Il est le fondateur du mouvement sioniste au congrès de Bâle en 1897 et l'auteur de Modèle:Langue (L'État des Juifs<ref group="N">La traduction en français de Modèle:Langue est L'État des Juifs. Le titre a souvent été mal traduit en L'État juif (qui serait, en allemand, Modèle:Langue), créant ainsi une ambiguïté fondamentale au cœur du sionisme lui-même : faut-il créer un État pour les Juifs, qui puisse les défendre, en accord avec la conception selon laquelle seul un État-nation propre peut fournir une protection adéquate à tel ou tel peuple ; ou faut-il créer un « État juif », donc religieux et non laïque ?</ref>) en 1896.
Il est aussi le fondateur du Fonds pour l'implantation juive pour l'achat de terres en Palestine , alors territoire géré par l'Empire ottoman. Il est l'un des premiers à mettre en place l'idée d'un État national pour les juifs.
Theodor Herzl est né dans le quartier juif de Budapest, capitale de la Hongrie , caractérisée par son cosmopolitisme très important. La ville abrite une population juive nombreuse, qui représente 20 % de ses habitants, aussi certaines personnes nommaient-ils la ville « Judapest »<ref>Modèle:Article.</ref>. Outre son prénom de Theodor, il porte aussi les prénoms juifs de « Binyamin Zeev »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est scolarisé dès l'âge de six ans dans une école juive traditionnelle où il reçoit une instruction religieuse et où il apprend l'hébreu (jusqu'à ses dix ans).
En 2006, un ouvrage écrit par Georges Wiesz apporte de précieux renseignements sur le milieu d'origine et le sens profond de la judéité possédée par Theodor Herzl, qui fut aidé financièrement par ses parents, pour la diffusion de ses idées sionistes.
En 1889, il épouse Julie Naschauer, du même milieu que lui. Le mariage est malheureux en dépit de la naissance de trois enfants (deux filles et un fils)<ref name="Laurens" />.
Vie professionnelle
Docteur en droit de formation, Herzl commence par écrire des pièces de théâtre puis devient journaliste et part à Paris comme correspondant de 1891 à 1896 (voir plaque commémorative ci-contre, située rue Cambon). Il rentre après à Vienne et devient directeur littéraire du plus grand et du plus prestigieux quotidien viennois, la Modèle:Langue.
Affaire Dreyfus et naissance du sionisme
Herzl était au début si peu tenté par le sionisme qu'en 1894 il n'hésitait pas à écrire les lignes suivantes en faisant le compte-rendu pour La Nouvelle Presse Libre d'une pièce d'Alexandre Dumas fils, La Femme de Claude, où un certain Daniel encourageait les Juifs à revenir à la terre de leurs ancêtres :
Modèle:Citation bloc
Herzl dira plus tard que l'affaire Dreyfus a motivé son engagement<ref>Modèle:Harvsp. Voir texte en ligne</ref>, même si cela n'apparaît pas dans son journal. En tant que correspondant à Paris du journal Modèle:Langue, il suit l'Affaire depuis le premier procès de Dreyfus<ref group="N">« Theodor Herzl avait eu à Paris une aventure qui l'avait bouleversé, il avait vécu une de ces heures qui changent complètement une existence : il avait assisté en qualité de correspondant à la dégradation publique d'Alfred Dreyfus, il avait vu arracher les épaulettes à cet homme pâle, qui s'écriait : « Je suis innocent. » Et à cette seconde, il avait été persuadé dans sa conscience la plus intime que Dreyfus était innocent et qu'il n'était chargé de cet abominable soupçon de trahison que parce qu'il était juif ». Le Monde d'hier, Stefan Zweig</ref>. Herzl est venu assister à la dégradation du Capitaine Alfred Dreyfus dans la Cour de l'École Militaire à Paris le 5 janvier 1895. C'est à cette époque qu'il estime absolument nécessaire la constitution d'un Modèle:Citation, thèse qu'il reprend dans son livre L'État des Juifs (Modèle:Langue), écrit en 1896.
Le débat autour du titre français du livre intitulé Der Judenstaat bute sur certaines particularités linguistiques. Faut-il alors traduire « Modèle:Langue » — qui figure d'ailleurs en sous-titre de l'ouvrage de Herzl, « Modèle:Langue » — par « la question des Juifs » et non par « la question juive » ? Soulignons que Herzl surveilla de très près la parution française de son ouvrage et qu'il n'ignorait pas que le titre de l'éditeur français fut L'État Juif alors qu'une traduction stricte aurait dû être L'État des Juifs et non L'État juif, tout comme en anglais: « Modèle:Langue ».
Il y expose les trois principes fondamentaux du sionisme : l'existence spécifique du peuple juif ; l'impossibilité de son assimilation par d'autres peuples ; d'où la nécessité de créer un État particulier, qui prenne en charge le destin de ce peuple. À ces trois fondements du sionisme, le Premier Congrès sioniste de Bâle de 1897 ajoute un quatrième : le droit des Juifs à s'installer en Palestine, terre colonisée et gérée par l'Empire ottoman depuis 1517.
Contrastant avec l'opinion répandue selon laquelle l'affaire Dreyfus aurait joué un rôle central dans la prise de conscience d'Herzl, certains (comme Shlomo Avineri, professeur de sciences politiques à l'université hébraïque de Jérusalem et ancien directeur général du ministère des Affaires étrangères israélien), affirment que « quiconque chercherait dans le journal [de Herzl] — pourtant riche en introspection et fourmillant de références historiques – un quelconque indice de la centralité de l'affaire Dreyfus dans le réveil de l'identité juive [de Herzl], ou son développement vers le sionisme, serait extrêmement déçu »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web.</ref>. Une telle affirmation tend à faire penser que l'affaire Dreyfus n'aurait pas eu un impact Modèle:Langue sur la conscience de Herzl.
Pourtant, comme cela est écrit plus haut, il est couramment admis que l'affaire Dreyfus a été un « coup de tonnerre » pour Théodore Herzl. Cependant, Claude Klein, dans son ouvrage intitulé Essai sur le sionisme, estime que « la réalité est évidemment bien loin de cette fiction ». Selon ce dernier, la « question juive » et l'antisémitisme n'ont jamais cessé de hanter Théodore Herzl.
En Modèle:Date, il se rend à Istanbul , alors capitale de l' Empire ottoman<ref name="JE">Modèle:Lien web.</ref> et à Sofia en Bulgarie<ref name="JE" /> pour rencontrer des délégations juives. À Londres, le groupe des Macchabées l'accueille froidement mais il fut reçu chaleureusement par des sionistes de l'Modèle:Langue de Londres et reçut alors un mandat d'encadrement de leur part. Au cours des six mois suivants, ce mandat est approuvé par toutes les autres organisations juives sionistes qui existaient alors, et ce dans le monde entier<ref name="JE" />. Le nombre de ses partisans augmente alors nettement.
En 1897, sur ses fonds personnels, il fonde à Vienne l'hebdomadaire Modèle:Langue. Il souhaite organiser à Munich le premier rassemblement mondial des sionistes mais alors les rabbins rassemblés lui refusent la tenue de cette réunion. En conséquence, il choisit la Suisse et organise le Premier congrès sioniste à Bâle en 1897, dont il est élu président, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1904<ref name="JE" />.
En 1898, il commence une série de voyages et d' initiatives politiques afin d'obtenir un soutien des grandes puissances de l'époque afin de créer le futur Etat, pour les Juifs. Il est reçu par l'empereur Modèle:Monarque à plusieurs reprises<ref name="JE" />, à partir du Modèle:Date<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il participe à la première conférence de La Haye , relative au droit humanitaire.
En Modèle:Date, il rencontre pour la première fois le sultan ottoman Modèle:Monarque<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, pour négocier des terres de Palestine. Herzl propose d'effacer, avec le concours de banquiers juifs, les dettes impériales en échange de la Palestine mais celui-ci lui répond : « Les terres de Palestine appartiennent au peuple ottoman, pas à moi. Je n'en vendrai aucune portion, elles ont été conquises par le sang du peuple ottoman. Si vous voulez les prendre, il faudra que vous nous déchiquetiez.».
En 1902-1903, Herzl est invité à témoigner devant la Commission royale britannique sur l'immigration des étrangers. Cette occasion lui permet de se retrouver en contact étroit avec les membres du gouvernement britannique, notamment avec Joseph Chamberlain, à l'époque secrétaire d'État aux colonies, par l'intermédiaire duquel il négocie avec le gouvernement égyptien, une charte pour l'installation des Juifs dans la région d'Al Arish, dans la péninsule du Sinaï, jouxtant le sud de la Palestine<ref name="JE" />. À la suite de l'échec de ce projet, qui l'a conduit au Caire, il reçoit en Modèle:Date, par l'intermédiaire de Modèle:Lien une offre de la part du gouvernement britannique afin de faciliter l'implantation d'une grande colonie juive de peuplement, avec gouvernement autonome et sous souveraineté britannique en Afrique de l'Est<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et connue sous le nom de Projet Ouganda.
Le Modèle:Date, il note dans ces carnets que l'État du Congo était suffisamment vaste pour accueillir son projet<ref>Alain Gresh, De quoi la Palestine est-elle le nom ?, édition Les Liens qui libèrent, 2010.</ref>.
À cette occasion, Herzl présente des propositions pour l'amélioration de la situation des juifs en Russie. Il propose à Plehve une véritable alliance : « Soutenez mon projet, je vous débarrasserai de vos révolutionnaires juifs »<ref>Journal, 1895-1904 de Theodor Herzl, Modèle:T., Modèle:P. - Modèle:ISBN.</ref>. En marge du sixième Congrès sioniste, Herzl contacte Khaym Jitlovsky, organisateur de l'Union des socialistes-révolutionnaires russes à l'étranger Modèle:Incise et lui propose l'appui de Von Plevhe qui attribuerait une charte au mouvement sioniste, en échange d'un engagement des révolutionnaires juifs à cesser leur lutte contre le gouvernement tsariste pour une durée de quinze ans<ref>Bernard Sucheky (citant Jitlovsky et Tchernov), "Sionistes-Socialistes", "Sejmistes" et "Poaleï-Tsion" en Russie. Les premières années, 1905-1906, Paris, EHESS, 1979-1980.</ref>. Il publie la déclaration russe et présente l'offre britannique, connue sous le nom de « Projet Ouganda » devant le sixième Congrès sioniste qui se tient à Bâle, en Modèle:Date- et son projet remporte alors la majorité des votants (295 contre 178 et Modèle:Nombre)Modèle:Référence nécessaire ; il doit, ensuite, étudier cette offre, malgré le très mauvais accueil de l'offre par la délégation des sionistes russes et polonais.
En 1905, après enquête, le Congrès sioniste décide de décliner l'offre du Royaume-Uni et s'engage à créer un État national juif sur les anciens territoires des royaumes de Judas et d'Israël, soit la Palestine d' alors, devenue ottomane<ref>Modèle:Lien web.</ref> depuis sa conquête par les forces ottomanes en 1517.
Fin de vie
Mort à Edlach, village rattaché à la commune de Reichenau an der Rax en Basse-Autriche, le 3 juillet 1904, de faiblesse cardiaque aggravée par une pneumonie<ref>Modèle:Lien web</ref>, Herzl avait demandé à être enterré en Palestine quand le peuple juif y aurait fondé un État indépendant. Le Modèle:Date, son corps, celui de ses parents, Yaakov et Jeannette, et sa sœur Pauline, sont inhumés au Mont Herzl à Jérusalem : Herzl avait d'abord été inhumé au Cimetière de Döbling, à Vienne (voir photo de la sépulture dans l'encadré)<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.
Son cercueil est recouvert d'un drap<ref>Modèle:Lien web</ref> bleu et blanc orné d'une étoile de David entourant un lion de Juda et de sept étoiles d'or rappelant la proposition originale faite en 1897 d 'Herzl pour un drapeau de ce genre, qui aurait pu être celui de de l'État juif<ref name="English: Bodenheimer's and Herzl's 1897 drafts of the Zionist flag, compared to the final version used at the 1897 First Zionist Congress">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name=":0" />.
En 1897, Herzl réunit à Bâle, avec l'aide de Max Nordau, le premier congrès sioniste. À cette occasion, il ébauche le dessin du drapeau sioniste<ref name="English: Bodenheimer's and Herzl's 1897 drafts of the Zionist flag, compared to the final version used at the 1897 First Zionist Congress" />.
Les assises de l'Organisation sioniste mondiale sont établies et il la présidera jusqu'à sa mort, le 3 juillet 1904 près de Vienne.
Le 15 juillet 1904, Max Nordeau écrit dans l'Écho sioniste:
Modèle:Début citationLe peuple juif avait produit un homme admirablement européen et en même temps un Juif enthousiaste, qui avait la passion du progrès le plus radical et un merveilleux sens historique, qui était poète et homme d'état pour l'idée juive; qui était président, orateur, organisateur, rêveur, homme d'action, prudent où il pouvait, téméraire où il devait l'être; prêt à tous les sacrifices et même au martyre en ce qui le concernait, et d'une indulgence, d'une patience inépuisable pour les autres; fier, noble, plein de dignité, et modeste pourtant, et fraternel avec les plus simples et les plus humbles<ref>l'Écho sioniste; 15 juillet 1904; page: 123; [1]</ref>Modèle:Fin citation
L'État des Juifs, suivi de Essai sur le sionisme par Claude Klein, sous le titre de De l'État des Juifs à l'État d'Israël, La Découverte, 2003 Modèle:ISBN
Nouveau pays ancien : Modèle:Langue précédé de Retour à Altneuland : la traversée des utopies sionistes par Denis Charbit, Éditions de l'Éclat, 2004 Modèle:ISBN
En 1902, il publie Altneuland (Le Pays ancien-nouveau), roman à travers laquelle il décrit une utopiesioniste. Il y décrit une Palestine transformée en État d'essence juive, mais démocratique, dans lequel les non-juifs disposeraient des mêmes droits fondamentaux.
Il insiste sur le droit de vote à travers la description d'une campagne électorale. Dans son livre, les Arabes, en plus de disposer du droit de vote, occupent des postes-clés. Herzl pensait que les Arabes accepteraient sans difficulté l'autorité coloniale ; cela s'exprime dans son récit par le personnage de Rachid Bey qui accueille amicalement les colons<ref>Joseph A. Massad, La persistance de la question palestinienne, La Fabrique éditions, 2009.</ref>. Il réagit à l'occasion à certaines déclarations de colons, quand l'un prétend que les Juifs ont amené l'agriculture en Palestine : il rétorque qu'elle existe en Palestine depuis fort longtemps<ref>Claude Klein, deux fois Modèle:Nombre Israël, sur Editionsdufelin.com.</ref>. L'utopie est brisée par le personnage de Geyer, un migrant fraichement arrivé dans le pays et qui fonde un parti nationaliste juif. Lors de la campagne électorale, Geyer milite pour la suppression du droit de vote des non-juifs. Ses opposants avancent des arguments en faveur du droit pour tous sur base d'arguments universalistes mais aussi sous couvert de textes religieux hébraïques (« Il y aura une même loi parmi vous, pour l’étranger comme pour l’indigène » - Modèle:Nobr)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Langue sur Haaretz.com, par Shlomo Avineri le 9 février 2009.</ref>.
Lieux lui rendant hommage
Herzl est un personnage iconique pour le Sionisme et l’Israel. De nombreux lieux portent le nom Herzl ou meme Theodor en son honneur.
Dans le film The Big Lebowski, le personnage de Walter Sobchak interprété par John Goodman y fait allusion en entrant au bowling: « If you will it, it is no dream! » ("Si tu le désires vraiment, ce n'est pas un rêve !").
André Chouraqui, Théodore Herzl, Éditions du Seuil ; rééd : Un visionnaire nommé Herzl, Robert Laffont, 1991
Serge-Allain Rozenblum, Theodor Herzl, Paris : Éditions du Félin, 2001
Charles Zorgbibe, Theodor Herzl : L'aventurier de la terre promise, Paris, Éditions Tallandier, coll. « Biographies-Figures de proue », 420 Modèle:P., 2001
Stefan Zweig, En souvenir de Theodor Herzl, in "Hommes et destins", Éditions Belfond, 1999
Till R. Kuhnle, "L’émulation du monde ancien : 'Altneuland' de Theodor Herzl", dans Le travail de réécriture dans la littérature de langue allemande au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (= Modèle:Nobr), Lille : Université Modèle:Nobr 143-157,2002
Denis Charbit, "Retour à Modèle:Langue : traversées de l'utopie sioniste", dans Theodor Herzl, "Modèle:Langue" Nouveau pays ancien, Paris : éditions de l'éclat, 2004