Maurice Barrès

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique

Maurice Barrès [{{#ifeq:1|0|baʁɛs|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}]<ref>Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, Modèle:P..</ref>, né le Modèle:Date de naissance à Charmes (Vosges)<ref name=acte/> et mort le Modèle:Date de décès à Neuilly-sur-Seine<ref name=deces/>, est un écrivain et homme politique français, figure de proue du nationalisme français.

Le premier axe de sa pensée est « le culte du Moi » : Barrès affirme que notre premier devoir est de défendre notre moi contre les « Barbares », c'est-à-dire contre tout ce qui risque de l'affaiblir dans l'épanouissement de sa propre sensibilité. Le second axe est résumé par l'expression « la terre et les morts » qu'approfondissent les trois volumes du Roman de l'énergie nationale : Les Déracinés (1897), L'Appel au soldat (1900) et Leurs figures (1902) qui témoignent de l'évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l'attachement aux racines, à la famille, à l'armée et à la terre natale.

Il est l'un des écrivains les plus influents dans la France de la Belle Époque, et l'un des maîtres à penser de la droite nationaliste durant l'entre-deux-guerres.

Modèle:Sommaire

Biographie

Enfance et débuts (1862-1887)

Fichier:Plaque devant le logement de Maurice Barrès lorsqu'il était étudiant.jpg
Plaque devant le logement de Maurice Barrès, lorsqu'il était étudiant à Nancy.
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Maurice Barrès en 1885.

La famille paternelle de Maurice Barrès est originaire d'Auvergne (sud-ouest de Saint-Flour). À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une des branches de la famille s'installa plus au nord, à Blesle, dont Jean-Francis Barrès (arrière-grand-père de Maurice Barrès) fut maire et conseiller général. L'un de ses fils, Jean-Baptiste Auguste<ref>Maurice Barrès, Souvenirs d'un officier de la grande armée, 1922.</ref>, après s'être engagé dans les vélites de la Garde impériale, prit sa retraite en 1835, à Charmes, dans le département des Vosges, où il s'était marié. De ce mariage avec une Lorraine, il eut un fils, Auguste (père de Maurice) qui lui-même épousa Modèle:Mlle Luxer, dont le père fut maire de Charmes en 1870. Auguste Barrès, ancien élève de l'École centrale, fut un moment professeur, puis précepteur, avant d'arrêter tout travail<ref name=AN>Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (Jean Jolly) Modèle:Lire en ligne</ref>.

Maurice Barrès naît le Modèle:Date-. À l'âge de dix ans, il entre comme pensionnaire au collège de La Malgrange, près de Nancy. Il y passe quatre ans et y rencontre Stanislas de Guaita<ref name=Jacquet>Cf. Modèle:Ouvrage</ref>. Il gardera de cette première expérience de l'internat un souvenir douloureux. Ses camarades l'appellent « le corbeau » parce qu'il est « un petit garçon noir de cheveux, grave et isolé »<ref name=AN/>.

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Il termine ses classes élémentaires et poursuit ses études à l'internat du lycée de Nancy. Il y reçoit un « enseignement qui l'éveille sans l'exciter<ref name="rénov_occult">Modèle:Ouvrage</ref> », entre les cours de philosophie morale d’Auguste Burdeau et la lecture des lyriques modernes. De son professeur de philosophie, il laissera quelques années plus tard un portrait au vitriol dans son roman Les Déracinés, en la personne de l'arriviste Bouteiller<ref name="Leuilliot">Cf. par ex. Modèle:Article.</ref>. En 1878, Stanislas de Guaita lui apporte en cachette les Émaux et Camées, les Fleurs du Mal et Salammbô. L'année suivante, il obtient d'être externe et partage sa chambre rue de la Ravinelle avec lui. « Toute la journée, et je pourrais dire toute la nuit, nous lisions à haute voix des poètes... En même temps que les chefs-d’œuvre, nous découvrions le tabac, le café et tout ce qui convient à la jeunesse<ref name=Jacquet/>,<ref>Chronique des lettres françaises Modèle:N°, décembre 1927 Modèle:Lire en ligne</ref>... »

Il effectue une année à la Faculté de Droit de Nancy et publie son premier article dans le Journal de la Meurthe et des Vosges pour soutenir la candidature de Paul de Saint-Victor à l'Académie française. En 1882, il écrit une étude littéraire dans la Jeune France, un périodique mensuel. Ses manuscrits sont remarqués par Leconte de Lisle et Anatole France (dont il était encore l'ardent admirateur<ref>Anatole France, Paris, Charavay, 1883.</ref>,<ref>Lettre de 1882 adressée à Anatole France, citée par Henri Mondor in Les Nouvelles littéraires du 29 juillet 1939.</ref>), qui souhaitent le faire venir à Paris. Il retourne à Charmes au mois de juillet, puis part pour Paris en Modèle:Date-, officieusement pour continuer ses études en droit. Il obtient sa licence en décembre 1883. Il continue d'écrire des articles pour la Jeune France mais ne trouve pas d'éditeur à son Départ pour la vie. Devant le refus des éditeurs, il décide de se publier lui-même et fonde une revue : les Taches d'encre<ref name=Jacquet/>. Il assume à lui seul la rédaction des quatre numéros. Dans le premier, il expose son credo esthétique et politique :

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Ces fascicules ne sont pas un succès mais il continue à donner des articles à La Vie moderne, la Revue illustrée, la Revue des lettres et des arts, au Paris illustré, dans les Chroniques, etc. À Paris, Maurice Barrès fréquente les cénacles littéraires. Il rencontre Paul Bourget, Charles Maurras, Leconte de Lisle, les frères Goncourt. Sursitaire pour poursuivre ses études, il est ensuite exempté du service militaire<ref name=seine/>. Comme toute la jeunesse de son temps, il est très influencé par la pensée d'Hippolyte Taine et celle d'Ernest Renan, qu'il n'hésite pourtant pas à brocarder dans deux courts récits de 1888, Monsieur Taine en voyage et Huit jours chez Monsieur Renan. En Modèle:Date-, sa santé fragile l'amène en Italie où il écrit les pages principales de Sous l’œil des Barbares. À son retour à Paris en avril il trouve un éditeur et publie son livre à la fin de l'année 1887. Confronté au silence de la presse et à la méconnaissance de l’œuvre, Barrès repart en Italie<ref name=Jacquet/>.

Premiers romans (1888-1896)

C'est Paul Bourget qui le premier, en 1888, dans un article au Journal des Débats, attire l'attention sur l'auteur, encore inconnu, de Sous l'œil des Barbares<ref name=Jacquet/>. Les trois volumes du Culte du Moi lui valent l'admiration de la jeunesse, ainsi Léon Blum se souvient-il dans un article de 1903 :

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Ainsi Jean Tharaud :

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En ces années où Émile Zola (et le naturalisme) est au sommet de sa gloire, Maurice Barrès, pour qui les écrits de Zola ne sont alors que « grossièretés retentissantes », est sacré « prince de la jeunesse ». Ainsi, Henri Massis rappelle « qu'en 1890, au Conseil supérieur de l'Instruction publique, le recteur Octave Gréard exprimait le regret que Barrès fût, avec Verlaine, l'auteur le plus lu par les rhétoriciens et les philosophes de Paris ». Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899 comme une « notoriété des lettres », relève son « culte du moi » tout en le considérant comme un « ironiste délicat et subtil », un « polémiste violent » et un « styliste hors ligne »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans Le Culte du Moi, Maurice Barrès « affirme les droits de la personnalité contre tout ce qui se conjugue pour l'entraver », y revendiquant « le petit bagage d'émotions qui est tout mon moi. À certains jours, elles m'intéressent beaucoup plus que la nomenclature des empires qui s'effondrent. Je me suis morcelé en un grand nombre d'âmes. Aucune n'est une âme de défiance ; elles se donnent à tous les sentiments qui la traversent. Les unes vont à l'église, les autres au mauvais lieu. Je ne déteste pas que des parties de moi s'abaissent quelquefois. » Maurice Barrès, le futur apologiste de la terre et des morts, y fait alors également le vœu « d'habiter n'importe où dans le monde ».

Culte du Moi

Dans Sous l'œil des Barbares (1888), premier roman de ce triptyque, Maurice Barrès s'attache à démontrer que notre moi n'est pas immuable, il faut constamment le défendre et le créer. Le culte du moi est d'abord une éthique qui réclame des efforts réguliers. Notre premier devoir est de défendre notre moi contre les Barbares, c'est-à-dire contre tout ce qui risque de l'affaiblir dans l'épanouissement de sa propre sensibilité.

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Dans le second roman, Un Homme libre (1889), Maurice Barrès fixe les trois principes de sa méthode :

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Portrait de Maurice Barrès dans un album de famille, 1880-1910.
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Manifestation de la Ligue des patriotes le Modèle:Date-. Maurice Barrès est au côté de Paul Déroulède.
Fichier:Ligue des Patriotes, 1913, Paul Déroulède & Maurice Barrès.jpg
Maurice Barrès et Paul Déroulède à un rassemblement de la Ligue des patriotes lors de la fête de Jeanne d'Arc à Paris en 1913.

Cependant, cette méthode lui fait prendre conscience que le fait de s'analyser le fait remonter à son passé, dont il est le produit, et notamment à son origine géographique, la Lorraine.

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Dans le dernier volet du Culte du Moi, Le Jardin de Bérénice (1891), Maurice Barrès, député boulangiste de Nancy depuis 1889, retrace une campagne électorale. Le récit se déroule en Provence, dans la région d’Aigues-Mortes, qu'il compare aux forêts du Nord :

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Premier mandat de député

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Discours de Maurice Barrès aux obsèques de Paul Déroulède en 1914.

Barrès est candidat député boulangiste de la troisième circonscription de Nancy le Modèle:Date- à 27 ans, après l'invitation de Paul Sordoillet du comité national boulangiste. Il se veut aussi socialiste, menant une campagne populiste définissant un « socialisme national », Modèle:Source insuffisante. Il est opposé à un polytechnicien, Colson, et au bâtonnier René Renard, conservateur. Il bat facilement ses opposants grâce au vote ouvrier et devient le plus jeune parlementaire de la législature<ref name=DicoLor>Modèle:Ouvrage</ref>. Il siège alors à l'extrême gauche. Il se bat en duel le Modèle:Date- contre un avocat de Nancy. Nouveau duel à l'épée le Modèle:Date- à Nancy, contre Goulette, directeur de l'Est républicain (boulangiste), à la suite d'un article polémique dans le Courrier de l'Est, dont il sort légèrement blessé. Barrès se battra de nouveau en duel en 1894 contre Francis de Pressensé. Barrès épouse Paule Couche, catholique fervente, le Modèle:Date-, à Paris en l'église Saint-Séverin. De cette union naitra un fils unique : Philippe Barrès, né en 1896 à Neuilly-sur-Seine<ref name=seine/>.

En 1893 parait L'Ennemi des Lois, dont le personnage principal passe trois mois à Sainte-Pélagie pour propagande anarchiste. Maurice Barrès revient sur la nécessité de trouver « l'énergie de conformer nos mœurs à nos façons de sentir », tâche d'autant plus difficile à réaliser que « notre malaise vient de ce que nous vivons dans un ordre social imposé par les morts, nullement choisi par nous-mêmes. »

En 1894, dans Du sang, de la volupté et de la mort, Maurice Barrès délivre des impressions de voyages, effectués en Espagne et en Italie autour de 1892. La mélancolie, le spleen élégant de ces récits de voyage marqueront la sensibilité de la fin de siècle<ref name=Larousse/>.

De 1893 à 1897, Maurice Barrès suit les cours de Jules Soury, à l'École pratique des hautes études, qui pour l'historien Zeev Sternhell, fut le véritable maître à penser de Barrès. Or, Jules Soury tenta de fonder le respect des traditions, la « défense de la race » et le « caractère sacré de la patrie » sur la « continuité substantielle des caractères héréditaires ».

Écrivain engagé et antisémite (1897-1905)

Barrès dirige la revue nationaliste La Cocarde de Modèle:Date- à Modèle:Date- et fait l'éloge funèbre<ref>Un extrait dans Le Figaro du 20 juillet 1896 Modèle:Lire en ligne</ref> du Marquis de Morès en 1896. En 1897, il publie Les Déracinés, où l'on retrouve cette citation qui résume sans doute sa pensée sociale : « Que les pauvres aient le sentiment de leur impuissance, voilà une condition première de la paix sociale » (Modèle:P., t.I) <ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il adhère ensuite à la Ligue de la patrie française en 1899 puis à la Ligue des patriotes de Paul Déroulède, et est un antidreyfusard antisémite<ref group="N">Sur son engagement dans l'affaire Dreyfus, voir sa notice du Dictionnaire biographique et géographique de l'affaire Dreyfus {https://dicoaffairedreyfus.com/index.php/2020/01/07/maurice-barres/}.</ref>. En 1896, il a accepté de faire partie d'une commission chargée de départager les candidats à un concours organisé par La Libre Parole d'Édouard Drumont « sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France ».

Modèle:Article détaillé

Alors que le jeune Léon Blum vient lui rendre visite en espérant le rallier au combat pour la réhabilitation de Dreyfus, il refuse et écrit un certain nombre d'articles antisémites, affirmant notamment dans Ce que j'ai vu à Rennes : « Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race<ref>Alain-Gérard Slama, « Maurras (1858-1952) : ou le mythe d'une droite révolutionnaire », L'Histoire, 2002.</ref>. » Dans Scènes et doctrines du nationalisme, il écrit qu'Émile Zola, qui a pris la défense de Dreyfus, « n'est pas un Français », ce qui explique, selon lui, la prise de position de Zola en faveur de Dreyfus : Modèle:Citation bloc

Proche de Charles Maurras, son cadet mais qui exerce sur lui une réelle fascination, Barrès refuse pourtant d'adhérer aux idées monarchistes (pour lui, la France est un tout ; monarchie, révolution, Commune, etc., alors que Maurras ne « reconnait » que la monarchie), tout en marquant, jusqu'à sa mort, sa sympathie pour l'aventure intellectuelle de l'Action française, bien qu'il n'aura jamais écrit dans celui-ci. En 1898, il se présente cependant avec le soutien d'un comité socialiste nationaliste à Nancy, où il échoue au second tour.

Fichier:Page de titre - Barrès - Les Déracinés.jpeg
Les Déracinés, paru en 1897.

De 1897 à 1902, Barrès publie le Roman de l'énergie nationale. Cette trilogie témoigne de l'évolution de Maurice Barrès vers le nationalisme républicain et le traditionalisme, l'attachement aux racines, à la famille, à l'armée et à la terre natale. Dans Les Déracinés (1897), « le livre qui eut le plus de succès dans les premières années du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle » selon Pierre de Boisdeffre, un groupe de lycéens lorrains est incité par leur professeur de philosophie à poursuivre leurs études à Paris. Tous partent pour la capitale tenter l'aventure politique et la réussite sociale, où chacun suit son destin. Dans L'Appel au soldat (1900) et Leurs figures (1902), les anciens lycéens connaissent des parcours différents : si les uns se sont avilis en se vendant corps et âme, en pratiquant le chantage, l’un d’entre eux, devenu boulangiste, connaît le succès politique et affronte leur ancien professeur, devenu député de l’opposition. Vaincu à la fin de l’œuvre, compromis dans le scandale de Panama, le maître s’inclinera devant l’élève.

Dans son célèbre discours du Modèle:Date à la Ligue de la patrie française, intitulé La Terre et les Morts, Maurice Barrès revient longuement sur la nécessité de « restituer à la France une unité morale, de créer ce qui nous manque depuis la révolution : une conscience nationale ».

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En 1902, dans Scènes et doctrines du nationalisme, Barrès affirme et définit sa doctrine politique. Il plaide pour un fédéralisme, plus conforme à la tradition française. La nation est considérée comme une multiplicité de familles : « Familles d'individus, voilà les communes ; familles de communes, voilà la région ; familles de régions, voilà la nation ; une famille de nations, citoyens socialistes, voilà l'humanité fédérale où nous tendons en maintenant la patrie française et par l'impulsion de 1789<ref>Maurice Barrès, Scènes et Doctrines du nationalisme, 1902</ref>. » Ainsi la « nationalité » a un sens aussi bien local (nationalité lorraine) que national (nationalité française) : « La nationalité française, selon nous, est faite des nationalités provinciales. Si l'une de celles-ci fait défaut, le caractère français perd un de ses éléments<ref>Brigitte Krulic, « Le peuple français chez Maurice Barrès : une entité insaisissable entre unité et diversité », 2007 Modèle:Lire en ligne</ref>. » L'individualisme des débuts laisse la place à la théorie organique du lien social : « l'Individu n'est rien, la société est tout<ref>Maurice Barrès, Les Déracinés, 1897</ref>. »

En 1903, dans Amori et Dolori Sacrum, Barrès retrace son évolution personnelle dans son texte « Le Modèle:Date- en Lorraine ». Dans ce texte, véritable « point d'orgue » de sa pensée, il développe l'idée que notre « Moi » n'est que « l'éphémère produit de la société », et en vient, à nouveau, à la conclusion que « notre raison nous oblige à placer nos pas sur les pas de nos prédécesseurs » :

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Maurice Barrès est aussi le grand écrivain de la Revanche contre l'Allemagne victorieuse en 1871. C'est aux fins de « service national » qu'il rédige les trois volumes des Bastions de l'Est : Au service de l'Allemagne (1905), Colette Baudoche (1909) qui obtient un immense succès, puis, bien plus tard, Le Génie du Rhin (1921).

Académicien et homme politique (1906-1921)

Fichier:Atelier Nadar - Maurice Barrès (1862-1923), Schriftsteller (Zeno Fotografie).jpg
Maurice Barrès (date inconnue).
Fichier:Cérémonie des morts à Gerbéviller (cropped).jpg
Maurice Barrès prononçant un discours à la cérémonie des morts sur le front des Vosges près de Gerbéviller en 1914.
Fichier:Discours de Barrès à Champigny.jpg
Discours de Barrès au monument commémoratif de la guerre franco-allemande de 1870 à Champigny-sur-Marne en 1915.
Fichier:Une visite de Maurice Barrès sur le front italien.jpg
Visite de Maurice Barrès sur le front italien à Maggio en 1916.
Photo en noir et blanc de sept hommes moustachus portant un costume (trois assis, au premier plan, et quatre debout, à l’arrière-plan)
Élus du Bloc national du Modèle:2e de Paris aux élections législatives de 1919 (Maurice Barrès au premier rang à gauche).

Élections à l'Académie et à l'Assemblée nationale

Maurice Barrès est élu le Modèle:Date- à l'Académie française où il succède à José-Maria de Heredia<ref>Discours de réception et réponse de Melchior de Vogüé Modèle:Lire en ligne</ref> et entre également à l'Académie de Stanislas comme membre associé<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il est élu la même année comme député de Paris (premier arrondissement, circonscription des Halles) le Modèle:Date- au premier tour de scrutin. Il siège alors au sein de l'Entente républicaine démocratique. Après avoir échoué aux élections de 1893 (Neuilly-Bourgogne), 1896 (Boulogne-Billancourt), 1898 (Nancy, troisième circonscription), 1903 (Paris, quatrième arrondissement)<ref name=seine/>, il ne cessera plus dès lors d'être député jusqu'à sa mort (élections générales des Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date-)<ref name=AN/>.

Ses principaux discours de 1906 portent sur l'affaire Dreyfus<ref>Textes choisis de Maurice Barrès Modèle:Lire en ligne</ref> et sur la loi de séparation des Églises et de l'État. Le Modèle:Date-, il défend la peine de mort<ref name=AN/>. Le Modèle:Date-, un vif duel oratoire l'oppose à Jean Jaurès au Parlement, Barrès refusant la panthéonisation d'Émile Zola défendue par Jaurès<ref>Discussion à la Chambre des députés, le 19 mars 1908 Modèle:Lire en ligne</ref>. Adversaire politique mais ami de Jaurès et des pacifistes à la veille de la Grande Guerre, Barrès vint un des premiers<ref>Maurice Barrès, Les diverses familles spirituelles de la France, coll. Acteur de l'histoire, Imprimerie Nationale, 1997, page 7.</ref> s'incliner, le Modèle:Date, devant le corps de Jaurès, assassiné la veille par le nationaliste Raoul Villain.

Fichier:Séance à la Chambre des Députés 1921.jpg
Une séance à la Chambre des députés en 1921 (Maurice Barrès et Aristide Briand).

À partir de 1910, Barrès lance une fameuse campagne pour les églises menacées par les effets de la loi de séparation de 1905. Il polémique avec Aristide Briand, écrit une lettre ouverte au ministre de l'Intérieur, lance une pétition signée de 450 artistes, et prononce à la Chambre les trois discours retentissants qui seront recueillis dans La Grande Pitié des églises de France (1914)<ref name=AN/>.

Romancier-voyageur

Parallèlement à son activité politique, Maurice Barrès publie plusieurs essais (Les amitiés françaises, 1903 ; Ce que j'ai vu au temps du Panama, 1906), des recueils d'articles ou de discours (Chronique de la Grande Guerre, 1914-1920), ainsi que ses Cahiers (1896-1929). En 1907, il rachète le château de Mirabeau à l'écrivaine Gyp.

En 1913, Barrès publie La Colline inspirée dont l'incipit, Modèle:Citation, est resté célèbre. Dans ce récit mystique, où il se tourne vers ces Modèle:Citation, il recommande un retour au christianisme pour des raisons sociales et politiques.

Barrès voyage beaucoup, notamment en Espagne<ref>Jean Bécarud, « Las Españas de Maurice Barrès », Bulletin d'histoire contemporaine de l'Espagne, Modèle:N° (2000-2003), Modèle:P. Modèle:Lire en ligne</ref> (1892, 1893, 1895 et 1902)<ref>Modèle:Article</ref>, et en Grèce d'avril à Modèle:Date-, un périple qu'il retrace dans son récit de voyage Voyage à Sparte (1906), voyage dont il revient un peu déçu : Modèle:Citation.

Il remonte le Nil entre Modèle:Date- et Modèle:Date-. De ce voyage, on ne connaît que quelques notes dans ses Cahiers. En 1911, dans Greco ou Le secret de Tolède, où il décrit la ville de Tolède et la peinture du Greco, Barrès cherche à reproduire Modèle:Citation et donner Modèle:Citation. Barrès retourne en Orient en mai-Modèle:Date- : Alexandrie, Beyrouth, Damas, Alep, Antioche, etc. Son récit de voyage Une Enquête aux pays du Levant parait, un peu avant sa mort, en Modèle:Date-.

Chantre des combats

Pendant la Grande Guerre, Barrès est un acteur important de la propagande de guerre qui lui valut d’être élu par Le Canard enchaîné, chef « de la tribu des bourreurs de crâne<ref>Biographie de Barrès sur le site de l'Académie française Modèle:Lire en ligne</ref> ». L'écrivain se fait le champion du « jusqu'auboutisme » dans les articles qu'il écrit chaque jour pendant quatre ans à L’Écho de Paris<ref name=AN/>. Il exalte les combats en cours et se voit décerner par Romain Rolland le surnom de « rossignol des carnages<ref>Zeev Sternhell, 2) De Jérusalem en passant par la Lorraine</ref> ». Il inaugure une campagne de presse pour la création d'une décoration pour récompenser les soldats de la Grande Guerre, qui deviendra la Croix de guerre 1914-1918. Pendant la bataille de Verdun, il nomme « Voie Sacrée » la ligne de ravitaillement menant à Verdun, en référence à l'antique Via Sacra qui menait au triomphe : « C’est la route sacrée. Elle deviendra légendaire, elle continuera à parler à jamais à cette longue plaine meusienne qui vit passer tant d’invasions<ref>M. Philippe Gosselin, Rapport visant à affirmer le caractère intangible de l’appellation de la « Voie sacrée nationale » Modèle:Lire en ligne</ref>. » Le pacifisme était certes devenu une opinion très minoritaire, et la lutte contre l'Allemagne impériale pangermaniste, « la guerre du droit », avait emporté l'adhésion même d'une majorité des socialistes et des anarchistes. Ses carnets montrent cependant qu'il n'était pas dupe de l'optimisme de commande qu'il affichait dans ses propres articles : ils révèlent des poussées de pessimisme et un fréquent désabusement, parfois à la limite du défaitisme.

Atténuant en partie l'expression de son antisémitisme, Maurice Barrès rend pendant la Grande Guerre un hommage aux Juifs français dans Les diverses familles spirituelles de la France (1917) où il les place au côté des traditionalistes, des protestants et des socialistes comme un des quatre éléments du génie national. Barrès rend notamment hommage aux Juifs tués pendant la Grande Guerre : Amédé Rothstein, Roger Cahen, Robert Hertz. Il immortalise la figure du rabbin Abraham Bloch<ref name="auto1">Paul Netter, Un Grand Rabbin dans la Grande Guerre, éditions Italiques</ref>, frappé à mort au moment où il tendait un crucifix à un soldat mourant<ref>Mauric Barrès, Les diverses familles spirituelles de la France, 1917</ref>.

Avec un certain nombre de chefs nationalistes et militaires tel Ferdinand Foch, il plaida pour une nouvelle frontière plus sûre sur la rive gauche du Rhin. Barrès réclame à plusieurs reprises l'annexion et l'incorporation du grand-duché de Luxembourg comme département à la France<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le Modèle:Date, la Chambre des députés adopta son projet visant à instituer une fête nationale de Jeanne d'Arc.

Dernières années (1922-1923)

Fichier:Enterrement de Maurice Barrès.jpg
Funérailles nationales de Maurice Barrès à Paris en 1923.

On sait qu'il aima, de façon semble-t-il platonique, la poétesse Anna de NoaillesModèle:Note, et que cet amour lui inspira peut-être Un jardin sur l'Oronte (1922), roman qui choqua nombre de ses lecteurs catholiques. En effet, le roman raconte l'histoire d'un croisé, refusant de prendre Jérusalem pour rester avec une princesse sarrasine dont il est tombé amoureux. Pierre de Boisdeffre remarque que « l'on ne comprendrait rien à l'œuvre de Barrès si l'on n'y soupçonnait pas le filigrane, les intermittences du cœur ». La « querelle de l'Oronte » démarre à partir d'un article de José Vincent, paru dans La Croix du Modèle:Date-. Rejoint par Vallery-Radot, Bernoville et Henri Massis, José Vincent s'inquiète de l'influence de ce roman sur le public et met en accusation Barrès du point de vue de la morale religieuse. Barrès répond dans l’Écho de Paris<ref>Mouna Alsaid, L’image de l’orient chez quelques écrivains français, Thèse de doctorat en Lettres et arts, Université lumière Lyon 2, 2009 Modèle:Lire en ligne</ref> :

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Quelques mois avant sa mort Maurice Barrès publie Souvenirs d'un officier de la grande armée, dans la préface duquel il a ce singulier pressentiment : « J'ai achevé ma matinée en allant au cimetière de Charmes causer avec mes parents. Les inscriptions de leurs tombes me rappellent que mon grand-père est mort à soixante-deux ans et tous les miens, en moyenne, à cet âge ; elles m'avertissent qu'il est temps que je règle mes affaires. »

Fichier:Sépulture Maurice Barrès.jpg
Sépulture de Barrès à Charmes (Vosges).

Maurice Barrès meurt le Modèle:Date-, à l'âge de 61 ans, dans sa maison de Neuilly-sur-Seine, foudroyé par une congestion pulmonaire<ref name=AN/>. Après des funérailles nationales célébrées à Notre-Dame de Paris en présence d'Alexandre Millerand, de Raymond Poincaré et du maréchal Foch, il est enterré au cimetière de Charmes<ref name=seine>Arlette Schweitz, Les parlementaires de la Seine sous la Troisième République, Publications de la Sorbonne, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne</ref>,<ref>Tombeaux des Immortels, Où sont inhumés les académiciens français ?</ref>. Un temps, le Panthéon est envisagé pour y envoyer sa dépouille mais, dans une lettre écrite à son fils Philippe, Barrès écrivait avant sa mort : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage</ref>

Postérité

Fichier:Plaque boulevard Maurice-Barrès, Neuilly-sur-Seine.jpg
Plaque du boulevard Maurice-Barrès à Neuilly-sur-Seine.

Avec Paul Bourget, René Bazin et Henry Bordeaux, il est l'un des « 4B », auteurs dits de référence des milieux traditionalistes, auxquels on peut ajouter la plume de Marcel Prévost. La plupart des penseurs de la nouvelle école royaliste (Jacques Bainville, Henri Vaugeois, Léon Daudet, Henri Massis, Jacques Maritain, Georges Bernanos, Thierry Maulnier, etc.) reconnurent d'ailleurs leur dette vis-à-vis de Barrès, qui fut l'inspirateur de plusieurs générations d'écrivains (parmi lesquels Henry de Montherlant, André Malraux, François Mauriac, Louis Aragon). Pendant la Seconde Guerre mondiale, son fils, l'écrivain Philippe Barrès, mit sa plume au service de Charles de Gaulle et de la France libre.

L'hommage que lui rendit le jeune Léon Blum dans La revue blanche est resté célèbre : Modèle:Citation bloc

L'écrivain Paul Léautaud a quant à lui noté dans son Journal littéraire : Modèle:Citation bloc

Plus il relit Barrès, plus le jugement de Léautaud s'affine : Modèle:Citation bloc

André Malraux célèbrera l'écrivain tout en rejetant l'homme politique : « Il était caporal en politique alors que dans le domaine de la littérature, il était général. » François Mauriac reconnaîtra en lui « un grand écrivain français et un grand Français<ref>Herbert Lottman, L'écrivain engagé et ses ambivalences, Odile Jacob, 2003, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne</ref>. » Pierre Drieu la Rochelle rencontrera Barrès en 1923, peu avant sa mort. Il lui rendra hommage dans « Paul Adam » (NRF, Modèle:Date-) : « Barrès, Péguy, Maurras ont chanté la geste française du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'aventure spirituelle d'un peuple à travers les champs de bataille du monde entier<ref>Drieu la Rochelle, écrivain et intellectuel, sous la direction de Marc Dambre, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1993, Modèle:P. Modèle:Lire en ligne</ref>. » En 1925, deux ans après sa mort, Henry de Montherlant publie Barrès s'éloigne, une étude sur Maurice Barrès<ref name="Larousse">« Barrès, Maurice », La Grande Encyclopédie, Larousse, 1972 Modèle:Lire en ligne</ref>. Marguerite Yourcenar, rejetant le « côté patriotique » et le caractère artificiel d'une partie de l’œuvre, estimait néanmoins que Modèle:Cita, et précisait : Modèle:Cita<ref>Matthieu Galey, Les Yeux ouverts : entretiens avec Marguerite Yourcenar, Éd. du Centurion, 1980, Modèle:P..</ref>.

Le philosophe Alain, son contemporain, engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale, s'amuse ainsi de sa lâcheté : Modèle:Citation bloc

Les voies suivants ont pris le nom de Maurice Barrès :

Les voies à l'étranger :

Le Modèle:Date-, à l'initiative de Gregorio Marañón, une rue Maurice-Barrès (calle de Mauricio Barrès) est inaugurée à Tolède, près de la cathédrale Sainte-Marie, en mémoire des séjours de l'auteur dans la ville espagnole<ref name="exposition">Modèle:Ouvrage Modèle:Lire en ligne.</ref>. René Bazin y tient un discours au nom de l'Académie française<ref>Modèle:Ouvrage, et Modèle:Lien web.</ref> et Azorín au nom des écrivains espagnols<ref name="exposition" />.

Le Modèle:Date-, une plaque commémorative est inaugurée dans la cour de l'hôtel À la ville de Lyon, à Metz, où Barrès a séjourné pour écrire son roman Colette Baudoche<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date-, une plaque commémorative est inaugurée sur le façade de sa maison natale à Charmes, en présence du général de Castelnau<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date-, une plaque commémorative est inaugurée sur la façade du 38 rue de la Ravinelle à Nancy où Barrès habita une modeste chambre lorsqu'il était étudiant, de Modèle:Date- à Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>.

Le Modèle:Date- est inauguré le monument Barrès sur la colline de Sion, en présence de Henry Bordeaux, du président du Conseil Raymond Poincaré, et du maréchal Lyautey<ref>Chronique des lettres françaises no 36, novembre 1928 Modèle:Lire en ligne</ref>. Sur les différentes faces sont gravées trois citations de Barrès :

  • « L'horizon qui cerne cette plaine, c'est l'horizon qui cerne toute vie. Il donne une place d'honneur à notre soif d'infini en même temps qu'il nous rappelle nos limites. » (La Colline Inspirée)
  • « Honneur à ceux qui demeurent dans la tombe les gardiens et les régulateurs de la cité. » (Le mystère en pleine lumière)
  • « Au pays de la Moselle, je me connais comme un geste du terroir, comme un instant de son éternité, comme l'un des décrets que notre race, à chaque saison laisse émerger en fleur et si j'éprouve assez d'amour, c'est moi qui deviendrai son cœur. » (Les amitiés françaises)

En 1978, le fonds Maurice Barrès est donné par Madame Paul Bazin à la Bibliothèque nationale de France. Il comprend la bibliothèque de Maurice Barrès (1862-1923) et de son fils Philippe (1896-1975) ainsi que des manuscrits. Il est le sujet régulier de colloques : Maurice Barrès - Actes du Colloque de Nancy en 1962, Barrès. Une tradition dans la modernite en 1991<ref>Josef Jurt, André Guyaux et Robert Kopp, Barrès. Une tradition dans la modernité, Actes du colloque de Mulhouse, Paris : Champion, 1991</ref>, Maurice Barrès, la Lorraine, la France et l’étranger en 2011<ref>Maurice Barrès, la Lorraine, la France et l’étranger</ref>.

Pendant sa campagne présidentielle de 2007, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy invoque à plusieurs reprises l'identité nationale et il rend hommage à Barrès à l'occasion d'un discours prononcé à Metz : Modèle:Citation

Maurice Barrès est inscrit sur la liste des Commémorations nationales de 2023 établie par France Mémoire<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Œuvres principales

Voir aussi d'autres œuvres sur archive.org.

Romans

Théâtre

Une journée parlementaire (comédie de mœurs en 3 actes), Paris, Charpentier et Fasquelle, 1894 Modèle:Lire en ligne

Impressions de voyage

Écrits politiques

Discours

  • La Terre et les morts : sur quelles réalités fonder la conscience française. - Paris : Bureaux de La Patrie française, 1899 Modèle:Lire en ligne
  • Les Traits éternels de la France. - Paris : Emile-Paul frères, 1917 Modèle:Lire en ligne

Correspondance

La République ou le Roi, Correspondance Barrès-Maurras, édition établie par Guy Dupré. – Paris : Plon, 1965

Autre

Mes cahiers (11 volumes). – Paris : Plon.

  • Mes cahiers, tome I : 1896-1898
  • Mes cahiers, tome II : 1898-1902
  • Mes cahiers, tome III : 1902-1904
  • Mes cahiers, tome IV : 1904-1906
  • Mes cahiers, tome V : 1906-1907
  • Mes cahiers, tome VI : 1907-1908
  • Mes cahiers, tome VII : 1908-1909
  • Mes cahiers, tome VIII : 1909-1911
  • Mes cahiers, tome IX : 1911-1912
  • Mes cahiers, tome X : 1913-1914
  • Mes cahiers, tome XI : 1914-1918

L’Académie française lui décerne le prix Alfred-Née en 1904

Procès fictif de Maurice Barrès

Au printemps 1921, les dadaïstes organisent le procès, présidé par André Breton, de Maurice Barrès, accusé de « crime contre la sûreté de l'esprit » ; Georges Ribemont-Dessaignes est l'accusateur public, la défense est assurée par Aragon et Soupault, et, parmi les témoins se trouvent Tzara, Péret, Drieu la Rochelle, Jacques Rigaut. André Breton expose ainsi l'acte d'accusation : « Le problème est de savoir dans quelle mesure peut être tenu pour coupable un homme que la volonté de puissance porte à se faire le champion des idées conformistes les plus contraires à celles de sa jeunesse. Comment l'auteur d'Un Homme Libre a-t-il pu devenir le propagandiste de l'Écho de Paris ? » (André Breton, Entretiens, éditions Le Point du Jour, Paris, 1952, p. 66).

Cette manifestation, à l'issue de laquelle Barrès est condamné à vingt ans de travaux forcés, est à l'origine de la dislocation du mouvement dadaïste (1922), les fondateurs du mouvement (Tristan Tzara en tête) refusant toute forme de justice, même organisée par Dada.

Éditions de référence

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

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