Philosophe

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Redirect Modèle:Article général Modèle:Homophone Modèle:Méta bandeau d'avertissement{{#ifeq:||{{#if:||{{#if:août 2018||}}}}}} Un philosophe (du grec ancien Modèle:Grec ancien, en latin philosophus) est une personne qui pratique la philosophie.

Au sens classique, un philosophe est une personne qui vit selon un certain mode de vie en se concentrant sur la résolution de questions existentielles relatives à la condition humaine.Modèle:Citation nécessaire Au sens moderne, un Modèle:Citation est un professionnel qui enseigne la philosophie. Il peut être chercheur ou également enseignant-chercheur.

Concept

Origines

Fichier:La scuola di Atene.jpg
L'École d'Athènes de Raphaël (1511).

L'origine du mot Modèle:Citation est inconnue. Au IVe siècle av. J.-C., Héraclide du Pont attribue la création du mot « philosophe » à Pythagore. Ce dernier ne se présentait pas comme un Modèle:Citation (σοφος, sophos), mais comme Modèle:Citation (φιλόσοφος, philosophos). Aétius va dans le sens d'Héraclite du Pont, et écrit que Pythagore Modèle:Citation<ref>Aétius, Opinions ({{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIe{{#if:|  }} }}s.), Modèle:Rom-maj, 3, 8, trad. du grec Jean-Paul Dumont.</ref>,<ref>Les présocratiques, Paris, Gallimard, coll. Pléiade, 1988, Modèle:P..</ref>. Cette origine pythagoricienne a été acceptée dès l'Antiquité : Cicéron écrit par exemple, dans les Tusculanes : Modèle:Citation<ref>Cicéron, Tusculanes (45 av. J.-C.), Modèle:V, 3, § 8, trad. du latin Émile Bréhier ; Les Stoïciens, Paris, Gallimard, Pléiade, 1962, Modèle:P..</ref>.

Le terme de Modèle:Citation traduit alors une forme de modestie : le philosophe ne se considère pas comme un sage, mais comme un apprenti en sagesse, un amateur de connaissances profondes des conséquences de ses actes, de ses paroles et tend à la maîtrise de soi-même<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>.

Platon joue un rôle important dans la popularisation du terme. S'il n'a jamais écrit de dialogue qui définisse le philosophe et la philosophie, il offre aux lecteurs le personnage de Socrate, représentant de la philosophie. Afin de faire ressortir la différence entre la philosophie et la sophistique, Platon écrit des joutes entre Socrate et des sophistes, définis comme des individus qui ne cherchent pas à faire triompher la vérité, mais un point de vue particulier<ref name=":1" />. Il distingue le sage, qui ne peut qu'être une divinité et jamais un homme, de l'amoureux de la sagesse, qu lui est bien humain : Modèle:Citation (Phèdre)<ref>Platon, Phèdre, 278d.</ref>. Ainsi, le philosophe est celui qui Modèle:Citation, l'homme qui désire savoir de façon droite, l'amoureux de connaissance, le Modèle:Citation<ref>Ménon, 82 cd ; La République, Modèle:II, 376b</ref>.

Polysémie

La désignation de philosophe est polysémique, et a varié selon les époques. Au sens antique, le philosophe est la personne qui Modèle:Citation<ref>Modèle:CNRTL</ref>, comme Socrate et Platon, Épicure, Lucrèce ou encore Épictète et Sénèque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Au sens moderne, le philosophe est un intellectuel qui contribue dans une ou plusieurs branches de la philosophie, telles que l'éthique, la logique, la métaphysique, la théorie sociale ou encore la philosophie politique.

Certains penseurs ou auteurs rangés au rang des « philosophes » dans les programmes scolaires ne revendiquaient pas cette étiquette ou la rejetaient explicitement, parfois au nom d'une autre discipline, par exemple Freud et Marx. D'autres considéraient leurs activités scientifiques comme philosophiques ou vice-versa, parmi lesquels Pythagore, Aristote, Avicenne, Descartes, Pascal, Leibniz ou Russell.

Gilles Deleuze et Félix Guattari, dans Qu'est-ce que la philosophie ?, définissent le philosophe comme celui qui crée des concepts. Il travaille des idées de manière rigoureuse pour engager une pensée conceptuelle et critique. Il prend ainsi appui sur les concepts légués par les autres philosophes et systèmes de pensée. À ce titre, Aristote, Descartes, Pascal, Leibniz, Spinoza, etc., sont tous philosophes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les frontières de la philosophe étant floues, les caractéristiques déterminantes du philosophe le sont aussi. Si Bouddha est avant tout une figure religieuse, certains écrits bouddhistes peuvent avoir une teneur philosophique importante ; on parle alors de philosophie bouddhiste<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Figures historiques

Philosophes fondateurs

L'histoire de la philosophie en tant que discipline retrace les origines et les causes de l'émergence de modes de pensée philosophiques dans le monde. S'il est difficile de déterminer l'identité d'un premier philosophe, plusieurs auteurs ont tracé une généalogie de la pensée philosophique depuis l'Antiquité. Pour Bertrand Russell, dans son Histoire de la philosophie occidentale, Pythagore et Thalès figurent parmi les premiers amoureux de la sagesse à avoir déployé une pensée philosophique. Rompant avec les explications purement théologiques de la cosmogonie, ils mènent une enquête sur les causes et la nature des phénomènes<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>.

Ces philosophes sont suivis, souvent dans leur propre sillage, par des disciples directs ou indirects, tels que Parménide, Zénon d'Élée, Héraclite d'Éphèse, Anaximandre, et tous ceux désignés comme des présocratiques. Empédocle, Philolaos, Archytas, Leucippe, Anaxagore, et l'imposant Démocrite, complètent la généalogie des plus importants philosophes avant que Platon ne fasse de Socrate la figure tutélaire de la philosophie antique<ref name=":2" />.

Figures majeures

Les philosophes présocratiques n'ont toutefois qu'une fécondité limitée par rapport à plusieurs philosophes antiques post-socratiques, qui modèlent les canons de la philosophie et de la démarche philosophique, au moins en Occident, au Moyen-Orient et en Asie mineure. Platon, qui fonde l'Académie, enseigne et diffuse des dialogues qui assurent un enseignement didactique de la philosophie durant les millénaires qui suivent. Alfred North Whitehead a ainsi écrit que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Son disciple, Aristote, fonde le Lycée et élabore une pensée inductive, il fabrique la métaphysique, science des causes de l'être, dont l'ontologie est la science première. Il connaît également une immense postérité, notamment par le biais de la philosophie chrétienne, et est parfois appelé prince des philosophes<ref name=":2" />.

On fait souvent débuter la modernité philosophique avec les travaux de René Descartes, qui révolutionne la philosophie en rompant avec la scolastique (philosophie médiévale), et fonde le rationalisme moderne et le cogito (le moi pensant)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Emmanuel Kant est aussi considéré comme l'un des plus grands philosophes, du fait du caractère étendu et de la profondeur de ses réflexions<ref name=":2" />. On peut aussi citer Georg Hegel, qui construit le dernier système total en percevant dans l'histoire le mouvement de l'être (La Raison dans l'histoire), Karl Marx qui tâche de transformer l'histoire plutôt que de la penser, Nietzsche qui annonce la mort de Dieu et de tous les systèmes, Heidegger qui revient sur l'histoire de la philosophie comme histoire de l'oubli de l'être<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Vgl. Friedrich Albert Lange : Geschichte des Materialismus und Kritik seiner Bedeutung in der Gegenwart. Francfort-sur-le-Main, 1974, page 32.</ref>.

Femmes philosophes

Les femmes philosophes sont moins bien connues, mais présentes tout au long de l'histoire de la philosophie occidentale : Hypatie et Hipparchia sont des philosophes de l'Antiquité grecque, Élisabeth de Bohême et Mary Wollstonecraft se sont illustrées pendant la période moderne. Elles sont encore plus présentes au XXe siècle, avec des figures comme Simone de Beauvoir (une des fondatrices de la philosophie féministe), Simone Weil, Hannah Arendt ou G. E. M. Anscombe. Les femmes philosophes sont également présentes dans d'autres traditions philosophiques, comme Maitreyi ou Gargi Vachaknavi pour l'Inde ancienne.

Dans cette discipline, les femmes sont peu citées. De nombreuses philosophes sont très actives dans les universités : Marion Bernard, Elsa Dorlin, Aurélie Knüfer et beaucoup d'autres<ref>Modèle:Article</ref>.

Histoire

Antiquité

Le philosophe fait de la philosophie une activité libre à laquelle il consacre sa vie. La philosophie suppose un certain genre de vie, ou un art de vivre. Pythagore, là aussi, intervient. Il se distingue par un genre de vie, Modèle:Citation (βίος πυθαγορικός). Et, il distingue trois genres de vie : l'action, le gain (ou la gloire), la contemplation.

Modèle:Citation bloc

L'Antiquité a médité sur le thème de l'accord entre la pensée et la vie. Platon, dans le Lachès (188 d) parle de Modèle:Citation. Épictète, dans ses Entretiens (Modèle:Rom-maj, 29, 55-57) y insiste : Modèle:Citation

Platon donne comme origine au philosophe l'étonnement (θαυμάζειν, thaumazein, qui signifie aussi émerveillement) : Modèle:Citation<ref>Platon, Théétète, 155 d.</ref> Ensuite, sur le Modèle:Citation, il donne le trait caractéristique, dans La République (Modèle:II, 376c) : il y a Modèle:Citation. Et, cette activité consiste à chercher le Vrai, le Beau, le Juste, donc des valeurs, des normes, des principes, des idéaux, par-delà les choses sensibles, cela avec une sagesse et dans une perception globale. D'une part, Modèle:Citation<ref>Platon, La République, Modèle:V, 475 b.</ref>. D'autre part, il parvient à une vue synoptique : il prend Modèle:Citation<ref>Platon, Phèdre, 265 d.</ref>. Finalement, Platon oppose deux modes de vie : la vie active et la vie contemplative<ref>Platon, Gorgias, 500 c ; Théétète, 172-176 ; Le politique, 258 e.</ref>, mais lui-même a mené une vie contemplative axée sur la vision du Beau ou du Bien, et une vie active marquée par la fondation de l'Académie et ses efforts pour conseiller un État juste à Syracuse.

Aristote insiste sur le désir de savoir, commun aux hommes, mais central chez le philosophe : Modèle:Citation<ref>Aristote, Métaphysique, A, 1, trad. J. Tricot, Vrin.</ref>. Plus précisément, pour Aristote<ref>Aristote, Métaphysique, A, 2.</ref>, le philosophe est un chercheur universel : il possède la totalité du savoir, mais seulement au niveau des principes les plus élevés (par exemple, la loi logique de non-contradiction) et des causes premières et les plus générales (par exemple, la cause motrice, la nécessité) ; profond : il pense des choses difficiles, abstraites, générales, éloignées des sens, comme l'Être ; précis ; instructif ; désintéressé : il veut savoir dans le seul but de savoir, savoir ce qui est universel et nécessaire ; enfin, dominant : Modèle:Citation. Finalement, Modèle:Citation<ref>Aristote, Invitation à la philosophie (Protreptique) (366 av. J.-C. ?), trad., Paris, Fayard, coll. « Mille et Une Nuits », 2000, Modèle:P..</ref>.

Une révolution dans notre conception du philosophe grec a été faite par Pierre Hadot. Il a démontré que, pour les Anciens, le philosophe se signale moins par des opinions, des théories, que par un « enseignement oral » et par un « mode de vie ». Modèle:Citation Socrate veut « rendre meilleurs » les hommes ; chez Platon, Modèle:Citation ; chez Aristote Modèle:Citation<ref>Pierre Hadot, Études de philosophie ancienne, Paris, Les Belles Lettres, coll. « L'âne d'or », 1998, Modèle:P.. Voir aussi Exercices spirituels et philosophie antique, Paris, Institut d'études augustiniennes, 1981 ; Qu'est-ce que la philosophie antique ? (1995), Paris, Gallimard, Folio.</ref>.

Fin de l'Antiquité

Fichier:Rembrandt Harmensz. van Rijn 038.jpg
Philosophe en méditation, par Rembrandt, 1632.

À la fin de l'Antiquité, depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle<ref>André-Jean Festugière, La Révélation d'Hermès Trismégiste, Les Belles Lettres, 1944, rééd. 1981, t. 1, Modèle:P. ss., 187 ss.</ref> jusqu'à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le mot « philosophe » prend fréquemment le sens de Modèle:Citation<ref>Franz Cumont, L'Égypte des astrologues, Bruxelles, 1937, Modèle:P.. André-Jean-Festugière, La révélation d'Hermès Trismégiste, Modèle:T., Modèle:P..</ref>. Modèle:Citation Un grand nombre de philosophes se lancent dans la théurgie (Jamblique, Proclos), la magie (Apulée), l'alchimie (Synésios, Olympiodore d'Alexandrie le Jeune)<ref>C. Lacombrade, Synésios de Cyrène, hellène et chrétien, Paris, 1951, Modèle:P.. Mais il s'agit peut-être de deux Synésios : Synésios le Néoplatonicien (v. 370-vers 413) et Synésios l'Alchimiste. De même pour Olympiodore : Olympiodore d'Alexandrie le Jeune (vers 550) et Olympiodore l'Alchimiste (fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ?). J. R. Martindake, The Prosopography of the Later Roman Empire, Cambridge, 1980, Modèle:P..</ref>, l'astrologie, la numérologie… Inversement, les mages (Nigidius Figulus, Apollonius de Tyane, Maxime d'Éphèse), les alchimistes (Bolos de Mendès, Zosime de Panopolis), les hermétistes du Modèle:Lang se disent « philosophes » ou « pythagoriciens »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} P. Modèle:Lang, 1995.</ref>. Hermès Trismégiste, autorité mythique des hermétistes et des alchimistes, sera appelé Modèle:Citation, Modèle:Citation ou Modèle:Citation, et Zosime de Panopolis, le premier grand alchimiste (vers 300), est appelé Modèle:Citation.

Les hermétistes prétendent représenter la vraie philosophie : Modèle:Citation

Moyen Âge

Modèle:Article détaillé

Même si l'expression est postérieure au Moyen Âge, la fameuse théorie de la « philosophie servante de la théologie » (Modèle:Lang) remonte à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec Clément d’Alexandrie, dans les Strômates (Modèle:Rom-maj, 5). Modèle:Citation

Cette expression sera reprise par Thomas d'Aquin au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, pendant la période dite scolastique. Durant cette période, la théologie avait pris le pas sur la philosophie. Cependant, après l'entrée d'Aristote en théologie, les théologiens se mirent à la réflexion philosophique. Ils se nommèrent eux-mêmes des philosophantes (des théologiens philosophants)<ref>sur ce point, voir notamment Étienne Gilson, L’Esprit de la philosophie médiévale, Vrin, 1932.</ref>. Le pape Grégoire Modèle:IX, par la bulle Modèle:Lang (Père des sciences), exige Modèle:Citation (Modèle:Lang), à plus forte raison les maîtres ès-arts.

La question selon laquelle il existerait une Modèle:Citation fait encore débat. Modèle:Citation Les options sont contradictoires. Dès son premier livre, en 386, Saint Augustin met le doigt sur le problème de méthode ou de croyance qui se pose à un philosophe chrétien : Modèle:Citation Il choisit les deux<ref>Saint Augustin, Contre les Académiciens, Modèle:III, 20, [43].</ref> : Modèle:Citation. Plusieurs combinaisons sont possibles : foi seule (Pierre Damien), intelligence seule (Pierre Abélard), priorité à la foi (Boèce, Thomas d’Aquin), priorité à l’intelligence (Roger Bacon), foi en quête d’intelligence (Augustin, Anselme de Cantorbéry), foi et intelligence en complémentarité, en autonomie (Lanfranc de Pavie) ou peut-être même en contradiction (Averroès, Boèce de Dacie et Siger de Brabant, selon une tradition qui parle Modèle:Incise de « double vérité »). Force est de reconnaître que les principaux philosophes du Moyen Âge sont, quant à leur statut, moines, prêtres, papes, et, quant à leur spécialité, théologiens.

Renaissance

Modèle:Section vide ou incomplète

Philosophes à l'époque des Lumières

Le mouvement philosophique des Lumières voit émerger une nouvelle figure de philosophes, qui réfléchit à l'organisation du monde, notamment dans le domaine politique, et y prend position, souvent en faveur d'une plus grande autonomie politique du sujet pensant. La figure du philosophe est celle décrite par Emmanuel Kant dans Qu'est-ce que les Lumières ? : il faut savoir Modèle:Citation (sapere aude)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le philosophe des Lumières croit au progrès, il pratique le libre examen, il conteste la religion révélée.

Ainsi, comme l'écrit Yvon Belaval dans Histoire de la philosophie, Modèle:Citation<ref>Yvon Bélaval, « Le siècle des Lumières », in Histoire de la philosophie, Paris, Gallimard, coll. « Pléiade », 1973, Modèle:P..</ref>.

Émergent à cette époque des grandes figures de la philosophie comme Montesquieu, Voltaire, Denis Diderot, Jean-Jacques Rousseau, Jean le Rond d'Alembert, Helvétius, d'Holbach ; en Angleterre, Toland et Hume ; en Allemagne : Wolff, Lessing et Kant. Ce dernier fait parfois figure de modèle du philosophe des Lumières. Charles Peirce caractérise a posteriori le philosophe à partir de la figure de Kant : Modèle:Citation<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang, Modèle:T., § 522.</ref>.

Plusieurs philosophes, œuvrant dans d'autres domaines que la pensée philosophique, ont contribué à l'essor du nouveau monde. Adam Smith est un philosophe moral et économiste qui fait la promotion de la libre entreprise et du modernisme<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. Ou encore Edmund Burke, un homme politique irlandais, pour qui une réforme devait se baser sur les traditions<ref name=":0" />. Ralph Waldo Emerson, un écrivain américain, aborda le thème de vivre en harmonie avec la nature<ref name=":0" />. Auguste Comte, un Français, regardait chaque science pour y faire valoir leur propre méthodologie<ref name=":0" />.

Philosophes de l'époque contemporaine

L'époque contemporaine voit émerger une nouvelle figure du philosophe. On trouve notamment, en France, les philosophes enseignants-chercheurs universitaires, tels que Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Jules Vuillemin, ou encore Jacques Derrida. Luc Ferry retient, parmi les philosophes modernes, plusieurs traits<ref name=":3">Luc Ferry, apud Jean-François Dortier (coord.), Philosophies de notre temps, Auxerre, Éditions des sciences humaines, 2000 ; Luc Ferry et Alain Renaud, Philosopher à 18 ans, Paris, Bernard Grasset, 1999, Modèle:P., 293.</ref>. Il considère que, tout d'abord, les philosophes contemporains ne cherchent plus à Modèle:Citation. Aussi, les philosophes contemporains ne chercheraient plus tant à construire de nouveaux systèmes qu'à opérer une déconstruction critique des grandes philosophiques qui les ont précédés, dont notamment Modèle:Citation. Par conséquent, la philosophie deviendrait Modèle:Citation<ref name=":3" />.

Luc Ferry soutient qu'Modèle:Citation<ref name=":3" />.

Enfin, Modèle:Citation<ref name=":3" />.

Profils didactiques

Les philosophes se divisent, quant aux idées, en de nombreuses doctrines : rationalisme/empirisme, spiritualisme/matérialisme, dogmatisme/scepticisme/relativisme. Mais, ils se distinguent aussi, au sein du mode de vie philosophique, par leurs profils de penseurs, leurs styles de pédagogues, leurs manières en méthodologie.

  • Platon oppose les Modèle:Citation aux Modèle:Citation<ref>Platon, Le sophiste, 247 c et 248 a.</ref>. Il peut s'agir d'une opposition doctrinale ou des rivalités d'école, mais il s'agit peut-être de tendances à philosopher. Les Fils de la Terre privilégient les corps matériels, ils ne croient qu'en ce qu'ils touchent ; en revanche, les Modèle:Citation privilégient les essences intelligibles, les normes idéales, ils se fient à la pensée.
  • Pascal, dans le traité De l'esprit géométrique et de l'art de persuader (1657), mais également dans les Pensées, distingue Modèle:Citation de Modèle:Citation. Logiciens et intuitifs. Ces deux voies de connaissance ont leurs règles, inconciliables. Modèle:Citation Cette phrase ne signifie pas que l’amour obéit à une logique autre que celle du calcul, mais – dans le vocabulaire du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle – que l’intuition métaphysique des principes (le cœur) obéit à des règles différentes de celles de la pensée discursive (la raison). Modèle:Citation, ou Modèle:Citation, relève de l'entendement, de la pensée discursive, savante. On le trouve en mathématiques. Modèle:Citation Le penseur, avec des principes peu nombreux et évidents, arrive à de nombreuses conclusions. La raison avance lentement, par déduction rigoureuse de conséquences, mais avec des preuves. Modèle:Citation, ou Modèle:Citation, relève du Modèle:Citation, au sens d'une intuition métaphysique qui fait croire sans démonstration. On le trouve en littérature et en pédagogie, dans la vie courante. Le penseur alors voit Modèle:Citation, il persuade par éloquence, il ménage l'amour-propre des autres, il s'efforce d'être naturel et de plaire. L'esprit avance par digression, avec un grand nombre de principes subtils. Cette voie s'applique mieux à la religion. Modèle:Citation On éprouve Dieu, on ne le prouve pas.
  • Leibniz distingue deux profils philosophiques : les esprits combinatoires, comme Galilée, et les esprits analytiques, comme Descartes<ref>Leibniz, Opuscules et fragments inédits, édition Louis Couturat (1903), Hildesheim, G. Olms, 1988, Modèle:P.. Voir François Duchesneau, Leibniz et la méthode de la science, Paris, PUF, 1993, Modèle:P., 79.</ref> : Modèle:Citation
  • Nietzsche oppose Modèle:Citation aux Modèle:Citation. Les premiers, Modèle:Citation, étudient, déchiffrent, rendent claires Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Nietzsche, Par-delà le bien et le mal (1886), VI, § 211.</ref>.
  • William James affirme que Modèle:Citation L'esprit tendre (tender-minded) est rationaliste, il s'intéresse aux abstractions et aux principes éternels, il suit ou accepte la religion et la métaphysique, il est optimiste, il croit en la volonté libre, il cherche la certitude ; l'esprit dur (tough-minded) apprécie les faits et l'expérience, il est matérialiste et, en général, réductionniste, il est pessimiste et fataliste, il ne trouve que peu de certitude et se contente de la probabilité<ref>webcache.googleusercontent.com</ref>. Selon lui, il y a deux esprits philosophiques. D'une part, il y a l'esprit tendre qui se base sur les principes et est donc rationaliste. Il est aussi intellectualiste, idéaliste, optimiste, religieux, volontariste, moniste et dogmatique. D'autre part, il y a l'esprit dur qui est tout à fait le contraire puisqu'il prône les faits, faisant de lui un empiriste. Empiriste, mais aussi sensualiste, matérialiste, pessimiste, irréligieux, fataliste, pluraliste et sceptique.

Culture, société et État

Culture

Jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au moins, la plupart des grands philosophes étaient aussi des scientifiques pratiquant plusieurs disciplines. L'ensemble de ces disciplines leur permettait de se construire une représentation de l'univers comportant plusieurs perspectives plus ou moins solidaires : biologique, physique, philosophiqueModèle:Etc.

La valorisation de la connaissance dans la culture occidentale fait que le philosophe est largement considéré, à tort ou à raison, comme le sommet du prestige intellectuel. Mais, ce statut est aussi souvent remis en cause, et cela, pour des raisons qui apparaissent depuis l'Antiquité, comme l'instrumentalisation de la philosophie par des opportunistes, ou parce qu'il arrive qu'il y ait des malentendus sur ce que l'on peut attendre de la philosophie. Ce prestige de la philosophie a aussi souffert du développement du monde moderne, de la professionnalisation de cette discipline, de la massification des études et du fait qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de très rares philosophes ont développé des sciences.

Dans le monde moderne, le philosophe peut paraître inutile, d'une part face aux sciences qui prétendent parfois être la source unique de la connaissance, d'autre part face aux idéaux de confort et de bien-être des sociétés démocratiques, idéaux soutenus par la science. L'esprit moderne n'est donc peut-être pas compatible avec la discipline de l'esprit et de la vie exigée par une pratique de la philosophie qui ne semble pas rentable. Bien plus, aux yeux du philosophe, la culture moderne comporte bien des aspects pour le moins douteux. La « substitution » de la philosophie par les sciences à l'époque moderne est en quelque sorte un parricide. La pensée philosophique est, en effet, à l'origine de toute pensée rationnelle en Occident.

Dans la Grèce antique, modèle de modernité à son époque, les gens faisaient systématiquement appel aux mythes, aux opinions pour expliquer les mystères du monde. Ce n'est qu'avec l'arrachement de conscience que constitue la philosophie, l'effort fait pour se dégager du mythe par les philosophes, que la pensée occidentale a pu accéder à un niveau rationnel de réflexion. Elle a ainsi donné naissance à la pensée rationnelle, logique, qui est le substrat nécessaire à toutes autres sciences ultérieures<ref>Jean-Pierre Vernant, Les origines de la pensée grecque (1962), Paris, PUF, Quadrige, 2007.</ref>,<ref>Alexandre Koyré, Études galiléennes, Paris, Hermann, 1939, 3 t. ; Du monde clos à l'univers infini (1957), trad. de l'an., Paris, Gallimard, Tel, 1988, 350 p.</ref>. Les philosophes encourageaient l'éducation pour établir une société ordonnée sans enlever la liberté du citoyen : « Ce travail toujours difficile, mais toujours agréable est, je pense que, ce qu’avaient à l’esprit les philosophes lorsqu’ils soulignaient l’importance qu’ils accordaient à l’éducation. Ils sentaient que l’éducation est la seule réponse à la question éternellement pressante, à la question politique par excellence, celle de savoir comment concilier un ordre qui ne soit pas oppression avec une liberté qui ne soit pas licence. » <ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Le philosophe peut donc apparaître soit comme un vestige archaïque de temps révolus, soit au contraire comme un défenseur d'une vie authentique menacée par la rationalisation outrancière des sociétés marchandes et par la dévalorisation que de tels systèmes de consommation font subir aux individus. Ainsi, si la place des philosophes dans la société est un problème soulevé depuis Platon, ce problème est remarquable au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par la force avec laquelle il se pose : il remet en cause la légitimité même de la philosophie.

Société

Dans un essai, Pierre Riffard<ref>Pierre Riffard, Les philosophes : vie intime, Paris, PUF, Perspectives critiques, 2004.</ref> a isolé quelques caractéristiques du philosophe, à travers les âges, depuis Thalès jusqu'à Jean-Paul Sartre.

  • Exclusion des femmes. Sur les listes officielles des « grands philosophes », il n'y a pratiquement aucune femme ; au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, il n'y a que Simone Weil ou Hannah Arendt.
  • Expatriation. Plus de 13 % des philosophes sont nés à l'étranger, dans les colonies. Plus de 54 % des philosophes ont vécu à l'étranger : Descartes en Hollande, Hobbes 11 ans en FranceModèle:Etc.
  • Acceptation de la langue culturellement dominante. 23 % des « grands philosophes » ont parlé latin (jusqu'en 1889), 21 % grec, 21 % français, 13 % anglais (cette langue devient dominante au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle).
  • Refus de la religion idéologiquement dominante. Le philosophe commence souvent sa carrière par un conflit avec l'Église ou avec les croyances admises. Les « grands philosophes » sont chrétiens à 51 %, sans religion à 27 % et païens à 19 %.
  • Profession. 43,7 % des philosophes furent enseignants, les autres religieux (20,9 %), personnalités politiques (9,3 %), sans profession (4,9 %), médecins (4 %), avocats ou juristes (3,1 %), éditeurs ou journalistes (3,1 %), aucun ou presque artisan (Henry Thoreau), paysan (Gustave Thibon) ou marin (Michel Serres).
  • Orphelins. 68 % des grands philosophes sont orphelins à cinq ans.
  • Pas de précocité. En moyenne statistique, la première œuvre est publiée à 27 ans, l'œuvre maîtresse à 42 ans.
  • La démence est rarissime, sans incidence sur la pensée, car elle est passagère (maniaco-dépression d'Auguste Comte) ou survient en fin d'existence (paranoïa de persécution de Rousseau, méningo-encéphalite syphilitique de Nietzsche).

Politique

Le philosophe est parfois nommé à un poste politique important, et certains deviennent « conseiller du Prince ».

Dans la Grèce antique, plusieurs philosophes se sont occupés activement et pratiquement de politique, pas seulement dans leurs livres :

Enfin,

Du côté des néo-platoniciens, on peut rappeler que :

À Byzance,

  • Psellos, avec le titre officiel de « consul des philosophes », est le conseiller de plusieurs empereurs

Dans les temps modernes, on voit :

Le dernier mot revient à Pascal : Modèle:Citation

Critiques

Modèle:... Pierre Thuillier écrivit contre les philosophes professionnels un pamphlet nommé Socrate fonctionnaire, essai contre l'enseignement de la philosophie à l'université. Perçu lors de sa sortie comme un suicide professionnel, l'ouvrage rencontra cependant le succès.

Bibliographie

Études

(par ordre alphabétique)

  • Emmanuelle Delrieu, L'art d'aimer la philosophie (1995), Le sérieux (1997), les archives universitaires, Paris.
  • Roger-Pol Droit, 101 expériences de philosophie quotidienne, Éditions Odile Jacob, 2001, 263 p.
  • Vincent Descombes, Philosophie par gros temps, Éditions de Minuit, 1989, 187 p.
  • Monique Dixsaut, Le naturel philosophe. Essai sur les dialogues de Platon (1985), Vrin, 2001, 423 p.
  • Nicholas Fearn, Zénon et la tortue. Apprendre à penser comme un philosophe (2001), trad. de l'anglais, Éditions Bréal, 2003, 223 p.
  • Jostein Gaarder, Le monde de Sophie (1995), trad. du norvégien, Seuil, 1998, 557 p.
  • Paul Janet et Gabriel Séailles, Histoire de la philosophie. Les problèmes et les écoles (1886), Delagrave, 1932, Modèle:P. : Le problème philosophique.
  • Lucien Jerphagnon, Au bonheur des sages, Desclée de Brouwer, 2004, 334 p.
  • R. Joly, Le thème philosophique des genres de vie dans l'Antiquité classique, Bruxelles, 1956.
  • Pierre Riffard, Les philosophes : vie intime, PUF, Perspectives critiques, 2004, 287 p.
  • André Sernin, Alain. Un sage dans la cité, Robert Laffont, Biographies sans masque, 1985, 479 p.

Bande dessinée

  • La planète des sages - Encyclopédie mondiale des philosophes et des philosophies, du philosophe Charles Pépin, en collaboration avec Jul, Dargaud, 2011, Modèle:ISBN

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Catégorie principale

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Portail