Józef Piłsudski

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Modèle:Autre4 Modèle:Infobox Personnalité politique

Józef PiłsudskiModèle:Note, né le Modèle:Date de naissance- à Zulów, près de Vilnius et mort le Modèle:Date de décès- à Varsovie, est un homme d’État polonais. Il est dirigeant du Parti socialiste polonais, chef d'État de 1918 à 1922, et Premier ministre à deux reprises entre 1926 et 1930.

À partir du milieu de la Première Guerre mondiale, il eut une influence considérable sur la politique polonaise et fut un personnage important de la scène politique européenne<ref name="Plach">Modèle:Harvsp</ref>. Il est largement crédité de la création de la deuxième république de Pologne en 1918, Modèle:Nb après les Partages<ref name="Pozeg9-11">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

Après avoir été condamné aux travaux forcés en Sibérie pour complot contre le régime tsariste, Piłsudski devint le chef du Parti socialiste polonais et mena une lutte armée pour obtenir l'indépendance de la Pologne. En 1914, il anticipa le déclenchement d'une guerre européenne, la défaite de l'Empire russe par les Empires centraux et la défaite de ces derniers par les puissances occidentales<ref name="Roos">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="JR45">Modèle:Harvsp.</ref>. Au début de la Première Guerre mondiale, il fonda les légions polonaises qui combattirent avec les troupes austro-hongroises et allemandes contre la Russie. Avec l'effondrement de l'Empire russe en 1917, Piłsudski mit fin à son soutien aux Empires centraux.

De l'indépendance de la Pologne, en Modèle:Date-, à 1922, Piłsudski fut le chef de l'État polonais. Entre 1919 et 1921, il commanda les troupes polonaises lors de la guerre soviéto-polonaise. En 1923, face à l'opposition de plus en plus forte des nationaux-démocrates dans le gouvernement, il se retira de la politique. Trois ans plus tard, un coup d'État lui permit de revenir au pouvoir et il devint de facto le dirigeant de la Pologne. Un ambassadeur de l'Italie fasciste le décrivit comme un Modèle:Citation. Jusqu'à sa mort en 1935, il s'intéressa principalement aux questions militaires et à la politique étrangère.

Du début de la Première Guerre mondiale jusqu'à sa mort, Piłsudski mena, avec une intensité variable, deux stratégies complémentaires pour assurer la sécurité de la Pologne : le « prométhéisme » visant à désintégrer l'Empire russe puis l'Union soviétique en plusieurs États et la création de la Fédération Międzymorze (Fédération Entre Mers) rassemblant la Pologne et plusieurs de ses voisins. Même si un grand nombre de ses actes politiques restent controversés, Piłsudski est tenu en haute estime par ses compatriotes<ref name="torbus25">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="goldfarb152">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Pozeg6">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="roshwald60">Modèle:Harvsp.</ref>.

Biographie

Jeunesse

Fichier:Herb Piłsudski.PNG
Armoiries de la famille Piłsudski.

Józef Piłsudski est né le Modèle:Date- dans le manoir de sa famille près du village de Zułów (Modèle:En langue, Modèle:En langue), dans le gouvernement de Vilna de l'Empire russe (de nos jours en Lituanie<ref>Modèle:Harvsp</ref>, dans la municipalité du district de Švenčionys<ref name="Poland.gov">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>). La famille Piłsudski faisait partie de la petite aristocratie polonaise<ref name="Pidl">Modèle:Harvsp</ref>. Elle avait une forte tradition patriotique polonaise<ref name="Poland.gov"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref> et a été caractérisée comme une famille polonaise<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref> ou une famille lituanienne polonisée<ref name=Pidl/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>Modèle:Note. Józef était le second fils de la famille.

Fichier:Piludski w szkole.jpg
Józef Piłsudski écolier. Photo prise à la fin du 19ème siècle.

Józef, durant sa scolarité au gymnasium russe de Vilna, n'était pas un élève particulièrement brillant<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Parmi les autres élèves du gymnasium se trouvait Félix Dzerjinski, un futur communiste qui devint le pire adversaire de Piłsudski<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Avec ses frères Adam, Bronisław et Jan, Józef fut initié par sa mère, Modèle:Lien, à l'histoire et la culture polonaises, qui étaient réprimées par les autorités russes<ref name="MM-208">Modèle:Harvsp</ref>. Son père, également appelé Józef, avait combattu durant l'insurrection polonaise de 1861-1864 contre la domination russe de la Pologne<ref name="Poland.gov"/>. La famille ne supportait pas les politiques de russification du gouvernement russe. Le jeune Józef détestait particulièrement assister aux messes de l'église orthodoxe russe<ref name="MM-208"/> et il quitta l'école avec une aversion, non seulement envers le tsar et l'Empire russe mais également contre sa culture qu'il connaissait bien<ref name=Pidl/>.

Débuts en politique

En 1885, Piłsudski entra à la faculté de médecine de l'université de Kharkov où il rejoignit la Narodnaïa Volia affiliée au mouvement révolutionnaire russe Narodniki<ref name="PWN">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. En 1886, il fut suspendu pour avoir participé à une manifestation étudiante<ref name="Poland.gov"/>. Il fut rejeté de l'université de Dorpat (aujourd'hui Tartu, Estonie) dont les autorités avaient appris ses affiliations politiques<ref name="Poland.gov"/>. Le Modèle:Date-, il fut accusé de comploter avec les socialistes de Vilna en vue d'assassiner le tsar Alexandre III et il fut arrêté par les autorités tsaristes. En réalité, le principal lien de Piłsudski avec le complot était son frère Bronisław<ref name="BronPił">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>. Ce dernier fut condamné à quinze ans de travaux forcés (katorga) en Sibérie<ref name="BronPił"/>,<ref name="Urb 50">Modèle:Harvsp</ref>.

Józef Piłsudski fut condamné à cinq ans d'exil en Sibérie, initialement à Kirensk sur la Léna puis à Modèle:Lien<ref name="Poland.gov"/>,<ref name="Urb 50"/>. Alors qu'il était transporté dans un convoi de prisonniers en Sibérie, Piłsudski fut emprisonné pendant plusieurs semaines à Irkoutsk<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il participa à ce que les autorités considérèrent comme une révolte : après que l'un des détenus eut insulté un gardien et refusé de s'excuser, Piłsudski et d'autres prisonniers furent tabassés par les gardes pour leur résistance<ref name="Urb 62-66">Modèle:Harvsp</ref> ; il perdit deux dents et participa à une grève de la faim jusqu'à ce que les autorités rétablissent les privilèges des prisonniers politiques qui avaient été suspendus après l'incident<ref name="Urb 62-66"/>. Pour son implication, il fut condamné en 1888 à six mois de prison<ref name="Urb 68-69">Modèle:Harvsp</ref>. Il fut obligé de passer la première nuit de son incarcération par une température de Modèle:Unité ; il contracta une maladie qui faillit le tuer et les problèmes de santé qui en découlèrent le suivirent toute sa vie<ref name="Urb 68-69"/>.

Fichier:Pilsudski wanted.jpg
Reproduction de 1928 d'un avis de recherche de 1887 concernant J. Piłsudski, distribué (probablement par ses adversaires politiques) pour « le Modèle:10e de l'indépendance polonaise » :
Modèle:Boîte déroulante/débutCriminel d'État
Modèle:Souligner
DESCRIPTION :
Âge : 19 (1887)
Taille : Modèle:Unité.
Visage : clair
Yeux : gris
Cheveux : blond-foncé
Favoris : blond-clair, épars
Sourcils : blond-foncé, fusionnés
Barbe : blond-foncé
Moustache : blond-clair
Nez : normal
Bouche : normale
Dents : certaines manquantes
Menton : rond
Marques distinctives :
1) Visage clair avec les sourcils fusionnés au-dessus du nez
2) verrue au bout de l'oreille droiteModèle:Boîte déroulante/fin.

Durant son exil en Sibérie, Piłsudski rencontra de nombreux Modèle:Lien, dont Bronisław Szwarce qui avait été arrêté peu avant l'insurrection polonaise de 1861-1864<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il fut autorisé à travailler dans le métier de son choix et gagna sa vie comme tuteur de mathématiques et de langues étrangères pour les enfants locaux<ref name=Pidl/> ; il parlait en effet le français, l'allemand et le lituanien<ref>Modèle:Lien web.</ref> en plus du russe et de son polonais maternel et il apprit par la suite l'anglais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les fonctionnaires locaux décidèrent qu'en tant que noble polonais, il n'était pas éligible à la pension de Modèle:Nb reçue par la plupart des autres exilés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1892, Piłsudski revint d'exil et s'installa à Adomavas Manor près de Teneniai (actuellement dans la municipalité du district de Šilalė) en Lituanie. En 1893, il rejoignit le Parti socialiste polonais (PPS)<ref name="Poland.gov"/> et aida à organiser sa branche lituanienne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Initialement, il se positionna avec l'aide socialiste radicale, mais malgré l'internationalisme ostensible du mouvement socialiste, il resta un nationaliste polonais<ref name="MM-209">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1894, il fonda un journal socialiste clandestin appelé Modèle:Langue (« Le Travailleur ») et en devint rédacteur en chef<ref name="Poland.gov"/>,<ref name="PWN"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Piłsudski12">Modèle:Harvsp.</ref>. En 1895, il devint l'un des dirigeants du PPS et avança que les questions doctrinales avaient peu d'importance et que l'idéologie socialiste devait être associée avec l'idéologie nationaliste car cette combinaison offrait les meilleures chances de rétablir l'indépendance polonaise<ref name="PWN"/>.

Le Modèle:Date-, Piłsudski épousa une activiste socialiste, Modèle:Lien<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Selon son principal biographe, Wacław Jędrzejewicz, le mariage fut plus pragmatique que romantique. Les deux époux étaient impliqués dans le mouvement indépendantiste et socialiste et l'impression de Modèle:Langue se fit initialement dans leur appartement de Wilno (Modèle:En langue) puis à Łódź. Du fait de cette vie de famille normale, leur appartement n'était pas soupçonné. La loi russe protégeait également son épouse contre les accusations d'activités illégales de son mari<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les relations se détériorèrent quelques années plus tard lorsque Piłsudski entama une liaison avec une jeune socialiste, Modèle:Lien<ref name="MM-209"/>. Maria mourut en Modèle:Date- et, en octobre, Piłsudski épousa Aleksandra. À ce moment, le couple avait deux petites filles, Modèle:Lien et Jadwiga.

En Modèle:Date-, les autorités russes découvrirent l'imprimerie clandestine de Modèle:Langue à Łódź et Piłsudski fut emprisonné à la citadelle de Varsovie. Il parvint cependant à simuler une maladie mentale et il s'échappa d'un hôpital psychiatrique de Saint-Pétersbourg en Modèle:Date- avec l'aide d'un médecin polonais, Władysław Mazurkiewicz, et avec d'autres il rejoignit la Galicie faisant alors partie de l'Autriche-Hongrie<ref name="Poland.gov"/>.

Action paramilitaire

À ce moment, alors que presque tous les partis de la Pologne russe adoptaient une position conciliatoire envers l'Empire russe et visaient à obtenir une autonomie limitée pour la Pologne, le PPS de Piłsudski était la seule force politique qui se préparait à combattre l'Empire russe pour l'indépendance de la Pologne et à user de la violence pour atteindre cet objectif<ref name=Pidl/>.

Fichier:Jozef Pilsudski in 1899.jpg
Piłsudski en 1899.

Au déclenchement de la guerre russo-japonaise à l'Modèle:Date-, Piłsudski se rendit à Tokyo au Japon où il essaya, sans succès, d'obtenir le soutien de ce pays pour un soulèvement en Pologne. Il offrit de fournir des renseignements militaires aux Japonais et proposa la création d'une légion polonaise composée de Polonais<ref name="Urb 109-111">Modèle:Harvsp.</ref> recrutés parmi les prisonniers de guerre russes. Il suggéra également un projet « prométhéen » visant à désintégrer l'Empire russe, un objectif qu'il continua de poursuivre par la suite<ref name="charaszkiewicz56">Modèle:Harvsp.</ref>. Un autre notable polonais, Roman Dmowski, se rendit également au Japon où il se prononça contre le plan de Piłsudski et s'efforça de décourager le gouvernement japonais de soutenir à ce moment une révolution polonaise qu'il jugeait vouée à l'échec<ref name="Urb 109-111"/>,<ref name="Zamoyski-330">Modèle:Harvsp</ref>. Dmowski, lui-même un patriote polonais, resta un farouche adversaire politique de Piłsudski jusqu'à sa mort<ref name="Zamoyski-332">Modèle:Harvsp.</ref>. Finalement, les Japonais accordèrent à Piłsudski bien moins que ce qu'il espérait ; il reçut une aide financière pour acheter des armes et des munitions mais les Japonais déclinèrent l'idée d'une légion<ref name="Poland.gov"/>,<ref name="Urb 109-111"/>.

À l'Modèle:Date-, Piłsudski forma une unité paramilitaire du PPS appelée Modèle:Langue pour créer un mouvement de résistance contre les autorités russes<ref name="Zamoyski-330"/>. Le PPS organisa de plus en plus de manifestations, essentiellement à Varsovie. Le Modèle:Date-, la cavalerie cosaque russe attaqua une manifestation et, en représailles, les paramilitaires du PPS ouvrirent le feu sur les policiers et les militaires russes durant une manifestation le Modèle:Date-<ref name="Zamoyski-330"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Après s'être concentrée sur les espions et les informateurs, les paramilitaires commencèrent à mener des attaques à la bombe contre les officiers de police russes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Durant la révolution russe de 1905, Piłsudski joua un rôle majeur dans les événements au Royaume du Congrès<ref name="Zamoyski-330"/>. Au début de l'année 1905, il ordonna au PPS de lancer une grève générale qui impliqua Modèle:Nombre et dura deux mois avant sa répression par les autorités russes<ref name="Zamoyski-330"/>. Durant l'insurrection de Łódź en juin, les paramilitaires de Piłsudski affrontèrent violemment les partisans de Dmowski et ses nationaux-démocrates<ref name="Zamoyski-330"/>. Le Modèle:Date-, Piłsudski appela tous les ouvriers polonais à se soulever mais l'appel fut largement ignoré<ref name="Zamoyski-330"/>.

À la différence des nationaux-démocrates, Piłsudski engagea le PPS à boycotter les élections à la première Douma<ref name="Zamoyski-330"/>. De cette décision, et de sa volonté d'obtenir l'indépendance de la Pologne par la violence, résulta une scission au sein du Parti socialiste polonais. En Modèle:Date-, contre l'aile gauche modérée qui envisageait une révolution socialiste dans toute la Russie<ref name="PWN"/>, Piłsudski prit la tête d'une fraction nationaliste, dite PPS-Fraction révolutionnaire (PPS-FR ou FRAK ou Ancienne fraction), visant l'indépendance de la Pologne. Contrôlant l'organisation paramilitaire du PPS, l'OB-PPS fondée en 1904 et commandée par Kazimierz Sosnkowski, Piłsudski et ses partisans étendirent le combat contre la Russie pour obtenir l'indépendance, appelèrent au soulèvement national, organisèrent des attaques pour financer leur cause, des expropriations, des attentats<ref name="Poland.gov"/>. En 1909, sa faction devint majoritaire au sein du PPS. Piłsudski s'imposa comme l'un des dirigeants les plus importants du parti socialiste jusqu'au déclenchement de la Première Guerre mondiale<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Piłsudski anticipait une guerre européenne<ref name="Roos"/>,<ref name="JR45"/> et le besoin d'organiser le noyau d'une future armée polonaise qui pourrait défendre l'indépendance polonaise contre les trois empires qui s'étaient partagé le pays à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En 1906, Piłsudski, avec la complicité des autorités austro-hongroises, fonda une école militaire à Cracovie pour entraîner les unités paramilitaires<ref name="Zamoyski-332"/>. Durant la seule année 1906, les Modèle:Nobr répartis en cinq équipes tuèrent Modèle:Nobr russes ; le nombre de tués diminua dans les années suivantes, tandis que le nombre de paramilitaires passa à environ Modèle:Nb en 1908<ref name="Zamoyski-332"/>,<ref name="Urb 121-122">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Józef Piłsudski with Supreme Command of Polish Military Organisation in 1917.PNG
Józef Piłsudski (au centre) avec le commandement suprême de l'Organisation militaire polonaise, 1917.

Les paramilitaires attaquèrent également les transports de fonds russes quittant les territoires polonais. Dans la nuit du Modèle:Date- au Modèle:Date-, ils braquèrent un train postal convoyant les impôts de Varsovie à Saint-Pétersbourg<ref name="Zamoyski-332"/>. Piłsudski, qui prit part à ce qui fut appelé le raid Bezdany, du nom de la ville près de Vilna où il eut lieu l'attaque, utilisa l'argent obtenu pour financer son organisation secrète<ref name="Britannica">Modèle:Lien web.</ref>. Le butin de cette unique attaque, Modèle:Nb, représentait une fortune pour l'époque et égalait toutes les prises au cours des deux années précédentes<ref name="Urb 121-122"/>.

En 1908, Piłsudski transforma ses unités paramilitaires en une « association de lutte active » (Modèle:Langue ou ZWC) dirigée par trois de ses associés, Władysław Sikorski, Modèle:Lien et Kazimierz Sosnkowski<ref name="Zamoyski-332"/>. L'un des principaux objectifs de la ZWC était de former des officiers et des sous-officiers pour une future armée polonaise<ref name="PWN"/>. En 1910, deux organisations paramilitaires furent légalement créées dans la partie austro-hongroise de la Pologne, une à Lwów (Modèle:En langue aujourd'hui en Ukraine) et l'autre à Cracovie, pour assurer des cours de science militaire. Avec la permission des autorités austro-hongroises, Piłsudski fonda une série de « clubs sportifs » appelés Modèle:Langue (« Association des fusiliers ») qui servirent de couverture pour entraîner les forces militaires polonaises. En 1912, Piłsudski (utilisant son nom de guerre, Modèle:Langue) devint commandant-en-chef d'une de ces organisations qui atteignit Modèle:Nombre en 1914<ref name="Poland.gov"/>,<ref name="Zamoyski-332"/>. En 1914, Piłsudski déclara que Modèle:Citation.

Première Guerre mondiale

Fichier:Malczewski Brigadier Józef Piłsudski.jpg
Le brigadier Józef Piłsudski par Jacek Malczewski, 1916.

Durant un rassemblement à Paris en 1914, Piłsudski déclara que dans la guerre imminente, pour que la Pologne recouvre son indépendance, la Russie devrait être battue par les Empires centraux (Autriche-Hongrie et Empire allemand) et que ces derniers devraient être défaits par la France, le Royaume-Uni et les États-Unis<ref name="Roos"/>,<ref name="JR45"/>. Par contraste, Roman Dmowski, le rival de Piłsudski, considérait que le meilleur moyen d'obtenir une Pologne unifiée et indépendante était de soutenir la Triple-Entente contre les Empires centraux<ref name="Zamoyski-333">Modèle:Harvsp.</ref>.

Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, le Modèle:Date, Piłsudski forma une petite unité militaire à Cracovie à partir des membres de l'Association des fusiliers et d'autres formations paramilitaires<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le même jour, une unité de cavalerie menée par Władysław Belina-Prażmowski fut envoyée en reconnaissance en territoire russe avant même la proclamation de l'état de guerre entre la Russie et l'Autriche-Hongrie qui eut lieu le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La stratégie de Piłsudski était d'envoyer ses troupes au nord dans une zone évacuée par l'armée impériale russe dans l'espoir de pouvoir faire une percée jusqu'à Varsovie et déclencher une insurrection nationale<ref name="PWN"/>,<ref name="Cienciala">Modèle:Lien web</ref>. Malgré ses forces limitées, il rédigeait ses ordres avec la mention d'un imaginaire « Gouvernement national à Varsovie<ref>Modèle:Harvsp</ref> » et exploitait au maximum les ordres austro-hongrois pour prendre des initiatives, aller de l'avant et établir des institutions polonaises dans les villes libérées ; dans le même temps, les Austro-hongrois considéraient que ses forces n'étaient bonnes qu'à faire de la reconnaissance et à soutenir les principales formations austro-hongroises<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, les forces de Piłsudski prirent la ville de Kielce mais Piłsudski découvrit que la population était moins enthousiaste que ce qu'il avait espéré<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Peu après, il créa officiellement les légions polonaises et prit le commandement de la première brigade<ref name="Poland.gov"/> qu'il mena à plusieurs victoires<ref name="PWN"/>. Il informa également secrètement le gouvernement britannique à l'automne 1914 que ses légions ne combattraient jamais la France ou le Royaume-Uni mais uniquement la Russie<ref name="Cienciala"/>. Piłsudski décréta que les soldats des légions seraient appelés Obywatel (« Citoyen ») en référence à la Révolution française et il se fit appeler Komendant (« Commandant »)<ref name="Zamoyski-333"/>. Piłsudski était extrêmement respecté par ses hommes et cette loyauté dura pendant de nombreuses années<ref name="Zamoyski-333"/>.

Fichier:Kielce pilsudski.jpg
Piłsudski et ses officiers à Kielce, 1915.

En 1914, Piłsudski créa une autre organisation, l'Organisation militaire polonaise (Polska Organizacja Wojskowa), l'ancêtre de l'Agence de renseignements extérieurs de la Pologne chargé de missions d'espionnage et de sabotage<ref name="PWN"/>,<ref name="Cienciala"/>. Au milieu de l'année 1916, après la Modèle:Lien (Modèle:Date-Modèle:Date) au cours de laquelle les légions polonaises jouent un rôle de freinage de l'offensive russe au prix de Modèle:Nombre, Piłsudski demanda aux Empires centraux de garantir l'indépendance de la Pologne. Il associa la demande avec son offre de démission et celle de nombreux officiers des légions<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date, les Empires centraux s'engagèrent à reconnaître l'indépendance de la Pologne en espérant accroître le nombre de troupes polonaises qui pourraient être déployées face à la Russie sur le front de l'Est et ainsi redéployer des troupes allemandes et austro-hongroises sur le front de l'Ouest et le front italien<ref name="Britannica"/>,<ref name="Biskupski">Modèle:Harvsp</ref>.

Piłsudski accepta d'intégrer le gouvernement de la régence du royaume de Pologne créée sur les territoires de la Pologne russe occupés par les Empires centraux, en tant que ministre de la Défense ; il fut ainsi responsable de la création de la Polska Siła Zbrojna rassemblant les troupes polonaises sous le commandement d'officiers allemands<ref name="Zamoyski-333"/>. À la suite de la révolution de Février en Russie et devant la situation de plus en plus difficile des Empires centraux, Piłsudski prit une posture inflexible en déclarant que ses hommes ne seraient plus traités comme des « troupes coloniales allemandes ». Anticipant la défaite des Empires centraux, il ne voulait pas se retrouver du côté des perdants<ref name="JR45"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Après la "Modèle:Lien" de Modèle:Date au cours de laquelle Piłsudski avait interdit aux soldats polonais de prêter serment de loyauté aux Empires centraux, il fut arrêté et emprisonné à Magdebourg ; les unités polonaises furent dissoutes et les hommes intégrés dans l'armée austro-hongroise<ref name="Poland.gov"/>,<ref name="Cienciala"/> tandis que l'Organisation militaire polonaise commença à attaquer des cibles allemandes<ref name="PWN"/>. L'arrestation de Piłsudski accrut largement son prestige parmi ses compatriotes qui commencèrent à le voir comme le dirigeant polonais le plus déterminé à rétablir une Pologne indépendante<ref name="PWN"/>.

Le Modèle:Date, Piłsudski et son collègue, le colonel Kazimierz Sosnkowski, furent relâchés par les Allemands qui les envoient dans un train spécial à Varsovie dans l'espoir que Piłsudski y créerait une force qui leur serait favorable<ref name="Cienciala"/>.

Reconstruction de la Pologne

Modèle:Article détaillé

Fichier:Rzad 1918.jpg
Le premier gouvernement polonais du Modèle:Date-.

Le Modèle:Date- à Varsovie, Piłsudski fut nommé commandant en chef des forces polonaises par le conseil de Régence et fut chargé de former un gouvernement pour le nouvel état. Le même jour (aujourd'hui la fête nationale polonaise), il proclama l'indépendance de la Pologne<ref name="Cienciala"/>. Il négocia rapidement l'évacuation des troupes et des garnisons allemandes de l’Ober Ost. Plus de Modèle:Nombre quittèrent pacifiquement la Pologne en abandonnant leurs armes<ref name="Cienciala"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, Piłsudski fut chargé de superviser provisoirement les affaires du pays. Le Modèle:Date-, il reçut officiellement des mains du nouveau gouvernement de Jędrzej Moraczewski, le titre de chef de l'État provisoire (Naczelnik Państwa)<ref name="Poland.gov"/>.

Divers organisations et gouvernements provisoires polonais comme le conseil de Régence à Varsovie, le gouvernement d'Ignacy Daszyński à Lublin et la Commission polonaise de liquidation à Cracovie, se soumirent à l'autorité de Piłsudski qui forma un gouvernement de coalition. Ce dernier était dominé par les socialises et il introduisit de nombreuses réformes jugées nécessaires par le Parti socialiste polonais comme la Journée de huit heures, l'enseignement gratuit et le droit de vote des femmes pour éviter toute révolte. Piłsudski considérait cependant qu'en tant que chef de l'État, il devait éviter les politiques partisanes<ref name="PWN"/>,<ref name="Cienciala"/>. Le lendemain de son arrivée à Varsovie, il rencontra d'anciens collègues des organisations clandestines qui s'adressèrent à lui à la manière socialiste avec « Camarade » (Towarzysz) et demandèrent son soutien pour leurs politiques révolutionnaires. Il refusa et répondit, Modèle:Citation. Il refusa de soutenir un quelconque parti et ne forma pas d'organisation politique propre ; en revanche, il défendit la création d'un gouvernement de coalition<ref name="PWN"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il organisa également une armée polonaise composée de vétérans polonais des armées allemandes, russes et austro-hongroises.

Les tentatives de formation d'un gouvernement se firent dans un pays ravagé. La plus grande partie de la Pologne russe avait été dévastée par la guerre et le pillage systématique mené par les Allemands avait réduit sa richesse d'au moins 10 %<ref name="MM-210">Modèle:Harvsp</ref>. Un diplomate britannique en visite à Varsovie en Modèle:Date- rapporta, Modèle:Citation. Le pays devait également unifier les différents systèmes économiques, administratifs et juridiques présents dans les anciennes parties russe, allemande et austro-hongroise de la Pologne. Il existait par exemple neuf systèmes juridiques, cinq monnaies et Modèle:Nobr de locomotives<ref name="MM-210"/>.

Fichier:Pilsudski1919.jpg
Józef Piłsudski, à l'époque où il devint le premier chef de l'État (Naczelnik Państwa) de la République de Pologne, 1919.

L'historien Wacław Jędrzejewicz décrit les actions de Piłsudski comme très pragmatiques. Il rassemblait toutes les informations utiles puis les évaluait avant de donner sa décision finale. Piłsudski travaillait avec acharnement jour et nuit et maintint un train de vie spartiate mangeant par exemple un repas simple seul dans un restaurant bon marché<ref name="MM-210"/>. Même si Piłsudski était très populaire, sa réputation de solitaire (le résultat d'années de clandestinité) de même que celle d'une personne se méfiant de tout le monde, entraîna des relations tendues avec les autres politiciens polonais<ref name="MM-209"/>.

Les Occidentaux se méfiaient de Piłsudski et du premier gouvernement polonais car Piłsudski avait coopéré avec les Empires centraux entre 1914 et 1917 et parce que les gouvernements de Daszyński et de Moraczewski étaient essentiellement socialistes<ref name="Cienciala"/>. La nomination au poste de premier ministre et de ministre des affaires étrangères du célèbre compositeur et pianiste Ignacy Paderewski en Modèle:Date- entraîna la reconnaissance du pays à l'Ouest<ref name="Cienciala"/>. Il restait cependant encore deux entités revendiquant le titre de gouvernement légitime de la Pologne : celui de Piłsudski à Varsovie et celui de Dmowski à Paris<ref name="MM-210"/>. Pour éviter une guerre civile, Paderewski rencontra les deux hommes et les persuada de regrouper leurs forces avec Piłsudski en tant que commandant en chef et chef de l'État provisoire tandis que Dmowski et Paderewski représentaient la Pologne à la Conférence de paix de Paris<ref name="MM-213">Modèle:Harvsp</ref>. Les articles 87-93 du Traité de Versailles<ref>See articles 87-93, Modèle:Lien web</ref> signés le Modèle:Date- établirent formellement l'indépendance et la souveraineté de la Pologne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Piłsudski affronta fréquemment Dmowski du fait de la vision de ce dernier d'une Pologne dominée par les Polonais et par sa tentative de rapatrier l'armée bleue en Pologne<ref name="MM-213"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, certains des partisans de Dmowski (Modèle:Lien et Eustachy Sapieha) organisèrent un coup d'État contre Piłsudski et le Premier ministre Moraczewski, mais le putsch échoua<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Le Modèle:Date- suivant, Piłsudski déclara qu'il rendrait ses pouvoirs au nouveau parlement polonais, la Diète (Sejm). Cependant le Sejm réinstaura son poste dans la Petite Constitution de 1919. Le mot « provisoire » fut enlevé de son titre et Piłsudski conserva ses fonctions jusqu'au Modèle:Date- et l'élection de Gabriel Narutowicz à la présidence de la République<ref name="Poland.gov"/>.

La principale initiative de politique étrangère de Piłsudski était la proposition de création d'une fédération regroupant la Pologne avec les États nouvellement indépendants d'Ukraine, de Biélorussie et des Pays baltes dans une sorte de résurgence de la république des Deux Nations avant ses Partages. Cette entité devait être appelée Fédération Międzymorze, en polonais « Entre-Mers », car elle se serait étendue de la mer Baltique à la mer Noire<ref name="PWN"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Cette idée fut accueillie avec hostilité par les possibles États membres qui refusaient d'abandonner leur indépendance chèrement acquise et par les puissances occidentales qui craignaient une trop grande modification de l'équilibre des puissances en Europe. Selon l'historien George Sanford, Piłsudski réalisa vers 1920 qu'une telle version de cette fédération était irréalisable<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

À la place d'une alliance en Europe de l'Est, les disputes frontalières dégénérèrent en conflits comme la guerre polono-ukrainienne, la guerre polono-lituanienne, la guerre polono-tchécoslovaque et la guerre soviéto-polonaise<ref name="PWN"/>. Winston Churchill commenta, Modèle:Citation.

Guerre soviéto-polonaise

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jozef Pilsudski.jpg
En Modèle:Date-, Piłsudski devint « premier maréchal de Pologne ».

À la suite de la Première Guerre mondiale, tous les voisins de la Pologne étaient agités par des mouvements révolutionnaires. Concernant les futures frontières polonaises, Piłsudski déclara, Modèle:Citation tandis qu'à l'Est, Modèle:Citation. En 1918, les forces polonaises affrontèrent les troupes ukrainiennes lors de la guerre polono-ukrainienne et les premiers ordres de Piłsudski en tant que commandant en chef de l'armée polonaise furent d'apporter un soutien aux insurgés polonais de Lwów le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Piłsudski savait que les bolcheviks n'étaient pas favorables à une Pologne indépendante et qu'une guerre avec eux était inévitable<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il voyait leur avancée vers l'Ouest comme un problème majeur mais il considérait également que les bolcheviks étaient moins dangereux pour la Pologne que les Armées blanches<ref name="Kenez">Modèle:Ouvrage</ref>. Ces « Blancs », favorables à un retour de l'autocratie de l'ancien Empire russe, n'étaient prêts à accepter qu'une autonomie limitée pour la Pologne, probablement dans les frontières de l'ancien Royaume du Congrès et refusaient catégoriquement le contrôle polonais de l'Ukraine, crucial pour la réussite de la fédération Międzymorze de Piłsudski<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En contraste, les bolcheviques proclamaient que les Partages de la Pologne étaient nuls et non avenus<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Piłsudski supposait donc que la Pologne s'en sortirait mieux avec les bolcheviks exclus par les puissances occidentales plutôt qu'avec un Empire russe restauré<ref name="Kenez"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En ignorant les fortes pressions de l'Entente cordiale pour rejoindre une offensive contre l'Union soviétique, Piłsudski sauva probablement le gouvernement bolchevik à l'été et à l'Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

À la suite de l'offensive soviétique vers l'Ouest en 1918-1919 et une série d'affrontements, les Polonais commencèrent à progresser vers l'Est. Le Modèle:Date-, le maréchal Piłsudski (qui avait obtenu ce grade en Modèle:Date-), signa une alliance militaire avec le dirigeant de la République populaire ukrainienne, Symon Petlioura, pour mener des opérations conjointes contre la Russie soviétique. L'objectif de cet accord était d'établir une Ukraine indépendante alliée avec la Pologne<ref>Modèle:Harvsp</ref>. En retour, Petlioura abandonna ses revendications sur la Galicie et il fut amèrement critiqué par les chefs ukrainiens de la province<ref name="Cienciala"/>.

Les armées polonaises et ukrainiennes, commandées par Piłsudski, lancèrent une offensive contre les forces soviétiques en Ukraine. Le Modèle:Date-, elles prirent Kiev après très peu de combats<ref name="Davies_WERS">Modèle:Harvsp</ref>. La direction bolchevik qualifia les actions polonaises d'invasion et en réponse des milliers d'officiers et de déserteurs rejoignirent l'armée et des milliers de civils se portèrent volontaires pour travailler dans l'industrie de guerre<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:Citation</ref>. Les Soviétiques lancèrent une contre-offensive depuis la Biélorussie et l'Ukraine et progressèrent en Pologne<ref name="Davies_WERS"/> pour encourager le parti communiste d'Allemagne dans sa lutte pour le pouvoir. Les Soviétiques reprirent confiance<ref>Voir le discours de Lénine retranscrit dans Modèle:Ouvrage</ref> et annoncèrent leurs plans pour envahir l'Europe occidentale ; le théoricien communiste soviétique Nikolaï Boukharine écrivit dans la Pravda qu'il espérait porter la bataille au-delà de Varsovie Modèle:Citation. L'ordre du jour du général soviétique Mikhaïl Toukhatchevski du Modèle:Date- indiquait : Modèle:Citation.

Fichier:Pilsudski and Rydz-Smigly.jpg
Piłsudski (à gauche) avec Edward Rydz-Śmigły (à droite) durant la guerre soviéto-polonaise, 1920.

Le Modèle:Date-, devant l'avancée rapide des Soviétiques, le parlement polonais forma un Conseil pour la Défense de la Nation. Présidé par Piłsudski, il devait prendre des décisions immédiates et supplanter temporairement le Sejm divisé<ref name="Urb 341-346"/>. Les nationaux-démocrates de Dmowski avançaient cependant que la série de victoires soviétiques était la faute de Piłsudski<ref>Modèle:Harvsp</ref> et demandèrent sa démission pour trahison<ref name="Urb 341-346">Modèle:Harvsp</ref>. Une motion de censure fut battue au Conseil le Modèle:Date- et Roman Dmowski dut se retirer<ref name="Urb 341-346"/>. Le Modèle:Date-, Piłsudski présenta sa démission au Premier ministre Wincenty Witos, en offrant d'être le bouc émissaire de la situation militaire, mais Witos refusa sa démission<ref name="Urb 341-346"/>. L'Entente faisait pression sur la Pologne pour qu'elle se rende et négocie avec les bolcheviks mais Piłsudski était un fervent partisan de la poursuite des combats<ref name="Urb 341-346"/>. Comme le nota Norman Davies, à ce moment et particulièrement à l'étranger, Modèle:Citation.

Pourtant la stratégie peu conventionnelle et risquée de la Pologne lors de la bataille de Varsovie en Modèle:Date- mit un terme à la progression soviétique<ref name="Davies_WERS"/>. Le plan polonais fut développé par Piłsudski et d'autres militaires dont Tadeusz Rozwadowski<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Par la suite certains partisans de Piłsudski cherchèrent à le représenter comme le seul auteur de la stratégie polonaise tandis que ses opposants s'efforcèrent de minimiser son rôleModèle:Note,<ref name="Nobel">Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:Jozef Pilsudski with Kasztanka.jpg
Piłsudski avec son cheval préféré, Modèle:Lien (« Chataigne »). Photo prise aux alentours de 1914.

La stratégie de Piłsudski prévoyait de retirer les troupes polonaises derrière la Vistule pour défendre les têtes de pont à Varsovie et sur la Wieprz tandis que 25 % des divisions disponibles se concentreraient au sud en préparation d'une contre-offensive. Le plan imposait ensuite aux deux armées du général Józef Haller de résister à tout prix aux assauts frontaux soviétiques dirigés contre Varsovie. Au même moment, l'armée du général Władysław Sikorski devait frapper vers le nord pour bloquer les Soviétiques cherchant à encercler la capitale polonaise depuis cette direction. Le rôle le plus important était cependant attribué à une force relativement modeste de Modèle:Nombre appelée « armée de réserve » composée des unités polonaises les plus expérimentées et les plus endurcies avec Piłsudski à sa tête. Frappant à un point faible du dispositif soviétique identifié par les services de renseignement, l'armée de réserve devait progresser vers le nord et couper les armées soviétiques de leurs réserves. Finalement les armées de Sikorski et de Piłsudski devaient se rejoindre à proximité de la frontière de la Prusse-Orientale et détruire les forces soviétiques encerclées<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="Urb 341-346"/>.

Le plan de Piłsudski fut très critiqué et seule la situation désespérée des forces polonaises persuada les autres commandants de l'accepter. Même s'il était basé sur des renseignements fiables dont le déchiffrement des communications soviétiques, le plan fut qualifié d'« amateur » par les officiers supérieurs et les experts militaires qui pointèrent rapidement le manque d'éducation militaire de Piłsudski. Lorsqu'une copie du plan tomba dans les mains soviétiques, le général Toukhatchevski pensa qu'il s'agissait d'une ruse et l'ignora<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les Soviétiques payèrent amèrement cette erreur et lors de la bataille de Varsovie, l'Armée rouge subit l'une des plus graves défaites de son histoire<ref name="Davies_WERS"/>,<ref name="Urb 341-346"/>. Modèle:Citation. Ce dernier, dans son livre Tactical Genius in Battle (Londres, 1979) place Piłsudski parmi les plus grands stratèges de l'histoire, aux côtés de Miltiade, Thémistocle, Alexandre le Grand, Annibal, Jules César, Gustave-Adolphe, Frédéric le Grand, Nelson, Napoléon, etc.

Un député national-démocrate du Sejm, Stanisław Stroński, formula l'expression « Miracle de la Vistule » (Cud nad Wisłą)<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Article</ref> pour exprimer sa désapprobation de l'« aventure ukrainienne » de Piłsudski. Ironiquement, la phrase de Stroński fut adoptée pour célébrer la victoire militaire de Piłsudski. Un jeune officier de la Mission militaire française en Pologne, Charles de Gaulle, adopta par la suite certaines leçons tirées de la guerre soviéto-polonaise et de la carrière de Piłsudski<ref name="Urb 341-346"/>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En Modèle:Date-, Piłsudski se rendit à Paris, où les négociations avec le président français Alexandre Millerand posèrent les bases de l'alliance franco-polonaise qui entra en vigueur dans l'année<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La paix de Riga mettant fin à la guerre soviéto-polonaise fut signée en Modèle:Date-. Elle partageait la Biélorussie et l'Ukraine entre la Pologne et la Russie et Piłsudski la qualifia d'« acte de lâcheté<ref>Modèle:Harvsp</ref> ». Le traité et la capture de Vilnius aux Lituaniens par le général Lucjan Żeligowski marquèrent la fin de l'idée de fédération Międzymorze de Piłsudski<ref name="PWN"/>.

Alors que Piłsudski visitait Lwów le Modèle:Date- pour l'ouverture de la première Exposition commerciale orientale (Targi Wschodnie), il fut victime d'une tentative d'assassinat par Stepan Fedak qui avait agi pour le compte d'organisations indépendantistes ukrainiennes<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Retraite et coup d'État

Fichier:Pilsudski in Bristol.jpg
Piłsudski annonçant son retrait de la politique à l'hôtel Bristol de Varsovie, le Modèle:Date-.
Fichier:Imieniny Piłsudskiego 1925.jpg
Piłsudski devant sa résidence de Sulejówek avec ses anciens soldats, 1925.

La Constitution polonaise de Modèle:Date- réduisait sévèrement et intentionnellement les pouvoirs de la présidence pour empêcher le président Piłsudski de partir en guerre et ce dernier déclina l'idée de se faire élire à ce poste<ref name="PWN"/>. Le Modèle:Date-, l'Assemblée nationale élit Gabriel Narutowicz du Parti paysan polonais « Wyzwolenie » ; les partis de droite s'opposèrent à son élection et elle entraîna des émeutes<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, au palais du Belvédère à Varsovie, Piłsudski transféra officiellement ses pouvoirs de chef de l'État à son ami Narutowicz ; le Naczelnik fut remplacé par le président<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Deux jours plus tard, le Modèle:Date-, Narutowicz fut abattu par Eligiusz Niewiadomski, un peintre et critique d'art de droite, qui voulait initialement tuer Piłsudski mais avait changé d'avis du fait de la propagande anti-Narutowicz des nationaux-démocrates<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'incident fut un choc pour Piłsudski et il fit vaciller sa croyance en une Pologne démocratique<ref>Modèle:Harvsp</ref> ; il commença également à privilégier un gouvernement dirigé par un homme fort<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il devint chef d'état-major de l'armée et avec le ministre des affaires militaires, Władysław Sikorski, il parvint à ramener le calme après un bref état d'urgence<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Stanisław Wojciechowski, du Parti du peuple polonais « Piast » (PSL Piast), un ancien camarade de clandestinité de Piłsudski, fut élu à la présidence et Wincenty Witos, appartenant également au PSL Piast, devint président du Conseil des ministres. Le nouveau gouvernement appliqua cependant le Modèle:Lien et forma une coalition entre le PSL Piast centriste et les partis de droite comme l'Union populiste nationale et les chrétiens démocrates. Piłsudski considérait ces partis comme moralement responsables de la mort de Narutowicz et jugeait qu'il était impossible de travailler avec eux<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le Modèle:Date-, il quitta son poste de chef de l'état-major.

Lorsque le général Modèle:Lien proposa que les militaires soient plus étroitement surveillés par les autorités civiles, Piłsudski critiqua une tentative de politiser l'armée et le Modèle:Date-, il quitta son dernier poste ministériel. Le même jour, le Sejm à majorité de gauche vota une résolution le remerciant pour le travail accompli<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Piłsudski se retira dans son manoir Milusin à Sulejówek, dans la banlieue de Varsovie, qui lui avait été offert par d'anciens soldats<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il s'y installa et écrivit une série de mémoires politiques et militaires pour entretenir sa famille<ref name="Poland.gov"/>.

Fichier:Piłsudski May 1926.jpg
Piłsudski sur le pont Poniatowski de Varsovie, pendant le coup d'État de Modèle:Date-.

Au début des années 1920, l'état de l'économie polonaise était désastreux. L'hyperinflation attisait la colère sociale et le gouvernement était incapable de trouver une solution rapide au chômage grandissant et à la crise économique<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Les alliés et les partisans de Piłsudski lui demandaient sans cesse de revenir en politique et il commença à former une nouvelle base, centrée autour d'anciens membres des légions polonaises, de l'Organisation militaire polonaise et de l'intelligentsia de gauche. En 1925, plusieurs gouvernements se succédèrent rapidement au pouvoir et la scène politique devint de plus en plus chaotique.

Piłsudski organisa un coup d'État lorsque la coalition du pacte de Lanckorona, qu'il avait très critiquée, forma un nouveau gouvernement<ref name="PWN"/>. Ce Coup de mai fut conduit entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date- avec le soutien du Parti socialiste, du Parti du peuple Wyzwolenie, du Parti paysan et même du Parti communiste<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Piłsudski avait espéré un putsch sans violences mais le gouvernement refusa de se rendre<ref>Modèle:Harvsp</ref> ; Modèle:Nobr et Modèle:Nobr furent tués et plus de Modèle:Nobr furent blessés<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Le Modèle:Date-, Piłsudski fut élu président de la République par la Diète. Connaissant néanmoins les pouvoirs limités de la présidence, Piłsudski refusa le poste et l'un de ses anciens amis, Ignacy Mościcki, fut élu à sa place. Les fonctions officielles de Piłsudski, à part deux mandats de président du Conseil des ministres entre 1926 et 1928 et en 1930, se limitèrent essentiellement aux postes de ministre des affaires militaires, d'inspecteur général des forces armées et de président du Conseil de guerre<ref name="Poland.gov"/>.

Au pouvoir

Piłsudski n'envisageait pas de réformes majeures et il se distancia rapidement de ses partisans de gauche les plus radicaux en déclarant que le putsch devait être une Modèle:Citation. Son but était de stabiliser le pays, de renforcer l'armée et de réduire l'influence des partis politiques qu'il rendait responsable de la corruption et de la stagnation<ref name="PWN"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Affaires intérieures

Fichier:5 Warszawa 083.jpg
Le palais du Belvédère de Varsovie fut la résidence officielle de Piłsudski durant ses années au pouvoir.

En politique intérieure, le coup d'État entraîna de larges limitations du pouvoir parlementaire car son régime, appelé Sanacja (« assainissement »), cherchait à « restaurer la santé morale de la vie publique », parfois avec des méthodes autoritaires. À partir de 1928, les autorités du Sanacja furent représentées dans la sphère politique par le Modèle:Lien (BBWR). Le soutien populaire et la propagande efficace permirent à Piłsudski de conserver ses pouvoirs autoritaires qui ne pouvaient pas être contrecarrés par le président, lui-même nommé directement par Piłsudski au lieu du Sejm<ref name="Poland.gov"/>. Les pouvoirs du Sejm furent réduits par des amendements à la Constitution introduits le Modèle:Date-<ref name="Poland.gov"/>. De 1926 à 1930, Piłsudski se reposait essentiellement sur la propagande pour affaiblir l'opposition<ref name="PWN"/>.

L'apogée de ses politiques dictatoriales eut lieu dans les années 1930 avec les procès de Brest et l'emprisonnement de certains chefs de l'opposition à la veille des élections législatives de 1930, ainsi qu'avec la création en 1934 de la prison de Biaroza pour les prisonniers politiques<ref name="PWN"/>, où certains furent brutalement emprisonnés<ref>Modèle:Lien web</ref>. Après la victoire du BBWR en 1930, Piłsudski laissa la gestion de la plupart des questions intérieures à ses « colonels » tandis qu'il se consacrait aux affaires militaires et internationales<ref name="PWN"/>. Il fut sévèrement critiqué pour son traitement des opposants politiques, leur arrestation et emprisonnement en 1930 fut internationalement condamné et ternit la réputation de la Pologne<ref name="Britannica"/>,<ref name="Biskupski"/>.

Fichier:Aleksandra Piłsudska.JPG
Piłsudski et sa seconde épouse, Aleksandra Piłsudska, 1928.

Piłsudski perdit toutes ses illusions sur la démocratie en Pologne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ses déclarations publiques violentes Modèle:Incise et son envoi de Modèle:Nobr armés dans le bâtiment du parlement en réponse à une motion de censure imminente inquiétèrent ses contemporains et les observateurs de l'époque qui virent ses actions comme des précédents dans la réponse autoritaire à des problèmes politiques<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

L'un des principaux objectifs de Piłsudski était de transformer le régime parlementaire en un régime présidentiel, mais il s'opposa néanmoins au totalitarisme<ref name="PWN"/>. L'adoption d'une nouvelle constitution en Modèle:Date-, taillée sur mesure pour Piłsudski, arriva trop tard pour lui mais resta en vigueur jusqu'au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale et continua d'être utilisée par le gouvernement polonais en exil. Le gouvernement de Piłsudski reposait cependant davantage sur son autorité charismatique que sur une autorité juridique<ref name="PWN"/>. Aucun de ses partisans ne pouvait se revendiquer son héritier légitime et, après sa mort, la structure de la Sanacja se fractura rapidement et ramena la Pologne à l'époque des luttes parlementaires d'avant l'ère Piłsudski<ref name="PWN"/>.

Fichier:Józef Piłsudski homaging at John III Sobieski tomb, commemorating 250 anniversary of battle of Vienna.PNG
En 1933, Piłsudski rend hommage à Jean III Sobieski, pour le Modèle:250e de la bataille de Vienne, en se rendant sur sa tombe.

Le régime de Piłsudski inaugura une période de stabilisation du pays et d'amélioration de la situation des minorités, qui représentaient environ un tiers de la population de la deuxième république de Pologne<ref name="Britannica"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Piłsudski remplaça la politique d'« assimilation ethnique » des nationaux-démocrates par une politique d'« assimilation étatique » : les citoyens n'étaient plus jugés sur leur ethnicité mais sur leur loyauté envers l'État<ref name="Snyder">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Zim166">Modèle:Ouvrage.</ref>. Largement reconnu pour son opposition aux politiques antisémites des nationaux-démocrates<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Zim19">Modèle:Ouvrage.</ref>, il élargit sa politique d'« assimilation étatique » aux Juifs polonais<ref name="Snyder"/>,<ref name="Zim166"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les années 1926-1935 et Piłsudski lui-même étaient considérés favorablement par de nombreux Juifs polonais dont la situation s'améliora particulièrement sous le gouvernement de Kazimierz Bartel<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De nombreux Juifs considéraient Piłsudski comme le seul à pouvoir contenir les courants antisémites en Pologne et à maintenir l'ordre public. Sa mort en 1935 entraîna une détérioration de leurs conditions de vie<ref name="Zim19"/>.

Dans les années 1930, une conjonction d'événements, de la Grande Dépression<ref name="Snyder"/> au cercle vicieux des attaques terroristes de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et des représailles gouvernementales, entraînèrent la détérioration des relations entre le gouvernement et les minorités<ref name="Snyder"/>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. L'agitation de ces minorités était également liée à la politique étrangère. Les troubles en Galicie, à majorité ukrainienne, entraînèrent l'arrestation de près de Modèle:Nombre. De même, les relations entre le gouvernement et la minorité allemande, particulièrement en Silésie, étaient mauvaises. Dans l'ensemble, à la mort de Piłsudski, les relations entre le gouvernement et les minorités nationales étaient de plus en plus problématiques<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Dans la sphère militaire, Piłsudski, qui avait démontré ses qualités de stratège durant la bataille de Varsovie, fut critiqué par certains pour avoir concentré les pouvoirs de décision et pour avoir supposément négligé la modernisation des tactiques et de l'équipement<ref name="PWN"/>,<ref name="Garlicki178">Modèle:Harvsp.</ref>. Son expérience lors de la guerre soviéto-polonaise le mena probablement à surestimer l'importance de la cavalerie et à oublier le développement de l'armée de l'air et des forces blindées<ref name="Garlicki178"/>. D'autres avancent cependant que, particulièrement à la fin des années 1920, il défendit le développement de ces branches<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Pour finir, les limitations dans la modernisation de l'appareil militaire polonais à cette période étaient sans doute plus liées à des problèmes financiers que doctrinaires.

Affaires étrangères

Sous Piłsudski, la Pologne conserva de bonnes relations avec la Roumanie, la Hongrie et la Lettonie voisines. Les relations étaient tendues avec la Tchécoslovaquie et très mauvaises avec la Lituanie du fait des revendications territoriales de cette dernière sur la ville et la région de Vilnius (Wilno en polonais)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les relations avec l'Allemagne varièrent au cours du temps mais, sous Piłsudski, elles pouvaient être qualifiées de neutres<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="prizel71">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Urb 539-540">Modèle:Harvsp.</ref>. Vis-à-vis de l'Union soviétique, qui avait succédé à l'Empire russe, son programme « prométhéen » de soutien aux mouvements indépendantistes anti-russes fut théoriquement poursuivi, coordonné de 1927 à 1939 par l'officier de renseignement militaire Edmund Charaszkiewicz, mais il n'eut que peu de résultats tangibles<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Bundesarchiv Bild 183-B0527-0001-293, Warschau, Empfang Goebbels bei Marschall Pilsudski.jpg
L'ambassadeur allemand, Hans-Adolf von Moltke, J. Piłsudski, Joseph Goebbels et Józef Beck, ministre polonais des affaires étrangères, à Varsovie le Modèle:Date-, cinq mois après la signature du pacte de non-agression germano-polonais.

Piłsudski chercha à maintenir l'indépendance de son pays sur la scène internationale. Aidé par son protégé, le ministre des Affaires étrangères Józef Beck, il fit entrer la Pologne dans des alliances avec des puissances occidentales comme la France, le Royaume-Uni et des voisins amicaux, bien que moins puissants, comme la Roumanie et la Hongrie<ref name="Urb 539-540"/>. En tant que partisan de l'alliance militaire franco-polonaise et de l'alliance polono-roumaine dans le cadre de la Petite Entente, Piłsudski fut déçu par la politique britannique et française d'apaisement démontrée dans les accords de Locarno<ref name="prizel71"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il s'efforça donc de maintenir de bonnes relations avec l'Union soviétique et l'Allemagne. En 1932, la Pologne signa un pacte de non-agression avec l'Union soviétique et en 1934, elle fit de même avec l'Allemagne<ref name="Urb 539-540"/>. Les deux traités avaient pour but de renforcer la position de la Pologne aux yeux de ses alliés et de ses voisins<ref name="Poland.gov"/>.

Piłsudski était particulièrement conscient de la fragilité des pactes et il commenta : Modèle:Citation. Les critiques des deux pactes de non-agression ont accusé Piłsudski d'avoir sous-estimé l'agressivité d'Hitler<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, d'avoir donné à l'Allemagne le temps de se réarmer<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> et d'avoir permis à Joseph Staline d'éliminer l'opposition, principalement en Ukraine, qui était soutenue par le programme prométhéen de Piłsudski<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Après l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler en Modèle:Date-, il est dit que Piłsudski proposa à la France de mener une guerre préventive contre l'Allemagne<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le manque d'intérêt français fut peut-être l'une des raisons de la signature du pacte de non-agression avec l'Allemagne en Modèle:Date-<ref name="torbus25"/>,<ref name="Urb 539-540"/>,<ref>Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref name="Britannica2">Modèle:Lien web.</ref>. Néanmoins, les archives diplomatiques françaises et polonaises ne mentionnent aucune proposition de guerre préventive<ref>Modèle:Article.</ref>. Hitler suggéra à plusieurs reprises une alliance germano-polonaise contre l'Union soviétique, mais Piłsudski déclina l'offre et essaya de gagner du temps pour préparer une potentielle guerre avec l'Allemagne et l'Union soviétique<ref name="Britannica2"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Juste avant sa mort, Piłsudski dit à Józef Beck que la politique polonaise devait être de maintenir la neutralité avec l'Allemagne, conserver l'alliance avec la France et surtout renforcer les relations avec le Royaume-Uni<ref name="Urb 539-540"/>.

Mort

Fichier:Rossa-MATKA I SERCE SYNA.jpg
Tombe de la mère de Piłsudski à Vilnius en Lituanie. La large pierre tombale noire porte l'inscription : Matka i serce syna
(« La mère et le cœur de son fils ») et les lignes évocatrices d'un poème de Juliusz Słowacki. 2004.

À l'insu du public, la santé de Piłsudski commença à décliner dans les années 1930. Le Modèle:Date-, il mourut d'un cancer du foie au palais du Belvédère de Varsovie. Les célébrations commencèrent spontanément moins d'une heure après l'annonce de son décès<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Elles furent menées par d'anciens soldats des légions polonaises, des membres de l'Organisation militaire polonaise, des vétérans des guerres de 1919-1921 et ses collaborateurs politiques<ref name="Pozeg9-11"/>.

Le Parti communiste polonais attaqua immédiatement Piłsudski en le qualifiant de fasciste et de capitaliste<ref name="Pozeg9-11"/> même si les fascistes ne le voyaient pas ainsi<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Les autres opposants de son régime Sanacja furent néanmoins plus civils. Les socialistes (comme Ignacy Daszyński et Tomasz Arciszewski) et les chrétiens-démocrates (représentés par Ignacy Paderewski, Stanisław Wojciechowski et Władysław Grabski) exprimèrent leurs condoléances. Les partis paysans se divisèrent sur la question, Wincenty Witos fit entendre de féroces critiques mais Maciej Rataj et Stanisław Thugutt exprimèrent leur sympathie. Roman Dmowski et les nationaux-démocrates ne firent que des critiques mesurées<ref name="Pozeg9-11"/>. Le clergé catholique polonais exprima ses condoléances par l'intermédiaire du primat de Pologne August Hlond et le pape Pie XI se qualifia d'« ami personnel » du maréchal<ref name="Pozeg9-11"/>.

Les minorités religieuses comme les orthodoxes, les protestants, les juifs et les musulmans louèrent Piłsudski pour ses politiques de tolérance religieuse<ref name="Pozeg9-11"/>. De même, les principales organisations des minorités nationales exprimèrent leur soutien pour ses politiques de tolérance, même s'il fut critiqué par les communistes polonais et les extrémistes ukrainiens, allemands et lituaniens<ref name="Pozeg9-11"/>.

Sur la scène internationale, le pape Pie XI organisa une cérémonie spéciale le Modèle:Date- au Saint-Siège, une commémoration fut tenue au siège de la Société des Nations à Genève et des douzaines de messages de condoléances arrivèrent en Pologne de la part de chefs d'État du monde entier dont l'Allemand Adolf Hitler, le Soviétique Joseph Staline, les Italiens Benito Mussolini et Victor-Emmanuel III, les Français Albert Lebrun et Pierre-Étienne Flandin, l'Autrichien Wilhelm Miklas, le Japonais Hirohito et le Britannique George V<ref name="Pozeg9-11"/>.

Des cérémonies, des messes et d'immenses obsèques furent organisées ; un train funéraire fit le tour de la Pologne<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La Monnaie polonaise émit des pièces commémoratives en argent de Modèle:Unité à l'effigie du maréchal. Une série de cartes postales et de timbres fut également publiée. Après avoir été exposé pendant deux ans dans la crypte Saint-Léonard de la cathédrale du Wawel à Cracovie, le corps de Piłsudski fut inhumé dans la crypte de la Tour de la cloche d'argent de cette même cathédrale. Selon ses dernières volontés, son cerveau fut disséqué à l'université de Wilno et son cœur fut enterré dans la tombe de sa mère, dans le cimetière de Rasos à Wilno<ref name="Poland.gov"/>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Le déplacement de son corps, demandé par son adversaire de longue date Adam Stefan Sapieha, alors archevêque de Cracovie, provoqua de nombreuses protestations et des appels à sa destitution<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

Héritage

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Statue de Piłsudski sur la Plac Józefa Piłsudskiego à Varsovie. 2007
Fichier:Krypta Pilsudski Wawel.jpg
Sarcophage de Józef Piłsudski dans la crypte de la cathédrale de Wawel à Cracovie. 2007

Le Modèle:Date-, en accord avec les dernières volontés de Piłsudski, Edward Rydz-Śmigły fut nommé inspecteur-général des forces armées polonaises par le président et le gouvernement et le Modèle:Date-, il fut élevé à la dignité de maréchal de Pologne<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Rydz était maintenant l'une des personnes les plus puissantes de Pologne, Modèle:Citation. Alors que beaucoup voyaient Rydz-Śmigły comme le successeur de Piłsudski, il ne devint jamais aussi important<ref name="JabStaw14">Modèle:Harvsp</ref>.

Comme le gouvernement polonais devenait de plus en plus autoritaire et conservateur, la faction Rydz-Śmigły affrontait celle du plus modéré Ignacy Mościcki qui resta président<ref name="JabStaw14"/>. Après 1938, Rydz-Śmigły se réconcilia avec le président mais le gouvernement resta divisé entre les « hommes du président », essentiellement des civils, et les « hommes du maréchal », principalement des militaires et des anciens compagnons d'armes de Piłsudski. Après l'invasion de la Pologne en 1939, certaines de ces divisions politiques se poursuivirent au sein du gouvernement polonais en exil.

Piłsudski avait donné à la Pologne quelque chose de similaire à ce qu'avait songé Onufry Zagłoba, le héros des romans d'Henryk Sienkiewicz : un « Oliver Cromwell » polonais. À ce titre, les opinions sur le maréchal vont du profond respect à une grande animosité<ref name="torbus25"/>,<ref name="goldfarb152"/>,<ref name="Pozeg6"/>.

En 1935, lors des funérailles de Piłsudski, le président Mościcki fit l'éloge du maréchal : Modèle:Citation.

Après la Seconde Guerre mondiale, la pensée de Piłsudski influença peu les politiques de la république populaire de Pologne, de fait un État satellite de l'URSS. En particulier, la Pologne n'était plus en mesure de reprendre les efforts de Piłsudski pour construire une fédération avec certains des pays voisins et de diviser l'URSS avec les idées de prométhéisme<ref name="charaszkiewicz56"/>. Durant une décennie après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Piłsudski fut ignoré ou condamné par le gouvernement communiste polonais, de même que l'ensemble de la période d'Entre-deux-guerres. Cela commença cependant à changer, en particulier après la déstalinisation et l'octobre polonais de 1956, et l'historiographie polonaise évolua vers une vision plus équilibrée et neutre de Piłsudski<ref>Modèle:Chapitre</ref>,<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Après la chute du communisme et la désintégration de l'Union soviétique en 1991, Piłsudski redevint publiquement reconnu comme un héros national polonais<ref name="roshwald60"/>. Le Modèle:60e de sa mort, le Modèle:Date-, la Diète polonaise adopta une résolution : Modèle:Citation.

Si certaines décisions politiques de Piłsudski restent controversées, comme le coup d'État de 1926, les procès de Brest ou la création de la prison de Biaroza<ref>Modèle:Harvsp</ref>, il continue d'être considéré par la plupart des Polonais comme la figure providentielle du pays au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Piłsudski a donné son nom à plusieurs unités militaires dont la Modèle:1re division d'infanterie et le train blindé no 51 (I Marszałek - « le premier maréchal »)<ref name="PIBWL">Modèle:Lien web</ref>. Le tumulus Piłsudski, l'un des quatre tumulus de Cracovie<ref>Modèle:Lien web</ref> ; le Józef Piłsudski Institute of America, un centre de recherche et un musée new-yorkais sur l'histoire moderne de la Pologne<ref>Modèle:Lien web</ref> ; l’Modèle:Lien<ref name="MON">Modèle:Lien web</ref> ; un paquebot, le MS Piłsudski et un navire de garde, le ORP Komendant Piłsudski ont été nommés en son hommage. La plupart des villes ont une « rue Piłsudski » alors qu'il n'y a que peu de rues qui portent le nom de son grand rival, Roman Dmowski, même dans son ancien bastion politique de Grande-Pologne. De même il y a des statues de Piłsudski dans de nombreuses villes polonaises.

Que ce soit avant ou après le changement de régime politique, diverses monnaies polonaises ont été frappées à son effigie : pièces en argent en 1988 (Modèle:Nb Modèle:Nombre) et 1990 (Modèle:Nombre), ainsi qu'un billet de banque commémoratif de Modèle:Nb en 2008 (anniversaire de l'indépendance en 1918) et une pièce commémorative de Modèle:Nobr en 2010. Un billet de banque de Modèle:Nb fut envisagé en 1995 mais resta à l'état de projet.

Le paquebot « Piłsudski » amarré dans le port de Montréal en 1936.
Le paquebot Pilsudski amarré dans le port de Montréal, en 1936.

La Bibliothèque du Congrès et la Bibliothèque nationale de Pologne listent respectivement plus de Modèle:Nobr consacrées à Piłsudski<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. La vie de Piłsudski a fait l'objet d'un documentaire télévisé polonais de 2001, Marszałek Piłsudski, réalisé par Andrzej Trzos-Rastawiecki<ref>Modèle:Lien web</ref>.

André Maurois comparait Józef Piłsudski à Tolstoï<ref>André Maurois, Nouvelles Littéraires, Varsovie 1935, Modèle:N°/110.</ref>. Son lecteur attentif (en allemand) fut le général Charles de Gaulle, comme l'affirme Jean Lacouture dans sa biographie du général. Ces deux hommes d'État présentent d'ailleurs des ressemblances : l'historien allemand Hans Roos leur a consacré une étude-parallèle : Józef Piłsudski i Charles de Gaulle (trad. en polonais Kultura, Paris Modèle:N°/1960). Le personnage de Piłsudski fascine toujours les historiens comme le prouve sa dernière grande biographie américaine, Modèle:Langue (L'Invaincu) de Peter Hetherington, publiée en 2012 <ref>Peter Hetherington, Modèle:Langue, Pingora Press 2012, Houston, 752 p.</ref> et surtout la biographie de Bohdan Urbankowski, Modèle:Langue (Joseph Pilsudski, rêveur et stratège) publiée en 2014<ref>Bohdan Urbankowski, Modèle:Langue, Zysk i S-ka, 2014, Poznan, 1024 p.</ref>.

L'extrait d'un poème de Juliusz Słowacki, gravé sur le tombeau de la mère de Piłsudski à Vilnius et où repose aussi son cœur, résume bien ce personnage, qualifié de « shakespearien » par l'historien français Henry Rollet<ref>Henry Rollet, La Pologne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, 1984.</ref> : Modèle:Citation (trad. Ch. Jezewski)<ref>Modèle:Lien web</ref>

Famille

Ascendance

L'ascendance de Piłsudski est la suivante<ref>Modèle:Lien web.</ref> :

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Descendance

Les deux filles de J. Piłsudski (Wanda et Jadwiga) retournèrent en Pologne en 1989 après la chute du régime communiste. Les deux femmes avaient été très engagées dans la lutte contre celui-ci entre 1979 et 1989<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La fille de Jadwiga Piłsudska, Joanna Jaraczewska, était revenue en Pologne en 1979. Elle épousa Janusz Onyszkiewicz, un activiste de Solidarność, dans une prison politique en 1983. Par la suite, celui-ci devint parlementaire, ministre polonais de la Défense nationale et vice-président du Parlement européen.

Honneurs et distinctions

Pologne

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Étrangers

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Doctorats honoris causa

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Notes et références

Notes

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Références

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Bibliographie

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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