie, mais sans succès, de lancer un journal de littérature intitulé L’Observateur littéraire, qui ne compte que huit numéros. Il est sauvé par l’Académie française qui lui décerne en 1746 son prix de poésie sur le sujet suivant : « la Gloire de Louis XIV perpétuée dans le Roi son successeur ». Voltaire part aux devants de la Cour à Fontainebleau avec quelques douzaines d’exemplaires du poème de Marmontel. Modèle:Citation bloc

Désormais tiré d’affaire, Marmontel témoigne de sa reconnaissance à son ami en rédigeant, toujours en Modèle:Date-, une élogieuse préface pour une édition de La Henriade, préface souvent reprise en tête d’éditions ultérieures de ce poème. L’année suivante, il remporte de nouveau le prix de poésie de l’Académie sur le sujet : « la Clémence de Louis XIV est une des vertus de son auguste successeur ».

Débuts comme auteur de théâtre

Le Modèle:Date-, il donne sa première tragédie, Denys le tyran, pièce authentiquement originale et qui remporte un grand succès : elle a du mouvement, de l’action, et la peinture de la tyrannie et de son châtiment, bien dans l’esprit du temps, intéressa le public. Sa pièce suivante, Aristomène (Modèle:Date-), a également du succès grâce au talent de [[Mademoiselle Clairon|Modèle:Mlle]].

En revanche, Cléopâtre (Modèle:Date-) tombe, et est l’occasion d’un mot resté fameux : au dernier acte, un aspic mécanique, fabriqué par Vaucanson, sort d’un panier pour aller mordre le sein de la reine d’Égypte ; un spectateur s’écrie Modèle:", déclenchant l’hilarité générale.

La pièce suivante, Les Héraclides, représentée pour la première fois le Modèle:Date-, tombe également en raison, selon les amis de Marmontel, de l’état d’ébriété de [[Mademoiselle Dumesnil|Modèle:Mlle]], dans le rôle de Déjanire. Quant à Égyptus, jouée pour la première fois le Modèle:Date-, elle n’a qu’une seule représentation.

Après ce nouvel échec, Marmontel renonce à la tragédie<ref name="renwick1974"/>.

Ascension et réception à l'Académie

Grâce à la protection de [[Madame de Pompadour|Modèle:Mme]], il obtient en 1753 une place de secrétaire des Bâtiments du roi. D'après ses Mémoires, il est appelé à conseiller le roi pour la distribution des pensions accordées sur le Mercure de France et fait attribuer le privilège de ce périodique à Louis de Boissy, le Modèle:Date-. Après la mort de ce dernier, le Modèle:Date-, il en obtient à son tour le brevet, le Modèle:Date-, et en prend la tête en août. C’est dans le Mercure qu’il publie ses Contes moraux, qui rencontrent un immense succès.

Fichier:Salon de Madame Geoffrin.jpg
Le Salon de Modèle:Mme en 1755, peinture à l'huile de Lemonnier (1812), château de Malmaison.

Chez Marie-Thérèse Geoffrin, dont il loue un appartement et fréquente le salon, il récite une satire contre le duc d'Aumont dont il refuse de dénoncer l’auteur, ce qui lui vaut d’être emprisonné onze jours à la Bastille, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, et lui fait perdre le privilège du Mercure.

En 1760, l’Académie française distingue son Épître aux poètes sur les charmes de l’étude.

Le Modèle:Date-, elle l’élit au nombre de ses membres, au fauteuil 17, où il succède à Jean-Pierre de Bougainville ; il est reçu le Modèle:Date- suivant, par Armand-Jérôme Bignon.

A la fin de 1763, Gustav Philip, comte de Creutz, nommé ambassadeur de Suède en Espagne, passe par Paris avant de rejoindre son poste et, dans le salon de Mme Geoffrin, rencontre Marmontel, avec lequel il noue une amitié qui durera plus de 20 ans; cette amitié se renforce dès 1766, quand Creutz est nommé ambassadeur de Suède en France et qu'il encouragera son ami philosophe à écrire des opéras-comiques avec le compositeur André Grétry, protégé de Creutz<ref>Monique Delhoume-Sanciaud, "Jean-François Marmontel, intermédiaire culturel entre la France et la Suède?" in Dix-huitième siècle 2016/1 (n° 48), pp. 461-480, en ligne: URL https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm (consulté le 25.02.2023).</ref>.

L'affaire de Bélisaire

En Modèle:Date-, il publie son roman Bélisaire, avec le visa de la censure royale.

Cependant, l'ouvrage, en particulier son chapitre XV, dans lequel le héros prône une forme de tolérance religieuse, s'attire très rapidement les foudres des théologiens de la Sorbonne, et des partisans de l'intolérance civile.

N'ayant plus guère d'appuis à la Cour depuis la mort de Modèle:Mme, convaincu de ne pouvoir compter sur le soutien de ses collègues académiciens, Marmontel tente d'abord d'apaiser la colère des théologiens en faisant de multiples concessions.

Ce n'est que dans un second temps, comprenant qu'on lui demande Modèle:", que, calculant qu'il risquait de tout perdre — réputation, amis — en cédant, il préfère aller à l'affrontement — qui lui permet d'apparaître publiquement comme une victime de l'arbitraire — et appelle Voltaire à la rescousse.

Bélisaire est officiellement censuré en décembre par la Sorbonne.

Le Modèle:Date-, l’archevêque de Paris, [[Christophe de Beaumont|Modèle:Mgr]], condamne l’ouvrage dans un mandement qu’il fait lire au prône de toutes les églises du diocèse.

Cette censure et ces condamnations ne font que contribuer au succès de l’ouvrage, que défendent les Philosophes. Par ailleurs, sur le conseil de Voltaire, Marmontel envoie Bélisaire aux monarques éclairés Frédéric II de Prusse, l'impératrice Catherine de Russie, le roi Stanislas II de Pologne, le prince héréditaire de Brunswick, la reine de Suède Louise-Ulrique et son fils le prince royal, futur Gustave III, ce qui promeut la diffusion du roman et ridiculise la Sorbonne<ref>Cf. Monique Delhoume-Sanciaud, "Jean-François Marmontel, intermédiaire culturel entre la France et la Suède?" in Dix-huitième siècle 2016/1 (n° 48), pp. 461-480, en ligne URL https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm (consulté le 25.02.2023).</ref>.

Après cette affaire, il quitte en 1768 la maison de Modèle:Mme, qui est tombée dans la dévotion, et s'installe chez Modèle:Mlle, rue du Bac.

Puis, quand celle-ci part auprès du margrave d'Ansbach, Charles-Frédéric d'Anspach-Bayreuth, au printemps 1773, il va s'installer chez Modèle:Mme, ancienne maîtresse de Louis XV, qui lui a offert un hôtel particulier.

Suite de sa carrière

Sollicité par le compositeur André Grétry, il écrit le livret du Huron, adapté de L'Ingénu de Voltaire, créé aux Italiens le Modèle:Date-, où il connaît un grand succès. Le chapitre XI de L'Ingénu s'inspire de l'affaire de Bélisaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Suivent Lucile, donnée aux Italiens le Modèle:Date-, Silvain, représenté pour la première fois le Modèle:Date-, L'Ami de la maison, donné à Fontainebleau le Modèle:Date- et à Paris le Modèle:Date-, et Zémire et Azor, adaptation du conte La Belle et la Bête, jouée à Fontainebleau le Modèle:Date- et à Paris le Modèle:Date-. Concernant cette dernière œuvre, Rétif de La Bretonne écrit dans Les Nuits de Paris : Modèle:Citation bloc

Fichier:Jean-Francois Marmontel 1.jpg
Gravure de Jean-François Marmontel par Cochin père.

Après la mort de Charles Pinot Duclos, Marmontel est nommé historiographe de France, en 1772.

Il prend le parti du compositeur italien Niccolò Piccinni dans la querelle qui l’oppose au compositeur allemand Christoph Willibald Gluck (l'un et l'autre étaient alors installés à Paris), et compose contre ses adversaires une satire en onze chants intitulée Polymnie.

Il publie Les Incas (Modèle:Date-), roman qui stigmatise l’esclavage et remporte également un vif succès.

Mariage

Après un projet de mariage, en 1772-1773, avec la belle-sœur d'un avocat au Parlement de Paris, Vermeil, il épouse, le Modèle:Date-, la nièce de son ami l'abbé Morellet, Marie-Adélaïde Leyrin de Montigny (1759-1812), jeune femme de 18 ans venue à Paris avec sa mère en juillet, à la demande de son oncle.

Ensemble, ils ont cinq fils : le premier est mort à la naissance en Modèle:Date-<ref name="mémoires754"/>, Albert-Charles-François est né le Modèle:Date- (mort le Modèle:Date-), Charles-Paul le Modèle:Date- (mort le Modèle:Date-), Charles-Joseph-François le Modèle:Date- (mort le Modèle:Date-) et Louis-Joseph le Modèle:Date- (mort à l'hôpital de la ville de New York le Modèle:Date-<ref>Avis de décès de Louis-Joseph Marmontel, Observateur, Duvernay, 1830, volume 1, Modèle:P.. Voir également Jules Janin, Histoire de la littérature dramatique, Paris, Michel Lévy frères, 1855, tome III, Modèle:P..</ref>).

À la suite de la mort de Louis XV (1774), Modèle:Mme vend son hôtel au comte d’Angiviller en 1776.

Accueilli alors par les Chalut de Vérin, place Vendôme, Marmontel s'installe ensuite dans l'appartement que l'abbé Morellet loue depuis juin au deuxième étage de la maison Neuve des Feuillants, rue Saint-Honoré, à l'occasion de son mariage en Modèle:Date-<ref>Jean-François Marmontel, Mémoires, Modèle:Opcit, notes 3 et 8, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, il achète pour Modèle:Nb livres à Grignon, dans les communes de Thiais et d'Orly, la maison de Charles Collé, qu'il revendra le Modèle:Date- à un marchand de bois, Martin Beaudouin, pour une somme de Modèle:Nb livres<ref>Jean-François Marmontel, Mémoires, Modèle:Opcit, note 5, Modèle:P..</ref>.

Enfin, en prévision de la naissance de leur quatrième enfant, qui a lieu le Modèle:Date-, les Marmontel s'installent dans un appartement appartenant au même ensemble de bâtiments loués par les Feuillants rue Saint-Honoré<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Secrétaire perpétuel

Le 27 novembre 1783, Marmontel est élu secrétaire perpétuel de l'Académie française : il sera le dernier à occuper cette fonction de l'ancienne Académie.

Il succède à d'Alembert, avec qui il a préparé la Modèle:5e édition du Dictionnaire.

En 1785, il obtient la charge d'historiographe des bâtiments, grâce à son ami le comte d’Angiviller<ref>Jean-François Marmontel, Mémoires, Modèle:Opcit, p. 557.</ref>.

Lors de la création du Lycée en 1786, il reçoit la chaire d’histoire.

En Modèle:Date-, il rassemble en un volume, sous le titre d’Éléments de littérature, les articles qu’il a publiés dans l’Encyclopédie entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, puis repris dans sa Poétique française en Modèle:Date-, ainsi que les articles écrits pour le Supplément de l’Encyclopédie et ceux de l’Encyclopédie méthodique de Panckoucke, en opérant des coupures, des ajouts et des remaniements.

Il se fait ainsi le défenseur d'une déclamation naturelle dans l'article « Déclamation ».

En Modèle:Date-, il fait paraître ses Œuvres complètes en dix-sept volumes chez Née de la Rochelle.

Sous la Révolution

Proche de Jacques Necker et de François de Pange, il est, au début de la Révolution française, choisi par le district des Feuillants comme membre de l'assemblée électorale de Paris en 1789, et il participe à la rédaction de son cahier de doléances.

Toutefois, s'étant seul opposé, le Modèle:Date-, à un arrêté de l'assemblée protestant contre la suppression du Journal des États généraux de Mirabeau décidée par un arrêt du Conseil d'État, l'abbé Siéyès lui est préféré lors de l'élection à la députation des États généraux, le Modèle:Date-.

Entre 1790 et 1792, après la suppression des académies, il écrit de Nouveaux contes moraux, publiés dans le Mercure puis en volume par J. A. Latour, en 2 tomes à Paris et Liège en 1792. Ses derniers contes seront publiés à titre posthume en 1801 à Paris par Garnery sous le titre de Souvenirs du coin du feu.

Malgré la perte progressive de ses revenus d'auteur et de ses pensions, il conserve diverses créances et un capital assez honorable. Le Modèle:Date-, il achète pour une somme de Modèle:Nb livres la ferme de Malabry, à Paley, à une quinzaine de kilomètres de Paris, sur la route de Fontainebleau, affermée pour Modèle:Nb livres par an<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, peu avant la chute de la royauté, il quitte avec sa famille sa maison de campagne de Grignon<ref>Marmontel a acheté la maison de Grignon, près de Thiais en 1782. Il parvient à la revendre le 16 prairial an II. Voir Modèle:Ouvrage.</ref> et se retire dans le hameau de Saint-Germain, près d’Évreux, où il loue une maison du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Léon Dubreuil, François Rever, 1753-1828, E. Champion, 1924, 215 pages, Modèle:P..</ref>.

Puis il s'installe dans le hameau de Couvicourt, dans la commune de Saint-Aubin-sur-Gaillon, avant d'acheter, pour Modèle:Nb livres, une chaumière dans le hameau d'Habloville, également dans la commune de Saint-Aubin, le Modèle:Date-<ref>Jean François Marmontel, Correspondance, Modèle:Opcit ; tome 2, Modèle:P..</ref>.

S'y étant installé à la fin de Modèle:Date-, il entreprend de rédiger des Mémoires d'un père pour servir à l'éducation de ses enfants, dans lequel il attaque violemment Jean-Jacques Rousseau et exprime des opinions contre-révolutionnaires. On y a relevé des erreurs et des arrangements avec la vérité, depuis les Notes sur les Mémoires de Marmontel du comte d’Angiviller parues à Copenhague en 1933 jusqu'aux travaux de John Renwick<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dans un brouillon de ses Mémoires, Marmontel stigmatise les massacres de Septembre, « excès d'atrocités, froidement commandées et froidement exécutées », et la condamnation à mort de Louis XVI, un « crime » commis contre « toutes les lois divines et humaines »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Alors dans la gêne, comme le prouve une lettre du Modèle:Date- au secrétaire général du ministère de l'Intérieur, il fait des démarches pour vendre sa propriété de Grignon<ref name="correspondance53">Jean-François Marmontel, Correspondance, Modèle:Opcit ; Modèle:T., Modèle:P..</ref>.

Le 21 vendémiaire an IV, alors qu'il vit à l'écart de la politique, il est nommé à la présidence de l'assemblée électorale de l’Eure, fonction qu'il refuse.

De même, on lui propose, en 1794, une charge au sein d'un jury d'instruction chargé d'examiner les instituteurs du district de Louviers, puis, en 1795, un poste de professeur de belles lettres dans une École centrale de Paris, propositions qu'il rejette dans les deux cas, le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, à cause des infirmités de l'âge<ref>Jean-François Marmontel, Correspondance, Modèle:Opcit ; Modèle:T., Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date-, il est inscrit comme pensionnaire de la République pour la somme de Modèle:Nb livres<ref name="correspondance53"/>.

En revanche, le 10 germinal an IV, il accepte sa nomination, le Modèle:Date- précédent, comme associé non résident, pour la classe de littérature et Beaux-Arts (section grammaire), de l'Institut national<ref>Jean-François Marmontel, Correspondance, Modèle:Opcit ; Modèle:T., Modèle:P..</ref>.

Sous le Directoire

Fichier:Conseil des Anciens.jpg
Le Conseil des Anciens (1797).

Le 23 germinal an V, sous le Directoire, il est élu, lors des législatives, député au Conseil des Anciens par les électeurs de l’Eure avec 303 voix sur 328 votants.

Se rangeant parmi les modérés, il n'intervient qu'à deux occasions : le 24 prairial an V, comme porte-parole de la commission de trois membres nommée par le Conseil des Anciens pour examiner, après le Conseil des Cinq-Cents, la destination des livres conservés dans les dépôts de la capitale ; le soir du 2 thermidor an V sur l’entrée d'une partie des troupes du général Hoche à l'intérieur du « cercle constitutionnel » à la demande des trois Directeurs républicains ; dans l'un et l'autre cas, il échoue à emporter la décision de l'assemblée<ref>Anne Quennedey, « Marmontel orateur, discours politiques de l'an V », dans Jacques Wagner, Marmontel une rhétorique de l'apaisement, 2003, Modèle:P..</ref>.

Il est élu premier secrétaire de l'assemblée le Modèle:Date-, mais, suspect de royalisme, son élection est annulée au 18 fructidor (Modèle:Date-). En revanche, il échappe à la déportation.

Retraite et décès

De retour dans sa retraite à Habloville, il reprend ses Mémoires, interrompus par son élection, en avril, et rédige un cours d'études (traités de logique, métaphysique, morale et grammaire) pour ses fils en 1798.

Il est en train d'achever ses Mémoires quand il succombe aux suites d'une attaque d'apoplexie, dans la nuit du 30 au Modèle:Date-<ref>Il est d'abord enterré dans son jardin. Le 6 novembre 1866, ses cendres ont été transférées dans le cimetière communal de Saint-Aubin-sur-Gaillon. Le monument funéraire est inauguré le 29 octobre 1899 par le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Gaston Boissier.</ref>.

Œuvres

Œuvres dramatiques

Marmontel a publié de nombreux livrets d’opéras et surtout d’opéras-comiques, genre dans lequel il excellait sans toutefois pouvoir rivaliser avec Charles-Simon Favart.

Œuvres poétiques

  • Polymnie, satire en 11 chants
  • L’Établissement de l’École militaire, 1751
  • Vers sur la convalescence du Dauphin, 1752
  • La Naissance du duc d’Aquitaine, 1753
  • Épître aux poètes, 1760
  • La Neuvaine de Cythère<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, 1820 (poème licencieux)

Œuvres romanesques

Essais

  • Poétique française, 1763, 3 parties : ouvrage dans lequel Racine et Boileau sont vivement attaqués
  • Essai sur les révolutions de la musique en France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, 1777
  • De l’autorité de l’usage sur la langue, 1785
  • Éléments de littérature, 1787. Édition moderne chez Desjonquères, présentée, établie et annotée par Sophie Le Ménahèze, 2005.
  • Mémoire sur la régence du duc d’Orléans, 1788
  • Apologie de l’Académie française, 1792

Œuvres diverses

  • L'Observateur littéraire Modèle:Commentaire biblio
  • The Rape of the Lock (1712-1714) d'Alexander Pope, traduit en vers La boucle de cheveux enlevée, 1746. Édition bilingue moderne chez Rivages poche, 2010, 142 pages Modèle:ISBN
  • Édition remaniée de Venceslas de Rotrou, 1759
  • La Pharsale de Lucain, traduite en prose, 1766
  • Édition des Chefs-d’œuvre dramatiques de Mairet, Du Ryer et Rotrou, avec un Commentaire, 1775
  • Mémoires d’un père pour servir à l’instruction de ses enfants, 1800
  • Leçons d’un père à ses enfants sur la langue française, 1806

Rééditions modernes

  • Les Incas, ou la Destruction de l'Empire du Pérou (édition critique par Pierino Gallo), Paris, Société des textes français modernes, 2016, 629 p. Modèle:ISBN
  • La Bergère des Alpes (présentation du conte par Pierino Gallo), Loches, Éditions La Guêpine, 2018, 62 p.
  • Alcibiade ou le Moi, Les Quatre Flacons et autres contes (textes réunis et présentés par Pierino Gallo), Paris, L'Harmattan, 2019, 172 p. Modèle:ISBN
  • Essai sur les romans considérés du côté moral (édition critique par Pierino Gallo), Paris, Eurédit, 2023, 132 p. Modèle:ISBN

Lieux à son nom

Modèle:Colonne

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Légende plume

  • Jean-François Marmontel, Mémoires, Paris, Mercure de France, 1999, introduction et notes de Jean-Pierre Guicciardi et Gilles Thierriat - rééd. Modèle:Coll, 2008 Modèle:ISBN Modèle:Plume
  • Jacques Wagner (dir.), Marmontel, une rhétorique de l'apaisement, Louvain/Paris, Peeters Publishers, 2003, 228 pages Modèle:ISBN Modèle:Plume
  • Adolphe Robert, Gaston Cougny (dir.), Dictionnaire des parlementaires français, Paris, Bourloton, 1889, tome IV (de Maribon de Montaut à Marmottan), Modèle:P. Modèle:Plume
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Jean-Paul Charbonneau, Marmontel : le feu follet des Lumières, Versailles, Via Romana, 2021, 280 p. Modèle:Isbn.
  • Pierino Gallo (dir.), (Re)lire Les Incas de Jean-François Marmontel, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2019, 284 p. Modèle:ISBN
  • Modèle:Ouvrage (rééd. Genève, Slatkine, 1970), 574 p.
  • Modèle:Ouvrage
  • Monique Delhoume-Sanciaud, « Jean-François Marmontel, intermédiaire culturel entre la France et la Suède ? », Dix-huitième siècle, 2016/1 (n° 48), p. 461-480. En ligne: DOI : 10.3917/dhs.048.0461. URL : https://www.cairn.info/revue-dix-huitieme-siecle-2016-1-page-461.htm
  • Modèle:Ouvrage
  • John Renwick :
    • Jean-François Marmontel, Correspondance, 2 tomes (tome I : 1744-1780, tome II : 1781-1799), texte établi, annoté et présenté par John Renwick, Presses universitaires Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 1974, XXVIII-356 pages Modèle:ISBN
    • Jean-François Marmontel : 1723-1799 : dix études, Paris, Honoré Champion, 2001, 376 p. Modèle:ISBN
    • Jean-François Marmontel, Mémoires (édition critique par John Renwick), Éditions Champion, 2008, 864 p. Modèle:ISBN
  • Jacques Wagner :
    • Jean-François Marmontel, un intellectuel exemplaire au siècle des Lumières (s./dir.), Actes du colloque, Clermont-Ferrand et Bort-les-Orgues, Modèle:Date-, organisé par les Amis de Marmontel, Tulle, Éditions Mille Sources, Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, 2003, 239 p. Modèle:ISBN
    • Marmontel journaliste et le Mercure de France : 1725-1761, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1975, 338 p. Modèle:ISBN

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail