Sigmund Freud
Modèle:Semi-protection étendue Modèle:En-tête label Modèle:Redirect Modèle:Infobox Biographie2 Sigmund Freud, né le Modèle:Date de naissance à Freiberg (empire d'Autriche) et mort le Modèle:Date de décès à Londres, est un neurologue autrichien, fondateur de la psychanalyse.
Médecin viennois, Freud rencontre plusieurs personnalités importantes pour le développement de la psychanalyse, dont il est le principal théoricien. Son amitié avec Wilhelm Fliess, sa collaboration avec Josef Breuer, l'influence de Jean-Martin Charcot et des théories sur l'hypnose de l'École de la Salpêtrière vont le conduire à repenser les processus psychiques. Ses deux grandes découvertes sont la sexualité infantile et l'inconscient. Elles le conduisent à élaborer plusieurs théorisations des instances psychiques, en premier lieu par rapport au concept d'inconscient, en relation avec le rêve et la névrose, puis il propose une technique de thérapie, la cure psychanalytique. À l'occasion de son voyage en Amérique en 1909, Freud expose les bases de la technique psychanalytique dans ses Cinq leçons sur la psychanalyse<ref> S. Freud (1910), Cinq leçons sur la psychanalyse, Paris, Payot, 1965, Modèle:P..</ref>,<ref name="KMDip">Modèle:Chapitre.</ref>. C'est dans le cadre de la cure, dès les Études sur l'hystérie, et particulièrement dans sa première analyse du « cas Dora », que Freud découvre peu à peu l'importance du transfert.
Freud regroupe une génération de psychothérapeutes qui, pas à pas, élaborent la psychanalyse, d'abord en Autriche, en Suisse, à Berlin, puis à Paris, à Londres et aux États-Unis. En dépit des scissions internes et des critiques, la psychanalyse s'installe comme une nouvelle discipline des sciences humaines dès 1920. En 1938, Freud est menacé par le régime nazi et quitte Vienne pour s'exiler à Londres, où il meurt d'un cancer de la mâchoire en 1939.
Le terme de « psycho-analyse » apparaît pour la première fois en 1896 dans un article écrit en français, publié dans cette langue le 30 mars 1896, puis en allemand le 15 mai 1896. Mais « les deux articles furent expédiés le même jour », le 5 février 1896<ref>E. Jones, La vie et l’œuvre de Sigmund Freud, PUF, Paris, 1958, Modèle:P.</ref>. La psychanalyse repose sur plusieurs hypothèses et concepts élaborés ou repris par Freud. Modèle:Citation, écrit-il dans Introduction à la psychanalyse<ref>Sigmund Freud, Conférences d'introduction à la psychanalyse (1915-1917), Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », 1999, Modèle:P.. Cité par C. Desprats-Péquignot dans C. Desprats-Péquignot, La psychanalyse, La Découverte, 2002, « Introduction », Modèle:P..</ref>,<ref>Catherine Desprats-Péquignot, « Introduction », dans : Catherine Desprats-Péquignot éd., La psychanalyse, Paris, La Découverte, « Repères », 2002, Modèle:P., Modèle:Lire en ligne.</ref>. La technique de la cure, dès 1898 sous la forme de la méthode cathartique, avec Josef Breuer, puis le développement de la cure analytique, est le principal apport de la psychanalyse. L'hypothèse de l'inconscient approfondit la théorisation du psychisme. D'autres concepts vont, au fur et à mesure, développer et complexifier la théorie psychanalytique, que Freud décrit comme une Modèle:Citation<ref>Modèle:Chapitre Modèle:Commentaire biblio SRL</ref>, et le savoir sur les processus psychiques et thérapeutiques.
Tout en devenant une figure de premier plan au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Sigmund Freud a dû faire face de son vivant à de nombreuses critiques comme celle de Karl Kraus, qui récuse l'interprétation sexuelle d’œuvres littéraires, ou celle d'Egon Friedell, qualifiant la psychanalyse de « pseudo-religion juive » et de « secte ». Dans les années 1990 aux États-Unis, des polémiques dans la presse, dites les Freud Wars, s'en prirent à la psychanalyse à travers la personnalité de Freud. Elles se trouvèrent réactualisées en France dans la première décennie des années 2000, avec Le Livre noir de la psychanalyse et l'essai de Michel Onfray, Le Crépuscule d'une idole. Mais les critiques les plus vives adressées à Freud et à la théorie psychanalytique sont d'ordre épistémologique : elles portent sur la scientificité de la psychanalyse. Karl Popper est souvent cité pour sa dénonciation des énoncés psychologiques de la psychanalyse, qu'il considère comme pseudo-scientifiques.
Ce faisant, la discipline créée par Freud, critiquée ou non, garde aujourd'hui une certaine place dans la culture occidentale.
Biographie
Les biographes de Freud
L'histoire de la vie de Freud est celle de la psychanalyse<ref group="Freud">Parlant de son autobiographie, Freud confirme ce lien entre sa vie et la psychanalyse : Modèle:Citation, in Sigmund Freud présenté par lui-même, Gallimard, 1991, Modèle:P..</ref>. Elle a fait l'objet de nombreux articles et biographies<ref name="Roudinesco, 2014, p.10">Modèle:Harvsp.</ref> dont la plus connue est celle d'Ernest Jones (La Vie et l'Œuvre de Sigmund Freud, 1953 à 1958), proche contemporain de Freud<ref>Elle est critiquée pour ses aspects hagiographiques et remise en cause à partir de 1970 et des travaux de Henri Ellenberger Modèle:Harvsp</ref>. Le premier biographe fut Fritz Wittels, qui a publié en 1924 Freud : l'homme, la doctrine, l'école<ref name="Roudinesco, 2014, p.10"/>. L'écrivain Stefan Zweig a aussi écrit une biographie (La guérison par l'esprit, 1932)<ref>Stefan Zweig dépeint ainsi Freud : Modèle:Citation, cité dans Modèle:Harvsp.</ref>. Le médecin de Freud Max Schur, devenu psychanalyste, a étudié son rapport à la mort dans la clinique et la théorie puis face à la maladie qui devait l'emporter en 1939 (La mort dans la vie et l'œuvre de Freud, 1972)Modèle:Refsou.
De nombreux contemporains ou disciples lui ont également consacré une biographie, souvent hagiographique, tels Lou Andreas-Salomé, Thomas Mann, Siegfried Bernfield, Ola Andersson, Kurt Robert Eissler et Carl SchorskeModèle:Refnec.
Didier Anzieu a publié en 1998, sous le titre L'auto-analyse de Freud et la découverte de la psychanalyse, une étude très détaillée de l'auto-analyse de Freud et du processus créatif qui en a découlé. Marthe Robert est l'auteur d'une biographie littéraire (La Révolution psychanalytique, 2002). Peter Gay a écrit Freud une vie (1991)<ref>Modèle:Article.</ref> ; Henri Ellenberger une Histoire de la découverte de l'inconscient (1970)<ref>Modèle:Ouvrage : </ref>.
Alain de Mijolla analyse dans Freud et la France, 1885-1945 (2010) les relations complexes entre Freud et les intellectuels français jusqu'en 1945, tandis qu'Élisabeth Roudinesco publie en 2014 un essai biographique et historique intitulé Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre.
Enfance et études (1856–1882)
Enfance
Sigmund Freud (Modèle:MSAPI<ref name="pronfr">Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API. Source : Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, Modèle:P.103.</ref> ou Modèle:MSAPI<ref name=pronfr /> ; en allemand : Modèle:MSAPI<ref>Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.</ref>.) naît Sigismund Schlomo Freud le Modèle:Date-<ref>En raison de la présence sur le registre de naissance de la ville de Freiberg de la date du Modèle:Date de naissance, d’abord rapportée par E. Jones en 1953 dans La vie et l'œuvre de Sigmund Freud et qualifiée par lui d'Modèle:Citation, W. Granoff dans Filiations : l'avenir du complexe d'Œdipe (1975) et M. Balmary dans L'homme aux statues : Freud et la faute cachée du père (1979) ont mis en doute la date de naissance, communément admise, de Freud. Cependant pour E. Roudinesco, H. Ellenberger, A. de Mijolla, et D. Anzieu, la date du 6 mai est attestée, en particulier par Renée Gicklhorn dans son article « Modèle:Lang » publié dans le Modèle:Lang, 02/1969, 24(1), Modèle:P.37-43, [1].</ref>. L'histoire de sa famille, originaire de Galicie<ref group="B">Modèle:P.44.</ref>, est peu connue<ref group="D">Modèle:P..</ref>. Troisième fils de Jakob Freud<ref>Modèle:Lien</ref>, négociant, certainement marchand de laine<ref group="D">Modèle:P..</ref>, et d'Amalia Nathanson (1836-1931), il est le premier enfant de son dernier mariage<ref group="note">Il n'est pas sûr qu'il s'agisse du deuxième ou troisième mariage du père de Freud.</ref>. Sigmund est l'aîné de sa fratrie, composée de cinq sœurs (Anna, Rosa, Mitzi, Dolfi et Paula) et de deux frères, Julius, mort dans sa première année de vie, et Alexander<ref group="B">Pour une présentation rapide des biographies des cinq sœurs de Freud, voir Modèle:P..</ref>.
Selon Henri Ellenberger, Modèle:Citation<ref group="D">Modèle:P..</ref>. Sa famille suit ainsi la tendance à l'assimilation qui est celle de la plupart des juifs viennois<ref group="D" name="r13">Modèle:P..</ref>. En effet il n'est pas élevé dans le strict respect de l'orthodoxie juive. Bien que circoncis à la naissance, il reçoit une éducation éloignée de la tradition et ouverte à la philosophie des Lumières. Il parle l'allemand, le yiddish et semble connaître l'espagnol à travers un dialecte mêlé d'hébreu alors couramment employé dans la communauté séfarade de Vienne, bien qu'il fût lui-même ashkénaze<ref group="D" name="r13" />.
Il passe ses trois premières années à Freiberg, ville que sa famille quitte pour Leipzig avant de s'établir définitivement, en février 1860, dans le quartier juif de Vienne. Freud y réside jusqu'à son exil forcé à Londres en 1938, après l'Anschluss <ref group="D">Modèle:P..</ref>. De 1860 à 1865, les Freud déménagent à plusieurs reprises avant de s'installer dans Pfeffergasse, dans le quartier de Leopoldstadt<ref group="D">Modèle:P..</ref>.
Recevant ses premières leçons de sa mère puis de son père, il est d'abord envoyé dans une école privée puis réussit à neuf ans l'épreuve d'admission au lycée de Leopoldstadt<ref name="Eissler,p12">Modèle:Harvsp.</ref>. Brillant élève, il est le premier de sa classe pendant ses sept dernières années de scolarité secondaire au lycée communal, le « Sperlgymnasium ». Il a pour professeurs le naturaliste Alois Pokorny, l'historien Annaka, le professeur de religion juive Samuel Hammerschlag<ref>Modèle:Article.</ref> et le politicien Victor von Kraus<ref group="D">Modèle:P..</ref>. Il obtient la mention « excellent » à son examen de maturité en 1873. Après avoir brièvement incliné vers le droit sous l'influence d'un de ses amis, Heinrich Braun<ref name="Eissler,p12" />, il se montre ensuite plus intéressé par la carrière de zoologiste après avoir écouté la lecture par Carl Brühl d'un poème intitulé Nature, alors attribué à Goethe, lors d'une conférence publique<ref group="D">Modèle:P..</ref>. Cependant il choisit la médecine<ref group="B">Le poème de Goethe aurait au contraire contribué à son choix pour la médecine, Modèle:P..</ref> et s'inscrit à l'université de Vienne à la rentrée d'hiver 1873. Il se passionne pour la biologie darwinienne, Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Études
Il obtient son diplôme de médecin le 31 mars 1881 après huit années d'études, au lieu des cinq attendues, durant lesquelles il a effectué deux séjours en 1876 dans la station de zoologie marine expérimentale de Trieste, sous la responsabilité de Carl Claus<ref group="C">Deux bourses d'un montant total de 180 Gulden lui furent accordées par le Ministère de l’Éducation en 1875 et 1876 pour lui permettre d'étudier les anguilles mâles de rivière. Ses dissections confirment l'existence de testicules chez l'anguille mâle. Ses travaux sont publiés en 1877 devant l'Académie des sciences de Vienne, Modèle:P.655.</ref>, puis pour travailler de 1876 à 1882 auprès d'Ernst Wilhelm von Brücke<ref group="B">Modèle:P.64.</ref>, dont les théories rigoureusement physiologiques l'influencent<ref group="D">Modèle:P.451.</ref>.
Il entre en octobre 1876 en qualité de physiologiste-assistant à l'institut de physiologie d'Ernst Brücke, où il fait la connaissance de Sigmund Exner et de Fleischl von Marxow, et surtout de Josef Breuer. Freud concentre ses travaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref> sur deux domaines : les neurones (dont certaines assertions sont reprises dans l'article « Esquisse d'une psychologie scientifique »)<ref group="C">Alain de Mijolla explique que son travail porte plus précisément sur les fibres nerveuses postérieures du petromyzon, Modèle:P.655.</ref> et la cocaïne<ref group="B" name="p74">Modèle:P.74.</ref>. Selon Alain de Mijolla, Freud découvre à ce moment les théories positivistes d'Emil du Bois-Reymond, dont il devient un adepte, et qui expliquent la biologie par des forces physico-chimiques dont les effets sont liés à un déterminisme rigoureux<ref group="C">Modèle:P.656.</ref>.
Il profite de sa période de service militaire, en 1879-1880, pour commencer la traduction de travaux du philosophe John Stuart Mill<ref>Freud ne traduit pas l’œuvre entière mais "seulement" le douzième volume portant sur l'émancipation des femmes certes, mais aussi sur Platon, la question ouvrière et le socialisme ; ce travail est publié en 1880. Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage</ref> et approfondir sa connaissance des théories de Charles Darwin<ref group="B">Modèle:P.58.</ref>. Il assiste aux cours de Franz Brentano et lit Les Penseurs de la Grèce de Theodor Gomperz et surtout les volumes de l’Histoire de la civilisation grecque de Jacob Burckhardt. Il passe ensuite ses premiers examens en juin 1880 et en mars 1881 et obtient son diplôme le 31 mars 1881, devenant alors à titre temporaire préparateur dans le laboratoire de Brücke. Il travaille ensuite deux semestres dans le laboratoire de chimie du professeur Ludwig. Il poursuit ses recherches histologiques<ref group="D" name="t14">Modèle:P.453.</ref>, et se montre impressionné par les démonstrations du magnétiseur danois Carl Hansen auxquelles il assiste en 1880<ref>Freud présenté par lui-même, 1925-1935, Gallimard, Paris, 1984, Modèle:P.28.</ref>.
Le 31 juillet 1881 il est recruté comme assistant chirurgien auprès de Theodor Billroth à l’hôpital général de Vienne ; il n'occupe ce poste que durant deux mois<ref>David M. Cohen et Daniel Roche, Freud sous coke, Balland, 2012, Modèle:OCLC Modèle:P.</ref>.
En juin 1882, il s'installe comme médecin praticien, sans grand enthousiasme toutefois<ref group="D" name="t14" />. Deux explications existent sur ce point. Selon Freud lui-même, Brücke lui a conseillé de commencer à pratiquer en hôpital pour se faire une situation alors que pour Siegfried Bernfeld et Ernest Jones, ses biographes, c'est son projet de mariage qui l'oblige à renoncer au plaisir de la recherche en laboratoire. Sigmund Freud a en effet rencontré Martha Bernays, issue d'une famille commerçante juive, en juin 1882<ref group="B">Origines et condition de leur rencontre, Modèle:P.150.</ref>, et, très tôt les conventions familiales alors en vigueur obligent les deux fiancés à se marier, d'autant plus que leur situation financière est très précaire<ref group="D" name="y15">Modèle:P.454.</ref>. Néanmoins, le jeune couple ne se marie qu'en 1886, Freud ayant conditionné son alliance avec Martha Bernays à l'obtention de son cabinet de consultation. En octobre 1882, il entre dans le service de chirurgie de l'hôpital de Vienne, alors l'un des centres les plus réputés du monde<ref group="D" name="y15" />. Après deux mois, il travaille comme aspirant, sous la responsabilité du médecin Nothnagel et ce jusqu'en avril 1883. Brücke lui obtient le titre de Privat-docent en neuropathologie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il est nommé le Modèle:1er mai 1883 Modèle:Lang au service de psychiatrie de Theodor Meynert dans lequel il poursuit des études histologiques sur la moelle épinière, jusqu'en 1886<ref group="D">Modèle:P.455.</ref>.
De l'hystérie à la méthode cathartique (1883–1893)
Premières recherches
En septembre 1883, il entre dans la quatrième division du docteur Scholtz. Il y acquiert une expérience clinique auprès de malades nerveux. En décembre de la même année, à la suite de la lecture d'un article du docteur Aschenbrandt, il se livre à des expériences sur la cocaïne et en déduit qu'elle a une efficacité sur la fatigue et les symptômes de la neurasthénieModèle:Refnec. Dans son article de juillet 1884, Modèle:Citation étrangère<ref group="Freud">Modèle:Citation étrangère, in Modèle:Citation étrangère, tome Modèle:II, 1884, Modèle:P.289-314.</ref>, il conseille son usage pour de multiples troubles.
Freud, à la suite de la lecture d'un texte qui propose de traiter la morphinomanie par la cocaïne, traite son ami et collègue au Laboratoire de Physiologie Ernst Fleischl von Marxow : celui-ci était devenu morphinomane après avoir eu recours à la morphine pour calmer la douleur insupportable occasionnée par une blessure à la main qui s'était infectée et du névrome qui s'y était développé. Freud, qui avait découvert la cocaïne en 1884, tenta de guérir son ami de sa morphinomanie en lui conseillant de prendre de la cocaïne, mais Fleischl Modèle:Cita. Il mourut en 1891 très détérioré physiquement et mentalement. L'administration locale de la cocaïne était une méthode à laquelle recourait Fliess pour soigner les affections nasales. Didier Anzieu note le sentiment de culpabilité de Freud lié à la personne de Fleischl, dont Modèle:Cita et qui revient dans plusieurs rêves de L'Interprétation du rêve comme « L'injection faite à Irma », la « Monographie botanique », le rêve « Non vixit »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>…
Bien qu'il l'ait nié publiquement à de nombreuses reprises, Freud fut consommateur de cocaïne entre 1884 et 1895, comme l'atteste sa correspondance<ref>Lettres à Martha, 2 juin 1884.</ref>,<ref group="Freud">Lettre à Wilhelm Fliess du Modèle:Date, « J'ai besoin de beaucoup de cocaïne. »</ref>,<ref>Françoise Coblence, « Freud et la cocaïne », Revue française de psychanalyse, 2002/2 Vol. 66, Modèle:P.371-383.</ref>. Il travaille sur sa découverte avec Carl Koller, qui mène alors des recherches sur un moyen d'anesthésier l'œil en vue de pratiquer des opérations peu invasives. Celui-ci informe ensuite Leopold Königstein qui applique cette méthode à la chirurgie. Tous deux communiquent leur découverte lors de la Société des médecins de Vienne en 1884, sans mentionner la primauté des travaux de Freud<ref group="D">Modèle:P.456.</ref>,<ref group="C">Après ce revers, Freud abandonne ses recherches sur la cocaïne mais continue à en user, notamment pour accroître sa capacité de travail et vaincre sa timidité, Modèle:P.656.</ref>.
[[Fichier:Sigmund Freud plaque - 10, rue le Goff, Paris 5.jpg|vignette|Plaque au no 10 rue Le Goff ([[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e arrondissement de Paris]]), où il vit de 1885 à 1886.]]
Le jeune médecin est ensuite affecté au service d'ophtalmologie de mars à mai 1884, puis dans celui de dermatologie. Il y rédige un article sur le nerf auditif<ref group="Freud">Modèle:Citation étrangère, in Modèle:Citation étrangère, Neue Folge, XX, 1886, Modèle:P.245-282.</ref> qui reçoit un accueil favorable. En juin, il passe l'examen oral pour le poste de Privat-docent, et y présente son dernier article. Il est nommé le Modèle:Date- et, voyant sa demande de bourse de voyage acceptée, il décide de poursuivre sa formation à Paris, dans le service de Jean-Martin Charcot à l'hôpital de la Salpêtrière. Après six semaines de vacances auprès de sa fiancée, Freud s'installe donc dans cette ville. Admirateur du neurologue français, qu'il rencontre la première fois le Modèle:Date-, il lui propose de traduire ses écrits en allemand. Dès lors, Charcot le remarque et l'invite à ses somptueuses soirées du faubourg Saint-Germain<ref group="B">Modèle:Citation relève Freud, cité Modèle:P..</ref>. Cependant, il semble que Freud n'ait pas passé autant de temps qu'il le dit auprès de Charcot, puisqu'il quitte Paris le 28 février 1886<ref group="C">Ce séjour à Paris aurait commencé le Modèle:Date- et se serait terminé le Modèle:Date-, Modèle:P..</ref> ; il en retire néanmoins toujours de la fierté et fait de ce séjour à Paris un moment clé de son existence<ref group="D">Modèle:Citation, Modèle:P..</ref>. Il reste en outre en contact épistolaire avec Charcot.
En Modèle:Date-, Freud étudie la pédiatrie à Berlin, auprès du pédiatre Alfred Baginsky<ref name="Roudinesco et P. 2011">Modèle:Ouvrage, entrée : Freud Schlomo Sigismund, dit Sigmund ((1856-1939), Modèle:P..</ref> et revient finalement à Vienne en avril. Il ouvre un cabinet sur la Rathausstrasse où il s'installe comme médecin privé<ref name="Roudinesco et P. 2011"/>. Il travaille également trois après-midi par semaine comme neurologue à la clinique Steindlgasse à l'Modèle:Citation étrangère (« Premier institut public pour enfants malades ») dirigé par le professeur Max Kassowitz<ref name="Roudinesco et P. 2011"/>. Il donne des consultations au service de neurologie de 1886 à 1896 à l'Institut Max-Kassowitz<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Sigmund Freud Wirken an der Abteilung für Nervenerkrankungen am Ersten Öffentlichen Kinder-Kranken-Institutes », site de la bibliothèque de médecine de l'université de Vienne, consulté le 10 mars 2021, Modèle:Lire en ligne.</ref>, hôpital pédiatrique privé. Il rédige son rapport sur l'hypnotisme, tel qu'il est pratiqué par l'École de la Salpêtrière, devant les membres du Club de physiologie et devant ceux de la Société de psychiatrie, tout en organisant les préparatifs de son mariage. Un article d'Albrecht Erlenmeyer le critique vivement quant aux dangers de l'usage de la cocaïne. Freud finit de traduire un volume des leçons de Charcot, qui paraît en juillet 1886 et dont il rédige la préface. Après quelques mois de service militaire à Olmütz comme médecin de bataillon, Freud épouse Martha Bernays en septembre 1886<ref name="Roudinesco et P. 2011"/> à Wandsbek ; ils passent leur voyage de noces sur la mer Baltique.
Le Modèle:Date-, devant la Société des médecins de Vienne<ref group="D">La Société des médecins de Vienne (ou Modèle:Citation étrangère) est l'une des plus célèbres sociétés médicales d'Europe, Modèle:P.458</ref>, Freud fait une allocution concernant l'hystérie masculine, discours publié sous le titre de Modèle:Citation étrangère. Ce thème est alors polémique, d'autant plus que la conception classique de Charcot oppose l'hystérie post-traumatique à une hystérie dite simulée. S'appuyant sur la distinction entre « grande hystérie » (caractérisée par des convulsions et une hémianesthésie) et la « petite hystérie », et sur un cas pratique examiné à la Salpêtrière, Freud explique que l'hystérie masculine est plus fréquente que ce que les spécialistes observent habituellement<ref group="D">Pour un exposé complet et détaillé, se référer aux Modèle:P.459-462.</ref>. Pour Freud, la névrose traumatique appartient au champ de l'hystérie masculine. La Société s'insurge contre cette opinion qui est, de plus, déjà connue des neurologues viennois. Selon Ellenberger, l'idéalisation de Freud pour Charcot lui vaut l'irritation de la Société, agacée par son attitude hautaine<ref group="D">Modèle:Citation, Modèle:P.463.</ref>. Blessé, Freud présente alors à la Société un cas d'hystérie masculine afin d'étayer sa théorie. La Société l'entend de nouveau, mais l’éconduit. Contrairement à une certaine légende autour de cet événement<ref group="D">Modèle:P.464.</ref>, Freud ne se retire pas de la Société ; il en devient même membre le Modèle:Date-Modèle:Réfsou.
La rencontre avec Wilhelm Fliess et la première topique
Cette année-là, il fait la rencontre de Wilhelm Fliess, un médecin de Berlin qui poursuit des recherches sur la physiologie et la bisexualité, avec lequel il entretient une correspondance scientifique amicale<ref group="D">Selon Ellenberger, sa rencontre avec Wilhelm Fliess est l'un des quatre événements fondateurs de la psychanalyse, Modèle:P.467. Sa première lettre à Fliess date du Modèle:Date-. Elle concerne le diagnostic d'un malade.</ref>,<ref group="B">De 1887 à 1904, les deux hommes échangent plus de 300 lettres ; celles de Fliess à Freud ont été perdues, Modèle:P.38.</ref>, mais toutefois ambiguë<ref group="C">C’est un véritable Modèle:Citation entre les deux hommes, dans le sens où Fliess se méprend sur les intentions de Freud alors que ce dernier surestime la compréhension de ses thèses par son correspondant, Modèle:P.656.</ref>. Par ailleurs, la famille Freud accumule les dettes, le cabinet médical n'attirant pas une abondante clientèle. De plus, Meynert se brouille avec Freud en 1889, à propos de la théorie de Charcot. En 1889, Freud se dit très seul ; il ne peut communiquer réellement qu'avec ses amis Josef Breuer et Jean Leguirec. Ainsi il écrit : Modèle:Citation<ref>« Entretien avec Eli Zaretsky », in Vie et destin de la psychanalyse, Hors Série Le Monde, 2010, Modèle:P.70</ref>. Freud et Martha ont six enfants : Mathilde (1887-1978), Jean-Martin (1889-1967), Oliver (1891-1969), Ernst (1892-1970), Sophie (1893-1920) et Anna Freud (1895-1982)Modèle:Refsou.
À partir de ce moment, la pensée de Freud évolue : la fréquentation de l'école de Bernheim en 1889 va le détourner de Charcot. Freud se prononce contre une interprétation matérialiste de l'hypnose qu'il défend à l'encontre du dénigrement dont elle fait l'objet de la part de ses adversaires<ref>James [Charles Napier] Webb, Das Zeitalter des Irrationalen. Politik, Kultur & Okkultismus im 20. Jahrhundert [The Occult Establishment, Open Court, La Salle IL 1976, Modèle:ISBN], Marix, Wiesbaden, 2008, Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref> : il traduit l'ouvrage d'Hippolyte Bernheim, De la suggestion et des applications thérapeutiques et aborde la technique de l'hypnose. Il se rend à Nancy, à l'école de Bernheim, et rencontre Ambroise-Auguste Liébeault en 1889 pour confirmer son opinion sur l'hypnose. Il y apprend que les hystériques conservent une forme de lucidité envers leurs symptômes, savoir qui peut être mobilisé par l'intervention d'un tiers, une idée qu'il reprend ultérieurement dans sa conception de l'inconscient<ref group="B">Modèle:P.83</ref>, mais il conclut que l'hypnose n'a que peu d'efficacité dans le traitement général des cas pathologiques. Il pressent que le passé du patient doit jouer un rôle dans la compréhension des symptômes. Il préfère la « cure par la parole » de son ami Breuer<ref group="C">Modèle:Citation, Modèle:P.656.</ref>,<ref group="E">Le procédé cathartique de Breuer constitue une phase préliminaire de la psychanalyse. Freud ajoute qu'il repousse définitivement l'hypnose par la méthode de la libre association, Modèle:P.70.</ref>. Après cette visite, il participe, du 6 au Modèle:Date-, au Congrès international de psychologie physiologique de Paris, mais regagne Vienne avant la fin du Congrès<ref>Modèle:Article.</ref>.
En 1891, Freud publie son travail sur les paralysies cérébrales unilatérales chez les enfants, en collaboration avec Oscar Rie, pédiatre viennois. Puis il travaille à son étude critique des théories sur l'aphasie, Contribution à la conception des aphasies. Sa distance avec la pensée de Charcot y est maximale ; il y esquisse un Modèle:Citation<ref>Expression de Freud, dans Pour concevoir les aphasies (1891), traduction de Fernand Cambon, Epel, 2010, Modèle:P., passage cité par Thierry Longé dans son article « Sigmund Freud, Pour concevoir les aphasies. Une étude critique », Essaim, vol. 26, n°1, 2011, Modèle:P..</ref> permettant de rendre compte des troubles de la fonction langagière, et commence d'introduire à l'occasion de cette étude sa notion distinctive de « représentation de mot » et de « représentation de chose »<ref>Georges Lanteri-Laura, « aphasie » (article), dans Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, tome I, Calmann-Lévy (2002), Hachette-Littératures, 2005, Modèle:P..</ref>. Ce modèle préfigure l'« appareil psychique » de la première topique. En 1892, il édite sa traduction de l'ouvrage de Bernheim sous le titre Hypnotisme, suggestion, psychothérapie : études nouvelles et il expose devant le Club médical viennois une conception proche de Charcot<ref group="Freud">Modèle:Citation étrangère, in Modèle:Citation étrangère, VI, 1892, Modèle:P.814-818.</ref>.
En 1893, Freud publie plusieurs articles sur l'hystérie en collaboration avec Josef Breuer et en particulier l'essai Le Mécanisme psychique des phénomènes hystériques (Communication préliminaire.). Il y défend la conception névrotique de l'hystérie, tout en proposant Modèle:Citation<ref group="D">Modèle:P.466.</ref>. En 1894, avec son article « Névro-psychoses de défense », il se focalise sur la phobie. Il souffre de symptômes cardiaques et cesse de fumer. S'occupant de l'hystérie d'une patiente, nommée « Emma », Freud, influencé par la théorie de la bisexualité de Fliess<ref group="B">Freud a été influencé, notamment dans ses Trois essais sur la théorie sexuelle de 1905, par la conception bisexuelle de Fliess, Modèle:P..</ref>, lui demande d'opérer la jeune femme du nez, car il pense que sa névrose y est liée. Mais Fliess oublie la gaze iodoformée dans le nez de la patiente. Freud fait ensuite un rêve marquant (le rêve dit de « L'injection faite à Irma ») qu'il relie à cet incident et entreprend d'en analyser le sens au moyen de la méthode de l'association libre ; Modèle:Citation<ref group="D" name="u16">Modèle:P.468.</ref>,<ref group="note">Une plaque commémorative (Modèle:Citation) qui figure actuellement devant le 19 Berggasse à Vienne rappelle que le rêve dit de l'« injection faite à Irma » est le prototype de l'interprétation des rêves selon la psychanalyse.</ref>.
L'invention de la psychanalyse : de l'hypnose à la cure psychanalytique (1893–1905)
La théorie de la séduction
Modèle:Article détaillé Avant sa découverte de la sexualité infantile, Freud va professer dans les années 1895-1897 la théorie de la séduction, selon laquelle la cause des psychonévroses (l'hystérie et la névrose obsessionnelle) est une séduction sexuelle dont la patiente ou le patient aurait été victime avant la puberté<ref name="Brès/rp">Yvon Brès, « Freud au ras des pâquerettes. Une psychanalyse psycho-neurologique ? », Psychanalyse à l'université Modèle:Vol., Modèle:N°, 1994, Modèle:P..</ref>,<ref group="note">En intitulant son article « Freud au ras des pâquerettes », Yvon Brès se propose d'éclairer non pas toute l'œuvre de Freud, Modèle:Citation, à savoir la théorie des névroses actuelles plus négligée des psychanalystes et historiens de Freud, lesquels, selon lui, s'intéressent bien davantage aux psychonévroses de défense (Brès, Modèle:P.). En 1895, Freud a écrit l'article « Du bien fondé à séparer de la neurasthénie un complexe de symptômes déterminé, en tant que “névrose d'angoisse” » (Brès, Modèle:P.).</ref>. L'abandon par Freud de sa neurotica (Lettre à Wilhelm Fliess du 21 septembre 1897)<ref group="Freud">Lettre de Freud à Fliess du 21 septembre 1897 : Modèle:Citation (in La naissance de la psychanalyse, Paris, PUF, 1956, Modèle:P.).</ref> — comme il appelle aussi sa première théorie — a donné lieu à une abondante littérature<ref name="Brès/rp"/>. Il est habituel de considérer que cet abandon représente l'un des moments fondateurs de la construction de la théorie psychanalytique et de l'abandon du modèle neurologique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Dans la note de 1924 aux Nouvelles remarques sur les psychonévroses de défense (1896), Freud passe toutefois Modèle:Citation, la logique de la théorie de la séduction conduisant, d'après Yvon Brès, à la théorie de la sexualité prégénitale Modèle:Citation (chez la petite fille et surtout chez le petit garçon Modèle:Citation<ref name="Brès/rp"/>,<ref group="note">Modèle:Citation, s'interroge Yvon Brès à propos d'un Freud qui Modèle:Citation, mais il ajoute : Modèle:Citation (page 26, note 2 de son essai, Brès se réfère à tout le chapitre II du livre de Masson, The Assault on Truth, traduit en français Le réel escamoté).</ref>.
Freud et Breuer : Études sur l'hystérie
En 1895, Josef Breuer et Freud publient leurs Études sur l'hystérie qui regroupent les cas traités depuis 1893, dont celui d'Anna O. Cette patiente de Breuer, de son vrai nom Bertha Pappenheim, est présentée comme un exemple type de cure cathartique<ref group="B">Freud attribue la paternité de la méthode cathartique à Josef Breuer, Modèle:P..</ref>. Avant de devenir la cure psychanalytique au sens strict, Freud a en effet dû abandonner la suggestion et l'hypnose, puis la méthode cathartique de Breuer, et prendre en compte le transfert, c'est-à-dire la reviviscence des émois pulsionnels de l'enfance du patient refoulés qui sont déplacés et adressés à l'analyste<ref group="B">Freud ne conserve de l'hypnose que la position du patient, allongé et soustrait à la vue de l'analyste, Modèle:P..</ref>. C'est en effet le transfert qui met Freud sur la voie d'une nouvelle approche, la reviviscence du vécu infantile refoulé qui anime le transfert informant sur la nature du conflit psychique dans lequel le patient est prisModèle:Référence nécessaire.
En 1896, considérant que sa théorie a droit de cité en psychologie, Freud la baptise du nom de « psycho-analyse<ref group="D">Modèle:P..</ref> », mais le facteur sexuel n'est pas alors encore prédominant dans celle-ci<ref group="B">Modèle:P..</ref>. Composé du grec Modèle:Lang (qui désigne la « remontée vers l'originaire », l'élémentaire), et de Modèle:Lang (la « dissolution »)<ref>Lysis désigne en même temps la dissolution, la solution et la résolution, et en particulier défaire un nœud, la fin, l'aboutissement, le dépassement des difficultés mais aussi la ruptureModèle:Etc. </ref>, le terme désigne dès le départ la recherche des souvenirs archaïques en lien avec les symptômes<ref group="B">Modèle:P..</ref>. Dès lors, Freud rompt avec Breuer, demeuré fidèle à la cure cathartique, et rédige un essai laissé inédit : Esquisse d'une psychologie scientifique. C'est dans un autre article, écrit en français : « L'hérédité et l'étiologie des névroses<ref group="Freud">« L'hérédité et l'étiologie des névroses », in La Revue Modèle:Nobr romains, repris in Névrose, psychose et perversion, PUF, 1973.</ref> », de 1896, qu'il explique sa nouvelle conception. Enfin, il rédige Modèle:Citation étrangère (« L’Étiologie de l’hystérie »). Dans les deux articles apparaît pour la première fois sous la plume de Freud le mot « psychanalyse »<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Le Modèle:Date-, devant la Société de psychiatrie viennoise, présidée par Hermann Nothnagel et Krafft-Ebing, on lui délivre le titre d’« Modèle:Lang »<ref group="note">Le titre d’« Modèle:Lang » correspond au premier grade universitaire, c’est-à-dire à professeur sans chaire. La lettre qui promeut Freud est signée de l’empereur François-Joseph.</ref>,<ref group="B">Modèle:P..</ref>. Lors du Congrès international de psychologie à Munich en Modèle:Date-, le nom de Freud est cité parmi les autorités les plus compétentes dans le domaine alors qu'en 1897 Albert Willem Van Renterghem, psychiatre néerlandais, le cite comme l'une des figures de l'École de Nancy<ref group="D" name="u17">Modèle:P..</ref>.
Après la mort de son père le Modèle:Date-, Freud s'intéresse exclusivement à l'analyse de ses rêves et se livre à un Modèle:Citation<ref group="A">Modèle:Citation, Modèle:P..</ref>. Nourrissant de la culpabilité envers son père, il entreprend une auto-analyse. Il dit tenter d'analyser sa Modèle:Citation et ambitionner de mettre au jour la nature de l'appareil psychologique et de la névrose<ref group="D" name="u16" />. Lors de cette auto-analyse<ref group="B">Elle consiste, notent René Major et Chantal Talagrand, en une analyse de ses propres rêves et de ses souvenirs d'enfance, Modèle:P.. Cette auto-analyse est à l'origine des Modèle:Citation de la psychanalyse, que Freud découvre en établissant des rapports et des analogies entre ses souvenirs et fantasmes et la littérature mondiale, Modèle:P..</ref>, et après avoir abandonné sa théorie de l'hystérie, ses souvenirs d'enfance affluent. Celui de sa nourrice lui permet de développer la notion de « souvenir écran » par exemple alors qu'il voit dans les sentiments amoureux pour sa mère et dans sa jalousie pour son père une structure universelle qu'il rattache à l'histoire d'Œdipe et d'Hamlet<ref group="D" name="u16" />. Ses analyses de patients lui apportent des arguments dans l'édification d'une nouvelle conception, qui lui permet de revoir et l'hystérie et les obsessions. La correspondance avec Fliess témoigne de cette évolution de sa pensée ; c'est notamment dans une lettre du Modèle:Date- que Freud évoque pour la première fois la Modèle:Citation d'Œdipe<ref group="Freud">Lettre à Wilhelm Fliess du Modèle:Date-, dans Lettres à Wilhelm Fliess : 1887-1904, Presses universitaires de France, Modèle:Coll., 2006, Modèle:P. et dans : Sigmund Freud, La naissance de la psychanalyse, Modèle:7e, Presses universitaires de France, Paris, 1996, Modèle:P..</ref> ». Le neurologue viennois explique ainsi : Modèle:Citation<ref group="B">Freud a très tôt une peur profonde : celle de mourir avant sa mère, Modèle:P..</ref>.
L'Interprétation du rêve et autres textes fondateurs
Il annonce à Fliess, au début de l'année 1898, qu'il compte publier un ouvrage sur l'analyse des rêves, et, après une période de dépression, il publie L'Interprétation du rêve (Modèle:Citation étrangère)<ref group="D">Modèle:Citation, Modèle:P.469.</ref>,<ref group="C">Le succès éditorial de cet ouvrage est cependant faible : Freud ne vend en effet que Modèle:Nobr en six ans, Modèle:P.657.</ref>. Il s'agit d'un ouvrage « autobiographique » dans la mesure où Freud se base en partie sur le matériel de ses propres rêves. Cette période d'auto-analyse mêlée de névrose est, selon Henri Ellenberger, caractéristique de la Modèle:Citation, phase de dépression et de travail intense qui a permis à Freud d'élaborer la psychanalyse en dépassant ses problèmes personnels<ref group="D">Modèle:P.470.</ref>. En novembre 1898, Freud se préoccupe des phases infantiles à dominante sexuelle dans son œuvre Modèle:Citation étrangère (La sexualité dans l'étiologie des névroses). Dans cet ouvrage, Freud utilise le terme de « psychonévrose » délimité de la « neurasthénie »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Freud, Sigmund. « Modèle:Lang » (1898) dans Gesammelte Werke, Band Modèle:Rom-maj, S. Fischer Verlag, Frankfurt 1953, Modèle:Isbn ; pages 496f.</ref>
Sa situation, tant sociale que financière, s'améliore ; de 1899 à 1900, il exerce les fonctions d'assesseur de la Modèle:Lang<ref>Modèle:Lien web.</ref> de Londres en psychiatrie et neurologie pour la revue Modèle:Citation étrangère. Par ailleurs, il travaille intensément à ses recherches et se dépeint comme un « conquistador<ref group="C" name="p657">Modèle:P.657.</ref> ». Il jouit en effet d'une clientèle lucrative et est reconnu par la société viennoise. En Modèle:Date-, il se sent capable de visiter Rome, en compagnie de son frère Alexander. La « Ville éternelle » l'a Modèle:Citation et Freud, en raison de sa phobie des voyages<ref group="B">Sur les origines de sa phobie des voyages, voir la Modèle:P.116.</ref>,<ref group="A">Modèle:Citation, Modèle:P.27.</ref>, a toujours remis à plus tard sa visite de l'Italie<ref group="B">Il ne peut se rendre à Rome qu'après la mort de son père, Modèle:P.107.</ref>. À Rome, il est « impressionné » par le Moïse de Michel-Ange<ref group="B">Modèle:P.117.</ref>. Quelques années après, en 1914, il publie anonymement, dans la revue Imago, un essai intitulé Modèle:Citation étrangère (« Le Moïse de Michel-Ange »), dans lequel il oppose les deux figures, celle historique et celle mythique, du libérateur du peuple juif, Moïse<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Lors d'un passage à Dubrovnik (alors Raguse), Freud suppose que le mécanisme psychique du lapsus est révélateur d'un complexe inconscient<ref group="B">Modèle:P.121.</ref>. La même année, deux psychiatres suisses, Carl Gustav Jung et Ludwig Binswanger de Zurich, se rallient à la psychanalyse naissante et, grâce à l'« école de Zurich », le mouvement s'amplifie en Europe et aux États-Unis<ref group="E">Modèle:P.24 : Modèle:Citation.</ref>. Auparavant, en 1901, Eugen Bleuler, avec qui Freud commence une correspondance, est extrêmement impressionné par L'Interprétation des rêves. Il a en effet demandé à son second, Jung, de présenter l'ouvrage à l'équipe psychiatrique du Burghölzi. La Suisse devient ainsi une alliée de poids dans le développement du mouvement psychanalytique et ce dès 1900<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
De retour à Vienne, Freud rompt tout échange avec Fliess en 1902. Puis, il présente ses opinions scientifiques au cours de plusieurs conférences, devant le Modèle:Citation étrangère de Vienne, puis devant le B'nai B'rith, un cercle de juifs laïcs dont il était devenu membre en 1897<ref>Michel Juffé, Sigmund Freud – Benedictus de Spinoza. Correspondance 1676-1938, Editions Gallimard, 2016</ref>,<ref>Dennis B. Klein, Jewish Origins of the Psychoanalytic Movement, University of Chicago Press, 1985</ref>,<ref>Alain Lellouch, "Freud au B’nai B’rith", site du B'nai B'rith France, 2011</ref> ; elles sont bien accueillies. En automne 1902, sur l’initiative de Wilhelm Stekel, Freud réunit autour de lui un groupe d'intéressés, qui prend le nom de Modèle:Citation étrangère (« Société psychologique du Mercredi ») et qui, chaque mercredi, discute de psychanalyse<ref group="note">La Société psychologique du mercredi est la première société psychanalytique au monde, elle réunit notamment : Rudolf Reitler (1865-1917), Max Kahane (1866-1923), Ludwig Jekels (1861-1954), Wilhelm Stekel (1868-1940), Hugo Heller (1870-1923), Alfred Adler (1870-1937), Paul Federn (1871-1950), Eduard Hitschmann (1871-1957), Max Graf (1875-1958), Hanns Sachs (1881-1947) et Otto Rank (1884-1939).</ref>,<ref name="Chrono.">Modèle:Lien web ; Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon Ellenberger, à partir de cette date, la vie de Freud se confond avec l'histoire du mouvement psychanalytique<ref group="D" name="u17" />,<ref group="E">Freud explique qu'il a travaillé à développer la psychanalyse seul pendant dix ans, solitude qui ne cessa véritablement qu'en 1904, Modèle:P.69.</ref>. En France, ses travaux sont mentionnés lors du Congrès des médecins aliénistes et neurologistes de Grenoble la même année<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
En 1901, il publie Psychopathologie de la vie quotidienne<ref>Modèle:Citation étrangère </ref>. En septembre, il se rapproche d'Eugen Bleuler, de Zurich, et leur correspondance scientifique s'accroît. Les traitements engagés par Freud sur la base de ces hypothèses l'avaient déjà conduit à découvrir que tous ses patients n’ont pas subi de réels traumatismes sexuels dans leurs enfances : ils évoquent des fantasmes et racontent un « roman familial » auquel ils croient<ref group="E">Modèle:Citation, lettre du 21 septembre 1897, dans Modèle:Ouvrage.</ref>. Simultanément, il découvre que certains patients semblent ne pas pouvoir guérir<ref group="E">Modèle:Chapitre.</ref>. Ils résistent notamment en répétant et en transposant des sentiments anciens vers l'analyste : mécanisme que Freud appelle le « transfert » qu'il voit encore, et essentiellement, comme un frein à la guérison<ref group="E">Modèle:Citation, in Modèle:Chapitre.</ref>.
En 1909, Freud parle « de la psychanalyse » (Über Psychoanalyse) pour la première fois publiquement aux États-Unis<ref>Élisabeth Roudinesco et Michel Plon, « États-Unis », dans Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Fayard, 2011, Modèle:P..</ref>, où il a été invité par Stanley Hall à tenir<ref group="B">Modèle:P.180.</ref> une série de conférences à l'université Clark à Worcester, Massachusetts<ref>Modèle:Lien web.</ref>, en compagnie de Carl Gustav Jung, Ernest Jones et Sándor Ferenczi. Freud et Jung se voient honorés du titre de « LL. D. »<ref group="E">Modèle:P.101-102.</ref>. C'est à ce moment qu'il désigne explicitement Jung comme son Modèle:Citation. Freud déclare alors que le mérite de l'invention de la psychanalyse revient à Josef Breuer<ref>« De la psychanalyse », Freud, 1910.</ref> mais il précise par la suite qu'il considère que le « procédé cathartique » de Breuer constitue une phase préliminaire à l'invention de la psychanalyse<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et qu’il en est bien l’inventeur à partir du rejet de l’hypnose et de l’introduction de l’association libre<ref>Modèle:Citation in S. Freud « Contribution à l’histoire du mouvement psychanalytique » in Cinq leçons de psychanalyse, Paris, Payot, 1965, (Modèle:P.), [2]</ref>.
L'institution psychanalytique (1905–1920)
Approfondissements et publications
En 1905, il publie Trois essais sur la théorie sexuelle<ref> Modèle:Citation étrangère </ref>, qui rassemble ses hypothèses sur la place de la sexualité et son devenir dans le développement de la personnalité. La sexualité infantile constitue un élément important de la psychanalyse. Il publie également Fragment d'une analyse d'hystérie, qui constitue un compte-rendu du cas d'Ida Bauer, qui illustre le concept de transfert psychanalytique.
Selon Ellenberger, Ilse Bry ou Alfred H. Rifkin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, les idées de Freud ont été bien reçues. Pour Ernest Jones et, ultérieurement, Jean-Luc Donnet, c'est le contraire qui est vrai. Donnet précise que le rejet violent de la psychanalyse par les médecins et surtout par les psychiatres est l'une des causes du fait que Freud s'est tellement réjoui du ralliement d'Eugen Bleuler<ref>Eugen Bleuler, Pour le Modèle:70e de Siegmund Freud, in Collectif: La psychanalyse en Suisse, une histoire agitée, Le Coq-Héron, 2014/3 (Modèle:N°)</ref> à la psychanalyse et, de fait, c'est à Zurich que la psychanalyse obtient en premier un droit de cité en psychiatrie. La France s'est montrée d'emblée réfractaire à la psychanalyse<ref>Les premières traductions françaises datent de 1922, 1923 pour les Trois essais sur la sexualité et en 1926 pour la Science des rêves, in Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Ailleurs, le succès des ouvrages de Freud est important, mais inégal selon les pays ; on le lit par exemple en traductions dès les années 1900, en russe. Les premiers travaux des disciples de Freud apparaissent également : Otto Rank, âgé de Modèle:Nobr, lui remet en effet le manuscrit de son essai psychanalytique L'artiste Modèle:Citation étrangère)<ref name="Chrono." />.
En 1906, il s'intéresse à La Gradiva, une nouvelle de l'écrivain allemand Wilhelm Jensen, et rédige un essai, Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de Jensen dans lequel il applique les principes psychanalytiques à la création littéraire, étudiant les liens entre la psychanalyse et l'archéologie<ref group="B">Modèle:P.102-104.</ref>. La même année, il se brouille définitivement avec Wilhelm Fliess, qui rédige par la suite un pamphlet, Pour ma propre cause, dans lequel il accuse Freud de lui avoir volé ses idées<ref name="Chrono." />.
La reconnaissance
En Modèle:Date-, l'isolement de Freud cesse définitivement<ref group="D">Modèle:P.479.</ref>. Le groupe naissant de psychanalystes tente de créer une collection intitulée « Écrits de psychologie appliquée » aux éditions Deuticke<ref group="note">Les Modèle:Citation étrangère publient des travaux de Freud, Franz Riklin, Carl Jung, Karl Abraham, Sadger, Oskar Pfister, Max Graf, Ernest Jones, Sorfer, Keilholz et von Hug-Hellmuth. La collection s’arrête en 1913, peu de temps après la parution de la revue Imago, in Modèle:Article.</ref>. Freud, directeur de la publication, y publie Le Délire et les rêves dans la Gradiva de Wilhelm Jensen. La même année, il écrit Actes obsédants et exercices religieux, dans lequel il aborde le sujet de la religion : il y présume qu'il existe un rapport entre une névrose obsessionnelle et les exercices religieux. En 1908, le petit groupe autour de Freud devient la Société viennoise de psychanalyse et, en août, Karl Abraham fonde la Société psychanalytique de Berlin. L'année suivante, la première revue psychanalytique édite leurs travaux ; elle prend le nom Modèle:Citation étrangère, souvent abrégée en Modèle:Citation étrangère, avec Bleuler et Freud comme directeurs et Jung comme rédacteur en chef. Freud inaugure cette revue avec la publication du cas du petit HansModèle:Référence nécessaire.
En 1910, paraissent les Modèle:Citation étrangère (Cinq leçons sur la psychanalyse) prononcées l'année précédente à la Clark University, où Freud expose Modèle:Citation<ref name="KMDip"/>. Freud s'interroge aussi par la suite sur la nature de la pratique psychanalytique dans un essai, Modèle:Citation étrangère (À propos de la psychanalyse dite sauvage ou « analyse profane »). L'année 1910 marque un sommet dans l'histoire de la psychanalyse et dans la vie de Freud ; lors du second Congrès international à Nuremberg organisé par Jung, les 30 et 31 mars, est créée l'Modèle:Citation étrangère (Association psychanalytique internationale, « API »), dont le premier président est Carl Gustav Jung, ainsi qu'une deuxième revue, le Modèle:Citation étrangère<ref group="note">Cette « Feuille centrale de psychanalyse ou mensuel médical de psychologie » a Alfred Adler et Wilhelm Stekel comme premiers rédacteurs en chef et Freud comme directeur de rédaction.</ref>. L'IPA rassemble sous son égide les groupes locaux (Modèle:Lang), ceux de Zurich (qui en est le siège), de Vienne et de Berlin ; son but est de défendre la cohésion du mouvement psychanalytique<ref group="E">Modèle:Citation, Modèle:P.119.</ref>. Une patiente de Jung avec qui ce dernier était passé à l'acte, Sabina Spielrein, le met sur la voie de la théorisation du transfert amoureux envers l'analyste, ainsi que du contre-transfert (de l'analyste envers le patient) et que Freud intègre à sa théorie<ref group="C" name="p657" />.
Lors de ses vacances aux Pays-Bas, en 1910, Freud analyse le compositeur Gustav Mahler, lors d'un après-midi de promenade à travers la ville. Freud voyage ensuite à Paris, Rome et Naples, en compagnie de Ferenczi. La psychanalyse naissante se heurte à sa première opposition d'importance : en octobre, répondant à l'appel d'Oppenheim, lors du Congrès de neurologie de Berlin, les médecins allemands de Hambourg mettent à l'index la pratique psychanalytique au sein des sanatoriums locaux<ref name="Chrono." />. Le Modèle:Date-, le premier Congrès international de psychanalyse à Salzbourg réunit Modèle:Nobr<ref>Originaires d'Autriche, d'Allemagne, de Hongrie, de Suisse, d'Angleterre et des États-Unis.</ref>. Freud y présente ses Modèle:Citation étrangère (Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle)<ref name="Chrono." />.
Dissensions
Freud publie Modèle:Citation étrangère (Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci) en 1910, dans lequel apparaissent pour la première fois les concepts de « narcissisme » et de « sublimation ». Il y examine aussi les raisons psychiques de la créativité. La même année, la psychanalyse est la cible de nouvelles critiques émanant de certains milieux médicaux. Par ailleurs, les premiers schismes en son sein se font jour. L'opposition de Freud à la théorie de Jung, qui devient, en 1914, la « psychologie analytique », l'occupe en effet ces années-là<ref group="B">Modèle:Citation, Modèle:P.120.</ref>. Toujours en 1910, Freud, dans un texte intitulé « Le trouble psychogène de la vision dans la conception psychanalytique », formule pour la première fois un dualisme pulsionnel : les « pulsions sexuelles » y sont opposées aux « pulsions d'autoconservation »<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>. Ce dualisme préfigure, dans le contexte de tension que connaît l'Europe avant la Première Guerre mondiale, la mise à jour des pulsions de vie et de mort<ref group="B">Modèle:P.226.</ref> (qui intervint en 1920).
En 1911, Freud écrit un texte connu sous le titre « Le Président Schreber » mais par la suite intitulé Modèle:Citation étrangère (Remarques psychanalytiques sur un cas de paranoïa (Dementia paranoïdes) décrit sous forme autobiographique). Freud y retrace l'analyse du juriste et homme politique Daniel Paul Schreber. Il publie aussi un court texte métapsychologique : Modèle:Citation étrangère (Formulations sur les deux principes du cours des événements psychiques) dans lequel il décrit le principe de plaisir et le principe de réalitéModèle:Référence nécessaire.
La direction des revues et des travaux théoriques de l'Association internationale de psychanalyse, celle des séminaires également, occupent Freud à cette période, d’autant que parmi ceux qui travaillent avec lui des rivalités se font jour ainsi que des dissensions théoriques qu'il combat lorsqu'elles remettent en question les rôles de la sexualité infantile et du complexe d'Œdipe comme le font celles de Jung, Adler et Rank. Ainsi, il refuse la mise en avant de l’agressivité par Alfred Adler, car il considère que cette introduction se fait au prix de la réduction de l’importance de la sexualité. Il refuse également l'hypothèse de l’inconscient collectif au détriment des pulsions du Moi et de l’inconscient individuel, et la non-exclusivité des pulsions sexuelles dans la libido que propose Carl Gustav Jung. En juin 1911, Alfred Adler quitte Freud le premier, pour fonder sa propre théorie. L'année suivante c'est au tour de Wilhelm Stekel, alors qu'en 1913, en septembre, Freud se brouille avec Carl Gustav Jung, pourtant annoncé comme son Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation. En effet, Modèle:Citation, in Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1913, Modèle:Citation étrangère (Totem et Tabou) permet à Freud de présenter la portée sociale de la psychanalyse<ref group="D" name="i18">Modèle:P.480.</ref>,<ref group="B">Il établit avec cet ouvrage une Modèle:Citation, en réaction à l'étude des symboliques mondiales de C. G. Jung, Modèle:P.234.</ref>. Secrètement, depuis 1912, sur l'idée d'Ernest Jones, Freud a réuni autour de lui un petit comité de fidèles partisans (Karl Abraham, Hanns Sachs, Otto Rank, Sandor Ferenczi, Ernest Jones, Anton von Freund et Max Eitingon) sous le nom de Modèle:Citation étrangère (la « Cause ») et ce jusqu'en 1929. Chaque membre reçoit de Freud une intaille grecque de sa collection privée, qu'il porte sur un anneau d'or<ref group="B">Modèle:P.186.</ref>. Après la Première Guerre mondiale, en 1924, le mouvement psychanalytique freudien voit le départ d'Otto Rank et en 1929 celui de Sandor FerencziModèle:Référence nécessaire.
La seconde topique psychique
Pendant la guerre, Freud exerce peu. En 1916, il rédige ses cours universitaires, rassemblés sous le titre de Modèle:Citation étrangère (Cours d'introduction à la psychanalyse, édité en français sous le titre Introduction à la psychanalyse). Le sort de ses fils, sur le front, le préoccupe. La guerre paralyse par ailleurs l'extension du mouvement psychanalytique ; en effet le congrès de Dresde, prévu en 1914, n'a pas lieu<ref group="B">La plupart des psychanalystes sont en effet envoyés au front, Modèle:P.229.</ref>. En 1915, il se lance dans la rédaction d’une nouvelle description de l’appareil psychique dont il ne conserve cependant que quelques chapitres. Ce qu’il prépare est en fait une nouvelle conception de la topique psychique. La même année, il est proposé au prix Nobel par le médecin viennois Robert Bárány. Freud publie Modèle:Citation étrangère (Deuil et Mélancolie) en 1917. Helene Deutsch, Magnus Hirschfeld puis Sigmund Freud font état dans leurs écrits de femmes combattantes<ref>Modèle:Article</ref>. En janvier 1920, il est nommé « professeur ordinaire » (ordentlicher Professor ou Ordinarius). À partir de 1920, et alors que le contexte politique et économique s’améliore, Freud publie tour à tour : [[Au-delà du principe de plaisir|Modèle:Citation étrangère]] (Au-delà du principe du plaisir, 1920), qui introduit à travers un nouveau dualisme pulsionnel, les pulsions agressives, nécessaires pour expliquer certains conflits intra-psychiques et Modèle:Citation étrangère (Psychologie des masses et analyse du Moi, 1921) qui ajoute à la problématique de Le Bon, les rapports entre psychisme individuel et comportements collectifs. Freud, durant ces années de guerre, travaille à une métapsychologie qui lui permette de décrire les processus inconscients sous un triple angle, à la fois dynamique (dans leurs relations entre eux), topique (dans leurs fonctions au sein de la psyché) et économique (dans leurs utilisations de la libido)<ref group="B">Plusieurs manuscrits attestant son travail à décrire une métapsychologie furent cependant perdus, Modèle:P.237.</ref>.
En 1920, Freud élabore la seconde topique de l'appareil psychique composée du Moi, du Ça et du Surmoi. Elle se superpose à la première (inconscient, préconscient, conscient). Le développement de la personnalité et la dynamique des conflits sont alors interprétés en tant que défenses du Moi contre des pulsions et des affects, plutôt que comme conflits de pulsions ; les pulsions en cause sont celles de la mort. L’ambivalence et la rage étaient perçues dans la première topique comme consécutives de la frustration et subordonnées à la sexualité. Freud complète ainsi sa théorie par un nouveau dualisme pulsionnel, composé de deux types de pulsions antagonistes : la pulsion de vie (l'Éros) et la pulsion de mort<ref>Cordelia Schmidt-Hellereau, « Survivre dans l'absence. », Revue française de psychanalyse, 2/2007 (Vol. 71), Modèle:P., Modèle:DOI</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> (qu'il se retient toujours de nommer Thanatos). Plus fondamentales que les pulsions de vie, les pulsions de mort tendent à la réduction des tensions (retour à l’inorganique, répétition qui atténue la tension) et ne sont perceptibles que par leur projection au-dehors (paranoïa), leur intrication avec les pulsions libidinales (sadisme, masochisme) ou leur retournement contre le Moi (mélancolie). Freud défend par là une vision double de l'esprit<ref group="B">La conception des pulsions partielles est constituée sur des couples d'opposés, Modèle:P.145. Selon Ernest Jones : Modèle:Citation, Modèle:P.146.</ref>.
Extension de la psychanalyse et dernières années (1920–1939)
Freud, chef de file de la psychanalyse
Pendant le conflit mondial, Freud peut mesurer les effets de la névrose traumatique chez son beau-fils et voir l'impact de cette pathologie dans une famille<ref>Modèle:Article.</ref>. Il a ainsi une connaissance directe de ces troubles et indirecte par des disciples qui côtoient la clinique de Julius Wagner-Jauregg comme Victor Tausk<ref>Modèle:Article.</ref> ou qui y ont travaillé pendant la guerre comme Helene Deutsch<ref>Modèle:Article.</ref>. En octobre 1920, le professeur de médecine légale, Alexander Löffler, invite Freud à témoigner par un exposé devant une commission médico-légale sur les névroses de guerre et les pratiques de soins. Il s'oppose à Julius Wagner-Jauregg qui, lui, prétend que les patients atteints de névrose de guerre sont des simulateurs. Puis, du 8 au 11 septembre, se tient à La Haye le Modèle:5e de l'IPA, présidé par Ernest Jones. Freud y intervient en lisant Modèle:Citation étrangère (Suppléments à la théorie des rêves). D'autre part, la création d'un comité secret y est décidée, avec Jones comme coordinateur<ref name="Chrono." />.
La psychanalyse se développe notamment en Grande-Bretagne et en Allemagne. Max Eitingon et Ernst Simmel créent en effet à Berlin une polyclinique psychanalytique alors que Hugh Crichton-Miller fonde la Tavistock Clinic à Londres<ref name="Chrono." />.
Fichier:Sigmund en Anna.jpg Freud et sa fille Anna en 1913. | ||
La famille Freud | ||
Mathilde Freud, mariée à Robert Hollitscher | (1887-1978) | sans enfant |
Jean-Martin Freud, marié à Esti Drucker | (1889-1967) | 2 enfants (Walter Freud : 1921-2004 et Sophie Freud : née en 1924) |
Oliver Freud, marié à Henny Fuchs | (1891-1969) | 1 enfant (Eva Freud : 1924-1944) |
Ernst Freud, marié à Lucie Brasch | (1892-1970) | 3 enfants (Stephen Freud : né en 1921, Lucian Freud : 1922-2011 et Clement Freud : 1924-2009) |
Sophie Freud, mariée à Max Halberstadt | (1893-1920) | 2 enfants (W. Ernest Freud : 1914-2008 et Heinz Halberstadt : 1918-1923) |
Anna Freud | (1895-1982) | sans enfant |
La première traduction d’un texte de Freud en France, Introduction à la psychanalyse, par Samuel Jankélévitch, est publiée en 1922. Le mouvement psychanalytique acquiert une clinique psychanalytique à Vienne, l’« Ambulatorium » (centre de soins ambulatoires), consacré au traitement des psychoses et dirigé par trois élèves de Freud, qui n'y participe que peu : Helene Deutsch, Paul Federn et Eduard Hitschmann. En 1923, Freud apprend qu'il est atteint d'un cancer de la mâchoire, qui le fera souffrir pendant tout le reste de sa vie. La même année il choisit de se soumettre à une vasectomie afin, espérait-il, de mieux lutter contre son cancer<ref>Jones, E. (1957) Sigmund Freud: Life and Work (Vol. 3), Hogarth Press, Modèle:P. cité par Sengoopta http://cdn.elsevier.com/promis_misc/Endreview.pdf</ref>. Il écrit Le Moi et le Ça à un moment où le mouvement psychanalytique atteint une réputation internationale, notamment en Angleterre et aux États-Unis<ref group="D" name="i18" />. Il songe à constituer une édition complète de ses écrits, les Modèle:Citation étrangère.
Le congrès de Salzbourg, en 1924, se déroule en l’absence de Freud. La même année, Otto Rank quitte le mouvement. En Angleterre, les membres de la Société britannique de psychanalyse, refondée en 1919 par Ernest Jones, créent l’Modèle:Citation étrangèreModèle:Référence nécessaire.
L'année suivante, en 1925, Freud écrit Inhibition, symptôme et angoisse ainsi qu'une esquisse autobiographique. Le Modèle:9e de l’Association internationale se tient du 2 au 5 septembre à Bad-Homburg. Anna Freud y lit le texte de son père : Modèle:Citation étrangère (Quelques conséquences psychiques de la différence des sexes au niveau anatomique). Freud ne peut en effet plus voyager, en raison de sa maladie. Il rencontre en 1925 la princesse Marie Bonaparte, petite-nièce de Napoléon, qu'il prend en analyse et qui devient son amie. Plus tard, celle-ci traduit la majorité de ses textes en France<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Freud demeure le chef de file de la psychanalyse, dont il oriente l'évolution. Ses dernières réflexions écrites sont consacrées à étudier et renforcer la psychanalyse sur le plan théorique et clinique. Dans son article « Psychanalyse et médecine » (1925), il invite les non-praticiens à utiliser la psychanalyse. À ce propos, il parle de psychanalyse « laïque » ou « profane », c'est-à-dire, pratiquée par des analystes qui ne sont pas médecins. Il revient aussi sur l'évolution de sa pensée dans son autobiographie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En 1927, sa fille Anna publie Modèle:Citation étrangère (Introduction à la psychologie des enfants, texte lu et approuvé par son père<ref group="B">Anna Freud est la seule des enfants de Freud à avoir été psychanalyste aux côtés de son père ; elle a contribué à développer la psychanalyse en Angleterre en fondant une école rivale à celle de Melanie Klein, Modèle:P.72-74.</ref>).
Dans les dernières années de sa vie, Freud essaye d’extrapoler les concepts psychanalytiques à la compréhension de l’anthropologie et de la culture. Sa vision pessimiste de l'espèce humaine s'exacerbe, notamment après la dissolution du comité secret formé par Ernest Jones, à la suite de querelles d'héritage, des jalousies et des rivalités internes<ref group="C">Modèle:P.659.</ref>. Il rédige donc un certain nombre de textes dans ce sens, en particulier sur la religion comme illusion ou névrose. En 1927, il publie Modèle:Citation étrangère (L'Avenir d'une illusion), qui porte sur la religion d'un point de vue psychanalytique et matérialiste. En 1930, il publie Modèle:Citation étrangère (Malaise dans la civilisation) dans lequel Freud décrit un processus de civilisation qui est une reproduction à plus large échelle du processus d'évolution psychique individuelModèle:Référence nécessaire.
Derniers travaux, exil et mort
Ne se considérant pas comme un écrivain<ref group="B">Modèle:P.57.</ref>, Freud est surpris d'obtenir le prix Goethe de la ville de Francfort, en août 1930<ref group="A">Au même moment paraît un texte de l'historien de la littérature, Walter Muschg, Freud écrivain, qui salue Modèle:Citation, Modèle:P.140.</ref>. Puis, il retourne l'année suivante dans sa ville natale de Freiberg pour une cérémonie en son honneur. Dans une lettre du 3 janvier, l'écrivain Thomas Mann s'excuse auprès de Freud pour avoir mis du temps à comprendre l'intérêt de la psychanalyse<ref group="B">Modèle:P.34.</ref>. En 1932, Freud travaille à un ouvrage de synthèse présentant des conférences devant un public imaginaire, Modèle:Citation étrangère (Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse).
La même année, il publie, en collaboration avec le physicien Albert Einstein, leur pensée sur la guerre et la civilisation, issue de leur correspondance, dans un essai intitulé Modèle:Citation étrangère (Pourquoi la guerre ?). À Vienne, Thomas Mann prononce le 8 mai 1936 un éloge de Freud (intitulé « Modèle:Lang » : « Freud et l’avenir »), où il déclare : Modèle:Citation<ref group="A">Modèle:P.141.</ref>, justifiant par ces mots la remise du prix Goethe de Francfort à l'inventeur de la psychanalyse. Freud et Thomas Mann se sont liés d’amitié après la publication par l'écrivain de Freud et la pensée moderne (1929) et du Chevalier entre la mort et le diable (1931)<ref>Modèle:Article.</ref>. À propos du dernier ouvrage de Freud, Modèle:Citation étrangère (Moïse et le monothéisme, 1936), Jacques Le Rider explique qu'il Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>.
En Modèle:Date-, les ouvrages de Freud sont brûlés en Allemagne lors des autodafés nazis<ref group="C">Modèle:P.660.</ref>. Il refuse de s'exiler jusqu'en mars 1938, lorsque les Allemands entrent à Vienne (Anschluss, le 12 mars). La Société psychanalytique de Vienne décide alors que chaque analyste juif doit quitter le pays, et que le siège de l'organisation doit être transféré là où réside Freud<ref group="A">Modèle:P.96.</ref>. Ce dernier décide finalement de s'exiler lorsque sa fille Anna est arrêtée le 22 mars, pour une journée, par la Gestapo. Grâce à l'intervention de l'ambassadeur américain William C. Bullitt et à une nouvelle rançon versée par Marie Bonaparte, Freud obtient un visa valable pour seize personnes et peut quitter Vienne par l’Orient-Express avec sa femme, sa fille Anna et la domestique Paula Fichtl, le 4 juin. Au moment de partir, il signe une déclaration attestant qu'il n'a pas été maltraité<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>: Modèle:Citation Selon son fils Martin, il aurait ajouté, ironique : Modèle:Citation Pour Michel Onfray, ceci relève du Modèle:Citation et de la légende hagiographique<ref>Michel Onfray, « Contre-histoire de la philosophie : Freud », volumes 15 et 16, Éditions Frémeaux & Associés, Paris, 2009-2010-2011.</ref>.
Pour quitter l'Autriche, Freud bénéficie en outre du soutien d'Anton Sauerwald, le commissaire nazi chargé de prendre le contrôle de sa personne et de ses biens : ancien élève de Josef Herzig, un professeur et ami de Freud, Sauerwald facilite le départ de Freud et de ses proches pour Londres, où il va d'ailleurs ensuite lui rendre visite<ref>David M. Cohen, Freud sous coke, Balland, 2012 Voir aussi D.M. Cohen, The Nazi who saved Sigmund Freud, Huffingtonpost, 03/30/2012 http://www.huffingtonpost.com/david-m-cohen/freud-nazi-germany_b_1392377.html</ref>. Il est parfois reproché à Freud de ne pas avoir indiqué les noms de ses sœurs sur la liste des seize personnes autorisées à quitter l'Autriche, notamment son médecin, la famille de celui-ci, ses infirmières, de sa domestique. Celles-ci, Rosa, Marie, Adolfina et Paula, déjà âgées et ne se sentant pas menacées du fait de leur âge, ne voulaient pas partir, mais elles sont déportées et meurent en camp de concentration<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La famille Freud gagne d'abord Paris, où Freud est accueilli par Marie Bonaparte et son époux, Georges de Grèce, puis Londres, où elle est reçue avec tous les honneurs, notamment par l'ambassadeur américain William Bullitt, que Freud connaît depuis quelques années déjà<ref group="B">Modèle:P.193 et 279-280.</ref>, lorsque les deux hommes avaient travaillé ensemble à une étude sur le président américain Woodrow Wilson intitulée Modèle:Citation étrangère(publiée en 1966<ref group="note">Publié en 1966 par Bullitt dans une version remaniée sans l'accord de Freud, le manuscrit original est découvert dans les années 2010.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>). Freud et sa famille s'installent dans une maison au Modèle:Lang, dans le quartier londonien de Hampstead. Il est nommé membre de la Royal Society of Medicine. Freud reçoit la nomination chez lui, ne pouvant se déplacer, affaibli par son cancer et par trente-deux opérations et traitements successifsModèle:Référence nécessaire.
Freud meurt à son domicile londonien, le Modèle:Date-, à Modèle:Unité du matin, d’un carcinome verruqueux d’Ackerman, à l'âge de Modèle:Nobr. À sa demande, et avec l'accord d'Anna Freud, Max Schur, son médecin personnel, lui a injecté une forte dose, sans doute létale, de morphine<ref name="Chrono." />. Il est incinéré au cimetière de Modèle:Lang et des hommages lui sont rendus par Ernest Jones, au nom de l'Association psychanalytique internationale, et par l'écrivain Stefan Zweig<ref group="D">Modèle:P.481.</ref>, le 26 septembre.
Après la mort d'Anna Freud, en 1982, la maison des Freud de Modèle:Lang est transformée en musée<ref group="B" name="p74" />. En 2002, une Modèle:Lang est apposée sur la façade du musée<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Son œuvre : la psychanalyse
Le mouvement psychanalytique
La théorie psychanalytique : la « science de l'inconscient »
La psychanalyse Modèle:Incise regroupe trois acceptions selon Paul-Laurent Assoun, qui les reprend de l'article de Freud de 1922 Psychanalyse et théorie de la libido<ref>Freud, Psychanalyse et Théorie de la libido, Œuvres complètes, tome XVI, PUF 2003, Modèle:P.</ref>. Le terme désigne en effet d'abord une certaine méthode d'investigation du psychisme inconscient, mais aussi une méthode de traitement (la cure psychanalytique), et, plus généralement une conception psychologique globale touchant à la vision même de l'homme<ref group="G">Modèle:P.36.</ref>. Selon Lydia Flem, psychanalyste et écrivain : Modèle:Citation<ref group="A">Modèle:P.15.</ref>. Le mouvement psychanalytique représente aussi le corpus de théories issues de l'expérience analytique, participant à la conceptualisation de l'appareil psychique et développées depuis Freud. Cette théorie psychanalytique (qui est dite d'orientation psychodynamique, au sein de la discipline psychologique) se fonde d'abord sur les recherches de Freud<ref group="G">Modèle:P.43.</ref> et sur les concepts majeurs qu'il a créés tels que ceux d'« inconscient », de « transfert », de « répétition » et de « pulsion ». Du point de vue de sa méthode d'approche, son objet étant l'inconscient, la psychanalyse est une discipline centrée sur l'observation et non sur l'expérimentation ; elle est donc une « science phénoménale<ref group="G">Modèle:P.49.</ref> » rattachée à la médecine et à la psychiatrie<ref group="G">Modèle:P.54.</ref>, mais possédant auprès de celles-ci une autonomie relative<ref group="G">L'autonomie de la psychanalyse se retrouve surtout dans la question de la surmédicalisation et dans la perception de ce qu'est le symptôme, Modèle:P.61-62.</ref>.
Depuis ses premiers écrits fondateurs, Freud considère que la scientificité de la psychanalyse repose sur son objet : l'inconscient. Or, la plupart des critiques envers la psychanalyse lui contestent cette qualification de scientificité. Pourtant, elle est, selon Paul-Laurent Assoun, une collection de connaissances et de recherches ayant atteint un degré suffisant d'unité et de généralité, et donc capable de fonder Modèle:Citation La psychanalyse est donc considérée par les freudiens comme une science de la nature car elle repose sur des concepts fondamentaux, notamment celui de pulsion (Modèle:Lang)<ref group="G">Modèle:P.67.</ref>. Enfin, la psychanalyse récuse toute métaphysique<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P.36.</ref>.
Développement et influence du mouvement psychanalytique
Avec sa conception de l'inconscient, Freud a permis une compréhension des névroses et, au-delà, de la psyché. Les travaux historiques d'Ernest Jones et, plus récemment, d'Henri Ellenberger montrent cependant que le concept d'« inconscient » est antérieur à Freud, mais précisent que ce dernier est un précurseur par sa manière de le théoriser, dans sa première topique d'abord, puis dans la seconde. Marcel Gauchet, dans L'Inconscient cérébral (1999) évoque l'idée Modèle:Citation de Freud, celle d'un Modèle:Citation<ref group="F">Marcel Gauchet, L'Inconscient cérébral, Seuil, 1999, coll. « Librairie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » Modèle:ISBN, Modèle:P.12-15.</ref>. Le mouvement psychanalytique s'est développé d'abord en référence à Freud et à ses proches partisans, puis en opposition à ses détracteurs, tant internes (Carl Gustav Jung, Alfred Adler et Otto Rank parmi les principaux) qu'externes avec entre autres Pierre Janet et certains médecins et/ou psychiatres académiques. Les modalités de formation des psychanalystes se sont formalisées notamment avec son pilier central : l'analyse didactique est instaurée pour la première fois à l'Institut psychanalytique de Berlin<ref group="C">Modèle:P.1363</ref>.
Depuis 1967, les psychanalystes de la « troisième génération » établissent un retour historique et épistémologique sur ce mouvement. Dans le Vocabulaire de la psychanalyse, Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis isolent ainsi environ 90 concepts strictement freudiens à l'intérieur d'un vocabulaire psychanalytique contemporain composé de 430 termes<ref>Modèle:Harvsp.</ref> alors qu'Alain de Mijolla en dresse un panorama chronologique précis. Le travail de pionnier de Freud a eu un impact sur d'autres disciplines : sur la psychologie en premier lieu, mais aussi sur la nosographie des troubles mentaux, sur la psychopathologie, sur la relation d'aide, la psychiatrie, l'éducation, la sociologie, la neurologie et la littérature. À un niveau plus général, Freud est également considéré par certains psychanalystes (comme Wilhelm Reich ou André Green, Françoise Dolto et Daniel Lagache plus tard) comme ayant été celui qui a délivré la parole sur la sexualité et notamment la sexualité féminine, sujets jusqu'alors méprisés par beaucoup de médecins<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les continuateurs de Freud
Après la mort de Freud (mais également de son vivant), plusieurs écoles psychanalytiques entretiennent entre elles des rapports souvent polémiques, dépendant des postulats retenus et des spécificités nationales<ref group="G">Il s'agit d'une véritable Modèle:Citation, Modèle:P.643.</ref>. Deux types de courants peuvent être distingués : ceux dits « orthodoxes », proches du freudisme, et ceux s'en écartant sur des points fondateurs : les courants « hétérodoxes ». Plusieurs points théoriques vont constituer des zones de division. Ainsi, pendant la Seconde Guerre mondiale se développe la question de l'analyse groupale, avec des analystes comme Wilfred Bion, qui développe sa propre conception. Par ailleurs, c'est en Angleterre que se déroulent, à partir de 1942, les dissensions théorico-cliniques entre Melanie Klein, Anna Freud et le Groupe des Indépendants, sur plusieurs sujets<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L’Modèle:Lang regroupe les psychanalystes freudiens orthodoxesModèle:Refsou.
En France, par exemple, la Société psychanalytique de Paris relaye la psychanalyse, essentiellement freudienne, kleinienne et winnicottienne en fonction des orientations des membres qui la composent. Le courant lacanien s'en écarte toutefois, jusqu'à la rupture dans les années 1950, notamment à propos de l'axiome lacanien selon lequel Modèle:Citation et surtout sur les modalités de formation des psychanalystes qui, pour Lacan et ses adeptes, diffèrent radicalement de celles de l'I.P.A. et des associations affiliées<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Si Lacan a été en opposition avec l'IPA, il ne faut pas le voir comme étant en opposition avec Freud : en témoignent son « retour à Freud » et ce propos de Jean-Michel Rabaté : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Avec l'immigration de nombreux psychanalystes d'Europe avant, pendant et après la guerre, la psychanalyse prend beaucoup d'importance aux États-Unis, avec l’Modèle:Lang ou la Modèle:Lang. Il existe aussi l'ego-psychology et les courants totalement autonomes, issus des schismes successifs : ceux d'Alfred Adler, d'Otto Rank, Wilhelm Reich et de Carl Gustav Jung. Enfin, de nombreux psychanalystes contemporains, comme Sándor Ferenczi ou Donald Winnicott, développent et propagent leur vision des conceptions freudiennes, tels ceux dits de la « nébuleuse marginale » selon Paul Bercherie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, ou ceux, à la pensée plus individuelle comme : Juliette Favez-Boutonier, Daniel Lagache, Françoise Dolto, André Green ou Didier Anzieu<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Influence et interactions de la psychanalyse
Modèle:Article détaillé Dans un article intitulé L'Intérêt de la psychanalyse (Das Interesse an der Psychoanalyse, 1913) paru simultanément en allemand et en français à Bologne dans Scientia, « revue internationale de synthèse scientifique », il apparaît qu'Modèle:Citation<ref name="Notice IntP">Alain Rauzy, « Notice » pour L'intérêt que présente la psychanalyse, OCF.P Modèle:Vol. XII : 1913-1914, Paris, PUF, 2005 Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>. En dehors de l'intérêt qu'elle présente pour la psychologie (exposé dans la première partie), la seconde partie de l'essai montre l'intérêt que présente la psychanalyse Modèle:Citation<ref name="Notice IntP"/>. Dans cette seconde partie, Modèle:Citation, selon Alain de Mijolla, il est ainsi question de l'intérêt que peut avoir la psychanalyse pour d'autres disciplines comme les Modèle:Citation, la philosophie, la biologie, l'Modèle:Citation, l'Modèle:Citation, l'esthétique, la sociologie et la pédagogieModèle:Sfn.
La psychanalyse a eu une profonde influence sur la plupart des sciences humaines : sur l'ethnologie (avec Géza Róheim et l'ethnopsychanalyse), sur l'anthropologie et les sciences juridiques (avec le juriste Pierre Legendre), sur le marxisme (par le freudo-marxisme et avec Herbert Marcuse) et sur les sciences politiques. La philosophie du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle a su se nourrir des apports de la psychanalyse d'après Paul-Laurent Assoun<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et ce à travers des personnalités comme Jean-Paul Sartre, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Félix Guattari, René Girard, Jean-François Lyotard ou Michel de Certeau. Le sociologue Norbert Elias, tout en se distanciant du mouvement des psychanalystes, reconnaît l'avancée de Freud, qui propose, selon lui, Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le philosophe Paul Ricœur le situe aux côtés de Karl Marx et de Friedrich Nietzsche comme étant l'un des trois grands Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref>, de ceux qui ont induit le doute dans la conception philosophique classique du sujet.
L'étude psychanalytique de la question de la psychosomatique a également une importance en médecine avec, par exemple, les apports de Franz Alexander et ceux de Michael Balint en Angleterre : les « Groupes Balint » sont menés par des psychanalystes, pour les médecins, et en rapport avec les pratiques de ces derniers, à partir d'études de cas<ref>Modèle:Article</ref>. En France, Pierre Marty, Michel Fain et Michel de M'Uzan pour les affections somatiques, Françoise Dolto pour la pédiatrie et Didier Anzieu pour les groupes sont des exemples d'applications de la psychanalyse en dehors du champ de la cure type. En art, le surréalisme d'André Breton se réclame de la psychanalyse<ref>Modèle:Article</ref>. L'influence est également importante dans le champ de l'interprétation artistique ou littéraire. La notion de sublimation, et, plus généralement, la théorie freudienne en art a été reprise par Deleuze et Guattari, René Girard, Jean-François Lyotard, ainsi qu'en esthétique, en histoire de l'art<ref>Modèle:Chapitre.</ref> et dans les Modèle:Lang.
Principaux concepts freudiens
L'inconscient
Freud introduit dans les sciences humaines une conception nouvelle de l'inconscient. Depuis longtemps, il avait été remarqué que certains phénomènes échappent à la conscience. Les philosophes Leibniz et Arthur Schopenhauer considèrent qu'il existe un arrière-plan à la conscience. Le poète allemand Novalis est le premier à se servir du mot « inconscient », dans la continuité des thèses post-romantiques de Karl Robert Eduard von Hartmann avec son ouvrage Modèle:Citation étrangère (Philosophie de l’inconscient) en 1869 mais surtout de Carl Gustav Carus (Modèle:Citation étrangère, 1851), ce dernier se représentant un « inconscient absolu » et un « inconscient relatif »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. La théorie de Freud est directement liée à leurs travaux. Freud doit aussi à la psychologie expérimentale, et notamment à l'approche de l'hystérie. Les phénomènes d'ivresse ou de transe donnent en effet des exemples d'abolition de la conscience. Or, l'inconscient qu'introduit Freud n'est pas simplement ce qui ne relève pas de la conscience, comme chez von Hartmann<ref>Modèle:Article.</ref>. Par « inconscient », il entend à la fois un certain nombre de données, d'informations, d'injonctions tenues hors de la conscience, mais il y englobe aussi l'ensemble des processus qui empêchent certaines données de parvenir à la conscience, et permettent aux autres d'y accéder, comme le refoulement, le principe de réalité, le principe de plaisir, la pulsion de mort. Ainsi, Freud considère l’inconscient comme l'origine de la plupart des phénomènes conscients eux-mêmes, et ce d'une manière nettement différenciée de ses prédécesseurs, car celui-ci évolue de manière dynamique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
L'inconscient est la Modèle:Citation grâce aux travaux de Freud<ref group="G">Modèle:P.86.</ref>. Dans Quelques remarques sur le concept d'inconscient en psychanalyse (1912), le Viennois se propose de décrire la spécificité du concept. Il y donne une présentation hiérarchique de la notion, qui désigne d'abord le caractère ou l'aptitude d'une représentation ou d'un élément psychique quelconque présent à la conscience de manière intermittente et qui semble n'en pas dépendre. Sur ce point, Freud se réfère à la théorie du psychiatre français Hippolyte Bernheim quant à l'expérience suggestive et à l'hypnose<ref group="G">Modèle:P.88-89.</ref>. Par ailleurs, la notion regroupe la constatation d'une dynamique propre à cette représentation inconsciente, et dont l'exemple le plus révélateur est le phénomène d'hystérie. L'inconscient freudien acquiert dès lors son qualificatif de « psychique ». Un troisième niveau vient ensuite compléter la notion telle qu'elle est acceptée en psychanalyse : le niveau systémique par lequel l'inconscient manifeste les propriétés d'un système (que Freud désigne par l'abrégé Modèle:Lang, « Ics » en français). Les premiers psychanalystes ont pu parler à ce sujet de « subconscient », terme vite écarté par Freud, car étant imprécis pour expliquer un système existant Modèle:Lang, et, donc indépendant de la conscience<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P.90.</ref>.
Les trois instances de l’appareil psychique
Dans sa première topique, c'est-à-dire dans le second modèle théorique de représentation du fonctionnement psychique proposé en 1920, Freud distingue trois instances : l'inconscient, le préconscient et le conscient<ref group="A">Les représentations de Freud du système psychique utilisent des analogies récurrentes, comme celles renvoyant à l'archéologie ou à la maison, Modèle:P.36-37 et 48.</ref>. Dans la seconde topique, l'appareil psychique comprend le Ça, le Moi et le Surmoi, trois instances supplémentaires fondatrices de la psychanalyse. Le Ça (Modèle:Lang) est présent dès la naissance ; il s’agit de manifestations somatiques. Si le Ça est inaccessible à la conscience, les symptômes de maladie psychique et les rêves permettent d’en avoir un aperçu. Le Ça obéit au principe de plaisir et recherche la satisfaction immédiate. Le Moi (Modèle:Lang) est en grande partie conscient, il est le reflet de ce que nous sommes en société ; il cherche à éviter les tensions trop fortes du monde extérieur ainsi que les souffrances, grâce, notamment, aux mécanismes de défense (refoulement, régression, rationalisation, sublimation, etc.) se trouvant dans la partie inconsciente de cette instance. Le Moi est l’entité qui rend la vie sociale possible. Il suit le principe de réalité. Bien que le Surmoi (Modèle:Lang) existe depuis la naissance et que, jusqu'à cinq ans, l’enfant héritant de l’instance parentale, groupale et sociale emmagasine quantité de règles de savoir-vivre à respecter, le Surmoi se développe particulièrement lorsque le complexe d'Œdipe est résolu. Du fait des pressions sociales, en intériorisant les règles morales ou culturelles de ses parents et du groupe, l’enfant, puis l'adulte pratiquent le refoulement. En effet, le Surmoi punit le Moi pour ses écarts par le truchement du remords et de la culpabilité<ref group="G">Modèle:P.377-380.</ref>.
La libido et la sexualité infantile
Les pulsions sexuelles sont conçues par Freud comme une énergie, qu'il nomme « libido » (« le désir » en latin). Ces pulsions sont susceptibles de maintes transformations et adaptations selon la personnalité et l'environnement<ref group="G">La conception de la libido freudienne est « évolutionniste » ; elle permet en effet à Freud de commencer par décrire les perversions, Modèle:P.270.</ref>. La libido est en effet essentiellement plastique et son refoulement est le plus souvent à l'origine des troubles psychiques alors que sa sublimation explique les productions culturelles, intellectuelles et artistiques de l’humanité. La doctrine freudienne de la libido a souvent été critiquée comme étant un « pansexualisme » matérialiste<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Constituant le socle de la métapsychologie freudienne, le concept de libido, décrit dans Trois essais sur la théorie sexuelle (1905/1915/1920), est lié à celui de pulsion : Modèle:Citation, et ce, même si la prise en compte de la fonction de procréation est à considérer. En effet, sa nature est prégénitale et symbolique, et sa fixation conditionne la formation de la névrose<ref group="G">Modèle:P.277-278.</ref>.
Freud est le premier à élaborer une conception de la sexualité infantile. L'idée en est surtout formalisée en 1905 dans l'ouvrage Trois essais sur la théorie sexuelle, tout en provenant de travaux précédents, en particulier de la théorie de la séduction, abandonnée en 1897, à partir de laquelle Freud a commencé de mettre en place sa théorisation dite de la sexualité infantile<ref name="Geissmann"> Dictionnaire international de la psychanalyse (dir. Alain de Mijolla), entrée « Enfance » (par Claudine Geissmann), Paris, Hachette Littératures, 2005, Modèle:P..</ref> à travers son aspect pulsionnel<ref group="G">Se reporter aux Modèle:P.130-131 pour l'origine du passage, chez Freud, de la théorie de la séduction à celle de la libido.</ref>. Il y décrit l'existence d'une opposition radicale entre sexualité primaire et adulte, marquée par le primat du génital, et sexualité infantile, où les buts sexuels sont multiples et les zones érogènes nombreuses, à tel point que Freud est souvent considéré comme le découvreur de la sexualité de l'enfant<ref group="G">Modèle:P.285.</ref>. Progressivement, entre 1913 et 1923, cette thèse se trouve remaniée par l'introduction de la notion de « stades prégénitaux », précédant l'instauration du stade génital proprement dit, et qui sont : le stade oral, le stade anal et le stade phallique Modèle:Supra. Freud propose ainsi d'expliquer l'évolution de l'enfant à travers des caractères pulsionnels d'ordre sexuel qui vont évoluer au travers de plusieurs stades psycho-affectifs, pour aboutir ensuite à la sexualité génitale adulte. C'est aujourd'hui une base théorique importante en psychologie clinique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ou en pédopsychiatrie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les rêves
Selon Freud, l'Modèle:Citation<ref>Sigmund Freud, Cinq leçons sur la psychanalyse, (1909), Payot, Paris, 1966, Modèle:P.</ref>. Les rêves sont en effet, dans le modèle psychanalytique, des représentations de désirs refoulés dans l’inconscient par la censure psychique (le Surmoi). Les désirs se manifestent ainsi dans le rêve de manière moins réprimée qu'à l'état de veille. Le contenu manifeste du rêve est le résultat d'un travail intrapsychique qui vise à masquer le contenu latent, par exemple un désir œdipien. En cure de psychanalyse, le travail repose sur l'interprétation à partir du récit (contenu manifeste) du rêve. Les associations du patient sur son rêve permettent de révéler son contenu latent ; ce « travail du rêve » (Modèle:Lang) repose sur quatre procédés fondamentaux. Tout d'abord, le rêve condense, comme s'il obéissait à un principe d'économie psychique, c'est-à-dire qu'une seule représentation concentre plusieurs idées, plusieurs images, parfois même des désirs contradictoires. Deuxièmement, le rêve est décentré et le désir déformé est fixé sur un autre objet que celui qu'il vise, ou sur de multiples objets jusqu'à l'éparpillement, ce qui constitue Modèle:Citation. Par ailleurs, le rêve est une illustration (ou « figurabilité ») du désir dans le sens où il ne l'exprime ni en mots ni en actes, mais en images ; le symbole onirique selon la psychanalyse est donc une Modèle:Citation<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P.148-149.</ref>. Enfin, le rêve est aussi le produit d'une activité inconsciente, mais très proche de l'activité vigile en ce qu'elle s'efforce de lui donner une apparence de vraisemblance, d'organisation, de logique interne (c'est l'« élaboration secondaire »)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au niveau épistémologique, le geste de Freud consiste à réintroduire la production onirique dans la psychologie<ref group="G">Modèle:P.148.</ref>. Il rompt avec l'idée romantique d'un rêve contenant une clé ou un secret et seul le travail du rêve en explique la nature : la production à la fois complexe et immanente de la psyché qui s'apparente à un rébus. Cette théorie des rêves (Modèle:Lang) est selon Freud ce par quoi la psychanalyse a pu s'élever : d'abord simple thérapeutique elle a pu devenir, selon lui, une métapsychologie générale. La science du rêve en psychanalyse fonde tout le reste de son édifice théorique : Modèle:Citation<ref group="G">Modèle:P.149.</ref>.
Les pulsions et le refoulement
Modèle:Citation freudienne, la pulsion (Modèle:Lang) répond à une définition polysémique<ref group="G">Récapitulation des définitions de la notion de « pulsion », Modèle:P.389.</ref>. Excitation psychique, concept-frontière entre psychique et somatique, elle se définit par une poussée (Modèle:Lang), un but (Modèle:Lang), un objet (Modèle:Lang) et une source (Modèle:Lang). Elle conditionne la représentation ainsi que l'affect<ref group="G">Modèle:P.391.</ref>. Les pulsions prennent leur source dans une excitation corporelle et, en cela, elles sont proches de l'instinct. Au contraire d'un stimulus, la pulsion ne peut être évitée ou fuie et demande à être déchargée dans le conscient. Il existe selon Freud trois moyens de décharger une pulsion : par le rêve, par le fantasme et par la sublimation. Freud distingue d'abord deux groupes de pulsions : celles du Moi (ou d'auto-conservation) et les pulsions sexuelles. Par la suite, et dans ses écrits les plus tardifs, il distingue deux autres grands types de pulsions : la pulsion de vie (l'« Éros ») et la pulsion de mort (le « Thanatos »)<ref group="G">L'introduction de la pulsion de mort, surtout, s'apparente à un Modèle:Citation dans l'édifice psychanalytique de Freud, Modèle:P.437-444.</ref>. L'Éros représente l’amour, le désir et la relation, tandis que le Thanatos représente la mort, les pulsions destructrices et agressives. Le Thanatos tend à détruire tout ce que l'Éros construit (la perpétuation de l’espèce par exemple). Le masochisme en est un exemple typique<ref group="G">Modèle:P.396.</ref>.
Le refoulement (Modèle:Lang), « pierre d'angle » de la psychanalyse<ref group="G">Modèle:P.407.</ref>, est aussi le concept le plus ancien de la théorie freudienne. Dès 1896, Freud repère en effet un mécanisme de défense primaire, qu'il assimile ensuite à la censure et qui structure a priori le Moi et, de manière générale, le psychisme. Le refoulement est à la fois refus d'une pulsion et action psychique de maintien de cet écart. Frontière entre le conscient et l'inconscient, la « clause de censure » atteste aussi que l'inconscient est bien « travail » et processus, et non-principe seul<ref group="G">Modèle:P.410.</ref>.
Le complexe d’Œdipe
Modèle:Citation<ref group="G">Modèle:P.217.</ref>. Freud théorise le complexe d'Œdipe dans sa première topique. Celui-ci est défini comme le désir inconscient d'entretenir un rapport sexuel avec le parent du sexe opposé (c'est l'inceste) et celui d'éliminer le parent rival du même sexe (le parricide). Ainsi, le fait qu'un garçon tombe amoureux de sa mère et désire tuer son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. C'est dans la lettre à Wilhelm Fliess du Modèle:Date que Freud évoque le complexe pour la première fois, mais c'est dès 1912 et 1913 que « l'Œdipe » est entré totalement dans la pensée clinique de Freud. Ce dernier s'attache à en étudier l'universalité, dans l'ouvrage Totem et Tabou. Freud y avance la thèse suivante : celle de la Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, résumée par Roger Perron : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Pour lui, la structure de la personnalité se crée en rapport avec le complexe d’Œdipe et son rapport avec la fonction paternelle (imago du père). Le complexe d’Œdipe intervient au moment du stade phallique<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Cette période se termine par l’association entre la recherche du plaisir et une personne extérieure, la mère. Le père devient le rival de l’enfant ; ce dernier craint d’être puni en conséquence de son désir pour la mère par la castration. L’enfant refoule donc ses désirs, ce qui alimente au cours de son développement son Surmoi, avec la naissance en lui des sentiments de culpabilité et de pudeur, entre autres, et par l'intermédiaire du complexe de castration<ref group="G">Modèle:P.239.</ref>. Le complexe serait donc transmis de génération en génération et avec lui le sentiment de culpabilité associé. Freud a toujours recherché en effet à relier ces concepts, et en particulier celui du complexe d'Œdipe, à une théorie générale de la phylogenèse (de l'histoire de l'humanité comme espèce)Modèle:Référence nécessaire.
Les cinq stades du développement psycho-affectif
Selon Freud, tel qu'il le décrit dans son essai « L'organisation génitale infantile » (Modèle:Citation étrangère, 1923), l'élaboration du complexe d'Œdipe représente une étape constitutive du développement psychique des enfants. Le désir envers la mère trouve en effet son origine dès les premiers jours de la vie et conditionne tout son développement psychique (psychogenèse). La mère est, d'une part, la « nourricière » et, d'autre part, celle qui procure du plaisir sensuel, via le contact avec le sein et à travers les soins corporels. L'enfant, qu'il soit fille ou garçon, en fait donc le premier objet d'amour qui reste déterminant pour toute sa vie amoureuse. Cette relation objectale est ainsi investie de sexualité et se déploie en cinq « phases » libidinales<ref group="C">Roger Perron, in entrée « Complexe d'Œdipe » précise que ces phases sont appelées plus volontiers « organisations » par les successeurs de Freud, Modèle:P.335.</ref> qui trouvent aussi leur origine dans la constitution de la part de l'enfant de la scène primitive. La notion de « phase » ou de « stade » n'est pas à prendre au sens littéral. Elle signale la primauté d'une zone érogène particulière, mais n'implique pas que le processus se déroule de manière mécanique et linéaire. Le complexe d'Œdipe se déploie donc à travers ces phases en fonction de leurs propriétés propres qui s'enchevêtrent pour constituer un agrégat de pulsions qui, pour les freudiens, trouve son aboutissement vers l'âge de Modèle:Nobr. Freud aboutit à ce modèle en étudiant le cas dit du « petit Hans », en 1909Modèle:Référence nécessaire.
La « phase orale » constitue l'organisation psychique du premier lien. La nourriture qui passe par la bouche est en effet la première origine de sensualité. Le plaisir produit par les zones érogènes s'étaye sur ce lien vital puis s'en éloigne, par exemple lors des préliminaires sexuels des adultes. On différencie la « phase orale de succion » de la « phase orale de morsure » qui inaugure une manifestation d'agressivité reposant sur l'ambivalence inhérente à la relation d'objet. Pour les kleiniens, le complexe d'Œdipe se manifeste déjà à cette phase orale et son déclin intervient lors de l'avènement de la position dépressive. Ensuite, la « phase anale », allant de 1 à Modèle:Nobr environ, est liée au plaisir de contrôler ses voies d’excrétion. La « phase phallique » (ou « génitale infantile »), de 3 à Modèle:Nobr environ, est liée à la masturbation. Elle connaît l'émergence puis le conflit œdipien dans sa phase la plus aiguë. La « phase de latence » s'étale ensuite de Modèle:Nobr à la préadolescence, et correspond au déclin du complexe d'Œdipe par le refoulement des pulsions sexuelles qui sont mises au service de la connaissance (ou « épistémophilie ») qui dure jusqu'à l'adolescence et qui est permise par le processus de sublimation. Cette « latence » est toute relative et peut varier selon les individus, les circonstances et les moments du développement<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La cure psychanalytique
L'éthique et le cadre thérapeutique
La cure psychanalytique, communément nommée « psychanalyse » ou encore « cure type », désigne la pratique psychothérapeutique élaborée par Sigmund Freud puis par ses successeurs et inspirée de la « Modèle:Lang » de Josef Breuer. La pratique psychanalytique a été peu à peu distinguée par Freud de cette dernière, ainsi que de celle de l'hypnose<ref group="G">Modèle:P.464.</ref>. La cure psychanalytique s'applique plus largement à toute une série de traitements plus ou moins dérivés de la psychanalyse au point que Jean Bergeret fait de son emploi chez certains psychanalystes un abus de langage. Vers la fin de sa vie, Freud lui-même revient sur l'efficacité de la cure, rappelant que la psychanalyse est avant tout savoir<ref group="G">Modèle:P.463.</ref>. De nature transférentielle, elle repose sur les associations libres et débute par l'étude du symptôme (dont la névrose est la manifestation générale) pour arriver à sa source, la pulsion refoulée. Ce contenu censuré doit parvenir à la conscience du malade, ce qui en constitue le traitementModèle:Référence nécessaire.
La psychothérapie psychanalytique met en œuvre tous les concepts dégagés par Freud, et en particulier ceux de « libre association » et de neutralité (l'analyste doit laisser les idées spontanées du patient s'exprimer, il doit écouter sans rien dire — et encore moins faire — qui ne perturbe les associations de l'analysant) et d'« attention flottante » (l'attention de l'analyste ne doit pas se focaliser sur un élément ou un autre du discours de l'analysant, mais rester attentif aux éléments inconscients qui pourraient surgir)<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P.469-470.</ref>. Par ailleurs, le cadre éthique de l'analyse repose sur la sincérité du patient ainsi que sur l'engagement du psychanalyste à la neutralité et à la bienveillance<ref group="G">Modèle:P.479.</ref>. L’unique but de l’analyse est donc, par le travail élaboratif du patient et le travail interprétatif du psychanalyste, de supprimer le refoulement qui crée la répétition ; mais l'analysé ne peut prendre conscience du refoulement que si, auparavant, a été supprimée la résistance qui le maintient<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les cinq cas fondateurs
Freud réalise sa première analyse avec Dora, de son vrai nom Ida Bauer, qui nourrit dans deux rêves des fantasmes sexuels handicapants<ref group="B">Modèle:P.197-200.</ref>. Mais, en raison du transfert qui s'opère sur sa personne, Freud échoue à guérir Dora. Il ne reconnaît que plus tard, dans un post-scriptum, qu'il n'a pas su se rendre compte qu'il était l'objet transfériel de sa patiente amoureuse. Le cas Dora est décrit de décembre 1900 à janvier 1901, mais Freud ne publie son Fragment d'une analyse d'hystérie que quatre ans plus tard<ref group="B">Modèle:P.199.</ref>.
Freud accueille ensuite en analyse Ernst Lanzer, surnommé « l'homme aux rats ». Cette cure lui fournit un matériel clinique, notamment dans l'étude de la névrose obsessionnelle. Le patient entretient une culpabilité à la suite d'une punition paternelle pour s'être masturbé, le rendant névrosé<ref group="B">Modèle:P.200-203.</ref>. Un troisième cas fondateur de la pratique psychanalytique est celui d'Herbert Graf, surnommé « le petit Hans ». Ce dernier n'a cependant pas été analysé par Freud. L'enfant souffre d'une phobie du cheval, lié à une fixation psychoaffective au niveau du complexe d'Œdipe. Grâce à la compréhension de ce schéma psychique, Herbert est guéri de ses fantasmes<ref group="B">Modèle:P.204-206.</ref>. Un quatrième cas est célèbre en littérature psychanalytique : celui de Sergueï Pankejeff, dit « l'homme aux loups<ref group="B">Modèle:P.207-210.</ref> ». Enfin, avec Daniel Paul Schreber (« le président Schreber »), Freud examine les délires psychotiques et paranoïdes présents dans Mémoires d’un névropathe du magistrat<ref group="Freud">« Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d’un cas de paranoïa : Le président Schreber», 1911.</ref>.
Polémiques et débats
La question de l'homosexualité
Modèle:Article connexe Freud renonce progressivement à faire de l'homosexualité une disposition biologique ou une résultante culturelle, mais l'assimile plutôt à un choix psychique inconscient<ref>Modèle:Citation, in Modèle:Article.</ref>. En 1905, dans Trois essais sur la théorie sexuelle, il parle d'« inversion », mais, en 1910, dans Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci, il renonce à ce terme pour choisir celui d'« homosexualité ». Dans une lettre datant de 1919 écrite à la mère d'une jeune patiente, Freud explique : Modèle:Citation<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>. Cependant, dans l'ensemble de l'œuvre freudienne, il existe plusieurs théories et questionnements sur la naissance de l'homosexualité chez le sujet : l'homosexualité adulte y est présentée tantôt comme immature par blocage de la libido au stade anal, tantôt comme repli narcissique ou encore comme identification à la mère. Freud a en effet affirmé à une certaine époque que l'homosexualité résulte d'un Modèle:Citation<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>. Puis il a fini par conclure que l'homosexualité est un choix d'objet inconscientModèle:Référence nécessaire.
Selon Freud, l'homosexualité n'est pas l'objet de la cure analytique. Seule la culpabilité qui l'accompagne peut donner lieu à une névrose<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>. Enfin, dans une note de 1915 aux Trois essais sur la théorie sexuelle, il explique également que Modèle:Citation<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation conclut Élisabeth Roudinesco<ref>Modèle:Harvsp</ref>, même si cette question a divisé les psychanalystes. Cependant il faudrait distinguer l'homosexualité psychique chez tout être humain, de l'homosexualité agie<ref>Denis P. (1984) Homosexualité agie et homosexualité psychique, Les Cahiers du Centre de Psychanalyse et de Psychothérapie, 1984, 8.</ref>. Selon le critique Didier Eribon, les psychanalystes partageraient un Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref> qui se révèle par le choix conscient de l'utilisation du terme de «perversion» chez Lacan<ref>Modèle:Ouvrage</ref> alors que pour Daniel Borrillo, Freud et certains psychanalystes (tel Jacques Lacan) feraient œuvre d'homophobie en classant l'homosexualité parmi les « inversions »<ref group="F">Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Note. Cependant, il ne faut pas négliger que Freud est sorti de cette classification.
Culture et nature
Pour Freud, la culture (Modèle:Lang) désigne l'ensemble des institutions qui éloignent l'individu de l'état animal<ref group="C">Entrée « Civilisation (Modèle:Lang) », Modèle:P.309.</ref>. La nature correspond donc aux émotions, aux instincts, pulsions et besoins. L’être humain lutte en permanence contre sa nature instinctuelle et ses pulsions, qu'il tente de réfréner afin de vivre en société, sans quoi l’égoïsme universel amènerait le chaos. Pourtant, Freud opère une confusion constante dans ses écrits entre la civilisation d'une part et la culture d'autre part<ref group="C">Entrée « Civilisation (Modèle:Lang) », Modèle:P.310.</ref>. Plus le niveau de la société est élevé, plus les sacrifices de ses individus sont importants. En imposant la frustration sexuelle surtout, la civilisation a une action directe sur la genèse des névroses individuelles. Le texte de 1929, Malaise dans la civilisation, soutient la thèse que la culture est la cause principale de névrose et de dysfonctionnements psychiques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Par les règles claires qu’elle lui impose, la culture protège l'individu, même si elle exige des renoncements pulsionnels conséquents. Ces contraintes peuvent expliquer qu’il existe une rage et un rejet – souvent inconscients – vis-à-vis de la culture. En contrepartie, la culture offre des dédommagements aux contraintes et sacrifices qu'elle impose, à travers la consommation, le divertissement, le patriotisme ou la religion<ref group="C">Entrée « Civilisation (Modèle:Lang) », Modèle:P.310-311.</ref>.
Dans l'essai « Une difficulté de la psychanalyse » publié en 1917<ref group="Freud">Texte repris dans Introduction à la psychanalyse, Payot, coll. « Petite Bibliothèque », 1975, {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} partie, chapitre 18, Modèle:P.266-267.</ref>, et dans ses conférences d'introduction à la psychanalyse, écrites pendant la Première Guerre mondiale, Freud explique que l'humanité, au cours de son histoire, a déjà subi Modèle:Citation<ref group="C">Dans l'article de Panos Aloupis « Blessure narcissique », il s'agit en premier lieu de l'atteinte narcissique de l'individu à la suite de traumatismes pouvant porter sur l'intégrité du Moi ou Ego Modèle:P.215.</ref>. La première, explique-t-il, date du moment où Nicolas Copernic établit que Modèle:Citation. La deuxième, selon lui, a lieu quand la biologie moderne – et Darwin au premier chef – Modèle:Citation. Il ajoute : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon Freud, c'est le Modèle:Citation qui permet à l'homme d'évoluer culturellement<ref>Modèle:Article.</ref>.
Freud et la phylogenèse
S'appuyant sur les thèses de Charles Darwin, en 1912, dans Totem et Tabou, Freud explique que l'origine de l'humanité se fonde sur le fantasme d'une « horde primitive » dans laquelle a lieu le meurtre primitif du père comme acte fondateur de la société. Les hommes vivaient en hordes grégaires, sous la domination d'un mâle tout-puissant, qui s'appropriait les femmes du groupe et en excluait les autres mâles. Ces derniers commettent alors le meurtre du « Père primitif », parricide qui explique ensuite le tabou de l'inceste comme élément constitutif des sociétés. Dans Malaise dans la civilisation, Freud décompose l'évolution de l'humanité en trois phases : une phase animiste caractérisée par un narcissisme et un totémisme primaires d'abord, puis une phase religieuse marquée par la névrose collective et enfin une phase scientifique dans laquelle prédomine la sublimation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette conception d'héritage phylogénétique a été critiquée par les anthropologues, les historiens<ref>Modèle:Citation dans Modèle:Article.</ref> et invalidée par la biologie<ref>Modèle:Article, « résumé ».</ref>. Selon Plon et Roudinesco, il ne s'agit pour Freud que d'Modèle:CitaModèle:Sfn. Florian Houssier indique quant à lui que Modèle:Cita<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Freud et la religion
Se disant « incroyant », Modèle:Cita<ref>Modèle:Lien web</ref>, Freud est critique vis-à-vis de la religion. Athée convaincu<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, il estime que l’être humain y perd plus qu’il n’y gagne par la fuite qu’elle propose. Dans son premier écrit sur la religion, Actes obsédants et exercices religieux, publié en 1907, il explique que le cérémonial liturgique implique obligatoirement des « actes obsédants ». Il parle par conséquent de Modèle:Citation. Selon lui, la Modèle:Citation<ref>Modèle:Article.</ref>. Quant au lien que la pratique psychanalytique entretient avec la religion, et dans une lettre au pasteur Oskar Pfister du Modèle:Date-, Freud dit qu'Modèle:Citation<ref>Ernest Jones, La Vie et l’œuvre de Sigmund Freud, Paris, Puf, Modèle:T., 1961, Modèle:P..</ref>.
Avec L'Avenir d'une illusion (1927) Freud montre dans un premier temps que la civilisation doit faire appel à des valeurs morales pour garantir son intégrité et se protéger des penchants destructeurs individuels. Selon Quinodoz, Freud englobe dans ces valeurs morales Modèle:Cita Dans un second temps, Freud tient un dialogue avec un adversaire imaginaire (qui pourrait être le pasteur Pfister), en prenant comme modèle de religion le christianisme pratiqué en Occident. La publication de l'ouvrage provoqua, selon Quinodoz, Modèle:Cita<ref>Modèle:Harvsp, Modèle:P., chapitre « Religion et civilisation : pessimisme ou lucidité ? »</ref>. Selon Freud, l’humanité doit accepter que la religion n’est qu’une illusion pour quitter son état d’infantilisme, et il rapproche ce phénomène de l’enfant qui doit résoudre son complexe d’Œdipe : Modèle:Citation<ref group="Freud">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Clotilde Leguil note que Freud rapproche dans Le malaise dans la civilisation (1930) l'effet de la religion sur le psychisme de celui des stupéfiants. Freud situe sa thèse dans la filiation de celle de Marx qui pouvait affirmer non seulement qu'elle est l'Modèle:Cita, mais aussi que Modèle:Cita<ref>Marx Critique du droit politique hégélien, in Sur la religion, Paris, éditions sociales, 1975, Modèle:P.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Paul Ricœur surnomme d'ailleurs Marx, Nietzsche et Freud, Modèle:Cita, en ce qu'ils ont en commun d'avoir dénoncé l'illusion religieuse<ref name="Natanson2006">Modèle:Article.</ref>.
En 1939 paraît L'homme Moïse et la religion monothéiste<ref>Modèle:Article</ref>, dans lequel Freud développe la thèse que Moïse n'est pas juif mais un égyptien vouant un culte au dieu Aton. Freud admet que les bases de cette hypothèse historique sont fragiles ; il voulait d'ailleurs à l'origine donner comme titre à son essai : L'homme Moïse, un roman historique<ref>Modèle:Article</ref>. La parution de l'ouvrage a fait polémique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Freud face à l'antisémitisme
L'antisémitisme ne pèse pas d'une manière égale durant la vie de Freud, et ce au gré des changements politiques de l'Autriche et l'Allemagne au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Max Schur">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le sentiment antisémite joue un rôle déterminant à la fin de sa vie, lorsqu'il doit fuir l'Autriche devant la menace nazie. Avant la Première Guerre mondiale, comme le souligne Yerushalmi, « Je tiens à souligner que sa prise de conscience du phénomène précéda son entrée à l'université de Vienne, ou encore la fin du Burgerminister libéral et la montée de l'antisémitisme politique »<ref name="Yosef Hayim Yerushalmi">Modèle:Ouvrage.</ref>. À partir de 1917, la censure d'articles antisémites dans les journaux devient moins stricte et il devient habituel de voir traiter les Juifs de « profiteurs de guerre ». C'est en 1918 que l'antisémitisme atteint son comble, les Juifs devenant explicitement les boucs émissaires de tous les malheurs qui s'abattent sur l'Autriche<ref name="Jacques Le Rider">Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1933, les œuvres de Freud sont brûlées par les nazis, qui y voient une « science juive » (selon la formule du parti nazi<ref name="Goggin">Modèle:Ouvrage.</ref>) contraire à l'« esprit allemand » : Modèle:Citation<ref name="Mijolla">Modèle:Ouvrage</ref>. Avec l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, de nombreux psychanalystes ont dû cesser leur pratique ou émigrer quand ils n'ont pas été tués ou envoyés dans des camps de concentration parce qu'ils étaient juifs. La ségrégation s'est d'abord développée en Hongrie, notamment sous le régime de Miklós Horthy. Puis, elle s'est propagée en Allemagne dès les années 1920 et en Autriche. Dès lors, la plupart de ceux qui ont survécu ont émigré aux États-Unis (ainsi qu'au Royaume-Uni, en France, en Amérique du Sud, Max Eitingon quant à lui s'est exilé en Palestine)<ref name="Mijolla" />.
Henri Ellenberger a fait une étude approfondie de la situation des Juifs dans l'ensemble de la région et affirme que Freud aurait exagéré l'impact de l'antisémitisme dans sa non-nomination à un poste universitaire de professeur extraordinaire. Il argumente sa thèse de manière documentée<ref group="B">Modèle:P.377-379.</ref>. D'autres historiens considèrent qu'Ellenberger a minimisé le phénomène à Vienne<ref>Collectif, « Antijudaïsme et antisémitisme en Autriche du Modèle:17e au Modèle:20e siècle », dans Austriaca, Modèle:N°, décembre 2003, PUR, 2005.</ref>, qui élit comme maire Karl Lueger, ouvertement antisémite, en 1897. Le père de Freud avait été victime d'un acte antisémite, qu'il a raconté à son fils<ref>S. Freud, L'interprétation des rêves, 1900, PUF, Paris, 1967, Modèle:P.</ref>. Dès ses débuts, la psychanalyse freudienne a été accusée d'être une « science juive ». Martin Staemmler écrit, dans un texte de 1933 : Modèle:Citation<ref name="Mijolla" />. Pour Lydia Flem, Freud et Theodor Herzl, chacun à leur manière, répondent à la crise identitaire juive, le premier en imaginant une topique psychique, le second en rêvant d'un pays géographique pour le peuple juif<ref group="A">Freud fait par ailleurs parvenir à Herzl un exemplaire de L'Interprétation des rêves, Modèle:P.98-101.</ref>.
Sur le judaïsme et le sionisme
Élisabeth Roudinesco, dans un article de 2004 dans lequel elle étudie une Modèle:Citation évoque la position de Freud qui refuse, dans cette lettre, de soutenir publiquement la cause sioniste en Palestine et l'accès des juifs au mur des Lamentations, comme le lui avait demandé en 1930 Chaim Koffler, membre viennois du Keren Ha Yesod<ref name="ER">Élisabeth Roudinesco, « À propos d'une lettre inédite de Freud sur le sionisme et la question des lieux saints », Cliniques méditerranéennes, 2004/2 Modèle:N°, Modèle:P. Modèle:DOI Modèle:Lire en ligne</ref>. Elle rappelle dans cet article que la « judéité » de Freud, qu'il n'a, selon elle « jamais reniée », était une Modèle:Citation<ref name="ER"/>. Cette lettre, jugée peu favorable à la cause sioniste n'a pas été rendue publique, et est restée inédite<ref name="ER"/>, bien que, comme le rappelle Élisabeth Roudinesco, Freud ait eu Modèle:Citation. Il envoie d'ailleurs, le même jour, une lettre à Albert Einstein, dans laquelle il développe les mêmes idées d'Modèle:Citation dont Modèle:Citation et de Modèle:Citation<ref name="ER"/>.
À propos de la cocaïne
La découverte de l'alcaloïde de la plante de coca est contemporaine des recherches de Freud, qui cherche à l'utiliser pour la guérison psychique. En 1884, les laboratoires Merck confient à Freud la charge de mener des expérimentations sur la substance. Avant de créer la psychanalyse, Freud a étudié ce produit et a pensé pouvoir lui prêter toutes sortes d'indications médicales — notamment dans le traitement de la neurasthénie<ref name="Françoise Coblence">Modèle:Article.</ref>. Freud travaille sur les propriétés anesthésiantes de la cocaïne avec deux collègues, Carl Köller et Leopold Königstein, dès 1884. Cependant, il n'a pas le temps de tester son pouvoir narcotique et doit s'absenter de Vienne. Ses collègues poursuivent les expérimentations, notamment dans le cadre de la chirurgie oculaire, et finissent par présenter leur découverte devant la Société médicale de médecine de Vienne sans mentionner le rôle précurseur de Freud<ref>Modèle:Article. L'article a été traduit par L. Leplat sous le titre : « De l'emploi de la cocaïne comme anesthésique en ophtalmologie », dans Le Progrès Médical, 1884, Modèle:Vol.12, no 47, Modèle:P..</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Ouvrage prouve que Freud est le premier à réfléchir à un usage anesthésiant de la cocaïne.</ref>. Il poursuit ses recherches entre 1884 et 1887, et rédige plusieurs textes à ce sujet dont Modèle:Citation étrangère<ref group="Freud">Anthologie de textes de Sigmund Freud, préface de Charles Melman et de Jean-Louis Chassaing, Un peu de cocaïne pour me délier la langue, Max Milo Éditions, 2005, coll. « Essais et documents » Modèle:ISBN.</ref>.
Freud a consommé épisodiquement de la cocaïne, à partir de 1884<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref name="Françoise Coblence" />. À l'époque, cette substance, récente, n'est pas interdite, la consommation de divers produits à la cocaïne est chose courante (le Coca-Cola en contint jusqu'en 1903) et apparaissait à certains médecins américains comme une panacée<ref name="Jaccard">Modèle:Chapitre</ref>. Il en a également prescrit en application nasale jusqu'en 1895, date à laquelle il entame son auto-analyse et aurait arrêté d'en prendre lui-même<ref name="Françoise Coblence" />. Dans un article datant de 1886, le Modèle:Dr Albrecht Erlenmeyer met en garde la communauté médicale en termes précis, qualifiant la cocaïne de Modèle:Citation<ref>Modèle:Article, cité dans Modèle:Article.</ref>. Face aux critiques de plus en plus nombreuses, le Modèle:Dr Johann Schnitzler, dans un article de la revue Internationale Klinische Rundschau, en 1887, défend Freud, accusé d'en avoir propagé le recours. Ce dernier écrit un dernier article sur la cocaïne en 1887 et affirme que c'est le sujet qui est prédisposé et pas la drogue qui entraîne la toxicomanie<ref name="Jaccard"/>. Il se détourne ensuite totalement de son étude après avoir suggéré à son ami Ernest von Fleischl-Marxrow de l'utiliser pour guérir de sa morphinomanie. Freud espérait guérir son addiction par la cocaïne. Cependant, Fleischl von Marxow devient dépendant de la cocaïne, puis revient à la morphine et meurt prématurément à Modèle:Nobr, laissant Freud avec un très fort sentiment de culpabilité. Si le psychologue David Cohen parle d'addiction de Freud à la cocaïne et d'une consommation pendant une quinzaine d'années, selon Élisabeth Roudinesco et la philosophe et psychanalyste Françoise Coblence, il en a pris pendant onze ans, n'était pas dépendant au produit et ne connaissait pas le phénomène d'accoutumance (ni les cas signalés dans la littérature médicale contemporaine)<ref>Élisabeth Roudinesco, Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre, Modèle:P., Paris, Seuil, 2014</ref>,<ref name="Françoise Coblence" />. Les historiens Elizabeth M. Thornton (The Freudian Fallacy<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) et Modèle:Lien développent également la thèse d'une addiction de Freud à la cocaïne, qu'il a consommée jusqu'en 1896<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Occultisme et télépathie
Modèle:Article connexe Dans la trentième conférence des Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse (1933) « Rêve et occultisme », sujet Modèle:Citation d'après Alain de Mijolla eu égard à Modèle:Citation, Freud, qui a néanmoins pu observer le phénomène et en donne « quelques exemples d'observations, qui l'ont troublé, entre autres celle de Vorsicht/Forsyth », recommande en conséquence de Modèle:CitationModèle:Sfn,Modèle:Note. Il avait écrit auparavant en 1921 un texte, Modèle:Citation, lu aux membres du « Comité secret » et retrouvé dans ses manuscrits, qui fut publié en 1941 sous le titre Psychoanalyse und Telepathie dans les Gesammelte Werke<ref name="Notice_p100">Alain Rauzy, « Notice » à Freud, Psychanalyse et télépathie » (Psychoanalyse und Telepathie, 1921 pour l'écrit, 1941 pour la première publication), OCF.P Modèle:Vol. XVI : 1921-1923, Paris, PUF, Modèle:P. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>,Modèle:Note. L'article « Rêve et télépathie », écrit probablement en décembre 1921 et paru en 1922 dans la revue Imago, avait pour sous-titre « Conférence à la Société psychanalytique de Vienne », bien que les Minutes de Vienne n'en aient pas gardé la trace ; cette conférence ne fut sûrement pas prononcée<ref>Alain Rauzy, « Notice » à Freud, « Rêve et télépathie » (1921, OCF.P Modèle:Vol. XVI : 1921-1923, Paris, PUF, Modèle:P. Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>. « La signification occulte des rêves » (1925), troisième partie de Quelques suppléments à l'ensemble de L'Interprétation du rêve, avait été publié à la fois dans les Gesammelte Schriften, dans l'Almanach 1926 (paru en septembre 1925) et dans Imago<ref name="Notice Sor">Alain Rauzy, « Notice » à Freud, Quelques suppléments à l'ensemble de L'Interprétation du rêve (Einige Nachträge zum Ganzen der Traumdeutung, 1925 [1925i]), OCF.P Modèle:Vol. XVII : 1923-1925, Paris, PUF, 1992, Modèle:Isbn, Modèle:P.</ref>.
Si Freud s'est intéressé à l'occultisme Modèle:Incise comme nombre de ses contemporains, psychologues et autres savants, tels Pierre et Marie CurieModèle:Note, il a, d'après Roudinesco et Plon, Modèle:Cita et ce qu'il nommait Modèle:Cita, ce qui ne l'a pas empêché d'être fasciné par ce domaine et d'entretenir une ambivalence prononcée<ref name="R&P télé">Modèle:Ouvrage</ref>. Selon le psychiatre et psychanalyste Michel Picco, Modèle:Cita, intérêt Modèle:Cita à son époque et dont fait également part, de son côté, Pierre Janet par exemple<ref name="Picco" />. En revanche, Ernest Jones la rejetaitModèle:Note, et Freud lui écrit en 1926<ref name="Bernachon-2004">Modèle:Article.</ref> : Modèle:CitaModèle:Note.
L'ambivalence de Freud à l'égard de l'occultisme, la télépathie surtoutModèle:Note, se constate chronologiquement, comme le rapportent Roudinesco et Plon : il y est d'abord pressé par Jung, en 1909, le réprouve, puis par Ferenczi en 1910, qu'il encourage un temps, avant de condamner en 1913, au nom de la science, les expériences télépathiques<ref name="R&P télé"/> ; puis de 1920 à 1933, dans le contexte de l'institutionnalisation de l'IPA, mouvement qui met en son cœur le rationalisme positiviste et l'idéal de scientificité, au risque du scientisme, il s'y intéresse à nouveau et horripile Jones qui propose de bannir des débats de l'IPA toute recherche sur l'occultisme, ce que Freud accepte tout en rédigeant deux textes en 1921 et en prononçant une conférence en 1931 sur le sujetModèle:Note,<ref name="R&P télé"/>. Freud donne des exemples de situations prétendument occultes ou télépathiques en en proposant une interprétation proprement psychanalytique<ref name="R&P télé"/>,Modèle:Note. Cette ambivalence n'est pas à comprendre comme un rejet ou une adhésion à la télépathie pour elle-même mais comme le moyen d'une opposition passive de Freud à la politique de Jones qui soutient les Américains partisans d'une psychanalyse médicalisée, scientiste, contre l'analyse profane<ref name="R&P télé"/>. Ainsi, selon Roudinesco et Plon, Freud feint de croire à la télépathie, et en donne une interprétation psychanalytique au regard de la notion de transfertModèle:Note,<ref name="R&P télé"/>. Il est ainsi possible, selon Picco, qu'il emploie le terme par défaut d'un plus appropriéModèle:Note.
Critiques
Dissidences et schismes de la psychanalyse
Les principales querelles aboutissent, au cours du développement du mouvement psychanalytique, à des scissions majeures, d'abord celle d'Alfred Adler (qui fonde ensuite la psychologie individuelle), puis celle de Carl Gustav Jung, initiateur de la psychologie analytique. Les points théoriques de désaccord sont nombreux, liés à la libido, au complexe d'Œdipe ou encore à l'importance de la sexualité dans le psychisme. Ces controverses se situent dès les années 1907 et 1911. Nommés les « apostats » par Freud, Adler, le premier, puis Jung ensuite, s'opposent à la conception de la libido comme essentiellement d'origine sexuelle et qu'ils voient plutôt comme une « pulsion de vie » au sens large. Freud craint par-dessus tout que les dissidents ne détournent la théorie et la pratique psychanalytique. Paul-Laurent Assoun souligne en effet que tous deux disent vouloir remettre la psychanalyse dans la bonne direction, et la sauver du culte de la personnalité formé autour de Freud<ref group="G">Modèle:P.248-249.</ref>. La concurrence entre les diverses écoles, principalement entre le cercle viennois et l'école de Zurich de Jung, porte le coup le plus rude au jeune mouvement psychanalytique, et ce dès 1913, avec la défection de Jung. Les autres divergences internes se rapportent par exemple à la précocité du Surmoi telle que la décrit Melanie Klein ou Donald Winnicott<ref group="G">Modèle:P.708.</ref>,<ref group="G">Modèle:Citation, Modèle:P..</ref>, avec qui, en s'émancipant de l'héritage freudien tout en intégrant ses apports, commence le post-freudisme. L'opposition avec Wilhelm Reich porte elle essentiellement sur des différences foncières concernant la pratique de la cure psychanalytique, notamment à propos de la règle d'abstinenceModèle:Référence nécessaire.
Sur Freud et les Freud Wars
Longtemps, la plupart des ouvrages parlant de Freud se référaient presque exclusivement à la biographie d'Ernest Jones, critiquée pour ses aspects hagiographiques. Après les études critiques de Pierre Janet, de Karl Popper, de nouvelles recherches historiques ont été initiées par Henri Ellenberger. Des ouvrages ou dossiers d'autres auteurs plus critiques, voire nettement polémiques, se sont ensuivis, tels Le Dossier Freud : enquête sur l'histoire de la psychanalyse (2006) de Mikkel Borch-Jacobsen et Sonu Shamdasani, Le Livre noir de la psychanalyse (2005), Le Crépuscule d'une idole (2010) de Michel Onfray, ou encore Mensonges freudiens (2002) de Jacques BénesteauModèle:Référence nécessaire.
Une très grande collection des écrits originaux et des lettres freudiennes se trouve dans la Modèle:Lang de la Librairie du Congrès à Washington<ref>Modèle:Lien web, Modèle:P.58.</ref>.
Sur Freud en son temps
De son vivant, Freud a eu à faire face à des critiques<ref group="C">Modèle:P.661.</ref>.
Des contemporains, comme Karl Kraus et Egon Friedell, portèrent diverses critiques ; Kraus récuse l'interprétation sexuelle psychanalytique en littérature alors que Friedell qualifie la psychanalyse de « pseudo-religion juive » et de « secte »<ref>Modèle:Article.</ref>.
Paul Roazen publie quant à lui une étude sur les relations complexes entre Freud, Victor Tausk et Helene Deutsch. Tausk avait demandé une analyse à Freud, qui la lui avait refusée, avant de l'adresser à Deutsch. Cette dernière était alors elle-même en analyse chez Freud. Cette situation est abordée par Roazen, qui la met aussi en rapport avec les autres causes du suicide de Tausk<ref>Modèle:Citation, explique German Arce Ross dans « Le suicide maniaque de Victor Tausk », Cliniques méditerranéennes, 2/2002, no 66, Modèle:P.155-174, consultable en ligne sur cairn.info.</ref>.
Freud Wars aux États-Unis
Selon l'anthropologue Samuel Lézé, les Freud Wars, qu'il observe comme Modèle:Citation, sont une expression courante dans la Presse aux États-Unis entre 1993 et 1995 : il s'agit d'une Modèle:Citation dont curieusement l'objet Modèle:Citation, alors que pourtant, précise Lézé, la psychanalyse Modèle:Citation depuis au moins le milieu des années 1980 et que les facultés de psychologie ne l'enseignent plus<ref name="Lézé">Samuel Lézé, Freud Wars: Un siècle de scandales, Paris, Presses Universitaires de France / Humensis, 2017, Modèle:Lire en ligne, extraits e-book : Modèle:Lire en ligne.</ref>. Un remake a lieu en France dix ans plus tard entre 2005 et 2010 à l'occasion du Livre noir de la psychanalyse et surtout du Crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne de Michel Onfray<ref name="Lézé"/>. D'après Samuel Lézé, l'enjeu de cette « guerre des psys » dans les médias français et les essais critiques est politique en fait : Modèle:Citation<ref name="Lézé"/>.
Dans un compte-rendu de l'ouvrage de Lézé, Yannis Gansel affirme qu'Modèle:Cita<ref name="Gansel">Modèle:Article</ref>. D'après Gansel, Lézé décrit dans son livre Modèle:Citation<ref name="Gansel"/>. Le mouvement des anti-freudiens opère en effet sous deux aspects : celui d'une critique rationnelle (un débat) et celui d'une dénonciation morale correspondant à une dégradation<ref name="Gansel"/>. Pour Yannis Gansel, l’originalité du livre consiste à Modèle:Citation<ref name="Gansel"/>.
Les critiques théoriques
En France, la critique théorique est représentée par un ouvrage collectif et multidisciplinaire, Le Livre noir de la psychanalyse (2005), corpus d'articles publié sous la direction de Catherine Meyer, et qui reflète plusieurs décennies de critiques à l'encontre de Freud. La plupart des points critiques sont abordés, de la scientificité de la psychanalyse à la personnalité de Freud, en passant par les contradictions, la fabrication suspectée de cas psychopathologiques et de fausses guérisons<ref name="Krivine" />. Se basant sur des études épidémiologiques, selon ces auteurs la faible efficacité thérapeutique de la méthode psychanalytique par rapport à d'autres techniques psychothérapeutiques, comme les thérapies cognitivo-comportementales est mise en évidence. Cet ouvrage a suscité des réactions dans divers milieux psychiatriques, thérapeutiques et psychanalytiques, relançant ainsi des conflits d'intérêts sous-jacents. En réponse à ces critiques, la psychanalyste Élisabeth Roudinesco a dirigé un ouvrage intitulé Pourquoi tant de haine ? : anatomie du Livre noir de la psychanalyse (2005)<ref name="Krivine">Modèle:Article.</ref>. D’autres psychanalystes et psychiatres ont critiqué l'ouvrage<ref>International Journal of Psychoanalysis 87:5, 2006, Modèle:DOI</ref>,<ref>Annales Médico Psychologiques, volume 164 (2006) Modèle:DOI</ref>,<ref>Revue française de psychanalyse, volume 70, 2006</ref>.
Frank Sulloway a développé quant à lui dans Freud biologiste de l'esprit (1979) la thèse selon laquelle Freud aurait produit un modèle « cryptobiologique » dans le but de masquer ses théories biologiques reconnues comme déjà obsolètes à son époque par certains de ses partisans, tel Ernst Kris, afin de présenter la psychanalyse comme une théorie révolutionnaire et originale<ref>Modèle:Lien web, Modèle:P..</ref>. Jacques Lacan, quant à lui, estime que l’œuvre de Freud est à comprendre sous l'angle du langage et non sous celui de la biologie, affirmant notamment que « l'inconscient est structuré comme un langage »Modèle:Référence nécessaire.
L'essayiste et polémiste français Michel Onfray publie en avril 2010 Le Crépuscule d'une idole : l'affabulation freudienne, dans lequel il reproche notamment à Freud d'avoir généralisé son cas personnel, d'avoir été un médecin médiocre, d'avoir développé la théorie psychanalytique sans suivre une démarche scientifique, en mentant sur ses observations et sur les guérisons obtenues, aux seules fins d’assurer sa réussite personnelle et financière, et d'avoir fondé la communauté psychanalytique sur des principes quasi-sectaires. Il souligne également que Freud a signé une dédicace à Benito Mussolini et qu'il a écrit L'homme, Moïse et le monothéisme en plein essor du nazisme et de l'antisémitisme. L'intéressé reprend les critiques du freudisme connues et développées avant lui, en utilisant une grille d'interprétation d'inspiration nietzschéenne. En novembre 2010, il publie Apostille au crépuscule : pour une psychanalyse non freudienne, où il propose un modèle psychologique permettant de « dépasser » la psychanalyse freudienne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Le livre du neurologue Lionel Naccache, Le nouvel inconscient, montre clairement comment les processus cérébraux correspondent à ce qui, chez Freud, est l’inconscient en tant que « représentation non représentée »<ref name="BrèsF2b">Yvon Brès, « Freud aux deux bouts », Revue philosophique de la France et de l'étranger, vol. tome 133, no. 1, 2008, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Par contre, remarque le philosophe Yvon Brès, Naccache Modèle:Citation<ref name="BrèsF2b"/>. Pour Jacques Galinier, les travaux de Lionel Naccache sur les phénomènes d'amorçage sémantique inconscient ont démontré l'existence d'un inconscient cognitif qui ne saurait être assimilé à l'inconscient freudien<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
La théorie freudienne du rêve centrée sur la satisfaction hallucinatoire du désir dissimulé grâce aux mécanismes de déplacement, condensation et dramatisation a aussi été critiquée<ref group="F">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} J. Allan Hobson, Dreaming : a very short introduction, Oxford, 2002.</ref>, tant dans la fonction attribuée aux rêves que dans son processus. Selon le psychologue, sociologue et essayiste G. William Domhoff et le psychologue cognitiviste David Foulkes, l'idée selon laquelle l'association libre permet d'accéder au contenu latent du rêve est infirmée par des travaux de psychologie expérimentale qui ont conclu au caractère arbitraire de cette méthode<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Foulkes D., A grammar of dreams (1978), Basic Books, 1998 et Domhoff G.W., The scientific study of dreams, American Psychological Association, 2003</ref>.
D'après le neuroscientifique Winson en 1985, l’association libre de Freud est une méthode valide qui permet l'accès au contenu latent<ref>J. Winson, Brain and psyche, Double Day, New York, 1985, Modèle:P.</ref>. Le neuropsychiatre Allan Hobson a critiqué l’ouvrage de Domhoff en lui reprochant de méconnaître les mécanismes neurobiologiques qu'il étudie<ref>J. Allan Hobson, « Book Review: The Scientific Study of Dreams, by G. William Domhoff. APA Press, 2002 » in Dreaming, September 2003, Volume 13, Issue 3, Modèle:P.</ref> et Modèle:Lien remarque que Foulkes partage des points de vue avec la théorie de Freud, notamment qu'il existe un contenu latent et un contenu manifeste qui en est la transformation, et que cette transformation relève d'un langage à déchiffrer<ref>Modèle:Citation Drew Westen, Psychologie : pensée, cerveau et culture, De Boeck Supérieur, 2000, Modèle:P.</ref>. Selon le neurologue Bernard Lechevalier, il y a compatibilité entre la conception psychanalytique du rêve et les neurosciences<ref>« Comment l’inconscient psychanalytique peut-il être perçu par un neurologue ? […] Quant au rêve, état original “ni veille, ni sommeil”, nous ne voyons pas d’obstacle neurologique à le considérer comme une forme de pensée particulière, non aléatoire, utilisant un mode symbolique correspondant à l’activation d’ensembles de réseaux préformés pendant les stades de sommeil paradoxal » in Séverine Lestienne et Françoise Lotstra « Neuroplasticité et inconscient, sujets d'articulation entre psychanalyse et neurosciences », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, 2/2009 (Modèle:N°), Modèle:P., Modèle:DOI</ref>. Le chercheur en neuroscience et prix Nobel Eric Kandel a émis quelques critiques vis-à-vis de la psychanalyse<ref>Modèle:Ouvrage</ref> mais concède qu'elle « représente encore la conception de l'esprit la plus cohérente et la plus satisfaisante intellectuellement »<ref>« Psychoanalysis still represents the most coherent and intellectually satisfying view of the mind » in Modèle:Article</ref>.
Les critiques religieuses et politiques
En 1952, le pape Pie XII prononce un discours devant les participants du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:| }} }} Congrès international de psychothérapie et de psychologie clinique qui reconnait la psychanalyse, mais relativise le pouvoir descriptif de ses concepts. Ainsi, si la psychanalyse décrit ce qui advient dans l'âme, elle ne peut prétendre décrire et expliquer ce que l'âme est pour autant<ref name="SPP">Modèle:Lien web.</ref>.
Avant la Révolution de 1917, la Russie est le pays où Freud est le plus traduit. Après la prise de pouvoir par les bolcheviks, il y eut des rapprochements entre la pensée de Freud et celle de Karl Marx. Cependant, par la suite, Modèle:Citation explique Eli Zaretsky<ref>Entretien d'Eli Zaretsky à propos de Sigmund Freud. La révolution de l'intime, dans le hors-série Le Monde, une vie, une œuvre, Modèle:P.72.</ref>. En 1949, Guy Leclerc publie dans L'Humanité l'article « La psychanalyse, idéologie de basse police et d'espionnage »<ref>Numéro du 27 janvier 1949.</ref>, dans lequel il considère la psychanalyse comme une science bourgeoise destinée à asservir les foules. Dès lors, après en avoir accepté l'importance avec le freudo-marxisme, le Parti communiste français commence sa campagne contre la psychanalyse, et plus largement contre la psychanalyse en France<ref name="SPP" />.
Les critiques épistémologiques
Une partie des critiques envers Freud et la psychanalyse porte sur la question de sa scientificité. Ludwig Wittgenstein a par exemple dit : Modèle:Citation Le philosophe Michel Haar (Introduction à la psychanalyse. Analyse critique, 1973) et les cognitivistes Marc Jeannerod et Nicolas Georgieff<ref>Article « Psychanalyse et science(s) », 2000.</ref> dressent le panorama de ces critiques tenant de l'épistémologie. Les critiques de Freud, à son époque et aujourd'hui, mettent en effet en cause tantôt la scientificité de sa démarche, sa méthodologie (notamment le faible nombre de cas, ou l'interprétation littéraire), son aspect hautement spéculatif également, son incohérence théorique, l'absence de validation expérimentale ou d'études cliniques rigoureuses (contrôlées et reproductibles), des manipulations de données et de résultats cliniques et thérapeutiques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dans La Psychanalyse à l'épreuve (1992), Adolf Grünbaum explique que Freud ne démontre rien sur le plan scientifique : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Bien que critique envers la psychanalyse, Grünbaum s'oppose par ailleurs à un autre détracteur des travaux de Freud : Karl Popper. Ce dernier explique que : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le critère de sa falsifiabilité (sa « réfutabilité » en d'autres termes) occupe l'essentiel de leur débat. Contrairement à Popper qui regarde la psychanalyse comme non réfutable donc pseudo-scientifique, Grünbaum pense que certaines assertions psychanalytiques peuvent être testées, comme le lien supposé par Freud entre paranoïa et refoulement de l'homosexualité (si le second était bel et bien la cause nécessaire de la première, des sociétés moins homophobes devraient connaître une prévalence moins importante de paranoïa)Modèle:Référence nécessaire.
À l'endroit de la notion de « falsification » chez Popper qui lui ferait rattacher la psychanalyse Modèle:Citation, le psychanalyste Jean Laplanche objecte que Freud Modèle:Citation<ref name="JLmt">Jean Laplanche, « La psychanalyse: mythes et théorie », dans: Jean Laplanche, Entre séduction et inspiration : l'homme, Paris, PUF, 1999, Modèle:P.Modèle:ISBN.</ref>. Selon lui, c'est Modèle:Citation, que Freud Modèle:Citation<ref name="JLmt"/>. Laplanche évoque aussi l'accueil par Freud de l'objection de Melanie Klein, qui « falsifie » la théorie freudienne de l'héritage chez un individu de la sévérité du Surmoi des parents, à laquelle elle oppose au contraire son observation clinique Modèle:Citation<ref name="JLmt"/>. Jean Laplanche s'inscrit ainsi en faux contre l'assertion selon laquelle l'interprétation psychanalytique Modèle:Citation<ref name="JLmt"/>.
Selon Vannina Micheli-Rechtman, les critiques de Grünbaum et Popper ne prennent pas assez en compte l'épistémologie propre à la psychanalyse<ref>« De la même manière, la contestation du caractère falsifiable de la psychanalyse par Popper, ou du caractère scientifique de la psychanalyse par Grünbaum, repose en grande partie sur une démarche délibérément extérieure au champ propre de la psychanalyse. Là encore, ces démarches pourraient sembler légitimes si la psychanalyse ne possédait pas sa propre épistémologie. On regrettera que celle-ci soit si souvent absente de ces débats. » in Vannina Micheli-Rechtman « L'efficacité de la psychanalyse : une question épistémologique », Figures de la psychanalyse 1/2007 (Modèle:N°), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Ainsi, la psychanalyse est avant tout « une pratique de communication et une pratique de soin », selon Daniel Widlöcher, qui rappelle cette phrase de Lacan « "la psychanalyse est une science des actions humaines au même titre qu’un certain nombre de sciences des actions". C'est-à-dire que c’est une pratique d’actions (on fait quelque chose avec quelqu’un d’autre) et de cela on déduit des généralités qu’on va élaborer comme des modèles. La psychanalyse construit des modèles » descriptifs au même titre que la science économique<ref>Marie-Frédérique Bacqué « Questions à Daniel Widlöcher », Le Carnet Psy 8/2005 (Modèle:N°), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne. L'auteur ajoute « Est-ce qu’on a jamais demandé à un ministre des finances de s’assurer qu’il y avait eu une étude randomisée avec vérification en double-aveugle pour savoir quelle attitude était meilleure que telle autre ? Jamais ! Les économistes utilisent des modèles, ces modèles sont plus ou moins pertinents, et les gestionnaires de l’économie, pour des raisons d’opportunisme, de prise en compte d’un contexte individuel (la situation dans une société donnée à un moment donné), disent “on va se servir de tel modèle, ça va mieux marcher que tel autre modèle” : on fait un modèle à la Keynes, ou on fait un modèle néo-libéral, et on l’exploite, on se comporte en fonction de ce modèle. Et bien, la psychothérapie et la psychanalyse en particulier se comportent en fonction de modèles. »</ref> ou d'autres sciences sociales, comme l'ethnologie<ref>Markos Zafiropoulos « Psychanalyse et pratiques sociales ou la preuve par la psychanalyse », Recherches en psychanalyse 1/2004 (no 1), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne. DOI : 10.3917/rep.001.0097. L'auteur parle « d' "Archilien" entre la psychanalyse et les sciences sociales, trouvant son expression la plus achevée dans la formule de Lévi-Strauss saisissant la psychanalyse comme une science sociale ».</ref>. Elle n'en adopte pas moins la même rationalité que la rationalité scientifique, comme le montre, par exemple, Jean-Michel Vappereau<ref>Jean-Michel Vappereau, « Psychanalyse et sciences ; du fondement du discours de l’analyse », in Analyse Freudienne, « Éthique de la déliaison », Modèle:N°, Printemps automne 1998, L'Harmattan, 1999. Modèle:P. et suiv.</ref>. Mais là où les sciences expérimentales évacuent la subjectivité pour atteindre l'objectivité, la psychanalyse s'attache à ce qui est propre à structurer la subjectivité, à travers un objet (l'inconscient) et un protocole (le « divan ») qui lui sont propres et parfaitement rationnels<ref>Michel Lapeyre et Marie-Jean Sauret, « La psychanalyse avec la science », Cliniques méditerranéennes 1/2005 (no 71), Modèle:P..Modèle:Lire en ligne. DOI : 10.3917/cm.071.0143.</ref>.
Chronologie rapide
- 1856 : naissance à Freiberg en Moravie, actuelle République tchèque.
- 1860 : la famille Freud s'installe à Vienne.
- 1881 : Freud obtient son diplôme de médecine à l'université de Vienne.
- 1883 : Freud étudie le cas « Anna O», porté à sa connaissance par Josef Breuer.
- 1885 : Freud séjourne dans le service de Jean-Martin Charcot à la Salpêtrière.
- 1886 : Freud s'établit comme médecin à Vienne et épouse Martha Bernays.
- 1895 : Freud commence son auto-analyse et découvre l'Œdipe.
- 1896 : première utilisation du terme « psychanalyse ».
- 1899 : publication de L'Interprétation des rêves.
- 1905 : parution de Trois essais sur la théorie sexuelle.
- 1908 : Freud et ses disciples fondent la Société viennoise de psychanalyse.
- 1920 : Freud élabore la seconde topique de l'appareil psychique.
- 1938 : après l'annexion de l'Autriche par les nazis, Sigmund Freud s'exile en Angleterre.
- 1939 : Freud meurt à l'âge de Modèle:Nobr, à Maresfield Gardens, Hampstead, Londres.
Œuvres
Traductions
Modèle:Article détaillé La toute première traduction d'un texte de Freud en français Modèle:Citation<ref name="MijollaIp">Modèle:Chapitre.</ref> est celle de L'Intérêt de la psychanalyse, publié en 1913 à Bologne dans la revue italienne Scientia<ref name="Notice IntP" />,<ref name="Jones">Ernest Jones, La vie et l'œuvre de Sigmund Freud, 2 / Les années de maturité 1901-1919 (New York, 1955), traduction française d'Anne Berman (1961), Paris, PUF, 4e édition: 1988 , Modèle:Isbn, Modèle:P..</ref>,<ref group=note>Dans une note d'Ernest Jones, il est indiqué : Modèle:Citation.</ref>. Le texte y est Modèle:Citation<ref name="MijollaIp"/>.
Par la suite, les premières traductions d'articles de Freud en français l'ont été notamment par Henri Hoesli pour la Revue française de psychanalyse. Les traductions de livres, parfois recueils d'articles, sont éditées par de nombreux éditeurs : Payot, Gallimard, PUF, Alcan. Anne Berman a été par exemple la traductrice de plusieurs ouvrages de Freud, d'Anna Freud et de Ernest Jones. Les Presses universitaires de France ont publié de 1988 à 2019 les Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse sous la direction scientifique de Jean Laplanche. Cette traduction a été objet de controverses, du fait de ce que Laplanche définit comme Modèle:Citation, mais que ses contradicteurs voient comme un exercice formaliste, comportant des néologismes qui en rendent la compréhension difficile<ref>Modèle:Article.</ref>. Le volume Traduire Freud (1989) tente d'expliquer et de justifier les principes auxquels se réfère cette grande entreprise d'une nouvelle traduction des Œuvres complètes de Freud en France.
En allemand, dix-sept volumes sont parus entre 1942 et 1952, intitulés Modèle:Lang. En anglais, vingt-quatre volumes paraissent entre 1953 et 1974 sous le titre de Standard Edition. En 2010, la situation des traductions des œuvres change radicalement puisque les écrits de Freud sont entrés dans le domaine public<ref>Modèle:Article.</ref>.
Listes chronologiques des textes freudiens (choix)
Modèle:Article connexe Les écrits de Freud traduits en français, présentés ci-dessous avec la première année de publication en langue allemande entre parenthèses, peuvent être répertoriés d'après plusieurs sources bibliographiques situées dans des ouvrages sur Freud, dont par exemple la bibliographie établie par Élisabeth Roudinesco<ref>Recension des ouvrages et articles (hors correspondances) établie d'après une bibliographie établie par É. Roudinesco : Modèle:Ouvrage</ref> et celle établie par Jean-Michel Quinodoz<ref>Jean-Michel Quinodoz, Modèle:Ouvrage Modèle:Lire en ligne et Modèle:Ouvrage Bibliographie: Modèle:Lire en ligne </ref>. Avec les nouvelles traductions aux PUF des Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse — OCF.P (1988-2019), les écrits psychanalytiques de Sigmund Freud sont aujourd'hui disponibles en français dans leur totalité : l' Index général (Modèle:Vol.) comporte une « Bibliographie de Freud » complète des écrits de Freud traduits dans les vingt volumes précédents des OCF.P où ils sont classés dans l'ordre chronologique de leur rédaction en allemand et de leurs premières parutions<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Écrits de la période prépsychanalytique
La période prépsychanalytique comprend les écrits de Freud datant de sa formation médicale et de ses premiers travaux.
- « Écrits sur la cocaïne » (Über Coca, 1884 [3]), « Contribution à la connaissance des effets de la coca » (1885), regroupés avec d'autres articles et la correspondance sur ce même sujet dans Modèle:Ouvrage. Retraduit en Un peu de cocaïne pour me délier la langue, Max Milo Éditions, 2005 Modèle:Isbn
- Contribution à la conception des aphasies : une étude critique (1891), Paris, Puf, 1996 Modèle:ISBN
- « Charcot » (1893) in Résultats, idées, problèmes, Paris, Puf, 1984
Écrits de la période de la cure cathartique
- Études sur l'hystérie (en collaboration avec Josef Breuer) (1895), Paris, Puf, 2002 Modèle:ISBN
La première topique
- L'Interprétation du rêve (1900), Paris, PUF, OCF.P IV, 2005 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, 2010, coll. "Quadrige".
- Sur le rêve (1901), Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1990 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, OCF.P, V, Modèle:P..
- Psychopathologie de la vie quotidienne (1901), Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, OCF.P, V, Modèle:P..
- « Fragment d’une analyse d’hystérie » (Dora) (1905) in Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1966 ; Paris, PUF, OCF.P, VI.
- Trois essais sur la théorie sexuelle (1905), Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1989 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, OCF.P, VI; Paris, PUF, coll. "Quadrige", 2010, Modèle:ISBN
- Le mot d'esprit et sa relation à l'inconscient (1905), Paris, Gallimard, Folio, 1992 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, OCF.P, VI.
- Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de Jensen (1907), Paris, PUF, 2007 Modèle:ISBN.
- « Analyse d'une phobie d'un petit garçon de cinq ans » (Le petit Hans) (1909) in Cinq psychanalyses, Paris, Gallimard, 1935 ; Paris, PUF, OCF.P, IX, Modèle:P..
- « Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle » (L'homme aux rats) (1909) in Cinq psychanalyses, Paris, Gallimard, 1935 ; Paris, PUF, OCF.P, IX, Modèle:P..
- Cinq leçons sur la psychanalyse (1910), Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 Modèle:ISBN.
- « À propos de la psychanalyse dite "sauvage" » (1910) réédité sous le titre : La question de l'analyse profane, Paris, Gallimard, Folio, 1998 Modèle:ISBN.
- Un souvenir d'enfance de Léonard de Vinci (1910), Paris, Gallimard, Folio Bilingue, 2003 Modèle:ISBN.
- « Remarques psychanalytiques sur l’autobiographie d'un cas de paranoïa » (Le président Schreber) (1911) in Cinq psychanalyses, Paris, Gallimard, 1935 ; Paris, PUF, OCF.P, X, Modèle:P..
- « La dynamique du transfert » (1912) in La technique psychanalytique, Paris, PUF, 2007, coll. « Quadrige Grands textes » Modèle:ISBN.
- Totem et Tabou (1912), Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 Modèle:ISBN ; Paris, PUF, OCF.P, XI, Modèle:P..
- L'Intérêt de la psychanalyse (1913) traduit par Paul-Laurent Assoun dans S. Freud, Résultats, idées, problèmes I, Paris, PUF,, 1985, Modèle:P.; « L'intérêt que présente la psychanalyse », traduit par François Robert, dans Œuvres complètes de Freud / Psychanalyse, Paris, PUF, OCF.P Modèle:Vol. XII : 1913-1914, Paris, PUF, Modèle:Isbn, Modèle:P..
- « Le Moïse de Michel-Ange » in L'inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, 1985.
- « Pour introduire le narcissisme » (1914) in Œuvres complètes de Freud, vol. XII, 1913-1914, Paris, PUF, 2005 Modèle:ISBN.
- « Remémoration, répétition, et élaboration » (1914) in La technique psychanalytique, Paris, PUF, 2007, coll. « Quadrige Grands textes » Modèle:ISBN.
- « Extrait de l’histoire d’un névrose infantile » (l'homme aux loups) (1914) in Cinq psychanalyses, Paris, PUF, 1954 ; Paris, PUF, OCF.P, XIII, Modèle:P..
- Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique (1914) in Œuvres complètes, Modèle:Vol.12 (1913-1914), Paris, PUF, 2005 Modèle:ISBN.
- « Considérations actuelles sur la guerre et la mort » (1915) in Essais de psychanalyse, Paris, Payot, 1981 ; Actuelles sur la guerre et la mort, OCF.P Modèle:Vol. 13 : 1914-1915, Paris, PUF, 1988 Modèle:ISBN, 1994 Modèle:ISBN, 2005 Modèle:ISBN, Modèle:P..
- Métapsychologie (1915-1917), Puf, 2010 Modèle:ISBN de nombreux articles dont « Deuil et mélancolie » (1917)<ref name="Quinodozchrono">Modèle:OuvrageModèle:Lire en ligne</ref> ; Paris, PUF, OCF.P, XIII, Modèle:P..
- Vue d'ensemble des névroses de transfert : un essai métapsychologique (1915-1917), Paris, Gallimard, 1985 Modèle:ISBN<ref name="Quinodozchrono"/>.
- Introduction à la psychanalyse (1916-1917), Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 Modèle:ISBN.
- « Une difficulté de la psychanalyse » (1917) in L'inquiétante étrangeté et autres textes, Paris, Gallimard Folio, 1985 Modèle:ISBN.
- « On bat un enfant. Contributions à l'étude de la genèse des perversions sexuelles » (1919) in Névrose, Psychose et Perversion, Paris, PUF, 1973.
- « L'inquiétante étrangeté » in L'inquiétante étrangeté et autres essais, Paris, Gallimard, 1985 Modèle:ISBN.
La seconde topique
- Au-delà du principe de plaisir (1920) in Essais de psychanalyse, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2004 Modèle:ISBN ; OCF.P, XV, Modèle:P..
- Psychologie des masses et analyse du moi (1921), Puf, coll. Quadrige Grands textes, 2010, Modèle:ISBN ; OCF.P, XVI, Modèle:P..
- « De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité »<ref>De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité Partie 1</ref>,<ref>De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité partie 2</ref>,<ref>De quelques mécanismes névrotiques dans la jalousie, la paranoïa et l'homosexualité partie 3</ref> (1922).
- Le Moi et le Ça (1923), Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2010 ; OCF.P, XVI, Modèle:P..
- « L’organisation génitale de la vie sexuelle infantile » (1923) ; OCF.P, XVI, Modèle:P..
- « Le problème économique du masochisme » (1924) in Œuvres complètes, tome XVII, 1923-1925, Puf Modèle:ISBN.
- Ma vie et la psychanalyse (1925) (retraduit par F. Cambon sous le titre Sigmund Freud présenté par lui-même, Paris, Gallimard, 1984).
- « Résistances à la psychanalyse » (1925).
- « Note sur le "Bloc-notes magique" » (1925).
- « La négation » (1925).
- « Quelques conséquences psychiques de la différence anatomique entre les sexes » (1925).
- Inhibition, symptôme et angoisse (1926), Puf, 2005 Modèle:ISBN ; OCF.P, XVII, Modèle:P..
- La question de l'analyse profane (1926), d'abord traduit par Marie Bonaparte en 1928 sous le titre Psychanalyse et médecine, retraduit en 1985, Folio - Gallimard, 1998 Modèle:ISBN).
- « Le fétichisme » (1927).
- L'avenir d'une illusion (1927), Puf, 2004 Modèle:ISBN ; OCF.P, XVIII, Modèle:P..
- Malaise dans la civilisation (1930) in Le Malaise dans la Culture, Puf, 2004 Modèle:ISBN ; OCF.P, XVIII, Modèle:P..
- « Sur la sexualité féminine » (1932).
- Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse (Neue Folge der Vorlesungen zur Einführung in die Psychoanalyse, 1933) in Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse (1984), Gallimard, 1989 Modèle:ISBN, OCF.P Modèle:Vol.19 : 1931-1936, Paris, PUF, Modèle:P. Modèle:Isbn.
- Pourquoi la guerre ? (1933) en collaboration avec Albert Einstein, Rivages, 2005 Modèle:ISBN, en ligneModèle:Pdf
- « Analyse terminée et analyse interminable » (1937) in Œuvres complètes - psychanalyse : volume 20 : 1937-1939, (OCF) Puf, 2010, Modèle:ISBN. Traduit aussi sous le titre « L’analyse finie et l’analyse infinie », in L’analyse finie et l’analyse infinie suivi de Constructions dans l’analyse, Quadrige, Puf, 2019.
- « Un mot à propos de l’antisémitisme » (1938) in Œuvres complètes - psychanalyse : volume 20 : 1937-1939, (OCF) Puf, 2010, Modèle:ISBN.
- Moïse et le monothéisme (1939) in L'homme Moïse et la religion monothéiste, Gallimard, 1993, Modèle:ISBN ou in Œuvres complètes - psychanalyse : volume 20 : 1937-1939, (OCF) Puf, 2010, Modèle:ISBN.
- Abrégé de psychanalyse (1940), Puf, 2001 Modèle:ISBN.
Correspondances
- Sigmund Freud, Correspondance (1873-1939), Édition d'Ernst L. Freud avec la collaboration de Jean-Pierre Grossein, traduction d'Anne Berman, Collection Connaissance de l'Inconscient, Gallimard, 1966. Nouvelle édition augmentée, Gallimard, 1979. Présentation sur le site de l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Sigmund Freud, Karl Abraham, Correspondance complète : 1907-1925, Paris, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », 2006 Modèle:ISBN
- Cartes postales, notes & lettres de Sigmund Freud à Paul Federn (1905-1938), traduit de l’allemand par Benjamin Lévy, avec la collaboration de C. Woerle pour la transcription, Introduction par le Groupe de travail Paul Federn (F. Houssier, D. Bonnichon, A. Blanc et X. Vlachopoulou), Les éditions d'Ithaque, 2018, Modèle:ISBN
- Sigmund Freud, Sándor Ferenczi, Paris, Calmann-Lévy :
- Correspondance 1908-1914, Modèle:T., 1996 Modèle:ISBN
- Correspondance 1914-1919, Modèle:T., 1997.
- Correspondance. 1920-1933 Les années douloureuses, Modèle:T., 2000 Modèle:ISBN
- Sigmund Freud, Ernest Jones, Correspondance complète, 1908-1939, Paris, PUF, 1998, coll. « Histoire de la psychanalyse », Modèle:ISBN
- Sigmund Freud, Oskar Pfister, Correspondance avec le pasteur Pfister, 1909-1939, Gallimard, 1966, Paris, Gallimard, 1991, coll. « Tel », Modèle:ISBN.
- Lou Andreas-Salomé, Correspondance avec Sigmund Freud : 1912-1936, Paris, Gallimard, 1970 Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud, Carl-Gustav Jung, Correspondance 1906-1914, Paris, Gallimard, 1992 Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud, Ludwig Binswanger, Correspondance, 1908-1938, Paris, Calmann-Lévy, 1995 Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud, Stefan Zweig, Correspondance, Paris, Rivages, 1991, coll. « Petite Bibliothèque Rivages » Modèle:N°, 2013 Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud et Romain Rolland, correspondance 1923-1936, Paris, PUF, 1993 Modèle:ISBN
- Lettres à Fliess,
- dans : La naissance de la psychanalyse (1956) : Lettres à Wilhelm Fliess, notes et plans (1887-1902), suivi de l' Esquisse pour une psychologie scientifique, réédition Paris, PUF, 2009, Modèle:ISBN
- Sigmund Freud, Lettres à Wilhelm Fliess 1887-1904, Édition complète établie par J. M. Masson, traduction de Françoise Kahn et François Robert, Paris, PUF, 2006 Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage.
- Lettres de famille de Freud et des Freud de Manchester, Paris, PUF, 1996, Modèle:ISBN.
- « Correspondance inédite avec Ernst Simmel 1918 », Psychanalyse à l'Université, 1983, Modèle:ISSN.
- Stéphane Michaud (dir.), Correspondances de Freud, Paris, Presse Sorbonne nouvelle, 2007 Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud, Max Eitingon, Correspondance 1906-1939, Paris, Hachette, 2009, Modèle:ISBN.
- Sigmund Freud, Lettres à ses enfants, Paris, Aubier, 2012.
- Sigmund Freud et Minna Bernays, Correspondance 1882-1938, Paris, Le Seuil, 2015.
- Sigmund Freud et Eugen Bleuler, Lettres 1904 -1937, Gallimard, coll. « Connaissance de l'inconscient », 2016. Modèle:ISBN
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Sigmund Freud, Martha Bernays,
- Die Brautbriefe [Les « lettres de fiançailles »], Bd 1 (Juni 1882-Juli 1883), Sei mein, wie ich mir's denke, Gerhard Fichtner, Ilse Grubrich-Simitis, Albrecht Hirsmüller (éd.), Francfort, Fischer Verlag, 2011, Modèle:ISBN Présentation chez l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Unser Roman in Fortsetzungen. Die Brautbriefe Bd. 2, Sigmund Freud, Brautbriefe, Band 2, Herausgegeben von: Gerhard Fichtner, Ilse Grubrich-Simitis, Albrecht Hirschmüller, Fischer Verlag, 2013, Modèle:Isbn. Présentation chez l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Warten in Ruhe und Ergebung, Warten in Kampf und Erregung, Die Brautbriefe Bd. 3, Sigmund Freud, Brautbriefe, Band 3, Herausgegeben von: Gerhard Fichtner, Ilse Grubrich-Simitis, Albrecht Hirschmüller, Fischer Verlag, Modèle:Isbn, 2015, Présentation chez l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Spuren von unserer komplizierten Existenz, Die Brautbriefe Bd. 4, Sigmund Freud, Brautbriefe, Band 4, Herausgegeben von: Gerhard Fichtner, Ilse Grubrich-Simitis, Albrecht Hirschmüller, Fischer Verlag, 2019, Modèle:Isbn. Présentation chez l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Modèle:Ouvrage.
Freud dans la culture
Cinéma et Web
Dans son éditorial à un numéro de la revue Topique sur le thème de « L'image de la psychanalyse au cinéma », Sophie de Mijolla-Mellor s'interroge sur la manière dont le cinéma a pu Modèle:Citation, non sans avoir rappelé les craintes de Freud pour qui une représentation plastique des abstractions théoriques par l’art cinématographique ne pouvait être qu'infidèle<ref name="Top131">Sophie de Mijolla-Mellor, « Éditorial », Topique, 2015/2 (n° 131), Modèle:P.. DOI : 10.3917/top.131.0005. Modèle:Lire en ligne</ref>. Alors qu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le statut social de la psychanalyse aussi bien que sa validité épistémologique sont remis en question, une étude des représentations de la psychanalyse au cinéma, dit-elle, Modèle:Citation<ref name="Top131"/>.
Modèle:Citation, mais c'est plutôt le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle qui se montre inventif pour restituer à l’écran la réalité d’une séance analytique<ref name="TrichetMarion">Yohan Trichet, Élisabeth Marion, « La pratique analytique de Freud à l’écran selon John Huston, Benoît Jacquot et David Cronenberg », Bulletin de psychologie, 2017/1 (Numéro 547), Modèle:P.. DOI : 10.3917/bupsy.547.0059. Modèle:Lire en ligne.</ref>. Ainsi s'expriment Yohan Trichet et Élisabeth Marion, qui ont choisi de commenter Freud, passions secrètes de John Huston (Modèle:Lang, 1962), Princesse Marie (2003) de Benoît Jacquot et A Dangerous Method de David Cronenberg (2011), où ces deux derniers cinéastes mettent en scène la pratique de Freud avec deux célèbres patientes devenues psychanalystes, Marie Bonaparte et Sabina Spielrein<ref name="TrichetMarion"/>. Dans Modèle:Lang de Cronenberg, d'après un scénario et une pièce de théâtre de Christopher Hampton, Freud est incarné par Viggo Mortensen. Selon Francis Drossart, la Modèle:Citation de la relation entre Carl Gustav Jung et son analysante Sabina Spielrein, fut probablement à l’origine du texte de Freud sur « l'amour de transfert » (1915)<ref>Sigmund Freud, Observations sur l’amour de transfert (1915), tr.fr. Paris, PUF, 1954.</ref>,<ref name="Drossart">Francis Drossart, « A dangerous method, un film de D. Cronenberg », Topique, 2015/2 (n° 131), Modèle:P.. DOI : 10.3917/top.131.0047. Modèle:Lire en ligne</ref>.
Documentaires
- Sigmund Freud - l'invention de la psychanalyse (1997) consiste en deux documentaires de 55' réalisés par Élisabeth Kapnist et écrits avec Élisabeth Roudinesco, diffusion sur France 3 et Arte<ref>Modèle:Article</ref>.
- Dans Sigmund Freud un juif sans Dieu (2019), réalisé par David Teboul, le cinéaste s’est penché sur le cas Freud : son film Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Littérature
- Modèle:Ouvrage : Shepherd compare les méthodes respectives de Sherlock Holmes et de Freud<ref>Modèle:Lien, Michael Shepherd: Obituary, Psychiatric Bulletin, (1996), 20, Modèle:P..</ref>.
- Modèle:Ouvrage<ref>Présentation sur le site de l'éditeur Modèle:Lien web.</ref>
- Modèle:Ouvrage<ref>Présentation en ligne, quatrième de couverture Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Astronomie
Musées Freud
- Maison natale de Sigmund Freud de Příbor en République tchèque.
- Musée Sigmund Freud de Vienne en Autriche
- Freud Museum de Londres au Royaume-Uni
Notes et références
Notes
Sources utilisées
Œuvres de Sigmund Freud
- Sigmund Freud, « XXXIe Conférence », dans Nouvelles conférences d'introduction à la psychanalyse, Paris, Gallimard, 1984 ; « XXXIe Leçon. La décomposition de la personnalité psychique », Nouvelles suite des leçons d'introduction à la psychanalyse (1932 [1933]), in OCF.P, Modèle:Vol.19 : 1931-1936, Paris, PUF, 1995 Modèle:ISBN ; 2004 Modèle:ISBN, Modèle:P..
- Autres œuvres de Freud citées
Ouvrages de référence
Autres sources utilisées
Ouvrages cités mais non utilisés
Annexes
Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale
Bibliographie complémentaire
Modèle:Article détaillé Modèle:Légende plume
Biographies
(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs:)
- Modèle:Ouvrage
- Adam Phillips, Devenir Freud, Édition de l'Olivier, coll. "Penser / Rêver", 2014.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Stefan Zweig, Sigmund Freud : La guérison par l'esprit, 1931; Éditions Le livre de poche, 2010
Études sur son œuvre
(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)
- Theodor Adorno, La psychanalyse révisée (1946), traduction de J. Le Rider, suivi de Jacques Le Rider, L'allié incommode, Paris, Éditions de l'Olivier, Collection: « Penser, rêver », 2007, Modèle:Isbn, Modèle:Lire en ligne
- Didier Anzieu, L'auto-analyse de Freud — et la découverte de la psychanalyse, Paris, P.U.F., Modèle:1re : 1959, Nouvelle édition: 1975. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- David Bakan, Sigmund Freud and the Jewish Mystical Tradition, 1958, traduction française Freud et la tradition mystique juive Éditions Payot, 1964;
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- André Bourguignon, Pierre Cotet, Jean Laplanche, François Robert, Traduire Freud, Paris, PUF, 1989, Modèle:ISBN.
- Yvon Brès,
- « Freud au ras des pâquerettes. Une psychanalyse psycho-neurologique ? », Psychanalyse à l'université Modèle:Vol., Modèle:N°, 1994, Modèle:P.. Modèle:Plume
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- « Freud aux deux bouts », Revue philosophique de la France et de l'étranger, vol. tome 133, no. 1, 2008, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne. Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Chapitre.
- Marcela Montes de Oca, Benoît Servant, « Argument : La psychanalyse dans la culture », Revue française de psychanalyse, 2017/2 (Vol. 81), Modèle:P., DOI : 10.3917/rfp.812.0321. Modèle:Lire en ligne
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage
- Jean-Michel Quinodoz,
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Ouvrage
- Jacques Sédat, « La “méthode” freudienne : avant tout, un “chemin” », Figures de la psychanalyse, 2015/1 (n° 29), Modèle:P.. DOI : 10.3917/fp.029.0133. Modèle:Lire en ligne
- Modèle:Article
- Jacques Sédat, « Le “grand âge” de Freud » (Chapitre 5), dans Collectif, sous la dir. de Céline Racin, Catherine Caleca et Philippe Gutton, Le vieillissement saisi par le soin. Psychanalyse et vieillissement, Éditions in press, 2021, Modèle:P.Modèle:Isbn. Présentation et extrait de l'ouvrage sur le site de l'éditeur [4]
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Émissions de radio
Documentaires
Études critiques
(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs :)
- Marie-Frédérique Bacqué « Questions à Daniel Widlöcher », Le Carnet Psy 8/2005 (Modèle:N°), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Pierre-Henri Castel, Modèle:Lien web
- Modèle:Article. Modèle:Plume
- Modèle:Article Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Michel Lapeyre et Marie-Jean Sauret, « La psychanalyse avec la science », Cliniques méditerranéennes 1/2005 (no 71), Modèle:P..Modèle:Lire en ligne. DOI : 10.3917/cm.071.0143. Modèle:Plume
- Jean Laplanche, « La psychanalyse: mythes et théorie », dans : Jean Laplanche, Entre séduction et inspiration : l'homme, Paris, PUF, 1999, Modèle:P.Modèle:ISBN. Modèle:Plume
- Samuel Lézé,
- L'autorité des psychanalystes, Préface de Richard Rechtman, Paris, PUF, 2010, Modèle:Isbn, présentation sur le site de l'éditeur Modèle:Lire en ligne
- Freud Wars: Un siècle de scandales, Paris, Presses Universitaires de France / Humensis, 2017, Modèle:Lire en ligne, extraits e-book : Modèle:Lire en ligne. Modèle:Plume
- Vannina Micheli-Rechtman « L'efficacité de la psychanalyse : une question épistémologique », Figures de la psychanalyse 1/2007 (Modèle:N°), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Claire Pagès, « Une guerre psychologique. À propos de : Samuel Lézé, Freud Wars. Un siècle de scandales », Recension Philosophie du 15 janvier 2018, site : « La vie des idées » (Collège de France), consulté le Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne
- Modèle:Ouvrage Modèle:Plume
- Modèle:Ouvrage
- Jean-Michel Vappereau, « Psychanalyse et sciences ; du fondement du discours de l’analyse », in Analyse Freudienne, « Éthique de la déliaison », Modèle:N°, Printemps automne 1998, L'Harmattan, 1999. Modèle:P. et suiv. Modèle:Plume
- Markos Zafiropoulos, « Psychanalyse et pratiques sociales ou la preuve par la psychanalyse », Recherches en psychanalyse 1/2004 (no 1), Modèle:P.. Modèle:Lire en ligne. DOI : 10.3917/rep.001.0097 Modèle:Plume
Articles connexes
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Textes de Freud sur Internet Archive
- Modèle:Lien web.
- {{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Modèle:Librivox author
- Textes de Freud sur Les classiques des sciences sociales
- Modèle:Cz Photographies du lieu de naissance de Sigmund Freud en République tchèque
- Modèle:Lien web
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