La famille Rosenstock fait partie des Modèle:Nombrejuives recensées à qui le code civil de 1866, en vigueur à l'époque, refuse la citoyennetéroumaine, à cause de lois discriminatoires, bien que les charges incombant aux Juifs, dont leur service militaire, aient été renforcées par l'État roumainModèle:Sfn. Ainsi, le futur Tzara et sa famille n'étaient pas des citoyens à part entière dans le royaume de Roumanie, ne pouvaient voter ni circuler librement, avant 1918Modèle:Sfn.
Fils de Filip Rosenstock (1867-1936) originaire de Tîrgu Ocna et Emilia née Zibalis (1874-1948)<ref>Modèle:Lien archive</ref>, originaire de Siret et figure dominante de la famille, Samuel, surnommé « Samicǎ » est élevé dans une certaine aisance matérielle grâce à son père, comptable et travailleur acharné dans une société d'exploitation forestièreModèle:Sfn. Sa famille n'est pas observante ; son père indique « athée » à la rubrique « religion » de son passeportModèle:Sfn. Sa sœur Lucie-Marie appelée « Lucicǎ » naît en juin 1902Modèle:Sfn.
Samuel connaît une enfance et une adolescence sans histoire, recevant des cours de piano dans sa maison bourgeoise, bien qu'outre sa petite taille et sa myopie, sa santé soit toujours fragile et le tienne souvent alitéModèle:Sfn.
En 1915, il adopte le pseudonyme de « Tristan Tzara »: « Tristan » en référence au héros de l'opéra de Richard WagnerTristan et Isolde et « Tzara » parce que cela se prononce comme le mot roumain ţara (prononciation roumaine : [ˈt͡sara]) qui signifie « terre » ou « pays »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le nom entier se lit comme le roumain trist în țară, « triste dans le pays [natal] ». Il a également comme autres pseudonymes : S. Samyro (années 1910), anagramme partielle de « Samy Rosenstock », Tristan Ruia (dès 1913), Tr. Tzara (1913-1914), Tristan (été 1915)<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>,<ref name=":3" />. Dix ans plus tard, Modèle:Citation<ref name=":1" />.
Tristan Tzara ne déteste pas Modèle:Citation. Il fait paraître dans diverses revues des poèmes comme Les Faubourgs, où il évoque l'Modèle:Citation, ou bien Doute, qui insiste sur le rôle du hasard dans la création poétique :
L'atmosphère provinciale de Bucarest ennuie Tzara qui rêve de partir. Contre l'avis de son père, mais encouragé par Janco qui le presse de le rejoindre à Zurich, il quitte la Roumanie pour la Suisse, pays neutre accueillant la jeunesse d'Europe refusant la guerre. Il s'inscrit à l'université en classe de philosophie. Mais l'ennui le gagne à nouveau : Modèle:Citation Il faut l'enthousiasme contagieux de Janco pour l'empêcher de retourner à Bucarest.
Après s'être installé en Suisse, le jeune poète abandonne presque complètement le roumain comme langue d'expression, écrivant la plupart de ses œuvres ultérieures en français<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Tzara rencontre l'Allemand Hugo Ball, poète et pianiste anarchiste, accompagné de sa femme Emmy Hennings, danseuse et chanteuse de music-hall. Il se présente comme un révolutionnaire professionnel, disciple de Mikhaïl Bakounine, ayant quitté l'Allemagne pour cause d'incitations à l'émeute. Convaincu qu'en Suisse il trouverait quelques jeunes gens comme lui avec la volonté de Modèle:Citation, Ball confie à Tzara son projet d'ouvrir un lieu où se rassembleraient toutes les dissidences. Le Modèle:Date-, paraît dans la presse zurichoise un communiqué annonçant la création d'un Modèle:Citation qui s'adresse à tout le monde sauf aux Modèle:Citation. Le rendez-vous est fixé dans une taverne de la Spiegelstrasse pour des soirées quotidiennes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Selon Ball, parmi les interprétations de chants imitant ou s'inspirant de divers folklores nationaux , « M. Tristan Tzara récitait de la poésie roumaine »Modèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn.
Il a participé à la naissance du mot « Dada » à Zurich et a été le plus actif propagandiste du mouvement. La légende veut que Tzara et Huelsenbeck aient glissé un papier au hasard dans un dictionnaire Larousse, qui serait tombé sur le mot Dada, donc choisi comme nom du mouvement. Huelsenbeck, autre fondateur du mouvement dada, prétend en 1922, dans son histoire du dadaïsme, que Tzara n'a jamais été dadaïste (ce qui s'explique par la rivalité qui régulièrement les opposera), tandis que certains poètes contemporains voient en Tzara le chef de file de l'art nouveau.
S'ouvre une galerie Dada, où Tzara prononce des conférences sur l'art nouveau, et notamment l'art abstrait. Il publie également quatre livraisons de la revue Dada, qui obtient rapidement une audience internationale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Il a écrit lui-même les premiers textes « Dada » :
La Première Aventure céleste de Mr Antipyrine (1916),
André Breton, Philippe Soupault et Louis Aragon sont enchantés par les poèmes de Tzara, qu'ils ont lus à Paris dans les revues SIC et Nord-Sud, mais aussi dans les revues Dada. Ils entrent en correspondance. En 1915, le peintre Francis Picabia vient en Suisse pour soigner une dépression nerveuse : Tzara et lui se lient d'amitié et entrent également en correspondance. Durant ce séjour, il rencontre également Émile Malespine avec lequel il correspond et Tzara participe à la rédaction de la revue lyonnaise Manomètre<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
C'est en 1919 ou 1920 que Tzara débarque inopinément à Paris, dans l'appartement de Picabia, dont la maîtresse vient d'accoucher. La légende veut que Tzara ait calmé le nouveau-né en lui faisant répéter Modèle:Citation. Le terme même de " dada ", selon d'autres traditions, aurait été trouvé en 1916 par hasard, dans un dictionnaire, par les fondateurs du mouvement de Zurich<ref>Modèle:Lien web</ref>. André Breton et ses deux acolytes ne tardent pas à venir sonner à la maison, et sont surpris de voir, à la place du nouveau Rimbaud qu'ils avaient escompté, un petit bonhomme frêle roulant encore les r, mais ils s'habituent vite à son rire sonore et éclatant<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Par la suite, ils se lancent tous ensemble dans une grande variété d'activités destinées à choquer le public et à détruire les structures traditionnelles du langage<ref>Tristan Tzara, Aragon, Philippe Soupault et Breton, entre autres, participent notamment à la revue SIC créée par Pierre Albert-Birot en 1916.</ref>. Tzara ne participera pas aux débuts du surréalisme, restant dans les premières années sur ses acquis dadaïstes, mais rejoindra le groupe plus tard. À partir de 1922, Breton s'oppose à Tzara puis publie le premier Manisfeste surréaliste en 1924. Tzara s'éloigne car il n'approuve pas les méthodes ni la politique du groupe. Ce n'est qu'en 1929 qu'il reprend son amitié avec Breton et, de temps en temps, fréquente les rencontres surréalistes qui ont lieu à Paris.
« Promenade surréaliste sur la colline de Montmartre », Archivé le 15 septembre 2008 à la Wayback Machine, à l'Université de Paris III : Sorbonne Nouvelle Centre d'étude du surréalisme, Archivé, le 27 mars 2008 à la Wayback Machine ; récupéré le 23 avril 2008</ref>.
Tzara vit à Aix-en-Provence puis à Souillac (de décembre 1942 à août 1944) et finalement à Toulouse<ref name=":4" /> . Son fils Christophe est alors résistant dans le nord de la France, ayant rejoint les Francs-Tireurs et Partisans<ref name=":5" />.
En 1961, en reconnaissance de son travail de poète, Tzara reçoit le prestigieux prix Taormina<ref name=":6" />. Une de ses dernières activités publiques a eu lieu en 1962, lorsqu'il assiste au Congrès international sur la culture africaine, organisé par le conservateur anglais Frank McEwen et tenu à la National Gallery de Salisbury, en Rhodésie du Sud<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Son fils Christophe fait alors don des collections d'art de son père à différents musées, ainsi que des écrits de ce dernier à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet (BLJD) à Paris, qui constitue le fonds Tzara et réunit également toutes les archives du dadaïsme.
Du 24 septembre 2015 au 17 janvier 2016, l’exposition « Tristan Tzara, l’homme approximatif, poète, critique d’art, collectionneur » se tient au musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg<ref>Modèle:Lien web</ref>, en partenariat avec la Bibliothèque littéraire Jacques Doucet. Cette exposition est la première consacrée au poète et organisée dans un musée français. Elle présente plus de Modèle:Nobr et documents rares sur Tristan Tzara. L’exposition évoque la carrière littéraire de Tzara ainsi que "son compagnonnage avec Arp natif de Strasbourg, mais aussi Matisse, Picasso ou Masson", explique le commissaire de l’exposition Serge Fauchereau<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un catalogue de l'exposition est publié à cette occasion.