Bourrage de crâne

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Le Petit journal illustré du 11 juillet 1915 L'amour du drapeau

L'expression bourrage de crâne apparue dans l’argot parisien à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle se répand pendant la Première Guerre mondiale pour désigner la propagande outrancière et souvent mensongère de la plupart des journaux. Elle a été popularisée par le journaliste Albert Londres qui dénonça dans ses reportages la propagande pendant la Première Guerre mondiale.

Si l'expression est restée utilisée par la suite pour désigner la propagande ou l'endoctrinement, elle est particulièrement en usage pendant la Grande Guerre.

Le bourrage de crâne est la conséquence de la censure, de l’esprit cocardier de la rédaction des principaux organes de presse et d’une volonté de maintenir le moral de l’arrière. Les communiqués laconiques des autorités masquant les revers de l’armée ne permettaient pas de satisfaire les besoins d’informations du public. Les journalistes sont donc contraints à l’invention.

Passé les premiers jours, les journalistes ne peuvent plus se rendre sur le front. Leur ignorance des opérations et des conditions matérielles des combattants leur permet d’autant plus de laisser libre cours à une imagination délirante, satisfaisant ainsi autant les autorités qu’une partie du public. Ces outrances choquent les combattants et trompent de moins en moins les civils ce qui amène les journalistes à adopter un ton plus mesuré et plus réaliste dans les dernières années de la guerre.

Les organes de diffusion

La presse

Le bourrage de crâne est principalement diffusé par les journaux à grande diffusion, media dominant en 1914. La presse française est alors la première du monde par l’importance de ses tirages. Le progrès des techniques d’impression (rotatives) qui diminue le prix de revient et l’alphabétisation généralisée au début du siècle permettent de conquérir un lectorat populaire de masse. 10 millions d’exemplaires sont diffusés quotidiennement par 80 journaux nationaux et 232 régionaux. Les journaux à 5 centimes représentent en 1913 les trois-quarts du tirage de la presse nationale, Modèle:Nombre pour Le Petit Journal, 1 000 000 pour le Petit Parisien, 800 000 pour le Journal, 600 000 pour Le Matin. Le tirage des journaux politiques et ceux s’adressant à un lectorat cultivé est moins important. Ainsi, celui de l’Humanité qui a peu participé au bourrage de crâne et l’a parfois dénoncé n’était que de 80 000 en 1912 , celui du Temps journal de référence des milieux politiques et des dirigeants de l’économie de 35 000 à 40 000. Les publications à grande diffusion privilégient les événements spectaculaires, les faits divers sensationnels. Ainsi, le Petit Journal s’était fait une spécialité du sang à la une. Ces journaux se veulent apolitiques, avec quelques nuances, et sont avant tout des entreprises commerciales qui s’efforcent de ne mécontenter aucune partie de leur lectorat d’où leur conformisme et en même temps recherchent le scoop ou le sensationnel pour vendre ce qui les amène à une surenchère de patriotisme et à des outrances<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le cinéma

Le cinéma, s’il n’a pas une influence comparable à celle de la presse, a participé à la mobilisation patriotique. Les 2800 salles existant en France reçoivent plus d’un million d’entrées par jour. 42 films sur le conflit ont été produits de 1914 à 1918, transfigurant la guerre pour exalter le patriotisme et affirmer l’unité nationale, ainsi les films tournés par Léonce Perret une page de gloire et N'oublions jamais. Contrairement aux films réalisés après le conflit, dont beaucoup s'efforcent au réalisme, la production de 1914 à 1918 donne une représentation héroïque et aseptisée de la guerre. Dans les films documentaires, les ennemis sont présentés comme des vaincus, prisonniers ou blessés. Les seuls cadavres montrés à l'écran sont ceux de l'ennemi<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le cadre institutionnel

La censure

La censure des périodiques était abolie en France depuis la loi de 1881 sur la liberté de la presse. L’état de siège prévu par la loi du 9 août 1849 qui interdit les réunions et publications susceptibles de troubler l’ordre public fut appliqué dès l’entrée en guerre. Une loi du 5 janvier 1914 interdit la publication d’informations sur les pertes de guerre et la conduite des opérations ainsi que sur les négociations diplomatiques avec les États neutres. Un service de censure est mis en place comprenant un bureau de censure au ministère de la guerre et des commissions dans les régions militaires employant au total 5 000 agents. Ces institutions étaient organisées en 3 services distincts chargés des quotidiens, des périodiques et des livres, et des télégrammes. Les directeurs de publications étaient tenus de présenter les morasses (exemplaires avant impression) à la censure. En fonction des consignes générales et ponctuelles reçues des ministères et du grand quartier-général, le censeur informait d’un article ou passage indésirable le directeur de publication qui pouvait proposer une nouvelle rédaction également soumise à la censure. La publication pouvait remplacer le passage ou l’article censuré par un blanc ou par la mention censuré. La censure n’était donc pas dissimulée. La publication d’articles censurés était passible de sanctions d’amendes, de saisie, jusqu’à l’interdiction temporaire ou définitive.

La censure limitée au départ au domaine militaire fut étendue dès fin septembre aux questions politiques. Le principe de la censure militaire fut très généralement admis car il paraissait nécessaire de ne pas dévoiler des informations qui auraient pu être utilisées par l’ennemi mais son extension à d’autres domaines fut contestée notamment par Georges Clemenceau directeur de L'Homme enchaîné et par Gustave Téry directeur de l’Œuvre.

L’efficacité de la censure ne fut pas absolue, car le personnel n’était pas assez nombreux pour l’examen quotidien de centaines de publications. Des informations qui auraient dû être arrêtées sont donc passées au travers de la censure. De plus, les directives des autorités sont parfois arrivées dans les services après examen des morasses. Dans les dernières années de la guerre, la censure eut également pour mission de limiter les outrances chauvines d’une partie de la presse, très mal supportées par les combattants et même par les civils<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Comité général des associations de la presse française

Cet organisme qui regroupe toutes les organisations de journalistes et de patrons de journaux a pour but de Modèle:Citation

Le Grand Quartier général

Le Grand Quartier général est la source principale de propagande. La section d'information créée en octobre 1914 alimente la presse en informations et oriente les medias<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La Maison de la Presse

La Maison de la Presse créée au début de 1916 par Philippe Berthelot est un service interministériel de propagande chargé de réunir la documentation politique, militaire, administrative et industrielle et de diffuser les journaux, films, photos, livres favorables à la cause des Alliés. Ses différents services assistent les journalistes en prenant en charge leurs déplacements sur le front, en communiquant des extraits de lettres trouvées sur les prisonniers allemands, en organisant les relations à l'étranger. La Maison de la Presse fournit aux journalistes des notes de synthèses, des dossiers, des photos et tous documents utiles. Lors de son accession au pouvoir à l'automne 1917, Clemenceau donne plus de moyens à cet organisme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Déformation de la situation dans les communiqués officiels

La plupart des journaux publient les communiqués officiels laconiques et déformant la réalité des opérations. Les reculs des armées alliées, les défaites sont passées sous silence ou minimisées, les épisodes de résistance du front sont présentés comme des avancées. À titre d'exemples, le traitement de la grande retraite et celui de la capitulation de Lille sont ainsi présentés.

La grande retraite de 1914

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Avance allemande du 17 août au 5 septembre 1914
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Operations du 28 août au 5 septembre

Ainsi, la Grande Retraite des armées alliées de fin août et début septembre 1914 avant la bataille de la Marne est masquée dans les communiqués par la mise en valeur d’offensives limitées, la position des forces en présence étant annoncée, de manière lacunaire et floue sans carte, avec plusieurs jours de retard. Les journaux les plus diffusés tels que le Petit parisien, le Matin, le Petit journal s’efforcent de rassurer leurs lecteurs, au-delà même des communiqués officiels dont les extraits suivants.

22 août 1914

Modèle:Citation, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>

En réalité, après une première entrée à Mulhouse du 7 au 10 août, la ville avait été reprise par l’armée française le 19 août puis évacuée le 25 août mais les forces allemandes n’ont nullement été repoussées sur le Rhin. Un millier d'Allemands ont été faits prisonniers, non plusieurs milliers.

23 août 1914

Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>

Au début de la guerre, le gouvernement lui-même était mal informé de la situation par les autorités militaires ce dont se plaignait le Président Raymond Poincaré<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

24 août 1914

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25 août 1914

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26 août 1914

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27 août 1914

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28 août 1914

Modèle:Citation

29 août 1914

Modèle:Citation Les lecteurs des quotidiens apprennent donc que le front placé la veille en Belgique ou dans le Nord est arrivé sur la Somme, cette situation étant restée ce qu'elle était hier.

30 août 1914

Modèle:Citation

Le lecteur du quotidien venant d'apprendre la veille le passage brusque du front de la Belgique à la Somme, puis sa stabilisation 2 jours et le ralentissement de la marche des allemands, au conditionnel, peut s’inquiéter.

31 août 1914

Modèle:Citation

Le communiqué ne mentionne plus la Somme ce qui permet une forme de démenti dans l'éditorial optimiste sous le titre La situation militaire signé du Lieutenant colonel Rousset : Modèle:Citation

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Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Les jours suivants précédant la bataille de la Marne, la population était informée de l’avancée des forces allemandes par l’arrivée de réfugiés belges. Il était donc impossible de cacher plus longtemps la situation.

6 septembre 1914

Le Petit parisien du 6 septembre, date de la plus grande avancée des troupes allemandes avant la bataille de la Marne, s’efforce de rassurer : Modèle:Citation Modèle:Citation, ce qui n’empêche pas la fuite d’environ un million de parisiens vers le sud.

Relation de la prise de Lille

La prise par l’armée allemande le 13 octobre 1914 de Lille, principale ville du Nord et centre industriel le plus important de la région, qui ne pouvait être passée sous silence, est présentée dans les communiqués officiels reproduits par les journaux comme un épisode secondaire parmi les avancées continues des armées alliées au cours de la course à la mer. La ville pratiquement abandonnée dans ces opérations militaires resta occupée pendant la durée de la guerre.

14 octobre 1914

Comme l’ensemble des journaux Le Petit parisien reproduit le communiqué qui mentionne la capitulation de Lille parmi des annonces d’offensives et de progrès : Modèle:Citation

L'occupation de Lille est mentionnée dans l'éditorial sous le titre Avance générale : Modèle:Citation

Contrairement aux communiqués sur les destructions d’autres villes de Belgique, de Picardie et de Champagne, suivis de reportages, le bombardement de Lille par l’artillerie allemande qui détruisit une partie des quartiers du centre fut passé sous silence. La ville étant située en zone envahie, des reportages étaient certes impossibles, mais les autorités en avaient connaissance.

Les numéros du Petit Journal des 17 et des 21 octobre mentionnent des avancées vers Lille alors qu'en réalité à travers attaques et contre-attaques, la ligne de front s'est à peu près stabilisée à une quinzaine de km à l'ouest de Lille.

17 octobre

Le Petit Parisien titre : Modèle:Citation et reproduit le communiqué : Modèle:Citation

21 octobre

Le Petit parisien titre Modèle:Citation et reproduit le communiqué : Modèle:Citation

Les outrances

La plupart des périodiques à grande diffusion publient des textes outranciers exaltant l’héroïsme des combattants, décrivant des conditions de vie très agréables. La vie dans les tranchées serait un plaisir. Le moral des troupes est toujours excellent. L’ennemi est décrit comme cruel ou faible et peureux, prêt à se rendre. Les dirigeants allemands sont tournés en ridicule. Certains des éléments de la propagande ont cependant un fondement réel mais sont parfois exagérés : les exactions de l’ennemi, les destructions des villes du Nord et de Belgique par l'armée ennemie, la crise économique et la famine en Allemagne.

Confort et agrément de la vie du poilu

Fichier:La gaîté dans les tranchées 6 décembre 1914.png
La gaîté dans les tranchées 6 décembre 1914

Le supplément du Petit Journal illustré du 6 décembre 1914 publie un texte qui aurait été écrit par un poilu : <poem>La guerre, c'est gentil, on marche, on se bombarde. On joue à Robinson, la nuit on prend la garde, Et l'on s'endort, enfin heureux et palpitant. Bercé par les obus au doux bruit crépitant. Que de plaisirs encor la guerre nous procure ! C'est elle qui nous vaut d'avoir fait cette cure. D'air libre et de repos à l'ombre des grands pins. Habitants des terriers comme font les lapins. Et dire qu'il faudra s'en retourner peut-être. Vivre dans des maisons, se mettre à la fenêtre Manger à table, à deux, sans un seul percutant : Eh bien, je vous le dis, tenez, c'est dégoûtant<ref>Le Petit Journal illustré du 6 décembre 1914, |Lire en ligne= https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k717135t/f2.item</ref> !</poem>

Fichier:Les rois dans la tranchée 6 janvier 1915.png
Les rois dans la tranchée 6 janvier 1915

Ce numéro publie également la lettre d'un poilu décrivant sa tranchée :

Modèle:Citation

Ce texte date du début de la période de stabilisation du front, après la course à la mer. Les tranchées venaient d'être creusées depuis peu, et l'arrière n'avait donc généralement pas connaissance des conditions de vie du poilu en l'absence de permissions. Les tranchées allemandes, généralement mieux aménagées que les françaises au cours des années suivantes, n'ont évidemment jamais atteint ce niveau de confort.

Le soldat laboureur

Le Petit Journal lance l'idée que la zone des armées sera mise en culture :

Modèle:Citation

La zone du front sera, en effet, remise en culture après la guerre et après désobusage des champs de bataille.

L'héroïsme des combattants

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Un clairon sonne jusqu'à la mort

L'héroïsme des combattants, leur esprit de sacrifice sont exaltés. Ainsi dans le supplément illustré du Petit journal du 8 août 1915 :

Modèle:Citation

Et dans le numéro du 11 juillet 1915 sous le titre : l'amour du drapeau :

Modèle:Citation

L'hystérie germanophobe

Les journaux cultivent sous toutes les formes la haine des allemands. Leur puanteur serait insoutenable comme le prétend, par exemple, un article du Figaro du 2 juillet 1915 dans une rubrique sérieuse La Chronique médicale : Modèle:Citation. D'après la Chronique médicale de 1916 : Modèle:Citation

Leur cruauté serait systématique. Le mythe de l'allemand coupeur de mains est très répandu dans tous les milieux. Le Matin du 27 avril 1915 publie un extrait de lettre d'un soldat : Modèle:Citation La Chronique médicale de 1917 décrit des scènes de torture qui attendent les Français dans les hôpitaux allemands et prête à un chirurgien ces propos : Modèle:Citation

Le boche aurait rompu ses liens avec l'humanité et aurait régressé vers l'animalité. Cette abjection s'étend à leurs animaux : les chiens allemands seraient particulièrement agressifs ou sournois. D'après le Matin du 31 janvier 1915, les poux seraient divisés en trois races : Modèle:Citation

Des allemands peureux

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Le Pêle Mêle du 13 février 1916 Boche se faisant prisonnier
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Prisonnier allemand Le Pêle Mêle

L'allemand cherchant à se faire prisonnier est un thème récurrent dans les revues grand public.

Le numéro du 10 janvier 1915 du Petit journal illustré met en scène des soldats allemands maltraités par leurs officiers et prêts à se faire prisonniers.

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Pour les empêcher de fuir on les attache à leurs mitrailleuses

Modèle:Citation

Le Petit Journal illustré du 7 février 1915 : Modèle:Citation

Le numéro du 14 janvier 1917 du Petit Journal illustré décrit une situation désespérée des troupes allemandes : Modèle:Citation

En réalité, les redditions de soldats allemands pour se constituer prisonniers et les désertions dans l'armée allemande avant l'automne 1918 furent rares. Le nombre de prisonniers allemands en France fut, d'ailleurs, sensiblement inférieur à celui des prisonniers français en Allemagne

L'évolution de la propagande au cours de la guerre

La majorité de la grande presse s'est livrée à cette propagande au moins au début de la guerre.

Cependant, certains journaux sont restés plus mesurés. Ainsi L’Humanité participe certes à l’Union sacrée et informe, par exemple, ses lecteurs des atrocités commises par l’armée allemande sur la population civile de la Belgique et des régions du Nord de la France mais conserve un ton modéré et objectif : le journal ne s’associe pas au bourrage de crâne et en dénonce les outrances autant que le permettent les contraintes de la censure. Dans son numéro du 25 août 1914, le journal proteste, par exemple, contre ceux qui annoncent les Russes à Modèle:Unité à 5 étapes de Berlin (une marche quotidienne de Modèle:Unité pour une armée de fantassins à pied !)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le bourrage de crâne a probablement contribué dans une certaine mesure à entretenir le moral de l’arrière. Sa crédibilité paraît cependant limitée, si on en juge par la fuite en province lors de la grande retraite de fin août-début septembre 1914 de près d’un million de parisiens qui n’ont donc pas été convaincus par les articles rassurants publiés par la grande presse. La propagande perpétuellement optimiste alimentée par la Section d’information du Grand Quartier Général, avec son ton cocardier et sa présentation grotesque de l’ennemi, était liée à la doctrine d'offensive à outrance en prévision d’une guerre courte et victorieuse et au manque de réalisme de services éloignés du front. Le décalage entre cette propagande et les réalités vécues par les poilus, les échecs des offensives à partir de 1915 entraînent le découragement et une perte de confiance des combattants à l’égard du haut commandement. Les subordonnés qui font part de leurs difficultés sont taxés de pessimisme ou démis de leurs fonctions. Les soldats d’abord, les civils de l’arrière ensuite qui finissent par être informés des réalités par les courriers et les conversations des permissionnaires, sont de plus en plus exaspérés par ce bourrage de crâne.

Par le contrôle postal et par l’institution en septembre 1917 du « rapport sur le moral », le haut commandement prend progressivement conscience du caractère contreproductif de ces outrances ce qui amène à modérer le ton de sa communication. La section d’information oriente la presse dans ce sens et conseille aux rédactions d’éviter les invraisemblances et les excès de chauvinisme. Cette évolution correspond à celle de la doctrine militaire qui abandonne les offensives improvisées après l’échec de celle du Chemin des Dames et privilégie la préparation logistique et l’importance des armements et matériels. Les autorités militaires ont pris conscience comme les combattants d’une guerre longue qui ne se terminera pas par une brusque percée.

Le retour de la confiance des combattants à la fin de la guerre est liée à l’amélioration des conditions de vie, permissions plus généreuses, logistique plus efficace, (des actes mieux que des discours), et à l’espoir de la victoire avec l’aide des renforts américains<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Canard enchaîné

Le Modèle:Date, Le Canard enchaîné pastichant les jeux, les concours, les référendums proposés par la presse, lance un référendum pour l'« élection du grand chef de la tribu des bourreurs de crâne ». La question était « Lequel, à votre sens, parmi les journalistes qui se mettent quotidiennement en vedette, mérite, à tous égards, le titre de Grand chef » ?. Publié le Modèle:Date, le vainqueur fut Gustave Hervé, battant d'une courte tête Maurice Barrès, puis venaient Charles Humbert, un nom censuré, Brunau-Varilla, Maurice Schwob et Henri de la Ville d'Avray (pseudonyme de Maurice Maréchal le fondateur du Canard enchaîné).

Notes et références

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Bibliographie

Voir aussi

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