Gestapo

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Modèle:Autre Modèle:Homophone Modèle:Confusion Modèle:Infobox Organisation2

Fichier:486097869-uniek-lot-bevrijding-1944-1945.jpg
Drapeau de l'Association des victimes de la Gestapo, fondée le 13 septembre 1944.

Modèle:Coord

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R97512, Berlin, Geheimes Staatspolizeihauptamt.jpg
Le siège de la Gestapo, Prinz-Albrecht-Straße à Berlin (actuelle Niederkirchnerstraße).
Fichier:Corpses in the courtyard of Nordhausen concentration camp.jpg
Vue du camp de Dora-Nordhausen après le bombardement allié avec les bâtiments endommagés et les tués. Photo lors de sa libération par les Alliés le 12 avril 1945.

La Gestapo, acronyme tiré de l'allemand Geheime Staatspolizei signifiant « Police secrète d'État », était la police politique du Troisième Reich. Fondée en Prusse par Hermann Göring, son pouvoir s'étendit ensuite, sous l'impulsion de Heinrich Himmler, à l'ensemble du Reich et des territoires envahis par ce dernier au cours de la Seconde Guerre mondiale.

Intégrée à partir de 1939 au Reichssicherheitshauptamt (ou RSHA en abrégé, « Direction générale de la sécurité du Reich ») de Reinhard Heydrich, elle fut successivement dirigée par :

Chargée de lutter contre les opposants internes ou externes, réels ou supposés, puis contre les adversaires du régime nazi ou les résistants dans les pays occupés, elle fut, par ses exactions, synonyme de terreur et d'arbitraire. Elle joua un rôle essentiel dans l'extermination des Juifs d'Europe, notamment via l'Amt B4 (bureau B4), dirigé par Adolf Eichmann.

Active jusqu'aux derniers jours du régime nazi, elle fut condamnée en tant qu'organisation criminelle lors du procès de Nuremberg.

Évolution et structure

Contexte

Modèle:Article connexe De l'insurrection spartakiste aux actions des corps francs, de l'assassinat de Walther Rathenau au putsch de la Brasserie, la république de Weimar est marquée par une profonde instabilité et de fréquentes violences politiques, au cours desquelles s'illustre notamment la Sturmabteilung (milice) du parti nazi. L'appareil d'État allemand met en œuvre une stratégie de lutte essentiellement dirigée contre les communistes et les antinazis, exécutée par la police régulière, comme en Bavière, ou par la police politique, comme en Prusse. De son côté, à l'initiative d'Heinrich Himmler, le parti nazi se dote d'un service de sécurité interne, le Sicherheitsdienst (SD), confié à Reinhard Heydrich.

Göring et création

Fichier:Bundesarchiv Bild 102-16004, Adolf Hitler mit Hermann Göring.jpg
Adolf Hitler et Hermann Göring en Modèle:Date.

Modèle:Citation bloc Lors de l'arrivée au pouvoir des nazis en Modèle:Date-, ceux-ci mettent en place une politique de répression suivant trois axes : l'écartement, l'internement et l'élimination des opposants politiques en dehors de tout cadre légal, menés par la SA et la SS, notamment avec l'ouverture des premiers camps de concentration ; la mise en place d'un cadre juridique permettant de donner à la répression un cadre légal ; la création d'un organe consacré à la police politique, la future Gestapo.

Député au Reichstag et membre du Landstag de Prusse depuis Modèle:Date-, président du Reichstag en 1932, ministre sans portefeuille, commissaire à l'aviation et ministre de l'Intérieur de Prusse<ref group=alpha>Il dépend donc officiellement de Franz von Papen, ministre-président de Prusse.</ref> dans le gouvernement d'Adolf Hitler, Hermann Göring prend les rênes de la police prussienne, la plus importante d'Allemagne, le Modèle:Date. Il entreprend dès le lendemain la nazification en congédiant Modèle:Unité sur 32 qui sont remplacés par des nazis recrutés dans les rangs des SA<ref name="histoire18">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. De plus, il arme les policiers de revolvers, jugeant les matraques de caoutchouc et les bâtons qui étaient utilisés auparavant comme des « armes méprisables » et déclare qu'il assume personnellement la responsabilité de toutes les balles tirées par un policier<ref name="histoire18-19">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Dès le Modèle:Nobr, Göring accroît ses forces en nommant Modèle:Unité, Modèle:Unité et Modèle:Unité du Stahlhelm en tant que policiers auxiliaires<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>,<ref name="histoire20">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-K0108-0501-003, Rudolf Diels.jpg
Rudolf Diels en 1934.

Dans cette opération d'écartement des policiers aux sentiments républicains, il dispose d'une aide précieuse, celle de Rudolf Diels qui a d'ailleurs épousé la nièce de Göring, Ilsa<ref name="histoire23">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Chef de la section politique de la police prussienne, l'Amt IA, qui avait combattu communistes et nazis avec efficacité et énergie, Diels met ses fichiers au service du nouveau pouvoir. Ses fichiers comprennent plusieurs documents compromettants obtenus depuis plusieurs années capables de déshonorer des adversaires qu'ils soient nazis ou antinazis<ref name="histoire20"/>. Diels avait obtenu notamment des lettres privées d'Ernst Röhm où ce dernier manifestait ses penchants homosexuels<ref name="histoire20"/>. Immédiatement après la proclamation des lois d'urgence du Modèle:Date pour la défense du peuple et de l'État, officiellement justifiés par l'incendie du Reichstag, la police prussienne prend part, aux côtés de la SA et de la SS à la première grande rafle d'opposants organisée à Berlin dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Dès ce moment, la Gestapo<ref group=alpha>Dans les faits, elle échappe dès ce moment tant à la tutelle du ministre de l'Intérieur Wilhelm Frick, qu'à celle du ministre de la Justice, Franz Gürtner.</ref> « pouvait agir sans restriction et sans responsabilité, pratiquer l'arrestation secrète et la détention à perpétuité sans accusation, sans preuve, sans audience. Aucune juridiction ne pouvait s'y opposer, ni ordonner la mise en liberté et réclamer un nouvel examen du dossier »<ref>Jacques Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date des élections auront lieu puisque Hitler a obtenu la dissolution du Reichstag et Göring n'hésite pas à utiliser le service de police afin de servir la campagne du parti nazi<ref name="histoire19">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. D'ailleurs, au cours du mois de février, 50 personnes s'affichant antinazis furent tuées<ref name="histoire19"/>. Ces élections se solderont par un nouveau succès pour le parti nazi<ref name="histoire20"/>. Göring est nommé ministre-président de Prusse le Modèle:Date, tout en conservant son poste de président du Reichstag ; c'est à ce titre qu'il fait adopter, le Modèle:Nobr, lors de l'ouverture de la nouvelle session parlementaire une loi couvrant les crimes et délits commis dans une intention patriotique, complétée, le Modèle:Nobr, par l'amnistie des condamnations prononcées contre des nazis avant la prise du pouvoir<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

La Gestapo est officiellement créée le Modèle:Date par un décret prononcéModèle:Pas clair par Göring en tant que police secrète d'état ; elle est dirigée par le ministre de l'Intérieur de Prusse, c'est-à-dire Göring lui-même avec Diels comme adjoint<ref name="histoire25">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Dans la foulée, la Gestapo, dont les activités sont jusqu'alors officiellement limitées à Berlin, ouvre un bureau dans chaque district prussien qui demeure subordonné au service central de Berlin et met en place, dès le mois de juin, un réseau de surveillance de l'opinion publique et de délation<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>,<ref name="histoire25-26">A. Brissaud, Histoire secrète de la Gestapo, Chapitre 1 : Naissance de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Elle démantèle l'organisation clandestine du parti communiste mais enquête également sur les activités de la SA, perçue par Göring comme une rivale, et dont elle fait fermer ou transférer à la SS, ses camps de concentration « privés »<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

À la suite des manœuvres de Wilhelm Frick (acteur majeur des lois de Nuremberg), qui n'accepte pas que la Gestapo échappe à son autorité, Diels est révoqué en Modèle:Date-, pour être remplacé par Paul Hinkler, alcoolique notoire ; son mandat dure moins d'un mois, avant le retour en fonction de Diels, qui fait aussitôt arrêter son éphémère successeur. Afin d'éviter la répétition de tels soubresauts, la Gestapo est officiellement soustraite des attributions du ministère de l'Intérieur, le Modèle:Date, pour ne relever que du ministre-président de Prusse, c'est-à-dire, Hermann Göring<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>,<ref group="alpha">Comme le souligne Jacques Delarue (Histoire de la Gestapo, Modèle:P.) l'imbroglio administratif, typique du Troisième Reich est total : en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse Frick est le subordonné de Göring, mais il est aussi son supérieur en tant que ministre de l'Intérieur du Reich.</ref>.

Le Modèle:Date, Diels est à nouveau limogé, pour être remplacé, le Modèle:Date-, par Heinrich Himmler, Göring conservant toutefois officiellement la direction de la Gestapo<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Prise en main par la SS et intégration au RSHA

Fichier:HimmlerAndHeydrich 1938.jpeg
Heinrich Himmler et Reinhard Heydrich en mars 1938.

Pendant que Göring organise la Gestapo en Prusse, Heinrich Himmler prend petit à petit le contrôle des polices des autres États allemands : en Modèle:Nobr, il est nommé préfet de police de Munich, puis, un mois plus tard, président de la police de Bavière ; dans les mois qui suivent, il prend le contrôle des polices de Hambourg, du Mecklembourg, de Lübeck, de la Thuringe. Au Modèle:Nobr, il dirige toutes les polices allemandes à l'exception de celle de la Prusse. Sorti vainqueur d'une lutte pour le pouvoir qui l'oppose à Kurt Daluege, le protégé de Wilhelm Frick, Himmler unifie toutes les polices allemandes dès sa nomination à Berlin et étend le champ d'action de la Gestapo à toute l'Allemagne ; à la tête du service central de la Gestapo, il nomme son plus proche adjoint, Reinhard Heydrich, déjà responsable du SD<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Heydrich prend comme adjoint à la direction de la Gestapo un ancien membre de la police criminelle de Munich sous la république de Weimar, Heinrich Müller, qui s'était notamment illustré dans la lutte contre les communistes<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date, Himmler est nommé chef de toutes les polices allemandes (Chef der Deutschen Polizei) ; il contrôle l'Ordnungspolizei (OrPo ou Polizei) de Kurt Daluege et la Sicherheitspolizei (Sipo), qui regroupe la Gestapo et la Kriminalpolizei (Kripo), dirigée par Arthur Nebe. La Sipo est chargée de lutter contre les ennemis de l'État : la Kripo poursuit Modèle:Citation, la Gestapo s'occupant Modèle:Citation<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Le Modèle:Date, la Sipo est incorporée, avec le Sicherheitsdienst (SD), au Reichssicherheitshauptamt (RSHA), placé sous la direction de Heydrich. À la mort de celui-ci, en Modèle:Date-, Himmler assurera une supervision directe de quelques mois puis nommera comme successeur, Ernst Kaltenbrunner en Modèle:Nobr.

Missions et pouvoirs

Fichier:Caricature of Hermann Göring detail with text of "Gestapo reports 2,000,000 Jews executed- Heil Hitler" by Arthur Szyk (1894-1951). We're Running Short of Jews (1943), New York (cropped).jpg
Caricature de Göring par A. Szyk, 1943

Modèle:Citation bloc

L'absence de tout cadre légal, avant le décret de Göring, n'empêche pas la Gestapo d'agir dès 1933. Sur la base des décrets des Modèle:Date et Modèle:Date, qui mettent en place la détention de protection (Schutzhaft), elle peut emprisonner ou interner en camp de concentration qui bon lui semble, sans limite de durée, sans chef d'accusation et sans procès. L'absence de tout contrôle juridictionnel sur les agissements de la Gestapo est officiellement confirmé le Modèle:Date, par une loi qui indique notamment que « les ordres et les affaires de la police secrète ne sont pas sujets à l'examen des tribunaux administratifs », loi qui ne fait que confirmer un avis de la Cour administrative de Prusse de 1935, selon lequel une mise en détention de protection ne peut être contestée devant un tribunal<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Organisation interne

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R98680, Besprechung Himmler mit Müller, Heydrich, Nebe, Huber.jpg
Réunion à Munich en Modèle:Date-Modèle:Note, de gauche à droite : Huber, Nebe, Himmler, Heydrich et Müller.

Placée sous l'autorité opérationnelle de Heinrich MüllerModèle:Note de 1936 à 1945, la Gestapo est organisée en six départements (en allemand Amt, au singulier), qui comportent plusieurs sections. La plus connue d'entre elles, la section B4, dirigée par Adolf Eichmann, va être le principal organisateur de l'extermination des Juifs d'Europe.

  • Amt A : adversaires du nazisme
    1. Communistes, marxistes et organisations apparentées, propagande illégale ou hostile
    2. Contre-sabotage et mesures de sécurité générale
    3. Réactionnaires, libéraux, légitimistes, émigrés
    4. Service de sécurité, prévention des attentats
  • Amt B : églises, sectes religieuses, Juifs et francs-maçons
    1. Catholicisme politique
    2. Protestantisme et sectes
    3. Autres églises et francs-maçons
    4. Juifs
  • Amt C
    1. Fichier central, gestion du personnel, surveillance des étrangers
    2. Internements de protection
    3. Presse et publications
    4. Affaires du parti
  • Amt D : territoires occupés et travailleurs étrangers en Allemagne
    1. Protectorat et Tchécoslovaques résidant dans le Reich
    2. Gouvernement général et Polonais résidant dans le Reich
    3. Ennemis de l'État étrangers
    4. Territoires de l'Ouest : Pays-Bas, Belgique, France, Luxembourg, Alsace, Lorraine, Norvège, Danemark
  • Amt E : Contre-espionnage
    1. Problèmes généraux et contre-espionnage dans les usines du Reich
    2. Problèmes économiques généraux
    3. Pays de l'Ouest
    4. Pays nordiques
    5. Pays de l'Est
    6. Pays du Sud
  • Amt F
    1. Police des frontières
    2. Passeports
    3. Cartes d'identité
    4. Police des étrangers
  • Amt P : Relations avec les polices étrangères
  • Referat N (1941) : centralisation des renseignements

Rôle

Élimination des opposants

Fichier:Gestapo radio-telegram for list of suspected homosexuals. Transcribed for chief of police in Dortmund.jpg
Radio télégramme de la Gestapo établissant une liste de suspects homosexuels au chef de la police de Dortmund, 1934

Au travers de l'appareil du parti nazi, du Gauleiter au Blockleiter, la Gestapo dispose en Allemagne, « de dizaines de milliers d'oreilles et d'yeux attentifs »<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>. Mais la Gestapo proprement dite n'a pas développé un encadrement lourd de la population, en raison de l'encadrement par le parti, mais aussi des nombreuses lettres de dénonciation que ses services reçoivent tous les jours : à Cologne, en 1942, on compte 69 membres de la Gestapo pour 750 000 habitants<ref>R.O. Paxton, Le fascisme en action, Paris, Seuil 2004, Modèle:P..</ref>. Si le rôle réel de la Gestapo dans l'incendie du Reichstag est controversé, elle est bien au centre la préparation de la nuit des Longs Couteaux. Elle contribue à monter le dossier du faux complot de Ernst Röhm contre Adolf Hitler<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref> et à rédiger la liste des personnes à assassiner<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; elle participe également aux meurtres et commet notamment ceux de Herbert von Bose, de Kurt von Schleicher et de son épouse et d'Erich Klausener<ref>J. delarue, Histoire de la Gestapo, Modèle:P..</ref>.

Désormais indépendante, la SS peut mener à bien sa besogne. Le parti nazi étant reconnu parti unique, la Gestapo continue à traquer sans relâche les opposants politiques, en particulier les membres du KPD. De même, ceux qui n'entrent pas dans l'idéal du parti que les nazis appellent la Volksgemeinschaft (la communauté du peuple), sont rapidement repérés et interceptés : le fichage des homosexuels est ainsi confié à la Gestapo en 1934<ref>Ce fichage par la Gestapo est cependant concurrencé à partir de 1936 par celui de la Centrale du Reich pour combattre l’homosexualité et l’avortement qui relève de la Police criminelle. Voir Modèle:Article.</ref>. On commence alors à s'intéresser aux minorités en particulier aux Juifs. Le parti va mettre à la disposition de la Gestapo une base légale pour multiplier les arrestations : le Modèle:Date-, sont votées les lois de Nuremberg dans lesquelles il est disposé que tout mariage entre Juif et Allemand non-juif est strictement interdit.

Un climat général de terreur s'est installé en Allemagne. Alors que la police apparaît lors des films de propagande comme proche du peuple, les dénonciations se multiplient. Durant Modèle:Nobr, Himmler est nommé Chef der Deutschen Polizei (chef de toutes les polices d'Allemagne) mais c'est Heydrich, son bras droit qui la dirige véritablement. En outre, le ministère de l'Intérieur possède encore un contrôle important. Les intellectuels SS ont un rôle de plus en plus déterminant au sein de la machine nazie à partir de la fin des Modèle:Nobr. Werner Best, juriste et technocrate SS, est l'un d'eux. Il assiste Heydrich à la tête de la Gestapo jusqu'en 1940. Franz Six est quant à lui le concepteur du Gegnerforschung (section de la Gestapo qui traque les ennemis du Reich) et recruté par Heydrich au sein du SD. En 1938, à la suite de l'Anschluss, les dirigeants de la gauche autrichienne sont arrêtés. L'année suivante, la Gestapo établit une liste des opposants tchèques à supprimer.

Poursuite de la répression

Les oppositions grandissent contre la brutalité du régime policier. L'association de la Rose blanche, dirigée par Sophie et Hans Scholl, critique la boucherie de Stalingrad ainsi que les déportations. Dénoncés, ils sont arrêtés par la Gestapo puis décapités le Modèle:Nobr près de Munich.

La police secrète traque les auditeurs des radios étrangères, dont l'usage est strictement interdit, reconnu comme un acte de trahison. Les amateurs de musique américaine (jazz et swing) sont également pourchassés puisque le régime n'autorise pas l'écoute de la « musique nègre ». Enfin, les mariages mixtes sont analysés au peigne fin. À Francfort, Heinrich Baab ordonne l'arrestation des Juifs mariés avec des Aryens : la ville va connaître des dizaines de milliers d'arrestations (1941-1943).

Au mois Modèle:Nobr, Himmler est nommé Reichs-und Preussischer Minister des Innern (« ministre de l'Intérieur ») : il est désormais le maître incontesté du régime policier allemand.

Toute-puissance et chute

À compter de l'attentat du Modèle:Date-, la terreur devient l'un des ressorts du totalitarisme national-socialiste<ref>R. J. Evans, Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 1939-1945, Modèle:P..</ref>. Cette politique se renforce au fil des mois, jusqu'au tout derniers jours du conflit. L'action de la Gestapo se focalise alors contre les opposants de longue date au régime<ref>R. J. Evans, Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 1939-1945, Modèle:P..</ref>, les pillards, que les policiers sont autorisés à exécuter sur le champ à partir de Modèle:Nobr<ref name="Evans p816">R. J. Evans, Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 1939-1945, Modèle:P..</ref>. De plus, son contrôle sur les populations étrangères dans le Reich (travailleurs forcés) se renforce par la volonté de traquer systématiquement les évadés du Service du Travail<ref>R. J. Evans, Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 1939-1945, Modèle:P..</ref>, qui avec la désorganisation consécutive aux bombardements, forment des bandes, subsistant grâce au marché noir, de plus en plus entreprenantes au fil des mois<ref name="Evans p816"/>. Dans les dernières semaines du conflit, un nombre important de ces bandes sont démantelées et leurs membres fusillés<ref>R. J. Evans, Le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIIe{{#if:|  }} }} Reich, 1939-1945, Modèle:P..</ref>.

Répression dans les territoires occupés

Fichier:Polish hostages preparing by Nazi Germans for mass execution 1940.jpg
Prisonniers polonais regroupés par la police secrète nazie dans la forêt de Palmiry, près de Varsovie, en 1940, dans le cadre de l'AB-Aktion ; cette photo fut prise par des agents de l'État polonais clandestin.

Au cours de l'année 1939, les dirigeants de la Gestapo forment leurs hommes à une prochaine entrée en guerre. Müller coordonne l'opération Tannenberg qui sera un prétexte pour attaquer sans scrupule la Pologne en septembre.

Le Modèle:Date-, Heydrich est tué dans un attentat à Prague. Cet événement intensifie la violence et les arrestations. Himmler reprend provisoirement la direction du RSHA jusqu'en Modèle:Date-, date à laquelle Ernst Kaltenbrunner lui succède. En représailles à sa mort, près de la capitale tchèque, les SS et la Gestapo rayent de la carte le village de Lidice en fusillant tous les hommes et en déportant les femmes et les enfants. En Pologne, par exemple à Lublin, le chef de la Gestapo, Modèle:Lien fait assassiner des dizaines de milliers d'innocents et organise une gigantesque rafle antijuive entre le 3 et le Modèle:Nobr : plus de Modèle:Unité sont assassinées<ref>Lire à ce sujet l'article Le traitement de la Pologne dans le cadre du Generalplan Ost.</ref>.

Fichier:Capturedgestapoagents.jpg
Agents de la Gestapo arrêtés à Liège, en 1944.

À Paris, c'est l'Obersturmbannführer Kurt Lischka qui dirige la Gestapo à partir de l'automne 1940 en s'installant rue des Saussaies (Modèle:8e – actuels locaux du Ministère de l'Intérieur). Le président du Conseil français, Pierre Laval, se met d'accord avec les nazis pour mener efficacement l'arrestation des Juifs par la police et la gendarmerie françaises : au total Modèle:Unité français sont déportés.

En France, la Gestapo a aussi parfois la charge de contrôler et censurer le courrier (travail généralement assuré par la Wehrmacht) : elle appose sur les plis contrôlés un cachet rond où figure la légende « Geheime Staatspolizei » avec au centre l'aigle allemand à croix gammée. L'action de la Gestapo, en France, a bénéficié de l'aide de Modèle:Unité français et de l'appui de Modèle:Unité occasionnels<ref>Dominique Lormier, La Gestapo et les Français, Pygmalion (Flammarion), 2013 Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. Les agents français étaient dirigés par Masuy<ref>J. Delarue, Histoire de la Gestapo.</ref>.

Déportation et extermination des Juifs d'Europe

Entre l'automne 1939 et le printemps 1940, Hitler veut gagner la guerre au plus vite. Il ordonne l'élimination de Modèle:Unité par les Einsatzgruppen en Europe de l'Est, en particulier en Ukraine et en Biélorussie. Les unités SS et la Gestapo prêtent main-forte à ces unités mobiles pour exterminer les hommes en âge de combattre. Avec la réquisition des moyens de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), c'est notamment au sein de la Gestapo dans le service IV.B.4, dirigé par Adolf Eichmann, que sont organisés tous les transports de déportés vers les camps de concentration. C'est également la Gestapo qui procède aux arrestations des Juifs Modèle:Incise et des opposants politiques en Allemagne et dans les territoires conquis.

Fichier:Gestapo u Negotinu.jpg
« Opposant » miséreux tenu en joue par la Gestapo à Negotin (Serbie), 1942-1944.

Le Modèle:Date-, Heydrich établit un plan pour l'élimination des Juifs à « grande échelle » : l'opération Reinhard. L'objectif est de planifier l'[[Shoah en Pologne|extermination de Modèle:Unité de Juifs polonais]]. Durant l'automne, Himmler ordonne sa mise en place. Modèle:Nobr, Müller est présent à la conférence de Wannsee, durant laquelle on coordonne la Endlösung (« Solution finale »). Le projet est diffusé au sein de la Gestapo, auxiliaire incontournable de sa mise en place. Heydrich veut faire de ses policiers non plus les modèles de la Volksgemeinschaft, mais « des policiers politiques », véritables acteurs de la Solution finale.

Fichier:Torture chain, dog leash, SS skull visor cap, figurine of SS man with dog, etc. Lofoten Krigsminnemuseum (WW2 memorial Museum, Gestapo room) Svolvær, Norway 2019-05-08 DSC00167.jpg
Chaîne pour torture, laisse de chien, casquette à visière SS, figurine de SS avec un chien.... Lofoten Krigsminnemuseum, salle Gestapo au musée de Svolvaer (Norvège)

La Gestapo fonctionne sans aucun tribunal et décide elle-même des sanctions à appliquer. Elle s'est rendue célèbre, en Allemagne d'abord, puis dans toute l'Europe occupée, par la terreur implacable qu'engendrent ses procédés. Elle incarne l'arbitraire et l'horreur des forces nazies. La Gestapo est une police des esprits, ayant des informateurs dans toutes les couches sociales de la population. Aux Modèle:Unité allemands présents sur le territoire français, s'ajoutent Modèle:Unité d'origines diverses, y compris le grand banditisme. En Modèle:Date-, Himmler obtient d'Hitler que les pouvoirs de police, dans les territoires occupés en France, soient transférés des militaires au général de police SS, Carl Oberg. La Gestapo peut alors appliquer à la France les méthodes employées en Allemagne et dans les autres territoires occupés. Dès le Modèle:Nobr, le pouvoir central nazi lui recommande d'utiliser la torture lors des interrogatoires pour arracher des aveux et des informations aux prisonniers récalcitrants. C'est le cas notamment du chef de la Gestapo à Lyon, Klaus Barbie, le « bourreau de Jean Moulin ».

Principaux agents et officiers

Fichier:Gestapo Klatovy.jpg
Membres de la Geheime Staatspolizei à Klatovy (République tchèque),1939-1945.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Modèle:Légende plume

Documentaires télévisés

  • Les fantômes de l'histoire, de Grégory Célerse et Jean-Marc Descamps, 2014, sur France 3.
  • La Gestapo de Holger Hillesheim et Wolfgang Schoen, 2005, sur Arte en trois épisodes :
    • L'arme absolue d'Hitler (Hitlers schärfste Waffe),
    • Terreur sans frontière (Terror ohne Grenzen),
    • Fonctionnaires et tortionnaires (Henker an der Heimatfront).

Liens externes

Modèle:Liens

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