Pierre Laval
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Pierre Laval, né le Modèle:Date de naissance à Châteldon (Puy-de-Dôme) et mort exécuté le Modèle:Date de décès à la prison de Fresnes (Seine), est un homme d'État français.
Sous la Troisième République, maire d'Aubervilliers et parlementaire de la Seine puis du Puy-de-Dôme, il est membre de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) avant de s’éloigner de la gauche. Dans les années 1930, il est une figure importante de la droite, et s'oppose au Front populaire.
Il est plusieurs fois ministre à partir de 1925, en particulier ministre des Affaires étrangères : bien qu’il soit situé à droite et anticommuniste, mais tenant d'une ligne pacifiste, il signe en 1935 le traité franco-soviétique d'assistance mutuelle. Il est président du Conseil en 1931-1932 puis en 1935-1936, menant alors une impopulaire politique de déflation.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il est avec Philippe Pétain la personnalité la plus importante du régime de Vichy et le principal maître d'œuvre de la politique de collaboration avec l'Allemagne nazie. D'abord vice-président du Conseil et dauphin désigné de Pétain jusqu'à son éviction soudaine en Modèle:Date-, il revient comme chef du gouvernement d’Modèle:Date- à Modèle:Date-, accentuant la collaboration, désirant anticiper les désirs des nazis, avec comme but de permettre à la France d'occuper une place de choix dans une future Europe allemande.
En fuite à la Libération, il est arrêté, condamné à mort pour haute trahison et complot contre la sûreté intérieure de l'État par la Haute Cour de justice. Il est fusillé après avoir avalé une capsule de cyanure.
Origines et formation
Pierre Laval est issu d'une vieille famille de Châteldon, où il est né en 1883Modèle:Sfn. Il est le fils de Gilbert, aubergiste, hôtelier et marchand de chevaux dans ce bourg, et de Claudine TournaireModèle:Sfn. Son ascension sociale lui permit, en 1931, de racheter le château de ChâteldonModèle:Sfn. Laval garde toute sa vie un parler direct et familier, volontiers badin, souvent très croustillant, dont témoignent de multiples propos rapportés par ceux qui l'ont rencontré. Cela ne doit pas dissimuler son bagage culturel acquis. Écolier, lorsqu'il y a affluence, il est serveur dans l'auberge de son pèreModèle:Sfn. Plus tard pour pouvoir payer ses études, il est « pion » dans divers lycées de la région lyonnaiseModèle:Sfn. Il obtient son baccalauréat puis une licence en sciences naturelles avant d'opter pour le droit et de s'installer à Paris comme avocatModèle:Sfn en 1909<ref>Dictionnaire des parlementaires, site de l'Assemblée nationale : Modèle:Citation, donc en 1908, il ne peut donc devenir avocat qu'en 1909 ; René de Chambrun, Pierre Laval devant l'Histoire, Paris, France-Empire, 1983, Modèle:P..</ref>.
Troisième République
Débuts en politique
En 1903, il adhère au Comité révolutionnaire centralModèle:Refnec, de tendance blanquiste, qui se fond en 1905 dans la SFIO, et porte une cravate rougeModèle:Sfn. Appelé sous les drapeaux en 1903Modèle:Sfn, pour une période d'un an, au [[105e régiment d'infanterie|Modèle:105e d'infanterie]]Modèle:Sfn, il reste simple soldat, puis, lors de sa convocation au [[92e régiment d'infanterie (France)|Modèle:92e d'infanterie]]Modèle:Sfn pour une deuxième période, il est réformé définitif pour cause de varicesModèle:Sfn. En 1909, Pierre Laval épouse Jeanne Claussat, fille du maire radical-socialiste de Châteldon et sœur du conseiller général socialiste Joseph Claussat plus tard député de ThiersModèle:Sfn. Le couple s'installe à Paris et Laval commence une carrière « d'avocat des pauvres », proche des syndicalistes de la CGTModèle:Sfn. La première affaire qui lui vaut la célébrité est d'obtenir l'acquittement d'un certain Gustave Manhès, syndicaliste révolutionnaire inculpé de détention d'explosifs et de manuels anarchistesModèle:Sfn. Il gagne ensuite bien sa vie en exerçant le métier d'avocatModèle:Sfn. En 1911, il est candidat socialiste malheureux à une élection législative partielle dans la circonscription de Neuilly-Boulogne. Par son maintien au second tour il fait gagner le candidat conservateur Édouard Nortier face au candidat radical le général Percin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Durant la campagne des élections législatives de 1914, lors desquelles il se présente dans la Modèle:2e de Saint-Denis (Seine), il déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn. À la question « faut-il préférer le drapeau rouge au drapeau tricolore ? », il répond choisir « l'un et l'autre »Modèle:Sfn. Il arrive en tête du premier tour, le Modèle:Date- ; le candidat de la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine se désiste alors en sa faveur, et les socialistes défendent le candidat en indiquant : Modèle:Citation (le candidat nationaliste qualifié au second tour est Marcel Habert)Modèle:Sfn. Deux semaines plus tard, le 10 mai, Pierre Laval est élu député<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date- et Modèle:Date-. Saint-Denis est un des arrondissements de la Seine, qui en compte trois. Il compte Modèle:Nobr en 1914. Laval obtient Modèle:Nombre au Modèle:1er, contre Modèle:Nombre à Marcel Habert, et Modèle:Nombre et Modèle:Nombre pour deux candidats radicaux. Dictionnaire des parlementaires : Modèle:Citation.</ref>. Ce sont les syndicats qui avaient insisté pour l'avoir comme candidat. À presque Modèle:NobrModèle:Sfn, il est le benjamin des Modèle:Nombre socialistesModèle:Sfn.
Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, Laval ne renie pas ses convictions pacifistes, mais il ne s'oppose pas à l'Union sacrée à laquelle se sont ralliés les socialistes. Exempté définitif, il n'est pas mobilisé. À partir de 1915, Laval se retrouve, comme Jean Longuet, dans les rangs des minoritaires socialistes, critiques vis-à-vis de l'Union sacrée.
Cependant à partir de 1917, il désapprouve ceux de son parti, majoritaires, qui prennent leurs distances avec Clemenceau dont le programme tient dans les mots Modèle:Citation. Clemenceau lui propose, en Modèle:Date, le poste de sous-secrétaire d'État à l'Intérieur, par l'intermédiaire de son chef de cabinet Georges Mandel, mais les socialistes refusent tous les postes ministériels. Aux élections législatives de novembre 1919, Laval est numéro cinq sur la liste socialiste menée par Jean Longuet dans le quatrième secteur de la Seine qui comprend toute la banlieue parisienne, mais il arrive en tête des candidats SFIO, avec Modèle:Nombre<ref>Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, dit Le Maitron, notice Pierre Laval. La liste comportait Modèle:Nombre. Tous les candidats du Bloc national furent élus.</ref>. Les socialistes subissent une déroute à cette élection qui donne la chambre bleu horizon. Laval reste adhérent, mais prend ses distances avec les socialistes. Comme avocat, il continue à défendre la CGT. Au congrès de Tours, sa section d'Aubervilliers passe du côté communiste. Il reste à la SFIO, mais ne reprend pas sa carte après 1922Modèle:Sfn.
Élu d'Aubervilliers et homme d'affaires
Pierre Laval devient maire d'Aubervilliers aux élections partielles de février-mars 1923, mandat qu'il conserve jusqu'à la LibérationModèle:Sfn. Sa liste Modèle:Incise est en compétition avec une liste du Parti communiste conduite par Louis Dubois, ancien adjoint au maire, une liste SFIO maintenue et une liste de droiteModèle:Sfn. Au premier tour, la liste Laval fait 42,5 % des voix, celle du PCF 26,5 % et celle de droite 25 % (divers 6 %)<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Il l'emporte au second tour par Modèle:Unité (74,5 % des exprimés) contre Modèle:Unité au candidat du Bloc national<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date-.</ref>. Cette victoire est une défaite pour la SFIOModèle:Sfn et pour les communistesModèle:Sfn. Laval, l'homme sans partiModèle:Sfn, règne sur la ville par un réseau d'influence. Comme peu d'hommes politiques, il accorde une place très large aux amitiésModèle:Sfn, son adjoint et éminence grise à la mairie est André GuénierModèle:Sfn. Un autre de ses adjoints, Maurice Foulon, crée le Parti socialiste indépendant qui ne dépasse pas les limites de la villeModèle:Sfn. Son réseau s'étend aux maires des communes voisines, qu'ils soient affiliés à la SFIO ou marqués à droiteModèle:Sfn.
Aux élections législatives du Modèle:Date-, Laval mène la liste du cartel des gauches. Il fait élire cinq des Modèle:Nombre de sa liste (Laval, Lucien Voilin, Paul Poncet, Jean Martin, Charles Auray), avec une moyenne de 27,7 % des suffrages, contre Modèle:Nombre à la liste d'union républicaine (droite) qui obtient 29,8 % des suffrages et 31,4 % à la liste communiste qui remporte Modèle:Nombre<ref>Autres listes, sans élus, une liste monarchiste 3,3 % des voix ; une liste socialiste indépendante 2,8 % des voix, une liste divers 3 % et une liste libertaire (moins de 0,01 %). Le Petit Parisien, Modèle:Date-.</ref> (dont Paul Vaillant-Couturier et Jacques Doriot)<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date-, Modèle:P.. Laval obtient le meilleur score de sa liste.</ref>. En Modèle:Date-, il rompt définitivement avec la gauche<ref>Modèle:Harvsp → Modèle:P. : Modèle:Citation ; Modèle:P. : Modèle:Citation ; Modèle:P. : Modèle:Citation</ref> et, en Modèle:Date-, ses amitiés avec les maires des communes voisines lui permettent d'abandonner son mandat de député pour celui de sénateur de la Seine en se présentant sur une liste d'Modèle:Citation ; il est alors violemment attaqué par L'Humanité comme Modèle:Citation, mais Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, qui le considère comme un ami, favorise son électionModèle:Sfn. Il est le seul élu de la liste au premier tour<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date-. Laval obtient Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre exprimés. Millerand, Modèle:Nombre et Steeg, Modèle:Nombre.</ref>, face pourtant à Alexandre Millerand et Théodore Steeg<ref>Dictionnaire des parlementaires, Modèle:Opcit.</ref>, sénateurs sortants, lesquels doivent affronter le ballottage. L'ancien président du Conseil et de la République Millerand est d'ailleurs — et ce pour la première fois — battu<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date- : Modèle:Citation.</ref>. Réélu maire en 1925, Laval l'emporte de nouveau, dès le Modèle:1er, en Modèle:Date- avec 60,9 % des suffrages contre 26,4 % à la liste communiste et 12,6 % à la liste socialiste SFIO, puis avec une majorité un peu moins nette en Modèle:Date-, avec 55 % des suffrages contre 37,6 % à la liste communiste et 8,4 % à la liste SFIO<ref>L'Humanité, Modèle:Date-, Modèle:Citation.</ref>.
En marge de son activité de sénateur et maire d'Aubervilliers, Pierre Laval continue une carrière professionnelle privée. Avocat prospère, il réussit à faire fructifier des économies et en 1927, en empruntant de l'argent, il est en mesure de racheter la majorité des actions de la Société des Imprimeries Montlouis et du journal Le Moniteur du Puy-de-Dôme, organe radical proche d'Étienne Clémentel, grâce auquel il pousse les radicaux du Puy-de-Dôme à rompre avec les socialistes, en particulier lors des élections cantonales de 1928 et 1931<ref name="Rousseau">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il se montre homme d'affaires avisé et fait fortune en tant que patron de presse et de radio. Il a en effet racheté Radio-Lyon en 1928, puis Le Lyon républicain. Il participe, toujours en 1928 à la création d'une agence de publicité, le Crédit commercial de la publicité. Plus tard, il réussit à s'emparer d'autres quotidiens de province : La Sarthe, l'Écho républicain de l'Ouest, le Régional de l'Ouest, Le Petit Var et Le Petit Niçois. En 1931, en réalisant une plus-value de trois millions de francs, il revend tous ces journaux à Raymond Patenôtre mais en conserve le contrôle politique. Il a ainsi les moyens de rembourser ses dettes et de devenir propriétaire à part entière des Imprimeries du Montlouis du Moniteur du Puy-de-Dôme et de Radio-LyonModèle:Sfn.
En 1931, Laval achète le château de son village natal Châteldon. Jusqu'à la fin de sa vie, il reste le châtelain de Châteldon et s'attache à remettre en service les trois sources thermales qu'il peut capter sur le terrain d'un hectare et demi qui jouxte le château. L'eau de Châteldon assure une cinquantaine d'emplois au village et resserre les liens entre l'avocat auvergnat et les gens de son villageModèle:Sfn. En 1923, il avait investi une partie de ses économies dans le domaine de Corbière, à Moussonvilliers, en Normandie, où il élevait des chevaux et des vaches sur les Modèle:Unité du domaine. Pour Fred Kupferman, Laval est complètement indifférent à ce qui ne concerne pas ses deux passions, la politique et les animaux. Il ne revend le domaine qu'en 1936, avec un beau bénéfice, pour se replier sur son fief du centre de la France, Lyon, Clermont-Ferrand, ChâteldonModèle:Sfn.
Son enrichissement, qui parait trouble pour une partie de l'opinion, contribue à son impopularité. Celle-ci est renforcée, avant-guerre, par sa politique déflationniste.
Lors des élections sénatoriales d'Modèle:Date-, au terme d'un conflit avec Étienne Clémentel, il se fait élire dans le Puy-de-Dôme, grâce aux voix de la droite et d'une partie des radicaux, avec Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre, ce dès le premier tour<ref>Le Temps, 21 octobre 1935. Les trois autres sièges sont en ballottage. Il y a cinq listes et sa candidature individuelle. Celle des radicaux-socialistes, celle de la SFIO, celle du Parti agraire, celle de Rassemblement républicain et celle du Parti républicain fédéral.</ref>. Il est élu le même jour dans la Seine, avec Modèle:Nombre sur Modèle:Nombre, mais il décide en Modèle:Date-, de représenter le Puy-de-Dôme au Sénat<ref>Le Temps, 25 janvier 1936.</ref> .
Ministre, président du Conseil
Aux élections législatives de 1924, Laval conduit la liste du Cartel des gauches dans le département de la Seine. Il commence alors à porter la célèbre cravate blanche, qui devient l’une de ses caractéristiques<ref>C'est Aristide Briand qui lui conseilla : Modèle:Citation. Et Laval choisit la cravate blanche. Modèle:Ouvrage.</ref>. La liste arrive après celle du Parti communiste, mais Laval devient député.
En Modèle:Date-, il entre au gouvernement Painlevé comme ministre des Travaux publics. Il reste ministre jusqu'en Modèle:Date-, notamment dans les trois cabinets que forme Aristide Briand entre Modèle:Date- et Modèle:Date-Modèle:Sfn. C'est dans un gouvernement de centre-droit, celui d'André Tardieu, que Laval refait son entrée au gouvernement<ref name="Kupferman_73-78">Modèle:Harvsp.</ref> en Modèle:Date. Ministre du Travail, il use de ses qualités de négociateur pour désamorcer les grèves des ouvriers du textile du Nord (été 1930) et fait voter une loi sur les Assurances sociales qui concerne six millions de salariés<ref name="Kupferman_73-78"/>. Tardieu et Laval restent alliés, Laval est ministre dans tous les gouvernements Tardieu et ce dernier dans les trois premiers gouvernements Laval.
Le Modèle:Date, Laval devient président du Conseil, avec la même majorité que Tardieu, formée de modérés divers de droite et de centre droit, dont des radicaux indépendants<ref name="Kupferman_74, ">Modèle:Harvsp.</ref>. À cette époque, la France n'ayant pas encore subi les effets de la Grande dépression, Laval met la prospérité apparente de la France au service d'une politique pacifiste amorcée par Briand à Locarno. D'ailleurs, Briand, de plus en plus malade, reste ministre des Affaires étrangères. Laval négocie avec le chancelier allemand Brüning, accorde un crédit à la Reichsbank et se rend à Berlin avec Briand, le Modèle:Date-. Brüning avait obtenu des nazis berlinois que les SA ne se montrent pas pendant le séjour des Français. Devant la presse, Laval déclare Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, à la suite de retraits massifs en or effectués à la Banque d'Angleterre, le Gouvernement britannique demande à Laval d'intervenir, compte tenu du refus des États-Unis de lui venir en aide. Laval fait donc acheter de la livre anglaise par la Banque de France et sauve momentanément la situation, ce qui n'évite pas l'abandon par le Royaume-Uni de l'étalon-or trois jours plus tard, ni la dévaluation de 40 % de sa monnaie, ce qui coûte fort cher à la FranceModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, Laval se rend aux États-UnisModèle:Sfn. Au cours d'une tournée triomphale, il rencontre le président Herbert Hoover et les isolationnistesModèle:Sfn. Il est proclamé Man of the Year par le Time Magazine<ref>Modèle:Article.</ref>, seul Français avec le général de Gaulle<ref>Modèle:Article.</ref> à avoir reçu le titreModèle:Sfn. En Modèle:Date-, la crise arrive en France et le gouvernement Laval est renversé par le Sénat<ref>Le Petit Parisien, Modèle:Date- : Modèle:Citation.</ref>, pour avoir voulu changer la loi électorale avant les élections législativesModèle:Sfn.
Après deux années éloigné du pouvoir, juste après la crise du 6 février 1934, Laval rentre dans le gouvernement Doumergue, où cohabitent aussi Herriot et Tardieu. Après l'arrivée au pouvoir d'Adolf Hitler, en Allemagne, le ministre des Affaires étrangères Louis Barthou tourne le dos à la politique de Briand et entreprend de nouer des alliances contre l'Allemagne. Barthou meurt le Modèle:Date- lors de [[Assassinat d'Alexandre Ier et meurtre de Louis Barthou|l'attentat mortel contre le roi Alexandre {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} de Yougoslavie]]. Laval succède à Barthou. Dans l'esprit de Barthou, la guerre était admise, dans celui de Laval, elle est impensableModèle:Sfn.
En poste aux Affaires étrangères, Laval commence par abandonner l'idée d'un traité militaire avec l'URSS qui aurait pu entraîner la France dans une guerre malgré elle au profit d'alliances avec les pays d'Europe centrale et orientale réunis dans la Petite Entente. Le premier déplacement du nouveau ministre est pour rencontrer Benito Mussolini à Rome, en Modèle:Date-. Les deux hommes parlent de l'Éthiopie. Là où Mussolini croit comprendre un feu vert pour la colonisation du royaume africain, Laval croit autoriser une simple pénétration économique. L'Allemagne est désignée comme l'ennemi commun, et les deux chefs d'État-Major, le maréchal Badoglio et le général Gamelin travaillent ensemble dès la fin du mois. En avril, une rencontre à Stresa réunissant Mussolini et les chefs de gouvernement français et anglais semble conforter l'alliance franco-italienneModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, bien que devenu un chef de file de la droite anticommuniste<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, il part pour rencontrer Staline à Moscou. Il en rapporte un traité absolument inoffensif qui ne peut entraîner la France dans une guerre qu'elle n'aurait pas voulue. Sur le chemin du retour, Laval s'arrête à Cracovie pour assister aux obsèques de l'ancien maître de la Pologne Piłsudski. Il en profite pour rencontrer son successeur le colonel Beck, ainsi que l'envoyé d'Hitler, Göring, à qui il explique qu'un accord franco-allemand ne pourra pas être réalisé sans garantie pour les petits pays alliés de la FranceModèle:Sfn.
Dans les jours qui suivent le retour de Laval à Paris, le gouvernement Flandin tombe et le Modèle:Date-, Laval qui vient de présenter un « gouvernement d'union nationale », c'est-à-dire une coalition disparate, au président Albert Lebrun, obtient la confiance du parlement. La situation économique de la France est alors au plus bas. Une fuite des capitaux massive vers la Suisse a eu raison de la politique d'assainissement du gouvernement précédent. Suivant l'exemple de Poincaré en 1924, Laval obtient du Parlement le pouvoir de gouverner par décrets-lois, transformant ainsi l'ancienne démocratie parlementaire en une sorte de dictature républicaine. Pour réduire les dépenses de l'État, les salaires des fonctionnaires sont réduits de 3 % pour les bas salaires à 10 % pour la haute fonction publique. Lors du défilé du Modèle:Date-, Modèle:Unité protestent contre les décrets-lois, avec la participation des futurs dirigeants du Front populaire, Édouard Daladier, Léon Blum et Maurice Thorez. Laval est lâché par la presse du groupe Patenôtre. Les Croix-de-Feu recrutent à tour de bras et se répandent dans les rues. La popularité de Laval n'est cependant pas encore complètement rongée. Aux élections sénatoriales de novembre, il est élu à la fois dans le Puy-de-Dôme et dans la SeineModèle:Sfn.
Les résultats de la politique déflationniste de Laval ne sont pas nuls en termes d'équilibre budgétaire et de baisse des prix, mais le chômage continue de croître. Aux difficultés intérieures s'ajoute l'échec de la politique italienne : lorsque le Duce déclenche en Modèle:Date l'invasion de l'Éthiopie, Laval prépare un plan de compromis avec le britannique Samuel Hoare, secrétaire d'État aux Affaires étrangères, pour éviter de devoir appliquer des sanctions à l'égard de l'Italie. Mais le plan Laval-Hoare est un échec et les sanctions de Paris et de Londres contribuent au rapprochement Rome-Berlin et à la constitution de l'Axe. La défection d'Édouard Herriot et des ministres radicaux provoque finalement la chute de son gouvernement. Selon les mots de son biographe, Modèle:CitationModèle:Sfn.
En Modèle:Date, à l'approche du Front populaire, Laval est écarté du pouvoir et du gouvernement jusqu'au Modèle:Date. Pendant cette période, il conserve ses mandats de maire d'Aubervilliers et de sénateur du Puy-de-Dôme. Il passe alors plus de temps en Auvergne qu'à Paris. Le gouvernement du Front populaire de Léon Blum mène une politique économique à l'opposé de la politique déflationniste de Laval qui devient avec Maurras, La Rocque et Doriot une cible privilégiée des journaux du Front populaireModèle:Sfn.
En Modèle:Date-, Laval reçoit à Châteldon les émissaires de Staline Jacques Sadoul et Ian Roudzoutak qui le sondent pour éventuellement remplacer Léon Blum avec le soutien des communistes. Laval ne donne pas suite à la propositionModèle:Sfn.
Dans sa jeunesse, il parlait espagnol et avait voyagé en Espagne. Dès juillet 1936, Laval soutient les nationalistes espagnols <ref>France Inter, podcast, Le fantôme de Philippe Pétain. Épisode 8: Sigmaringen, le château hanté. 20 juillet 1922</ref>. La peur d'une insurrection communiste incite Laval à prendre contact secrètement avec le chef des rebelles espagnols Franco, en Modèle:Date-, pour lui proposer ses servicesModèle:Sfn. Voyant le salut de la France dans un Modèle:Citation et se déclarant en relation avec Doriot, le colonel de La Rocque et Pétain, il pronostique la chute du gouvernement Blum et appelle de ses vœux l'avènement d'un gouvernement Pétain dont il dit que celui-ci serait prêt à assumer la responsabilitéModèle:Sfn. Dans cette perspective, Laval propose à Franco de promouvoir la cause des nationalistes par voie de presse et par radio, se disant Modèle:Citation Ces entretiens, consignés à l'époque dans un rapport de l'ambassadeur allemand auprès de Franco, Wilhelm Faupel, au ministre des Affaires étrangères du Troisième Reich, Neurath, ne sont publiés qu'en 1951Modèle:Sfn.
En Modèle:Date-, lors de la remilitarisation de la Rhénanie décidée par Hitler, le gouvernement Sarraut, emporté par ce qu'on a appelé une Modèle:Citation, pratiqua une politique de renoncement à laquelle Laval était tout à fait étrangerModèle:Sfn. En 1939, quelques mois après les accords de Munich, dans une séance du Sénat à huis clos, Laval met Daladier en position d'accusé, lui reproche son renoncement face à Hitler et plaide encore pour l'alliance italienneModèle:Sfn.
Régime de Vichy
Fin de la Troisième République et naissance de l'« État français »
La Seconde Guerre mondiale fournit à Laval l’occasion de revenir au pouvoir. Le Modèle:Date, le sénateur Laval vote les crédits militaires, mais intervient en séance pour préconiser un appel à une médiation italienne qui pourrait sauver la paix et, pendant la drôle de guerre, il reste sur la position qu'une médiation italienne pourrait permettre de sortir de la guerre. Après la nomination à la tête du gouvernement de Paul Reynaud, ferme partisan de la guerre, Laval se rapproche de Daladier auprès de qui il confie qu'une politique pacifiste telle qu'il pourrait la mettre en œuvre ne pourrait se faire que sous l'égide de Pétain. Après la défaite de 1940, les pourparlers échouent pour son entrée dans le gouvernement Pétain formé le Modèle:Date, mais il fait son entrée au Gouvernement, après l'armistice, le Modèle:Date avec le portefeuille de la Justice<ref name="Cointet228">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Gouvernement et l'Assemblée étant repliés à Vichy, à partir du Modèle:Date, Laval est le principal acteur de l'opération qui aboutit au vote des pleins pouvoirs constituants à Philippe Pétain par le biais de la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940. Deux jours plus tard, le Modèle:Date, Laval est appelé par Pétain comme vice-président du Conseil<ref name="Cointet255-256"/> Modèle:Incise, et l'[[Actes constitutionnels du régime de Vichy|acte constitutionnel Modèle:N°]] fait de lui le dauphin de Pétain en cas de vacance du pouvoir<ref name="fred269">Modèle:Harvsp.</ref>. Jean-Paul Cointet a résumé en trois points la stratégie de Laval, convaincu d'une nécessaire entente entre la France et l'Allemagne : il importe de dépasser le cycle infernal victoire-revanche. Le vaincu doit donner des gages de bonne volonté au vainqueur pour ne pas durcir ses positions. Cela doit être fait immédiatement, sans attendre la victoire allemande sur l'Angleterre qui paraît imminente. L'abandon du régime parlementaire, par principe hostile à l'Allemagne, au profit d'institutions autoritaires est l'un des gages donnés au vainqueur. Le maréchal placé en haut de cet édifice n'est qu'un symbole, propre à rallier une majorité de Français à la politique nouvelle<ref name="Cointet255-256">Modèle:Harvsp.</ref>.
Premier gouvernement du régime de Vichy
Avec le titre de vice-président du Conseil et de secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Laval joue du Modèle:Date<ref name="fred269"/> au Modèle:Date un rôle de première importance dans le domaine de la politique étrangère mais reste passif devant la mise en place de la Révolution nationale, ce qui ne l'empêche pas de signer tous les décrets du gouvernementModèle:Sfn. Sans déclarations antisémites ou antimaçonniques particulièresModèle:Sfn, indifférent à l'épuration, il n'est pas hostile à la République<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Sur son ordre, le buste de Marianne est maintenu au côté du portrait officiel du maréchal dans sa mairie d'Aubervilliers (Kupferman, Modèle:P.).</ref> tout en décriant la démocratieModèle:Sfn. À ses yeux, la Révolution nationale apparaît comme une péripétie, à la rigueur commode, alors que la collaboration avec l'Allemagne est la grande politique à laquelle il doit attacher son nom<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Laval développe des rapports très étroits avec Otto Abetz, ambassadeur allemand en France. Jouant de son image de « francophile », ce dernier le persuade un peu plus, tout à fait à tort, que le Führer est prêt à tendre la main au vaincu et à réserver à la France une place privilégiée dans l’Europe sous domination nazieModèle:Sfn. Le Modèle:Date, Laval rencontre Adolf Hitler à Montoire-sur-le-Loir et propose que les deux pays s’allient très étroitement. Deux jours après, il organise l’entrevue retentissante de Montoire, où la poignée de main symbolique entre Hitler et Pétain engage la France dans la collaboration d’ÉtatModèle:Sfn.
Laval rencontre Hermann Göring, le Modèle:Date, et souhaite engager la France Modèle:Citation dans la collaboration avec l'AllemagneModèle:Sfn. Par la suite, à l'initiative d'Abetz, des rencontres au sommet ont lieu, rencontres qui laissent penser à une évolution vers la collaboration militaire et auxquelles participent, d'abord le Modèle:Date- à Wiesbaden, avec Laval et Abetz, des militaires allemands et français (dont Huntziger et Darlan) ; réunion suivie par celle du Modèle:Date-, à l'ambassade d'Allemagne à Paris, dont le but est d'organiser une reconquête commune du Tchad, passé aux gaullistesModèle:Sfn sous l’impulsion de son gouverneur, Félix Éboué.
Laval multiplie par ailleurs les gestes de bonne volonté, sans contrepartie aucune ni demandée ni obtenue. Ainsi, le Modèle:Date-, il livre à l’Allemagne l’or de la Banque nationale de Belgique, confié par Bruxelles à la FranceModèle:Sfn. Il lui cède les participations françaises dans les mines de cuivre de Bor (Yougoslavie)Modèle:Sfn, les plus importantes d’Europe à produire ce métal hautement stratégique. Il envisage le retour du gouvernement à ParisModèle:Sfn.
De juillet à Modèle:Date, Laval mène une politique de collaboration active, avec le projet d’alliance avec l’Allemagne nazie, qui inquiète certains membres de son gouvernement. Mais surtout, il agit trop indépendamment au goût de Pétain, jaloux de son autorité, qui considère que l'impopularité de Laval auprès de la masse des Français risque à terme de rejaillir sur le régime<ref name="Kupferman_310-320">Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, c’est le dernier parlementaire à siéger encore au gouvernement et il déplaît aux tenants de la Révolution nationale comme vestige de la République honnie<ref name="Kupferman_310-320"/>.
Éviction
Le Modèle:Date, Philippe Pétain limoge brusquement Laval, et le remplace par Flandin puis par Darlan, lequel poursuit d’ailleurs sans grand changement la politique de collaboration et renforce le caractère autoritaire du régime. Laval est brièvement arrêté, mais Otto Abetz intervient pour le libérer et l’emmène à Paris, où il vit désormais sous la protection de l’armée allemande<ref name="Kupferman_310-320"/>. Ce limogeage n’empêche pas Pierre Laval de continuer à participer à la vie publique et politique.
Son éviction est parfois évoquée comme une conséquence du complot synarchique, mythe apparu à cette époque.
« Interrègne »
Le Modèle:Date, Pétain rencontre Laval à La Ferté-Hauterive<ref name="Kupferman_333">Modèle:Harvsp.</ref>. Selon Laval, cette rencontre aurait servi à réconcilier les deux hommes. Pétain n'envisage pas pour autant de le rappeler au gouvernement<ref name="Kupferman_333"/>.
Le Modèle:Date, alors qu’il passe en revue le premier contingent de la Légion des volontaires français (LVF), volontaires français sous uniforme allemand sur le point de partir pour participer à l’opération Barbarossa, Laval est victime d’un attentat à VersaillesModèle:Sfn,Modèle:Sfn. La cérémonie organisée à la caserne Borgnis-Desbordes, avenue de Paris, réunissait Eugène Deloncle, président du Comité central de la Légion des volontaires français, Marcel Déat, fondateur du Rassemblement national populaire (RNP), Fernand de Brinon, délégué général du gouvernement français dans les territoires occupés, Marc Chevalier, préfet de Seine-et-Oise, et le ministre plénipotentiaire allemand Schleier. L’auteur des cinq coups de feu est un jeune ouvrier de Modèle:Nobr, Paul Collette, ancien membre du Parti social françaisModèle:Sfn. Laval demande qu'on laisse la vie sauve à son agresseurModèle:Sfn.
Retour au pouvoir
Le Modèle:Date, Pétain et Darlan rencontrent Göring à Saint-Florentin. Cette rencontre ne débouche sur rien, et en tout cas, pas sur un traité de paix préliminaire que recherchaient Pétain et Darlan. La position de ce dernier s'en trouve affaiblie : il tombe en disgrâce auprès du maréchal et son équipe se désagrège. Darlan, qui se met à douter de la victoire de l'Allemagne, cultive des relations étroites avec l'ambassadeur des États-Unis, l'amiral Leahy. À partir de ce moment, les Allemands font pression sur Pétain pour qu'il se sépare de Darlan<ref name="Cointet360">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="fred358">Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement, depuis le début de Modèle:Nobr, Laval séjournait souvent dans son château de Châteldon, où il recevait beaucoup de personnalités impliquées à Vichy. Ses relations avec le maréchal s'améliorent, notamment lors de la rencontre du Modèle:Date en forêt de Randan<ref name="fred358"/>. Auparavant, à Paris, Laval avait rencontré Göring, qui lui avait déconseillé de revenir au pouvoir si on le lui demandait<ref name="Cointet360"/>,<ref name="fred358"/>. Les pourparlers multiples entre Vichy, Américains et Allemands s'accélèrent à partir de la fin du mois de Modèle:Date-. Selon les termes de Jean-Paul Cointet, Modèle:Citation
Le Modèle:Date, Pierre Laval prend ses fonctions de chef de gouvernement, titre créé pour la circonstance, alors que Darlan reste le successeur désigné de Pétain et conserve le portefeuille de la Défense nationale. Trois jours après son retour au pouvoir, il prononce un discours d'où il ressort que toute la politique du pays était subordonnée à l'insertion dans l'Europe allemande, sur un fond de combat antibolchevique<ref name="fred371-374">Modèle:Harvsp.</ref>. Lors de son procès, en 1945, il déclara qu'en revenant au pouvoir, il espérait empêcher pour la France les mauvais traitements que sa conversation avec le maréchal Göring avait laissé présager. D'après son biographe Jean-Paul Cointet, il restait fidèle à son schéma de pensée de 1940 selon lequel on finirait par obtenir la confiance de l'Allemagne en lui donnant toujours plus de gages<ref name="Cointet367">Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans l'entourage de Laval, on trouve l'homme d'affaires Jacques Guérard, secrétaire général du gouvernement, des anciens d'Aubervilliers comme André Guénier, secrétaire particulier ou Henri Prété, des amis venus des milieux radicaux-socialistes, comme Pierre Cathala, nommé ministre des Finances, ou René Bousquet, jeune préfet de Modèle:Nobr, propulsé au poste de secrétaire général de la police. Comme chef de cabinet, Laval avait recruté Jean Jardin, dont on lui a vanté les qualités intellectuelles et la multiplicité des relations<ref name="fred374-379">Modèle:Harvsp.</ref>.
Féru de diplomatie, intimement persuadé d’être le seul Français capable de négocier avec Hitler, Laval mise tout sur une collaboration sans équivoque qui consiste à anticiper les désirs allemands et à multiplier les gages de bonne volonté envers le vainqueur, sans en attendre de contrepartie, dans le but de maintenir la reconnaissance par les occupants de l'autorité du régime de Vichy. Il espère ainsi obtenir de Ribbentrop ou d’Hitler l’entrevue décisive, pendant laquelle il fait d’avance généreusement confiance aux capacités de charme personnel qu’il se prête pour séduire les chefs nazis, et les convaincre de réserver à la France une place de choix dans l’Europe allemande. Dans cette démarche, Laval ne semble pas avoir conscience de l’absence complète de volonté du Führer de traiter la France ni aucun autre vassal comme un partenaire<ref name="Kupferman_285-287">Modèle:Harvsp.</ref>, ni de la capacité des Allemands à le duper<ref name="Kupferman_380-381">Modèle:Harvsp.</ref>.
Profondément convaincu d’avoir raison et persuadé que la postérité comprendrait les mérites de sa politique, Laval ne tint jamais compte de l’impopularité de sa personne et de la notion de collaboration auprès de la masse des Français, pas plus que des avertissements qui lui parvenaient de plus en plus de toutes parts. En témoigne ce dialogue significatif avec le général Weygand, le Modèle:Date-, lors de la dernière rencontre entre les deux hommes : Modèle:Citation
Radicalisation de la collaboration d'État
Le Modèle:Date, Laval prononce à la radio un retentissant discours dont se détache la phrase devenue fameuse<ref>Modèle:Lien web.</ref> : Modèle:Citation
Dans sa biographie de Laval, Jean-Paul Cointet, bien que le paragraphe soit intitulé « Je souhaite la victoire de l'Allemagne », place la citation ainsi : Modèle:Citation
Lors de la préparation de ce discours, Laval consulta son conseiller diplomatique Charles Rochat, qui tenta de le dissuader de le prononcerModèle:Sfn. Il montra alors son projet à PétainModèle:Sfn. Ce dernier se contenta de lui faire modifier la version initiale Modèle:Incise un civil n’ayant pas, selon lui, à faire de pronostic militaireModèle:Sfn, en laissant passer le message<ref name="Ferro 2013_233-234">Modèle:Ouvrage.</ref>. Laval était très fier de sa trouvaille, mais personne autour de lui ne comprit les raisons d'un tel engagement. Les milieux de Vichy étaient stupéfaits et les gaullistes triomphaientModèle:Sfn. Désormais, la phrase du Modèle:Date- colla à la réputation de Laval, qui revint plusieurs fois en public sur cette phrase, toujours pour refuser de la désavouer<ref name="Cointet381"/>,Modèle:Sfn.
En Modèle:Date, Laval autorise l'Abwehr et l'Orpo à pourchasser les résistants français, et les Anglais qui les assistent, en zone libre (« mission Desloges » ou « opération Donar »)Modèle:Sfn. Cependant Laval, le Modèle:Date-, écrit à ses préfets : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:Lire en ligne.</ref>.
Le débarquement allié en Afrique du Nord le Modèle:Date et l’invasion de la zone sud par les Allemands qui en résulte le Modèle:Date- change la donne de la collaboration : pratiquement tout l'Empire français avait basculé dans le camp des Alliés, le gros de la flotte française s'était sabordée à Toulon et l'armée d'armistice avait été dissoute, le gouvernement de Vichy se voyait donc privé de presque tous ses moyens de marchandage<ref name="azemamilice">Modèle:Article.</ref>.
Laval traverse pourtant cette crise de Modèle:Date- en essayant de sauver sa politique de collaboration : il approuve Pétain qui avait donné l'ordre de résister aux Alliés, fait interner et expulser les diplomates américains de Vichy. En Conseil des ministres, il se prononce contre un engagement militaire massif de la France aux côtés de l'Allemagne et répond par une manœuvre dilatoire à la question posée par Hitler : Modèle:Citation. Modèle:Citation, répond Laval, qui est alors invité à rencontrer Hitler à Munich. L'entretien a lieu le Modèle:Date. Hitler reçoit Laval de façon humiliante, ne parlant plus d'une entrée en guerre de la France, car il avait décidé d'envahir la zone sud le lendemain (opération Anton) mais exigeant la mise à disposition immédiate des ports de Tunis et Bizerte (le Modèle:Date- débute la campagne de Tunisie). Laval lui préconise de mettre la France devant le fait accompli<ref name="Cointet407">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Sfn,<ref>Eberhard Jäckel, La France dans l'Europe de Hitler, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
De retour en France, Laval reçoit de la part de Pétain, le Modèle:Date-, les pleins pouvoirs, Modèle:Citation. Le Modèle:Date-, la flotte française se saborde à Toulon, conformément aux directives données antérieurement par Darlan. Ni Laval ni Pétain ne font rien pour qu'elle prenne la mer et se mette aux côtés des Alliés<ref name="Cointet407"/>.
Persécution des Juifs
Lors de son premier passage au gouvernement de Vichy, Laval n'avait pas été précisément l'inspirateur des lois antijuives. Il avait exprimé quelques doutes sur l'intérêt du statut des Juifs, mais avait finalement cosigné l'ensemble des lois<ref name="Cointet393" />. Son retour au pouvoir coïncide avec la mise en place par les Allemands d'un plan de déportation des Juifs<ref name="Cohen257">Modèle:Ouvrage.</ref>. Une ordonnance allemande rend obligatoire le port de l'étoile jaune en zone occupée à partir du Modèle:Date-. Le prédécesseur de Laval, Darlan, s'était opposé à cette mesure en zone libre en mettant en avant l'opinion publique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Laval en personne, ou des hommes qui lui sont proches, comme Bousquet, sont en première ligne dans les négociations avec les Allemands au sujet de la mise en œuvre de ces déportations. Heydrich vient personnellement en France pour lancer l'opération et mettre en place le nouveau chef de la police allemande Carl Oberg, qui devient, du côté allemand, le principal interlocuteur de Laval et Bousquet<ref name="Cointet396">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Commissariat général aux questions juives, dirigé par Darquier de Pellepoix, est placé sous l’autorité directe de Laval depuis Modèle:Date-. Sans doute Laval a-t-il nommé à ce poste Darquier, nettement plus pro-allemand que son prédécesseur, Xavier Vallat, pour donner satisfaction aux Allemands au sujet d'un poste considéré comme secondaireModèle:Sfn. Le Commissariat aux affaires juives devenu une annexe des services allemands eut un rôle négligeable dans l'exécution des déportationsModèle:Sfn. Trois semaines avant le retour de Laval au pouvoir, le Modèle:Date, Dannecker, chef de la Gestapo à Paris, organise le premier convoi de déportés juifs en direction d’Auschwitz, au départ de Drancy et Compiègne<ref name="Cohen257"/>.
Le Modèle:Date-, les Allemands demandent l'arrestation de Modèle:Nombre dont 40 % de Juifs français. Laval décide de collaborer à la rafle en confiant son exécution à la police française et refuse de procéder à l'arrestation de Juifs français en proposant, en compensation, d'organiser ultérieurement des rafles de Juifs étrangers en zone sud. Modèle:Nombre étrangers, en majorité des femmes et des enfants (dont tous ceux nés sur le sol français, et donc français)<ref name="Conan_Rousso-47">Éric Conan, Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, éd. Fayard, Paris, 1994 ; nouvelle édition Gallimard, coll. « Folio histoire », Paris, 1996, 513Modèle:Nb p. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>, sont arrêtés par la police française au cours de la rafle parisienne du Vel’ d’Hiv’ des Modèle:Date-Modèle:Date<ref name="Cointet396"/>. En zone sud, Modèle:Nombre étrangers et apatrides sont arrêtés au cours des [[Rafle du 26 août 1942|rafles du Modèle:Nobr]]<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
Dans les préparatifs de la rafle du Vel' d'Hiv', les Allemands n'avaient pas prévu de déporter les enfants de moins de Modèle:Nombre. Laval insiste pour que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents Modèle:Citation, comme il l'explique au Conseil des ministres du Modèle:Date-. Les familles avec enfants sont regroupées dans les camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, et l'autorisation allemande de les déporter arrive le Modèle:Date-<ref name="Cointet396"/>.
Sollicité de revenir sur sa décision d’inclure dans les convois les enfants de moins de Modèle:Nobr (initialement non demandée des Allemands), notamment par le pasteur Boegner, chef des protestants de France, Laval refuse : Modèle:CitationModèle:Sfn. Le pasteur Boegner rapporte plus tard : Modèle:Citation<ref>Marc Boegner, « Les églises protestantes pendant la guerre et l'occupation », dans Actes de l'Assemblée générale du protestantisme français, 1945, Paris, 1946, Modèle:P..</ref>. À ce même entretien du Modèle:Date-, Laval déclarait ne pas pouvoir Modèle:Citation et faire Modèle:Citation, selon ce qu'en rapporte Boegner, qui ajoute quant à lui que Modèle:CitationModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, dans un télégramme aux ambassades françaises à travers le monde, Laval reprend une rhétorique antisémite pour justifier les récentes déportations : Modèle:Citation
En même temps que la police de Laval organise les rafles massives de Juifs étrangers<ref>Christian Chevandier, Policiers dans la ville. Une histoire des gardiens de la paix, Paris, Gallimard, 2012.</ref>, le même Laval intervient auprès des ambassades des pays alliés du Reich, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Portugal, Turquie pour protéger leurs compatriotes. Cette protection est inégale et n'empêche finalement pas des Juifs roumains ou bulgares d'être arrêtés, déportés, gazésModèle:Sfn. Laval engage également à partir du Modèle:Date- des tractations avec les États-Unis, par le biais des quakersModèle:Sfn. Il s'agit des milliers d'enfants dont les parents sont déjà partis dans des campsModèle:Sfn. Modèle:Nobr juifs sont exfiltrés aux États-Unis par les quakers, mais un plan de sauvetage plus ambitieux échoue définitivement le Modèle:Date- avec l'arrivée des Allemands à Marseille. Michael R. Marrus a fait remarquer que si ce plan avait l'accord de Laval, Vichy avait également informé Berlin qui avait demandé à Laval l'assurance qu'un geste humanitaire ne fût pas exploité par la presse américaine contre la France et l'AllemagneModèle:Sfn.
Les « accords Oberg-Bousquet » avaient conduit à l'exécution par la police française de la rafle du Vel' d'Hiv' et des rafles du mois d'août en zone libre. Fin Modèle:Date-, Laval reçoit un message du Consistoire central juif qui lui indiqueModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc Laval ne semble pas croire cette suppliqueModèle:Sfn. Dans un entretien avec Oberg du Modèle:Date-, il demande des assurances sur le sort des Juifs, qu'on lui donne sous cette formeModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc
À partir du mois de Modèle:Date-, l'attitude de Laval change et il refuse de collaborer à des opérations collectives<ref name="Cointet425">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans ses pourparlers avec Oberg, Laval met en avant Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,Modèle:Sfn. Pour contourner la volonté du gouvernement de Vichy de ne pas livrer de Juifs français, les Allemands tentent d'obtenir la dénaturalisation des Juifs devenus français grâce à la loi du 10 août 1927. Cette demande allemande revient avec insistance au cours de l'année 1943, et Laval use alors de toutes ses capacités de manœuvrier pour s'opposer à cette mesure<ref name="Cointet425"/>. Tentant d'interpréter cette fermeté face aux Allemands, Asher Cohen écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>
Pour la seule année 1942, plus de Modèle:Nombre sont déportés, la plupart arrêtés par la police française. En Modèle:Date-, Laval refuse cependant de dénaturaliser les Juifs français, ce qui aurait permis aux Allemands leur déportation. Mais Modèle:Nombre étrangers sont déportés cette année-là, et encore 17 000 en 1944 : 80 % d’entre eux sont arrêtés par la police française (voir bilan des victimes en France).
Pour Laurent Joly, les dirigeants de Vichy n'envisageaient probablement pas un Modèle:Citation des Juifs déportés mais leur attitude depuis l'Modèle:Date- Modèle:Citation. Pierre Laval ment en Conseil des ministres sur le nombre de Juifs déportés. Pour Joly, si les lettres de diplomates sur les massacres de Juifs en Roumanie dès 1941 ne sont jamais parvenues à Laval, il ne fallait pas une grande imagination pour savoir ce qui attendait les Juifs vu les violences à leur encontre commise par les nazis depuis 1933 et les discours haineux de Hitler à leur sujet. En Modèle:Date- Laval ne pose plus aux Allemands la question sur ce que vont devenir les Juifs, mais leur demande ce qu'il faut dire. Laval Modèle:CitationModèle:Sfn. Lors de son procès devant la Haute Cour, en octobre 1945, il déclare : Modèle:Citation
Envoi de travailleurs forcés en Allemagne
Le retour au pouvoir de Laval est à peu près concomitant avec l'arrivée en France de Fritz Sauckel, chargé par Hitler de pourvoir le Reich en main-d'œuvre qualifiée puisée dans les pays occupés. Jusqu'alors, moins de Modèle:Nombre français volontaires étaient partis travailler en Allemagne<ref name="Cointet378">Modèle:Harvsp.</ref>. Le refus d'envoyer Modèle:Nombre qualifiés avait été l'une des causes de la chute de Darlan<ref name="Fred383">Modèle:Harvsp.</ref>. Sauckel demande Modèle:Nombre supplémentaires avant la fin du mois de Modèle:Date-. Face à cette exigence, Laval recourt à sa méthode favorite consistant à négocier, gagner du temps et chercher des moyens d'échange. C'est ainsi qu'il en vient à proposer le système de la « Relève » consistant à libérer un prisonnier de guerre pour trois départs en Allemagne de travailleurs libres et qui est instituée et annoncée le Modèle:Date-, dans le même discours où Laval proclame : Modèle:Citation<ref name="Cointet381"/>. Au préalable, dans une lettre envoyée le même jour au ministre allemand des Affaires étrangères, Ribbentrop, Laval avait placé cette politique de la relève dans le cadre d'une participation de la France à l’effort de guerre allemand contre le bolchevisme, au travers de l’envoi de travailleurs<ref name="Fred383"/>.
Affiche de propagande nazie incitant les travailleurs français à partir travailler en Allemagne pour soutenir l'effort de guerre sur le front de l'Est (1943)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au système de la relève, basé sur le volontariat, succède le Service du travail obligatoire (STO) qui est instauré dans la totalité de l'Europe occupée en Modèle:Date-<ref name="Fred413">Modèle:Harvsp.</ref>. Du point de vue de Sauckel, la relève avait été un échec puisque moins de Modèle:Nombre français étaient partis en Allemagne à la fin du mois d'août. En outre, il menace de recourir à une ordonnance pour réquisitionner la main d'œuvre masculine et féminine. Cette ordonnance n'aurait pu s'appliquer qu'en zone occupée. Laval négocie alors l'abandon de l'ordonnance allemande au profit d'une loi française concernant les deux zones<ref name="Cointet393">Modèle:Harvsp.</ref>. Laval met l’inspection du travail, la police et la gendarmerie au service des prélèvements forcés de main-d’œuvre et de la traque des réfractaires au Service du travail obligatoire<ref name="Spina">Raphaël Spina, « Impacts du STO sur le travail des entreprises », dans Christian Chevandier et Jean-Claude Daumas, Actes du colloque Travailler dans les entreprises sous l'occupation, Presses universitaires de Franche-Comté, 2007.</ref>. La réquisition forcée d'ouvriers, gardés par des gendarmes jusqu'à leur embarquement en train, suscite de nombreuses réactions hostiles. Le Modèle:Date- éclatent les incidents d'Oullins, dans la banlieue lyonnaise, où les ouvriers du dépôt de la SNCF se mettent en grève<ref name="Fred413"/>. On écrit sur les trains Modèle:Citation<ref name="Fred413"/>. Le gouvernement est forcé de reculer si bien qu'au Modèle:Date- seuls Modèle:Nombre requis ont quitté la zone sud<ref name="Spina"/>. En définitive, le Modèle:Date-, Sauckel exige qu'en plus des Modèle:Nombre déjà partis en Allemagne, un nouveau contingent de Modèle:Nombre soit expédié avant la mi-mars<ref name="Kedward">Modèle:Chapitre.</ref>. Pour remplir ces objectifs, les services allemands organisent des rafles d'une brutalité inefficace, ce qui conduisit Laval à proposer en Conseil des ministres du Modèle:Date- un texte législatif instituant le STO proprement dit, en vertu duquel les jeunes nés dans les années 1920-1922 sont requis pour le service du travail en Allemagne<ref name="Fred467-468">Modèle:Harvsp.</ref>. Par ailleurs, Laval amoindrit sa loi par de nombreuses exceptions<ref name="Fred467-468"/>. Au total, Modèle:Nombre partent entre Modèle:Date et Modèle:Date-<ref name="Cointet433">Modèle:Harvsp.</ref>, malgré ce que Sauckel dénonce comme Modèle:Citation, dans une lettre à Hitler, à la suite d'une entrevue de plus de sept heures, le Modèle:Date, au cours de laquelle Laval a une nouvelle fois tenté de minimiser le nombre des requis et refusé de mettre en application la demande de Modèle:Nombre à partir pour l'Allemagne avant fin 1943<ref name="Fred479-480">Modèle:Harvsp.</ref>.
Le Modèle:Date, le ministre du Reich pour l'Armement et la Production de guerre Albert Speer conclut un accord avec le ministre de Laval Jean Bichelonne<ref name="Fred492">Modèle:Harvsp.</ref> Modèle:Incise, d'où il résulte que de nombreuses entreprises travaillant pour l'Allemagne sont soustraites à la réquisition de Sauckel<ref name="Fred492"/>. Les hommes sont protégés mais l'économie française dans son ensemble est intégrée à celle de l'Allemagne<ref name="Cointet433"/>. En Modèle:Date, Sauckel réclame, sans beaucoup de succès, Modèle:Nombre supplémentaires<ref name="Fred492"/>. Sur ordre de Berlin, les travailleurs français cessent de partir pour l'Allemagne le Modèle:Date, à la suite du débarquement des Alliés en NormandieModèle:Sfn.
En définitive, le système du STO fait que des milliers de jeunes réfractaires se jettent dans les bras de la Résistance qui crée les maquis à cette occasion<ref name="Kedward"/>. Aux yeux des Français, Laval a pris la responsabilité des mesures imposées par Sauckel et est devenu le ministre français qui envoyait les travailleurs français en Allemagne<ref name="Cointet378"/>.
État milicien et répression accrue de la Résistance
(Archives nationales).
En Modèle:Date-, Laval demande à être reçu par Hitler. Il est reçu par le Führer en Prusse-Orientale le Modèle:Date-, et ce dernier, après lui avoir annoncé le relèvement de l'indemnité journalière de 300 à Modèle:Nobr de FrancsModèle:Sfn,Modèle:Sfn, le sermonne sèchement en lui reprochant la déplorable incurie de son gouvernement en matière de maintien de l'ordre<ref name="azemamilice"/>. Il est vrai que l'armée d'armistice a été dissoute à la suite de l'invasion de la zone libre, en Modèle:Date-. Un mois plus tard est créée la Milice française, force de police politique sous la conduite de Joseph Darnand, mais dont Laval est officiellement le présidentModèle:Sfn. La Milice prend la suite du Service d'ordre légionnaire (SOL) dont Darnand était déjà le chef. Laval n'a pas de sympathie particulière, ni pour Darnand ni pour le SOL, mais la création de la Milice lui permet de disposer de son propre instrument face aux mouvements collaborationnistes de la zone nord, le RNP de Marcel Déat ou le PPF de Jacques Doriot<ref name="Cointet427">Modèle:Harvsp.</ref>.
En fait, la Milice n'est autorisée en zone nord par les Allemands qu'à partir de la fin du mois de Modèle:Date, conformément aux vœux de Laval, mais ce dernier, qui pensait contrôler facilement la Milice, se voit imposer la nomination de Darnand (grâce à sa proximité avec les Allemands) comme secrétaire général au Maintien de l'ordreModèle:Sfn, le Modèle:Date-. Darnand a donc autorité sur la Milice, mais aussi sur la gendarmerie, les gendarmes mobiles et les GMR. L'école des cadres de la Milice dispense une formation politique mais surtout une formation militaire très minutieuse orientée vers la lutte contre les maquisModèle:Sfn. Les chefs de la Milice apparaissent vite comme des ultras de la collaboration d'État aux côtés précisément des collaborationnistes que Laval voulait neutraliser. Les responsables de la Milice commencent alors à investir progressivement l'appareil d'État et des miliciens sont placés à des postes-clés de la police et même de la justice, puisque les cours martiales instituées le Modèle:Date- dépendent directement du secrétariat au Maintien de l'ordre. Le milicien Philippe Henriot est nommé secrétaire d'État à la propagande le Modèle:Date. Sur le terrain, la puissance de la Milice reste néanmoins limitée. Seuls Modèle:Nombre peuvent être recrutés en zone nord. Engagée dans les combats contre la Résistance, notamment en Modèle:Date contre le Maquis des Glières, elle doit faire appel aux unités de Waffen-SS pour donner l'assaut final<ref name="azemamilice"/>.
À partir de l'hiver 1944, Laval comme Pétain tablent sur une paix de compromis à l'Ouest, sur le dos des Soviétiques et cherchent à mettre en sourdine la collaboration d'État, mais ils doivent faire la preuve que l'État français est capable d'assurer le maintien de l'ordre, pour lequel les forces de police traditionnelles et la gendarmerie deviennent de moins en moins sûres. C'est donc aux GMR et à la Milice que sont confiées le soin de mener une sorte de guerre civile, aussi bien contre les gaullistes que les communistes<ref name="azemamilice"/>.
C'est dans ce contexte que sont perpétrées les exécutions de Maurice Sarraut, Victor Basch, Jean Zay et de Georges Mandel dans lesquelles Laval n'a pas de responsabilité directe. Il manifeste son émotion après l'assassinat de Mandel pour lequel il avait beaucoup d'estime et d'affection, mais il n'avait rien fait pour le faire libérer depuis son retour au pouvoir en Modèle:Date-<ref name="Cointet458">Modèle:Harvsp.</ref>.
Concentration croissante des pouvoirs
À partir de son retour au pouvoir en Modèle:Date-, Pierre Laval obtient des prérogatives sans cesse accrues de la part de Pétain, avec l’appui des Allemands.
Laval cumule de plus en plus de portefeuilles et place ses fidèles et ses relations à tous les postes-clés<ref name="fred374-379"/>. Dès l’été 1942, il est à la fois ministre de l’Intérieur, des Affaires étrangères et de l’Information. La Gendarmerie était directement placée sous son autorité depuis Modèle:Date-. Doté du titre nouveau de « chef du gouvernement » en Modèle:Date-, Laval redevient dauphin officiel du maréchal le Modèle:Date-, après que l’amiral Darlan a changé de camp et collabore désormais avec les Américains lors du débarquement allié en Afrique du NordModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, l'[[Actes constitutionnels du régime de Vichy|acte constitutionnel Modèle:N°12 bis]] de Pétain l’autorise à signer seul tous les décrets et les lois. En 1943, il obtient même des pouvoirs constituants. Il est officiellement le chef de la Milice française. René Bousquet, qu’il avait placé au Secrétariat général de la police, se montre en toutes circonstances l’un de ses protégés les plus fidèles. Ce grand responsable des déportations de Juifs fut d’ailleurs encore à ses côtés dans sa cellule de Fresnes pour partager ses derniers instants<ref>Pascale Froment, René Bousquet, Fayard, 2001.</ref>. Les Commissariats spécialisés chargés de la persécution des Juifs ou de la livraison de main-d’œuvre à l’Allemagne relèvent aussi directement du chef du gouvernement. Plusieurs autres ministres sont des alliés et amis proches, ainsi Pierre Cathala aux Finances ou Jean Bichelonne à la Production industrielle et aux Transports.
Laval dispose aussi d’une clientèle de compatriotes auvergnats qu’il place à d’importantes fonctions. Le préfet de police de Paris, Amédée Bussière, un des principaux organisateurs de la rafle du Vel’ d’Hiv’, est un Clermontois qu’il a connu à la préfecture du Puy-de-Dôme. À la tête de la Légion française des combattants, Laval installe le maire d’Ambert Raymond LachalModèle:Sfn, partisan d’une ligne plus collaborationniste. Un autre Auvergnat, Grasset, devient ministre de la SantéModèle:Sfn. L’administration pénitentiaire, qui collabore à la garde des résistants capturés, est dirigée par Baillet, qu’il a connu comme commissaire à Aubervilliers du temps où il en était député.
Trop isolé et trop impopulaire pour négliger des soutiens éventuels, il est prêt à s’appuyer sur des républicains ralliés au régime, passant outre les récriminations des collaborationnistes et des pétainistesModèle:Sfn,Modèle:Sfn.
À partir de fin 1943, Laval accepte aussi la fascisation progressive du régime en faisant entrer à son gouvernement les ultra-collaborationnistes affichés Joseph Darnand, Philippe Henriot et Marcel Déat. Il laisse la Milice française, une organisation ouvertement fasciste, prendre un rôle de plus en plus grand dans l’État, un milicien devenant même préfet de Montpellier.
Chute
Dernières manœuvres
En Modèle:Date-, les Alliés approchant de Paris, Laval craint que Pétain essaie de traiter avec Eisenhower, voire de Gaulle (tentative de l'amiral Auphan<ref name="Paxton_382-383">Modèle:Ouvrage.</ref>) et lui laisse le mauvais rôle ; il décide de se rendre dans la capitale afin de réunir l'ancienne Assemblée nationale dans le but de lui remettre le pouvoir et de barrer ainsi la route aux communistes et à de GaulleModèle:Sfn,<ref name="Paxton_382-383"/>. À cette fin, le Modèle:Date-, il va chercher, avec l'accord d'Otto Abetz, Édouard Herriot (président de la Chambre des députés), à Maréville près de Nancy et le ramène à Paris avec son assentimentModèle:Sfn. Puis il fait contacter Jules Jeanneney (président du Sénat), qui ne répond pasModèle:Sfn. Herriot, dans un premier temps favorable au plan de Laval, temporise et finit par refuser de décider en l'absence de JeanneneyModèle:Sfn. Les Allemands ayant changé d'avis, après intervention des ultra-collaborationnistes, Marcel Déat et Fernand de Brinon<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, décident de se saisir de Laval et des restes de son gouvernement Modèle:Citation et arrêtent HerriotModèle:Sfn.
Sigmaringen
Le Modèle:Date, Laval, malgré ses protestations, est emmené par les AllemandsModèle:Sfn de Paris à Morvillars, près de Belfort (Pétain y est également amené depuis Vichy le Modèle:Date-) puis à Sigmaringen dans le Sud-Ouest de l'Allemagne. Dès cette date, Laval, comme Pétain, se considère comme otage du Troisième ReichModèle:Sfn et n'aura aucune activité politique durant son exil<ref>Robert Aron, Grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, éd. Librairie Académique Perrin, 1962-1964 ; rééd. Paris, CAL, Modèle:Chap.« Pétain : sa carrière, son procès », Modèle:P. et Modèle:Chap.« Laval : sa carrière, son procès », Modèle:P..</ref>, ne participant ainsi pas à la « Commission gouvernementale »<ref>Robert Aron, Grands dossiers de l'histoire contemporaine, Paris, éd. Librairie Académique Perrin, 1962-1964 ; rééd. Paris, CAL, Modèle:Chap.« Pétain : sa carrière, son procès », Modèle:P..</ref>.
Fuite
À l'approche de la [[1re armée (France, 1944-1945)|Modèle:1re]] du général de Lattre en Modèle:Date, Laval commence à organiser sa fuiteModèle:Sfn. Après s'être vu refuser un asile temporaire en Suisse le Modèle:Date, le temps qu'il juge nécessaire à préparer sa défense, il réussit à obtenir qu'un avion allemand l'amène en Espagne. Le Modèle:Date, un Junkers Ju 88 décolle de FeldkirchModèle:Sfn en Autriche, à la frontière de la Suisse, avec à son bord Pierre et Jeanne Laval, Maurice Gabolde et Abel BonnardModèle:Sfn et arrive le jour même à Merano dans les Alpes italiennes pour redécoller le lendemain pour BarceloneModèle:Sfn, où conformément aux conditions posées par Franco à son séjour sur le sol espagnol, il est interné pour trois mois et, le Modèle:Date, remis au gouvernement provisoire français présidé par le général de Gaulle, non sans qu'entre temps les autorités espagnoles récupèrent dans ses bagages des documents compromettants (une lettre de Franco de 1939 et des documents sur la Légion Azul en Russie)Modèle:Sfn.
Témoin au procès de Pétain
Après un transit par l'Autriche, en zone américaine, il est conduit en France, et, à peine arrivé, les papiers qu'il avait longuement préparés pour sa défense sont saisis, il est inculpé de trahison par le juge Pierre Béteille et incarcéré à la prison de FresnesModèle:Sfn. Le lendemain, Modèle:Date-, il est appelé comme témoin au procès de Philippe PétainModèle:Sfn, où, dans un long monologue de trois heures, il tente de justifier ses choix et sa politique. Ce que Pétain réduit à néant en déclarant qu'il avait été révolté au sujet de la phrase de Laval : Modèle:Citation, car il croyait qu'elle avait été supprimée et qu'il est Modèle:CitationModèle:Sfn. Cependant, à l'époque, Pétain s'était contenté de faire modifier le sens de la version initiale Modèle:Citation en Modèle:Citation, au motif que Laval étant non militaire, il ne peut pas s'exprimer de cette façon. Il laisse ainsi passer le message<ref name="Ferro 2013_233-234"/> et Modèle:Citation.
Procès
Après un mois de procédure menée par Pierre Bouchardon, le procès débute le Modèle:Date par une audience préliminaire<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Laval comparait devant la Haute Cour de justice, présidée par Paul MongibeauxModèle:Sfn et avec André Mornet, comme procureur généralModèle:Sfn, le Modèle:DateModèle:Sfn. Inconscient de la gravité des actes qui lui sont reprochés, Laval parle fréquemment à ses proches du jour où il reprendra sa carrière politique. Il semble sincèrement persuadé de pouvoir encore convaincre ses juges du bien-fondé et de la nécessité de sa politiqueModèle:Sfn. La haine générale accumulée contre lui pendant l’Occupation éclate au grand jour à son entrée dans le box des accusés : très vite, Laval est hué et insulté par les jurés tirés au sort (Modèle:Nobr : Modèle:Nobr et Modèle:NobrModèle:Sfn) parmi des parlementaires (dont plusieurs sont d’anciens collègues au Parlement, qu’il s’est pris inconsidérément à tutoyer familièrement) et des résistantsModèle:Sfn, il est de fait empêché de parler et de se défendre<ref name="Kupferman_572-584">Modèle:Harvsp.</ref>. Devant la partialité du jury qui le menace, par exemple, de Modèle:Citation, il refuse de continuer à assister à son procès et la défense refuse de plaider en signe de protestation<ref name="Kupferman_572-584"/>. La presse résistante elle-même condamne le naufrage pénible du procèsModèle:Sfn. Le général de Gaulle reçoit la visite des avocats de Laval, Jacques Baraduc, Albert Naud et Yves-Frédéric Jaffré<ref name="Kupferman_585-586 et 588">Modèle:Harvsp.</ref>. Il sollicite l'avis de son ministre de la Justice, puis se refuse à ordonner un second procès<ref name="Kupferman_585-586 et 588"/>,<ref>Peter Novick, L'Épuration Française, Paris, édition Balland, 1985, Modèle:P..</ref>. Laval est condamné à mort le Modèle:Date pour haute trahison et complot contre la sûreté intérieure de l'État ; de surcroît, la cour le déclare convaincu d'indignité nationale et prononce la confiscation de ses biensModèle:Sfn . Il avait refusé que ses avocats demandent sa grâceModèle:Sfn.
Exécution
Il est inhumé dans une fosse commune du cimetière parisien de Thiais. Le Modèle:Date- suivant, la famille ayant obtenu l'autorisation, il est exhumé puis enterré au cimetière du Montparnasse où il repose avec sa femme Jeanne Laval (Modèle:Date- – Modèle:Date-) née Claussat, sa fille Josette Pierrette, dite Josée, et son gendre René de Chambrun.
Aucune demande de révision du procès de Pierre Laval ne fut formulée. Seule sa famille, en particulier son gendre René de Chambrun, mari de sa fille unique Josée et ardent défenseur de sa mémoire, milita pour sa réhabilitation, mais en pure perte.
Jean Jardin (1904-1976), son directeur de cabinet, fut aussi son éminence grise<ref name="lesechos">Tristan Gaston-Breton, « Jean Jardin, de Vichy à la Quatrième République », lesechos.fr, 6 août 2009, (consulté le 5 octobre 2009).</ref> et continua à jouer ce rôle après la guerre auprès d’autres personnalités<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Jugement des contemporains
- Otto Abetz dans ses mémoires :
- Le général de Gaulle dans le deuxième tome de ses Mémoires de guerre<ref>Charles de Gaulle, Mémoires de guerre – L'Unité : 1942-1944, Modèle:T., Paris, éd. Plon, 1956 ; rééd. Le Livre de Poche (Historique), 1963, 503Modèle:Nb p. (texte intégral), Modèle:P..</ref> :
Détail des fonctions ministérielles
- Ministre des Travaux publics du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Paul Painlevé (2).
- Sous-secrétaire d'État à la Présidence du Conseil du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Aristide Briand (8).
- Ministre de la Justice du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans les gouvernements Aristide Briand (9) et Aristide Briand (10).
- Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement André Tardieu (2).
- Ministre de l’Intérieur du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans les gouvernements Pierre Laval (1) et Pierre Laval (2).
- Ministre des Affaires étrangères du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Pierre Laval (3).
- Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement André Tardieu (3).
- Ministre des Colonies du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans le gouvernement Gaston Doumergue (2).
- Ministre des Affaires étrangères du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans les gouvernements Gaston Doumergue (2), Pierre-Étienne Flandin (1), Fernand Bouisson et Pierre Laval (4).
Il a exercé les fonctions de président du Conseil des ministres (Troisième République) à quatre reprises :
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (1) succédant à Théodore Steeg (gouvernement Steeg) ;
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (2) se succédant à lui-même (démission remise au nouveau président de la République, Paul Doumer, lequel reconduisit le cabinet à l’identique) ;
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (3) se succédant à lui-même, et étant à son tour remplacé par André Tardieu ([[gouvernement André Tardieu (3)|Modèle:3e]]) ;
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (4) succédant à Fernand Bouisson (gouvernement Bouisson), et étant à son tour remplacé par Albert Sarraut ([[gouvernement Albert Sarraut (2)|Modèle:2e]]).
Il a exercé les fonctions de chef du gouvernement de Vichy à deux reprises :
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (5) succédant au maréchal Pétain (gouvernement Pétain) (et secrétaire d’État aux Affaires étrangères à partir du 28 octobre 1940), et étant à son tour remplacé par Pierre-Étienne Flandin ([[gouvernement Pierre-Étienne Flandin (2)|Modèle:2e]]) ;
- du Modèle:Date au Modèle:Date : voir gouvernement Pierre Laval (6) succédant à l’amiral Darlan (gouvernement François Darlan), et étant à son tour remplacé par le général de Gaulle ([[gouvernement Charles de Gaulle (1)|Modèle:1er]], issu de la Libération).
Notes et références
Filmographie
- 1993 : Pétain de Jean Marbœuf, joué par Jean Yanne.
- 2009 : 12 balles dans la peau pour Pierre Laval d'Yves Boisset, joué par Christophe Malavoy.
- 2010 : La Rafle de Rose Bosch, joué par Jean-Michel Noirey.
- 2020 : Je ne rêve que de vous, de Laurent Heynemann, joué par Philippe Torreton.
- 2021 : Laval, le collaborateur, de Laurent Heynemann, joué par Patrick Chesnais (première diffusion le 2 novembre 2021 sur France 3).
Bibliographie
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernements en France (1815-2007), éd. Perrin, Paris, 2007, 916Modèle:Nb p.
- Pierre Laval parle, notes et mémoire rédigés par Pierre Laval dans sa cellule…, Genève, Éditions du Cheval ailé, 1947.
France de Vichy
- Henri Michel, Pétain, Laval, Darlan, trois politiques ?, 1972.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage
Biographies
- Guy Bechtel, Pierre Laval, Paris, Robert Laffont, 1963.
- Modèle:Ouvrage
- Hubert Cole, Pierre Laval, Paris, Fayard, 1964.
- René de Chambrun, gendre de P. Laval, Pierre Laval devant l’Histoire, Paris, France-Empire, 1983.
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Odette Pannetier, Pierre Laval, Paris, Denoël et Steele, 1936.
- Yves Pourcher, Pierre Laval vu par sa fille d’après ses carnets intimes, Paris, Le Cherche Midi, 2002.
- Maurice Privat, Pierre Laval, cet inconnu, Paris, Fournier-Valdès, 1948.
- Modèle:Ouvrage
- Henry Torrès, La France trahie, Pierre Laval, New York, Brentano, 1941. Un pamphlet écrit par un avocat et homme politique qui a côtoyé Laval dans l’entre-deux guerres.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Geoffrey Warner, Pierre Laval and the Eclipse of France : 1931-1945, Londres, Macmillan, 1968.
Sur le procès
- Fred Kupferman, Le Procès de Vichy : Pucheu, Pétain, Laval, Éditions Complexe, 2006.
- René de Chambrun, Le « Procès » Laval, France-Empire, Paris, 1984.
- Yves Frédéric Jaffré, Les Derniers propos de Pierre Laval recueillis par son avocat, Paris, André Bonne.
- Géo London, Le Procès Laval, Lyon, Bonnefon, 1946.
- Roger Maudhuy, Les Grands procès de la Collaboration, Lucien Souny, 2009.