Alfred Dreyfus

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité militaire Alfred Dreyfus (Modèle:IPA-fr), né à Mulhouse le Modèle:Date de naissance- et mort à Paris le Modèle:Date de mort-, est un officier français d'origine alsacienne et de confession juive. Il a été victime, en 1894, d'une machination judiciaire qui est à l'origine d'une crise politique majeure de la [[Troisième République (France)|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} République]], l'affaire Dreyfus (1894-1906). Durant ces années de troubles, une large partie de l'opinion française se divise entre dreyfusards et anti-dreyfusards.

Biographie

Famille

Alfred Dreyfus est issu d'une vieille famille juive installée en Alsace depuis plusieurs siècles. Son grand-père était un modeste commerçant de Rixheim, non loin de Mulhouse. Son père, Raphaël Dreyfus, créa à Mulhouse une petite filature de coton et les affaires prospérant, il y ajouta une usine de tissage. Il permit ainsi à sa famille de faire partie de la bourgeoisie mulhousienne. Raphaël se maria avec Jeanne Libmann-Weill, le couple eut neuf enfants, dont sept survécurent. Alfred Dreyfus est le benjamin de la famille<ref>Modèle:Lien web</ref>, il passa son enfance dans la maison familiale rue du Sauvage puis dans une maison cossue, rue de la Sinne, à Mulhouse. Sa mère étant tombée malade à la suite de sa naissance, sa sœur aînée Henriette fut pour cet enfant timide comme une seconde mèreModèle:Sfn.

La quiétude de la vie familiale est perturbée par la guerre franco-allemande de 1870, la défaite française et la perte de l'Alsace-Lorraine. Après la signature du traité de Francfort, l'Alsace-Moselle est annexée par l'Empire allemand en 1871. Mosellans et Alsaciens ont cependant la possibilité de garder la nationalité française mais ils doivent dans ce cas quitter leur domicile et partir pour la France. En 1872, les Dreyfus optent pour la nationalité française et quittent l'Alsace.

La famille s'installe d'abord à Bâle, en Suisse, puis, en 1873, Alfred Dreyfus est envoyé poursuivre ses études à Paris, où il passe le baccalauréat et entre au collège Sainte-Barbe pour préparer le concours d'entrée à l'École polytechnique. Il est reçu, à 19 ans, Modèle:128e sur 235Modèle:Sfn.

Alfred Dreyfus épouse, le Modèle:Date-, Lucie Hadamard (Modèle:Date--Modèle:Date-), issue d'une famille aisée de diamantaires originaire de Metz. Le couple a deux enfants : Pierre (Modèle:Date--Modèle:Date-) et Jeanne (Modèle:Date--Modèle:Date-)Modèle:Sfn.

Début de carrière militaire

Fichier:Alfred Dreyfus - fiche Polytechnique.png
Fiche matricule d'Alfred Dreyfus à l'École polytechnique.

Il entre à l'École polytechnique en 1878, à 19 ans<ref>Modèle:Lien web.</ref>,Modèle:Sfn. En 1880, il en sort Modèle:128e sur 235, et accède, avec le grade de sous-lieutenant, à l'École d'application d'artillerie de Fontainebleau.

Au tournant des années 1880, la grande majorité des officiers généraux sont légitimistes ou bonapartistes. L'état-major reste attaché à l'ordre moral, et hostile à la République et à la démocratie, perçues par beaucoup d'officiers comme hostiles à l'armée.

Alfred Dreyfus reste deux ans à Fontainebleau, où il est bien noté par ses supérieurs. Le Modèle:Date-, il est nommé lieutenant au Modèle:31e régiment d'artillerie du Mans. À la fin de 1883, il est affecté aux batteries à cheval de la [[1re division de cavalerie (France)|Modèle:1re division de cavalerie]] de Paris. L'appréciation de ses supérieurs est élogieuse : « intelligent […], consciencieux […], zélé […], officier plein d'entrain, très hardi cavalier, instruit, intelligent, excellent lieutenant de batterie à cheval […], meilleur lieutenant du groupe des batteries ». En Modèle:Date-, il est nommé capitaine au [[21e régiment d'artillerie|Modèle:21e régiment d'artillerie]], détaché comme adjoint à l'École centrale de pyrotechnie militaire de Bourges. Dans le même temps, il prépare les examens d'admission à l'École de guerre, où il est reçu le Modèle:Date-, la veille de son mariage.

Officier stagiaire à l'état-major

Alfred Dreyfus entre à l'École de guerre à l'automne 1890. Les appréciations de ses supérieurs sont une nouvelle fois excellentes. En novembre 1892, il en sort avec la mention « très bien », classé Modèle:9e sur 81. Il est ainsi appelé en tant que stagiaire à l'état-major de l'armée, au ministère de la Guerre, le Modèle:Date-, avec le grade de capitaine. En tant que stagiaire, il passa successivement dans chacun des bureaux de l’état-majorModèle:Sfn.

À partir de 1892, dans son journal, La Libre Parole, Édouard Drumont, laissant libre cours à son antisémitisme, mène une vigoureuse campagne contre la présence d'officiers juifs dans l'armée française. Or, Alfred Dreyfus ne bénéficie pas du soutien d'officier de haut rang, ni d'homme politique. Sa fortune personnelle, son origine alsacienne et juive, susciteraient jalousie et méfianceModèle:Sfn.

En Modèle:Date-, la section de « statistique »Modèle:Note (en réalité le service d'espionnage et de contre-espionnage de l'armée), soustrait à l’ambassade d'Allemagne un bordereau révélant qu'il existe un traître dans l'armée française (il s'agit de Ferdinand Walsin Esterhazy, comme il le sera révélé plus tard). Alfred Dreyfus, dont l'écriture ressemble à celle du bordereau, apparaît rapidement comme le suspect idéal pour plusieurs raisons : les ambitions politiques et la crainte d'être « débarqué » du ministre de la Guerre Auguste Mercier<ref>Modèle:Oriol.</ref>, et l'antisémitisme de l'état-major et singulièrement du service de « statistique ».

Procès et condamnation de 1894

Le Modèle:Date-, il est arrêté et incarcéré à la prison du Cherche-Midi pour espionnage au profit de l'Allemagne. Il passe en conseil de guerre à Paris le Modèle:Date- ; le procès se déroule à huis clos. Dreyfus est défendu par un avocat pénaliste talentueux, Edgar Demange, de confession catholique, choisi par son frère Mathieu. Cet avocat tente de démontrer à la Cour l'insuffisance des charges pesant sur l'accusé puisque les différentes expertises en écritures produites se contredisent ; l'une de celles-ci a été effectuée par Bertillon.

Mais, contre toute attenteModèle:Sfn, Dreyfus est condamné le Modèle:Date- à l'unanimité pour trahison, « à la destitution de son grade, à la dégradation militaire, et à la déportation perpétuelle dans une enceinte fortifiée », c'est-à-dire au bagne en Guyane. Il n'est pas condamné à mort, cette peine ayant été abolie pour les crimes politiques depuis 1848.

Pour les autorités, la presse et le public, les quelques doutes d'avant procès sont dissipés. Son cas est évoqué devant la Chambre des députés et il ne trouve alors aucun défenseur, pas même en la personne de Jean Jaurès qui le condamne à la tribune ou de Clemenceau, les deux soulignant que la peine de mort venait d'être appliquée à un jeune soldat insolent en vertu du Code de justice militaireModèle:Sfn.

Dégradation

Fichier:Degradation alfred dreyfus.jpg
Le traître : Dégradation d'Alfred Dreyfus, dessin d'Henri Meyer, Le Petit Journal, Modèle:Date-.

Alfred Dreyfus est dégradé le Modèle:Date-, dans la cour d'honneur de l'École militaire de Paris, devant une foule hostile.

À 9 heures, encadré par une escouade de six artilleurs sabre au clair et accompagné par un lieutenant de la Garde républicaine, le capitaine Dreyfus, sabre à la main et revolver en sautoir, avance sous un roulement de tambour, au centre d'un carré formé de quatre mille soldats (chacun des régiments de la garnison de Paris a envoyé deux détachements, l'un de soldats en armes, l'autre de recrues) et où se tient le général Darras à cheval, grand officiant de la cérémonie, suivi du colonel Fayet, major de la garnison<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Entre deux détachements, une tribune spécialement aménagée est réservée aux invités, politiques, diplomates et journalistes accrédités, parmi lesquels Barrès, chantre du nationalismeModèle:Note, et Léon Daudet, polémiste antisémiteModèle:Note. Une foule de milliers de personnes, tenue à distance derrière les grilles de la cour Morland, crie notamment : « À mort Judas ! Mort au juif ! »Modèle:Sfn.

Le greffier du Conseil de guerre, M. Vallecalle, lit le jugement. Le général crie ensuite : Modèle:Citation. Dreyfus, les deux bras tournés vers l'armée, crie en écho Modèle:Citation L'adjudant Bouxin de la garde républicaine arrache les insignes de son rang, galons d'or du képi et des manches, épaulettes, boutons dorés de son dolman noir, bandes rouges du pantalonModèle:Note. Il brise le sabre sur une de ses cuisses et laisse tomber à terre les deux tronçons rompus. Entouré de quatre artilleurs, Dreyfus en guenilles, doit défiler autour de la place d'armes. La cérémonie dure quelque dix minutes<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Déportation et détention à l'île du Diable (Guyane)

Fichier:Alfred Dreyfus case 1 et 2.jpg
Les deux cases occupées par Dreyfus sur l'île du Diable.

Le Modèle:Date-, Alfred Dreyfus est embarqué sur le Ville-de-Saint-Nazaire, qui accoste à l'île Royale le 8 mars. Gardé secrètement sur l'île Royale, il pose pied sur l'île du Diable cinq jours plus tard.

Les conditions de détention sont pénibles : il est surveillé jour et nuit par des gardiens relevés toutes les deux heures. Il a interdiction de parler à ses geôliers, qui ne peuvent à leur tour lui parler. Sa liberté de mouvement est limitée aux Modèle:Unité à découvert entourant la case, local de Modèle:Dunité, où il loge. Lucie, son épouse, n'est pas autorisée à le rejoindre contrairement aux lois de 1872 et 1873Modèle:Sfn. Le climat équatorial est particulièrement éprouvant, chaleur et sécheresse alternant avec des pluies torrentielles.

À partir du Modèle:Date-, le prisonnier tient son journal mais l'interrompt le Modèle:Date- « tellement las, tellement brisé de corps et d'âme »Modèle:Sfn.

En Modèle:Date-, la nouvelle de son évasion, répandue par la presse britannique à l'instigation de Mathieu Dreyfus pour que son frère ne tombe pas dans l’oubli, est reprise par les journaux français mais démentie le lendemain. Néanmoins, par précaution, le ministre des Colonies, André Lebon, ordonne de faire construire une double palissade autour de sa case et de le faire mettre aux fers, la nuit, du Modèle:Date- au Modèle:Date-<ref>Modèle:Oriol</ref>. De jour comme de nuit, Dreyfus est consigné dans sa case.

Fichier:F. Hamel Stereoskopie Altona-Hamburg 1898 Dreyfuss auf der Teufelsinsel, Bildseite.tif
Dreyfus dans sa maison à l'île du Diable, 1898 (stéréoscopie vendue par F. Hamel, Altona-Hambourg, collection Fritz Lachmund).

Sa santé et son moral déclinent rapidement. Le bagnard Charles Benjamin Ullmo, qui occupe la case après Dreyfus, raconte que celui-ci disait parler aux requins et que ceux-ci venaient à l'appel. Il dort avec l'aide de calmants prescrits par le médecin des îles, écrit à sa femme, à son frère, au général de Boisdeffre, chef d'état-major des armées, au président de la République, alors que sa correspondance est inspectée minutieusement. Dans ses lettres, Dreyfus défend constamment son honneur, clame son innocence, demande la réouverture de l'enquête. Le courrier lui arrive avec deux mois de retard, certaines de ses lettres ne parviennent pas à sa femme et certaines lettres de son épouse ne lui sont pas transmises : elles sont, à partir de mars 1897, recopiées par « une main banale »Modèle:Sfn. Il remplit ses cahiers du nom de sa femme et de figures géométriquesModèle:Refnec. Tenu dans l'ignorance complète des progrès concernant son dossier, il n'essaie toutefois jamais de s'évader ou de tenter une quelconque violence à l'encontre des autorités du bagne.

« L'Affaire »

Modèle:Article détaillé

Fichier:Brochure Lazare.jpg
Brochure de Bernard Lazare sur l'affaire Dreyfus (1896).

En Modèle:Date-, le lieutenant-colonel Georges Picquart, devenu chef du service de renseignements (section de statistique) en Modèle:Date-, intercepte un document, le « petit bleu », qui ne laisse aucun doute sur les accointances de son auteur, le commandant Esterhazy, avec l'ambassade d'Allemagne. Il découvre par ailleurs que le dossier secret comportant des pièces couvertes par le secret militaire, communiqué au conseil de guerre pendant le délibéré, à l'insu de la défense, est vide de preuves.

L'affaire Dreyfus naît à ce moment-là, à la suite de l'acquittement du véritable traître, Ferdinand Walsin Esterhazy, au moment où Émile Zola publie « J'accuse… ! » dans L’Aurore du Modèle:Date-, une lettre adressée au président Félix Faure où il affirme que Dreyfus est innocent. L'État engage alors un très médiatisé procès en diffamation à rebondissements, au terme duquel Émile Zola est condamné au maximum de la peine. L'Affaire éclate alors au grand jour et divise les grands courants politiques de l'époque en clans « dreyfusards » et « anti-dreyfusards »Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Parmi les autres défenseurs d'Alfred Dreyfus se situe notamment l'écrivain Charles Péguy, dont la librairie Bellais, qu'il fonde en 1898 avec l'argent de son épouse, sert de quartier général aux « dreyfusards » du Quartier latin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; d'autres dreyfusistes se réunissaient ailleurs car Modèle:Citation.

Son cas, à nouveau évoqué à la Chambre des députés, provoque un scandale dans le cadre de crises ministérielles. Les « preuves » produites par le ministre de la Guerre devant la Chambre se révèlent être des faux commis par les militaires. L'auteur de ces fausses pièces, le colonel Henry, interrogé par le ministre de la Guerre Godefroy Cavaignac le 30 août 1898, reconnaît les faits. Mis en état d'arrestation, il est emprisonné au fort du Mont Valérien le jour même. Le lendemain matin, il est retrouvé mort dans sa cellule, couvert de sang, la gorge ouverte, un rasoir à la main<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Procès de Rennes et seconde condamnation

Fichier:Alfred Dreyfus Rennes Trial opening session 1899-08-07.jpg
Ouverture des débats au second procès du capitaine Alfred Dreyfus devant le conseil de guerre de Rennes en août 1899.

Après l'arrêt de la Cour de cassation annulant le premier jugement, Dreyfus est rapatrié pour être jugé par un second conseil de guerre, à Rennes. Le procès public débute le Modèle:Date- ; Alfred Dreyfus y comparait physiquement affaibli. Maurice Barrès, qui assiste au procès, retient un instant son fiel antisémite et dresse ce portait de Dreyfus : Modèle:Citation bloc

Le Modèle:Date-, le jury le reconnaît à nouveau coupable de trahison, mais lui accorde le bénéfice de circonstances atténuantes et le condamne à dix ans de détention. Dreyfus, sur le conseil de ses avocats, signe alors une demande de pourvoi en cassation. Son état de santé fait craindre à certains de ses proches les conséquences d'une nouvelle détention. Après un débat qui divise les chefs de file des dreyfusards (Clemenceau, Jaurès, Millerand…), Mathieu Dreyfus convainc son frère de renoncer à son pourvoi en cassation et de signer un recours en grâce. Le Modèle:Date-, le président de la République, Émile Loubet, gracie Alfred Dreyfus. Mais le combat pour la reconnaissance de son innocence n'est pas terminé pour autantModèle:Sfn.

De Rennes à la réhabilitation

La grâce de Dreyfus a été voulue par le Gouvernement comme l'ouverture de la voie à l'apaisement des esprits. Une loi d'amnistie couvrant « tous les faits criminels ou délictueux connexes à l'affaire Dreyfus ou ayant été compris dans une poursuite relative à l'un de ces faits », excepté le jugement de Dreyfus Modèle:Incise est votée par le Parlement en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Pour quelques dreyfusards (Labori, Picquart, Clemenceau), la grâce obtenue, la liberté acquise et le retour à la vie ordinaire retirent à Dreyfus le statut de martyr dont ils l'avaient paré. N'acceptant pas qu'il ait privilégié sa vie privée au combat emblématique pour la justice, ils l'accusent de tous les maux dont ceux d'avoir négocié la grâce avec le gouvernement Pierre Waldeck-Rousseau, de se satisfaire de l'inaction et de ne pas manifester suffisamment de reconnaissance envers ceux qui se sont engagés pour lui. Pour eux, il n'est plus un innocent persécuté supportant avec stoïcisme son martyre ; il a renoncé à être un symbole en restant en dessous de la cause qu'il représentait. Face à ces critiques Modèle:Incise Dreyfus garde une « attitude digne et réservée » (« Notre reconnaissance nous oblige à nous taire », écrira-t-il plus tard). Et en toute logique, Picquart et Labori décideront de rompre malgré tous les efforts qui seront ceux de Dreyfus pour arranger les chosesModèle:Sfn,<ref>Voir aussi Philippe Oriol, Le Faux ami du capitaine Dreyfus, p. 144-185</ref>.

Réhabilitation

Cependant, Alfred Dreyfus souhaite toujours se pourvoir en cassation mais a besoin pour ce faire qu'apparaissent des faits nouveaux non établis au procès de Rennes. Les 6 et Modèle:Date-, Jean Jaurès qui mène le combat à la Chambre des députés, en donnant lecture d'une lettre du général de Pellieux datée du Modèle:Date-, est interrompu par le président du Conseil de l'époque, Henri Brisson, qui en séance, affirme que le gouvernement n'en avait pas eu connaissance. Le fait nouveau est là, le général André, ministre de la Guerre, est chargé de mener une enquête. Alfred Dreyfus dépose une requête en révision le Modèle:Date-. La chambre criminelle de la Cour de cassation rassemble les pièces du dossier et les examine jusqu'au Modèle:Date-. De plus, deux rapports sont remis à la chambre criminelle, l'un sur un faux du commandant Henry et l'autre sur l'expertise graphologique de Bertillon. Le travail d'enquête est terminé le Modèle:Date-. Il ne reste qu'à statuer. Il est décidé de ne le faire qu'après les [[Élections législatives françaises de 1906|élections législatives de Modèle:Date-]]. Le marathon judiciaire ne prend fin que le Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref>Arrêt de la Cour de cassation du 12 juillet 1906, [1], [2].</ref>,<ref>Guy Canivet, « La Cour de cassation dans l'affaire Dreyfus », allocution d’ouverture au colloque organisé à Rennes, les 23 et 24 mars 2006, par la Ville de Rennes, le Musée de Bretagne, l’Association des amis du Musée de Bretagne et la Société internationale d’histoire de l’Affaire Dreyfus.</ref>, lorsque les chambres réunies de la Cour de cassation rendent l'arrêt suivant :
Modèle:Citation bloc

Alfred Dreyfus est ensuite réintégré dans l'armée avec le grade de chef d'escadron. Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur, le Modèle:Date-<ref name="lh">Modèle:Base Léonore</ref> et décoré au cours d'une cérémonie officielle dans la cour de l'École militaire où la troupe lui rend les honneurs. Le Modèle:Date-, présenté au président de la République, Armand Fallières, il informe celui-ci de son intention de prendre sa retraiteModèle:Sfn.

Après la réhabilitation

Toutefois, son ancienneté mal calculée ne lui donne pas le rang qu'il aurait dû avoir. Alfred Dreyfus nommé commandant de l'artillerie pour l'arrondissement de Saint-Denis, le Modèle:Date-, tente quelques démarches auprès du président du Conseil, Georges Clemenceau, et du ministre de la Guerre, le général Picquart, pour obtenir le grade de lieutenant-colonel, auquel il aurait pu prétendre si son temps de détention avait été intégré à son ancienneté de service, sans succèsModèle:Sfn. Il fait alors valoir ses droits et est mis à la retraite, le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

En 1908, il est victime d'un attentat par balles et blessé au bras lors de la cérémonie de transfert au Panthéon des cendres d'Émile Zola, son défenseur<ref>Modèle:Lien web.</ref>. L'auteur de l'attentat, le journaliste antisémite Louis Grégori, est acquitté, lors de son procèsModèle:Sfn.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, en tant que chef d'escadron d'artillerie de réserve, il est affecté à l'état-major de l'artillerie du camp retranché de Paris ; puis, à partir de 1917, au parc d'artillerie de la [[168e division d'infanterie (France)|Modèle:168e]]. Il participe aux combats du Chemin des Dames et de Verdun. En Modèle:Date-, il est élevé au grade de lieutenant-colonel et, le Modèle:Date-, promu officier de la Légion d'honneur<ref name="lh" />.

Après la Grande Guerre, prématurément vieilli, il mène une vie paisible dans son appartement parisien entouré de ses proches. Souffrant pendant plusieurs mois, il part en Suisse se faire opérer ; à son retour, il reste alité, soigné par son gendre médecin, et meurt le Modèle:Date-. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse le Modèle:Date-.

Il a survécu à tous ceux qui l'avaient soutenu : Auguste Scheurer-Kestner, le premier à être convaincu de son innocence, est mort en 1899, Émile Zola en 1902, Bernard Lazare en 1903, le général Picquart en Modèle:Date-, Jean Jaurès [[Assassinat de Jean Jaurès|assassiné le Modèle:Date-]], Charles Péguy tué au combat, le Modèle:Date-, Fernand Labori, l'un de ses avocats au procès de Rennes, en 1917, Joseph Reinach en 1921, Anatole France en 1924, Edgar Demange, son avocat tout au long de l'affaire, en 1925, Georges Clemenceau en 1929, Mathieu Dreyfus, le « frère admirable », en 1930. Quant au véritable espion, Esterhazy, réfugié en Angleterre sous une fausse identité, il meurt en 1923.

Peu de temps avant sa mort, Alfred Dreyfus avait résumé ainsi sa vie à son petit-fils : « Je n'étais qu'un officier d'artillerie, qu'une tragique erreur a empêché de suivre son cheminModèle:Sfn. »

Fichier:Alfred DREYFUS Cinq années de ma vie.jpg
Mémoires d'Alfred Dreyfus

Publications

Décorations

Hommages

Fichier:Kourou Tour Dreyfus 2013.jpg
Tour Dreyfus à Kourou, en Guyane.

Une statue d’Alfred Dreyfus par Tim, Hommage au capitaine Dreyfus, installée en 1988 au jardin des Tuileries, a été transférée à la place Pierre-Lafue, située dans le Modèle:6e arrondissement de Paris entre le boulevard Raspail et les rues Notre-Dame-des-Champs et Stanislas, où elle a été inaugurée le Modèle:Date. Une réplique de cette œuvre a été inaugurée par Ron Huldai, maire de Tel Aviv-Yafo et Anne Hidalgo, maire de Paris le Modèle:Date-<ref>Le Figaro, 26 novembre 2018 </ref>.

Une statue, œuvre de la sculptrice Sylvie Koechlin, est érigée en 2016 à Mulhouse, Square Steinbach, à deux pas de la maison familiale où il a grandi<ref>L'Écho Mulhousien, mars 2014, page 45.</ref>.

En Guyane, à Kourou, à l'embouchure du fleuve Kourou, une tour télégraphe est baptisée à son nom (Tour Dreyfus).

La promotion 1995 de l’École nationale de la magistrature française a pris le nom « Alfred Dreyfus » comme nom de baptême de promotion.

En 1997, son petit-neveu, le chanteur Yves Duteil, lui rend hommage dans une chanson appelée « Dreyfus »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le transfert de ses cendres au Panthéon a été envisagé, mais Jacques Chirac a indiqué le Modèle:Date y avoir renoncé. En effet, malgré de nombreux soutiens, il a été estimé que Dreyfus était d’abord une victime, et que, si héros il devait y avoir dans l’Affaire, c'était Zola, déjà au Panthéon. Robert Badinter, le CRIF, la Ligue des droits de l'homme sont également de cet avis<ref>Le Monde, 7 juillet 2006.</ref>. Le Modèle:Date, une cérémonie d'hommage solennel fut organisée à l'École militaire en présence du président de la République Jacques Chirac entouré du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement.

Sa ville natale, Mulhouse, a décidé de consacrer l'année 2016 à Alfred Dreyfus. Toute une série de manifestations sont organisées tout au long de l'année par la municipalité en lien avec les acteurs historiques, culturels et associatifs mulhousiens<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En matière d'odonymie, il existe, en France, de nombreuses voies publiques baptisées Alfred Dreyfus ou Capitaine Dreyfus comme à Paris (la place Alfred-Dreyfus), Vénissieux, Saint-Étienne, Saint-Cyr-l'École, Panazol, Niort, Bouguenais, Saint-Jacques-de-la-Lande, Montreuil, La Roche-sur-Yon, La Chapelle-sur-Erdre, Valence, Montpellier, Pérols, Poitiers, Ramonville-Saint-Agne, Alfortville, Mulhouse, Blotzheim, Rennes ou Bourges. Il y a également un collège Capitaine Dreyfus à Rixheim.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail