Empire allemand

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:2autres Modèle:Autre Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Ancienne entité territoriale

L'Empire allemand (Modèle:En lang) est le régime politique de l'Allemagne de 1871 à 1918. État-nation historique de l'AllemagneModèle:Sfn, l'Empire allemand est une monarchie parlementaire autoritaire avec une organisation territoriale fédérale.

Ce régime suit la dissolution de la Confédération germanique (1815-1866). Après la constitution de la confédération de l'Allemagne du Nord (1867-1871), la politique d'Otto von Bismarck voit la création de l'Empire allemand comme l'aboutissement de la formation d'un régime impérial dominé par le royaume de Prusse et la maison de Hohenzollern, et indépendant de l'Autriche. C'est la solution petite-allemande (Kleindeutsche Lösung) qui parachève l'unité allemande. Le roi de Prusse Modèle:Noble est proclamé empereur dans la galerie des Glaces du château de Versailles le Modèle:Date, après la victoire de l'Allemagne contre la France de Modèle:Noble à l'issue de la guerre franco-prussienne. La date de proclamation, le Modèle:Date-, choisie personnellement par le roi Modèle:Noble-, est le jour-anniversaire du premier couronnement, celui de l'électeur [[Frédéric Ier (roi en Prusse)|Modèle:Noble- de Brandebourg]], couronné « roi en Prusse » en 1701<ref>Christopher Clark, Histoire de la Prusse, Tempus, 2014, Modèle:P.).</ref>.

Sur le plan politique, économique et social, l'Allemagne impériale est marquée par le développement d'une industrie de pointe, elle passe d'un État rural à un État industrialisé, et le système politique très décentralisé laisse la place à un ensemble avec une forte concentration des pouvoirs. Le secteur tertiaire se développe, le commerce et la finance prennent une place plus importante. Les réparations de guerre de la France encouragent ce développement, qui sera toutefois temporairement ralenti par le krach de 1873. La place de l'artisanat et de l'agriculture baisse dans le calcul du PIB. Les changements sociaux principaux de cette période sont l'exode rural, l'urbanisation et la croissance démographique. Cependant, la noblesse garde son prestige et sa mainmise dans la diplomatie, l'armée, la politique et la haute administration<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le développement des politiques intérieure et extérieure se fait sous l'impulsion du chancelier impérial Otto von Bismarck jusqu'en 1890. Cette période est considérée comme une phase relativement libérale du régime : des réformes intérieures sont menées, le Kulturkampf (le combat pour un idéal de société) permet une indépendance de l'Allemagne vis-à-vis des autorités religieuses catholiques, malgré un tournant conservateur en 1878-79 avec notamment l'adoption de lois antisocialistes. L’État reste interventionniste et met en place des mesures de protectionnisme économique et un système de sécurité sociale. Dans le domaine de la politique internationale, Bismarck met en place un système complexe d'alliances avec les États voisins afin de maintenir l'Empire allemand en position de force face à la France.

En 1890, Bismarck est contraint à la démission. Le nouvel empereur Modèle:Noble mène un règne plus personnel, même s'il reste sous l'influence d'autres personnalités. Ses décisions prennent parfois une tournure incohérente ou imprévisible. Cette période est appelée fréquemment « ère wilhelminienne ».

La montée d'organisations et de partis de masse ainsi que l'importance croissante de la presse renforce le poids de ces derniers dans l'opinion publique. En réaction, le gouvernement mène une politique d'expansion coloniale et d'armement de la flotte très populaires pour compenser des politiques générales anti-sociales-démocrates. L'Allemagne renforce sa domination maritime et devient une puissance rivale des autres puissances coloniales dans le partage du monde, notamment avec le Royaume-Uni. Mais elle reste isolée, ce qui n'éloigne donc pas le risque d'une guerre. Le jeu d'alliances dessert la stabilité de l'Europe en 1914. Première puissance militaire européenne, l'Empire allemand, contraint de gérer simultanément plusieurs fronts au cours de la Première Guerre mondiale, est vaincu en 1918 et perd le soutien de la population.

L'Empire allemand prend fin le Modèle:Date, par l'abdication de l'empereur Modèle:Noble- et la proclamation de la république de Weimar, deux jours avant l'armistice qui met fin à la Première Guerre mondiale.

Dénominations

Modèle:Article détaillé En allemand, « Deutsches Reich », traduit en français par Empire allemand ou par Empire germanique<ref name=constit71>Modèle:Lien web.</ref> peut renvoyer :

  • au Saint-Empire romain germanique (962-1806), en allemand « Heiliges römisches Reich deutscher Nation » ;
  • à l’Empire allemand (1871-1918), parfois appelé Deuxième Reich afin de le placer dans la continuité du Saint-Empire, de fait le Premier Reich ;
  • à la république de Weimar (1919-1933Modèle:Note), de façon formelle (la Constitution de Weimar est officiellement nommée Verfassung des Deutschen Reichs) ;
  • à l’Allemagne nazie (1933-1945), appelée Troisième Reich (« Drittes Reich »), voire Reich Grand-Allemand (« Großdeutsches Reich ») à partir Modèle:Nobr.

Aujourd'hui, si le terme « Reich » évoque en français pour la plupart des personnes le Troisième Reich, il sert tout autant dans la littérature historique à désigner l'Empire allemand. Sans précisions supplémentaires, « Empire allemand » désigne le régime politique de l'Allemagne de 1871 à 1918.

Pour désigner l'Allemagne de la période de 1871 à 1918 sous ses aspects culturels et sociaux, le terme d’Allemagne wilhelminienne est également utilisé, ce en référence aux noms des empereurs Modèle:Noble (en allemand : « Modèle:Noble-. ») et Modèle:Noble (« Modèle:Noble-. »), deux des trois empereurs de cette périodeModèle:Note.

Histoire

La période de fondation

La fondation de l'Empire allemand (Modèle:Langue) est effective le Modèle:DateModèle:Sfn,Modèle:Sfn,Modèle:Sfn, avec l'entrée en vigueurModèle:Sfn de la constitution provisoire publiée la veilleModèle:Sfn.

Le rapport entre la confédération de l'Allemagne du Nord et l'Empire allemand est le sujet d'une controverse doctrinale opposant les défenseurs de la Modèle:Citation (Modèle:Langue) d'un même État à ceux de la Modèle:Citation (Modèle:Langue) de deux ÉtatsModèle:Sfn.

L'Empire allemand résulte d'une extension de la confédération de l'Allemagne du Nord, mise en place en 1867 après la paix de Prague et dont la constitution est légèrement remaniée afin à la fois d'incorporer les États allemands du Sud du Main, mais aussi de donner une forme explicitement monarchique à la confédérationModèle:Sfn.

Par les traités dits de novembre, les royaumes de Bavière et de Wurtemberg ainsi que les grands-duchés de Bade et, pour la partie située au sud du Main, de Hesse, adhèrent à la confédération. Le traité entre la confédération de l'Allemagne du Nord, le grand-duché de Bade et celui de Hesse, est signé à Versailles le Modèle:Date, le traité de Berlin du Modèle:Date, le traité de Versailles du Modèle:Date.

Le Modèle:Date, Modèle:Citation, selon le mot du futur empereurModèle:Sfn, l’Empire allemand est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles, à la faveur de la défaite de la France. Modèle:Noble, roi de Prusse, devient empereur allemand. La date choisie est symbolique puisqu'elle correspond au Modèle:170e du couronnement de Modèle:Noble comme roi en Prusse, le Modèle:Date.

On appelle Modèle:Citation (Modèle:Lang) la période correspondant au règne de Modèle:Noble-, jusqu’en 1888, et au mandat d’Otto von Bismarck comme chancelier impérial.

Dès sa création, l’Empire est marqué par des crises graves. Bismarck voit un peu partout des ennemis du nouveau régime : les catholiques regroupés dans le parti du Zentrum et contre lequel il mène le Kulturkampf ; les Polonais de la province de Posnanie ; les Français d’Alsace-Lorraine ; la Modèle:Lien du Hanovre ; les socialistes qui se forment en Parti social-démocrate (SPD). Après deux attentats contre l’empereur en 1878 commis par des individus agissant seuls, Bismarck fait voter par les conservateurs et les libéraux du Reichstag, le Modèle:Date, une loi qui interdit les associations socialistes, social-démocrates ou communistes visant le Modèle:Citation, ainsi que leurs journaux, leurs rassemblements et leurs membres qui sont menacés d’exil.

En même temps, Bismarck mène une politique sociale visant à apaiser certaines revendications sociales et à diminuer l’audience de la social-démocratie : le Modèle:Date, la loi sur l’assurance maladie est adoptée, puis en 1889 celle sur l'invalidité et la vieillesse<ref>Modèle:Article</ref>.

Les successeurs de Bismarck

Fichier:F A von Kaulbach Germania 1914.jpg
Germania, l'allégorie nationale allemande, à la rescousse de la mère patrie entrant dans la Première Guerre mondiale, sur une peinture de Friedrich August von Kaulbach en 1914. La légitimation donnée par le pangermanisme se heurte à l'esprit de revanche nourri par les Français.

Le Modèle:Date-, Modèle:Noble- meurt à l’âge de Modèle:Nobr. Son fils Modèle:Noble, déjà atteint d’une maladie incurable, lui succède sur le trône et meurt après 99 jours de règne le Modèle:Date-. Son successeur, Modèle:Noble, âgé de Modèle:Nobr et petit-fils de Modèle:Noble-, accède alors au trône. On appellera cette année « l’année des Trois Empereurs ». Le règne de Modèle:Noble- est marqué par la primauté de l’empereur dans la politique (wilhelminisme), notamment en politique extérieure où la prudence bismarckienne cède le pas à la Weltpolitik.

Le Modèle:Date-, Bismarck soumet une demande de mise en congé à l’empereur en raison du conflit qui les oppose en politique extérieure. Deux jours plus tard, le Modèle:Date-, il est démis de ses fonctions de chancelier impérial et de ministre-président de la Prusse, et le général Leo von Caprivi lui succède.

Le chancelier Caprivi ne prolonge pas la loi antisocialiste.

Dans les dernières semaines du régime, le parlementarisme sera instauré par la [[Réformes d'Octobre|réforme d'Modèle:Date-]].

La chute de l’Empire

Deux jours avant la fin des hostilités de la Première Guerre mondiale, la « révolution de Novembre » provoque la chute du régime impérial. Le Modèle:Date, le chancelier Maximilian von Baden, après avoir décrété l’abdication de l’empereur Modèle:Noble et la renonciation au trône du prince héritier Wilhelm (techniquement, Modèle:Noble-), démissionne et transmet ses pouvoirs à Friedrich Ebert, chef des sociaux-démocrates majoritaires. Le même jour, la république est proclamée par Philipp Scheidemann et la république socialiste par Karl Liebknecht.

Les drapeaux

Fichier:Wernerprokla.jpg
La Proclamation de l’Empire au château de Versailles, dans la galerie des Glaces, le Modèle:Date-, peinte par Anton von Werner. Au centre, en uniforme blanc, Bismarck.

Le drapeau de l'Empire allemand est également celui de la confédération d'Allemagne du Nord. Il unit les couleurs de la Prusse (le noir et le blanc, originellement les couleurs de l'Ordre Teutonique) et de la Ligue hanséatique (le rouge et le blanc, originellement les couleurs du Saint-Empire romain germanique et du drapeau du Christ).

Le tricolore horizontal noir, blanc et rouge correspondait à la Modèle:Citation du chancelier Otto von Bismarck.

Lors de la proclamation de l'Empire allemand, on vit le développement de nombreux drapeaux basés sur le tricolore noir, blanc et rouge, notamment des pavillons maritimes, des drapeaux coloniaux, des drapeaux officiels, des bannières royales et impériales.

Après avoir cherché à résoudre les profondes divergences d'opinion du public sur la question du drapeau, on en vint à un compromis, qui essayait d'exprimer des différences politiques inconciliables à l'aide de symboles communs. Le drapeau civil adopté fut le tricolore noir, blanc et rouge ; le drapeau d'État était le même, avec les armes de l'Empire au centre. Ces armes étaient constituées de l'aigle noir traditionnel avec des attributs rouges dans un écusson d'or.

Les bannières personnelles de la famille impériale avec le champ jaune d'or, les croix noires et l'écu médiéval au centre étaient utilisées lors des grandes occasions ou des déplacements impériaux (comme la visite de Modèle:Noble- à Damas).

Inspiré du modèle de drapeau prussien, l'Empire allemand met la croix de fer sur certains de ses drapeaux, dont le drapeau de l'empereur, celui de l'État et celui de l'Armée. Sur le drapeau de l'empereur, on peut voir la croix avec, en son centre, le blason de l'Empire et, sur ses extrémités, la devise allemande : Modèle:Langue (Modèle:Citation). Le drapeau de l'Armée, ayant une croix traversante noire, tirant un peu vers la droite, et ayant en son centre un cercle dans lequel se trouve l'aigle impérial, a la croix de fer dans un canton aux couleurs nationales.

Territoire

Fichier:Empire Allemand en 1887.jpg
Territoires de l'Empire allemand en 1887 (carte en français).
Fichier:German Empire, Wilhelminian third version.png
Position de l'Empire allemand en Europe.

En 1900, le Reich couvrait une superficie de Modèle:Unité. Il occupait le Nord et l’Ouest de l’Europe centrale, entre la mer (mer du Nord et mer Baltique) et les Alpes, entre les Vosges et le Niémen à l’est. Il était entouré au nord par le Danemark, à l’est par la Russie, à l’ouest par les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg et la France, et au sud par la Suisse et l’Autriche-Hongrie.

Par sa superficie, l'Empire allemand était le troisième des États européens après la Russie et l’Autriche-Hongrie (la France, amputée de l'Alsace-Lorraine, n'avait plus quant à elle qu'une superficie de Modèle:Unité). Mais, contrairement à la Russie, l'Allemagne avait un bon climat et une bonne gestion de son territoire et, contrairement à l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne se trouvait sur le plateau central européen et disposait de nombreux accès maritimes.

Sa position au centre est un avantage autant qu'un inconvénient. Le Reich est au carrefour des flux commerciaux ouest-est. Il contrôle donc les flux de marchandises qui vont de Paris à Saint-Pétersbourg ou de Moscou à Amsterdam. Cependant, cette situation centrale révèle ses inconvénients lors de la Première Guerre mondiale, l'Allemagne se trouvant encerclée par l'alliance franco-russe.

Le territoire fédéral comprend deux enclaves en Suisse : la commune badoise de Büsingen et le Verenahof de la commune badoise de WiechsModèle:Sfn.

Capitale

La capitale de l'Empire est Berlin, déjà capitale du royaume de Prusse. Le siège de la Modèle:Page h' de l'Empire (Modèle:Langue) est à PotsdamModèle:Sfn ; le siège du [[Tribunal du Reich|Tribunal de l'Empire (Modèle:Langue)]] Modèle:Incise est à LeipzigModèle:Sfn.

Édifice institutionnel

La construction politique voulue par Bismarck étend la constitution de la confédération d'Allemagne du Nord aux États au sud de la rivière Main, garantissant aux États fédérés une certaine autonomie interne dans un cadre fédéral.

Constitution

L'Empire allemand est un Modèle:CitationModèle:Sfn : il ne réalise l'unité allemande que dans le cadre de la solution petite-allemande (Modèle:Langue)Modèle:Sfn. C'est un État fédéralModèle:Sfn,Modèle:Sfn asymétriqueModèle:Sfn et monarchiqueModèle:Sfn,Modèle:Sfn dont les vingt-cinq États membres sontModèle:Sfn, d'après les Modèle:Nobr et 6 de [[Constitution bismarckienne|Constitution du Modèle:Date-]] :

Ces États fédérés sont tous des monarchies, à l'exception des trois villes hanséatiques. Les 25 États de l'Empire allemand, présidé par un Modèle:Citation, exercent sur leur territoire la souveraineté et leurs monarques sont les détenteurs de la puissance publique, reconnue par la constitution impérialeModèle:Sfn.

Quelques auteurs Modèle:Incise ont soutenu que l'Empire allemand était une confédération d'ÉtatsModèle:Sfn. Un auteur isolé Modèle:Incise a soutenu que l'Empire allemand était un État unitaireModèle:Sfn.

L'Alsace-Lorraine est dotée d'un statut particulier, la « région d'Empire » (Reichsland Elsaß-Lothringen), avant de devenir le Modèle:26e État fédéré, doté d'une constitution propre, à partir du Modèle:Date-.

L'empereur

La constitution de l'Empire fait du roi de Prusse, président de la Confédération germanique, un empereur allemand en vertu de son article 11, dépositaire de la souveraineté dans le seul royaume de Prusse, chaque monarque, ou dans le cas des villes libres, chaque Sénat l'exerce sur son territoireModèle:Sfn.

Le titre officiel d'Empereur allemand (Modèle:Langue) est l'unique titre honorifiqueModèle:Sfn que la [[Constitution bismarckienne|constitution impériale du Modèle:Date-]] confère au roi de PrusseModèle:Sfn, en tant que porteur (Modèle:Langue) de la Couronne de PrusseModèle:Sfn. C'est un titre de fonction (Modèle:Langue)Modèle:Sfn. Il a été établi à l'initiative du roi Modèle:NobleModèle:Sfn. Il a été substitué à trois titres que la [[Constitution de la confédération de l'Allemagne du Nord|constitution nord-allemande du Modèle:Date-]] distinguaitModèle:Sfn : celui de président (Modèle:Langue) de la fédérationModèle:Sfn, celui de généralissime (Modèle:Langue) de l'armée de la fédérationModèle:Sfn et celui de commandant suprême de la marine militaire de la fédérationModèle:Sfn.

Le seul pouvoir réel dont dispose l'empereur est la nomination du chancelier fédéral, responsable devant lui seul ; de plus, roi dans un cadre constitutionnel, il dispose du pouvoir de convoquer ou de proroger le Reichstag et le Reichsrat, ainsi que de la possibilité de clore leur session, mais ne dispose pas de droit de veto pour les lois adoptées par les chambres du parlement ; il veille également à l'application des lois de l'Empire et au bon fonctionnement de l'administration impérialeModèle:Sfn.

À ces prérogatives restreintes sur le plan intérieur, l'empereur ajoute un certain nombre de prérogatives sur le plan international, celui de déclarer la guerre<ref group=alpha>Uniquement dans le cas où le Reich se trouve agressé. En 1914, la déclaration de guerre est approuvée a posteriori par les chambres.</ref>,Modèle:Sfn de signer des traités de paix, ou de recevoir les ambassadeurs accrédités auprès de lui.

De même, chargé de la politique étrangère de la fédération, il exerce le commandement des forces armées de l'EmpireModèle:Sfn.

Le chancelier et le gouvernement

Dépendant directement de l'empereur, le chancelier impérial est nommé directement par ce dernier. Irresponsable devant les chambres, il est cependant garant du bon fonctionnement des institutions, en tant que président du BundesratModèle:Sfn.

Seul ministre reconnu par la constitution fédérale, le chancelier s'entoure rapidement de secrétaires d'États en nombre sans cesse croissant, des offices impériaux. On en compte deux en 1871, le Modèle:Lang, chargé du Commerce, des Finances fédérales, de la Justice et des Postes, et l'Modèle:Lang, chargé de la Politique étrangère de l'Empire. À partir de 1872, la chancellerie du Reich s'entoure de secrétaires d'État dans des domaines de plus en plus variés : Marine (1872), Chemins de fer (1873), Postes (1876-1880), Justice (1877), Intérieur, compétent également pour les Affaires économiques et sociales (1879), Trésor (1879) et Colonies (1906)Modèle:Sfn.

La loi du Modèle:Date- introduit des modifications dans l'édifice gouvernemental, permettant la création, en 1897, de services administratifs centraux, les Modèle:Lang ; ces derniers prennent rapidement la direction des affaires centrales, notamment la rédaction des lois soumises aux parlementModèle:Sfn. À partir des Modèle:Nobr, les chefs de ces Modèle:Lang siègent au cabinet prussien avec voix délibérative, permettant la prise en compte des intérêts de la confédération dans la gestion gouvernementale du principal des États de l'EmpireModèle:Sfn.

Dans les faits, le chancelier exerce les fonctions de chancelier du royaume de Prusse, sauf entre 1892 et 1894, période durant laquelle Leo von Caprivi doit abandonner le ministère prussienModèle:Sfn. Il s'appuie sur le cabinet prussien dans la préparation des lois impériales : pour la majeure partie d'entre elles, ces lois sont rédigées par le cabinet prussienModèle:Sfn.

Le parlement

Fichier:Reichstagssitzung1905.jpg
Séance au Reichstag en 1905 (peinture de Georg Waltenberger).

À côté du gouvernement, le parlement impérial vote les lois devant s'appliquer dans tout l'Empire. De ce fait, il constitue un autre facteur d'unité au sein du Reich confédéralModèle:Sfn.

Cependant, ce calcul se révèle vite erroné, les parlementaires dans leur totalité se positionnant rapidement en faveur de l'extension des droits du parlement impérialModèle:Sfn.

Composé de 397 membres, les membres du Reichstag sont élus pour trois, puis cinq ans après une loi d'Empire de 1888Modèle:Sfn. Les députés du Reichstag sont élus au suffrage universel uninominal à un tour, un second tour étant organisé en cas de ballottage<ref group=alpha>Rapidement, les partis politiques s'entendent pour faire barrage aux candidats socialistes.</ref>,Modèle:Sfn. Au sein des États fédérés, les constitutions garantissent l'existence de chambre basse, mais les modalités de leur élection sont fixées par les constitutions de chacun des États : la composition de la chambre basse de chaque État peut ainsi ne pas se refléter dans la composition de la représentation envoyée par les électeurs de cet État au ReichstagModèle:Sfn.

Le parlement vote les lois de l'Empire ; il dispose également de la capacité d'amender les lois proposées par le chancelier fédéral. Aucun texte de loi ne pouvant être adopté sans l'accord du parlement, la chambre basse prend une importance de plus en plus grande dans le fonctionnement de l'Empire, dès la première législature, durant laquelle est transposé au cadre issu de la proclamation de l'Empire un certain nombre de dispositions adoptées par la confédération de l'Allemagne du NordModèle:Sfn.

De plus, le parlement vote le budget annuel de l'Empire, à l'exception du budget dans le cadre d'une programmation pluriannuelle, d'abord quadriennale, puis septennale à partir de 1874, puis quinquennale à partir de 1893Modèle:Sfn.

Les États fédérés

Modèle:Article connexe

Organisation territoriale et recensements de l'Empire allemand (1871-1918)<ref>Modèle:Lien web.</ref>
État fédéré Régime Capitale Superficie en km² (1910) Population (1871)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> Population (1900)<ref>Modèle:Lien web.</ref> Population (1910) Voix au Modèle:Langue Sièges au Modèle:Langue
Modèle:Royaume de Prusse Monarchie Berlin Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Royaume de Bavière Monarchie Munich Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Royaume de Wurtemberg Monarchie Stuttgart Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Royaume de Saxe Monarchie Dresde Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Grand-duché de Bade Monarchie Karlsruhe Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Grand-duché de Mecklembourg-Schwerin Monarchie Schwerin Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Grand-duché de Hesse Monarchie Darmstadt Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn + 6Modèle:Sfn
Modèle:Grand-duché d'Oldenbourg Monarchie Oldenbourg Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach Monarchie Weimar Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Grand-duché de Mecklembourg-Strelitz Monarchie Neustrelitz Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Duché de Brunswick Monarchie Brunswick Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Duché de Saxe-Meiningen Monarchie Meiningen Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Duché d'Anhalt Monarchie Dessau Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Duché de Saxe-Cobourg et Gotha Monarchie Cobourg/Gotha Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Duché de Saxe-Altenbourg Monarchie Altenbourg Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté de Lippe Monarchie Detmold Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté de Waldeck-Pyrmont Monarchie Arolsen Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté de Schwarzbourg-Rudolstadt Monarchie Rudolstadt Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté de Schwarzbourg-Sondershausen Monarchie Sondershausen Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté Reuss branche cadette Monarchie Gera Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Principauté de Schaumbourg-Lippe Monarchie Bückeburg Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Fichier:Flagge Fürstentum Reuß ältere Linie.svg Principauté de Reuss branche aînée Monarchie Greiz Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Fichier:Flag of Hamburg.svg Ville libre et hanséantique de Hambourg République Hambourg Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Fichier:Flagge Luebeck.svg Ville libre et hanséatique de Lübeck République Lübeck Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Fichier:Flag of Bremen.svg Ville libre et hanséatique de Brême République Brême Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn Modèle:UnitéModèle:Sfn
Fichier:Dienstflagge Elsaß-Lothringen Kaiserreich.svg Terre d'Empire d'Alsace-Lorraine Monarchie Strasbourg Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn
Modèle:Empire allemand Monarchie Berlin Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:Unité Modèle:UnitéModèle:Sfn

Modèle:Carte politique de l'Empire allemand

Économie

Modèle:Article détaillé

Religion, sciences et universités

Modèle:Article connexe

Fichier:Max Weber 1894.jpg
Max Weber Modèle:Nobr.

Dans l'Empire allemand, la religion constituait l'un des principaux repères culturels selon lesquels les individus et la collectivité interprétaient et ordonnaient leur vie et la réalité sociale. Or, les sciences modernes venaient désormais flanquer la religion et parfois s'y substituer. Leur importance croissante était en grande partie due à l'expansion fulgurante des universités. Aux dix-neuf universités déjà existantes en 1871 vinrent s'ajouter celles de Strasbourg, de Münster et de Francfort-sur-le-Main ainsi que 11 écoles techniques d'enseignement supérieur, issues des anciennes écoles polytechniques. Le nombre des enseignants et des étudiants connut une croissance encore plus marquée.

L'orientation des sciences sur la recherche, caractéristique du monde universitaire allemand depuis la réforme de l'université entreprise au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Wilhelm von Humboldt, se poursuivit sous de nouvelles formes avec la fondation en 1911 de la Société Kaiser-Wilhelm et la création de quatre instituts de recherche fondamentale. C'est ainsi que, notamment dans les domaines de la physique et de la chimie, des hommes de sciences allemands occupèrent dès 1900 une position de premier rang au niveau mondial. Max Planck (1858-1947), le père de la physique quantique, et Albert Einstein (1879-1955), avec sa théorie de la relativité, bousculèrent les fondements de l'espace, du temps et de la matière, ouvrant la voie à la cosmologie moderne. Le zoologue Ernst Haeckel (1834-1919) contribua beaucoup par ses écrits à la diffusion de la théorie de l'évolution. Georg Simmel (1858-1918) et Max Weber (1864-1920) donnèrent des impulsions déterminantes pour l'interprétation de la société moderne et posèrent les fondements de la sociologie allemande.

Il reste néanmoins à noter que les antagonismes religieux entre catholiques et protestants ont contribué pour une part notable à la fragmentation de la société et du monde politique, entravant le développement d'une culture de la reconnaissance mutuelle et du compromis, si importante pour la mise en place d'une démocratie pluraliste<ref>Modèle:Article.</ref>.

Boom démographique

Fichier:Deutsches Reich Bevölkerungsdichte.jpg
Carte de la densité de population dans l'Empire.

L'Empire allemand avait une population de Modèle:Nb d’habitants en 1900 et de Modèle:Nb en 1910. Pourtant, le taux de natalité baisse : il passe de 35,6 pour mille en 1900 à 27,5 pour mille en 1913, tout comme la mortalité qui passe de 23 pour mille à 15 pour mille. La densité moyenne était de Modèle:Nobr par km² contre 75,9 en 1871. La population est une population jeune : en 1910, 34 % des Allemands ont moins de Modèle:Nobr, alors que le quart seulement des Français appartient à cette tranche d'âge.

Les transformations économiques ont provoqué une véritable redistribution de la population. Ce sont surtout les régions rurales de l'Est et de l'Allemagne moyenne qui ont déversé leur trop-plein vers Berlin, la Rhénanie-Westphalie et les ports de la mer du Nord et de la mer Baltique.

Les migrations intérieures gonflent la population urbaine : 60 % des Allemands vivent, en 1910, dans des localités de plus de Modèle:Nb. Les Modèle:Nobr de plus de Modèle:Nb (dont Berlin, Hambourg, Brême, Munich, Dresde, Stettin, Rostock et Cologne) rassemblent le cinquième de la population totale.

L'expansion économique explique le ralentissement, de plus en plus marqué, de l'émigration. Le Reich devient même un pays d'immigration : les étrangers installés en Allemagne passent de 780 000 (1900) à 1 260 000 (1910). En 1910, les Polonais constituent presque la moitié des étrangers ; Modèle:Nb saisonniers, des Slaves surtout, viennent fournir la main-d'œuvre nécessaire aux junkers.

La métamorphose de Berlin

Fichier:Berlin Stadtschloss.jpg
Peinture du château de Berlin, faite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par un artiste anonyme.

Berlin, qui était la capitale de la Prusse, devint capitale de la confédération de l'Allemagne du Nord puis capitale de l'Empire allemand en 1871. La ville s'était déjà embellie aux {{#switch: et

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}}, notamment avec Charlottenbourg, avec le palais de Potsdam, avec de nombreux parcs et autres embellissements. Entre 1830 et 1850, Berlin se couvre de nouveaux palais de style classique et de nombreuses académies.

En 1858, Modèle:Noble- assure la régence de son frère malade. Il devient roi en 1861. Berlin s'agrandit alors de plusieurs faubourgs et compte Modèle:Nb. Le bourgmestre libéral, Seydel, fait tout pour favoriser une industrie berlinoise où les grands entrepreneurs tiennent le haut du pavé : Borsig, Siemens, qui, après le télégraphe, développe le principe de la dynamo, Emil Rathenau, président de la Société berlinoise d'électricité (future AEG). Le conseiller à la Construction James Hobrecht remplace le vieux mur d'enceinte par un boulevard circulaire, que les installations ferroviaires à l'ouest empêchent toutefois de boucler totalement. En 1866, le nouveau chancelier Otto von Bismarck inaugure la nouvelle synagogue d'Oranienburger Strasse, marquant ainsi son intérêt pour l'émancipation des Juifs, qui se traduit en 1869 par la promulgation d'une « loi sur l'égalité des confessions », étendue à l'ensemble du Reich.

Lors du versement des cinq milliards de francs-or de réparation par la France en 1871, l'économie berlinoise fait un formidable bond en avant. Le Modèle:Citation de l'Empire (Gründerzeit) s'ouvre sur une orgie de constructions de styles plus qu'éclectiques. Le néo-gothique et la brique triomphent : les flèches de cathédrale, les pignons crénelés qui hérissent les usines et les sièges sociaux des grandes entreprises font de leur dirigeants de véritables Modèle:Citation. Le pont d'Oberbaum, le musée de la Marche, les tribunaux et les nouvelles mairies d'arrondissement, construites vers 1900, seront de la même facture. Parfois un chef-d'œuvre émerge, comme le labyrinthe de pierre du hall d'entrée de l'hôtel de ville de Köpenick (1903) ou les délicates crènelures du tribunal administratif de Wedding (1904) mélange de gothique flamboyant et de Jugendstil (style jeunesse).

Le système politique

L'Empire allemand a été organisé par la [[Constitution bismarckienne|constitution du Modèle:Date-]], modifiée le Modèle:Date. Elle repose, pour une large partie, sur la constitution de la confédération de l'Allemagne du Nord qui était une œuvre d'Otto von Bismarck.

L'empereur allemand est le chef de l'armée et de la marine ; il promulgue les lois et dirige la diplomatie. Il nomme un chancelier impérial (Reichskanzler), qui n'est responsable qu'envers lui, c'est-à-dire qu'il ne dépend pas du parlement élu. C'est, en réalité, le chancelier qui est le maître absolu de l'administration impériale et du gouvernement, puisqu'il préside le Bundesrat ; ministre unique, il décide de l'orientation de la politique et il propose à l'empereur la nomination ou la révocation des secrétaires d'État, des hauts fonctionnaires qui dirigent selon ses ordres les administrations gouvernementales. Les chanceliers sont aussi ministres-présidents de la Prusse.

Le Bundesrat, représenté des gouvernements des vingt-cinq États, qui compte soixante et un représentants, dont trois pour l'Alsace-Lorraine, présidée par le chancelier impérial. Elle vote les lois, élabore le budget et contrôle les finances. La Prusse y dispose d'une minorité de blocage et peut imposer son point de vue au reste de l'Empire.

Le Reichstag est élu pour trois ans, puis à partir de 1888 pour cinq ans. Il représente le peuple, est élu au suffrage universel mais n'a aucun moyen d'action sur le chancelier.

Politique diplomatique

Modèle:Article détaillé

Rapprochement avec l'Empire austro-hongrois

Le Modèle:Date est un accord — connu sous le nom de Modèle:Citation — est scellé par traité, entre l'Empire allemand et l'Autriche-Hongrie.

Weltpolitik de Modèle:Noble-

Modèle:Article détaillé En 1890, Leo von Caprivi succède à Otto von Bismarck, le Modèle:Citation, écarté du pouvoir par Modèle:Noble-. Dès son accession au pouvoir, il signe avec le Royaume-Uni un traité qui suscite la colère des lobbys colonialistes par lequel, en échange de vagues zones d'influences en Afrique, mais surtout de l'îlot stratégique d'Heligoland en mer du Nord, l'Empire allemand renonce au sultanat de Witu, à la côte des Somalis, et reconnaissait le protectorat britannique sur Zanzibar.

Rivalité navale anglo-allemande

Modèle:Article détaillé À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Empire britannique, première puissance navale et coloniale de l'époque, tient à confirmer la supériorité de sa Royal Navy. En 1888, la peur d'un conflit naval avec la France et l'accroissement de la flotte russe font redémarrer la construction navale : le British Naval Defence Act de 1889 entraîne la construction de huit nouveaux cuirassés britanniques. Dans ces dernières années du {{#switch: et au tout début du

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}}, la course à la construction des cuirassés est attisée par l'opposition entre le Royaume-Uni et l'Allemagne. Les lois allemandes de 1898 et 1900 autorisent la construction d'une flotte de Modèle:Nobr, ce qui menace l'équilibre naval<ref name="Sondhaus">Lawrence Sondhaus, Naval Warfare 1815-1914 Modèle:ISBN.</ref>. Si la Grande-Bretagne répond par davantage de nouveaux navires, elle n'en a pas moins perdu une grande partie de sa suprématie. En 1883, le Royaume-Uni possède Modèle:Nobr, deux fois plus que la France et à peu près autant que le reste du monde réuni.

La crise marocaine (1905-1906)

Modèle:Article détaillé En 1893, Caprivi est à son tour remplacé au poste de chancelier impérial, changement politique qui marque une nouvelle orientation dans la politique diplomatique et coloniale du versatile Modèle:Noble-. Dès ce moment la course aux colonies s'accélère et l'Empire allemand en Afrique se consolide.

Rapprochement avec l'Empire ottoman

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'Empire ottoman – surnommé Modèle:Citation par l'empereur russe Modèle:Noble en 1853, lors d'une conversation avec l'ambassadeur britannique – diminue territorialement, mais entame un processus de modernisation afin de retrouver sa puissance et sa prospérité d'antan.

En 1913, la défaite ottomane lors de la deuxième guerre balkanique amène les Jeunes-Turcs (Parti Union et Progrès) au pouvoir. Leur volonté de relever l'Empire les entraîne dans l'alliance avec l'Empire allemand.

La société allemande : la caste dirigeante

Modèle:Article détaillé

L'empereur

Fichier:Wilhelm II of Germany.jpg
Modèle:Noble- en uniforme.

Modèle:Article connexe Trois empereurs se succédèrent de 1871 à 1918. Modèle:Noble (1797-1888), roi de Prusse depuis 1861, n'avait tout d´abord pas voulu être empereur, s´adonna donc surtout à son royaume et ordonna à Bismarck la direction de l'Empire allemand. À sa mort, son fils Modèle:Noble (1831-1888) monta sur le trône mais ne régna que quelques mois. On le disait favorable au libéralisme mais frappé par la maladie il mourut avant d'entreprendre de vastes changements. Il en alla tout autrement pour Modèle:Noble (1859-1941). Lorsqu'il accède à la dignité impériale, il est âgé de 29 ans et régnera 30 ans sur la Prusse et le Reich. Jeune et impétueux, il aspire à gouverner par lui-même, et, en 1890, Bismarck finit par démissionner. Les chanceliers qu'il nommera par la suite ne seront que les instruments dociles de sa volonté. Dans ce Reich qui est encore une monarchie semi-féodale, l'empereur va imposer ses conceptions personnelles à des chanceliers et secrétaires d'État pusillanimes, choisis pour leur connaissance de la bureaucratie plus que pour leurs qualités politiques.

Personnalité complexe, esprit doué mais impulsif, vaniteux, despotique, il ne supporte pas ceux qui osent le critiquer et entend tout régenter : le conflit avec Bismarck était donc inévitable. Complexé par un bras gauche atrophié, Modèle:Noble- essaie de compenser ce handicap par une agitation fébrile et brouillonne (il voyage constamment, prononce d'innombrables discours, change d'uniforme plusieurs fois par jour…), et par l'affirmation incessante de la grandeur de l'Allemagne pour laquelle il revendique une Modèle:Citation. Personnalité « médiatique » avant l'heure, il est omniprésent, par ses discours, ses interviews retentissantes et par le culte dont il fait l'objet : portraits, souvenirs commémoratifs, et jusqu'à son port de moustaches que ses sujets s'empressent d'imiter.

Plus que tout autre souverain allemand, Modèle:Noble- aura su être en adéquation avec les aspirations de son peuple et s'identifier au désir de reconnaissance et aussi d'expansion de la nouvelle Allemagne impériale (à qui on a pu donner le nom d'Allemagne wilhelmienne, Wilhelm signifiant Guillaume). Il a su cristalliser sur sa personne les peurs et les désirs de ses sujets, et a, aux yeux de l'étranger, souvent personnifié un aspect agressif du nationalisme allemandModèle:Sfn.

Les princes souverains

Quatre royaumes, six grands-duchés, cinq duchés et sept principautés, ont, dans ce nouveau Reich, conservé d'importantes prérogatives. Si Berlin va progressivement devenir la capitale politique et économique de l'Allemagne, les capitales des États souverains perpétuent la tradition culturelle des Modèle:Lien. Les rois de Saxe essayèrent de maintenir la grande tradition qui avait fait de Dresde un des plus importants centres artistiques d'Allemagne. Le duc de Saxe-Meiningen pouvait se vanter d'accueillir dans sa résidence une des meilleures troupes de théâtre d'Allemagne. Munich était un des centres artistiques et intellectuels de tout premier plan qui cherchait à contrebalancer l'influence de Berlin.

Mais à côté de ces États brillants, dans lesquels se développait une vie politique active, existaient des États beaucoup plus rétrogrades, comme les deux duchés de Mecklembourg (Schwerin et Strelitz), restés à l'écart des grandes transformations politiques et économiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Si les princes régnants surent demeurer très populaires parmi leurs sujets, c'est qu'ils incarnaient une légitimité parfois teintée du particularisme, comme en Bavière, et qu'ils perpétuaient aussi une tradition culturelle qui s'opposait aux appétits hégémoniques de la Prusse. Par l'intermédiaire du Bundesrat, ils surent mettre en échec les velléités centralisatrices du Reich.

Néanmoins, les grandes mutations que connut l'Allemagne dans les deux dernières décennies du siècle se firent sans eux. L'essor industriel, le développement des grands centres urbains, l'expansion commerciale ont modelé une Allemagne nouvelle, fort différente des traditions archaïques et désuètes que pouvait incarner l'Allemagne des Princes.

Les chanceliers impériaux

Titulaire Mandat Parti Note
Fichier:Bundesarchiv Bild 146-2005-0057, Otto von Bismarck.jpg Prince Otto von Bismarck
1815-1898
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Bismarck fut ministre-président et ministre des Affaires étrangères du royaume de Prusse de 1862 à 1890, ainsi que chancelier confédéral de 1867 à 1871 et chancelier impérial de 1871 à 1890.
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R09316, Leo Graf von Caprivi.jpg Comte Leo von Caprivi
1831-1899
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Chlodwig zu Hohenlohe-Schillingsfürst.png Prince Clovis de Hohenlohe-Schillingsfürst
1819-1901
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Fürst von Bülow.jpg Prince Bernhard von Bülow
1849-1929
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Bethmann Hollweg, Theobald von, Rol, 1917, BNF Gallica.jpg Theobald von Bethmann Hollweg
1856-1921
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-2004-0720-500, Georg Michaelis.jpg Georg Michaelis
1857-1936
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Georg von Hertling.jpg Comte Georg von Hertling
1843-1919
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette
Fichier:Bundesarchiv Bild 183-R04103, Prinz Max von Baden.jpg Prince Max de Bade
1867-1929
Du Modèle:Date au Modèle:Date Sans étiquette

Forces armées impériales

Modèle:Article détaillé

La confédération d'Allemagne du Nord entretient une force armée, le Reich en reprend le principe et les modalités d'organisation.

Le nombre de ses soldats est fixé par la constitution à 1 % de la population totale de l'Empire relevée lors du dernier recensementModèle:Sfn.

Le budget pour l'entretien de cette armée impériale est adopté par le parlement dans le cadre d'une programmation pluriannuelle et est fixé par la constitution à un montant par habitant de l'Empire à 225 thalers par an et par homme mobiliséModèle:Sfn.

Empire colonial

Modèle:Article détaillé

Fichier:GermanColonialEmpire1914.png
Apogée de l'empire colonial allemand en 1914.

L'Allemagne s’empare des actuels Cameroun, Togo, Tanzanie, Congo, Gabon et Namibie en Afrique, ainsi que des îles Carolines, îles Marshall, îles Mariannes, Palaos, Nauru, îles Truk et de la Nouvelle-Guinée allemande dans le Pacifique. Les populations de ces colonies sont condamnées aux travaux forcés et doivent fournir les matières premières pour l’industrie allemande.

L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. Ce serait en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie a implanté une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d’abord sceptique sur l’intérêt du projet colonial, s'est laissé convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes (Woermann, Jantzen und Thoermalen) et compagnies concessionnaires (Sudkamerun Gesellschaft, Nord-West Kamerun Gesellschaft) s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et de tenter d'éliminer les rébellions indigènes. L'Allemagne envisage de se bâtir un grand empire africain, qui relierait, à travers le Congo, le Kamerun à ses possessions d'Afrique orientale. « Le Congo belge, indique le ministre allemand des Affaires étrangères peu avant la Première Guerre mondiale, est une trop grande colonie pour un trop petit pays »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La colonisation de la Namibie donne lieu au premier génocide du XXe siècle. L’Allemagne impériale organise la destruction systématique des populations Héréros qui représentent alors 40 % de la population<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Modèle:Légende plume

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}}, Perrin, 2020.

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail